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La vente d'objets mobiliers appartenant à des mineur

Le mineur est par nature un ”incapable”. Au sens juridique cela veut dire qu’il ne peut accomplir
seul les actes de la vie juridique. Il ne peut valablement vendre seul. Cependant il le peut par
l’intermédiaire de son représentant ou de ses représentants qui ne sont autres que ses parents : le juge
des tutelles qui est un juge appartient au tribunal de 1ére instance qui est désigné pour trois ans, par
arrêté du ministre de la justice pour exercer les fonctions de juge des tutelles.

Le juge des tutelles autorise le tuteur à vendre à l'amiable et au mieux des intérêts de son mineur,
les biens meubles appartenant à celui-ci, si leur valeur n'excède pas deux mille dirhams. (Art 201 al.1).
Dans ce cas, le juge doit, avant de donner son autorisation, vérifier si le prix proposé est en
rapport avec la valeur des meubles. Ceux-ci doivent être estimés par un expert désigné par lui, le cas
échéant, à cet effet, afin de s'assurer que le prix offert n'est entaché ni de fraude, ni de dommage au
détriment du mineur. (Art 201 al.2).

Si la vente à l'amiable ne peut avoir lieu ou si la valeur des meubles excède deux mille dirhams,
il est procédé, par les soins du greffe, à une vente aux enchères publiques. (Art 202 al.1).
Les enchères ont lieu au marché public le plus voisin ou partout où elles sont jugées devoir
produire le meilleur résultat. La date et le lieu des enchères sont portés à la connaissance du public par
tous les moyens de publicité jugés opportuns en rapport avec la valeur des biens. (Art 202 al.2).
Il est procédé à la vente par un agent du greffe dépendant du juge des tutelles, sous le contrôle de
ce magistrat ; l'objet de la vente est adjugé au plus offrant, aux lieux et date prévus. (Art 202 al. 3).
Les enchères ont lieu à l'expiration d'un délai de huit jours à compter de la date de publication de
l'avis de vente, à moins que les meubles ne soient exposés aux dangers d'une dépréciation ou de
fluctuation des prix. Dans ce cas, le juge peut réduire le délai de jour à jour et même d'heure à heure.
(Art 202 al.4).
La mise à prix est fixée par un expert désigné par le juge à cet effet. (Art 202 al.5).
L'acquéreur doit régler le prix et les frais sur le champ ; l'objet ne lui est remis que contre
paiement comptant. (Art 202 al.6).
Faute de paiement, il est sommé de s'acquitter sans délai. (Art 202 al.7).
S'il ne répond pas à cette sommation, l'objet est remis en vente à ses frais et risques. (Art 202
al.8).
L'acheteur défaillant est tenu du paiement de la différence entre le prix qu'il avait consenti et
celui atteint par la remise en vente, s'il est inférieur, sans pouvoir réclamer l'excédent s'il y en a eu.
(Art 202 al.9).

Lorsque des tiers se prétendent propriétaires des meubles mis en vente, celle-ci n'est pas
poursuivie jusqu'à ce qu'il soit statué au plus tôt par le juge des tutelles, au cas où la demande de
distraction est accompagnée de preuves suffisamment consistantes. Exception est faite pour les
meubles appelés à être dépréciés, les formalités de leur vente devant se poursuivre et le produit de la
vente être retenu jusqu'à ce qu'il soit statué sur la propriété des objets par le juge du fond. (Art
203.al.1).

Si le juge des tutelles accorde le sursis, la demande en distraction doit être introduite par le
revendiquant au tribunal du lieu de l’exécution, dans le délai de huitaine à compter de l'ordonnance,
faute de quoi les poursuites sont continuées. Elles ne sont éventuellement reprises qu'après jugement
sur cette demande. (Art 203.al.2).
L'acte de vente ne peut être attaqué que par la voie de l'inscription de faux. (Art 204)

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