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COURS DE COMPTABILITE PUBLIQUE

Master en Comptabilité et Fiscalité (Faculté des Sciences


Economiques et de Gestion, Université de Dschang)
Par M. ENGALA Casimir

Cours de comptabilité publique pour classe de Master comptabilité fiscalité FSEG/Université


de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 1
INTRODUCTION

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La comptabilité publique est celle des entités de droit public. Ces dernières peuvent être
comprises comme des entités ayant une action d’intérêt général et dont la gouvernance et le
système de reddition des comptes ne sont pas régis par le référentiel OHADA, mais plutôt par
celles édictées par l’Etat ou les Collectivités Territoriales.
Il convient d’emblée de relever que, si de telles entités se distinguent par le caractère non lucratif
et la finalité communautaire de leur action, elles n’appartiennent pas toutes à l’Etat. C’est
notamment le cas des Collectivités Territoriales Décentralisées qui sont des personnes morales
de droit public distinctes de l’Etat. Inversement, certaines entités publiques appartenant à l’Etat
ou aux Collectivités Territoriales sont assujetties au référentiel OHADA et échappent de ce fait
à la comptabilité publique. C’est le cas des entreprises publiques (société à capital public ou
société d’économie mixte).
La comptabilité publique apparaît ainsi comme une comptabilité dérogatoire, spéciale,
spécifique, en comparaison à la comptabilité commerciale, davantage considérée comme la
comptabilité de droit commun. En réalité, au regard de la pluralité des modèles comptables
logés sous l’expression « comptabilité publique », il serait davantage indiqué de parler des
« comptabilités publiques », plutôt que de « la comptabilité publique ».
En effet, au sens du Décret n°2020/375 du 07 juillet 2020 portant Règlement Général de la
Comptabilité Publique, le champ d’application de ladite comptabilité comprend l’Etat, les
Collectivités Territoriales Décentralisées, les Etablissements Publics nationaux et locaux. A ces
entités s’ajoutent toutes celles qui sont expressément assujetties aux règles de droit public par
leurs textes fondateurs (universités et grandes écoles, Projets, organismes spécifiques, etc).
Or, si le Règlement sus visé fixe le cadre général de la comptabilité applicable dans ces
différentes entités, il n’en demeure pas moins que les spécificités inhérentes à la nature juridique
et la finalité de leurs actions ont conduit à l’élaboration et l’adoption d’un plan comptable
spécifique à chacune d’elles. Ainsi, outre le Plan Comptable de l’Etat, l’on distingue un Plan
comptable sectoriel des établissements publics et un Plan comptable sectoriel des Collectivités
Territoriales Décentralisées. A ces référentiels qui traitent de la comptabilité générale dans ces
entités s’ajoutent la comptabilité budgétaire, la comptabilité-matières et la comptabilité de
coûts, encore dite analytique, qui sont en vigueur dans toutes ces entités. L’expression
« comptabilité publique» renvoie dès lors à un ensemble assez diversifié de modèles comptables
généralement utilisés dans les entités de droit public.

Le recours aux comptabilités publiques est le fait des spécificités de ces entités, qui tiennent à:

- la finalité de leur action : L’Etat, les Collectivités Territoriales Décentralisées et les


Etablissements Publics se distinguent par la recherche de l’intérêt général. S’engageant
pour le compte et l’intérêt de l’ensemble de la communauté, leurs activités sont non
lucratives et échappent aux considérations commerciales;

- leur nature juridique : L’Etat, les Collectivités Territoriales Décentralisées et les


Etablissements Publics sont des personnes morales de droit public. Ils ne sont ni des
personnes physiques, ni des sociétés commerciales, encore moins des sociétés civiles,
entités de droit privé;

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- la prééminence de la gestion budgétaire : En tant qu’acte d’autorisation, le budget est
au centre de la gestion des finances publiques. A ce titre, la comptabilité des entités
publiques â longtemps été prioritairement au service de l’exécution du budget et son
contrôle ;

- la nature des actifs de l’Etat et de certaines entités publiques : Les normes comptables
généralement acceptées dans le secteur privé présentent les immobilisations comme des
biens contrôlés, générant des avantages économiques quantifiables. Or, en raison de
leurs missions, les Etats et les Collectivités Territoriales sont amenés à détenir des actifs
n’obéissant pas à ces critères (musées, monuments, espaces publics, etc). La prise en
comptabilité de ces actifs appelle l’adoption de règles comptables spécifiques.

Cette lecture est consacrée par la Directive CEMAC n°02 /11-UEAC-190-CM-22 relative au
Règlement Général de la Comptabilité Publique, qui dispose en son article 71 « la comptabilité
de l'Etat a pour objet la description et le contrôle des opérations, ainsi que l'information des
autorités de contrôle et de gestion. A cet effet, elle est organisée en vue de permettre:

- la connaissance et le contrôle des opérations budgétaires, des opérations de trésorerie et


de financement;
- la connaissance de la situation du patrimoine et des opérations de régularisation ;
- l’analyse des coûts des différentes actions engagées dans le cadre des programmes ;
- la détermination des résultats annuels ;
- l'intégration des opérations dans la comptabilité économique nationale.

Compte tenu des contraintes liées au temps imparti, le présent enseignement ne s’étendra pas à
l’ensemble des modèles comptables logés sous le vocable « comptabilité publique ». Il sera
volontairement limité à la comptabilité générale des établissements publics et à celle des
Collectivités Territoriales. Dans un contexte marqué par une dynamique d’accélération de la
décentralisation et de déconcentration de l’action de l’Etat, ces entités matérialisent les options
de conduite des affaires publiques retenues par les Autorités camerounaises.

Ces précisions ayant été faites, l’enseignement de comptabilité publique pour la classe de
mastère en comptabilité et fiscalité suit la séquence ci-après :

PREMIERE PARTIE : LA COMPTABILITE DES ETABLISSEMENTS PUBLICS


CHAP I : LE STATUT DES ETABLISSEMENTS PUBLICS
CHAP II : LES MODELES COMPTABLES EN VIGUEUR DANS LES ETABLISSEMENTS
PUBLICS ET LEURS PRINCIPES
CHAP III : LA COMPTABILISATION DES OPERATIONS

DEUXIEME PARTIE : LA COMPTABILITE DES COLLECTIVITES


TERRITORIALES DECENTRALISEES

CHAP IV : LE STATUT DES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES


CHAP V : LA COMPTABILISATION DES OPERATIONS

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PREMIERE PARTIE :
LA COMPTABILITE DES ETABLISSEMENTS PUBLICS

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CHAP I : LE STATUT DES ETABLISSEMENTS PUBLICS

L'Etat et les collectivités locales ont la responsabilité d'assurer le bien-être commun en mettant
en place des activités d'intérêt général. Ces activités peuvent être rentables ou non. De telles
activités pourraient être menées par l'État lui-même ou par les Collectivités Territoriales.

De même, l’Etat et les Collectivités Territoriales peuvent transférer cette responsabilité à une
organisation spécialisée. Si ladite organisation s'occupe d'activités rentables (commerce,
industrie, services), alors on parle de société à capital publique. Si les activités visées sont non
rentables, il s'agit d'un établissement public.

Le champ d'action des établissements publics comprend principalement: l'éducation, la santé,


la recherche, la science, le contrôle, la régulation, les services publics, etc. Leurs revenus sont
principalement: les taxes ou droits spéciaux perçus auprès des usagers, les subventions reçues
majoritairement de l'Etat.

Ce chapitre présente le statut des établissements publics. A ce titre, il :

- les définit et en présente la typologie;


- présente les modalités de leur création ;
- présente leurs organes de gestion et leur domaine de compétences.
- expose leurs règles de gestion financières et mécanismes de contrôle.

I-NATURE ET TYPOLOGIE DES ETABLISSEMENTS PUBLICS

I-1 : Nature des Etablissements publics

Aux termes de l’article 4 de la loi n°2017/10 du 12 juillet 2017 portant Statut des Etablissements
Publics, un Etablissement Public est « Une personne morale de droit public dotée de la
personnalité juridique et de l'autonomie financière, chargée de la gestion d'un service public
ou de l'exécution d'une mission spéciale d'intérêt général pour le compte de l'État ou de la
collectivité locale.».

Dans la même veine, l’article 4 ajoute « Les établissements publics se distinguent uniquement
par leur finalité non commerciale et non industrielle ».

Certains termes de cette définition nécessitent une explication.

Droit public: traite du système comptable et de gouvernance des établissements publics. Ils
obéissent aux règlements édictés par l'État. Ils n'obéissent pas au système OHADA, qui relève
du droit privé.

Personnalité juridique: Les établissements publics sont des entités à part entière, différentes
de l'État ou de la collectivité qui les a créés. Ils ont leurs propres droits, obligations, actifs,
dettes, etc.

Autonomie financière: Le pouvoir d’administrer et de gérer librement ses biens meubles et


immeubles, corporels et incorporels ou liquides, dans la poursuite de son objet social.

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I-2 : Typologie des Etablissements Publics

Aux termes de l’article 2 de la loi n°2017/10 du 12 juillet 2017 portant Statut des Etablissements
Publics, l’on distingue les établissements publics à caractère :

- administratif;
- Hospitalier;
- Culturel;
- Scientifique;
- Technique;
- Professionnel;
- Économique et financier;
- Spécial.

D'autres catégories d’Etablissements Publics peuvent être créées par la loi.

NB : En plus des catégories d’Etablissements sus listées, d’autres Etablissements publics


existent, mais ne sont pas régis par la loi sus visée. C’est le cas des universités et des Chambres
consulaires.

II-LA CREATION DES ETABLISSEMENTS PUBLICS

Les Etablissements Publics peuvent être créés par l’Etat, les Collectivités Territoriales ou par
d’autres Etablissements Publics.

- les Etablissements Publics appartenant à l'État sont créés par Décret présidentiel
- les Etablissements Publics appartenant aux Collectivités Territoriales sont créés par
leurs organes délibérant (Conseils Régionaux ou Conseils Municipaux).
- les Etablissements Publics appartenant à d’autres Etablissements publics sont créés par
décisions de leurs organes délibérant (Conseils d’Administration).

III- LES ORGANES DE GESTION ET LEUR DOMAINE DE COMPETENCES

La gestion des Etablissements Publics est assurée par le Conseil d’Administration (3) et la
Direction Générale (2), sous la supervision des Tutelles (3).

III-1. Le Conseil d’Administration

Le Conseil d’Administration est l’organe délibérant de l’Etablissement. Sous réserve de la


règlementation en vigueur, ses décisions sont souveraines. Il définit la politique générale de
l’Etablissement et prend toute décision stratégique le concernant (adoption du budget,
recrutement du personnel, organisation de l’Etablissement et définition des conditions de
travail, fixation de la rémunération du Directeur Général, du Directeur Général Adjoint et de
l’ensemble du personnel, adoption des statuts du personnel, autorisation d’emprunt, dons et
legs, etc).
Le Conseil d’Administration est composé d’au moins cinq (05) membres et d’au plus douze
(12) membres. Y figurent nécessairement :

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- un (01) représentant de la Présidence de la République;
- un (01) représentant des Services du Premier ministre;
- un (01) représentant de la Tutelle Technique;
- un (01) représentant de la Tutelle financière;
- un (01) représentant élu du personnel

Le Conseil d’Administration se réunit au moins deux fois par an. Une fois pour l’adoption du
Budget et une autre, pour l’adoption des états financiers.

Les modalités de désignation des membres du Conseil d’Administration et la durée de leur


mandat dépendent de l’entité qui les a créés. Ainsi :

- dans les établissements publics créés par l'État, les administrateurs sont nommés par le
Président de la République pour un mandat de trois (03) ans, renouvelable une fois;

- dans les Etablissements Publics créés par les Collectivités Territoriales, les modalités
de nomination des Administrateurs et la durée de leurs mandats sont définis par le texte
fondateur de l’Etablissement Public. Il en est de même des Etablissements créés par
d’autres Etablissements Publics.

III-2. La Direction Générale

Les Etablissements Publics sont dirigés par un Directeur Général, qui peut être assisté par un
Directeur Général Adjoint, tous deux nommés par Décret du Président de la République, dans
les Etablissements appartenant à l’Etat.

Le Directeur Général est chargé de la gestion courante de l’Etablissement Public. Il en est


l’Ordonnateur du Budget. A ce titre, il:

- est responsable de la gestion de l'Etablissement Public et de la mise en œuvre de sa


politique générale sous la supervision du Conseil d'Administration;
- représente l'Etablissement dans toutes les questions de la vie civile et devant la loi ;
- est responsable devant le Conseil d'Administration qui peut le pénaliser en cas de faute
de gestion ou de conduite susceptible de perturber le bon fonctionnement ou de ternir
l'image de l'Etablissement Public;

Le Directeur Général et le Directeur Général Adjoint des Etablissements Publics appartenant à


l’Etat sont nommés pour un mandat de trois (03) ans, renouvelable deux fois. Le renouvellement
est tacite. Dans tous les cas, les mandats cumulés du Directeur Général et du Directeur Général
adjoint ne peuvent excéder neuf (09) ans, pour chacun d’eux.

III-3. Les Tutelles

Les Etablissements Publics ont au moins deux (02) Tutelles :

- une Tutelle technique ;


- une Tutelle financière ;

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La Tutelle technique a la charge de veiller à la cohérence des actions mises en œuvre par
l’Etablissement avec la politique du Gouvernement dans le secteur concerné. Elle assure
également la régulation du fonctionnement de l’Etablissement, notamment, en cas de crise.

La Tutelle financière veille à la régularité des résolutions à incidence financières prises par le
Conseil d’Administration.

IV-LES PRINCIPES GENERAUX DE GESTION FINANCIERE ET DE CONTRÔLE

IV-1 : Les principes généraux de gestion financière

La gestion financière des Etablissements Publics est régie par un certain nombre de règles.
Celles-ci ont trait :

- à la séparation entre ordonnateur et comptable ;


- à la pluralité des modèles comptables en vigueur ;
- au système de reporting.

i) La séparation entre ordonnateur et comptable

Dans les Etablissements Publics, le budget est exécuté par deux acteurs principaux, à savoir
l’ordonnateur et le comptable.

L’ordonnateur est toute personne investi, sur la base d’un acte de l’autorité compétente, du
pouvoir de prendre des décisions pouvant déboucher sur des obligations et des droits de
l’Etablissement à l’égard des tiers. L’Ordonnateur principal dans Etablissement Public est le
Directeur Général.

Le Comptable est toute personne préposé, par un acte de l’autorité compétente, au maniement
des fonds et valeurs ou à la tenue des livres comptables de l’Etat, l’Etablissement Public ou les
Collectivités Territoriales.

Dans un Etablissement Public, les fonctions de comptable et d’ordonnateur sont séparées. Cela
signifie que la personne chargée d’ordonner l’exécution du budget ne peut, cumulativement,
collecter les recettes, régler les dépenses ou tenir les livres comptables. Cette séparation s’étend
aux conjoints, descendants et ascendants de l’ordonnateur, qui ne peuvent exercer les fonctions
de comptable dans l’Etablissement où il est ordonnateur.

Au-delà de leurs attributions qui sont distinctes, la séparation entre ordonnateur et comptable
se traduit par les éléments suivants :

- l’Ordonnateur est nommé par Décret présidentiel ou suivant les modalités prévues par
l'instrument créant l'Etablissement public;
- le comptable est nommé par le ministre chargé des finances;
- Il n'y a pas de relation hiérarchique entre le directeur et l'agent comptable. Tous deux
sont néanmoins tenus de collaborer pour le bon fonctionnement de l'Etablissement.

ii) La pluralité des modèles comptables appliqués

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Les Etablissements Publics sont assujettis à la tenue de quatre (04) comptabilités, à savoir :

- la comptabilité budgétaire;
- la comptabilité générale;
- la comptabilité matières ;
- la Comptabilité analytique

iii) Le système de reporting


Dans les cinq (05) suivant la clôture la clôture de l'exercice, le Directeur Général et le comptable
présentent au Conseil d'administration les états financiers de l’Etablissements Publics. Ceux-
ci sont constitués:

- du compte administratif (pour la comptabilité budgétaire de l’Ordonnateur);


- du compte de gestion (pour la comptabilité budgétaire du comptable et la comptabilité
générale);
- le rapport de performance (pour le suivi de la performance, dans le cadre des budget-
programmes)
Le compte administratif est produit par le Directeur Général, tandis que le compte de gestion
est produit par le comptable. Les deux documents doivent concorder.

IV-2 : Le contrôle des Etablissements publics

Les Etablissements publics sont soumis à trois (03) types de contrôle :


- contrôle administratif ;
- contrôle juridictionnel ;
- contrôle parlementaire.

i) Le contrôle administratif

Il est exercé en interne par :

- les supérieurs hiérarchiques respectifs, suivant la voie hiérarchique ;


- le contrôleur financier, nommé par le ministre chargé des finances;
- le comptable, nommé par le ministre chargé des finances

En externe par:

- la Division de contrôle du Budget et de la Qualité de la Dépense de la Direction


Générale du Budget ;
- les Services du Contrôle Supérieur de l'État

ii) Le contrôle juridictionnel

Ce contrôle est effectué par la Chambre des comptes de la Cour suprême, en sa qualité de juge
des comptes des comptables publics.

iii) Le contrôle parlementaire

Le Parlement contrôle les Finances publiques par divers mécanismes, à savoir :

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- l’examen des différentes lois de finances (loi de finance de l’exercice, loi de finance
rectificative, loi de règlement);
- examen des projets par la Commission financière du Parlement;
- les commissions d’enquête parlementaire.

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CHAP II : LES MODELES COMPTABLES EN VIGUEUR DANS LES
ETABLISSEMENTS PUBLICS ET LEURS PRINCIPES

La comptabilité publique vise à décrire les opérations chiffrées, à permettre leur contrôle et à
informer les autorités compétentes. Elle est organisée de manière à permettre:

- la connaissance et le contrôle des opérations budgétaires, de trésorerie et de


financement;
- la connaissance de la situation patrimoniale de l'entité;
- calcul du coût final d'un bien, d’un service, d’un projet ou d'un programme ou d'un
projet;
- l’évaluation les résultats annuels des opérations ;
- la consolidation des opérations dans les comptes nationaux;
- permettre toute autre analyse financière ou économique visant à calculer des ratios et à
construire des tableaux de bord.

Ce chapitre présente un aperçu des comptabilités en vigueur dans les établissements publics et
des principes qui les régissent.

I-PANORAMA SUR LES COMPTABILITES EN VIGUEUR DANS LES


ETABLISSEMENTS PUBLICS

La comptabilité publique se déploie à travers quatre (04) types de comptabilités, à savoir :

- la comptabilité générale;
- la comptabilité budgétaire;
- la comptabilité des magasins;
- la comptabilité analytique.

I-1. La comptabilité générale

C’est un système d’information visant à collecter, analyser, enregistrer, synthétiser et conserver


des données économiques, financières et juridiques afin de produire des informations
financières destinées à informer des tiers ou à permettre aux investisseurs ou aux gestionnaires
de prendre des décisions financières. Ces informations sont principalement:

- la situation patrimoniale de l'entité (actif, passif);


- les gains et les pertes enregistrés par l’entité au cours de l’exercice;
- les flux de trésorerie enregistrés au cours de la période.

I-2. La comptabilité budgétaire

C’est un système d’information visant à suivre l’exécution des budgets et des programmes. Il
enregistre toutes les étapes de l'exécution du budget, tant en ce qui concerne l’exécution des
dépenses que des recettes.

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i) Concernant l’exécution des dépenses

Le cycle de l’exécution budgétaire des dépenses comprend quatre (04) étapes, à savoir
l’engagement, la liquidation, l’ordonnancement et le paiement.

- l'engagement : C’est le fait générateur de la dépense. C’est l’acte de l’Ordonnateur


qui donne naissance à une obligation de l’Etat ou de l’Etablissement public qui se
traduira par un décaissement.
- la liquidation : C’est l’acte par lequel l’Ordonnateur évalue le montant de la créance
du prestataire sur l’Etablissement Public.
- l'autorisation de paiement (ordonnancement) : C’est l’ordre donné par l’Ordonnateur
au comptable de régler la créance.
- le paiement : C’est l’acte par lequel le comptable éteint la dette de l’Etablissement
Public.

ii) Concernant les recettes (revenus)


Le cycle budgétaire de mobilisation des recettes comprend l’autorisation, la liquidation,
l’émission et l’encaissement.

- l'autorisation: C’est le fait générateur de la dépense. C’est l’acte qui autorise


l’Ordonnateur à émettre les recettes. Il peut s’agir de la loi des Finances, du Décret de
création de l’Etablissement, d’une résolution du Conseil d’Administration, etc
- la liquidation : C’est l’acte par lequel l’Ordonnateur évalue le montant de la créance à
recouvrer.

- l'émission : C’est l’acte par lequel l’Ordonnateur autorise le comptable à recouvrer la


créance liquidée.
- l’encaissement: C’est l’acte par lequel le comptable perçoit le fruit de la créance de
l’Etablissement.

I-3. La comptabilité-matières

C’est un système d’information consacré à :

- l’enregistrement de l'acquisition de biens meubles (corporels et non tangibles,


consommables ou durables);
- la manipulation (répartition, conservation, surveillance) de ces biens;
- l’aliénation (vente, vol, destruction, perte, etc.) desdits biens.

I-4. La comptabilité analytique


C’est une comptabilité économique visant à analyser et détailler les coûts des activités, des
projets et des programmes. Elle constitue un outil important pour évaluer la performance
économique de l'Etablissement (maîtrise des coûts, évaluation de la rentabilité des activités,
calcul et suivi du seuil de rentabilité, etc.).

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II-LES PRINCIPES COMPTABLES EN VIGUEUR DANS LES ETABLISSEMENTS
PUBLICS

Les différents modèles comptables en vigueur dans les Etablissements publics reposent sur des
principes comptables généralement acceptés en ces matières.

II-1 : Les principes généralement admis en comptabilité générale

Les principes comptables sont des règles généralement acceptées régissant l'analyse et le
traitement des informations financières. Ils découlent de la pratique et sont élaborés par des
associations professionnelles comptables (IASB, FASB).

Depuis le lancement en 2008, des réformes des Finances publiques dans l’espace CEMAC, les
normalisateurs comptables de cette aire ont fait le choix de la convergence des normes de la
comptabilité publique vers celles de la comptabilité privée. Cette convergence s'observe à
différents niveaux:

- plusieurs principes et règles comptables applicables dans le secteur privé sont transposés
à l’identique en comptabilité publique;
- les composantes du système de reporting financier sont les mêmes;
- la structure des plans de comptes est similaire.

L'explication majeure de cette convergence de la comptabilité publique vers la comptabilité


privée est l'introduction de la performance économique dans la gestion des affaires publiques:
les États font en effet face à des besoins croissants, tandis que les ressources diminuent.

Les principes comptables acceptés en comptabilité publique sont :

- le principe de la continuité d’exploitation;

- le principe d’indépendance des exercices;

- le principe de permanence des méthodes comptables ;

- le principe de l’obéissance aux règles d’un plan comptable en vigueur ;

- le principe du coût historique ;

- le principe de non-compensation ;

- le principe de prudence ;

- le principe de bonne information ou de présentation de résultats ;

- le principe de régularité ;

- le principe de sincérité ;

- le principe de la comptabilité en partie double ;

- le principe de constatation des droits et obligations (comptabilité d’engagement)

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1- Le principe de la continuité d’exploitation

Les états financiers de l’Etablissement Public sont élaborés dans l’hypothèse que ce dernier
continuera de fonctionner dans un horizon raisonnablement prévisible. Si des événements
permettent de remettre en cause cette continuité, les états financiers doivent être revus en
conséquence.
2- Le principe d’indépendance des exercices ou des gestions

Bien que la vie comptable de l’Etablissement Public soit continue, elle est découpée en périodes
d’égales durées appelées exercices ou gestions.
3- Le principe de permanence des méthodes comptables

Les méthodes d’évaluation et de présentation utilisées pour l’établissement des états financiers
ne doivent pas changer d’un exercice à un autre. Les écritures comptables sont passées selon
les mêmes méthodes prescrites par la législation et la réglementation en vigueur.
Toutefois, si pour certaines raison le comptable est amené à les changer, il doit en faire mention
motivée dans l’état annexé.
4- Le principe de l’obéissance aux règles d’un plan comptable en vigueur

Le plan comptable adopté et mis en vigueur par l’autorité compétente est d’application
obligatoire.
5- Le principe du coût historique

Ce principe stipule que la valeur initiale des actifs, tel qu’enregistrée en comptabilité, ne change
pas, sauf en cas de réévaluation.
Cette valeur initiale est le coût d’acquisition pour les biens acquis, le coût de production pour
les biens produits par l’Etablissement, la valeur vénale, pour les biens offerts à titre gracieux.
6- Le principe de non-compensation

Ce principe proscrit toute compensation non juridiquement fondée entre éléments d’actifs et de
passif, ainsi qu’entre produits et charges.
7- Le principe de prudence

Ce principe suppose le réalisme dans les processus et l’exécution des recettes et dépenses. Ainsi,
les plus-values potentielles doivent être ignorées, tandisque les moins-values potentielles
doivent être constatées par le biais des provisions.
Un produit ne doit être comptabilisé ou imputé au budget qu’en cas de réalisation effective.
8- Le principe de bonne information ou de présentation de résultats

L’harmonisation comptable exige l’enregistrement des informations financières dans des


supports sûrs, pratiques et efficaces.
Tout au long de l’exercice, les documents d’analyse ci-après doivent être établis :
- le quittancier pour les recettes de disponibilité;

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- la fiche d’imputation comptable ou d’écriture pour les dépenses de disponibilité
et les opérations d’ordre;

- le journal sur toutes les opérations;

- le grand livre pour chaque compte mouvementé dans la journée ;

- la balance mensuelle des comptes pour tous les comptes mouvementés pendant
le mois.

A la clôture de l’exercice, les documents de synthèse ci-après sont établis et diffusés pour
information :
- la balance générale des comptes ;

- l’état d’exécution du budget en recettes et en dépenses par comparaison avec les


prévisions budgétaires ;

- le tableau des soldes caractéristiques de gestion ;

- le compte de résultat ;

- le bilan ;

- le compte budgétaire.

9- Le principe de régularité

L’Ordonnateur et le comptable sont astreints à l’exécution du budget de l’Etablissement Public,


en conformité à la règlementation en vigueur.
10- Le principe de sincérité

Les comptes des Etablissements Publics doivent être réguliers et sincères (image fidèle de la
situation financière, patrimoniale et des opérations de gestion).
La bonne foi est requise dans l’application des règles et procédures susvisées dans la gestion
des finances : à priori, par les conseillers, l’Ordonnateur, le comptable et a posteriori par la
tutelle et la chambre des comptes.
11- Le principe de la comptabilité en partie double

La comptabilité générale est tenue selon le système de la partie double.


Toute opération est décrite par deux inscriptions de même montant et de sens contraire, l’une
au débit d’un compte, l’autre au crédit d’un autre compte. Les faits économiques et juridiques
sont traduits en fin de gestion dans deux tableaux de synthèse : le compte de résultat et le bilan.
12- Le principe de la comptabilité d’engagement

Le fondement de la comptabilité générale est le principe de la constatation des droits et des


obligations avant tout encaissement des recettes et tout règlement des dépenses.
La constatation des produits est l’acte juridique créateur de la créance (Loi, règlement, contrat)
chez l’ordonnateur.

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Constatation des droits :
 Constatation de l’existence d’une créance

 Existence certaine, sans condition (principe de prudence)

 Créance exigible ou sur le pont de l’être

 Assurances d’un reversement au profit de l’entité

II-2. Les principes de la comptabilité budgétaire

Ce sont les règles régissant la gestion du budget et la comptabilité budgétaire. Elles


comprennent :

- le principe de l’annualité budgétaire ;


- le principe de l’antériorité budgétaire ;
- l’unité budgétaire ;
- l’universalité budgétaire ;
- l’équilibre budgétaire ;
- la spécialité des crédits ;
- la non spécialisation des ressources ;
- le système de gestion ;
- le principe de sincérité ;
- le principe du réalisme budgétaire
1-Le principe de l’annualité budgétaire
Le budget est voté pour une période de douze mois allant du 1er janvier au 31 décembre de
l’année. Toutefois, une journée complémentaire est accordée du 1er janvier au 31 janvier de
l’année suivante pour les opérations d’ordre de clôture d’exercice.
2. Le principe de l’antériorité budgétaire
Le budget de la Collectivité doit être voté et approuvé avant le début de l’exercice budgétaire.
La réalisation de toute recette et de toute dépense est soumise à une autorisation préalable.
Par dérogation, des douzièmes provisoires peuvent exceptionnellement être accordés par
l’autorité de tutelle.
3. L’unité budgétaire
A l’exception des autorisations spéciales, toutes les opérations financières sont retracées dans
un document unique détaillant, les recettes selon leur origine et les dépenses par nature
économique et par centre de consommation ou d’activités.
Le budget annexe et le compte hors budget constituent aussi des infléchissements à ce principe.
Les budgets annexes sont établis par les démembrements des Etablissements Publics dotés de
l’autonomie financière et sans personnalité morale qui exercent des activités de production de
biens et services moyennant un prix.
4. L’universalité budgétaire

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 17
Le montant intégral des recettes attendues au cours d’une période et le montant intégral des
dépenses à effectuer doivent être portés au budget. Par voie de conséquence, toute contraction
entre les dépenses et les produits de la CTD demeure formellement proscrite.
Le principe de non affectation des recettes aux dépenses est le corollaire de l’universalité
budgétaire.
Mais, des dérogations peuvent être apportées à ce principe en matière des ressources affectées
selon l’intention du donateur entrainant l’ouverture des comptes hors budget ; ceci sans
toutefois mettre en cause le principe de l’unicité de caisse.
L’ouverture de ces comptes hors budget est subordonnée à la délibération du conseil approuvée
par l’autorité de tutelle.
5. L’équilibre budgétaire
Le budget est voté en équilibre de recettes et de dépenses. Il n’y a aucune exception à ce
principe.
6. La spécialité des crédits
Ce principe exige que la dépense ait une imputation budgétaire correcte. Un crédit voté pour
une nature de dépenses déterminée et faisant l’objet d’une imputation budgétaire précise ne
peut être utilisé que pour les besoins correspondants à cette imputation. Toutefois, au cas où
des incidents survenus dans l’exécution du budget l’y obligeraient, l’Ordonnateur peut procéder
par décision à des virements de crédits d’article à article et de paragraphe à paragraphe.
Les virements de crédits de chapitre à chapitre sont opérés par délibération de l’organe
délibérant dûment approuvée par la tutelle.
Il est interdit de virer les crédits de la section investissement à la section fonctionnement. Le
total annuel des virements de crédits est limité à 5% des crédits votés.
7. La non spécialité des ressources
L’ensemble des ressources de l’Etablissement finance l’ensemble des dépenses. Aucune
ressource spécifique n’est consacrée à une dépense spécifique.
L’exception à ce principe réside dans les comptes d’affectation spéciaux, la destination des dons
faite par les donataires ou encore les emprunts destinés au financement d’activités spécifiques.
8. Le système de gestion
Les opérations sont prises en compte au titre de l’exercice auquel elles se rattachent. Les recettes
sont prises en compte au titre du budget de l’exercice au cours duquel elles sont encaissées par
le Receveur. Les dépenses sont prises en compte au titre du budget de l’exercice au cours duquel
les mandats de paiement y relatifs sont visés par le comptable mandataire. Ces dépenses doivent
être payées sur les crédits dudit exercice quelle que soit la date ou le fait générateur de la créance
à payer.
9. Le principe de sincérité
Le budget présente de façon sincère l’ensemble des ressources et charges de la CTD. Ces
ressources sont issues des informations claires, précises et complètes au regard des données
disponibles au plan national et international au moment de l’élaboration des prévisions.

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 18
10. Le principe du réalisme budgétaire
Les prévisions budgétaires de recettes et de charges doivent être réalistes. Ces prévisions ne
doivent pas être surévaluées ou sous évaluées.

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 19
CHAP III : LA COMPTABILISATION DES OPERATIONS DANS LES
ETABLISSEMENTS PUBLICS

L’exécution du budget dans les établissements publics se traduit par l’engagement des dépenses
et la mobilisation des recettes. L’une (I) et l’autre (II) de cette série d’opérations doivent être
traitées en comptabilité générale par le comptable.

Ce traitement s’effectue en application du Décret N° 2008/0446/PM du 13 Mars 2008 portant


adoption de la nomenclature Budgétaire et Comptable harmonisée des Etablissements Publics
Administratifs et Décret N°2008/0447/PM du 13 mars 2008 portant approbation du Plan
comptable sectoriel des Etablissements Publics.

I-LA COMPTABILISATION DES RECETTES

Les recettes budgétaires résultent d’autorisations expresses contenues dans le budget voté par
l’organe délibérant de l’Etablissement Public Administratif.

Dans la pratique, les opérations de recettes s’effectuent au niveau du service de la dépense et


du recouvrement où une fiche de recette est délivrée à la partie versante. Cette fiche comprend
les mentions suivantes ; nature de la recette, partie versante, date, imputation budgétaire,
montant de la recette organisme bénéficiaire etc.

La fiche de recette préalablement signée du chef de bureau du recouvrement accompagnée de


l’ordre de recette est acheminée au service de la comptabilité et de la caisse. Les recettes sont
recouvrées, soit sur la base des titres de recettes émis au préalable par les services liquidateurs
de l’Ordonnateur ou de l’Etat, soit par la constatation de crédits d’office sur les comptes de
disponibilités. La régularisation se fait ensuite par l’émission d’un titre. Ces recettes sont
recouvrées soit au comptant par versement en espèces ou par chèque visé pour provision, soit
par versement différé après prise en charge préalable par l’Agent Comptable.

Les opérations de recettes sont suivies dans des registres auxiliaires afin de permettre
l’établissement des certificats de recettes. 1l existe deux grandes catégories de recettes
budgétaires :

- les recettes de fonctionnement ;


- les recettes d’investissement.

I-1- Les recettes ou produits de fonctionnement

Les recettes sont recouvrées soit après émission d’un titre soit par versement spontané.

I-1-1 Les recettes en droits constatées

Les recettes en droits constatés sont des recettes ayant fait l’objet d’une émission préalable.
Celles-ci font alors l’objet d’une prise en charge préalable en écriture de droits constatés.
L’utilisation de cette procédure permet en effet de mieux suivre les restes à recouvrer.

A titre d’exemple, on peut citer l’émission périodique de factures d’hôpital ou de droits


universitaires.
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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 20
 Emission des titres à recouvrer

L ’Agent Comptable prend en charge les titres émis et passe l’écriture suivante au Journal et au
registre auxiliaire.

Débit : 410 X X X Débiteurs ord in a ire s

Crédit : 380 X X X Droits constatés

 Recouvrement des titres

Les recettes peuvent être encaissées par chèque, par virement ou en numéraire.

 Le versement en numéraire est fait à la caisse de l’Agent Comptable qui passe récriture
suivante au quittancier de recettes.

Débit Cl 570 XXX. Comptes financiers (Caisse,)


Crédit Cl 410 XXX Débiteurs ordinaires

 En cas de règlement par chèque, les écritures sont passées de la manière suivante

- A la réception du chèque

Débit 5 5 0 0 chèques à encaissement


Crédit cl 4 1 0 X X X /7/I au compte de recette

- A l’encaissement effectif du chèque

Au vu du relevé bancaire, les écritures suivantes sont passées au quittancier de recettes.

Débit 56 <
Crédit 5500 X disponibilités banque/CCP chèques à l’encaissement X journal

• Rejet de chèque

En cas de rejet du chèque l’Agent Comptable passe les écritures suivantes* de Constatation du
rejet

Débit 5501 Crédit


5500 chèques rejetés chèques à l’encaissement

1-2 Les versements spontanés

Les versements spontanés sont des recettes n’ayant préalablement pas fait l’objet de l’émission
d’un titre par l’Ordonnateur.

A titre d’exemple, on peut citer le versement de subventions, les crédits d’office (Produits
financiers) sur les comptes de disponibilités.

Le versement a lieu à la caisse de l’Agent Comptable qui passe l’écriture ci-dessous :

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 21
Débit : comptes financiers (Caisse, banque, CCP, Trésor ) (5…)
Crédit : c o m p t e s d e p r o d u i t s d e f o n c t i o n n e m e n t (7….)

L’ordonnateur émet un litre de régularisation

2 - Les opérations de recettes d’investissement

Les recettes d’investissement sont en grande majorité des recettes n’ayant .pas préalablement
fait l’objet de rémission d’un titre par l’ordonnateur/ en raison -de l’ignorance par ce dernier
soit de la date de virement des fonds, soit du montant exact versé.

A titre d’exemple, on peut citer le versement de subventions d’équipement, d’emprunts,

Le; recouvrement d’une recette d’investissement donne lieu à l’écriture ci-dessous :

Débit : Comptes financiers (Caisse, CCP, banque, Trésor)


Crédit : Recette d’investissement (1xxx, )

L’ordonnateur émet un titre de perception en régularisation

II-LA COMPTABILISATION DES DEPENSES

L’exécution du budget et des opérations financières incombe d’une part aux ordonnateurs qui
engagent, liquident et ordonnancent les dépenses et d’autre part aux Agents comptables qui sont
chargés d’en effectuer la prise en charge et le paiement après les contrôles usuels.

Mais, avant le règlement, les titres sont transmis au service de la dépense et du recouvrement
pour vérifier que le bénéficiaire n’est pas redevable d’une créance dûment signifiée à l’Agent
Comptable. Par la suite, les titres revêtus de la mention VU BON A PAYER sont acheminés au
service de la comptabilité pour prise en charge et paiement.

Le règlement peut s’effectuer soit en numéraire soit par virement. Cette opération est transcrite
sur la fiche d’imputation comptable permettant de servir le journal et le grand livre. Il existe
deux grandes catégories de dépenses :
- les dépenses de fonctionnement ;
- les dépenses d’investissement.

II-1. Les dépenses de fonctionnement

II-1-1. Dépenses de personnel

• Prise en charge de la rémunération brute

La rémunération est inscrite au débit du compte de charge (6 2 ...) pour sa .valeur bruite, c’est
à dire pour le montant résultant de la liquidation et avant toutes déductions de sommés mises
à la charge du salarié de l’Etablissement lui-même.

Débit : 62. 40/42 x x C h a r g e s d e p e r s o n n e l

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 22
Crédit : 40/42 P e r s o n n e l - a v a n c e s e t a c o m p t e s d i v e r s n e t à p a y e r s u r
salaires•

 Versement d’une avance à un employé de l’Etablissement

Le versement d’une avance sur rémunération est une pure opération comptable Ayant un
caractère forfaitaire ou estimatif, n’impliquant pas la réalité du service fait, c’est une opération
de trésorerie.

Les cotisations patronales à la charge de l’Etablissement Public sont reversées .aux


organismes bénéficiaires au même titre que les cotisations sociales et fiscales.

Débit 6 2 ... Charges de personnel


C r é d i t 4 3 1 ... É ta t – contributions à la charge de l’employeur.

Les prélèvements effectués sont ensuite reversés de la même façon qu’en, matière de.
Cotisations salariales.

Débit 4 3 1 . . . E t a t — c o n t r i b u t i o n s à la c h a r g e d e l’ e m p l o y e u r
C ré dit 5 6 /5 7 D disponibilités caisse et banque

II-1-2 Les autres dépenses de fonctionnement

Les opérations concernant les autres dépenses de fonctionnement s’effectuent selon les
écritures comptables suivantes.

 Prise en charge de la dépense

La dépense est priser en charge au compté .de là elasse’6 concerné pour son montant brut, c’est
à dire le montant intégrant le net à payer mais-également les retenues à la source au profit de
l’Etat (TVA, AIR).

Débit C l 6 _ Charges de fonctionnement

Crédit 43. E ta t – Impôts et taxes Règlement au créancier Le montant net de la dépense


est ensuite réglé au créancier par caisse ou par virement :
Crédit : 40 56/57 x x

 Paiement de la dépense

Débit 40 . . . Créancier ordinaire


Cré dit (5 6 Disponibilités b a n q u e , T r é s o r , C C P C ré d it, 5 7 .Caisse)

Si le paiement à la caisse de l’Agent Comptable ne pose pas de problème, il en va tout


autrement des règlements par virement qui peuvent faire l’objet d’un incident notamment en
cas de rejet.

Dans cette hypothèse, l’Agent Comptable passe les écritures suivantes de réception du rejet
au journal:

- Débit 56 compte de disponibilités banque


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-Crédit 4040 Créancier ordinaire

Les retenues à la source (compte 4 3 ...) sont ensuite reversées de la même façon qu’en matière
de cotisation sociales, suivant le schéma ci-après.

Débit:43--- Etat, impôts et taxes


Crédit 56... Disponibilités banque, Trésor, CCP Crédit 57... Caisse

2- Les dépenses d’investissement

2-1 Prise en charge

La dépense est prise en charge au compte de la classe 2 concerné pour son montant brut, c’est
à dire le montant intégrant le net à payer mais également les retenues à la source au .profit de
l’Etat (TVA, AIR)

Débit C l 2 dépenses d’investissement


Crédit 43 impôts et taxes
Crédit 40 créanciers ordinaires

Le montant net de la dépense est ensuite réglé au créancier :

Débit 40. Créanciers ordinaires


Crédit 56 Crédit 57 X X 1 » Disponibilités banque*, Trésor, CCP Caisse

Les prélèvements effectués (compte 4 3 ...) sont ensuite versés au Trésor selon récriture suivante

Débit 43... Etat, impôts et taxes


Crédit 56... Disponibilités banque, Trésor, CCP Crédit 57 ... Caisse

3- Le remboursement de la dette

Le remboursement de la dette contractée par l’Etablissement public va donner lieu à l’opération


suivante :

Le capital sera remboursé par le débit des comptes 15,16 17 ou 18: les soldes créditeurs de ces
comptes représenteront donc le montant du capital restant dû. Les intérêts sont des frais
financiers à imputer au débit du compte 64 au moment du remboursement.

Pour le principal et les intérêts, n suppose ici que la couverture budgétaire est faite.

 Prise en charge du remboursement

Débit 16 ... Débit 17 ... Emprunts à long et moyen terme Autres dettes à long et moyen terme
Dettes résultant d’engagements à long et moyen terme
Débit 64 ... Charges financiers
Crédit 40.. Créanciers ordinaires

Au cas où le principal et les intérêts sont payés avant la couverture budgétaire sur la trésorerie.
Les opérations sur les intérêts de la dette sont constatées en deux temps :

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 24
Avant la couverture budgétaire dans le livre journal des dépenses –

Débit 481 Opérations à régulariser dépense


Crédit 56 Disponibilités banque

DEUXIEME PARTIE :
LA COMPTABILITE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES

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CHAP IV : LE STATUT DES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES

Aux termes de l'article 1 (2) de la loi n ° 96-06 du 18 janvier 1996 modifiant la Constitution du
2 juin 1972, la République du Cameroun est un État unitaire décentralisé.

L'article 55 (1) de la même loi dispose que les collectivités territoriales comprennent les régions
et les conseils, qui sont des personnes morales de droit public. Ils ont une autonomie
administrative et financière dans la gestion des intérêts régionaux et locaux. Ils sont également
librement administrés par des conseils élus.

Les fonds et avoirs mis à la disposition des autorités locales sont des fonds publics. Ils sont
donc soumis à différentes règles de responsabilité.

Les autorités locales devraient donc tenir des comptes conformément à des règles spécifiques.
Différents instruments constituent le cadre législatif et réglementaire de la comptabilité dans
les collectivités décentralisées: on peut citer, entre autres:

- la loi constitution du 18 janvier 1996;


- la loi n°2019/24 du 24 décembre 2019 portant Code Général des Collectivités
Territoriales Décentralisées ;
- le Décret n°2020/375 du 07 juillet 2020 portant Règlement Général de la Comptabilité
Publique;
- le Décret N ° 2010/1734 / PM du 1er juin 2010 fixant le plan comptable des collectivités
décentralisées.
La bonne compréhension de ce cadre repose sur une maîtrise du statut des Collectivités
Territoriales Décentralisées, qui sont des collectivités locales, tel que créé par la constitution de
la République. A cet effet, ce chapitre s’articule au point suivant :

- la nature des Collectivités Territoriales Décentralisées et leur typologie;


- le transfert des compétences aux Régions et aux Communes dans le cadre de la
Décentralisation ;
- les organes de gestion des Collectivités Territoriales Décentralisées ;
- le Patrimoine des Collectivités Territoriales.

I- LA NATURE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES ET


LEUR TYPOLOGIE

I-1.La nature des Collectivités Décentralisées

Les Régions et les Communes sont des personnes morales de droit public. Elles sont dotées
d'une autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux. A
ce titre, elles s’administrent librement par des organes élus dans les conditions fixées par la loi.

I-2. La typologie des Collectivités Territoriales Décentralisées

Les Collectivités Territoriales Décentralisées sont :


- les Régions ;
- et les Communes.

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 26
D’autres Collectivités Territoriales peuvent être créées par la loi.

i) Les différentes Régions


Le Cameroun compte dix (10) régions. Celles-ci, qui sont d'anciennes provinces sont classées
par ordre alphabétique comme suit:

- Adamaoua;
- Centre;
- Est;
- Extrême-Nord;
- Littoral;
- Nord;
- Nord-Ouest;
- Sud;
- Sud-ouest;
- Ouest

ii) Les Communes


La Commune est la Collectivité Territoriale de base avec pour variantes la Communauté
Urbaine (au moins 2 communes), les Communes d’arrondissement et les communes.
A date, la carte administrative du Cameroun présente les caractéristiques suivantes :
- 315 communes,
- 45 communes d’arrondissements ;
- 14 communautés urbaines,
L’ensemble fait un total de 374 Communes.
 Les Communauté Urbaines sont des personnes morales de droit public et dotée d'une
personnalité juridique et d'une autonomie financière. Une Communauté Urbaine
comprend au moins 2 (deux) Communes d’Arrondissements.
 les Communes qui forment une Communauté Urbaine sont des Communes
d’Arrondissement .
 les collectivités Territoriales existant dans les localités où il n’y a pas de Communauté
Urbaine sont des Communes Municipales.

II-LE TRANSFERT DE COMPETENCES AUX CTD DANS LE CADRE DE LA


DECENTRALISATION

L'Etat délègue aux Collectivités Territoriales, dans les conditions fixées par la loi, les pouvoirs
nécessaires à leur développement économique, social, éducatif, culturel et sportif.

Les compétences dévolues aux Collectivités Territoriales par l'État sont exclusives. Elles
s’exercent dans les conditions et selon les modalités prévues par la loi.

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 27
Les autorités régionales et locales exercent leurs compétences dans les limites des intérêts de la
défense nationale.

Le transfert de compétences prévue par la loi n'interdit pas aux autorités de l'Etat de prendre à
l'égard des Collectivités territoriales, des groupements de Collectivités ou leurs établissements
et entreprises publics, les mesures nécessaires en matière de sécurité civile, civile ou défense
militaire, conformément aux lois et règlements en vigueur.

Le transfert de compétence entraîne automatiquement la remise aux Autorités locales de tous


les biens meubles et immeubles utilisés à la date du transfert.

Les fonctionnaires et agents de l'Etat ainsi mis à la disposition des Collectivités Territoriales
continueront à être régis par les règles et règlements généraux de la fonction publique ou le
code du travail, selon le cas.

Les fonctionnaires ou employés des services publics déconcentrés prêtant directement et


personnellement assistance à une Autorité régionale ou locale dans le cadre d'une opération ne
peuvent en aucune manière être impliqués dans les actions de contrôle y afférentes.

III-LES ORGANES DE GESTION DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

L’on distingue les organes de gestion des Régions de ceux des Communes.

III-1. Les Organes de gestion des Régions

Selon l'article 57 de la Constitution, les organes de gestion de la Région sont le Conseil Régional
et le Président du Conseil Régional. Ces organes fonctionnent dans le cadre des compétences
transférées à la Région par l'Etat.

Le Conseil régional est l'organe délibérant de la région. Les conseillers Régionaux qui sont
élus pour un mandat de 5 (cinq) ans comprennent:

- les Délégués départementaux, élus au suffrage universel indirect;


- les Représentants des Autorités traditionnelles élus par leurs pairs.

Le Conseil régional reflète les différentes composantes sociologiques de la Région. Le mode


d'élection, le nombre, la proportion par catégorie, les règles d'inéligibilité, les incompatibilités
et les émoluments des conseillers régionaux sont fixés par la loi.

Le conseil régional est dirigé par un autochtone de la Région élu parmi ses membres pour la
durée du mandat du Conseil.

Le président du Conseil Régional est l'organe exécutif de la région. En cette qualité, il est
l'interlocuteur du représentant de l'Etat.

Sous l'autorité du Gouvernement, le Représentant de l’Etat supervise et coordonne les services


civils de l'Etat dans la Région. Il exerce la tutelle de l'Etat sur la Région.

Le Conseil régional peut être suspendu par le Président de la République lorsqu’il :


- exerce des activités contraires à la constitution;

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 28
- porte atteinte à la sécurité de l’État ou à l’ordre public;
- met en danger l'intégrité territoriale de l'État.

Les autres cas de suspension sont fixés par la loi.

III-2. Les organes de gestion des Communes

Les organes de la Communes sont:

- le Conseil ;
- l'Exécutif

i) Le Conseil

Le conseil comprend des conseillers élus conformément aux modalités et conditions fixées par
la loi. Le nombre de conseillers est fixé comme suit, en fonction de la population de la
Commune:

- moins de 50 000 (cinquante mille) habitants: 25 (vingt-cinq conseillers);


- de 50 000 (cinquante mille) à 100 000 (cent mille) habitants: 31 (trente et un)
conseillers;
- de 100.001 (cent mille et un) à 200.000 (deux cent mille0 habitants: 35: (trente-cinq)
conseillers;
- de 200.001 (deux cent mille et un) à 300.000 (trois cent mille) habitants: 41 9quarante
et un) conseillers;
- plus de 300.000 (trois cent mille) habitants: 61 (soixante et un) conseillers

Le conseil est : l’organe délibérant de la Commune. A ce titre, il :

- règle les affaires de la Commune par délibération;


- statue sur les matières relevant du Code Général des Collectivités Territoriales
Décentralisées.

Le conseil se réunit en session ordinaire une fois par période trimestrielle n'excédant pas 7 (sept)
jours. Il tient ses réunions dans la salle du conseil ou dans un lieu situé dans la Commune ou
ses environs. Il est présidé par le Maire ou, en cas d'indisponibilité de celui-ci, par un adjoint
au Maire par ordre de préséance.

Le Maire et ses adjoints forment l'Exécutif de la Commune. Ils doivent résider sur le territoire
de la Commune.

En fonction du nombre de Conseillers, le nombre de Maires adjoints est déterminé comme suit:

- Conseil composé de vingt-cinq (25) à trente et un (31) conseillers: 2 (deux) maires


adjoints;
- Conseil composé de trente-cinq (35) à quarante et un (41) conseillers: 4 (quatre) adjoints
au maire;
- Conseil avec soixante et un (61) conseillers: 6 (six) maires adjoints.

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 29
IV-LE PATRIMOINE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES
En tant que personnes morales, les Régions et les Communes peuvent bénéficier d’une
dévolution du patrimoine de l’Etat dans leurs ressorts territoriaux.

IV.1. Le patrimoine des Régions


L'Etat peut transférer aux régions tout ou partie de son patrimoine mobilier ou immobilier ou
conclure des accords avec celles-ci la base de ces propriétés.

Le transfert par l'Etat des biens meubles et immeubles susvisés peut être effectué, soit à la
demande des régions, soit à l'initiative de l'Etat pour leur permettre d'accomplir leur mission,
de servir ou de mettre à disposition des équipements publics.

L’État peut soit permettre la pleine propriété des Régions sur tout ou partie de ses biens, soit
simplement octroyer à ces régions des droits d’usage sur ces biens.

IV.2. Le Patrimoine des Communes

L'Etat peut transférer aux communes tout ou partie de ses biens mobiliers ou immobiliers, ou
conclure des accords avec elles sur l’utilisation de ces biens. Le transfert par l'Etat des biens
meubles et immeubles sus visés peut être effectué soit à l'initiative des Communes ou de l'Etat.

L'État peut également, soit faciliter l’acquisition par les Communes de tout ou partie de son
patrimoine privé, soit simplement accorder à ces autorités locales des droits d'usage sur ses
propriétés.

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de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 30
CHAP V : LA COMPTABILISATION DES OPERATIONS DANS LES COLLECTIVITES
TERRITORIALES DECENTRALISEES

La comptabilité des Collectivités Territoriales Décentralisées est régie par les Décret
n°2010/1734/PM du 01er juin 2010 fixant le plan comptable sectoriel des CTD et
n°2010/1735/PM du 01er juin 2010 fixant la nomenclature budgétaire des CTD.
Elle repose sur une organisation qui mérite d’être présentée (I) avant d’explorer les schémas
d’enregistrement des principales opérations (II).

I-L’ORGANISATION COMPTABLE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES


DECENTRALISEES
Cette organisation est caractérisée par les acteurs impliqués dans l’exécution du budget des
CTD (1) et le système comptable mobilisé (2).

I-1 : Les acteurs de l’exécution du budget dans les CTD : L’Ordonnateur et le Receveur
L’Ordonnateur et le Receveur sont les principaux acteurs de l’exécution du budget dans une
CTD.
I-1-1 : L’Ordonnateur
L’Ordonnateur est toute personne habilitée, par un acte de l’autorité compétente, à poser des
actes pouvant se traduire par des obligations de l’Etat, d’une Collectivité Territoriale ou d’un
Etablissement Publique à l’égard d’un tiers.
Dans une Commune, l’Ordonnateur principal du Budget est le Maire. Dans une Communauté
Urbaine, c’est le Maire de la Ville. Dans une Région, c’est le Président du Conseil Régional.
Le décret portant Règlement général de la comptabilité publique distingue en matière de
recettes les ordonnateurs principaux, les ordonnateurs délégués et en matière de dépense, les
ordonnateurs principaux, les ordonnateurs secondaires et les ordonnateurs délégués.
Les ordonnateurs élaborent les budgets en prescrivant l’exécution, les exécutent et tiennent la
comptabilité budgétaire, la comptabilité analytique et la comptabilité matières.
Les chefs des exécutifs des CTD sont des ordonnateurs principaux de recettes et des
ordonnateurs principaux de dépenses. Ils produisent le compte administratif et le compte de
gestion patrimoniale.
I-1-2 : Le Receveur
Les comptables sont des personnes préposées à la tenue des comptes, gèrent les deniers et
valeurs, tiennent la comptabilité générale et la comptabilité budgétaire.
Le Règlement Général de la comptabilité publique distingue entre les comptables en deniers et
valeurs, les comptables d’ordre d’une part et les comptables principaux et / ou centralisateurs
des comptables secondaires d’autre part.
Dans les CTD, les comptables sont appelés Receveurs. Ils sont en même temps comptables en
deniers et valeurs et comptables principaux. Ils produisent le compte de gestion en deniers et
en valeurs.

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I-2. Le système comptable des CTD

Il est matérialisé par les supports comptables (i) et les procédures appliquées (ii).
i) Les supports comptables
Le système comptable utilisé dans les CTD est le système classique. Les schémas figurant sur
les pages ci-après résument les supports comptables utilisés dans la comptabilité des CTD,
suivant qu’elle est informatisée ou tenue manuellement.

Cours de comptabilité publique pour classe de Master comptabilité fiscalité FSEG/Université


de Dschang -Par M. ENGALA Casimir p. 32
A.ORGANISATION MATERIELLE DE LA COMPTABILITE GENERALE SYSTEME INFORMATISE

PIECES COMPTABLES JUSTIFICATIVES

Fiches d’écriture Fiches d’écriture des Fiche d’écriture des Fiches d’écriture Fiches d’écriture
des opérations du opérations du compte opérations du compte des opérations du des opérations
compte « caisse », « DEPOT A VUE « DEPOT A VUE compte « C.C.P », diverses ou
Duplicata de TRESOR », BANQUE ». Duplicata de d’ordre ‘’O.D’’
quittance Caisse Duplicata de quittance Duplicata de quittance quittance CCP
Trésor Banque

SAISIE DES OPERATIONS SUR FICHES A L’ECRAN

EDITION AUTOMATIQUE DES SUPPORTS

GRAND LIVRE JOURNAL GENERAL

BILAN,
DECLARATION BALANCE TABLEAU DES COMPTE DE SITUATION ETATS
STATISTIQUE GENERALE COMPTE SOLDES PATRIMONIALE D’EXECUTION
RESULTAT
ET FISCALE DES BUDGETAIRE CARACTERISTIQUES OU DES DU BUDGET
(D.S.F) COMPTES DE GESTION OPERATIONS
FINANCIERES

33
B.ORGANISATION MATERIELLE DE LA COMPTABILITE GENERALE SYSTEME MANUEL

PIECES COMPTABLES JUSTIFICATIVES

Fiches d’écriture Fiches d’écriture des Fiche d’écriture des Fiches d’écriture Fiches d’écriture
des opérations du opérations du compte opérations du compte des opérations du des opérations
compte « caisse », « DEPOT A VUE « DEPOT A VUE compte « C.C.P », diverses ou
Duplicata de TRESOR », BANQUE ». Duplicata de d’ordre ‘’O.D’’
quittance Caisse Duplicata de quittance Duplicata de quittance quittance CCP
Trésor Banque

TRANSCRIPTION MANUELLE DES FICHES ET DUPLICATA DE


QUITTANCE DE VERSEMENT AU JOURNAL ET AU GRAND LIVRE
JOURNAL GENERAL
GRAND LIVRE
EDITION MANUELLE A PARTIR DU GRAND LIVRE DES DOCUMENTS CI-DESSOUS

DECLARATION BALANCE COMPTE TABLEAU DES COMPTE DE BILAN, SITUATION ETATS


STATISTIQUE GENERALE BUDGETAIRE SOLDES RESULTAT PATRIMONIALE OU D’EXECUTION
ET FISCALE DES CARACTERISTIQUES DES OPERATIONS DU BUDGET
(D.S.F) COMPTES DE GESTION FINANCIERES

34
ii) La procédure comptable
Le Receveur tient sa comptabilité selon les prescriptions du plan comptable sectoriel des CTD
et du plan comptable général de l’Etat CEMAC. Il analyse les pièces comptables justificatives
de recettes et de dépenses avant d’enregistrer les informations selon la comptabilité à partie
double sur les fiches d’écriture ou d’imputation comptable, en ce qui concerne les dépenses de
disponibilité et les opérations d’ordre. Les pièces justificatives de recettes peuvent être un ordre
de recette, un bulletin d’émission, un ordre ou un bordereau de versement, une quittance de
versement, un avis de crédit…
Celles de dépenses sont : un mandat appuyé d’une décision, d’une facture, d’une lettre-
commande, d’un bordereau de livraison, d’un état de liquidation des droits, un bon de caisse,
un avis de débit, un ordre de virement bancaire, un chèque de paiement, un bon de virement,
une quittance de remboursement, un mandat de trésorerie…
Les titres de constatation issus des quittanciers tiennent lieu de fiches d’écriture en matière de
recettes des disponibilités.
A la fin de chaque journée, le Receveur effectue les opérations de classement et de numérotation
des fiches d’écriture, des duplicata de quittance et des pièces comptables justificatives.
Classement
A la fin de chaque journée comptable, les pièces justificatives des recettes recouvrées et des
dépenses payées dûment oblitérées, appuyées des duplicata des quittances et des fiches
d’écriture dûment arrêtées et approuvées par les responsables habilités sont classées par
séquence des modes de règlement (Recettes et Dépenses-Caisse, Banque-CCP, Recettes et
Dépenses des Opérations d’Ordre).
Numérotation
Ensuite, les duplicata des quittances et les fiches d’écritures ainsi classés, sont numérotés d’une
façon continue et sans interruption de la caisse jusqu’aux opérations d’ordre avec report
simultané des numéros attribués sur les pièces justificatives des recettes et des dépenses
correspondantes.
A l’issue de cette numérotation, les duplicata des quittances de versement et les fiches d’écriture
sont enregistrés respectivement au journal et au grand-livre dans l’ordre croissant de leurs
numéros.
Il est à préciser que le premier numéro d’ordre à attribuer au classement des duplicata des
quittances et des fiches d’écritures à la fin de la journée comptable suivante est égal au dernier
numéro précédent +1.
A titre d’exemple, si le dernier numéro d’ordre de la première journée comptable est 200, le
premier numéro d’ordre de la deuxième journée comptable sera 201, ainsi de suite jusqu’à la
fin de l’exercice budgétaire et comptable.
Les avantages de cette méthode de numérotation continue
 A la fin de chaque journée comptable, le nombre d’écritures passées dans le poste
comptable est connu, voire à la fin de chaque mois et en fin d’année.

35
 Le même numéro d’écriture se retrouve au niveau de chaque compte mis en mouvement
au grand-livre, ce qui facilite le rapprochement de chaque compte de la fiche d’écriture
y relative.

 Le contrôle des audits internes et externes au cours et en fin d’exercice par le


rapprochement des écritures du grand-livre des pièces justificatives se trouve aisé.

 Le déclassement des pièces justificatives et leur reclassement dans l’ordre croissant des
comptes de la balance des comptes, du grand-livre pour la confection du compte de
gestion sur pièces se fait sans hiatus.

Au jour le jour, le journal classique est servi au moyen des fiches d’écritures et des duplicata
des quittances pour toutes les opérations budgétaires, de trésorerie, hors budget et des comptes
spéciaux.
Les reports sont effectués par ordre croissant des numéros de comptes avec références de
journal dans le grand-livre à feuillets mobiles.
La balance des comptes est établie à la fin du mois pour le contrôle de la conformité de
l’enregistrement des opérations avec le principe de la partie double. Ici, les comptes sont classés
de haut en bas dans l’ordre croissant de la nomenclature comptable. Les flux en débit doivent
être égaux aux flux en crédit pour la balance d’entrée, les mouvements de la période, les
mouvements cumulés et les soldes en fin de période.
En fin de gestion, les tableaux de synthèse ci-après sont établis :
 le tableau des soldes caractéristiques de gestion (résultat brut de fonctionnement,
résultat net de fonctionnement, résultat sur cession d’éléments d’actifs immobilisés,
résultat net de la période à affecter) ;

 le tableau de passage aux soldes des comptes patrimoniaux (tableau de financement


reportant les soldes des opérations des comptes patrimoniaux) ;

 le bilan (éléments actifs et éléments passifs du patrimoine).

L’informatisation de la comptabilité du Receveur permet la production automatique de tous ces


documents à partir des seules fiches d’écriture et des titres de constatation.
La déclaration statistique doit aussi être confectionnée pour permettre d’évaluer l’impact de la
fiscalité et de la parafiscalité sur les budgets des Collectivités Territoriales Décentralisées et
d’envisager les mesures tendant à l’amélioration de leurs ressources.

II-L’ENREGISTREMENT DES OPERATIONS


Les événements comptables concernent :
- les opérations relatives à l’exécution du budget ;
- les opérations financières ;
- et les écritures d’inventaire.

36
A. OPERATIONS BUDGETAIRES

2. Opérations de fonctionnement 1. Opérations d’investissement


RBF (7) DBF (6)
RBI (1,2) DBI (1,2)
D C D C
D C D C

SC ou nul SD ou nul
SC SD
Cpte8
Passif bilan BE ex Actif bilan
D C
Suivant crédit BE ex suivant débit

A. COMPTE DES STOCKS B. OPERATIONS SPECIFIQUES


31 36 38
D 38
DCD

SD ou nul

SSC ou nul
360 xxx 380xxx
361 xxx 381xxx

B. COMPTES DE TIERS ET DE REGULARISATION


1. Dettes à CT ou créanciers ordinaires 2. Débiteurs ordinaires, créances à CT de la
40 CTD
D C
41

D C

SC ou nul
3. Personnels liés par le code du401,
400, travail
402, 403, Etat, impôts et taxes 5. Autres organismes résidents
4. 404

42 43 44
D C D C D C

SC ou nul SC ou nul SC ou nul

6. Déposants 7.Transfert
Dettessolde
et créances échues 8. Créditeurs divers
au compte de
45 détermination
a)Dettes échues b)Créances échues 470
D C des460
résultats 465 D C
D C D C
SC ou nul SC ou nul 37
SC ou nul SD ou nul
9. Débiteurs divers 10. Recettes à régulariser 11. Dépenses à régulariser

475 480 481


D C D C D C

SC ou nul SD ou nul

C. COMPTES FINANCIERS

1. Emprunts à CT 2. Avances et prêts à CT

51
50 D C
D C

SD ou nul
SC ou nul 3. Opérations réciproques de recettes et de dépenses
a) De recettes b) De dépenses
52 52
D C D C

SC ou nul SD ou nul

38
4. Chèques à encaisser 5. Chèques impayés 6. Dépôt à vue, banque 7. Disponibilité caisse
CCP, Trésor
551 552 57
D C D C 56 D C
D C
SC ou nul SD ou nul SD ou nul
SD ou nul
8. Mouvements de fonds internes F. COMPTES DE G. COMPTES HORS
DETERMINATION DE BUDGET
58 RESULTAT
D C 902
82,83,87 D C
Dégagement Approvisionnement D C

Solde nul
SC nul
SC ou nul

SECTION 3 : TRAITEMENT DES OPERATIONS (MECANISMES COMPTABLES)


Pour comprendre les mécanismes comptables, il y’a lieu de maitriser les définitions et les
opérations ci-après :
1. Comptabilité = Technique d’observation, d’analyse, d’enregistrement, de
classement, de traitement synthèse des informations financières et de présentation
des états financiers reflétant :
Image fidèle du patrimoine Pour renseigner, informer,
Situation financière faciliter les contrôles
Résultat
 Voir les flux financiers issus des transactions avec les tiers

Origine flux Destination


Ressources Emploi

Observation des faits juridiques et économiques ou opérations (d’encaissement de recette,


paiement de dépense) à travers les pièces comptables.

2. Comptabilité = Art de tenir les comptes


 Plus petite unité d’enregistrement des flux
 Tableaux des sommes en plus ou en moins
 Comptes en T
 Analyse des opérations
 DEAUU (Destination, Entrée, Arrivée, Usage, Utilisation Emplois (Débit))
 DSPOM (Départ, Sortie, Provenance, Origine, Moyen Ressources (Crédit))
 Débiter un compte
 Créditer un compte
 Tirer le solde d’un compte
o Solde débiteur Emploi net
39
o Solde créditeur Ressource nette
o Solde nul total débit – total crédit = 0
 Arrêter = balancer = fermer = solder un compte
 Comptabilité à partie double (article 88 alinéa 3 LPRF des CTD)
o Angle classique
o Angle moderne

Expliquer les mécanismes comptables revient à analyser l’information financière et à


déterminer :
 la nature des opérations
 les pièces justificatives
 les comptes à débiter
 les comptes à créditer
 les supports comptables de 1ère écriture
 Quittancier de recettes : support comptable de 1ère écriture d’enregistrement des recettes
de disponibilité.
Nature du quittancier déterminée par la séquence de mode de règlement
Caisse (QC), Trésor (QT), Banque (QB), CCP (QCCP)
 Fiche d’imputation comptable de dépenses: ou fiche d’écriture : support comptable
d’enregistrement de 1ère écriture de dépense de disponibilité
FIC/DC, FIC/DT, FIC/DB, FIC/DCCP
 Fiche d’imputation comptable OD : Pour les opérations qui ne font pas intervenir les
comptes de disponibilité
 Pièces justificatives :
Recettes : OR, avis de crédit, bordereau de versement
Dépenses : - Mandat de paiement (1, 2, 6), bon de caisse (400 100), bon de virement (401,
402, 403)
- Mandat de trésorerie (360100, 481100) pour dépenses à régulariser ou autres
dépenses sans ordonnancement préalable
- Quittance de remboursement (470)
- Ordre de paiement spécial (compte HB 902), mandat de paiement spécial
(381), ordonnance de paiement spécial
- Réquisition (Compte DB, BC, BV)
MFI : Etat ou avis de mouvement de fonds internes (580).
A. OPERATIONS DE RECETTES BUDGETAIRES
1. Recettes recouvrées sur ordre de recettes
 Recettes recouvrées directement par le Receveur
Taxes communales indirectes (713) Produits d’exploitation du domaine (720) autres produits
et profits divers (77)

Constatation des droits Recouvrement Extinction des droits


380xxx cpte classe 7
D C D 40 C
3
410 xxx 380 xxx 56,57 xxxx 410 xxx
D C D C D C D C
1 2

NB : A chaque opération, les auditeurs déterminent les pièces comptables justificatives et les
supports comptables de première écriture
 Recettes collectées par les agents intermédiaires de recettes ou régisseurs de recettes
et reversées au Receveur.
Recouvrement sans rejet
Constatation des droits Envoi au régisseur
410 xxx 361 xxx 56,57 xxx 361 xxx
410 xxx 380 xxx
1
Extinction des 2 Si rejet de PJ 3
1 droits Recouvrement Régularisation du rejet
380 xxx Cptes Cl 7 56/57 480 xxx 480 xxx 361 xxx

4 5 6

Extinction des droits après redressement du rejet


380 xxx Compte Cl 7

2. Recettes recouvrées avant émission d’ordre de recettes


 Versements spontanés
 Recettes recouvrées par les RI versées au Trésor public et reversées aux CTD (710)
 Produits financiers (74)
 Recettes péréquées par le FEICOM : CAC (711), TDL (712), Droit de mutation, TF, RFA
(710)
 Autres recettes versées par l’Etat : Ristournes et redevances (73), Subventions de
fonct.(75), Transferts (76), Fonds de dotation (10), Subventions d’équipement et
d’investissement (14), Emprunts à LMT (15), Autres dettes à LMT (16), Remboursement
des prêts et autres créances à LMT (25)

Recouvrement Constatation des droits Extinction des droits


56,57 xxx 480 xxx 480 xxx 380 xxx 380 xxx Cptes Classes 1,2,7

1 2 3
3. Opérations de trésorerie génératrices de recettes budgétaires

 Opérations sur bon de caisse prescrit


n Constatation des droits
400 100 400 200 400 200 380 Extinction des droits

1 2 380 770 107

3 41
.Intérêts et autres produits financiers reçus
Recouvrement Constatation des droits Extinction des droits
56xxxx 480 200 480 200 380 200 380 200 740 xxx

A. 1 2 3
B.

B. OPERATIONS DE DEPENSES BUDGETAIRES


1. Dépenses ordinaires

Constatation des obligations Extinction des obligations


Cptes classes 1, 2, 6 Cptes classe 4 Cptes classe 4 56,57

1 2
2. Dépenses liquidées à mandater
(lettre de l’Ordonnateur au Receveur au 31 décembre)
Constatation des DLM Constatation des obligations Extinction des obligations

Cpte cl.1, 2, 6 381 xxx 381 xxx Cptes cl 4 Cptes cl 4 56,57

1 2 3

C.OPERATIONS DE TRESORERIE GENERATRICES DES DEPENSES


BUDGETAIRES
1. Frais financiers, frais de fonctionnement des services du comptable denier
 Constat débit d’office : émission d’un mandat de trésorerie pour le net

481100 56, 57

1
 Constatation des obligations après émission mandat de paiement et titre de règlement en
régularisation
Constatation des obligations Extinction des obligations
64, 67 40 432200 40 481 100 432200 56

2 3
2. Régies d’avances Reversement du
Extinction des reliquat non
Approvisionnement Constatation des obligations utilisé
du régisseur obligations

42
360 xxx 57 Cptes cl 6 400 400 360 xxx 57 360 xxx

1 2 3 4

610 100 ; 610 115 ; 612 100 ; 612 110 ; 630 101 ; 630 104 ; 660 104 ; 670 114 ; 670 124.
Fourniture de bureau (610100), achat de petit matériel (610115), frais de postes et
télécommunications (612100), frais de réception et de représentation (612110), timbres fiscaux
(630101), droits de péage (630104), assistance aux populations suite aux calamités naturelles
(660104), dons, cadeaux, secours (670114), frais d’inhumation des corps abandonnés (670124).

N.B. : Ne pas dépasser 20% de la dotation initiale annuelle de ces lignes. Toute dépense ≥
25 000 doit faire l’objet d’une facture.
Les rejets sur caisse d’avances sont extracomptables. L’apurement de la caisse d’avances doit
être fait au plus tard le 31 décembre.

3. Déficits de caisse résultant des cas fortuits ou de force majeure imputables à


la CTD (inondation, incendie, vol etc.)
Constatation du déficit Régularisation, émission mandat de paiement
Constatation des obligations
481 200 57 670 117 400 100

Extinction des obligations

400 100 481 200


D.OPERATIONS DE TRESORERIE NON
GENERATRICES D’OPERATIONS
BUDGETAIRES
1. Déficit de caisse imputable au comptable
Constatation du déficit Régularisation par le déficitaire

481 200 570 100


570 100 481 200

2. Bon de caisse adiré


Constatation perte bon de caisse Règlement duplicata bon de caisse
400 100 400 300 400 300 570 100

2
3. Mouvements
1 de fonds internes
Dégagement Approvisionnement
56,57 580 xxx 580 xxx 56,57

43
E.OPERATIONS SUR CREDITS TRANSFERES
1.Opérations de recettes
560 100 Recouvrement480 xxx Constatation des380
480 xxx droits
xxx Extinction des droits
380 xxx 100/76
ent

1 2
3
2.Opérations de dépenses
Constatation des obligations Extinction des obligations Règlement RG
Consignation RG
Cl 2/6 401 100 401 100 470 100 401 100 560 100 470 100 560 100

1 2 3 4

F.OPERATIONS RECIPROQUES DES RECETTES ET DEPENSES ENTRE


LES CTD DU CAMEROUN
1. Recettes chez le mandataire

56 52

DAC,QB
2. Dépenses chez le mandataire

52 56
QB

DAD
FIC/DB
Le Receveur Municipal mandataire établit les avis de débit pour les dépenses et les avis de
crédit pour les recettes dont il envoie les originaux au RM mandant et conserve les doubles pour
sa comptabilité. En fin de période, les deux comptables établissent les Balances Avis de Débit
– Avis de Crédit.

3. Recettes chez le mandant


Réception OAC Constatation des droits Extinction des droits
52 480 480 380 380 Cpte Classes 1,2,7

OAC ORR ORR


FIC/OD FIC/OD FIC/OD
4. Dépenses chez le mandant Extinction des
Réception OAD Constatation des obligations Obligations
52 481 1, 2, 6 40 40 481

OAD MPR BVR


FIC/OD FIC/OD
44
FIC/OD
5. Clôture convention Chez le comptable créancier
52Chez le comptable
56 débiteur 56 52

DB/AC-AD OB/AC-AD
FIC/DB QB
G.OPERATIONS DE DETERMINATION DE RESULTAT
4. Détermination résultat brut de fonctionnement (RBF)
61 à 67 82 71 à 77

*SI *SI

3. Détermination résultat sur cession d’éléments d’actifs


2. Détermination résultat net de fonctionnement (RNF) immobilisés (RCEAI)
68 83 78 et 79 84

*SI *SI Valeur d’origine 22 28


84 Prix de cession
1. Détermination résultat net patrimonial à effectuer (RNPA) Plus Value Moins value
84 Moins value 870 84 plus value 83

*SI *SI
*SI

H. OPERATIONS RESULTANT DES ENGAGEMENTS DONNES HORS


BILAN
1. Intégration du montant total restant à payer
204100 170100

2. Amortissement partiel et progressif de la dette par le comptable


670117 204100

Titre de paiement émis au profit du Receveur

3. Constatation des obligations vis-à-vis du créancier bénéficiaire


- Dette exigible tout de suite
170100 40xxxx
Titre de paiement émis au nom du bénéficiaire

45
- Dette échue en attente du règlement effectif
170100 46xxxx

4. Règlement au bénéficiaire
Dette exigible tout de suite Dette échue
40xxxx 5xxxxx 46xxxx 5xxxxx

I.COMPTABILISATION DES OPERATIONS HORS BUDGET


1. Réception des fonds
Débit 5xxxxx
Crédit 902xxx Compte d’affectation spéciale
2. Constatation OPS
Débit 902 xxx
Crédit 40 xxxxx
3. Règlement effectif
Débit 40xxxx
Crédit 5xxxxx
4. Intégration de l’immobilisation dans le patrimoine de la CTD sur délibération du
conseil
Débit 2xxxxx
Crédit 100150 Autres dotations reçues

46
ANNEXES

47
A-PLAN COMPTABLE DES ETABLISSEMENS PUBLICS
(Décret N°2008/0447/PM du 13 mars 2008 portant approbation du Plan comptable
sectoriel des Etablissements Publics.)

LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT,


- Vu la Constitution ;
- Vu la loi n° 2002/003 du 19 avril 2002 portant Code Général des Impôts,
ensemble ses divers modificatifs ;
- Vu la loi n° 99/016 du 22 décembre 1999 portant statut général des
établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic,
- Vu-, la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier de l'Etal;
- Vu l'ordonnance 62/OF/4 du 7 février 1962 réglant le mode de présentation, les
conditions d'exécution du budget de la République Fédérale du Cameroun, de
ses recettes, de ses dépenses et de toutes les opérations s'y rattachant,
modifiée par Ja loi n° 2002/001 du 19 avril 2002 ;
- Vu le décret n° 76/257 du î er juillet 1976 rendant exécutoire en République du
Cameroun le plan comptable général de TUDEAC, complété par le décret n°
79/283 du 25 juillet 1979 ;
- Vu le décret n° 92/085 du 04_niaiJ992 précisant les attributions du Premier
Ministre, modifié et complété par le décret n° 95/145 bis du 04 août 1995 ;
- Vu le décret n° 2004/320 du 08 décembre 2004 portant organisation du
Gouvernement, modifié et complété par le décret n° 2007/268 du 07 septembre
2007;
- Vu le décret n° 2004/321 du 08 décembre 2004 portant nomination du Premier
Ministre,

DECRETE :

ARTICLE 1er.- Est approuvé et joint en annexe du présent décret, le plan comptable
sectoriel des établissements publics administratifs.

A R TICLE 2,- Le plan comptable sectoriel des établissements publics administratifs


comprend neuf classes de comptes réparties en comptes de comptabilité générale,
comptes de comptabilité analytique et comptes de comptabilité d’engagements.
A RTIC LE 3 - Les comptes de comptabilité générale comprennent les comptes de
bilan et de gestion
TITRE IER : LES COMPTES DE BILAN COMPRENNENT

- Classe 1 : Comptes de ressources à long et moyen terme ;

48
- Classe 2 : Comptes de valeurs immobilisées ;
- Classe 3 : Compte de stocks et comptes réservés d'opérations spécifiques :
- Classe 4 : Comptes de tiers et de régularisation
- Classe 5 : Comptes financiers.

Les comptes de la classe 1 comprennent

- Chapitre 10 : Fonds de dotation ;


- Chapitre 11 : Fonds de réserves ;
- Chapitre 12 : Résultats cumulés de la comptabilité patrimoniale ;
- Chapitre 13 : Correction des valeurs d’actifs ;
- Chapitre 14 : Subventions d’équipement et d’investissement reçues ;
- Chapitre 1 5 Emprunts à long et moyen termes reçus.
- Chapitre 16 : Aunes dettes à long et moyen terme non garanties par l’Etat
- Chapitre 1 7 : Dettes résultant d'engagements à long et moyen terme,
- Chapitre 18 : Autres dettes à moyen et long terme

Les comptes de la classe 2 comprennent :

- Chapitre 20 : Immobilisation incorporelles et dépenses payables par annuités ;


- Chapitre 21 : Terrains ;
- Chapitre 22 : Autres immobilisations corporelles ;
- Chapitre 23 : Autres immobilisations incorporelles et corporelles en-cours ;
- Chapitre 24 : Avances et acomptes sur commandes d’immobilisations en cours;
- Chapitre.25 : Prêts et autres créances à long et moyen terme ;
- Chapitre 26 : Participations et affectations ;
- Chapitre 28 : Amortissements.
Les comptes-de la classe 3 comprennent :

- Chapitre 31 : Stocks matières et fournitures ;


- Chapitre 36 : Relation avec les services non personnalisés (Régisseurs de
recettes d’avance) Chapitre 38 : Droits constatés.

Les comptes de la classe 4 comprennent :

- Chapitre.40 : Créanciers ordinaires ;


- Chapitre 41 : Débiteurs ordinaires ;
- Chapitre 42 : Personnel ;
- Chapitre 43 : Impôts et taxes ;
- Chapitre 44 ; Organismes résidents ;
49
- Chapitre 45 : Déposants
- Chapitre 46 : Dettes et créances échues ;
- Chapitre 47 : Créditeurs et débiteurs divers ;
- Chapitre 48 : Compte de régularisation.
Les comptes de la classe 5 comprennent-:

- Chapitre 50 : Emprunts à court terme


- Chapitre 51 : Avances et prêts à court terme consentis ;
- Chapitre 55 : Chèques à encaisser ;
- Chapitre 56 : Disponibilités Trésor, Banque, CCP ;
- Chapitre 57 : Disponibilités Caisse ;
- Chapitre 58 : Mouvements de fonds internes.

TITRE II : LES COMPTES DE GESTION COMPRENNENT

- Classe 6 : Compte de charges de fonctionnement ;


- Classe 7 : Compte de produits de fonctionnement ;
- Classe 8 : Compte de détermination des soldes caractéristiques de gestion.

Les comptes de la classe 6 comprennent

- Chapitre 61 ; Biens et services consommés,


- Chapitre 62 : Frais de personnel
- Chapitre 63 : Impôts et taxes ;
- Chapitre 64 Frais financiers,
- Chapitre 65 Subventions versées ;
- Chapitre 68 : Dotations aux amortissements et provisions.
Les comptes de la classe 7 comprennent :

- Chapitre 71 : Droits des principales prestations fournies :


- Chapitre.72 : Produits de l’exploitation du domaine ;
- Chapitre 74 : Produits financiers ;
- Chapitre 75 : Subventions de fonctionnement reçues ;
- Chapitre 76 : Transferts reçus ;
- Chapitre 77 : Autres produits et profits divers ;
- Chapitre 78 : Reprises sur amortissement.;
- Chapitre 79 : Production d’immobilisations corporelles par l’établissement public
administratif pour lui-même (auto équipement):

50
Les comptes de la classe 8 comprennent :

- Chapitre 82 : Détermination du résultat brut.de fonctionnement ;


- Chapitre 83 : Détermination du résultat net de fonctionnement ;
- Chapitre 84 : Détermination du résultat sur cession d’éléments d’actifs
immobilisés ;
- Chapitre 87 : Détermination du résultat net patrimonial à affecter.

A R T IC L E 4 : Les comptabilités analytique.et d’engagement comprennent les


comptes de la classe 9 intitulés « comptes spéciaux ou hors budget », subdivisés en :
Chapitre 902 ; Comptes d’affectations spéciales ou hors budget ;

Chapitre 960 : Comptes analytiques ou de projets d’investissement.


ARTICLE 5 : Le plan comptable sectoriel des établissements publics administratifs
visé à l’article 1er ci-dessus est en vigueur à compter du 1er janvier 2008.
A R T IC L E 6. : Le Ministre des Finances est chargé de l’application du présent décret
qui sera enregistré, publié suivant la procédure d’urgence, puis inséré au Journal
Officiel en français et en anglais.

Yaoundé, 13 mars 2008

INONI EPHRAIM

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B-PLAN COMPTABLE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES
(Décret n°2010/1734/PM du 01er juin 2010 fixant le plan comptable sectoriel des CTD)

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