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Cours Route 1
Cours Route 1
NOTES DE COURS
Module : ROUTE 1
Classe(s) : GC 21
Enseignant(s) : Ahmed SIALA
Date : Mars 2006
Plan du cours
CHAPITRE I - INTRODUCTION...................................................................................................................... 1
I - LES USAGES .................................................................................................................................................... 1
II - LES USAGERS ................................................................................................................................................. 1
III - LE RESEAU ................................................................................................................................................... 2
III.1 - Composition du réseau tunisien .......................................................................................................... 2
III.2 - Classement du réseau par son statut................................................................................................... 3
CHAPITRE II - EVALUATION DES EFFETS ECONOMIQUES DES INVESTISSEMENTS
ROUTIERS............................................................................................................................................................ 5
I - LA DEMARCHE DE L'ANALYSE MULTI-CRITERES .............................................................................................. 6
I.1 - Première étape : Définition d'une liste de points de vue ou critères selon lesquels on va comparer les
projets............................................................................................................................................................ 6
I.2 - Deuxième étape : Evaluation des performances des projets vis-à-vis de chaque critère ...................... 6
I.3 - Troisième étape : Notation globale et synthétique des projets. Présentation des résultats................... 7
II - DEFINITION DES CRITERES A PRENDRE EN COMPTE ........................................................................................ 7
II.1 - Effets du projet sur l'économie régionale et locale et sur l'aménagement du territoire; ..................... 7
II.2 - La sécurité ............................................................................................................................................ 9
II.3 - Avantages pour les usagers.................................................................................................................. 9
II.4 - Environnement et qualité de la vie ..................................................................................................... 10
II.5 - Situation initiale exceptionnellement défavorable.............................................................................. 10
II.6 - Incidence sur les autre modes; ........................................................................................................... 10
II.7 - Effets directs sur l'emploi ................................................................................................................... 11
II.8 - Dépenses énergétiques et coût en devises .......................................................................................... 11
II.9 - Bilan financier pour la puissance publique et les sociétés concessionnaires; ................................... 11
II.10 - Bilan coût-avantages monétarisables............................................................................................... 12
III - COMPARAISON MULTICRITERE ET PRESENTATION DES RESULTATS ............................................................. 13
III.1 - Première phase : présentation des résultats par variante ................................................................ 13
III.2 - Deuxième Etape : Comparaison des variantes ................................................................................. 14
CHAPITRE III - CHOIX DES DONNEES DE BASE D’UN PROJET
ROUTIER............................................................................................................................................................ 16
I - CARACTERISTIQUES ET TYPES DE VEHICULES ................................................................................................ 16
II - CRITERES DE CHOIX DES DONNEES DE BASE................................................................................................. 17
II.1 - La vitesse de référence Vr .................................................................................................................. 17
II.2 - Vitesses à vide, d'approche et de groupe............................................................................................ 18
II.3 - Relation vitesse ou temps de parcours - débit .................................................................................... 19
II.4 - Point de saturation (C, VS) ................................................................................................................. 19
III - PARAMETRES FONDAMENTAUX DES PROJETS ROUTIERS ............................................................................. 20
III.1 - Paramètres cinématiques .................................................................................................................. 20
III.2 - Respect des règles de visibilité.......................................................................................................... 23
COURS DE ROUTE 1
CHAPITRE I - INTRODUCTION
La route constitue une des traces les plus significatives que laissent les Sociétés. Elle participe, de
nos jours comme autrefois, à la qualité de l'environnement et du Cadre de vie.
Sous ses diverses formes, elle fait partie des équipements collectifs qu'on appelle Infrastructures de
Transports. A ce titre, elle présente des caractères spécifiques, mais aussi des analogies avec les
aéroports, les chemins de fer, etc...
L'Art de concevoir des routes va consister à apprécier judicieusement les caractéristiques de chacun
des éléments à agencer afin que ceux-ci, outre les exigences indiquées plus haut satisfaites,
s'intègrent harmonieusement dans le contexte urbanistique, architectural ou rural et économique
dans lequel s'installe l'ouvrage.
Compte tenu de ce qui vient d'être dit, toute réalisation espérée qui répond généralement à un
besoin public impérieux, a un préalable indispensable l'étude d'un projet.
I - LES USAGES
La vocation de la route est de permettre les déplacements des personnes et des biens. Quels que
soient les motifs attachés à ces déplacements (économie, loisirs ... ), il apparait que la route joue un
rôle important dans l'économie d'une nation et qu'elle représente l'un des facteurs de son
développement.
La route assure les déplacements en voiture, mais aussi à pied et pourquoi pas à cheval ! Il n'y a
pas, à priori, d'usager privilégié ou négligeable, tous doivent être pris en compte, et ce n'est qu'après
réflexion que l'on peut en favoriser ou en léser certains.
¾ Les "piétons" sont environ 10.000.000, certains ne savent pas encore marcher, d'autres ne le
savent plus.
¾ Les "deux roues", qui ne sont pas tous sportifs ou motorisés.
¾ Les "automobiles" ou véhicules légers, qui sont souvent un peu trop au centre des
préoccupations des Ingénieurs (quand ce n'est pas des financiers).
¾ Les "poids lourds", de plus de 3,5 tonnes. En charge ou à vide, leurs caractéristiques posent
souvent des problèmes spécifiques.
¾ Les "animaux", domestiques ou sauvages ne font généralement que passer en traversant la
route.
III - LE RESEAU
L'ensemble des routes situées dans un pays, dans un continent ou dans une commune, constitue le
réseau routier. On conçoit aisément que chaque élément du réseau ne joue pas le même rôle: la
grande route internationale avec ses chaussées séparées, le petit chemin de terre qui serpente entre
deux haies, et toutes les autres routes dont les caractéristiques se situent entre ces deux extrêmes...
Il y a donc diverses catégories de routes, ainsi, d'ailleurs, que divers moyens de créer ces catégories:
¾ les routes revêtues, et les autres;
¾ les routes à chaussées séparées... ;
¾ les routes situées en agglomération..
¾ les grandes routes...;
¾ etc...
le classement du réseau se fait en Tunisie soit en distinguant le niveau d'aménagement et de
classement des routes soit leurs statut.
En Tunisie, le réseau routier national est composé essentiellement de trois grandes catégories
d’axes :
¾ Le réseau classé (décret du 18 août 1995),
¾ Le réseau non classé, aménagé,
¾ Le réseau non classé non aménagé
III.1.1 - Réseau classé
Le réseau classé est composé des trois types de routes suivants :
¾ RN : Route Nationale (ancienne appellation, GP : Grand parcours)
¾ RR :Route Régionale (ancienne appellation, MC :Moyenne communication)
¾ RL :Route Locale (ancienne appellation, RVE :Route Vicennale d’Etat).
Le réseau classé présente un linéaire globale de 16 451 km répartit comme suit :
¾ 10 921 km de routes revêtues, soit 67 % du total du réseau classé,
¾ 774 km de routes aménagées non revêtues soit 5 % du total du réseau classé,
¾ 4 686 km de routes en terre soit 28 % du total du réseau classé.
On rencontre sur ce réseau toutes les classes de trafic (du plus faible au plus élevé) ainsi que tous
les niveaux d’aménagement (de la route en terre de plate-forme inférieure à 5 m à la route revêtue
de plate-forme comprise entre 10 et 12 m)
On peut aussi distinguer les routes par leur statut, c'est à dire les règles spécifiques qui peuvent
s'appliquer à certaines d'entre elles :
¾ "Les autoroutes sont des voies routières à destination spéciale, sans croisements, accessibles
seulement en des points aménagés à cet effet et essentiellement réservées aux véhicules à
propulsion mécanique".
¾ "les routes express sont des routes ou des sections de routes appartenant au domaine public de
l'état ou de toute autre collectivité publique territoriale, accessibles seulement en des points
aménagés à cet effet et qui peuvent être interdites à certaines catégories d'usagers et de
véhicules".
Plus concrètement, les autoroutes améliorent les conditions de circulation (sécurités, conforts,
temps de parcours) grâce:
¾ A l'absence de carrefours;
¾ A l'absence de traversées d'agglomérations;
¾ A l'absence d'accès privés de riverains;
¾ A l'absence de certains types de véhicules ou d'usagers;
¾ Souvent, mais ce n'est pas une obligation, à la présence de chaussées séparées.
Il faut en outre noter que ce statut n'est applicable qu'à des routes nationales.
Le statut de route express, par contre, est applicable à toutes les voies, quelque soit leur domanialité
(sauf les chemins ruraux). Leur seule contrainte technique est l'interdiction des accès privés de
riverains, les autres contraintes constituant seulement des possibilités.
¾ Le statut de route à grande circulation, qui s'applique à des routes nationales ou des chemins
départementaux;
¾ Le statut de grande route de trafic international qui s'applique à certaines routes nationales (RN1
par exemple).
Dans une étude routière, qu'il s'agisse d'une étude de planification, d'une étude de factibilité ou
d'une étude d'entretien d'un réseau, on est amené à comparer plusieurs solutions, plusieurs projets,
et à effectuer un choix. Ce choix peut s'exercer:
¾ Soit entre plusieurs variantes d'une même opération, variantes qui physiquement ne peuvent
coexister ou qui feraient double emploi. Le choix s'impose alors précisément parce qu'il s'agit
d'opérations ou de variantes d'une même opération, incompatibles.
¾ Soit entre plusieurs opérations que l'on pourrait réaliser les unes et les autres sans
chevauchement ni double emploi, mais que les moyens dont on dispose ne permettent pas de
faire au moins simultanément : les opérations sont dites compatibles mais ce sont les priorités
qui peuvent primer.
Le choix devra donc être porté sur une et une seule variante d'investissement pour une ou plusieurs
opérations. Cependant, ce choix n'est jamais évident et le recours à l'évaluation des différentes
variantes devient indispensable.
Il est toutefois évident que l'évaluation du coût de la réalisation de chaque variante ne peut être
déterminant dans le choix définitif de l'aménagement. Le projet le moins cher n'est pas forcément le
meilleur.
Un projet routier, pour être jugé rentable, doit être apprécié à partir de critères, quantifiables ou
non, traduisant l'efficacité économique et sociale de l'opération.
La démarche s'appuie non seulement sur une approche macroéconomique qui traduit la variation du
surplus économique pour les usagers, l'Etat et les entreprises concurrentes, mais également sur une
approche macroéconomique qui intègre les objectifs de la politique économique nationale en
matière d'emploi, de balance extérieure au d'aménagement du territoire.
Outre le critère coût-avantages, sont appréciés par des indicateurs, les effets du projet en matière
d'environnement, d'énergie, d'emploi, de développement économique local et d'aménagement du
territoire. Par ailleurs il faudrait considérer la sécurité comme un critère à part entière. Il faudra
également de traduire l'incidence du projet sur les modes concurrents et de prendre en compte le
caractère exceptionnellement défavorable de certaines situations avant aménagement.
Après avoir évalué les critères, on effectue les choix entre variantes d'un même projet ou entre
opérations indépendantes sur la base d'une comparaison multi-critères.
Nous présentons dans ce qui suit un certain nombre de critères qui pourraient être pris en compte
pour l'évaluation des projets routiers. Ces critères s'inspirent, en grande partie, des instructions
françaises pour l'évaluation des investissements routiers importants en rase campagne (autoroutes,
routes nationales, etc). Il conviendra donc de prendre uniquement ceux qui intéresseraient le projet
en étude, si celui-ci est de moindre importance, en faisant les adaptation s adéquates.
Comme son nom l'indique, il s'agit de choisir entre des projets avec plusieurs critères et non pas un
seul. Ces critères peuvent mesurer les différentes conséquences de l'aménagement routier envisagé,
conséquences pour les usagers du transport, les producteurs, l'environnement la balance
énergétique, etc. : Conséquences et effets des aménagements routiers.
Cette méthode d'analyse des projets reprend le principe de la notation traditionnelle des examens
sur plusieurs matières, affectées de coefficients de pondération. Ici on va "noter" un projet selon
plusieurs critères, et à la fin on cherchera à lui donner une note globale (moyenne pondérée des
notes).
Cette méthode a été adaptée aux problèmes de choix économiques, notamment pour les
investissements routiers, où elle a été appliquée par exemple pour des schémas directeurs
d'investissements routiers à long terme. Elle permet de comparer entre eux différents projets ou
différentes solutions, par un système de notation.
I.1 - PREMIERE ETAPE : DEFINITION D'UNE LISTE DE POINTS DE VUE OU CRITERES SELON
LESQUELS ON VA COMPARER LES PROJETS
Il faut sélectionner un nombre limité de critères (de quelques unités à une ou deux dizaines) qui
matérialisent tout le système de valeurs retenu pour apprécier les effets possibles de l'investissement
routier. On peut établir la liste des critères, soit pragmatiquement soit par une démarche analytique.
Il faut surtout être conscient que la liste reflétera les points de vue de ceux qui l'auront établie, d'ou
l'intérêt de faire établir cette liste par une équipe pluridisciplinaire.
Il est très important d'éviter qu'il y ait des lacunes ou des doubles comptes (critères redondants)
parmi les critères choisis.
¾ Ensuite on classe les projets pour le critère considéré. Cela peut être un classement cardinal: le
meilleur projet aura la note 10 et les autres projets seront notés par rapport à celui-ci, les notes
allant de 1 à 10. Le classement ordinal, plus simple mais moins riche, consiste à classer les
projets de 1 (meilleur projet) à N (dernier des N projets).
Cette dernière étape doit être la synthèse des résultats de l'analyse. Certains économistes répugnent
à agréger les notes obtenues selon les différents critères, et se bornent donc à présenter les résultats
en indiquant les notes des projets selon les différents critères, et en indiquant les projets qui se
distinguent uniformément (selon tous les critères) comme étant les meilleurs ou les moins bons. Le
résultat de l'analyse est assez limité, et laisse l'appréciation finale au décideur.
D'autres économistes donnent une seule note à chaque projet ; ils agrègent pour cela les notes
obtenues selon les différents critères, en faisant une somme pondérée et une moyenne de ces notes.
Le problème est de choisir les coefficients de pondération à affecter à chaque critère. La
pondération entre deux critères quantitatifs peut à la rigueur être assimilée à un taux marginal de
substitution, mais la détermination et l'interprétation d'un coefficient de pondération pour un critère
qualitatif reste hasardeuse. Le choix de la pondération est donc difficile et sujet à controverses. Ce
choix doit être approuvé par les services de l'état responsables de la Planification.
Plusieurs critères de choix peuvent être adoptés pour l'analyse multicritères. Nous présentons dans
ce qui suit les dix critères qui ont figuré dans "l'instruction relative aux méthodes d'évaluation des
investissements routiers en rase campagne" valable en France (Mars 1986):
¾ Effets du projet sur l'économie régionale et locale et sur l'aménagement du territoire;
¾ Sécurité;
¾ Avantages pour les usagers;
¾ Environnement et qualité de vie;
¾ Situation initiale exceptionnellement défavorable;
¾ Incidence sur les autre modes;
¾ Effets directs sur l'emploi;
¾ Dépenses énergétiques et coût en devises;
¾ Bilan financier pour la puissance publique et les sociétés concessionnaires;
¾ Bilan coût-avantages monétarisables.
Remarque : Les interprétations de ces critères ainsi que leurs applications peuvent différer d’un
projet en rase campagne et un projet urbain, même si les grandes lignes restent les mêmes.
L'impact des investissements routiers sur le développement régional et local est depuis longtemps
largement reconnu encore que difficile à évaluer de manière précise.
Seront analysés les effets de chaque opération sur le développement économique régional et local.
Par ailleurs, on évaluera leur intérêt en regard de la politique d'aménagement du territoire.
Toutefois, l'incidence des opérations routières dépend étroitement des potentialités des
agglomérations concernées. C'est dans ce sens que les études économiques des projets routiers
doivent être accompagnées d'analyses socio-économiques des régions traversées selon des critères
qu'il faudra par ailleurs choisir.
Cette analyse pourra être complétée par toutes indications pertinentes reflétant les particularités du
contexte local.
Pour les grands projets, les incidences sur 1'emploi sont à prendre en compte aussi bien dans la
résorption des problèmes de la région que dans l'estimation des flux migratoires.
Il s'agit ici des emplois induits par l'aménagement, non compris les emplois liés à la construction, à
l'entretien et à l'exploitation de l'infrastructure qui seront évalués par ailleurs.
L'incidence sur l'emploi du projet est ensuite appréciée globalement sur la base des populations
correspondantes en regard des tendances favorables ou défavorables révélées par les indicateurs.
Les indicateurs définis permettent d'apprécier les potentialités des différentes communes dans ce
domaine et de les regrouper en classes homogènes au point de vue des effets attendus.
Lors de la présentation des projets, une comparaison entre la situation actuelle "sans projet" et la
nouvelle situation après sa réalisation permettra de mettre en exergue l'importance des effets
attendus, aussi bien directement qu'indirectement.
II.2 - LA SECURITE
La sécurité des usagers est un enjeu majeur de la politique routière. Parmi les nombreux facteurs
qui permettent d'améliorer la sécurité des usagers, la conception et les caractéristiques des
infrastructures jouent un rôle déterminant. Tout projet d'investissement fera donc l'objet d'une
évaluation de son incidence sur la sécurité.
L'avantage sécurité sera déterminé en comparant les niveaux de sécurité avant et après
l'aménagement et sera exprimé en nombre d'accidents, de tués et de blessés graves évités.
Le déplacement d'un usager correspond pour celui-ci à une utilité mais entraîne un coût qu'il
supporte et en fonction duquel il prend ses décisions, notamment quant au choix de l'itinéraire.
Un aménagement routier réduit le coût de circulation pour 1'usager, ce qui augmente sa satisfaction.
L'aménagement a également pour effet d'attirer sur l'itinéraire de nouveaux usagers dont les
avantages sont pris en compte. On distingue alors, outre le trafic normal, le trafic dévié et le trafic
induit.
¾ le trafic normal est le trafic sur la voie à aménager résultant de l'évolution de l'environnement
économique et social indépendamment du projet (même si l'aménagement routier n'était pas
réalisé).
¾ Le trafic dérivé est le trafic provenant d'autres modes de transport ou d'autres itinéraires, et est
constitué par les voyageurs et marchandises qui emprunteront cette route si l'aménagement est
réalisé
Tout dossier de présentation d'avant projet contient une description de la situation initiale. Chacun
des critères servant à 1'évaluation du projet permet généralement d'apprécier cet état initial.
Cependant, certaines situations présentent un caractère exceptionnel qu'il contient de mettre en
évidence.
Certains aménagements routiers très importants peuvent entraîner après leur mise en service un
report de trafic provenant des autres modes (cas des autoroutes parallèles à une voie ferrée). Il est
donc nécessaire lors de l'établissement d'un bilan global d'évaluer les variations d'avantages et de
coûts pour les modes concernés en cas de report modal.
Pour les usagers transférés, les avantages en matière de coût de circulation et les coûts pour la
collectivité sont intégrés dans le bilan coût-avantages par la prise en compte du trafic
supplémentaire (y compris provenant d'autres modes) associé à l'aménagement routier.
Le coût pour la collectivité du transfert d'un mode concurrent au mode routier est donc égal aux
pertes de recettes diminuées des économies d'exploitation et d'entretien de l'entreprise exploitante.
Les travaux routiers de construction ou d'entretien représentent une part importante de l'activité du
secteur des travaux publics. Par ailleurs, l'exploitation routière requiert également certains
personnels.
Pour évaluer les projets selon ce critère de l'emploi, on retiendra les emplois directs, c'est-à-dire les
emplois créés ou maintenus à 1’occasion de la construction, de l'entretien et de l'exploitation de
l’infrastructure.
Le bilan énergétique autorise la prise en compte des effets énergétiques dès les études préliminaires
de l'aménagement routier projeté. L'indicateur du bilan énergétique global exprimé en TEP (tonne
équivalent pétrole) est la somme algébrique des dépenses énergétiques lié à la construction et à
l'entretien de l'infrastructure (comptées positivement) et des variations annuelles actualisées de la
consommation de carburant des véhicules.
Les conséquences financières du projet pour la puissance publique et les sociétés concessionnaires
comprennent l’ensemble des variations de dépenses supportées par les puissances publiques ou par
un concessionnaires et l’ensemble des variations de recettes résultant de la réalisation de
l’infrastructure routière.
Deux des neufs critères ci-dessus ont des points communs et des aspects spécifiques qui conduisent
souvent à les agréger en un seul : il s’agit du critère "usagers" et du critère "coûts". Les raisons qui
militent en faveur de l'agrégation sont les suivantes :
¾ Ces deux critères sont les plus aisément et les plus normalement quantifiables et
monétarisables.
¾ Ils se rencontrent dans tous les projets et d'une manière qui est directement comparable d'un
projet à l'autre.
¾ Ils sont l'un massivement positif et l'autre massivement négatif ce qui fait que leur
rapprochement est plus significatif que chacun d’eux pris séparément
L'un d’eux (le coût) peut être considéré comme un moyen pour obtenir l'autre (les avantages des
usagers), ce qui conduit habituellement à désigner ce critère sous le nom d'analyse coût-avantages.
Toutefois, il faut se souvenir que les avantages ici visés ne sont pas 1es seuls : l'examen des autres
critères fait aussi apparaître des avantages (ou désavantages) dont la décision finale doit tenir
compte.
D'autre part, puisque cette analyse coût-avantages est un instrument utilisé par l'Etat pour guider ses
choix, il peut légitiment y introduire les corrections tutélaires qui lui paraissent justifiées, par
exemple pour la valeur du temps des usagers.
De même est-il habituel de tenir compte des gains de sécurité qui ont la propriété de concerner
directement (sinon exclusivement) les usagers, d'être quantifiables et de se retrouver plus ou moins
dans tous les projets.
Le regroupement des deux critères Etat et usagers permet de dégager des indicateurs de rentabilité.
Ces indicateurs sont le bénéfice propre de l'opération, et le taux de rentabilité immédiate. Ils
s'appliquent à toutes les opérations concédées ou non.
A1 A2 An
A = −I + + + ... +
1 + a (1 + a ) 2
(1 + a )n
- I étant le coût économique global ;
- a le taux d’actualisation ;
Ak
r=
I
L’année optimale de mise en service est celle où le taux de rentabilité immédiat est égal au taux
d’actualisation.
La première partie de l’analyse multicritères consiste à présenter un bilan pour chaque variante. Ce
bilan consistera à présenter les critères choisi pour l’évaluation ainsi que les résultats de
l’évaluation de la variante étudiée pour chacun des critères.
Pour les critères conduisant à une appréciation quantitative, on indiquera la valeur obtenue, soit en
unités physiques, soit en termes monétaires. Pour les critères conduisant à une appréciation
qualitative, on indiquera cette appréciation favorable, neutre, défavorable, incertain, éventuellement
très favorable ou très défavorable.
6. Incidence sur les autres modes Variation de recettes des modes concurrents
Dans un premier temps, on classe les variantes par ordre décroissant en fonction de chaque critère.
Les résultats seront présentés dans un tableau comme le suivant :
Critères 1 2 3 4 --- n
1. Développement économique
Var A Var C
et Aménagement du territoire
2. Sécurité Var B Var A Var D
3. Avantages pour les usagers
4. Environnement
5. Situation initiale
exceptionnellement
défavorable
6. Incidence sur les autres
modes
7. Emploi
8. Energie
9. Bilan financier pour la
puissance publique
10. Bilan coût- avantages
monétarisables
On peut ainsi attribuer une note à chaque variante, en fonction de sa performance pour le critère
considéré. Cette note pourrait être chiffrée (en attribuant une note maximale de 10 pour le projet le
plus performant et noter les autres en conséquences) ou simplement qualitative (++, +, 0, -, --).
On présentera enfin un tableau final dans lequel on reportera les résultats de chaque variante pour
les différents critères. Une pondération des notes obtenues pourrait se faire, si on veut privilégier
certains critères par rapport à d’autres.
1. Développement économique
++ 0 + 0
et Aménagement du territoire
2. Sécurité + ++ - 0
3. Avantages pour les usagers
4. Environnement
5. Situation initiale
exceptionnellement
défavorable
6. Incidence sur les autres
modes
7. Emploi
Energie
8. Bilan financier pour la
puissance publique
9. Bilan coût- avantages
monétarisables
Nous avons présenté, dans le chapitre précédent, l’importance des considérations économiques dans
le choix d’un investissement routier. Toutefois, il va sans dire que quand on a parlé de variantes et
de choix entre elles, nous avons sous entendu le respect :
¾ De certains minimums techniques (liées aux possibilités de conduite) ;
¾ Certaines conditions d’homogénéité interne (cohérence entre rayon en plan et en profil en
long, visibilité minimale et visibilité moyenne, etc.)
Nous allons essayer de présenter dans ce chapitre les considérations à prendre en compte pour le
choix des caractéristiques techniques à adopter pour un investissement routier.
Les types de véhicules retenus pour l'établissement des projets sont les suivants
¾ Voiture particulière (abréviation :V.P.)
¾ Camion routier (abréviation :C.R.)
¾ Tracteur semi-remorque (abréviation T.S.R.)
Les véhicules types retenus ne représentent pas forcément le véhicule de plus grande dimension
dans la catégorie correspondante. Cependant 90 à 95 % des "modèles" et une proportion plus
importante des "véhicules" de la catégorie ont des épures de giration inférieures à celles du véhicule
type. Les normes géométriques comportant toujours une surlargeur par rapport aux dimensions
minimales nécessaires pour le passage du véhicule type, les projets établis à partir de ces normes
permettent en fait le passage de l'ensemble des véhicules de la catégorie, éventuellement des
véhicules de la catégorie supérieure.
Les caractéristiques des véhicules types sont détaillées dans le tableau ci-dessous
Rayon Rayon Rayon
Porte à Porte à
Type du Longu Empatte Voie Voie intérieur extérieur extérieur
largeur faux faux
véhicule eur ment avant1 arrière entre entre entre
avant arrière
trottoirs trottoirs murs
Voiture
particulièr 5,00 1,80 3,10 1,00 0,90 1,40 1,40 3,20 5,50 6,35
e
Camion
10,00 2,50 5,50 1,50 3,00 1,90 1,90 6,45 10,00 10,80
routier
Tracteur + 5,40 2,50 2,70 1,45 1,25 1,90 1,90 - 12,50 13,95
remorque2 12,20 2,50 8,15 - 2,65 1,90 1,90 5,30 - -
1
Pour les essieux simples, la voie est mesurée entre les plans médians des roues. Dans le cas des essieux jumelés, la voie est
mesurée entre les plans médians des trains de roues.
2
Pour le semi-remorque, la première ligne concerne le tracteur, la seconde la remorque. Le recouvrement entre le tracteur et la
remorque est de 2,60 m.
Longueur
La vitesse à laquelle se déplacent les véhicules apparaît comme le critère de base de tout projet
routier. Elle commande, en fait, les caractéristiques géométriques du tracé selon les directives
réglementaires ; celles-ci, en effet, fixent les valeurs limites à respecter et qui se présentent sous
forme de maxima et minima entre lesquels les éléments du tracé devront se situer.
II.1.1 - Définition
La vitesse de référence est la vitesse d'un véhicule isolé permettant de définir les caractéristiques
minimales d'aménagement des points particuliers d'une section de route pour lesquels les
contraintes géométriques sont les plus astreignantes pour l'usager.
La vitesse de référence de la route est en relation avec les valeurs du coefficient de visibilité, du
pourcentage de sinuosité et des rampes.
En effet, la circulation à la vitesse de référence Vr implique une distance minimale de visibilité dmini
assurée partout sur obstacles éventuels.
La visibilité moyenne d sur la section, incite les usagers à rouler en dehors des points particuliers, à
une vitesse moyenne supérieure à Vr.
Cette notion de vitesse de référence doit être complétée pour la rase campagne par une notion de
vitesse à vide et en site urbain par une notion de vitesse de groupe ou vitesse pratiquée sur voie
rapide urbaine. A l'approche des carrefours non-dénivelés munis ou non de feux, on utilise la
notion de vitesse d'approche.
Le choix de la vitesse de référence doit rester homogène et cohérent pour l'ensemble du réseau en
service ou des sections en cours d'étude. Pour un projet de route neuve, le choix de la vitesse de
référence peut résulter d'une analyse économique.
Une section homogène de route d'une certaine catégorie est une longueur de celle-ci dont les points
particuliers sont aménagés pour la vitesse de référence correspondante.
Toutefois, une section n'est vraiment homogène qu s'il existe un rapport convenable entre la vitesse
de référence Vr de sa catégorie et la vitesse moyenne qu'y pratiquent les véhicules isolés (vitesse à
vide V0).
Un changement de catégorie (c'est à dire de Vr) ne peut s'opérer qu'en des points où il est nettement
perceptible à l'usager: passage d'une ville, modification notable de relief, carrefour, etc.
A l'approche d'une ville, les dispositions constructives doivent tendre à limiter les vitesses
pratiquées par les véhicules pour augmenter la sécurité et les débits.
Les routes en relief difficile présentent également quelques dérogations qu'on verra plus loin.
Sur voie rapide urbaine, c'est la vitesse de groupe de véhicules pour des débits soutenus de l'ordre
de 1 200 à 1 400 uvp/h/voies (environ 3/4 de la capacité physique de la chaussée) aux abords des
sorties et entrées permettant, pour une sécurité collective dans un mouvement continu et fluide, les
manoeuvres de changement de file, d'insertion ou de sortie.
4500
Temps de parcours moyen (s)
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
1
64
127
190
253
316
379
442
505
568
631
694
757
820
883
946
1009
1072
1135
1198
La relation "temps de parcours- débit" peut être mise en général sous la forme suivante :
T = T0 + nQ + mQ3
ou
¾ Q est le débit horaire de la section considérée
¾ T0 le temps de parcours à vide
¾ n et m sont des coefficients numériques qui dépendent des caractéristiques de la route
Pour tenir compte de la répartition du débit journalier moyen annuel J entre les différentes heures de
la journée, on prendra usuellement le débit Q égal à J/10.
Le débit de saturation, ou capacité physique (C) est le plus grand débit horaire que la route
considérée peut écouler de manière continue.
L'ensemble des véhicules qui passent dans l'heure (le débit C) parcourt la section saturée à une
vitesse moyenne appelée vitesse de saturation VS qui est pratiquement la même pour toutes les
catégories de véhicules.
Les paramètre fondamentaux des projets routiers sont le résultats de calculs types à partir de
paramètres cinématiques.
F
flP1
P1
Dans le cas du freinage, si P'1 est le poids porté par les roues freinées, il y aura également
glissement (roues bloquées) si l'effort de freinage F' appliqué est tel que F'> flP'1
On appelle adhérence le produit flP1. Elle représente en réalité le maximum de l'effort moteur
susceptible d'être appliqué à un véhicule,
Des mesures sur chaussées sèches ont montré que le coefficient de frottement de la surface de
roulement de ces chaussées décroît au fur et à mesure que la vitesse augmente.
Cette longueur db mesure en mètres la distance parcourue par le véhicule pendant l'action effective
de freinage, qui annule sa vitesse initiale.
1 1
mv f2 − mv i2 = ∑ travaux = −f l (mg )d b ; (v en m/s)
2 2
1 v2
vf=0 ⇒ mv i2 = f l mgd b ⇒ d b = (1)
2 2f l g
V2
db =
100
1 V2 1
mv i2 = f l mgd b + mgd b sin(i) ⇒ d b = ×
2 100 1 ± 2,5i
3
0,32 pour les autoroutes.
Pour calculer la distance parcourue par le véhicule pendant l'opération de freinage, il faut tenir
compte avant le début de freinage d'un temps de perception réaction.
Sur routes nationales, on admet que ce temps est de 2 secondes au-dessous de 100 km/h et de 1,8
secondes au-dessus. Ce temps comprend le temps physiologique de perception réaction (1,3 à 1,5 s)
et le temps mort d'entrée en action de système de freinage (0,5 s).
Pendant le temps de réaction perception, le véhicule parcourt une distance e tel que
e en mètres
e = vt Avec v en m/s
t en secondes
1000m 1
1 Km/h= = m / s ⇒ V(Km / h ) = 3,6v(m / s)
3600s 3,6
On ne prend en compte d2 que dans l'hypothèse ou le rayon en plan du tracé exprimé en mètres est
inférieur à 5 fois V exprimé en Km/h. De ce fait, l'effort de freinage est moins énergique on en tient
compte en majorant la distance d1 d'une valeur de 25 % de db.
1000
D'une façon générale d = v t ⇒ d= V × × t ; avec d en mètres
3600
t en secondes
V en Km/h
1000
dd (m) = V × × 15(s) ≈ 4V 4; V est exprimé en Km/h
3600
La manoeuvre de dépassement nécessite une distante de visibilité dMd parcourue pendant un temps
de 7 à 10 secondes à la vitesse Vr. Cette distance permet en sécurité au véhicule dépassant
d'abandonner en freinant ou de poursuivre en accélérant une manœuvre de dépassement amorcée,
dans l'hypothèse ou le véhicule adverse freine.
La distance dMd est évaluée en supposant qu'en début de manoeuvre les véhicules dépassant et
adverses roulent à la vitesse Vr et que le véhicule dépassé roule à la vitesse (Vr - 15) km/h.
La visibilité est la condition essentielle dont il y a lieu de tenir compte pour déterminer les
caractéristiques d’un projet routier.
¾ La sécurité exige que sur une chaussée à double sens de circulation, deux véhicules venant
en sens inverse s'aperçoivent à temps s'ils se trouvent sur la même voie et s'arrêtent ou se
rangent sur chacune de leur voie respective de circulation pour se croiser. Il est nécessaire
que les véhicules puissent se voir à la distance D = 2 d1 (ou 2 d2 en courbe) pour pouvoir
s'arrêter.
¾ De même, pour dépasser, le véhicule voulant réaliser cette manoeuvre devra pouvoir
distinguer suffisamment longtemps à l'avance le véhicule venant en sens inverse qu'il
croisera, après avoir dépassé par la droite un véhicule circulant dans le même sans que lui et
s'être rangé devant celui-ci, et sur la même voie.
4
dd=5V à 140 Km/h.
5
dD=7V à 140 Km/h
L'axe d'une route dans l'espace, est la combinaison d’alignements et de courbes qui se succèdent
suivant la configuration du terrain, les conditions de sécurité imposées, le confort des usagers, etc.
La chaussée d'une route est définie géométriquement par la représentation graphique du tracé de son
axe en plan et en profil en long, et par les profils en travers.
Les caractéristiques à donner à ces éléments de base découlent des considérations suivantes :
¾ Les véhicules isolés rapides doivent pouvoir circuler sur la chaussée à grande vitesse, les
véhicules longs s'inscrire dans les courbes, les véhicules lourds gravir les déclivités.
¾ Lorsque le trafic est dense, le débit maximum prévu doit être écoulé dans de bonnes
conditions.
¾ La circulation du véhicule isolé conditionne le tracé en plan et le profil en long; la circulation
de groupes de véhicules dont les mouvements sont interdépendants, conditionne la largeur de
la chaussée, c'est-à-dire le profil en travers.
I - DEFINITION
L'axe du tracé en plan d'un projet routier (ou axe de référence) est la projection, à la réduction
d'échelle près, sur un plan horizontal d'un cylindre, à axe vertical, qui s'appuie sur l'axe réel de la
route dans l’espace. Il se décompose en droites, cercles et raccordements à courbure variable entre
les droites et les cercles.
L'adaptation au terrain est un des critères majeur du tracé, ce qui veut dire que les éléments du
tracé doivent être dans tous les cas à l'échelle des grandes lignes du terrain.
Quelle que soit la vitesse de référence Vr de l’itinéraire, une section de tracé de longueur au moins
égale à 400 mètres est appelée grand alignement, s’il ne se présente simultanément aucun rayon de
courbure inférieur à 1 300 mètres en plan et 12 000 mètres en profil en long.
On considère qu'aux extrémités d'un grand alignement, les véhicules peuvent atteindre la vitesse Vr
+ 40 km/h, ce qui nécessite de munir les extrémités de tels arcs du tracé de rayons en plan et en
profil en long, au moins égaux aux valeurs minimales admissibles pour Vr + 40.
Les alignements droits sont dangereux par leur monotonie. Ils conduisent l'usager à accélérer.
Dans tous les cas, il y a lieu de les raccorder à leur extrémité à des courbes de grand rayon qui
atténueront la rigidité du tracé. La tendance est de remplacer les grandes lignes droites par une
succession d'alignements courts et de courbes.
Une courbe de rayon minimal absolu constitue à la vitesse de référence retenue pour l'itinéraire, un
point singulier incompatible avec la sécurité de l'usager. Son emploi isolé doit être proscrit. Sur un
itinéraire, la vitesse de référence peut être abaissée pour une section difficile à franchir sur une
certaine distance. La modification des caractéristiques de l'itinéraire sera introduite progressivement
jusqu'à celles adoptées pour cette section contraignante.
Les courbes sont de préférence tracées avec un rayon associé à la pente transversale minimum à
retenir en fonction de la nature du revêtement de la chaussée.
Deux courbes circulaires de même sens peuvent être raccordées par un alignement droit d'une
longueur maximale "la" prise égale à la distance parcourue pendant 5 secondes à la vitesse
maximale permise sur le plus grand rayon des deux arcs de cercle.
Si cette longueur minimale ne peut être obtenue, les deux arcs de cercle sont raccordés par un
élément curviligne à courbure progressive
Si les arcs de cercle sont dotés de raccordements progressifs, la longueur "la" doit être comptée
entre les points de courbure nulle de ces raccordements.
La considération de la longueur "la" permet au conducteur de ne pas être surpris par le second
virage.
La discontinuité de courbure lors du passage d’une droite à un cercle (ou d’un cercle à un autre dont
les rayons différents sont inférieurs ou égaux au minimum admissible pour la vitesse de référence
adoptée) ne permet pas de satisfaire les conditions de confort et de sécurité exigées par l’usager. Par
conséquent il y a lieu d’aménager, et cela chaque fois que besoin, la transition de l’un des éléments
à l’autre à l’aide d’un raccordement à courbure progressive.
Ce raccordement permet d’éviter les accidents par dérapage aux sorties des virages, par
l’introduction progressive du dévers.
La vitesse de référence Vr est celle qui permet de définir les caractéristiques minimales
d'aménagement des points particuliers d'une section de route.
II - RECHERCHE DE TRACE
Pour réussir une bonne recherche de tracé, le concepteur doit disposer d’une carte ou un plan, dont
l'échelle est connue, de la zone ou de la région traversée par la route dont on veut définir le tracé.
Le relief local est représenté sur le document par des lignes de niveau.
Les autres contraintes autres que celles liées au relief sont portées sur la carte ce ui permet ainsi de
délimiter de fait "le couloir" dans lequel le tracé pourra s'inscrire.
Pour qu'un véhicule lourd puisse gravir les rampes en conservant une allure raisonnable et/ou ne pas
dévaller les pentes à une vitesse telle que le conducteur ne puisse plus en être maître, il est
nécessaire de respecter les valeurs limites réglementaires imposées pour les déclivités. La déclivité
est le quotient de la différence d'altitude par rapport à la distance horizontale qui existe entre deux
points de l'espace.
Une fois ces contraintes prises en comptes (déclivités maximales, couloirs, courbes de niveau), on
peut commencer la conception en procédant comme suit :
¾ On marque bien clairement les points de départ et d’arrivée de notre route. On calcule
ensuite la distance minimale qui permet de respecter les déclivités maximales entre courbs de
niveaux. Cette distance sera calculer en tenant compte du pas entre les courbes de niveau de
la carte ou du plan.
Exemple : si l’équidistance entre courbes de niveau est de 1m et que la pente maximale est de
1m
5%, alors la distance minimale sera de = 20m .
5%
¾ Avec un compas ou une règle gradué, on porte cette distance minimale entre les courbes de
niveaux. On partira des deux points extrêmes jusqu'à la rencontre des deux tracés en suivant
le couloir sans contrainte ou en essayant de se rapprocher au mieux de la direction principale
rectiligne.
Il est évident qu’avec cette méthode, ou d’autres, plusieurs tracés sont possibles, le choix du
meilleur tracé est fait en fonction de l'importance qui sera accordée aux critères d'économie pour
l'usager ou le nombre d'ouvrage d'impact, etc...
L'essieu d'un véhicule dans une courbe relevée à l'inclinaison i se présente suivant le schéma ci-
dessous: P2
P1
mv 2
F=
R
¾ P : Le poids du véhicule ;
¾ F : La force centrifuge produite ;
¾ P1 et P2 : Les charges exercées sur chacune des lignes de roues du véhicule ;
¾ i : L’angle que fait le plan de roulement par rapport à l’horizontale (dévers) ;
¾ ft : la réaction transversale qui maintien le véhicule sur sa trajectoire.
f t apparaît comme la fraction de l'accélération centrifuge que i ne compense pas mais qui est
absorbée par la déformation de la suspension et des pneumatiques du véhicule.
mv 2
P sin i +ft (P1 + P2) = F cos i = cos i
R
P1 + P2 = P
mv 2 Pv 2 v2 v2
Î P ( i + ft ) = Î P ( i + ft ) = Î ( i + ft ) = ÎR=
R gR gR g(i + f t )
V2
Dans la formule : R = , on prend V = Vr avec un dévers associé, i=7 %, dévers absolu.
127(i + f t )
D'où le tableau suivant:
Vr km/h 40 60 80 100 120
f (t) 0,25 0,16 0,13 0,11 0,10
i(%) 0,07 0,07 0,07 0,07 0,07
R Hm 40 120 240 425 665
Ainsi pour une route de catégorie donnée, il ne doit y avoir aucun rayon inférieur à R Hm.
R H'' et R H' sont les rayons en plan aux dévers minima de 2,5 et 2 %.
Ces rayons sont calculés comme R Hm pour la vitesse Vr de chaque catégorie de route.
Tous les rayons entre R Hm et R H'' sont associée à des courbes de raccordement progressif.
C'est le rayon instantané qui correspond au profil en travers d'une chaussée dont la pente
transversale atteint 0 % (dévers nul).
Il sera nécessaire dans ces zones pour éviter la stagnation de l'eau de prévoir des déclivités de 0,5 à
1 % du profil en long.
Le tableau suivant permet de présenter les paramètres fondamentaux d’un aménagement routier en
fonction des catégories de vitesse de référence.
Vitesse de référence (Km/h) Vr (Km/h) 40 60 80 100 120
Rayon minimal absolu (dévers associé 7%) RHm 40 120 240 425 665
Rayon en plan
Rayon au dévers minimal RHN (δ%) 120 (5) 240 (5) 425 (5) 665 (4) 1 000 (4)
Tracé en plan
RH(m)
Rayon au dévers BB (2,5 %) RH’’ (2,5%) 250 450 650 900 1 500
minimum de chaussée BC (2%) RH’’ (2%) 300 500 700 1 000 1 600
Rayon non déversé RH’ 400 600 900 1 300 1 800
Dévers maximal (%) 7 7 7 7 7
Par principe, la longueur du projet est la somme des distances horizontales cumulées à partir de
l'origine. Ces distances horizontales s’entendent comme les longueurs des alignements droits et
celles des raccordements circulaires. On y ajoutera, le cas échéant, les longueurs des raccordements
progressifs comme on le présentera dans le paragraphe suivant.
θ2
θ1 T1' T2
T2'
R1
R2
T1
A
D
Une façon simple de connaître l'ordre de grandeur de la longueur de cet axe est la suivante :
¾ Sur le plan, on procède à un mesurage rigoureux de tous les alignements généraux tels que :
AB BC et CD.
¾ On mesure également les angles entre ces alignements droits (notés A) tels que :θ1 et θ2
¾ Connaissant les rayons de courbures tels que R1 et R2, on peut calculer complètements les
éléments caractéristiques des rayons de courbures:
B
T '1
θ
π/
2
π /2 − θ /2
T1
BT1 BT'1 ⎛π θ ⎞ ⎛π θ ⎞
- Les tangentes (T): = = tg⎜ − 1 ⎟ ⇒ T = BT1 = BT'1 = R 1 tg⎜ − 1 ⎟
R1 R1 ⎝2 2 ⎠ ⎝2 2 ⎠
R
- La distance du sommet à l’arc(B) : B=BM=OB-R= −R
θ
sin
2
- Le développement du raccordement circulaire (D) : T1MT’1= R(π − θ)
AT1=AB – BT1;
Dans les parties courbes d’une route, les véhicules subissent les effets de la force centrifuge
(présentée plus haut). Pour compenser une partie de cette force, la chaussée est relevée vers
l’intérieur de la courbe avec une pente transversale appelée dévers.
Le dévers assure une bonne répartition du poids du véhicule sur la chaussée et donne au conducteur
une impression sécurisante qui le dissuade généralement de « prendre la corde » d’un virage non
relevé.
Le dévers est d’autant plus grand que la courbure est plus forte. Il est choisi en tenant compte des
vitesses effectivement pratiquées.
Une courbe circulaire étant tracée avec un rayon unique, lorsqu’elle est déversée, le dévers doit
rester constant dans toute la partie circulaire.
Le raccordement à courbure progressive a été défini plus haut. Nous nous proposons dans ce
paragraphe de calculer la longueur de ces raccordements.
La pente de chaque bord de chaussée ne s’écartera pas en valeur absolue de plus de 1% par rapport
à la pente du profil en long de la chaussée telle qu’elle serait sans le relèvement du virage.
Dd
Δd
L l
l : largeur de la chaussée ;
Dd
Dd=l × d Î L = = 100 × Dd = 100 × l × d
1%
Dans le cas d’une chaussée unidirectionnelle, la pente est unique et on passe d’un dévers d à un
dévers d’. La variation est limitée 0,5%.
Dd
Dd
Δd
0.5%
d d'
L l
Dd
Dd = l × (d-d’) Î L = = 200 × Dd = 200 × l × (d − d')
0.5%
mv 2
Dans les virages, le véhicule subit les effets de la force centrifuge F= qui tend à faire sortir le
R
véhicule de sa trajectoire.
Cette force est partiellement compensée par le dévers à travers la portion du poids du véhicule qui
⎛ v2 ⎞
s’oppose au dérapage : mgi, i étant le dévers. Il subsiste donc la portion m⎜⎜ − gi ⎟⎟ qui est
⎝R ⎠
dangereuse pour la stabilité du véhicule.
⎛ v2 ⎞
La condition de confort consiste à limiter la variation par seconde de ⎜⎜ − gi ⎟⎟ à une fraction de
⎝R ⎠
l’accélération g de pesanteur.
⎛ v2 ⎞
⎜⎜ − gi ⎟⎟
⎝R ⎠ ≤ K avec g ≤ K ≤ g
t 15 10
L
Si la vitesse est constante, t= , L étant la longueur du raccordement. On peut donc écrire :
v
⎛ v2 ⎞
v⎜⎜ − gi ⎟⎟
⎝ R ⎠ g ⎛ v2 ⎞
L≥ pour K= on peut écrire L ≥ nv⎜⎜ − i ⎟⎟
K n ⎝ Rg ⎠
⎛ V2 ⎞
L = αV⎜⎜ − i ⎟⎟ avec 3 ≤α≤4
⎝ 127 R ⎠
α0
R
L
d
α0
Le taux de basculement est en général fixé à 2%/s. En utilisant ce taux et la vitesse de référence, on
peut calculer la longueur minimale de raccordement des dévers de la façon suivante :
Il s’agit dans un premier temps d’évaluer le dévers de départ et le dévers auquel on veut aboutir.
D’après le cas de figure suivant, on passera d’un dévers de –2,5% à un dévers de 7% soit une
variation de dévers de 9,5%. Il faut donc évaluer le temps nécessaire pour le basculement de la
chaussée et son relèvement de 9,5%.
δ=7%
δ=2,5% δ=-2,5%
δ=7%
9,5
Le taux de relèvement étant de 2%/s, il faut donc =4,75s , pour passer d’un dévers de –2,5% à
2
un dévers de 7%.
80km = 80000m =22,222m /s , il faut donc 4,5 × 22,222 soit 100 m pour faire basculer la chaussée de
h 3600s
9,5%.
V.3.1 - La clothoïde
La clothoïde est une courbe permettant de relier un alignement droit à un raccordement circulaire.
C’est la courbe la plus utilisée vue que les routes sont principalement composées d’alignements
droits et de raccordements circulaires.
L π
On démontre que lorsqu l’angle α0 (voir Figure n° 4 - ci-dessus) vaut . Lorsque α0≤ , ou que
2R 3
le rayon du cercle est très supérieur au déplacement d (voir Figure n° 4 - ci-dessus), ce déplacement
L2
est donné avec une bonne approximation par l’équation d = .
24R
On a recours à cette courbe pour allonger l’arc de courbure entre deux longs alignements droits
faisant un angle faible et au voisinage d’un point haut.
Courbe à sommet
Clothoïde Alignement droit
Clothoïde
Alignement droit
V.3.3 - Courbe en S
Une courbe en S est l’ensemble de deux arcs de clothoïdes opposés par l’origine et de paramètres
égaux.
On utilise cette courbe pour raccorder deux cercles extérieurs parcourus en sens contraire.
L’usage de ces courbes ne présente aucun inconvénient tant que leurs développement est limité : il
apporte une aisance en perspective.
Raccordement circulaire
Courbe en S
Raccordement circulaire
Figure n° 7 - Courbe en S
Raccordement circulaire
V.3.5 - Courbe en C
La courbe en C est l’ensemble de deux clothoïdes opposées par leurs point commun P0 de rayon
commun R0.
On a recours à cette courbe pour remplacer un court alignement entre deux cercles de mêmes sens.
La calcul des dévers dépend étroitement de la vitesse de référence utilisée pour la conception de la
route et des rayons utilisés pour la construction des raccordements circulaires. Le tableau suivant
présente les dévers adoptés pour les différents rayons particuliers utilisés dans les normes de
conception routière, en fonction des vitesses de référence.
Vitesse de référence (Km/h) Vr (Km/h) 40 60 80 100 120
Rayon minimal absolu (dévers associé 7%) Rhm 40 120 240 425 665
Rayon en plan
Rayon au dévers minimal RHN (δ%) 120 (5) 240 (5) 425 (5) 665 (4) 1 000 (4)
Tracé en plan
RH(m)
Rayon au dévers BB (2.5 %) RH’’ (2,5%) 250 450 650 900 1 500
minimum de chaussée BC (3%) RH’’ (2%) 3000 500 700 1 000 1 600
Rayon non déversé RH’ 400 600 900 1 300 1 800
Dévers maximal (%) 7 7 7 7 7
Le graphique suivant présente le mode de calcul des dévers pour les rayons intermédiaires.
4
40 Km/h
60 Km/h
Dévers
2 80 Km/h
100 Km/h
120 Km/h
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
-2
-4
Rayons en plan
Un rayon déversé (présentant un dévers unique) doit avoir le même dévers de son début jusqu'à sa
fin. Avant d'atteindre ce dévers unique, on doit passer par une zone de raccordement de dévers.
Cette zone permet le passage d'un dévers en toit (alignement droit) à un dévers unique
(raccordement circulaire).
Ces points, tels qu'ils sont définis, représentent les points de changement de dévers.
Pour calculer la longueur de raccordement des dévers, on utilise généralement une vitesse de
basculement de la route égale à 2%/s. Cette vitesse, associée à la vitesse de référence, permet de
calculer la longueur qui permettrait le passage d'un dévers à un autre.
Exemple : Pour passer d'un dévers en toit (-2,5;+2,5) à un dévers unique de (-2,5;-
2,5), on a un basculement du versant droit de 5% (+2,5 à -2,5). En utilisant la vitesse de
5%
2%/s, on constate que le basculement durera 2,5s ( ). En supposant que la vitesse de
2% / s
référence utilisée pour la conception de la route est de 80Km/h soit 22,222 m/s, on peut
conclure que la distance parcourue pendant 2,5 s est de 55,555 m.
La longueur de raccordement des dévers pour passer d'un dévers en toit (-2,5;+2,5) à un
dévers unique de (-2,5;-2,5) est de 55,555m.
On essaie d'une manière générale d'inclure les longueurs de raccordement des dévers dans des
liaisons (clothoïdes etc.). Toutefois, on notera qu'à défaut de clothoïde, la longueur de raccordement
des dévers doit être incluse dans l'alignement droit précédant le raccordement circulaire de telle
sorte à ce qu'on atteigne le dévers unique voulu exactement au moment où on aborde le
raccordement circulaire.
Il va de soit que des cas de force majeure peuvent entraîner des dérogations (zones sinueuses
montagneuses, zones urbaines, etc.).
Le profil en long d'une route est l'intersection d'un cylindre à axe vertical dont la directrice est le
tracé en plan par la surface gauche de l'espace qui constitue la surface roulable ou ses annexes. La
ligne qui résulte de cette intersection peut être celle de l'axe de la route ou l’un de ses bords si le
tracé est celui d'un de ces éléments. Ce même cylindre intercepte la surface du terrain naturel
(T.N.) ; la ligne qui en résulte est le profil en long du T.N.
Le profil en long d'un projet routier est la représentation, à l'échelle de réduction près, de ces deux
lignes sur le plan vertical développé du cylindre cité plus haut.
Le profil en long du projet est une courbe continue ; celui du T.N. est une ligne brisée. Pour le
premier, la vitesse à laquelle les véhicules se déplacent impose une continuité sans brusques
variations de pente qui sont inconfortables, voire dangereuses.
Le profil en long est constitué de segments de droite à pentes constantes et d'arcs de cercle ou
parfois de paraboles qui raccordent des segments de pentes différentes.
L'inclinaison de la droite ou de la tangente au cercle s'appelle rampe si la route s'élève dans le sens
du parcours, et pente si elle s’abaisse.
Une route horizontale est dite en palier. Aucune déclivité minimale n'étant imposée, on peut
admettre qu'un profil en long contienne des paliers.
L'étude du profil en long ne peut être séparée de celle du tracé en plan ; on devra en effet toujours
s'assurer que les inflexions en plan et en profil en long se combinent sans porter atteinte à
l'harmonie, au confort et à la sécurité de la route qu'elles définissent. L'une des préoccupations
majeures de l'ingénieur routier étant celle de l'écoulement de l'eau. On évitera les pentes trop
faibles en profil en long, notamment inférieures à 0,5%.
Si on est obligé de concevoir un palier, il faudra étudier attentivement les pentes du profil en travers
afin de favoriser l'évacuation par gravité de l'eau de pluie ou de fonte.
Le coût du trafic sur une route ne dépend, en première approximation, que des dénivelées du profil
en long et non des déclivités elles-mêmes. C'est donc en cherchant à minimiser les dénivelées
cumulées que l'on affaiblira les rampes ; ceci peut avoir une influence décisive sur le tracé en plan.
En effet, il ne faut pas oublier que la difficulté d’une rampe est fonction de sa longueur autant que
de sa déclivité.
Lorsque la rampe a à la fois une forte déclivité et une grande longueur, il y a lieu de prévoir une
voie supplémentaire pour poids lourds et à chaque fois que le relief le permet, la réalisation de quasi
paliers de quelques centaines de mètres.
Les rayons des raccordements circulaires indiqués par les instructions techniques doivent toujours
être considérés comme des minimums imposés par les conditions de visibilité et de confort. Il est
toujours préférable, lorsqu’ils peuvent être bien adaptés au terrain et qu'ils n'entraînent pas de
terrassements supplémentaires, d'adopter des rayons beaucoup plus grands.
Un profil en long composé de segments successifs sera avantageusement remplacé par un cercle
unique.
Le profil en long doit, dans tous les cas, s'adapter aux grandes lignes du paysage. Il faut éviter à tout
prix sur un itinéraire :
¾ une déclivité locale exceptionnelle ;
¾ préférer un léger remblai à un léger déblai ;
¾ assurer en toute circonstance le confort et la sécurité de l’usager par l'obtention d'une
visibilité satisfaisante.
I - GEOMETRIE DU PROFIL EN LONG
La valeur maximale peut être majorée de 2 points pour les chaussées descendantes à sens uniques
sans excéder 8%.
Si l'intérêt économique en est démontré, au dessus de 2,5% de déclivité, on pourra aménager une
voie supplémentaire pour les véhicules lents.
Le raccordement des droites de l'espace faisant entre elles un angle dont le sommet est dirigé vers le
bas s'effectue à l'aide d'un cercle de rayon R V' (m) dont le minimum absolu a pour symbole R V m'
et le minimum normal : R V n'.
¾ Si V > 80 km/h, on assure la condition de confort telle que l'accélération verticale (la force
centrifuge produite lors du déplacement de la masse m du véhicule à la vitesse v sur une
mv 2
trajectoire circulaire de rayon R est F= ) reste inférieure à g/40
R
v2 g 40 v 2
≤ ⇒R= ≈ 4v 2 avec v en m / s .
R 40 g
2
⎛ 1000 ⎞
pour V en Km/h, R= 4⎜ V ⎟ = 0,30V 2 d'ou RV' (m)=0,30 V2.
⎝ 3600 ⎠
¾ Si Vr ≤ 80 km/h., le rayon est fonction de la distance d'arrêt
d2
RV'(m)=
1,5 + 0,035d
- Avec d=d1 distance d'arrêt en alignement droit si V=80 Km/h;
- Avec d=d2 distance d'arrêt en courbe si V ≤ 70Km/h.
Ce rayon permet de voir dans le faisceau des phares d'axe horizontal situé à 0,75 m. et de 1 degré
d'ouvertures, la distance d'arrêt en courbe d2.
Remarque: les valeurs obtenues avec ces formules correspondent aux valeurs minimales. Pour les
valeurs moyennes, on adopte les valeurs obtenues pour la classe de vitesse successive.
Le raccordement des droites de l'espace faisant un angle dont le sommet est dirigé vers le haut,
s'effectue à l'aide d'un cercle de rayon R V (m).
¾ si la chaussée est unidirectionnelle, le symbole sera RV m1
¾ si la chaussée est bidirectionnelle, le symbole sera RV m2
En fonction de la vitesse V, on considère le rayon R qui assure pour un oeil placé à 1 m de hauteur,
la visibilité derrière l'angle saillant de:
¾ l'obstacle éventuel de 0,15 à la distance da
¾ un véhicule de 1,20 m. de hauteur à la distance dd
da étant la distance d'arrêt
RV(m) Chaussée
bidirectionnelle Minimal absolu RVm2 500 1 600 4 500 10 000
Route à 2 ou 3
voies Minimal normal RVN2 1 600 4 500 10 000 17 000
Rayon en Minimal absolu RVm’ 700 1 500 2 200 3 000 4 200
angle rentrant
Minimal normal RVN’ 1 500 2 200 3 000 4 200 6 000
RV’(m)
Rayon assurant la distance de visibilité de
RVD (m) 2 500 6 500 11 000 17 000 28 000
dépassement minimale sur route à 2 ou 3 voies
L'axe de la voie à construire est une courbe gauche dans l'espace dont la vision par l'automobiliste
dépend non seulement des caractéristiques des tracés en plan et en profil en long, mais surtout de la
combinaison deux.
La route telle qu'elle est vue par l'automobiliste à chaque instant de son déplacement doit permettre
de distinguer sans ambiguïté la chaussée et les obstacles qu'elle pourrait contenir et autoriser
suffisamment longtemps à l'avance, soit les manoeuvres d'évitement, soit celles d'arrêt.
L'automobiliste doit voir aussi la configuration des points singuliers (carrefours, bifurcation,
changement de direction). Il doit pouvoir prévoir suffisamment longtemps à l'avance, l'évolution du
tracé apprécier l'intégration de la voie dans le site. Il doit conduire à un confort psychologique
certain.
La mauvaise combinaison du tracé en plan et du profil en long peut être rencontrée dans un certain
nombre de circonstances.
La perspective d'une courbe en plan peut être altérée par une bosse courte et de faible amplitude ; la
courbe risque d'être masquée lorsqu'elle amorcée près du point haut.
La route peut s'évanouir derrière une bosse du profil en long pour réapparaître plus loin dans le
prolongement du premier plan. Ces pertes de tracés sont dangereuses dans la mesure où un obstacle,
où un point singulier se trouve justement dans la lacune et en ce qu'elle modifie l'appréciation des
distances.
Par exception aux règles ci-dessus présentées, les rayons de courbure du tracé en plan inférieurs à
RHN doivent être associés soit à un point bas soit à une section rectiligne ou quasi-rectiligne du
profil en long et non à un point haut du profil en long.
Sans pouvoir complètement supprimer les pertes de tracé, il faut s'efforcer de rendre visible la plus
grande longueur de route possible et éviter les discontinuités en perspective.
I1 faut éviter :
¾ Les bosses de faible amplitude, les profils en long en ligne brisée ou baionnette,
¾ De coupler les raccordements en point haut avec des courbes en plan d'angle important,
¾ De masquer la réapparition de la route par des talus de plantations, etc ...
¾ Enfin, il faut réduire le parcours d'où la perte de tracé est perceptible.
On s'efforcera de ne pas placer les points singuliers (bifurcation, carrefour, zone de stationnement
ou de service, information à l'usager, etc ...; au droit des sections à perte de tracé, des points hauts,
de la proximité des courbes.
I - DEFINITIONS
Le profil en travers est défini comme la coupe de la route suivant un plan perpendiculaire au tracé
en plan.
Nous présentons ci-après quelques coupes types. D’autres coupes sont à adopter selon le type de la
route et sa classification.
Emprise
Assiette
Plate forme
Arrondie de
transition
Zone de
talus
Chaussée Accotement
BAU Berme
Accotement :
largeur avec bande d’arrêt :
o 3m00 pour les routes à 3 voies
o 2m75 pour les routes à 2 voies
largeur sans bande d’arrêt :
o 2m00 pour une chaussée de 7m
o 1m50 pour une chaussée de 6m
o 1m00 pour une chaussée de 5m
Composition :
o La Surlargeur :L=0,30 m. Elle supporte la bande de guidage.
Elle est obligatoire pour une chaussée ≥ 7m. Sa pente est la
même que la chaussée
o La bande d’arrêt : L=2m25 pour 3 voies Y compris la
L=2m00 pour 2 voies surlargeur
Pente transversale en section courante = 4% si BA revêtue, 5% sinon
o La berme : L =0,75m quand il y a une bande d’arrêt
L = largeur de l’accotement s’il n’y a pas de BA
Pente transversale : 8%
Arrondie de
transition
Terre-plein
Zone de
central
talus
Chaussée Accotement
BAU Berme
Surlarguer gauche
Accotement :
largeur avec bande d’arrêt : Terre-plein central
Largeur minimale de 3m
o 3m25 pour les itinéraires internationaux
en section courante. Elle
o 2m00 pour les autres itinéraires peut varier pour une
Composition : meilleure adaptation à la
Si L = 3m25 topographie et au
paysage
La Surlargeur :L=0,30 m. Obligatoire pour les chaussées ≥ 7m.
o
Sa pente est la même que la chaussée. Elle supporte la bande Composition :
de guidage o Les surlargeurs
o La bande d’arrêt : L=2m50 y compris sur largeur gauche de la
chaussée :
Pente transversale en section courante = 4% si BA revêtue, 5% sinon 0,30m, de même
o La berme : L =0,75m quand il y a une bande d’arrêt pente que la
L = largeur de l’accotement s’il n’y a pas de BA
Pente transversale : 8%
Si L = 2m00
Surlargeur de chaussée et bande d’arrêt sommairement stabilisées
incluant la berme. La largeur à prévoir pour permettre le stationnement
d’un véhicule léger sans empiétement sur la chaussée est 2 m. Ceci peut
conduire à porter à 2m75 la largeur de l’accotement dans la zone de
remblai pour mettre en place les dispositifs de retenue.
Dimensionner un profil en travers consiste à déterminer la largeur des voies en tenant compte du
débit à faire transiter par la route et des vitesses de référence.
Le débit Q en un point du tracé est le nombre de véhicules passant durant l'unité de temps au droit
du profil en travers contenant ce point.
Q est exprimé généralement en véhicules/heure. Une unité plus précise est employée dans les
calculs de débits : c'est l'unité de voiture particulière (u.v.p.) qui permet de comparer les débits
sans tenir compte de la nature du trafic.
Q est exprimé alors en u.v.p./heure. La composition du parc automobile conduit à distinguer les
véhicules légers des véhicules lourds et des cyclomoteurs, et à formuler le tableau des équivalences
suivantes :
¾ 1 P.L. = 2 u.v.p.
¾ 1 V.L. = 1 u.v.p.
¾ 1 moto = 0,2 u.v.p.
On rappelle que la vitesse moyenne des véhicules à l'instant "t" sur un tronçon de route est la
moyenne des vitesses instantanées de tous les véhicules occupant le tronçon le tronçon de route
considéré.
Par ailleurs, on appelle concentration en un point et à un instant "t" donné est le nombre de
véhicules par unité de longueur de voie. Si on fixe pour chaque véhicule une longueur standard, on
peut aussi définir le pourcentage d'occupation.
La durée de parcours moyen d'une section de route est la moyenne des temps mis par les véhicules
pour parcourir cette section.
On peut calculer le débit q sur une voie est fonction de l'espacement entre les véhicules. Or,
l'espacement minimum τ entre deux véhicules successifs roulant sur une même voie est géré et
commandé par une notion de sécurité comme le montre l'expérience. Le conducteur veut pouvoir
éviter la collision avec celui qui le précède, si ce dernier s'arrête. τ est donc fonction de trois termes:
¾ La longueur du véhicule,
¾ la distance parcourue pendant le temps de perception réaction (proportionnelle à la vitesse) ;
¾ la distance parcourue pendant le freinage (proportionnelle à la vitesse).
Cette espacement minimum est donné par la formule:
Si V est la vitesse en Km/h, τ étant l’espacement en mètre entre les véhicules, le nombre de
véhicules par heures peut être obtenues en divisant la vitesse par l’espacement (un espacement par
véhicule). Le débit q en véhicules par heures peut s'écrire peut s’écrire donc :
V
q=
τ × 10 −3
K = concentration
50 Km/h
= 40 véhicules / Km
q : Débit en Véh/h
Figure n° 13 - Courbe donnant pour une voie la vitesse praticable en fonction du débit
La notion de niveau de service a été attachée à celle de capacité de la voirie. Le niveau de service
est la valeur du rapport entre le débit à écouler q sur une route définie et la capacité C de chacune
des voies qui la compose, telle qu'elle peut être calculée à partir des seuils donnés plus haut.
q
Ns = (chacun des paramètres est évalué en u.v.p./h.)
C
Aux Etats-Unis, le Highway Capacity Normal (HCN) définit à partir des statistiques effectués sur
les routes et des conducteurs américains six niveaux de services observés sur les autoroutes et les
routes express qui s'approchent des conditions idéales de circulation (pas de croisement, pas
d'obstacles latéraux, bonne visibilité, pente et rampe généralement faible etc ...). Les 6 niveaux de
services sont les suivants :
Niveau "A" écoulement libre avec débit faible et vitesses élevées : aucune gêne sensible due a la
présence d'autres véhicules
Niveau "B" : écoulement stable avec légère réduction de vitesses, mais liberté encore très grande
des conducteurs. Ce niveau, à sa limite inférieure, est souvent celui retenu pour les projets en rase
campagne.
Niveau "C" écoulement toujours stable, mais les usagers subissent contraintes et ne peuvent pas
toujours choisir leur vit changer de voie aisément. La limite inférieure de ce ni est souvent choisie
pour les projets de voies urbaines.
Chaque niveau de s e r vice est caractérisé par ses propres paramètres comme l'indique le tableau
ci-après :
Débit horaire de service
Vitesse
Niveau Condition de la circulation Rapport Débit/
praticable Débit en uvp/h/voie
capacité
A Vitesse de base Ecoulement fluide 0,20 500 à 700
B 90à100 Ecoulement stable 0,45 900 à 1000
Ecoulement stable; vitesse
C 80 0,70 1500
limitée par le trafic
D 60 Ecoulement stable de courte 0,85 1800
E 50 Ecoulement instable 1 2000
Débit en fonction des goulots d'étranglement
F <40 Ecoulement forcé congestion
(gare de péage carrefour à feux etc...
La figure suivante montre la superposition des niveaux de services sur la courbe débit-vitesse.
Régime A
Régime B
Régime C
Régime D
Régime A
VS
Notons que la capacité maximale d’une voie est de 2000 uvp/h, quelles que soient les
caractéristiques géométriques en tracé en plan, profil en long et profil en travers de la chaussée. Le
débit de dimensionnement est bien entendu inférieur à cette valeur en vue de la prise en
considération des imprévus (non connaissance de routes, accidents, etc.)
On se référera aux normes de construction des autoroutes, des routes nationales (RN) et des voies
rapides urbaines pour déterminer les largeurs et le nombre de voies en fonction du trafic.
la détermination du nombre de voies d’une route dépend du débit que fera transiter la route à la fin
de sa durée de service.
Nous présentons dans ce qui suit un tableau sommaire relatif aux RN, qui permet de fixer la largeur
des voies en fonction de la Vr et du trafic, pour les routes faiblement circulées.
Trafic Moyen Journalier Annuel (TMJA)
Catégorie Vr
0 à 500 500 à 2000 >2000
1 100 Km/h 7 7
2 80 Km/h 6 7
3 60 Km/h 5 6 7
4 40 Km/h 5 6 7
Ces courbes sont rencontrées dans les carrefours ou dans des aménagements particuliers (les
tournes à gauche des carrefours par exemple). Elles sont en général circulées à faible vitesse et ne
peuvent être relevées. Le profil en travers tiendra essentiellement compte des possibilités
d'évacuation des eaux. Ces courbes seront cependant toujours équipées de surlargeurs pour
permettre la circulation des véhicules lourds, voire exceptionnels. Ces courbes fréquemment
unidirectionnelles auront une géométrie d'entrée très différente de la géométrie de sortie. La forme
dissymétrique sera adaptée à la configuration du site.
Pour les lacets comme pour les courbes, le rayon du cercle formant le bord intérieur est fixé. Les
conditions habituelles de gauchissement, de confort et de vitesse ne sont pas respectées, les vitesses
praticables sont en général très réduites.
Les rayons extérieurs en fonction des rayons intérieurs sont donnés dans le tableau suivant :
Rayon intérieur R Rayon extérieur minimal pour le passage de
1 TSR seul6 1 CR7 + 1 VP8 2 CR
6,00 14,00 15,75 17,50
7,00 14,50 16,50 18,25
8,00 15,25 17,25 19,00
10,00 16,75 18,75 20,50
12,00 18,25 20,50 22,25
15,00 21,00 23,25 24,75
20,00 25,50 28,00 29,25
25,00 30,00 32,75 34,00
30,00 35,00 37,50 38,75
40,00 45,00 47,50 48,50
6
TSR véhicule semi-remorque
7
CR camion routier
8
VP voiture particulière
II.5 - SURLARGEURS DANS LES VIRAGES ET DANS LS COURBES DES NŒUDS ET DES DIFFUSEURS
Pour permettre aux véhicules de grande longueur de s'inscrire dans la largeur d'une voie dans les
virages de forte courbure, on augmente la largeur de la voie d'une surlargeur donnée par la formule
35
S= pour un diffuseur ;
R
50
S= pour un nœud.
R
En montagne, pour les voies étroites, on applique plutôt la formule L + S = 3,50 + 25 où S et R ont
R
la même signification que ci-dessus et où L est la largeur de la voie en mètres.
Principalement, pour des raisons d'aspect, il est recommandé d'introduire la surlargeur à l'intérieur
du virage.
On note que dans les échangeurs, les largeurs des voies seront :
¾ 1 voie : 4 m + S s’il existe une BAU
5 m + S s’il n’existe pas de BAU
¾ 2 voies : 7 m + 2 S
III - PENTES TRANSVERSALES
En alignement droit, le profil de la chaussée est constitué par deux versants plans raccordés sur
l'axe.
Toutefois les chaussées de largeur réduite peuvent comporter un seul versant plan ; c'est le cas de la
chaussée bitumée à voie unique de 3,50 m (cas des bretelles, des boucles et des routes faiblement
trafiquées)
Enfin, le versant plan unique est le profil usuel des chaussées unidirectionnelles.
III.2 - ACCOTEMENTS
Outre l'accroissement de sécurité qu'ils procurent par une amélioration des conditions de visibilité,
les accotements offrent une possibilité de garage des véhicules.
La plus ou moins grande importance donnée à cette fonction conditionne sa largeur et sa structure.
Dans le cas le plus courant des chaussées bidirectionnelles à deux voies, les accotements sont
stabilisés et non revêtus et reposent sur une surlargeur de la fondation de la chaussée. Une telle
conception permet l'arrêt des véhicules légers hors de la surface de roulement de la chaussée ; par
contre l'utilisation par les véhicules lourds pour des raisons d'économie n'est guère envisageable que
sur des courtes bandes renforcées localement et dont les emplacements sont choisis en fonction du
trafic. La largeur des accotements est à modeler en fonction de l'importance du trafic de piétons.
Les largeurs usuelles à donner aux accotements en fonction de l'importance de la chaussée, sont à
titre indicatif et en région de topographie facile :
¾ 2 m pour une chaussée de 7 m de large,
¾ 1,50 m pour une chaussée de 6 m de large,
¾ 1 m pour une chaussée de 5 m de large,
La pente dirigée vers l'extérieur est de 4 à 5 %.
Dans le cas de routes très importantes à accroissement de trafic très rapide, on peut envisager dès le
premier stade de construction ou d'aménagement de construire la plate-forme correspondant au
stade suivant soit une ou deux largeurs de chaussée supplémentaire et le cas échéant une largeur de
terre-plein central. Une telle disposition suppose que le passage au stade suivant se fera au cours de
la période étudiée dans l'étude de factibilité et exige une justification économique.
I - INTRODUCTION
L'étude de trafic est un des éléments importants de l'étude d'un projet d'aménagement routier :
¾ Elle fournit les éléments permettant de faire le diagnostic des situations actuelle et future
(qualité de service, dimensionnements, ...) ;
¾ Elle contribue à la définition des scénarios d'aménagement ;
¾ Elle préside à la définition de la fonctionnalité des infrastructures actuelles qui est un
élément déterminant de leur parti d’aménagement ;
¾ Elle constitue un des éléments de la concertation avec les partenaires locaux de l’état et de
l'information au public ;
¾ Elle est une des bases de l'évaluation socio-économique des projets qui précise leur intérêt
pour la collectivité et notamment les dates optimales de mise en service et le phasage des
travaux.
Par ailleurs, l’étude de trafic n’est pas une simple prise en compte de chiffre. Elle résulte d’une
analyse de l’environnement de la route, des perspectives économiques et sociales de
l’environnement, etc.
Pour pouvoir parler d’une étude de trafic proprement dite, il faut avant tout placer la route dans son
contexte et analyser les éléments influents directement et indirectement sur l’évolution de ce trafic.
Ces éléments sont essentiellement d’ordre économique. Il s’agit des évolutions agricoles,
industrielles et commerciales de la zone d’influence de la route. Il faut également accorder une
grande importance au volet social. Outre le transport pour raison économiques, le transit et le
transport des personnes est assez important dans la détermination de l’évolution du trafic.
Une fois tous ces paramètres réunis, on peut commencer leur analyse en vue de déterminer
l’historique de la route et faire les prévisions pertinentes relatives aux évolutions futures. Il va sans
dire que le trafic passé fait partie des paramètres et indicateurs économiques important à prendre en
compte. Et quand on parle de trafic passé, on n’exclu guère les routes neuves. Ces routes répondent
à un besoin en infrastructure et il est évident que le trafic qui y circulera sera dévié ou induit.
L’objectif de toute étude de trafic est de dresser d’abord un bilan du passé (trafics passés,
composition de ces trafics, évolution économiques, commerciales et sociales de la zone d’influence,
détermination des routes et réseaux influant directement ou indirectement sur la route en étude). En
second lieu viennent les perspectives qui se basent sur l’analyse précédente pour donner des
coefficients pertinents permettant d’évaluer à sa juste valeur le trafic futur.
Ce réseau doit, autant que possible, comporter toutes les routes supportant un trafic susceptible
d'être intéressé par le scénario d'aménagement. A l'inverse, certaines études pourront rester très
localisées (carrefour, créneau, ...).
Pour les trois phases indiquées ci-dessus, les résultats à attendre concernent les points suivants :
¾ les niveaux de trafic : il s'agit généralement des niveaux moyens de l'année (Trafic Moyen
Journalier Annuel) éventuellement des niveaux moyens d'été et d'hiver et des niveaux en
périodes de pointe (jours les plus fréquentés de l'année) ;
¾ la nature du trafic : analyse de la répartition du trafic entre les différentes catégories
d'usagers (véhicules légers, poids lourds, éventuellement deux roues et véhicules agricoles) ;
¾ la fonction de l'infrastructure : analyse de la répartition par type de trafic (trafic local, trafic
d'échange, trafic de transit) ; dans le cas de réseaux maillés complexes, le trafic sera
décomposé en relations origine-destination. Si nécessaire, on analysera également la
répartition par motif pour les véhicules légers.
III - ANALYSE DE LA SITUATION ACTUELLE
Les éléments statistiques proviennent d'un certain nombre de sources qui peuvent donner des
indications globales :
¾ La statistique de production des véhicules : Permettent d'obtenir le nombre de véhicules
neufs mis chaque année en circulation.
¾ La consommation de carburants :Elle fournit des indications globales sur l'activité du parc :
les consommations totales de carburants qui sont connues avec précision mais il faut évaluer
et déduire les quantités consommées par les bateaux, les tracteurs agricoles et diverses
utilisations fixes.
¾ La vente de pneumatiques
III.2 - LES COMPTAGES
Ces comptages son effectués au moyen d’appareils automatiques. Nous présentons dans ce qui suit
quelques modèles :
¾ Capteurs pneumatiques ou Compteur pneumatique : Le
compteur pneumatique a été le premier appareil de mesure du
trafic. Il est couramment utilisé pour des mesures temporaires.
Un véhicule est détecté lors de son passage sur le tube en
caoutchouc fixé sur la chaussée. Le passage des roues du véhicule
comprime l'air dans le tube. La variation de pression induite est
détectée.
Ce capteur présente l'inconvénient de ne compter pas des véhicules mais des essieux. Les
intensités sont exprimées en nombre de véhicules-unités, intensités obtenues en divisant les
nombres d'essieux enregistrés par deux.
On peut également procéder, pour les besoins d’un projet localisé, de la manière suivante : faire les
comptage pendant les heures de pointes (par exemple 7h-9h ; 12h-14h et 17h-19h) et ensuite faire
les ajustements nécessaires en tenant compte des résultats des comptages automatiques effectués
dans la zone d’impact du projet.
Les agents recenseurs doivent être capable de distinguer les différentes catégories suivantes :
Catégorie Désignation
A BICYCLETTES avec ou sans moteur auxiliaire
B MOTOCYCLES, Scooters, Tricycles avec ou sans side-car.
VOITURES LEGERES pour le transport de personnes, berlines
C commerciales, fourgonnettes, avec ou sans remorque (Roulotte)
COMPTAGE MANUEL
Etude : Echangeur de DENDEN
Date : 7/03....................................
Poste : GP5-DenDen
Enquéteur : ..............................
PL (1.5T<CU< SEMI BUS
Tranche horaire VL PL (CU < 1.5T) 3.5T) PL (CU > 3.5T) REMORQUES STANDARD 2 ROUES
7H00 à 7H30
7H30 à 8H00
8H00 à 8H30
8H30 à 9H00
9H00 à 9H30
9H30 à 10H00
Cette opération consiste à interroger un échantillon représentatif des occupants des différents types
de véhicules à propos de l'origine et la destination du déplacement, la profession et le revenu, le
motif de déplacement, etc.
On aboutit, en première étape, à des matrices Origine/Destination brutes pour chaque type de
véhicule et pour chaque poste d'enquête. Par la suite, ces matrices sont redressées selon le trafic
enregistré le jour de l'enquête, et puis selon le trafic journalier moyen annuel en tenant compte du
trafic de nuit et des fluctuations journalières pour avoir finalement une matrice Origine/Destination
globale qui tient compte des matrices brutes calculées par poste.
Le choix de la localisation des postes de l'enquête et la manière d'analyse des résultats sont d'une
grande importance pour le degré de représentativité de la matrice trouvée
Ces enquêtes sur route rendent nécessaire l'aménagement d'aires de stationnement pour les
véhicules questionnés ainsi que le concours des agents de la police de circulation.
L'enquête ménage, l'enquête origine/destination et sondages effectués dans les carrefours de la zone
considérée servent à avoir une idée précise sur les caractéristiques des différents mouvements. Ces
informations sont à comparer avec celles tirées de données statistiques sur l'origine et les
destinations les plus fréquentes des véhicules. On trace sur une carte les lignes désirs représentant
les courants virtuels les plus importants, les demandes d'emplacements pour stationner, etc.
A- Poste d'enquête:X-Aéroport
C- Types de véhicules
I- Motif du déplacement:
Nature de l'origine : Nature de la destination :
H- Propriétaire du véhicule :
Chef d'entreprise : .......... Ouvrier : ..........
Profession libérale : .......... Elève/Etudiant : ..........
Cadre supérieur : .......... Retraité : ..........
Cadre moyen et employé : .......... Sans profession : ..........
Autres :
..........
I- Revenu mensuel des ménages:
< 150 DT de 450 à 600 DT
de 150 à 250 DT de 600 à 800 DT
de 250 à 350 DT > 800 DT
de 350 à 450 DT Non déclaré
Nom de l'opérateur:
..............................
IV - PROJECTION DU TRAFIC
Plusieurs études statistiques ont permis de mettre en place des méthodes analytiques ou des modèles
numériques permettant de simuler l’évolution du trafic.
cette méthode analytique préconisée par la banque mondiale pour l’évaluation des projet routier
prend en compte deux paramètre :
¾ l’élasticité de la mobilité, noté m
¾ l’évolution du PNB par habitant.
Le taux de croissance est déterminé par la formule suivante :
⎡⎛ ⎛ ΔPi ⎞ ⎛ ΔPj ⎞ ⎞⎟ ⎛ ⎤
τ = ⎢⎜⎜ ⎜⎜1 + ⎟⎟ × ⎜1 + ⎟ × ⎜1 + m ΔR ⎞⎟⎥ − 1
⎢⎜ ⎝ Pi ⎠ ⎜⎝ Pj ⎟⎠ ⎟⎟ ⎝ R ⎠⎥
⎣⎝ ⎠ ⎦
Ce modèle utilise une base de données contenant les caractéristiques du réseau routier existant
(Offre) et la matrice Origine-Destination des déplacements par zone (Demande).
Cette base de données permet de faire l'affectation entre les différents croisements et par la suite
simuler l'impact de tout changement aussi bien au niveau de l'offre que la demande.
Le Modèle a été développé par l'Agence Urbaine du Grand Tunis (AUGT). Sur la base des enquêtes
ménages de 1994, une matrice O/D couvrant les 90 zones de transport (86 zones internes et 4
externes) a été faite.
La méthode actuelle d'affectation des trafics entre itinéraires concurrents consiste à répartir les
"courants" de trafics concernés suivant la loi d'affectation définie ci-après, utilisée en particulier
dans le logiciel ARIANE .
Pour la situation aménagée et pour la situation non aménagée, on décomposera le trafic par
itinéraires et on calculera les coûts de circulation sur ces itinéraires.
Les trafics doivent être décomposés en "courants" regroupant les véhicules empruntant un même
itinéraire en situation non aménagée, ainsi qu'un même itinéraire en situation aménagée.
Pour l'une ou l'autre de ces situations, il se peut que plusieurs itinéraires soient offerts à une même
relation origine/destination: il faudra dans ce cas affecter le trafic de la relation sur ces itinéraires en
faisant appel, en l'absence d'autre information, à la loi de répartition suivante dans le cas de deux
itinéraires :
10
t1 ⎛ d 2 ⎞
=⎜ ⎟
t 2 ⎜⎝ d 1 ⎟⎠
t1 et t2 sont les trafics à attribuer aux deux itinéraires, et d1 et d2 les coûts de circulation sur ces
itinéraires.
Dans le cas où il existe plus de deux itinéraires pour la relation, la formule précédente se généralise
de la façon suivante :
Le domaine d'application de cette formule est limité à quatre ou cinq itinéraires au maximum.
Le coût de circulation d, qui doit être calculé pour chaque itinéraire emprunté par un "courant" de
trafic, est défini pour un véhicule (V.L. ou P.L.) par l'expression :
d = m + (h x T) + (i x L)
où :
Les valeurs unitaires à prendre en compte pour les calculs des coûts de circulation sont les
suivantes :
Unité physique Valeur unitaire en dinars 1994
¾ Entretien courant, pneumatiques, lubrifiants
- V.L. véhicule x kilomètre 0,082
dont T.V.A. 0,013
- P.L. véhicule x kilomètre 0,162
¾ Dépréciation du véhicule
- V.L. véhicule x kilomètre 0,027
dont T.V.A. 0,004
- P.L. compté dans la valeur du temps
¾ Péage (à titre indicatif)
- V.L. véhicule x kilomètre 0,074
- P.L. véhicule x kilomètre 0,143
¾ Carburant
- V.L. D/litre 0,984
. dont T.I.P.P. 0,585
. dont T.V.A. 0,167
- P.L. D/litre 0,650
. dont T.I.P.P. 0,418
¾ Temps
- V.L. (1) heure/véhicule 14,060
- P.L. et autocars heure/véhicule 36,670
¾ Malus d'inconfort (V.L. uniquement )
- Distinction selon le type de route :
o 7 m ordinaire véhicule x kilomètre 0,059
o 7 m express véhicule x kilomètre 0,034
o artère interurbaine véhicule x kilomètre 0,025
o 2 x 2 voies express véhicule x kilomètre 0,008
o autoroute véhicule x kilomètre
- Distinction fonctionnelle (ces valeurs ne doivent pas être cumulées avec les précédentes)
o route à chaussée unique véhicule x kilomètre 0,027
o route à carrefours non dénivelés véhicule x kilomètre 0,017
o route à statut non autoroutier véhicule x kilomètre 0,008
Le trafic induit sera pris en compte si la mise en service de l'aménagement provoque, à l'horizon
étudié, une modification importante des coûts de circulation. C'est le cas, par exemple, des grands
projets et études lourdes. Dans la plupart des autres cas, le phénomène d'induction pourra être
négligé.
Par convention de calcul, et sauf situation particulière permettant un chiffrage explicite, les usagers
des autres modes de transport, transférés sur la route suite à la mise en service d'un scénario
d'aménagement de grande ampleur, sont pris en compte dans le trafic induit.
A chaque "courant" de trafic k isolé peut être attribué un coût de circulation dk en l'absence
d'aménagement et d'k en présence de l'aménagement.
Ces coûts de circulation traduisent les conditions de circulation offertes. Ces conditions, plus ou
moins bonnes, influent sur le volume en véhicules du "courant" considéré. C'est pourquoi l'on est
amené à corriger le niveau de trafic tk, obtenu par simple extrapolation des trafics existants, en
fonction du coût de circulation à l'horizon étudié :
2
⎛d k⎞ 3
tk réel sans aménagement = tk extrapolé × ⎜ 0 ⎟
⎝ dk ⎠
dk étant généralement supérieur à d0k, la situation sans aménagement entraîne, le plus souvent, une
désinduction de trafic par rapport à une situation théorique où le niveau de service resterait
constant.
2
⎛d k⎞ 3
t'k réel avec aménagement = tk extrapolé × ⎜ 0 ⎟
⎝ d' k ⎠
¾ d0k est le coût de circulation sur l'itinéraire emprunté par le "courant" k à l'année de mesure
des trafics.
¾ dk est le coût de circulation de la relation considérée à l’horizon étudié en l’absence de
l’aménagement
¾ d’k est le coût de circulation de la relation considérée à l’horizon étudié en présence de
l’aménagement
Le trafic induit (généré) par le projet est égal à la différence entre t'k réel avec aménagement et tk
réel sans aménagement, il évolue comme le reste du trafic.
Les formules précédentes s'appliquent aux "courants" de trafic dont l'itinéraire est entièrement
compris dans le réseau d'étude.
Dans le cas où les coûts de circulation avant et après aménagement ne sont connus que pour une
⎛ ⎛ d ⎞ 23 ⎞
partie de l'itinéraire, le pourcentage d'induction ⎜ ⎜ 0 ⎟ − 1⎟ est alors à pondérer par le rapport de
⎜⎝ d ⎠ ⎟
⎝ ⎠
la longueur décrite de l'itinéraire à la longueur totale de ce dernier.
Le choix de la durée de vie d’une chaussée dépend de plusieurs paramètres dont essentiellement les
paramètres économiques et l’importance de la route à dimensionner.
¾ On peut envisager de dimensionner la route pour période allant de 5 à 7 ans. Dans ces
conditions, il faut avoir présent çà l’esprit que cette route devra subir un renforcement de cette
période et qu’au delà de ces 5 ou 7 années, des dommages peuvent commencer à apparaître.
¾ On peut également dimensionner la route pour plus de 20 ans. Ce choix est envisageable
pour des routes importantes pour lesquelles on veut s’assurer de leurs pérennités. Ce principe
est très utilisé aux Etats Unis. Le renforcement est bien entendu à envisager en fin de la période.
¾ La durée de vie la plus fréquemment utilisée pour le dimensionnement en Tunisie est de
quinze ans. Cette durée permet de garantir à la route un bon comportement durant une longue
période et de planifier son renforcement dans de bonnes conditions.
Il va de soi qu’on peut opter pour n’importe quelle durée de vie pour la route. Le calcul étant assez
souple pour permettre la variation de ce paramètre.
le taux de croissance des trafics est très important dans le sens ou il permet de prendre en compte
l’accroissement qu’aura le volume des véhicules sur le tronçon étudié.
Ce taux découle bien évidemment des considérations économiques et sociales d la zone d’influence
de la route et du rôle qui sera allouée au tronçon. Il faudra tenir compte également des trafics
induits et déviés qui passeraient sur la route étudiée une fois l’investissement réalisé.
Le taux de croissance peut bien entendu indiquer une baisse mais il serait aberrant de programmer
l’aménagement d’une route dont le trafic baisserait.
C’est dans ce sens que nous devons faire attention à ne pas interpoler systématiquement les taux
passés pour déterminer le taux futur. Cette méthode est très souvent source d’erreur dans la mesure
ou elle ne tient pas compte des trafics induits et déviés suite à la réalisation de l’infrastructure. Elle
ne tient pas compte également de l’évolution économique et sociale que peut avoir une région suite
à des investissements économiques programmés pour la zone d’influence de la route.
Notons enfin qu’une analyse détaillée et pointue du la route et de son environnement pourrais
permettre de disséquer la période de la durée de vie en plusieurs fraction avec des taux de
croissance différents.
Mise à part les comptages automatiques réalisés par les ministère de l’équipement, la plupart des
recensements de trafic nous donnent un trafic à l’heure de pointe. L’heure de pointe est réellement
l’heure la plus chargée de la journée.
Cette indication est très importante pour déterminer la structure du profil en travers de la route mais
elle n’est pas suffisante à elle seule pour déterminer le trafic journalier permettant de dimensionner
la structure de la chaussée.
Pour passer du trafic heure de pointe au trafic journalier, on passe par des considérations
statistiques qui nous indiquent la part qu’a l’heure de pointe par rapport au trafic journalier. On
utilise en général un taux de 10%, pour prendre en compte le fait qu’une journée moyenne compte
trois heure de pointe (7h – 8h, 12h – 13h, 17h – 18h). on tient également compte du fait qu’une
journée est composée de 24 heures et qu’on ne peut de ce fait négliger le reste de la journée ni lui
donner une part trop importante.
Pour le dimensionnement des structures de chaussées, on tient compte uniquement du trafic poids
lourds. Il s’agit des poids lourds présentant une charge utile supérieure à 3,5 tonnes.
Les recensements des trafic nous donnent en général la composition du trafic en selon les
différentes catégories présentées dans le paragraphe III.2.2 - ci-dessus.
On peut alors facilement extraire les catégories qui nous intéressent pour la détermination du trafic
poids lourds.
Certaines données sont toutefois dépourvues de ce détail. Elle peuvent être uniquement le trafic
journalier ou même le trafic à l’heure de pointe (en uvp ou en nombre de véhicules). On doit alors,
ici aussi, revenir au statistiques qui nous donnent un taux moyen national moyen de poids lourds
égale à 15% du trafic global.
Nous tiendrons alors compte de ce taux pour la détermination du trafic poids moyen journalier.
Nous disposons assez souvent de données de trafic en unité de véhicule particulière (UVP). Notons
que cette notion permet de ramener toutes les composantes du trafic en une unité avec des
coefficients d’équivalence qui dépendent non seulement de la nature du véhicule mais également du
relief traversé et de la route en étude.
Notons que les coefficients usuel utilisé pour une route dans un relief plat sont :
¾ Un véhicule léger = 1 uvp.
¾ Un poids lourds >3,5 tonnes = 2 uvp.
Application :
Sachant que n est le trafic à l’heure de pointe en uvp, déterminer le trafic journalier moyen de poids
lourds.
Solution :
N=10 × n
Nous ne disposons d’aucune information concernat le trafic lourds, nous supposons qu’on a 15% de
poids lourds compris dans le trafic N.
Or N est en uvp.
Supposons alors que X est le trafic journalier global. Il est composé de 15% de poids lourds et de
85% de véhicules légers. En uvp, on alors :
((15%X) × 2) + 85% X = N = 10 n
X= N =10×n
115% 1,15
le trafic dont nous disposons est toujours un trafic à l’année de l’étude. Or, si nous voulons
réellement que la chaussée ait une durée de vie de 15ans, il faut commencer tous nos calcul à
l’année de mise en service. Cette est l’année ou le projet entrera réellement en vigueur et ou il sera
ouvert à la circulation.
Soit :
¾ i le taux de croissance entre l’année n, actuelle et l’année m, de mise en sevice ;
¾ T0, le trafic à l’année n ;
¾ T1, le trafic à l’année n+1 ;
¾ T2, le trafic à l’année n+2, etc.
¾ Tm, le trafic à l’année m
On a alors
T1=T0 + T0 × i = T0 × (1+i)
Etc.
Tm=T0 × (1+i)m-n.
Deux essieux de référence sont utilisés en dimensionnement des chaussées : l’essieu de 8,5 tonnes
et l’essieu de 13 tonnes.
Nous présentons dans le tableau suivant les coefficient d’équivalence de chaque type de véhicule
lourd à l’essieu de référence :
Camions F1 et H Articulés F2, G1 et G2 Autocars I
Coefficient d’équivalence à 1,71 5,93 0,43
l’essieu de 8,15 T
Coefficient d’équivalence à
0,24 0,92 0,07
l’essieu de 13 T
il va de soi que nous pouvons être à cours d’informations concernant la composition détaillée du
trafic. Nous devons alors prendre un coefficient calculé statistiquement pour pouvoir passer du
trafic lourd journalier au trafic lourd journalier équivalent.
Ce coefficient est de 0,36 pour l’essieu de 13T et 2,4 pour l’essieu de 8,15T.
Soit :
¾ Tm le trafic journalier à l’année de mise en service ;
¾ i le taux de croissance ;
¾ p, la durée de vie de al route.
On calcul d’abord le trafic annuelle à l’année de mise en service, T m a
Tm a = 365 × Tm
Tm+1 a = Tm a × (1+i)
Etc
Tm+p a = Tm a × (1+i)p
Le trafic cumulé est la somme de tous ces trafics, on peut alors écrire, avec Tc, trafic cumulé
pendant la durée de vie :
(
Tc =Tm a (1+i )+(1+i ) +...+(1+i )
2 p
)
p
Tc =365×Tm ×∑(1+i )
j
j=1
Tc = 365 × Tm ×
(1 + i )p − 1 = 365 × T × (1 + i )p − 1
(1 + i ) − 1 m
i
Une fois le trafic équivalent cumulé calculé, on peut déterminer la lasse de trafic. Cette classe nous
est utile pour le dimensionnement avec les catalogues de dimensionnement.
Cinq classes de trafic ont été définies dans le catalogue de dimensionnement des chaussées
tunisien :
Nombre de passages cumulés de l’essieu de référence (à multiplier par 106)
Classes de trafic sens le plus chargé
Essieu simple de 8,15 T Essieu simple de 13T
T1 28,5 – 14,0 4,0 – 2,0
T2 14,0 – 7,0 2,0 – 1,0
T3 7,0 – 3,5 1,0 – 0,5
T4 3,5 – 1,0 0,5 – 0,18
T5 1,0 – 0,6 0,18 – 0,09
Notons que les trafics supérieurs à 4,0 106 essieu de 13T, et qui sont des trafic notés T0, n’entre pas
dans le cadre du catalogue et le dimensionnement des chaussées correspondantes se fait uniquement
avec les modèles mathématiques dont ont verra un exemple dans le cadre de chapitre.
Il faut également préciser que ces classes ont été établies en fonction d’un certain nombre
d’hypothèses :
¾ un taux de croissance égale à 8%
¾ une durée de vie de 15ans
¾ des coefficients d’équivalent qui valent :
- 0,36 pour les essieu de 13T
- 2,4 pour les essieu de 8,15T
il convient donc d’apporter des correction nécessaires au trafic à notre disposition pour qu’il soit
cohérent avec les classes de trafic ci-haut définies. Pour ce faire, il faut multiplier le trafic PL de
l’année de mise en service par le coefficient approprié du tableau suivant. Ensuite faire le calcul
classique comme présenté ci haut et enfin déterminer la classe de trafic corrigée.
On peut également exprimer les classes de trafic en terme de poids lourds en faisant un calcul
simple. Ceci nous permet de dresser le tableau suivant :
Pour la détermination de la structure de chaussée, on considère toujours la voie la plus chargée. Or,
la prise en compte de cette voie dépend du nombre de voie et de la largeur de la chaussée.
Dans le cas de chaussée à plusieurs voies, on considèrera toujours que la voie la plus chargée est la
voie de gauche.
Par ailleurs, si la largeurs de la chaussée projetée est inférieur à 6m50, nous considérons que les
poids lourds d’un sens peuvent empiéter sur l’autre sens. Il faut, dans ces conditions, prendre des
précautions et utiliser plus de la moitié du trafic lourds deux sens réunis.
9
En supposant un taux de poids lourds égale à 18%