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Le recours aux comptabilités publiques est le fait des spécificités de ces entités, qui tiennent à:
- la nature des actifs de l’Etat et de certaines entités publiques : Les normes comptables
généralement acceptées dans le secteur privé présentent les immobilisations comme des
biens contrôlés, générant des avantages économiques quantifiables. Or, en raison de
leurs missions, les Etats et les Collectivités Territoriales sont amenés à détenir des actifs
n’obéissant pas à ces critères (musées, monuments, espaces publics, etc). La prise en
comptabilité de ces actifs appelle l’adoption de règles comptables spécifiques.
Cette lecture est consacrée par la Directive CEMAC n°02 /11-UEAC-190-CM-22 relative au
Règlement Général de la Comptabilité Publique, qui dispose en son article 71 « la comptabilité
de l'Etat a pour objet la description et le contrôle des opérations, ainsi que l'information des
autorités de contrôle et de gestion. A cet effet, elle est organisée en vue de permettre:
Compte tenu des contraintes liées au temps imparti, le présent enseignement ne s’étendra pas à
l’ensemble des modèles comptables logés sous le vocable « comptabilité publique ». Il sera
volontairement limité à la comptabilité générale des établissements publics et à celle des
Collectivités Territoriales. Dans un contexte marqué par une dynamique d’accélération de la
décentralisation et de déconcentration de l’action de l’Etat, ces entités matérialisent les options
de conduite des affaires publiques retenues par les Autorités camerounaises.
Ces précisions ayant été faites, l’enseignement de comptabilité publique pour la classe de
mastère en comptabilité et fiscalité suit la séquence ci-après :
L'Etat et les collectivités locales ont la responsabilité d'assurer le bien-être commun en mettant
en place des activités d'intérêt général. Ces activités peuvent être rentables ou non. De telles
activités pourraient être menées par l'État lui-même ou par les Collectivités Territoriales.
De même, l’Etat et les Collectivités Territoriales peuvent transférer cette responsabilité à une
organisation spécialisée. Si ladite organisation s'occupe d'activités rentables (commerce,
industrie, services), alors on parle de société à capital publique. Si les activités visées sont non
rentables, il s'agit d'un établissement public.
Aux termes de l’article 4 de la loi n°2017/10 du 12 juillet 2017 portant Statut des Etablissements
Publics, un Etablissement Public est « Une personne morale de droit public dotée de la
personnalité juridique et de l'autonomie financière, chargée de la gestion d'un service public
ou de l'exécution d'une mission spéciale d'intérêt général pour le compte de l'État ou de la
collectivité locale.».
Dans la même veine, l’article 4 ajoute « Les établissements publics se distinguent uniquement
par leur finalité non commerciale et non industrielle ».
Droit public: traite du système comptable et de gouvernance des établissements publics. Ils
obéissent aux règlements édictés par l'État. Ils n'obéissent pas au système OHADA, qui relève
du droit privé.
Personnalité juridique: Les établissements publics sont des entités à part entière, différentes
de l'État ou de la collectivité qui les a créés. Ils ont leurs propres droits, obligations, actifs,
dettes, etc.
Aux termes de l’article 2 de la loi n°2017/10 du 12 juillet 2017 portant Statut des Etablissements
Publics, l’on distingue les établissements publics à caractère :
- administratif;
- Hospitalier;
- Culturel;
- Scientifique;
- Technique;
- Professionnel;
- Économique et financier;
- Spécial.
Les Etablissements Publics peuvent être créés par l’Etat, les Collectivités Territoriales ou par
d’autres Etablissements Publics.
- les Etablissements Publics appartenant à l'État sont créés par Décret présidentiel
- les Etablissements Publics appartenant aux Collectivités Territoriales sont créés par
leurs organes délibérant (Conseils Régionaux ou Conseils Municipaux).
- les Etablissements Publics appartenant à d’autres Etablissements publics sont créés par
décisions de leurs organes délibérant (Conseils d’Administration).
La gestion des Etablissements Publics est assurée par le Conseil d’Administration (3) et la
Direction Générale (2), sous la supervision des Tutelles (3).
Le Conseil d’Administration se réunit au moins deux fois par an. Une fois pour l’adoption du
Budget et une autre, pour l’adoption des états financiers.
- dans les établissements publics créés par l'État, les administrateurs sont nommés par le
Président de la République pour un mandat de trois (03) ans, renouvelable une fois;
- dans les Etablissements Publics créés par les Collectivités Territoriales, les modalités
de nomination des Administrateurs et la durée de leurs mandats sont définis par le texte
fondateur de l’Etablissement Public. Il en est de même des Etablissements créés par
d’autres Etablissements Publics.
Les Etablissements Publics sont dirigés par un Directeur Général, qui peut être assisté par un
Directeur Général Adjoint, tous deux nommés par Décret du Président de la République, dans
les Etablissements appartenant à l’Etat.
La Tutelle financière veille à la régularité des résolutions à incidence financières prises par le
Conseil d’Administration.
La gestion financière des Etablissements Publics est régie par un certain nombre de règles.
Celles-ci ont trait :
Dans les Etablissements Publics, le budget est exécuté par deux acteurs principaux, à savoir
l’ordonnateur et le comptable.
L’ordonnateur est toute personne investi, sur la base d’un acte de l’autorité compétente, du
pouvoir de prendre des décisions pouvant déboucher sur des obligations et des droits de
l’Etablissement à l’égard des tiers. L’Ordonnateur principal dans Etablissement Public est le
Directeur Général.
Le Comptable est toute personne préposé, par un acte de l’autorité compétente, au maniement
des fonds et valeurs ou à la tenue des livres comptables de l’Etat, l’Etablissement Public ou les
Collectivités Territoriales.
Dans un Etablissement Public, les fonctions de comptable et d’ordonnateur sont séparées. Cela
signifie que la personne chargée d’ordonner l’exécution du budget ne peut, cumulativement,
collecter les recettes, régler les dépenses ou tenir les livres comptables. Cette séparation s’étend
aux conjoints, descendants et ascendants de l’ordonnateur, qui ne peuvent exercer les fonctions
de comptable dans l’Etablissement où il est ordonnateur.
Au-delà de leurs attributions qui sont distinctes, la séparation entre ordonnateur et comptable
se traduit par les éléments suivants :
- l’Ordonnateur est nommé par Décret présidentiel ou suivant les modalités prévues par
l'instrument créant l'Etablissement public;
- le comptable est nommé par le ministre chargé des finances;
- Il n'y a pas de relation hiérarchique entre le directeur et l'agent comptable. Tous deux
sont néanmoins tenus de collaborer pour le bon fonctionnement de l'Etablissement.
- la comptabilité budgétaire;
- la comptabilité générale;
- la comptabilité matières ;
- la Comptabilité analytique
i) Le contrôle administratif
En externe par:
Ce contrôle est effectué par la Chambre des comptes de la Cour suprême, en sa qualité de juge
des comptes des comptables publics.
La comptabilité publique vise à décrire les opérations chiffrées, à permettre leur contrôle et à
informer les autorités compétentes. Elle est organisée de manière à permettre:
Ce chapitre présente un aperçu des comptabilités en vigueur dans les établissements publics et
des principes qui les régissent.
- la comptabilité générale;
- la comptabilité budgétaire;
- la comptabilité des magasins;
- la comptabilité analytique.
C’est un système d’information visant à suivre l’exécution des budgets et des programmes. Il
enregistre toutes les étapes de l'exécution du budget, tant en ce qui concerne l’exécution des
dépenses que des recettes.
Le cycle de l’exécution budgétaire des dépenses comprend quatre (04) étapes, à savoir
l’engagement, la liquidation, l’ordonnancement et le paiement.
I-3. La comptabilité-matières
Les différents modèles comptables en vigueur dans les Etablissements publics reposent sur des
principes comptables généralement acceptés en ces matières.
Les principes comptables sont des règles généralement acceptées régissant l'analyse et le
traitement des informations financières. Ils découlent de la pratique et sont élaborés par des
associations professionnelles comptables (IASB, FASB).
Depuis le lancement en 2008, des réformes des Finances publiques dans l’espace CEMAC, les
normalisateurs comptables de cette aire ont fait le choix de la convergence des normes de la
comptabilité publique vers celles de la comptabilité privée. Cette convergence s'observe à
différents niveaux:
- plusieurs principes et règles comptables applicables dans le secteur privé sont transposés
à l’identique en comptabilité publique;
- les composantes du système de reporting financier sont les mêmes;
- la structure des plans de comptes est similaire.
- le principe de non-compensation ;
- le principe de prudence ;
- le principe de régularité ;
- le principe de sincérité ;
Les états financiers de l’Etablissement Public sont élaborés dans l’hypothèse que ce dernier
continuera de fonctionner dans un horizon raisonnablement prévisible. Si des événements
permettent de remettre en cause cette continuité, les états financiers doivent être revus en
conséquence.
2- Le principe d’indépendance des exercices ou des gestions
Bien que la vie comptable de l’Etablissement Public soit continue, elle est découpée en périodes
d’égales durées appelées exercices ou gestions.
3- Le principe de permanence des méthodes comptables
Les méthodes d’évaluation et de présentation utilisées pour l’établissement des états financiers
ne doivent pas changer d’un exercice à un autre. Les écritures comptables sont passées selon
les mêmes méthodes prescrites par la législation et la réglementation en vigueur.
Toutefois, si pour certaines raison le comptable est amené à les changer, il doit en faire mention
motivée dans l’état annexé.
4- Le principe de l’obéissance aux règles d’un plan comptable en vigueur
Le plan comptable adopté et mis en vigueur par l’autorité compétente est d’application
obligatoire.
5- Le principe du coût historique
Ce principe stipule que la valeur initiale des actifs, tel qu’enregistrée en comptabilité, ne change
pas, sauf en cas de réévaluation.
Cette valeur initiale est le coût d’acquisition pour les biens acquis, le coût de production pour
les biens produits par l’Etablissement, la valeur vénale, pour les biens offerts à titre gracieux.
6- Le principe de non-compensation
Ce principe proscrit toute compensation non juridiquement fondée entre éléments d’actifs et de
passif, ainsi qu’entre produits et charges.
7- Le principe de prudence
Ce principe suppose le réalisme dans les processus et l’exécution des recettes et dépenses. Ainsi,
les plus-values potentielles doivent être ignorées, tandisque les moins-values potentielles
doivent être constatées par le biais des provisions.
Un produit ne doit être comptabilisé ou imputé au budget qu’en cas de réalisation effective.
8- Le principe de bonne information ou de présentation de résultats
- la balance mensuelle des comptes pour tous les comptes mouvementés pendant
le mois.
A la clôture de l’exercice, les documents de synthèse ci-après sont établis et diffusés pour
information :
- la balance générale des comptes ;
- le compte de résultat ;
- le bilan ;
- le compte budgétaire.
9- Le principe de régularité
Les comptes des Etablissements Publics doivent être réguliers et sincères (image fidèle de la
situation financière, patrimoniale et des opérations de gestion).
La bonne foi est requise dans l’application des règles et procédures susvisées dans la gestion
des finances : à priori, par les conseillers, l’Ordonnateur, le comptable et a posteriori par la
tutelle et la chambre des comptes.
11- Le principe de la comptabilité en partie double
L’exécution du budget dans les établissements publics se traduit par l’engagement des dépenses
et la mobilisation des recettes. L’une (I) et l’autre (II) de cette série d’opérations doivent être
traitées en comptabilité générale par le comptable.
Les recettes budgétaires résultent d’autorisations expresses contenues dans le budget voté par
l’organe délibérant de l’Etablissement Public Administratif.
Les opérations de recettes sont suivies dans des registres auxiliaires afin de permettre
l’établissement des certificats de recettes. 1l existe deux grandes catégories de recettes
budgétaires :
Les recettes sont recouvrées soit après émission d’un titre soit par versement spontané.
Les recettes en droits constatés sont des recettes ayant fait l’objet d’une émission préalable.
Celles-ci font alors l’objet d’une prise en charge préalable en écriture de droits constatés.
L’utilisation de cette procédure permet en effet de mieux suivre les restes à recouvrer.
L ’Agent Comptable prend en charge les titres émis et passe l’écriture suivante au Journal et au
registre auxiliaire.
Les recettes peuvent être encaissées par chèque, par virement ou en numéraire.
Le versement en numéraire est fait à la caisse de l’Agent Comptable qui passe récriture
suivante au quittancier de recettes.
En cas de règlement par chèque, les écritures sont passées de la manière suivante
- A la réception du chèque
Débit 56 <
Crédit 5500 X disponibilités banque/CCP chèques à l’encaissement X journal
• Rejet de chèque
En cas de rejet du chèque l’Agent Comptable passe les écritures suivantes* de Constatation du
rejet
Les versements spontanés sont des recettes n’ayant préalablement pas fait l’objet de l’émission
d’un titre par l’Ordonnateur.
A titre d’exemple, on peut citer le versement de subventions, les crédits d’office (Produits
financiers) sur les comptes de disponibilités.
Les recettes d’investissement sont en grande majorité des recettes n’ayant .pas préalablement
fait l’objet de rémission d’un titre par l’ordonnateur/ en raison -de l’ignorance par ce dernier
soit de la date de virement des fonds, soit du montant exact versé.
L’exécution du budget et des opérations financières incombe d’une part aux ordonnateurs qui
engagent, liquident et ordonnancent les dépenses et d’autre part aux Agents comptables qui sont
chargés d’en effectuer la prise en charge et le paiement après les contrôles usuels.
Mais, avant le règlement, les titres sont transmis au service de la dépense et du recouvrement
pour vérifier que le bénéficiaire n’est pas redevable d’une créance dûment signifiée à l’Agent
Comptable. Par la suite, les titres revêtus de la mention VU BON A PAYER sont acheminés au
service de la comptabilité pour prise en charge et paiement.
Le règlement peut s’effectuer soit en numéraire soit par virement. Cette opération est transcrite
sur la fiche d’imputation comptable permettant de servir le journal et le grand livre. Il existe
deux grandes catégories de dépenses :
- les dépenses de fonctionnement ;
- les dépenses d’investissement.
La rémunération est inscrite au débit du compte de charge (6 2 ...) pour sa .valeur bruite, c’est
à dire pour le montant résultant de la liquidation et avant toutes déductions de sommés mises
à la charge du salarié de l’Etablissement lui-même.
Le versement d’une avance sur rémunération est une pure opération comptable Ayant un
caractère forfaitaire ou estimatif, n’impliquant pas la réalité du service fait, c’est une opération
de trésorerie.
Les prélèvements effectués sont ensuite reversés de la même façon qu’en, matière de.
Cotisations salariales.
Débit 4 3 1 . . . E t a t — c o n t r i b u t i o n s à la c h a r g e d e l’ e m p l o y e u r
C ré dit 5 6 /5 7 D disponibilités caisse et banque
Les opérations concernant les autres dépenses de fonctionnement s’effectuent selon les
écritures comptables suivantes.
La dépense est priser en charge au compté .de là elasse’6 concerné pour son montant brut, c’est
à dire le montant intégrant le net à payer mais-également les retenues à la source au profit de
l’Etat (TVA, AIR).
Paiement de la dépense
Dans cette hypothèse, l’Agent Comptable passe les écritures suivantes de réception du rejet
au journal:
Les retenues à la source (compte 4 3 ...) sont ensuite reversées de la même façon qu’en matière
de cotisation sociales, suivant le schéma ci-après.
La dépense est prise en charge au compte de la classe 2 concerné pour son montant brut, c’est
à dire le montant intégrant le net à payer mais également les retenues à la source au .profit de
l’Etat (TVA, AIR)
Les prélèvements effectués (compte 4 3 ...) sont ensuite versés au Trésor selon récriture suivante
3- Le remboursement de la dette
Le capital sera remboursé par le débit des comptes 15,16 17 ou 18: les soldes créditeurs de ces
comptes représenteront donc le montant du capital restant dû. Les intérêts sont des frais
financiers à imputer au débit du compte 64 au moment du remboursement.
Pour le principal et les intérêts, n suppose ici que la couverture budgétaire est faite.
Débit 16 ... Débit 17 ... Emprunts à long et moyen terme Autres dettes à long et moyen terme
Dettes résultant d’engagements à long et moyen terme
Débit 64 ... Charges financiers
Crédit 40.. Créanciers ordinaires
Au cas où le principal et les intérêts sont payés avant la couverture budgétaire sur la trésorerie.
Les opérations sur les intérêts de la dette sont constatées en deux temps :
DEUXIEME PARTIE :
LA COMPTABILITE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES
Aux termes de l'article 1 (2) de la loi n ° 96-06 du 18 janvier 1996 modifiant la Constitution du
2 juin 1972, la République du Cameroun est un État unitaire décentralisé.
L'article 55 (1) de la même loi dispose que les collectivités territoriales comprennent les régions
et les conseils, qui sont des personnes morales de droit public. Ils ont une autonomie
administrative et financière dans la gestion des intérêts régionaux et locaux. Ils sont également
librement administrés par des conseils élus.
Les fonds et avoirs mis à la disposition des autorités locales sont des fonds publics. Ils sont
donc soumis à différentes règles de responsabilité.
Les autorités locales devraient donc tenir des comptes conformément à des règles spécifiques.
Différents instruments constituent le cadre législatif et réglementaire de la comptabilité dans
les collectivités décentralisées: on peut citer, entre autres:
Les Régions et les Communes sont des personnes morales de droit public. Elles sont dotées
d'une autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux. A
ce titre, elles s’administrent librement par des organes élus dans les conditions fixées par la loi.
- Adamaoua;
- Centre;
- Est;
- Extrême-Nord;
- Littoral;
- Nord;
- Nord-Ouest;
- Sud;
- Sud-ouest;
- Ouest
L'Etat délègue aux Collectivités Territoriales, dans les conditions fixées par la loi, les pouvoirs
nécessaires à leur développement économique, social, éducatif, culturel et sportif.
Les compétences dévolues aux Collectivités Territoriales par l'État sont exclusives. Elles
s’exercent dans les conditions et selon les modalités prévues par la loi.
Le transfert de compétences prévue par la loi n'interdit pas aux autorités de l'Etat de prendre à
l'égard des Collectivités territoriales, des groupements de Collectivités ou leurs établissements
et entreprises publics, les mesures nécessaires en matière de sécurité civile, civile ou défense
militaire, conformément aux lois et règlements en vigueur.
Les fonctionnaires et agents de l'Etat ainsi mis à la disposition des Collectivités Territoriales
continueront à être régis par les règles et règlements généraux de la fonction publique ou le
code du travail, selon le cas.
L’on distingue les organes de gestion des Régions de ceux des Communes.
Selon l'article 57 de la Constitution, les organes de gestion de la Région sont le Conseil Régional
et le Président du Conseil Régional. Ces organes fonctionnent dans le cadre des compétences
transférées à la Région par l'Etat.
Le Conseil régional est l'organe délibérant de la région. Les conseillers Régionaux qui sont
élus pour un mandat de 5 (cinq) ans comprennent:
Le conseil régional est dirigé par un autochtone de la Région élu parmi ses membres pour la
durée du mandat du Conseil.
Le président du Conseil Régional est l'organe exécutif de la région. En cette qualité, il est
l'interlocuteur du représentant de l'Etat.
- le Conseil ;
- l'Exécutif
i) Le Conseil
Le conseil comprend des conseillers élus conformément aux modalités et conditions fixées par
la loi. Le nombre de conseillers est fixé comme suit, en fonction de la population de la
Commune:
Le conseil se réunit en session ordinaire une fois par période trimestrielle n'excédant pas 7 (sept)
jours. Il tient ses réunions dans la salle du conseil ou dans un lieu situé dans la Commune ou
ses environs. Il est présidé par le Maire ou, en cas d'indisponibilité de celui-ci, par un adjoint
au Maire par ordre de préséance.
Le Maire et ses adjoints forment l'Exécutif de la Commune. Ils doivent résider sur le territoire
de la Commune.
En fonction du nombre de Conseillers, le nombre de Maires adjoints est déterminé comme suit:
Le transfert par l'Etat des biens meubles et immeubles susvisés peut être effectué, soit à la
demande des régions, soit à l'initiative de l'Etat pour leur permettre d'accomplir leur mission,
de servir ou de mettre à disposition des équipements publics.
L’État peut soit permettre la pleine propriété des Régions sur tout ou partie de ses biens, soit
simplement octroyer à ces régions des droits d’usage sur ces biens.
L'Etat peut transférer aux communes tout ou partie de ses biens mobiliers ou immobiliers, ou
conclure des accords avec elles sur l’utilisation de ces biens. Le transfert par l'Etat des biens
meubles et immeubles sus visés peut être effectué soit à l'initiative des Communes ou de l'Etat.
L'État peut également, soit faciliter l’acquisition par les Communes de tout ou partie de son
patrimoine privé, soit simplement accorder à ces autorités locales des droits d'usage sur ses
propriétés.
La comptabilité des Collectivités Territoriales Décentralisées est régie par les Décret
n°2010/1734/PM du 01er juin 2010 fixant le plan comptable sectoriel des CTD et
n°2010/1735/PM du 01er juin 2010 fixant la nomenclature budgétaire des CTD.
Elle repose sur une organisation qui mérite d’être présentée (I) avant d’explorer les schémas
d’enregistrement des principales opérations (II).
I-1 : Les acteurs de l’exécution du budget dans les CTD : L’Ordonnateur et le Receveur
L’Ordonnateur et le Receveur sont les principaux acteurs de l’exécution du budget dans une
CTD.
I-1-1 : L’Ordonnateur
L’Ordonnateur est toute personne habilitée, par un acte de l’autorité compétente, à poser des
actes pouvant se traduire par des obligations de l’Etat, d’une Collectivité Territoriale ou d’un
Etablissement Publique à l’égard d’un tiers.
Dans une Commune, l’Ordonnateur principal du Budget est le Maire. Dans une Communauté
Urbaine, c’est le Maire de la Ville. Dans une Région, c’est le Président du Conseil Régional.
Le décret portant Règlement général de la comptabilité publique distingue en matière de
recettes les ordonnateurs principaux, les ordonnateurs délégués et en matière de dépense, les
ordonnateurs principaux, les ordonnateurs secondaires et les ordonnateurs délégués.
Les ordonnateurs élaborent les budgets en prescrivant l’exécution, les exécutent et tiennent la
comptabilité budgétaire, la comptabilité analytique et la comptabilité matières.
Les chefs des exécutifs des CTD sont des ordonnateurs principaux de recettes et des
ordonnateurs principaux de dépenses. Ils produisent le compte administratif et le compte de
gestion patrimoniale.
I-1-2 : Le Receveur
Les comptables sont des personnes préposées à la tenue des comptes, gèrent les deniers et
valeurs, tiennent la comptabilité générale et la comptabilité budgétaire.
Le Règlement Général de la comptabilité publique distingue entre les comptables en deniers et
valeurs, les comptables d’ordre d’une part et les comptables principaux et / ou centralisateurs
des comptables secondaires d’autre part.
Dans les CTD, les comptables sont appelés Receveurs. Ils sont en même temps comptables en
deniers et valeurs et comptables principaux. Ils produisent le compte de gestion en deniers et
en valeurs.
Il est matérialisé par les supports comptables (i) et les procédures appliquées (ii).
i) Les supports comptables
Le système comptable utilisé dans les CTD est le système classique. Les schémas figurant sur
les pages ci-après résument les supports comptables utilisés dans la comptabilité des CTD,
suivant qu’elle est informatisée ou tenue manuellement.
Fiches d’écriture Fiches d’écriture des Fiche d’écriture des Fiches d’écriture Fiches d’écriture
des opérations du opérations du compte opérations du compte des opérations du des opérations
compte « caisse », « DEPOT A VUE « DEPOT A VUE compte « C.C.P », diverses ou
Duplicata de TRESOR », BANQUE ». Duplicata de d’ordre ‘’O.D’’
quittance Caisse Duplicata de quittance Duplicata de quittance quittance CCP
Trésor Banque
BILAN,
DECLARATION BALANCE TABLEAU DES COMPTE DE SITUATION ETATS
STATISTIQUE GENERALE COMPTE SOLDES PATRIMONIALE D’EXECUTION
RESULTAT
ET FISCALE DES BUDGETAIRE CARACTERISTIQUES OU DES DU BUDGET
(D.S.F) COMPTES DE GESTION OPERATIONS
FINANCIERES
33
B.ORGANISATION MATERIELLE DE LA COMPTABILITE GENERALE SYSTEME MANUEL
Fiches d’écriture Fiches d’écriture des Fiche d’écriture des Fiches d’écriture Fiches d’écriture
des opérations du opérations du compte opérations du compte des opérations du des opérations
compte « caisse », « DEPOT A VUE « DEPOT A VUE compte « C.C.P », diverses ou
Duplicata de TRESOR », BANQUE ». Duplicata de d’ordre ‘’O.D’’
quittance Caisse Duplicata de quittance Duplicata de quittance quittance CCP
Trésor Banque
34
ii) La procédure comptable
Le Receveur tient sa comptabilité selon les prescriptions du plan comptable sectoriel des CTD
et du plan comptable général de l’Etat CEMAC. Il analyse les pièces comptables justificatives
de recettes et de dépenses avant d’enregistrer les informations selon la comptabilité à partie
double sur les fiches d’écriture ou d’imputation comptable, en ce qui concerne les dépenses de
disponibilité et les opérations d’ordre. Les pièces justificatives de recettes peuvent être un ordre
de recette, un bulletin d’émission, un ordre ou un bordereau de versement, une quittance de
versement, un avis de crédit…
Celles de dépenses sont : un mandat appuyé d’une décision, d’une facture, d’une lettre-
commande, d’un bordereau de livraison, d’un état de liquidation des droits, un bon de caisse,
un avis de débit, un ordre de virement bancaire, un chèque de paiement, un bon de virement,
une quittance de remboursement, un mandat de trésorerie…
Les titres de constatation issus des quittanciers tiennent lieu de fiches d’écriture en matière de
recettes des disponibilités.
A la fin de chaque journée, le Receveur effectue les opérations de classement et de numérotation
des fiches d’écriture, des duplicata de quittance et des pièces comptables justificatives.
Classement
A la fin de chaque journée comptable, les pièces justificatives des recettes recouvrées et des
dépenses payées dûment oblitérées, appuyées des duplicata des quittances et des fiches
d’écriture dûment arrêtées et approuvées par les responsables habilités sont classées par
séquence des modes de règlement (Recettes et Dépenses-Caisse, Banque-CCP, Recettes et
Dépenses des Opérations d’Ordre).
Numérotation
Ensuite, les duplicata des quittances et les fiches d’écritures ainsi classés, sont numérotés d’une
façon continue et sans interruption de la caisse jusqu’aux opérations d’ordre avec report
simultané des numéros attribués sur les pièces justificatives des recettes et des dépenses
correspondantes.
A l’issue de cette numérotation, les duplicata des quittances de versement et les fiches d’écriture
sont enregistrés respectivement au journal et au grand-livre dans l’ordre croissant de leurs
numéros.
Il est à préciser que le premier numéro d’ordre à attribuer au classement des duplicata des
quittances et des fiches d’écritures à la fin de la journée comptable suivante est égal au dernier
numéro précédent +1.
A titre d’exemple, si le dernier numéro d’ordre de la première journée comptable est 200, le
premier numéro d’ordre de la deuxième journée comptable sera 201, ainsi de suite jusqu’à la
fin de l’exercice budgétaire et comptable.
Les avantages de cette méthode de numérotation continue
A la fin de chaque journée comptable, le nombre d’écritures passées dans le poste
comptable est connu, voire à la fin de chaque mois et en fin d’année.
35
Le même numéro d’écriture se retrouve au niveau de chaque compte mis en mouvement
au grand-livre, ce qui facilite le rapprochement de chaque compte de la fiche d’écriture
y relative.
Le déclassement des pièces justificatives et leur reclassement dans l’ordre croissant des
comptes de la balance des comptes, du grand-livre pour la confection du compte de
gestion sur pièces se fait sans hiatus.
Au jour le jour, le journal classique est servi au moyen des fiches d’écritures et des duplicata
des quittances pour toutes les opérations budgétaires, de trésorerie, hors budget et des comptes
spéciaux.
Les reports sont effectués par ordre croissant des numéros de comptes avec références de
journal dans le grand-livre à feuillets mobiles.
La balance des comptes est établie à la fin du mois pour le contrôle de la conformité de
l’enregistrement des opérations avec le principe de la partie double. Ici, les comptes sont classés
de haut en bas dans l’ordre croissant de la nomenclature comptable. Les flux en débit doivent
être égaux aux flux en crédit pour la balance d’entrée, les mouvements de la période, les
mouvements cumulés et les soldes en fin de période.
En fin de gestion, les tableaux de synthèse ci-après sont établis :
le tableau des soldes caractéristiques de gestion (résultat brut de fonctionnement,
résultat net de fonctionnement, résultat sur cession d’éléments d’actifs immobilisés,
résultat net de la période à affecter) ;
36
A. OPERATIONS BUDGETAIRES
SC ou nul SD ou nul
SC SD
Cpte8
Passif bilan BE ex Actif bilan
D C
Suivant crédit BE ex suivant débit
SD ou nul
SSC ou nul
360 xxx 380xxx
361 xxx 381xxx
D C
SC ou nul
3. Personnels liés par le code du401,
400, travail
402, 403, Etat, impôts et taxes 5. Autres organismes résidents
4. 404
42 43 44
D C D C D C
6. Déposants 7.Transfert
Dettessolde
et créances échues 8. Créditeurs divers
au compte de
45 détermination
a)Dettes échues b)Créances échues 470
D C des460
résultats 465 D C
D C D C
SC ou nul SC ou nul 37
SC ou nul SD ou nul
9. Débiteurs divers 10. Recettes à régulariser 11. Dépenses à régulariser
SC ou nul SD ou nul
C. COMPTES FINANCIERS
51
50 D C
D C
SD ou nul
SC ou nul 3. Opérations réciproques de recettes et de dépenses
a) De recettes b) De dépenses
52 52
D C D C
SC ou nul SD ou nul
38
4. Chèques à encaisser 5. Chèques impayés 6. Dépôt à vue, banque 7. Disponibilité caisse
CCP, Trésor
551 552 57
D C D C 56 D C
D C
SC ou nul SD ou nul SD ou nul
SD ou nul
8. Mouvements de fonds internes F. COMPTES DE G. COMPTES HORS
DETERMINATION DE BUDGET
58 RESULTAT
D C 902
82,83,87 D C
Dégagement Approvisionnement D C
Solde nul
SC nul
SC ou nul
4 5 6
1 2 3
3. Opérations de trésorerie génératrices de recettes budgétaires
3 41
.Intérêts et autres produits financiers reçus
Recouvrement Constatation des droits Extinction des droits
56xxxx 480 200 480 200 380 200 380 200 740 xxx
A. 1 2 3
B.
1 2
2. Dépenses liquidées à mandater
(lettre de l’Ordonnateur au Receveur au 31 décembre)
Constatation des DLM Constatation des obligations Extinction des obligations
1 2 3
481100 56, 57
1
Constatation des obligations après émission mandat de paiement et titre de règlement en
régularisation
Constatation des obligations Extinction des obligations
64, 67 40 432200 40 481 100 432200 56
2 3
2. Régies d’avances Reversement du
Extinction des reliquat non
Approvisionnement Constatation des obligations utilisé
du régisseur obligations
42
360 xxx 57 Cptes cl 6 400 400 360 xxx 57 360 xxx
1 2 3 4
610 100 ; 610 115 ; 612 100 ; 612 110 ; 630 101 ; 630 104 ; 660 104 ; 670 114 ; 670 124.
Fourniture de bureau (610100), achat de petit matériel (610115), frais de postes et
télécommunications (612100), frais de réception et de représentation (612110), timbres fiscaux
(630101), droits de péage (630104), assistance aux populations suite aux calamités naturelles
(660104), dons, cadeaux, secours (670114), frais d’inhumation des corps abandonnés (670124).
N.B. : Ne pas dépasser 20% de la dotation initiale annuelle de ces lignes. Toute dépense ≥
25 000 doit faire l’objet d’une facture.
Les rejets sur caisse d’avances sont extracomptables. L’apurement de la caisse d’avances doit
être fait au plus tard le 31 décembre.
2
3. Mouvements
1 de fonds internes
Dégagement Approvisionnement
56,57 580 xxx 580 xxx 56,57
43
E.OPERATIONS SUR CREDITS TRANSFERES
1.Opérations de recettes
560 100 Recouvrement480 xxx Constatation des380
480 xxx droits
xxx Extinction des droits
380 xxx 100/76
ent
1 2
3
2.Opérations de dépenses
Constatation des obligations Extinction des obligations Règlement RG
Consignation RG
Cl 2/6 401 100 401 100 470 100 401 100 560 100 470 100 560 100
1 2 3 4
56 52
DAC,QB
2. Dépenses chez le mandataire
52 56
QB
DAD
FIC/DB
Le Receveur Municipal mandataire établit les avis de débit pour les dépenses et les avis de
crédit pour les recettes dont il envoie les originaux au RM mandant et conserve les doubles pour
sa comptabilité. En fin de période, les deux comptables établissent les Balances Avis de Débit
– Avis de Crédit.
DB/AC-AD OB/AC-AD
FIC/DB QB
G.OPERATIONS DE DETERMINATION DE RESULTAT
4. Détermination résultat brut de fonctionnement (RBF)
61 à 67 82 71 à 77
*SI *SI
*SI *SI
*SI
45
- Dette échue en attente du règlement effectif
170100 46xxxx
4. Règlement au bénéficiaire
Dette exigible tout de suite Dette échue
40xxxx 5xxxxx 46xxxx 5xxxxx
46
ANNEXES
47
A-PLAN COMPTABLE DES ETABLISSEMENS PUBLICS
(Décret N°2008/0447/PM du 13 mars 2008 portant approbation du Plan comptable
sectoriel des Etablissements Publics.)
DECRETE :
ARTICLE 1er.- Est approuvé et joint en annexe du présent décret, le plan comptable
sectoriel des établissements publics administratifs.
48
- Classe 2 : Comptes de valeurs immobilisées ;
- Classe 3 : Compte de stocks et comptes réservés d'opérations spécifiques :
- Classe 4 : Comptes de tiers et de régularisation
- Classe 5 : Comptes financiers.
50
Les comptes de la classe 8 comprennent :
INONI EPHRAIM
51
B-PLAN COMPTABLE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES
(Décret n°2010/1734/PM du 01er juin 2010 fixant le plan comptable sectoriel des CTD)
52