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La couverture sociale

des indépendants

Réalisé par:
• BOUZIANE OUMAIMA
• EL MENOUAR ZAID
• ELJALISSI YOUSSEF
• RAZNAOUI ASMAA
• SADKI ANOUAR
• RESEVA Tolisoa
Tombo Mariella

Encadré par :
• TARIK LAGDALI
LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

Plan de l'analyse
I) Le cadre légale l'assurance maladie
obligatoire et de la retraite des
indépendants
1) Champ d'application, modalités et
sanctions de l'AMO

2) Le régime de retraite des indépendants

II) Les enjeux et carences de l’assurance


maladie obligatoire et du régime de la retraite
pour les indépendants

1) Les enjeux de l'assurance maladie


obligatoire et du régime de la retraite

2) Les limites de l'AMO et du régime de la


retraite

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

INTRODUCTION
La protection sociale constitue un droit parmi les droits humains fondamentaux. Ce
droit est en effet consacré par les grandes conventions de l’Organisation des Nations-
Unies (ONU) , de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ou de l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS).
Conçue et pratiquée des siècles durant, au Maroc comme dans le reste du monde,
comme un exercice compassionnel, sous forme d’actions de bienfaisance, de charité,
d’œuvres pieuses, ou de dispositifs corporatistes de secours mutuels ou financés par
quelques employeurs.

Le droit à la sécurité sociale est ancré dans le droit international. Ce principe est
affirmé, alors même que la deuxième guerre mondiale n’est pas achevée, dans la
Déclaration de Philadelphie de 1944 définissant les buts de l’Organisation
Internationale du Travail (OIT).
La sécurité sociale, qui est l’expression la plus utilisée dans les premiers instruments
internationaux pour désigner la protection sociale, est définie explicitement comme
un droit de l’homme par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948),
puis par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
(1966) et par les principaux instruments des Nations Unies relatifs aux droits de
l’Homme.

Le droit à la sécurité sociale sera systématiquement réaffirmé au fil du


développement du droit international des Droits de l’Homme, à l’instar de la
Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination
raciale.
Article 5: de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes.
Article 11 : de la Convention relative aux droits de l’enfant
Article 26: de la Convention internationale sur la protection des droits de tous
les travailleurs migrants et des membres de leur famille.
Articles 27 et 28: de la Convention relative aux droits des personnes
handicapées.

Afin de concrétiser le principe du droit à la santé tel que prévu par les chartes
internationales et la constitution marocaine et de renforcer la politique sanitaire, qui
constitue l’une des priorités et l’un des grands chantiers de réforme dans notre pays.
La loi 65-00 portant code de la couverture médicale de base a été mise en place.

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

La constitution du Maroc dans son article 31 a stipulé, entre autre, que l’Etat doit
œuvrer pour faciliter l’égal accès aux conditions permettant aux citoyens de jouir du
droit aux soins de santé, à la protection sociale et à la couverture médicale et à la
retraite.

La couverture médicale de base au Maroc est parmi les réponses au déficit des
indicateurs sociaux dans le domaine de santé. Elle a pour objectif d'élargir l'accès des
populations défavorisées aux sains de la santé de base et le renforcement de la
protection sociale pour la mise en place d'un régime d'assistance médicale aux
économiquement faibles (RAMED) et d'un régime d'assurance maladie obligatoire
(AMO).

L'article 73 de la loi 65-00 stipule que « la gestion du régime d'AMO de base (...) est
confiée à la CNSS (...) pour les personnes assujetties au régime de sécurité sociale et
leurs ayants droit ainsi que pour les titres l'aires de pensions du secteur privé.

Afin de combler les lacunes du régime d’assurance maladie obligatoire et de la


retraite et afin d’assurer une meilleure couverture médicale à toutes les catégories
de population Marocaine, le législateur a donné naissance au Dahir n 1-17-15 du 23
juin 2017 portant promulgation de la loi 98-15 relative au régime de l’assurance
maladie obligatoire et de la retraite de base pour les catégories des professionnels,
des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité
libérale. Les composantes de ces catégories sont fixées par voie réglementaire.

L’AMO des indépendants permettra à une frange importante de la population de


bénéficier d’une couverture de base: 11 millions de personnes entre assurés et
ayants droit, représentant près de 30% de la population.
Toute la difficulté au niveau de ce régime est l’identification des personnes éligibles
surtout dans le cas des activités qui ne sont pas organisées. Pour cela, l’obligation
d’un échange de données entre la CNSS et les Ordres professionnels, les associations,
les syndicats, les chambres de commerce, de la pêche ainsi que les coopératives sera
instituée.
Pareil, pour toute structure d’encadrement ou de contrôle des secteurs d’activité
dont relèvent les travailleurs indépendants.

Les sages femmes, les professionnels de la rééducation et les Adouls vont ouvrir le bal
pour l'assurance maladie obligatoire et la retraite des indépendants.
Le décret d’application n 2.19.719 relatif aux sages-femmes et aux professionnels de
la rééducation et le décret n 2.19.769 relatif aux Adouls sont publié au Bulletin
officielle le 03 octobre 2019. Toutefois, l'extension aux autres métiers se fera
progressivement, au-delà de la protection de ces personnes, c'est un moyen pour
l'Etat d'intégrer une partie de l'informel et peut être d'élargir l'assiette de l'impôt.

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

Désormais nous sommes de droit de s'interroger sur le cadre légale, et les enjeux
ainsi que les carences du régime de l'assurance maladie obligatoire et de la retraite.

I)Le cadre légale l'assurance maladie obligatoire et de


la retraite des indépendants
La loi 98-15 relative au régime de l’assurance maladie obligatoire de base ( l’AMO),
pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et les personnes
non salariées exerçant une activité libérale, a été promulguée par le Dahir n 1-17-15
du 23 juin 2017.

D’après l’article 3 de la loi 98-15, sont concernées par ce régime, les professionnels
indépendants, les travailleurs indépendants et les personnes non salariées exerçant
une activité libérale. Cependant, les composantes de ces catégories sont fixées par
voie réglementaire.

1)Champ d'application, modalités et sanctions de l'AMO


Toutefois, pour bénéficier des prestations assurées par l’AMO, il faut verser
régulièrement à l’organisme gestionnaire, les cotisations dues dans les délais fixés par
voie réglementaire pour chaque catégorie, donc cela reste subordonné au paiement
préalable des cotisations.

En effet, toute interruption d’exercice de la profession ou de l’activité pour une


période continue supérieure à six mois pour des raisons autre que la maladie, la
grossesse, l’accident, une décision administrative provisoire ou une assignation en
justice, entraine la suspension et bien sur l’arrêt des prestations. ( article 14 de la loi
98-15).

Ils peuvent être bénéficiaires des prestations assurées par ce service à condition de
ne pas être assujetties à un autre régime d’assurance maladie obligatoire de base. En
revanche, toute personne parmi les catégories précitées qui remplit les conditions
prévues par cette loi, est dans l’obligation de demander son immatriculation auprès
de l’organisme gestionnaire qui est la Caisse nationale de sécurité sociale d’après
l’article 15 de la dite loi.

La CNSS doit procéder à l’immatriculation de ces catégories en leur donnant une


carte d’immatriculation, cependant, tout refus d’une demande doit être justifié et
motivé. L’immatriculation des populations est la tâche majeure que doivent mener
les autorités pour assurer le succès de la loi.

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

Une fois la CNSS eu connaissance qu’une personne parmi celles visées à l’article 3 de
ladite loi, qui rempli les conditions d’assujettissement et qui n’a pas fait une demande
d’immatriculation, elle lui adresse une lettre recommandée avec accusé de réception
l’invitant à présenter une demande, si non l’organisme (la CNSS), procède d’office à
l’immatriculation de l’intéressé après l’expiration d’un délai de trente jours à compter
de la date d’envoi de la lettre recommandée.

L’immatriculation prend effet à partir du premier jour du mois qui suit celui au cours
duquel la personne remplit les conditions d’assujettissement au régime de l’AMO, en
effet, tout changement de lieu de résidence ou toute autre modification de la
situation de l’assuré, doit être déclaré à l’organisme gestionnaire dans les trente jours
qui suivent la modification.

La CNSS a le droit d’avoir toute information relative à chaque personne de ces


catégories, qui est nécessaire à l’immatriculation auprès des organismes ci-après :

Les ordres professionnels


Les associations professionnelles
Les chambres de commerce, le l’industrie et de services
Les chambres d’artisanat
Les chambres d’agriculture
Les chambres des pêches maritimes
Barid Al-Maghrib SA
Les coopératives
Tout association, groupement ou tout autre organisme dont les statuts
prévoient la représentation d’une ou de plusieurs catégories de personnes
prévues à l’article 3 de la loi 98-15.

Le mode de gestion de l’assurance maladie obligatoire pour ces catégories est assuré
par le conseil d’administration de la CNSS, il comprend, un président et dix huit
membres titulaires répartis en : 8 représentants de l’administration, un représentant
de l’Agence nationale de l’assurance maladie, 7 représentants des assurés parmi les
membres des organismes prévu à l’article 10 de la loi 98-15, 2 représentants des
syndicats les plus représentatifs et un membre suppléant est désigné pour chaque
membre titulaire. Le conseil se réunit chaque fois que les circonstances l’exigent et au
moins deux fois par un an pour arrêter les états de synthèses de l’exercice clos, et
examiner et arrêter le budget et le programme de l’exercice suivant.

Le conseil délibère valablement lorsque les deux tiers au moins de ses membres sont
présents, si non, le président les convoque pour une seconde réunion qui doit se tenir

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

au plus tard dans les quinze jours qui suivent, dans ce cas le conseil délibère
valablement quel que soit le nombre des membres présents.

Les décisions du conseil sont prises à la majorité des voix des membres présents, en
cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.

Les cotisations seront fixées sur la base d’un revenu forfaitaire applicable à chaque
catégorie, les modalités de détermination des revenus forfaitaires sont fixées par voie
réglementaire et le taux de cotisation est fixé par un décret pris sur proposition de
l’Agence nationale de l’assurance maladie.

Cette couverture, qui sera gérée de manière indépendante de celle des autres
régimes relevant de la CNSS, vise une population de 11 millions de personnes
représentant près de 30% de la population. Cette population aura droit à un panier
de soins identique à celui des salariés: l’hospitalisation, les maladies graves, le suivi
de l’enfant de moins de 12 ans, les soins ambulatoires, les soins dentaires. Le taux de
remboursement est fixé à 70% de la tarification nationale.

Finalement, le régime de l’assurance maladie obligatoire pour cette catégorie, a une


autonomie de gestion ainsi que de financement, donc il a un budget spécial propre a
lui, qui est composé des ressources et des dépenses. L’article 20 de la loi 98-15
énumère la liste des ressources et dépenses budgétaires en matière de l’AMO pour
cette catégorie :

Les Ressources :
Les cotisations des assurés
Le produit des placements financiers
Le produit des majorations, astreintes et pénalités de retard
Les emprunts autorisés conformément à la réglementation en vigueur
Les dons et legs acceptés par le conseil d’administration
Toutes autres ressources qui peuvent être affectées au régime par voie
législative ou réglementaire.

Les Dépenses :
• Les paiements et remboursements au titre des prestations garanties par
le régime prévu à l’article premier de la loi 98-15
• Les contributions aux frais de fonctionnement de l’Agence nationale de
l’assurance maladie

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

• Les dépenses de fonctionnement


• Le remboursement des emprunts.

LES SANCTIONS :
Tout assuré doit verser régulièrement à l’organisme gestionnaire les cotisations
dues dans les délais fixés par voie réglementaire.

L’organisme gestionnaire est fondé à suspendre le service des prestations


lorsque ce paiement n’a pas été effectivement acquitté.
Chaque assuré doit verser les cotisations avant de prétendre à l’ouverture du
droit à la prise en charge des frais de soins et du remboursement des frais ,
pendant une période de stage fixée à six mois à compter de la date d’effet de
son immatriculation au régime de l’assurance maladie obligatoire.
Les personnes disposant d’une couverture contre la maladie, à la date d’entrée
en vigueur de la présente loi, sont dispensées de ladite période de stage. Le
cumul entre le régime d’assistance médicale et l’AMO des indépendants est
interdit.

Toutefois, l’article 14 de la loi 98-15 prévoit que toute interruption d’exercice


de la profession ou de l’activité pour une période continue supérieure à six
mois, pour des raisons autres que la maladie, la grossesse, l’accident, une
décision administrative provisoire ou une assignation en justice , entraine la
suspension du droit aux prestations et par conséquent , l’arrêt desdites
prestations. Une exception est toutefois prévue, pour une période qui devra
être décidée par la CNSS, en cas de maladie lourde et coûteuse de l’assuré ou
de l’un de ses ayants droit.

La loi a aussi prévu quelques sanctions. Dans le cas de CNSS, si elle refuse
l’inscription d’un travailleur indépendant, elle risque entre 50.000 et 100.000
dirhams d’amende. Pour les indépendants non immatriculés, ils risquent une
amende allant de 1.000 à 5.000 dirhams. Enfin, les chambres de commerce de
l’agriculture et les coopératives en plus des associations vont devoir payer une
amende allant de 5.000 à 50.000 dirhams en cas de refus de transmettre les

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

données et informations à la CNSS. Et tout retard de versement des cotisations


donnera lieu à une majoration de 1% par mois de retard sans dépasser un
plafond fixé à un mois de cotisation par année.

2)Le régime de la retraite des indépendants


Les conditions d'ouverture de la pension de retraite
- L’adhérent au régime souhaitant modifier son assiette de cotisation lors de son
inscription doit déposer une demande dans ce sens à la CNSS. Cette possibilité est
donnée même après l’inscription, dans la limite d’une fois par an, avec un délai de
prise en compte de 60 jours.

- L’âge légal de départ à la retraite des indépendants est fixé par la loi à 65 ans. Six
mois avant, la CNSS informe par courrier recommandé le concerné de sa situation et
lui demande de déposer les documents nécessaires à la liquidation de sa pension ou à
la prorogation de sa période d’activité.

- En cas de retraite anticipée, les demandes doivent être déposées six mois à
l’avance. Pour les prorogations des périodes d’activité, les demandes doivent être
déposées trois mois avant d’atteindre l’âge de 65 ans. Les demandes de liquidation
de la pension doivent par la suite parvenir à la CNSS trois mois avant la date
souhaitée.

- La liquidation de la pension intervient à la fin du mois qui suit la date de départ à la


retraite.

- Les modèles des demandes cités plus haut seront fixés par arrêtés.

Les financements du régime de retraite


Régime de l’assurance médicale de base :
Financé par les cotisations des assurés calculées sur la base des revenus forfaitaires
de la catégorie socioprofessionnelle à laquelle appartient chaque assuré.

Régime des pensions:


Financé par les cotisations des assurés, et les revenus générés par les placements
financiers des réserves du régime.

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

Détermination de l'assiette de cotisation:


Selon l’article 22 de la loi 98-15 :
«La cotisation au titre du régime de l’assurance maladie obligatoire de base, due par
chaque assuré est déterminée sur la base du revenu forfaitaire applicable à la
catégorie, à la sous catégorie ou au groupe de catégories dont il relève. Les modalités
de détermination des revenus forfaitaires sont fixées par voie réglementaire »
Selon l’article 14 de la loi 99-15 :
« …, La cotisation au titre du régime de pensions, due par chaque adhérent, est
déterminée sur la base du revenu forfaitaire applicable à la catégorie, à la sous
catégorie ou au groupe de catégories dont il relève.

Les modalités de détermination des délais et des revenus forfaitaires …. sont fixées
par voie réglementaire»
ASSIETTE DE COTISATION
Taux de cotisation :
• Assurance Maladie : 6.37% de l’assiette des cotisations pour les actifs, et
4,54% pour les pensionnés
• Assurance Retraite : 10% de l’assiette des cotisations

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

ll)Les enjeux et carences de l’assurance maladie


obligatoire et du régime de la retraite pour les
indépendants
1)Les enjeux de l'assurance maladie obligatoire et du régime
de la retraite
Tous les régimes de sécurité sociale sont gérés par des organes d’Etat. Que ce soit la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale, Caisse Marocaine de Retraite, Caisse Nationale
des Organisme de Prévoyance Sociale, Régime Collectif d’Allocation de Retraite…
sont tous considérés des établissements publics dotés de la personnalité morale de
droit public. Pour divers facteurs ces organismes de gestion des régimes de sécurité
sociale connaissent des difficultés financières chroniques.
Le facteur démographique, caractérisé par un nombre d’inactif de plus en plus élevé
proportionnellement à celui des actifs. Le sacrifice de politique d’emploi susceptible
de générer d’avantage de ressources financière en faveur du maintien de l’équilibre
des agrégats macro-économiques, entre autres. Pèsent lourd sur la balance
financière des organismes de la sécurité sociale. Et si la privatisation était actée là où
certains établissements publics –à caractère commercial et industriel- connaissaient
des difficultés financière chroniques. Ce désengagement étatique ne peut être conçu
dans le cas de la sécurité sociale et couverture médicale. Ceci est dû au caractère
particulier de celle-ci.

Un statut de priorité et de droit fondamental conféré par la Constitution dans son


article 31, qui dispose :

L’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la


mobilisation de tous les moyens disponibles pour faciliter l’égal accès des citoyennes
et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir du droit :

❖ Aux soins de santé

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

❖ A la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité


mutualiste ou organisée par l’Etat
❖ A une éducation moderne, accessible et de qualité
❖ A l’éduction sur l’attachement à l’identité marocaine et aux
constantes nationales immuables
❖ A la formation professionnelle et à l’éducation physique et artistique
❖ A un logement décent
❖ Au travail et à l’appui des pouvoirs publics en de recherche d’emploi
ou d’auto-emploi
❖ A l’accès aux fonctions publiques selon le mérite
❖ A l’accès à l’eau et à un environnement sain
❖ Au développement durable

C’est ainsi que la question de l’étendu de la couverture sociale fut soulevée. Le taux
de couverture de la population marocaine à la fin de 2016, tout régime compris est
de 54,6% contre 45,4% de la population qui ne dispose pas d’une couverture
médicale. Autrement dit, en termes de recettes financières.
La population non couverte par le régime de la sécurité sociale représente
proportionnellement un manque à gagner aux organismes de gestion des régimes de
la sécurité sociale.
Un manque à gagner, qui est encore plus important que l’ensemble des rentrées que
font les organismes de gestion de la sécurité sociale. C’est dans cette optique qu’est
apparue l’ambition d’une couverture médicale inclusive, cinq régimes de l’assurance
maladie obligatoire fut créés.
Ces régimes AMO incluent entre autre, les titulaires de pension du secteur public, les
salariés et retraités du secteur privé…Ce n’ai qu’en date du 23 juin 2017 qu’un cadre
légal règlementant le régime de l’assurance maladie obligatoire pour indépendant a
vu le jour. Il s’agit en l’occurrence de la loi 95-15, tant attendu, qui pose désormais
les jalons d’une nouvelle ère de la couverture sociale au Maroc. Une couverture qui
désormais couvre –de base- l’ensemble de la population active1 au Maroc hors
chômeurs, dépassant les 11 million. Une frange assez large de la population active,
qu’est jadis était complice d’une fraude sociale. Dont le Maroc et son régime de
sécurité sociale et de couverture sociale ont tant souffert.

C’est ainsi qu’est venu la loi 95-15 au secoure de la sécurité sociale au Maroc. Il s’agit
d’un élément crucial de nature à assurer la pérennité du régime et des organismes en

1La population active est constituée de trois catégories : les fonctionnaires du secteur public, les salariés du
secteur privé et les indépendants

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

place. Puiser dans des nouvelles ressources financières permettra à ces organismes de
combler plus ou moins le déficit qui ne cesse de se creuser. Ainsi, les indépendant en
tireront les bénéfices à juste titre que les salariés du secteur privé. Pareil pour le
secteur financier, où les dépôts et consignations dont feront l’objet les fonds émanant
des cotisations des indépendants promettent une meilleure dynamique des marchés
et plus de liquidité dans un marché de plus en plus en court de celle-ci. Ce qui est de
nature à encourager l’investissement et lutter contre l’entassement du capital.

Cependant, bien que l’élargissement de la couverture médicale aux indépendants


constitue un remède aux difficultés financière de la CNSS.
Ce remède parait jusqu’à présent loin d’apporter une solution durable à la crise
financière que connait le système dans son ensemble. Dans les sens que
l’élargissement de la couverture médicale aux indépendant constitue plutôt un
moyen de gagner plus de temps, dans l’attente d’assoir d’avantage de réformes dans
un avenir proche.

Toutefois, il est essentiel de rappeler que l’apport de l’élargissement de la couverture


médicale aux indépendant ne se résume pas sur le plan financier. En effet, la réforme
signifie l’accès à une large frange de population ce qui de nature à collecter de
considérable informations relatives aux maladies et aux soins dispensés. Ceci dit
l’élargissement de la base de données en la matière et le dessin d’une nouvelle
cartographie des pathologies, des soins et des actes mis aux services des assurés. Un
apport considérable dans la mesure où ceci permettra aux organismes chargés de la
couverture médicale dans un premier lieu et puis toute partie intéressée à posséder
une meilleur visibilité de nature à fournir de guide utile quant aux éventuelle réformes
et améliorations que peut connaitre le régime de la couverture médicale et tout ce qui
s’y attache.

Les enjeux de l’AMO


Le régime marocain de protection sociale par le biais de la loi sur l'AMO pour les
indépendants tend à couvrir toutes les catégories de la société en assurant aux
intéressés une protection contre les risques de maladie.

Néanmoins, Il est à noter que l'AMO pour les indépendants comporte double enjeux :
celui d'assurer la sécurité des travailleurs, quel que soit leur statut, d’une part, et
intégrer dans le secteur organisé les activités qui évoluaient plus ou moins dans
l’informel, d’autre part.

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

Et ce second point est tout aussi important que le premier : sachant que la population
active occupée non salariée, théoriquement concernée par la retraite qui vient d’être
votée, compte 11 millions de personnes , on peut considérer que c’est autant de
monde qui seront désormais visibles dans le radar du fisc, et ce, grâce à la collaboration
existante entre les services de la DGI et ceux de la CNSS. On peut aller encore plus loin
et estimer que l’organisation des activités indépendantes en catégories et sous -
catégories professionnelles, puis leur adhésion au régime de couverture sociale qui
leur est dédié, permettront aux producteurs de la statistique, comme le HCP, d’obtenir
à l’avenir des données plus fines sur ce type d’activité et, ainsi, améliorer les
indicateurs de l’emploi, de la croissance, et, plus généralement, de la comptabilité
nationale , tout en tenant compte à titre de comparaison que les dépenses publiques
de protection sociale représentaient près de 6.57% du PIB au Maroc contre 13.21% en
Egypte. Alors que la moyenne des dépenses de sécurité sociale (notamment santé et
pensions de retraite) pèsent un peu plus de 20% en moyenne dans les pays de l’OCDE,
et près de 15% dans les pays émergents, elles se situent autour de 5% du PIB au Maroc
avec un montant estimé pour ces deux branches à 60 milliards de dirhams. Et suivant
un récent rapport de l’OIT relatif aux possibilités de couverture des prestations en
espèces des socles de protection sociales mesurées par rapport aux ressources
disponibles ou qui peuvent être disponibles suite à la réglementation de l'Etat de
secteur informel et libéral classe le Maroc parmi les pays présentant un niveau élevé
de possibilité de couverture des prestations en espèces des socles de protection
sociales , ce qui doit être traduit à cet égard par une volonté politique d'investir dans
le social. Cette volonté politique est mesurée via la part des dépenses de santé
publique et d’éducation publique, en pourcentage des dépenses publiques totales. Le
Maroc fait partie des pays affichant la volonté politique la plus faible (21,6%).
Cependant, et suite à l'extension de la couverture sociale aux indépendants, ceci va
donc contribuer à mieux protéger la collectivité que parmi laquelle il existe de
nombreuses personnes vulnérables. Et D'une autre perspective , c'est aussi un moyen
pour l'Etat d'intégrer une partie de l'informel et de réglementer sa situation en
concrétisant l'orientation stratégique qui porte sur une couverture sociale universelle
et encore pour élargir l'assiette de l'impôt , et ce, en vue de réaliser une justice sociale
basée sur une sécurité sociale assurée pour toute la population et une contribution de
cette dernière à l'ensemble de la base imposable parce qu'au-delà des insuffisances
des règles fiscales qui s’appliquent aux secteurs productifs qui exercent dans
l’informel, c’est à dire en dehors de l’économie organisée, la réglementation de ce
secteur dans la mesure d'assurer une couverture sociale qui prend en charge toutes
les catégories de la société constitue une priorité majeure pour le Maroc.

Par la suite on ne pourra s’empêcher de souligner l’importance de cette réforme, non


seulement pour l’extension de l’AMO à tous les travailleurs indépendants, mais
également comme un instrument qui contribuera à la transparence des professions
libérales sachant que comme un instrument qui contribuera à la transparence des
professions libérales sachant que pour la plupart, elles possèdent une proximité réelle

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

avec l’informel dans la mesure où l'IR professionnel ne rapporte à l’Etat que 1,9 milliard
de DH sur les 40 milliards de recettes totales de l’IR, La DGI estime le manque à gagner
à 5 milliards de DH au minimum et c'est dans ce sens qu'il faut rappeler que les
professions libérales continuent d’afficher une faible contribution fiscale.

Et pour mieux cerner l'impact de ceci sur le PIB national , il faut mettre la lumière sur
des statistiques qui révèlent la réalité de l'injustice sociale au Maroc : Que 20% des
médecins spécialistes sont en conformité avec les obligations déclaratives, Ce taux
s’inscrit à la baisse chez les généralistes pour se limiter à 18%, la conformité des
dentistes est de 15%, les vétérinaires et les avocats affichent pour leur part un taux de
conformité d’à peine 13%. Les architectes et les pharmaciens arrivent en queue de
peloton avec un 12% en matière de conformité fiscale. Ces chiffres confirment les
difficultés pour la DGI à recouvrer l’impôt sur le revenu (IR) professionnel. Ces
contribuables au nombre de 723.000 ne pèse que 10% dans les recettes de l’IR.

Et concernant les professions libérales, la contribution moyenne pour cette

catégorie de contribuables ne dépassait pas les 10.000 dirhams annuels

pour 60% d’entre eux, ce qui correspond réellement à un revenu mensuel de

8.000 dirhams... Et la contribution annuelle moyenne des grossistes, elle,

n’excédait pas 4.200 dirhams, sous forme de forfaits.

L’importance du secteur informel est l’une des réalités de l’économie marocaine et en


faire face à constitue l’une des préoccupations de l’Etat qui diversifie ses outils pour
l’intégrer dans l’économie organisée.
Réduire le poids de l’économie informelle par la fiscalité est l’une des solutions
retenues par notre pays. L’approche affichée par le gouvernement marocain pour
trouver une solution à ce phénomène consisterait plutôt à un "accompagnement de
l’informel" au lieu de "lutter contre l’informel" et ce, à travers l'intégration de ce
secteur dans la couverture sociale par le biais de la loi sur l'AMO pour les indépendants.
Dans son démarche fiscale et sociale, le Maroc a adopté plusieurs mesures qui
contribuent soit directement ou indirectement à l’intégration de l’informel dans une
économie organisée sous une couverture sociale obligatoire contre les maladies
éventuelles.

C'est dans ce cadre que l'AMO des indépendants présente des intérêts pratiques non
seulement par rapport à sa raison d'être qui est l'assurance-maladie pour les
indépendants mais aussi pour réglementer le secteur informel et libéral au sens de

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

leurs revenus ainsi que l'imposition qui affectera par la suite ces dits revenus. Etant
donné l'ampleur de la fraude et l’évasion fiscale chez certains professionnels et chez la
majorité des flux économiques informels ainsi que l'insécurité sociale qui caractérise
ce secteur , face à tout cela : la loi sur l'AMO apparait donc comme un remède à
proprement parler touchant à la fois la généralisation de la couverture sociale pour
pousser les professionnels à déclarer leur revenus ce qui va assurer pour l'Etat
Marocain plus de solvabilité et plus de ressources en matière de recettes fiscales et par
conséquent un investissement qui s'inscrit dans le cadre des pays émergents dont la
norme est de 15% du PIB comme dépenses prévues pour la sécurité sociale et encore
dans le cadre de la consécration d'une orientation stratégique qui tend vers une
couverture sociale universelle ainsi que l'équité fiscale et la justice sociale qui en
résulteront par la suite.

2)Les limites de l'AMO et du régime de la retraite

Au Maroc :
Les enjeux démographiques et sociaux auxquels fait face l’assuré de l’AMO des
indépendants, ainsi que la rareté des ressource financières combiné à l’augmentation
des atteintes de la population en matière de couverture médicale conduit à l’iniquité
entre les assurés traduits par les écarts entre le taux de remboursement des 2 caisses
d’AMO et le plafonnement des cotisations pour les assurés du secteur public, ainsi
qu’a des insuffisances liées à la gouvernance.

Ces limites sont liées à ce système de ce fait pour faire face à cette injustice entre les
2 caisses :

Il faut réfléchir à l’unification des 2 régimes comme l’avait recommandé le conseil


économique, social et environnementale.

les recommandations ont en outre souligné la nécessité d’œuvré progressivement à


l’unification des régimes obligatoire d’assurance maladie avec pour objectif la mise
en place d’un régime universel national en d’autre terme la fusion des gestions d’un
même organisme, cette unification constituera un intérêt considérable dans la
mesure ou cela va permettre d’être en conformité avec les objectifs d’égalité et
d’équité à l’accès aux soins des bénéficiaires de la couverture médical et afin
d’améliorer l’accessibilité financière aux soin pour la population du secteur privé des
indépendants qui demeure lésé par rapport à celle du secteur public , dans cette
optique et pour la mise en œuvre de cette unification il faut :

15
LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

➢ Harmoniser le panier de soin entre la CNSS et la CNOPS


➢ Aligner les taux de remboursement de la CNOPS
➢ Aligner les taux de remboursement de la CNSS sur ceux de la CNOPS

Ce qui aura comme effet de permettre la réduction du nombre d’intervenant dans


l’AMO et la convergence vers une caisse unique de compensation qui sera gage de
pérennité financière

EN FRANCE
LE PROJET DE LOI DE FINANACEMENT DE LA SECURITÉ SOCIAL POUR 2020 vise à
l’unification du recouvrement dans la sphère sociale afin de simplifier et moderniser
les relations avec l’administration ainsi que d’assurer une équité sociale

Article 10 du projet de loi de financement


Objet : Cet article procède à l'unification du recouvrement dans la sphère sociale
autour du réseau des Urssaf et simplifie et sécurise les démarches déclaratives des
entreprises via la déclaration sociale nominative (DSN).

▪ Le dispositif proposé
▪ L'unification du recouvrement des cotisations sociales au sein de l'Acoss et la
consolidation de ses compétences
▪ L'unification du recouvrement des cotisations sociales : un mouvement engagé
depuis 2011

L'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) C’est la caisse nationale
de la branche du Recouvrement du régime général de la Sécurité sociale.

Tête de réseau des 22 unions de recouvrement de sécurité sociale et des allocations


familiales (Urssaf) est l'organe de recouvrement des cotisations et contributions
sociales du régime général de la sécurité sociale.

Progressivement, ses compétences se sont élargies à un champ plus large que le seul
régime général.

En 2011, l'Acoss a repris le recouvrement des cotisations et contributions finançant


l'Unédic , ce qui s'est traduit par une simplification des démarches des entreprises et
une amélioration du taux de recouvrement.

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LA COUVERTURE SOCIALE DES INDEPENDANTS

Les réformes successives du régime social des indépendants, jusqu'à son intégration
définitive dans le régime général ont également permis de confier le recouvrement
des cotisations et contributions des travailleurs indépendants à l'Acoss.

Plus récemment encore, ce sont les contributions relatives à l'obligation d'emploi des
travailleurs handicapés (OETH) et à la formation professionnelle ainsi que la taxe
d'apprentissage dont le recouvrement a été confié aux Urssaf et sera effectif le
1er janvier 2021.

Ces dernières recouvrent également le versement transport dont l'assiette est


constituée des revenus d'activité et les recettes sont affectées aux autorités
organisatrices de transport.

• Cela à pour objectif le renforcement de la démocratie et la bonne


gouvernance

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