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Cristallographie physique
Dans la nature, la matière peut exister sous trois états différents : état gazeux, état liquide et état solide.
Ces états se diffèrent entre elles par les interactions entre ses particules constitutives (atomes, molécules ou
ions). Les liquides et les gaz sont des fluides déformables sous l’action de forces très faibles, ils prennent la
forme du récipient qui les contient. Les solides ont, par contre, une forme propre et leur déformation exige des
forces importantes. L’état solide correspond à un empilement d’entités chimiques (atomes, molécules ou ions),
qui occupent des positions bien définies dans l’espace. Nous distinguons deux types d’arrangements :
- Les solides non ordonnés ou l’état amorphe, dans lesquels l’assemblage des entités ne présente pas
d’ordre (Figure 1.1.a).
- Les solides ordonnés ou l’état cristallin, dans lesquels l’assemblage est très régulier (Figure 1.2.b).
La cristallographie est la science qui étudier la structure de la matière cristalline à l’échelle atomique.
Elle s’appuie sur le phénomène physique de diffraction des rayons X, des neutrons ou des électrons. Grâce
aux informations qu’elle apporte, la cristallographie est indispensable à de nombreuses disciplines, de la
physique à la chimie, en passant par la biologie, et permet la conception de matériaux aux propriétés
maîtrisées.
I – GENERALITES
1- Définition de l’état cristallin
Un cristal est un solide polyédrique, ayant des faces planes qui se rencontrent le long d’arrêtes droites
(Figure 1.2).
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Cristallographie physique
Figure 1.2
Le cristal a une structure régulière et périodique, formée d’un ensemble ordonné d’un grand nombre
d’atomes (Figure 1.3), de molécules ou d’ions.
Figure 1.3
1.1 Cristal idéal
Un cristal idéal ou parfait est constitué d’une répartition régulière des atomes, des ions ou des
molécules suivant les trois dimensions de l’espace et l’arrangement régulier des atomes s’étend pratiquement
à l’infini.
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Cristallographie physique
A trois dimensions, la maille est le plus petit volume correspondant à un parallélépipède, elle est définie
par trois vecteurs a, b et c (les périodes suivants les axes ox, oy et oz, respectivement) non coplanaires et trois
angles α, β et γ (Figure 1.4). Avec cette maille on peut remplir tout l’espace du cristal sans laisser des lacunes.
Figure 1.4
Du point de vu physique, une maille est le plus petit groupement de constituants (atomes, ions ou
molécules) suffisant pour décrire tout le cristal.
Une maille cristalline quelconque est définie par six paramètres cristallographiques (trois vecteurs a,
b et c et trois angles α, β et γ), tels que :
V= 𝐚⃗ . ( 𝐛⃗ ˄ 𝐜⃗ )
a- Une maille simple ou primitive contient seulement des nœuds aux sommets de la maille.
b- Une maille multiple ou conventionnelle contient plus des nœuds aux sommets soit au centre du volume,
soit aux centres de toutes les faces soit aux centres de deux faces opposées.
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Cristallographie physique
Figure 1.5
Exemple :
A trois dimensions pour le système cubique on distingue trois structures qui sont (Figure 1.6) :
Figure 1.6
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Cristallographie physique
La Maille de Wigner-Seitz (Figure 1.7) est une maille primitive (un seul nœud au centre), Elle est
constituée en traçant les segments qui relient un nœud particulier à tous ses voisins et en construisant les plans
médians (en deux dimensions les médiatrices) de ces segments. La maille de Wigner-Seitz est alors le plus
petit volume (en 2 D la plus petite surface) enfermé par ces plans (médiatrices).
Figure 1.7
Le réseau cristallin est une notion purement géométrique, il est constitué de l’ensemble de points qui
sont des extrémités de tous les vecteurs de translations possibles.
Tel que :
- u, v et w trois entiers.
- a, b et c sont les trois périodes suivants les trois directions de l’espace ox, oy et oz, respectivement.
Un motif est un atome ou ion ou molécule ou un groupement d’atomes de même nature ou de nature
différente qui se répète, périodiquement, suivant les trois directions de l’espace pour décrire le cristal.
La structure cristalline se forme de la somme d’un réseau cristallin et le motif, d’une façon plus
simple on peut mettre (Figure 1. 8) :
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Cristallographie physique
Figure 1. 8
R = ua + vb + wc, que l'on note [uvwl. u , v, et w sont des indices de Miller, étant premiers entre eux obtenus
en divisant les coordonnées de R par un nombre entier de telle façon que u, v et w soient entiers et les plus
petits possibles.
Exemples :
- Pour la direction cristallographique noté [101] et représentée dans la figure 1.9. Cette direction représente
le vecteur qui relié l’origine O (0,0,0) au point A de coordonnées (1,0,1).
- Pour la direction cristallographique noté [110] et représentée dans la figure ci-dessous. Cette direction
représente le vecteur qui relié l’origine O (0,0,0) au point B de coordonnées (1,1 ,0).
- Pour les directions cristallographiques noté : [100], [010] et [001] représentes les vecteurs qui relient
l’origine O (0,0,0) au points de coordonnées (1,0,0), (0,1,0) et (0,0,1) respectivement.
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Cristallographie physique
Figure 1.9
Nous appelons « indices de Miller » de la famille de plans réticulaires le triplet (hkl) des plus petits entiers
naturels premiers entre eux.
Trois nœuds non alignés permettent de définir un plan réticulaire. Par ailleurs, tout nœud ayant les coordonnées
(u, v, w) appartenant à la famille de plans réticulaires {hkl} vérifie quel que soit le système d’axes Ox, Oy et
Oz l’équation :
hu+kv+lw =m
Figure 1.10
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Remarques :
- Les indices des plans sont toujours mis entre parenthèses sans séparation
- Un indice négatif par exemple (−h) est désigné par (ℎ̅).
- Un plan parallèle à un axe le coupe à l’infini, son indice de Miller correspondant à cet axe est égal à
0.
- Une famille de plans (hkl) est désignée par une accolade {hkl}.
- Dans le cas général, pour trouver rapidement les indices d’une famille de plans réticulaires à partir
d’un plan il faut considérer :
• qu’une famille de plans est définie par 3 entiers (h k l) appelés indices de Miller.
• que ces indices h, k et l sont proportionnels aux inverses des longueurs interceptées sur chaque axe
par ce plan.
Exemple :
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Cristallographie physique
1- Les atomes sont placés aux sommets et au centre des faces du cube.
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2. Réseau réciproque
2.1. Introduction
En cristallographie, la détermination de la structure cristalline des cristaux est réalisée à partir de la
diffraction des rayonnements (rayons X par exemple) et nécessite donc l’utilisation de deux espaces.
- Espace objet (E) du réseau direct (R) dans lequel on repère les positions des atomes ou ions,
constituant le cristal ;
- Espace image (E*) du réseau réciproque (R*) dans lequel on repère les directions des Rayon X
diffractés par l’objet, et à partir duquel on déduira les éléments structuraux, comme les paramètres de maille
et la distance entre les plans réticulaires, repérables dans l’espace objet.
A tout réseau direct (R), on peut associer un réseau réciproque (R*). Soit 𝑎, 𝑏⃗ 𝑒𝑡 𝑐 les vecteurs
⃗⃗⃗⃗∗ , ⃗⃗⃗
fondamentaux de la maille du réseau direct, on définit une maille, de vecteurs 𝑎 𝑏 ∗ 𝑒𝑡 ⃗⃗⃗
𝑐∗ du réseau
réciproque par :
V est le volume de la maille élémentaire du réseau direct. Ainsi, les vecteurs de base du réseau
𝑎∗ , ⃗⃗⃗
réciproque ⃗⃗⃗⃗ 𝑐 ∗ et les vecteurs de base du réseau direct 𝑎, 𝑏⃗ 𝑒𝑡 𝑐 satisfont les relations suivantes :
𝑏 ∗ 𝑒𝑡 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗∗ , ⃗⃗⃗
Le réseau construit sur les trois vecteurs de la base 𝑎 𝑏 ∗ 𝑒𝑡 ⃗⃗⃗
𝑐 ∗ s’appelle ”Réseau réciproque” R*. Il
⃗⃗⃗⃗∗ ) définis par :
est constitué par l’ensemble des points, ou nœuds, extrémités de tous les vecteurs (𝑅
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- Le réseau réciproque possède les mêmes éléments de symétrie d’orientation que le réseau direct,
- La distance interréticulaire dhkl (distance entre deux plans consécutifs (hkl) du réseau direct) est liée à la
2𝜋
𝑑ℎ𝑘𝑙 =
⃗⃗⃗⃗∗ |
|𝑅
La distance interréticulaire dhkl est un paramètre important dans la détermination de la structure cristalline, elle
est définie à partir de la relation :
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Exemples :
Exemple :
- Considérons le réseau bidimensionnelle de bravais caractérisé par :
⃗ = 𝑎 + 2𝑏⃗
𝐴 = 2𝑎 et 𝐵
1- Trouver les vecteurs de base du réseau réciproque correspondant.
2- Tracer les deux réseaux.
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Cristallographie physique
Solution
1- On a
𝐴∗ = 𝛼𝑎 + 𝛽𝑏⃗ et ⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗ 𝐵 ∗ = 𝛼 ′ 𝑎 + 𝛽 ′ 𝑏⃗
On cherche : 𝛼, 𝛽, 𝛼 ′ , 𝑒𝑡 𝛽 ′
On a aussi :
⃗⃗⃗⃗
𝐴∗ . 𝐴 = 2𝜋 et ⃗⃗⃗⃗
𝐵∗. 𝐵⃗ = 2𝜋
⃗⃗⃗⃗ ⃗ =0
𝐴∗ . 𝐵 et ⃗⃗⃗⃗
𝐵∗. 𝐴 = 0
On trouve :
2𝜋 2𝜋
𝛼= et 𝛽= −
2 4
2𝜋 2𝜋
𝐴∗ = 2 𝑎 + − 4 𝑏⃗
Donc : 𝐴 = 2𝑎 et ⃗⃗⃗⃗
𝑏⃗
𝑎 2𝑎 = 𝐴
⃗⃗⃗⃗
𝐴∗
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La matière cristallisée présente dans sa structure et dans toutes ses propriétés des caractères de
symétrie.
2.2.1. L’inversion
Une figure possède la symétrie d’inversion par rapport à un point, appelé centre d’inversion ou de
symétrie, si à tout point de coordonnées (x, y, z) correspond un symétrique en (𝑥̅ , 𝑦̅, 𝑧̅). Sachant que le centre
de symétrie étant à l’origine des axes. La figure est dite alors centro-symétrique.
Figure 2.1
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2.2.1. La rotation
2𝜋
Opération de symétrie s’effectuant par rotation d’un angle de 𝜃 = autour d’une ligne appelée axe
𝑛
de symétrie. n est toujours un nombre entier qui représente l’ordre de l’axe. L’axe d’ordre 1 (rotation d’un
tour complet 𝜃 = 2𝜋 correspond à l’opération « identité », ce qui équivaut à une absence de symétrie.
N’importe quelle ligne dans n’importe quelle figure est un axe d’ordre 1.
- Opérateur : A l’opération rotation correspond un opérateur qui appliqué à chacun des points
(éléments) de la figure les amènes en positions équivalentes :
Figure 2.2
2𝜋
• Axe quaternaire : 𝜃 = ,n=4
𝑛
4 X (x,y,z) (𝑥̅ , 𝑦, 𝑧).
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2.2.3. La Réflexion
Une figure possède cette symétrie si une moitié de la figure est l’image spéculaire de
l’autre moitié dans un plan de symétrie (miroir).
- Opérateur :
m confondu avec le plan Z (Z = 0) (figure 2.3):
m X (x,y,z) (𝑥, 𝑦, 𝑧̅).
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Figure 2.3
un centre situé sur l’axe de rotation. L’élément de symétrie est appelé axe d’inversion. Les deux opérations
partielles successives ne peuvent pas être dissociées.
Figure 2.4
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plan (miroir) perpendiculaire à l’axe. L’élément de symétrie est appelé axe de réflexion.
- Symboles : 1 ’, 2’ , 3’ , 4’ , 5’ et 6 ’
- Opérateurs : (2’ // Z, miroir en XOY figure 2.5) :
Figure : 2.5
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