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Abdallah Alaoui
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Abdallah ALAOUI
Maître de Conférences (HDR) de Gestion
Centre de Recherche Clermontois de Gestion et de Managemen
Université Blaise Pascal – Clermont 2
Résumé L’objet de cette recherche consiste à montrer que la performance des entreprises
exportatrices françaises ne dépend pas uniquement des facteurs exogènes, notamment
les fluctuations de l’euro par rapport aux monnaies des pays concurrents ou des
variations des cours du pétrole, mais principalement des facteurs endogènes. Il
s’agit, en fait, des pratiques managériales qui influencent à moyen et long termes la
compétitivité-prix et hors prix des entreprises exportatrices et justifient les bonnes
performances des entreprises exportatrices allemandes, malgré la récurrence des
facteurs exogènes. Cette recherche tente de mettre en évidence, à travers une
analyse théorique et empirique, les effets escomptés des pratiques managériales sur
la performance d’un échantillon représentatif de PME exportatrices de la région
Auvergne et les nombreuses insuffisances qui caractérisent ces pratiques provoquant
ainsi un déficit quasi-structurel du commerce international. Une étude empirique,
basée sur une analyse quantitative et qualitative des entreprises qui ont répondu à notre
questionnaire, nous permettra de jeter un éclairage utile sur les facteurs endogènes
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Abstract The object of this research consists in showing that the performance of French export
companies does not only depend on exogenous factors, in particular the fluctuations
in the euro with regard to the currencies of rival countries or on the variations of oil
prices, but mainly on endogenous factors. It is, in fact, about managerial practices
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I. - L
es effets des pratiques manageriales sur la performance des entreprises
exportatrices
La compétitivité des entreprises exportatrices dépend essentiellement de
leur capacité d’Adaptation-Anticipation aux évolutions de la demande, et, par
conséquent, des effets de leurs pratiques managériales.
Une analyse synthétique des théories de l’organisation (notamment,
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Types de
Auteurs Caractéristiques
veilleurs
D. Rouach Les guerriers Leurs méthodes et modes d’action sont sophistiqués (outils
(2005) performants, moyens illimités ou très importants, équipes de
leaders, etc.).
Les offensifs Ils sont des anciens des services secrets reconvertis à l’IE. Le
traitement des données et la chasse à l’information stratégique
sont très poussés.
Les actifs Disposent uniquement d’un laboratoire de la concurrence
et leur démarche s’apparente davantage à une veille
opérationnelle.
Les réactifs Les réactifs sont des opportunistes et ne réagissent qu’aux
attaques.
Les dormeurs Les dormeurs ne mènent aucune action spéciale
J.L Larivet Les PME Elles ont une activité de renseignement anticipatif et une
(2002) qui pratiquent vigilance tournée vers l’existant.
la veille
Les PME Elles n’observent pas et ne sont pas influentes.
ne pratiquent
pas de veille
M. Salles Les PMI Elles sont peu ouvertes et surveillantes. Elles n’entretiennent
(2003) traditionnelles pas de relations collaboratives.
Les PMI Surveillent peu leur environnement et nouent peu de relations
tayloriennes coopératives.
Les PMI Surveillent leur environnement et entretiennent des relations
cognitives collaboratives verticales.
Les PMI Surveillent leur environnement et collaborent avec les autres
commerciales acteurs.
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Domaines de
Auteurs Indicateurs de la compétitivité
compétitivité
J.E Denis Produit Degré d’adaptation, étendue de la ligne, exclusivité, intensité
(1990) technologique, maturité et taille des lots exportés.
Distribution Similarité et nombre des modes, modalités, intensité des
contacts et la coordination avec les intermédiaires.
Promotion Taille de l’effort promotionnel et participation à des foires.
Prix Niveau, «dumping» et fixation des prix par le manufacturier
P.A. Julien Marketing Réseau de distribution, méthodes de mise en marché,
et al. connaissance du marché, service, et réputation
(1998) Produits Technologie de production, offre de produits spécialisés ou de
haut de gamme, étendue de la gamme de produits, qualité des
produits et développement des produits
Prix Coûts de fabrication et prix de vente
A. Alaoui Finance Financement compétitif : réduction coûts de financement des
(2005) investissements et des crédits bancaires
Technologie Compétitivité technologique : optimisation des coûts de R&D,
et innovation des brevets et de design-management
Productivité Productivité : optimisation des coûts des facteurs travail et
capital
Management Compétitivité organisationnelle : gestion des coûts
organisationnel managériaux et logistiques (SCM)
Marketing Compétitivité mercatique : réduction des coûts de distribution
et sphères et de communication, tenir compte des spécificités culturelles
culturelles des différents marchés.
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2.2 Analyse des pratiques managériales des PME sélectionnées : résultats et discussion
L’opérationnalisation de la dimension managériale (encadré 1) et le calcul
de la moyenne des résultats obtenus par critères pour chaque entreprise, nous
permettent de mettre en évidence l’importance accordée à ces derniers. Ainsi,
une analyse transversale par critère et par entreprise (voir tableau 4), montre bien
les disparités de répartition des éléments d’évaluation selon les entreprises. On
constate que le point fort de l’entreprise A est la coordination, elle se démarque
d’ailleurs sur ce critère par rapport aux trois autres entreprises. Son point faible est
l’organisation de ses activités à l’étranger, où elle enregistre le score le plus faible
par rapport aux autres PME étudiées. Elle enregistre aussi une part importante
de la formation dans ses activités (17.5%), différence notable par rapport aux
autres PME. L’entreprise B est remarquable sur le plan de la stratégie, mais elle
est la moins performante en formation de son personnel (12%). L’entreprise C
présente un score bien supérieur aux autres PME en ce qui concerne la stratégie,
mais son point faible demeure la formation. Enfin, on peut noter que la formation
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Critères d’évaluation/Entreprises A B C D
Stratégie 3.5 4.17 4.67 3.83
Veille 3.2 3.4 3.2 3.4
Formation 3.8 2.6 2.6 2.8
Coordination 4.2 3.6 3 3
Communication 3.83 3.83 3.5 3.67
Organisation des activités à l’étranger 3 3.8 3.8 3.6
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Conclusion
Cette étude exploratoire ne prétend pas généraliser ses enseignements à
l’ensemble des PME exportatrices françaises, mais elle contribue à réfléchir sur
la nature de leurs pratiques managériales à travers une structuration théorique
(voir schéma 2) et l’étude de cas de PME de la région d’Auvergne. Les résultats
de cette recherche montrent que, au-delà des problèmes financiers et de la petite
taille de ces PME, leurs performances à l’export sont largement tributaires de
leurs pratiques managériales. Ces résultats corroborent nos postulats théoriques,
ce qui nous permet de tirer trois principaux enseignements :
1 - Les PME exportatrices sont d’autant plus performantes qu’elles sont
compétitives. En effet, les avantages exploités par l’ensemble des exportateurs
sélectionnées peuvent être, globalement, classés en quatre catégories mettant
en relief l’importance de la stratégie d’adaptation /anticipation, de la formation
du personnel, de la coordination/partenariat et des autres composantes du
marketing. Une forte relation significative est rapportée entre la compétitivité
et la performance des PME exportatrices lorsque cette dernière est mesurée
par la croissance, la part et la profitabilité des exportations. Mettre en œuvre
une stratégie compétitive s’avère donc indispensable. Pourtant, nous avons
souvent constaté que les PME exportatrices étudiées, excepté l’entreprise C, ne
possédaient pas cette capacité d’adaptation/anticipation et restaient confinées
dans une vision à court terme. Or, pour réussir son développement à l’export,
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