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LE SUJET DE L'AGONIE

Laurent Ottavi, Caroline Doucet, Jean-Luc Gaspard

EDP Sciences | « Psychologie Clinique »

2013/1 n° 35 | pages 162 à 172


ISSN 1145-1882
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-psychologie-clinique-2013-1-page-162.htm
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162 [ psychologie clinique  n°35  2013/1

 Le sujet de l’agonie [1]

[ Laurent Ottavi
[1]
, Caroline Doucet[3], Jean-Luc Gaspard[4]
[2]

Résumé
Qu’en est-il du sujet dans ce moment extrême de la vie qu’est l’agonie ? Si la culture occidentale
conduit chacun à ce qu’il repousse toujours à plus tard l’examen de son éphémère destinée, dans
une négation de la mort toujours irreprésentable, celle-ci n’en exerce pas moins une forte influence
sur la vie au point qu’elle se révèle structuralement fondatrice. Le temps de l’agonie est à rapporter
au temps originaire de l’articulation du sujet et de l’Etre. Face à la mort réelle qui s’approche, en
ce moment de dénouage conclusif de l’être et du sujet, des affects – de l’affect maniaque à l’affect
mélancolique – font retour selon les modalités initiales qui avaient marqué le sujet lors de sa prise
dans le signifiant. C’est pourquoi il devient possible d’envisager une clinique différentielle de l’ago-
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nie, soutenant le pari du sujet, du sujet de l’agonie.
Mots clés
Agonie ; être ; mort réelle ; mort symbolique ; mort imaginaire ; psychanalyse ; sujet.
Summary
“The Subject of death throes”. What about the subject in this extreme moment of life that is death
throes ? While western culture makes us always postponing the examination of our ephemeral des-
tiny, in a negation of death that cannot be represented, death has nevertheless a strong influence
on life to such an extent that it appears to be structurally fundamental. The moment of death throes
is to relate to the original connection between the subject and the Being. Confronted by real death
getting closer, at the moment of the concluding untying of the being and the subject, affects – from
manic affect to melancholic affect – come back in accordance with the initial conditions that left
their mark on the subject during his or her grip on the signifier. It is then consequently possible to
consider a differential clinical approach of death throes, supporting the bet of the subject, of the
subject of death throes.
Keywords
Affects ; death throes ; imaginary death ; psychoanalysis ; real death ; subject ; symbolic death ; the
being.

[1]  Ce texte fait suite à la conférence de Laurent Ottavi « Le sujet de l’agonie », tenue dans le cadre d’une journée d’étude à
l’Université Rennes 2 : « Fin de vie : quelle clinique du sujet ? », 2010, EA 4050.
[2]  Professeur de Psychopathologie, EA 4050, Université Rennes 2, Place du recteur Henri Le Moal, CS 24307, 35043
Rennes Cedex, France.
[3]  Maître de Conférences en Psychopathologie, EA 4050, Université Rennes 2, Place du recteur Henri Le Moal, CS 24307,
35043 Rennes Cedex, France.
[4]  Maître de Conférences en Psychopathologie, EA 4050, Université Rennes 2, Place de recteur Henri Le Moal, CS 24307,
35043 Rennes Cedex, France.

Article disponible sur le site http://www.psycho-clinique.org ou http://dx.doi.org/10.1051/psyc/201335162



< varia > 163

 Le sujet de l’agonie
« La mort ne vous concerne, ni mort, ni vif : vif parce que vous êtes, mort parce que
vous n’êtes plus ». Cette citation extraite des Essais de Montaigne fait valoir une oppo-
sition terme à terme, mais orientée : c’est le vif contre le mort, et l’avertissement de
l’aphorisme est clair. Mais a-t-il raison, ou bien tort, d’affirmer qu’en stricte logique,
la mort, ainsi retranchée dans l’accès qu’on en a, ne saurait nous concerner ? Ailleurs,
Montaigne tient d’autres propos, différents, antagoniques mêmes, mais dans chacun
des cas, ce n’est finalement pas de la chose – la mort – dont il parle, car ce qu’il
vise c’est l’effort produit, toujours relancé dans la pensée occidentale d’ailleurs, pour
arracher l’homme à sa finitude, le soustraire à sa contingence. C’est cette pression
permanente qui nous amène – et avec quelle vigueur – à soupeser notre participation
à l’éternel ou à l’infini – ainsi le fameux roseau pensant de Pascal, ou encore le Pari.
Parier sur l’éternel et l’infini donc, pour dessiner en retour une orientation de notre
vie, qui se tend entre modes de sagesse et éthique. C’est en ce sens qu’il y a, dans notre
civilisation occidentale, comme une négation de la mort, qui est seconde, produite par
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la pensée construite : c’est plus précisément une négation de la contingence et de la
finitude, dont se soutiennent nos modes d’être. « Vaincre la mort » : c’est le véritable
slogan que Françoise d’Astur[5] densifie comme noyau de la métaphysique et celui
de la religion, mais aussi de la science moderne. À l’orée de la médecine moderne,
Bichat définit la vie comme « l’ensemble des forces qui s’opposent à la mort ». Il optait
pour un paradigme vitaliste, et situait, pour la science elle-même, son point de limite
extérieur, à partir duquel elle pouvait se déployer. Mais c’est une limite qu’il est bien
malaisé de définir, dont les critères sont changeants, comme ce paradigme d’ailleurs,
bientôt épistémologiquement contredit[6] par la logique de l’homéostasie.
En chacun de ces trois registres de pensée donc, il y a une opposition en acte : non
que personne, ni aucun auteur ni aucune école n’ait traité de la mort, la mort comme
telle – qui pourrait soutenir cela en effet – mais plutôt qu’à la mort, cette mort irre-
présentable de Freud, avec l’effroi qu’elle génère, s’ajoute un interdit, culturellement
occidental, toujours relancé comme une injonction prégnante, pour « remettre à plus
loin, plus tard, ailleurs, qui sait, jamais peut-être » le surgissement de toute finitude.
Négation donc, mais négation bizarre en fait, assez contradictoire semble-t-il, et au
fond très ambiguë. Et c’est ce qui nous est apparu à la réflexion, comme point de
tension à approcher, en pariant pour une logique du sujet en ce temps d’agonie, en
mesurant que c’est sur l’agonie en sa particularité, comme cristallisation à chaque

[5]  Astur F. 2007. La mort, Essai sur la finitude, Paris, PUF.


[6]  « Nous en trouvons chez un Cannon dans la notion de l’homéostase, comme fonction d’un système entretenant son propre
équilibre – sont là pour nous rappeler que vie et mort se composent en une relation polaire au sein même de phénomènes
qu’on rapporte à la vie. Lacan J., 1953, « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil,
1966, p. 317.

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fois singulière de la contingence et de la finitude, que porte justement cette néga-


tion : est-elle purement extérieure ou bien aussi interne ?

 La mort : une nécessité


C’est en effet aussi celle qui veut n’en rien savoir de cela, sauf peut-être à certaines
conditions. De nombreux auteurs ont d’ailleurs traité la mort, qu’il est impossible de
détailler ici. Citons tout de même Brel et sa chanson sublime : À mon dernier repas[7].
Dans cette chanson, il parie d’abord sur le festin et l’amitié comme entrées, et contre
la mort qui s’avance, « les paillardes romances, qui fait peur aux nonnettes ». Ensuite ?
Il faut « que l’on m’emmène en haut de ma colline, voir le soir qui chemine » et
là, « debout encore, j’insulterai les bourgeois, sans crainte et sans remords ». Mais
c’est alors un autre temps qui advient : « Dans ma pipe, je brûlerai mes souvenirs
d’enfance, mes rêves inachevés, mes restes d’espérance, et je ne garderai, pour habil-
ler mon âme, que l’idée d’un rosier et qu’un prénom de femme ». Et « je regarderai
le haut de la colline qui danse, qui se devine, qui finit par sombrer » alors « et dans
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l’odeur des fleurs, qui bientôt s’éteindra, je sais que j’aurai peur, une dernière fois ».
Mais c’est aussi le Victor Hugo des Contemplations, en sa libido, qui défiait lui, soli-
dement campé : « J’entrerai nu, jusqu’au tabernacle terrible de l’inconnu, […] et si
vous aboyez, tonnerres, je rugirai ». La poésie, et le mythe aussi tentent de cerner la
mort. Les Grecs avaient placé comme remparts à la porte des enfers, et dos à dos,
deux visages d’interdit : Cerbère, cette férocité qui empêche les morts de retraverser
le seuil, et Gorgone, qui l’interdit au vivant. Gorgone était, pour le téméraire, l’image,
le temps et la forme même de l’agonie : croiser son regard, éclat de puissance de
mort, pétrifiait le vif, et de l’intérieur ; sa vue s’opacifiait, sa gorge s’étranglait, il deve-
nait cette puissance de mort qui le gagnait souterrainement, point par point. La cli-
nique encore : tel analysant, qui dans l’après-coup d’un réveil lors d’une expérience
de mort imminente, situe sa propre place, calée par rapport à l’autre vivant, comme
tressaillements irrépressibles et jouissance infernale, qui surgissent par bouffées.
Mais alors donc, pourquoi au final, pourquoi, après le temps d’acheminement, en ce
moment important, nécessaire ; pourquoi est-ce un prénom de femme, mais aussi
pourquoi le rugissement ou le rosier, pourquoi le défi et ces tressaillements jouis-
sants face à cette mort intérieure, celle qui surgit du regard de Gorgone ? Lacan
a ramassé en une seule formule, somptueuse d’ailleurs, la question lancinante des
deux contingences du sujet, de tout sujet. C’est l’articulation imparable qui situe son
existence, le : « “Que suis-je là”, concernant son sexe et sa contingence dans l’être, à
savoir qu’il est homme ou femme d’une part, et d’autre part qu’il pourrait ne pas être,
les deux conjuguant leur mystère et le nouant dans le symbole de la procréation et de

[7]  Brel, Jacques. À mon dernier repas, Chanson.



< varia > 165

la mort »[8]. On le sait, l’hystérique y répond de proposer un traitement particulier de


la femme, et l’obsessionnel de neutraliser la vie, pour tromper la mort, et en la réali-
sant avant l’heure. Névroses que tout cela en effet, mais solutions pour le traitement
de la question de notre contingence aussi bien. Et peut-être la psychose fait-elle
un pas de plus. Ce symbole nous accompagne notre vie durant, et l’aphorisme de
Montaigne n’est, d’évidence, guère soutenable. La mort est au cœur de notre vie, c’est
ce qu’atteste tout particulièrement le sujet obsessionnel ; elle ne cesse évidemment
de nous convoquer, cette mort dans la vie, cette mort anticipée, ou cette vie à partir
de la mort : en fait, cette mort fondatrice.

 Mort symbolique, mort imaginaire, mort réelle


Quelques points de repère, structuraux, freudiens et lacaniens sont nécessaires
pour spécifier ce registre marqué de l’agonie, son rapport à la mort et son poids.
D’abord, en premier lieu, il y a le point d’impossible freudien, de 1915 : « Il est
impossible de nous représenter notre propre mort, et toutes les fois que nous
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l’essayons, nous nous apercevons que nous y assistons en spectateurs ». C’est
pourquoi « dans son inconscient chacun est persuadé de sa propre immortalité ».
L’inconscient écrit-il « ne connaît pas la mort » et nous nous évertuons toujours à
« dépouiller la mort de tout caractère de nécessité »[9]�. Ensuite, avec Lacan, quelque
chose comme la condition structurale, qui est justement dialectique : cette mécon-
naissance fonctionne comme une tentative de dépassement, et parce que notre
vie est précisément déterminée par la préfiguration de la mort, cette « touche de
la mort dont [le sujet] reçoit la marque à sa naissance » écrit-il dans “Variantes de
la cure-type”[10]. Alors, la mort de l’homme, bien avant qu’elle se reflète, de façon
d’ailleurs toujours si ambiguë, dans sa pensée, est par lui (toujours déjà) éprou-
vée »[11]. Préfigurée donc d’une part, et ne pouvant pas être regardée directement,
mais plutôt de biais, comme Persée lorsqu’il s’approcha de Gorgone, mais qui ne
l’observait, prudent, que dans le reflet de son bouclier d’airain, et lui-même ayant
déjà revêtu un voile trompeur de mort : son casque d’ombre, Aidos Kune. Et anti-
cipée, comme dit plus haut, symboliquement aussi, cette mort, par les œuvres,
l’image ou le poème.
Faire un pas de plus implique de distinguer soigneusement, même si bien évidem-
ment elles nouent l’une l’autre, la mort réelle de la mort imaginaire, de la mort sym-
bolique, afin de distribuer les registres.

[8]  Lacan J., 1955-56. « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », Écrits, Paris, Seuil, 1966,
p. 549.
[9]  Freud S. 1915. « Considérations actuelles sur la guerre et la mort », Essais de psychanalyse. Paris, Payot, 1968.
[10]  Lacan J. 1953. « Variantes de la cure-type », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 345.
[11]  Lacan J. 1946. « Propos sur la causalité psychique » , Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 187.

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– La mort imaginaire, d’abord. Lacan la développe dès le début de son enseigne-
ment, appuyé sur Hegel : c’est celle dont la menace même fit reculer, dans la lutte à
mort, celui qui advient alors au rôle de l’esclave, au Knecht de la Phénoménologie de
l’Esprit : plutôt vivre que d’engager ce combat, montre-t-il, plutôt accepter cette pri-
vation de l’autonomie et plutôt parier sur la servitude, véritable mort imaginaire de
la certitude de soi. Et le fameux “Stade du miroir”[12] de Lacan nous paraît construit,
structuré, charpenté par la dialectique de l’aliénation hégélienne, et projette, on
le sait, en asymptote – jamais résolvable donc – la discordance du sujet d’avec sa
propre réalité. Modèle de l’aliénation imparable du sujet, et matrice du Schéma L[13]
de Lacan, dans lequel la relation imaginaire au partenaire contraint l’autre relation,
symbolique, à passer à l’Inconscient. Lacan pointe ailleurs que « c’est en effet de
la mort, imaginée, imaginaire, qu’il s’agit dans la relation narcissique. C’est égale-
ment la mort imaginaire et imaginée qui s’introduit dans la dialectique du drame
œdipien »[14]
– La mort symbolique ensuite. Le signifiant, écrit Lacan dans “La lettre volée”,
matérialise l’instance de la mort. C’est que le symbolique est en lui-même, la mise
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à échéance, ou mieux, le « meurtre de la chose », référence hégélienne encore, mais
distincte, et qui fait la part belle à la mort en sa dialectique. Dès lors, le sujet, effet de
la structure du langage, a toujours déjà payé en son émergence sa livre de chair à la
mort. Que ce soit au tout début de son enseignement avec les calculs de la science
des conjectures, ou, plus tard, par recours à la catégorie saussurienne du Signifiant,
Lacan marquera toujours combien la symbolisation elle-même est une opération qui
inclut mortification et séparation, comme l’atteste le jeu du Fort-da de l’enfant, qui
introduit d’un même mouvement, la fonction de la mort et celle du symbole. « Nous
aurons montré le rapport profond qui unit la notion de l’instinct de mort aux pro-
blèmes de la parole »[15]� ;
– La mort réelle enfin, celle qu’on ne voit pas, même si elle peut-être représentée
par le titre sublime du petit ouvrage de J.P. Vernant, La mort dans les yeux[16]. Elle
est aussi, chez l’Homme aux rats, le rêve où la mort « le regarde de ses yeux de
bitume »[17]�. C’est celle que, comme le soleil, on ne peut voir en face ni regarder
fixement, dit Lacan[18] ; celle qui, dans sa plénitude opaque du réel, peut juste se
border par un appareillage signifiant et imaginaire, qui fait toujours la part belle à
la charge pulsionnelle, à ceci près que cette dernière se fait jouissance d’horreur en
effet : la mort s’insinue par le regard de Gorgo, elle qui était la plus belle femme et

[12]  Lacan J. 1949. « Le Stade du miroir comme formateur du Je», Écrits, Paris, Seuil, 1966, pp. 93-100.
[13]  Lacan J. 1955 « Le séminaire de la Lettre volée », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 53.
[14]  Lacan J. 1979. « Le mythe individuel du névrosé », dans Ornicar ?, 17-18, pp. 290-307.
[15]  Lacan J. 1953, « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 315.
[16]  Vernant J.P. 1985. La mort dans les yeux - Figures de l’Autre en Grèce ancienne. Hachette, 2007.
[17]  Lacan J. 1953. « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 303.
[18]  Lacan J. 1956-57. Le Séminaire Livre IV. La relation d’objet, Paris, Seuil, 1994, p. 38.

< varia > 167

dont chacun des traits de beauté s’était trouvé exagéré, et qui confine ainsi directe-
ment au monstrueux. Alors, la mort réelle entreprend son œuvre, souterrainement
mais bientôt submergeante.

 La mort est du domaine de la foi


Cette trilogie – le Réel, le Symbolique, et l’Imaginaire – et ses modes de nouage et de
dénouage affectent le sujet. Le sujet lui-même, le sujet comme effet du symbolique,
n’est articulé ou raccordé à la vie, n’est vivant en somme, qu’en ce qu’il a toujours
déjà cédé sa propre « livre de chair » : ce sujet a-céphale, comme le note Lacan, est
marque de la mort, toujours déjà présentifiée en son triple visage qui nous accom-
pagne ainsi, à bas bruit souvent, notre existence durant.

« C’est ainsi qu’il gisait, lui, le poète de l’Énéide, lui, Publius Virgilius Maro, il gisait la
conscience amoindrie, presqu’honteux de son impuissance, presqu’en colère de ce destin, et
il fixait des yeux la rondeur nacrée de la coupe céleste. Pourquoi avoir quitté Athènes ? […]
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Disparue l’espérance de voir s’achever l’Enéide sous le ciel pur et sacré d’Homère, […] dis-
parue l’espérance du miracle de la connaissance et du salut dans la connaissance. Pourquoi
y avait-il renoncé ? Volontairement ? Non, il y avait eu comme un ordre de ces puissances du
Destin, qui ne disparaissent jamais complètement, même si pour un temps elles s’enfoncent
dans le royaume du Souterrain, de l’Invisible, de l’Inaudible, tout en restant présentes et
entières.[19] »

Cet extrait de « La mort de Virgile », d’Hermann Broch, lequel a su certainement assez
vite ce qu’imminence de la mort voulait dire, en témoigne. Et jusqu’à Jean de la Croix
qui en dépliait l’envers :

« Cette vie que je vis


Est de vivre privation ;
Et ainsi continuel mourir
Jusqu’à ce qu’avec toi je vive ;
Entends, mon Dieu, ce que je dis ;
Cette vie-là je n’en veux point,
Car je meurs de ne pas mourir[20] »

À l’appui de cette thèse, citons encore la fameuse épître aux Romains, de Saint Paul :

[19]  Broch H. 1958. La mort de Virgile, Paris, Gallimard.


[20]  De la Croix J. 1987. « Que je meurs de ne pas mourir », Dieu et ses poètes, Desclée de Brouwers.

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« Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais quand le commandement vint, moi je mou-
rus. Ainsi le commandement qui conduit à la vie se trouva pour moi conduire à la mort. La loi
est sainte, et le commandement juste et bon, […] je ne sais pas ce que je fais, je ne fais point ce
que je veux, et je fais ce que je hais ».

Il convient ici de suivre Freud, celui de l’inconscient, certes, du côté de la libido et


ses bavardages de lapsus, de rêves, de mots d’esprit et d’actes manqués, mais avec le
Freud de Thanatos, avec cette pulsion de mort qui travaille en silence, qui alimente
tous ces jeux de comptage, de répétition, mais aussi de défi ou de procrastination,
ceux de la séduction et ceux de l’agressivité. Thanatos, c’est ce chemin vers la mort
qui s’accompagne du long fil bavard du vivant, en ce que celui-ci est toujours déjà
affecté de cette tension qui le travaille, elle, en silence : la pulsion de mort. Nous
ne mourons alors, avec Freud, ni de vieillesse en ses échéances, ni de maladie ou
d’accident contingent, mais nécessairement, par le fait d’accomplir la longue boucle
qui nous mène, via la libido et ses détours, jusqu’à l’arrivée, à la non-tension. Degré
zéro. Ce voyage de la libido, au service du Thanatos souterrain, fait de notre rapport
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à la mort un « acte de foi ». « La mort est du domaine de la foi » lançait Lacan à son
auditoire un peu interloqué, à Louvain :

« Vous avez bien raison de croire que vous allez mourir, bien sûr. Cela vous soutient. Si vous
n’y croyiez pas, est-ce que vous pourriez supporter la vie que vous avez ? Si on n’était pas
solidement appuyé sur cette certitude que ça finira, est-ce que vous pourriez supporter cette
histoire… néanmoins, ce n’est qu’un acte de foi. Le comble du comble, c’est que vous n’en êtes
pas sûrs ! Est-ce qu’il n’y en aurait pas un ou une qui vivrait jusqu’à 150 ans, ou plus, enfin
quand même ! C’est là que la foi reprend sa force ».

Nous en venons ainsi, par ces remarques, vers ce registre, qui n’advient que dans le
temps logique, de la présentification immédiate de la mort. C’est alors une présen-
tification plus qu’une représentation, une présentification dans laquelle l’humanitas,
comme négation de la contingence individuelle, ne peut plus prétendre se disjoindre
et s’autonomiser, mais vient au contraire se resserrer et se nouer, contrainte, à la part
d’animalitas, au vivant donc, encore vivant : elles se rangent ensemble sous l’appel et
la convocation du morientis, du mourir, déterminées par la structure toujours.

 L’originaire
Pour faire sa place à la question que cela pose, question clinique peut-être, il faudra
encore recourir à un autre texte de Freud, d’apparence très simple, et ceci, afin d’en
extraire ensuite l’hypothèse qui nous guide ici, mais qui n’est pas encore énoncée.
Freud n’est pas seulement celui qui dévoile l’existence de l’Inconscient et la dualité

< varia > 169

de la pulsion au-delà de notre cogito ; fondateur de la psychanalyse comme clinique,


il s’y est appuyé pour aller un cran plus loin, et il a visé des zones qui se situent plus
en retrait, en arrière de cet Inconscient, qui est toujours déjà redéposé en strates. Ce
pas en arrière, au-delà ou en deçà de l’Inconscient reçoit chez lui diverses dénomi-
nations : c’est l’originaire au sens de Grund – fondation – ou bien c’est l’Ur – origine.
Les lectures que Lacan fait de Freud permettent de considérer cette zone comme
celle où se conjoignent les deux dimensions hétérogènes du Sujet d’une part, et de
l’Être d’autre part. L’Être comme maintient limité dans l’existence, et le Sujet, le sujet
produit, symbolique et a-céphale, en tant que déjà affecté de la mort.
Sein zum Tode pointait Heidegger, avec la difficulté de traduction qu’il y a en français :
« être-pour-la-mort », comme on le dit habituellement, mais c’est surtout « être-vers-
la-mort » comme il le précisait en 1954 à Hannah Arendt. C’est quelque chose de ce
« vers la mort »[21], et qu’il faudrait avec Freud transcrire en un « par », « Être-par-la-
mort » donc, situé au fondement tout premier et dont se soutient tout l’inconscient
lui-même. Le texte Die Verneinung, traduit par « La dénégation »�[22], qui a donné lieu
au commentaire si précis de J. Hyppolite, et à sa réponse par Lacan, permet de saisir
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les coordonnées de ce temps. Partons avec Freud du fait suivant : une phrase néga-
tive « ce n’est pas ma mère » comporte une thèse, « il y a ma mère » d’abord, puis le
signe de sa négation « Ce n’est pas », ensuite. Cette surimposition pose un problème
pratique, et simple, dans la cure du névrosé : en usant de la dénégation, celui-ci
produit, mais sans lever le refoulement, l’énoncé qui est censuré dans l’inconscient.
Il y a donc, logiquement, et avant cette dénégation en acte, une affirmation primor-
diale, qui est antérieure au refoulement : un « dire oui », une Bejahung. Une advenue
à l’existence, mais sous forme du Quod latin : un « il y a » donc, un « il y a » comme
tel, bien avant tout jugement d’attribution ou de qualification, ou de connaissance.
Un « il y a », sans argument ou négativation de savoir. Lacan précise explicitement
ce niveau premier qui concerne la relation du sujet à l’être, et non pas du sujet au
monde[23]. C’est donc une ontologie en quelque sorte, et non pas une pragmatique,
et le « Il y a »-Bejahung détermine dit-il, le point « d’intersection du symbolique et
du réel primordiale, qui conserve ses effets jusque dans la structuration discursive ».
Gardons donc l’articulation de cette Bejahung en réserve, et situons-en son pendant
tout aussi nécessaire, qui concerne ce qui reste non pris dans cette affirmation thé-
tique d’existence : c’est l’Austossung, l’expulsion, la destruction. C’est cette dernière
(l’Ausstossung donc) qui constitue le réel en tant qu’il est le domaine de ce qui subsiste

[21]  « Cette limite est la mort, non pas comme échéance éventuelle de la vie de l’individu, ni comme certitude empirique du
sujet, mais selon la formule qu’en donne Heidegger, comme “possibilité absolument propre, incon­ditionnelle, indépassable,
certaine et comme telle indéterminée du sujet”, entendons-le du sujet défini par son historicité  ». Lacan, J. « Fonction et
champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 319
[22]  Freud S. 1925. « La négation », Résultats, Idées, problèmes, II, Paris, PUF, 1992, pp. 135-139.
[23]  Lacan J. « Réponse au commentaire de Jean Hyppolite sur la Verneinung de Freud », Écrits, Paris, Seuil, 1966,
pp. 381-399.

170 [ psychologie clinique  n°35  2013/1

hors de la symbolisation[24] (c’est à dire, à partir de la Bejahung et ses développements).


Désormais, Lacan peut indiquer que « ce qui n’est pas venu au jour du symbolique
(Bejahung) apparaît dans le réel »[25] et il peut rendre compte des psychoses, de l’hallu-
cination, des délires, mais il peut aussi réaborder la question des affects. Freud écri-
vait déjà dans cet article que « Le plaisir généralisé de la négation, le négativisme de
tant de psychotiques doit être vraisemblablement pris comme démixion des pulsions
par retrait de ses composantes libidinales ». Et Lacan précisera à propos de la déné-
gation cette formule suivante : « Des figures de la mort, celle-là est le suprême détour
par où la particularité immédiate du désir, reconquérant sa forme ineffable, retrouve
dans la dénégation un triomphe dernier »[26]. Très précisément, Lacan pointe que « Le
retour dans le réel de ce qui est rejeté du langage ; c’est l’excitation maniaque par
quoi ce retour se fait mortel ». « Lacan ne parle pas ici de la psychose maniaque, mais
bien de l’excitation maniaque, possiblement présente dans toute forme de psychose,
mais aussi au-delà. Il s’agit là de la rencontre par le sujet, dans son corps, de l’effet
mortel du langage, qui pourra le toucher du sentiment de la mort autant que de la
“vie pure” »[27].
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 Dénouage ultime de l’être et du sujet
Venons-en maintenant à l’agonie, au sujet de l’agonie, aux prises de ce combat – agôn
– tel que l’étymologie du mot évoque. Nous serons brefs sur le point des observations
médicales bien sûr, et mettrons juste en tension ce qui nous semble apparaître nette-
ment, même si c’est de manière éparse, à la lecture des comptes-rendus de médecins,
de soignants, qui font état des formes caractéristiques de l’agonie, avec sa physiologie
de désintrication. Les signes physiques sur lesquels ils s’accordent le plus souvent se
laissent bien ranger en deux rubriques : l’agitation corporelle d’un côté, et de l’autre
le retrait et la soustraction, le calme même. L’agitation corporelle est parfois ample,
et parfois ramenée à quelques signes discrets : la jambe qui frotte le drap, la main
qui serre et desserre sa prise, tandis que corrélativement, le calme ou la sérénité se
traduisent de manières variables avec leurs propres tempi.
Nous proposons l’hypothèse que ce sont là deux registres, moins du corps en sa
désorganisation, que du sujet et de l’affect : même à être dénotés dans le registre du
physique, du physiologique et des modes spécifiés de sa désorganisation, ils signalent,
par l’affect qu’ils marquent, cette logique précise et complexe de l’articulation du
Sujet et de l’Être. Leur nouage avait tracé les deux voies possibles de l’affect dans
son rapport à la mort. Ils font désormais retour en ce moment de dénouage ultime de

[24]  Lacan J., Ibid., p. 388.


[25]  Lacan J., Ibid., p. 388.
[26]  Lacan J., 1953, « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 320.
[27]  Bernard David, 2010. La mort et le langage (article soumis).

< varia > 171

l’Être et du Sujet : c’est d’un côté l’affect mélancolique du mortel que cristallisait
l’imaginaire, c’est de l’autre côté l’affect maniaque de présentification du mortel dans
le symbolique. Affects à chaque fois, affects du sujet, et non pas structure psycho-
tique : affects du sujet marqué dans son corps, affects comme en écho du nœud
inaugural de l’être et du sujet, et qui surgissent au moment même de sa déliaison.
Maniaque ou Mélancolique, « Je ne garderai, pour habiller mon âme, que l’idée d’un
rosier, ou un rugissement, ou bien un prénom de femme ».
Car ce qui est advenu maintenant, au terme de toutes les permutations signifiantes de
la vie du sujet et à échéance de tous ses calculs imaginaires, c’est le caput mortuum des
alchimistes du moyen-âge, la tête des morts, ce reste résiduel qui est produit au fond
par l’opération vivante elle-même, cette tête des morts que Lacan désignait comme
soustraction de toutes les combinatoires symboliques dans sa Science des conjectures
des années 50. Alors, ce temps logique encore, toujours tendu entre instant de voir,
temps pour comprendre et moment de conclure, s’engage, après avoir « brulé les
rêves inachevés, les restes d’espérance » et débouche sur le caput mortuum du signi-
fiant[28] par où le sujet s’était précédemment fondé, tandis que se dévoile l’heure mor-
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telle de l’Être de l’humanitas en lui.
Nous soutenons l’hypothèse selon laquelle le temps conclusif est tendu sur deux
modes distribués, avec leur nombre déterminé de variables. À partir de l’opération
fondatrice et articulée de la Bejahung et de l’Austossung, du « dire oui » et du « rejet »,
et en ayant suivi les nouages consécutifs du symbolique et de l’imaginaire qui pré-
figurent la mort, c’est bien au terme de la mort réelle, qui s’approche, que se déter-
minent ces marques d’excitation sur mode maniaque, ou bien de calme sur fond
mélancolique, et que se manifeste le sujet de l’agonie, ainsi tendu entre ces deux
pôles d’affect. Sans doute une clinique de l’agonie, en sa pratique et son pari du sujet
est-elle à approcher ici.

 En guise de conclusion
Si, à en croire l’adage biblique rapporté par Luc[29], il faut « laisser les morts enter-
rer leurs morts », souhaitons qu’au moins nous nous situions auparavant, dans la
clinique, avec délicatesse et respect profond. Et nous avançons ce terme en notre
champ : notre clinique différentielle du sujet, que l’on pose en notre champ au « un
par un » oui, ne peut en fait fonctionner que d’inscrire chaque « un » dans la série
de ses différences et ses oppositions à l’autre « un ». Qui dit clinique différentielle
dit, dans le même temps, clinique de la série. Or en matière de logique du signifiant,
Lacan nous a appris à reconnaître, dans le terme « Un », deux registres différents,
qui étaient déjà précisés par la pensée antique de Plotin : c’est d’un côté le « un de
[28]  Lacan J., 1957. « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud », Écrits, pp. 493-528.
[29]  La Bible : Luc 9:59-62.

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la série », celui qui vient avant le deux, celui de la clinique différentielle ; et c’est de
l’autre côté le « Un » seulement. C’est ce « Un » tout seul, plotinien, qui doit nous
accompagner lorsque surgit le moment unique de l’agonie de ce sujet. Il faut cer-
tainement gagner une forme d’humilité, il faut accepter de se régler sur la meditatio
intime, celle du moyen-âge, et sur non la disputatio raisonneuse ou différentielle, pour
s’en approcher, le respecter et l’accompagner, aussi loin que nous le pouvons. Ceci
afin que, émergeant à l’Un en ce moment de précipitation finale, ce tabernacle ter-
rible d’Hugo, mais aussi ce Mehr Licht, ce « plus de lumière » énoncé par Goethe au
moment de son agonie, le sujet puisse y être toujours et encore reconnu, avant que
devenir, comme le disait Lacan pour lui-même, « Autre enfin, malgré la loi ».

 Références
Astur F. 2007. La mort, Essai sur la finitude, Paris, PUF.
Bernard David. 2010. La mort et le langage (article soumis).
Broch H. 1958. La mort de Virgile, Paris, Gallimard.
Brel J. À mon dernier repas, Chanson.
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Freud S. 1915. « Considérations actuelles sur la guerre et la mort », Essais de psychanalyse, Paris,
Payot, 1968.
Freud S. 1925. « La négation », Résultats, Idées, problèmes, Tome II, Paris, PUF, 1992, pp. 135-139.
Lacan J. 1946. « Propos sur la causalité psychique », Écrits, Paris, Seuil, 1966, pp. 151-192.
Lacan J. 1949. « Le Stade du miroir comme formateur de la fonction du Je», Écrits, Paris, Seuil, 1966,
pp. 93-100.
Lacan J. 1953. « Variantes de la cure-type », Écrits, Paris, Seuil, 1966, pp. 323-362.
Lacan J. 1953, « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil,
1966, pp. 237-322.
Lacan J. 1955 « Le séminaire du la Lettre volée », Écrits, Paris, Seuil, 1966, pp. 11-61.
Lacan J. 1955-56. « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », Écrits,
Paris, Seuil 1966, pp. 531-583.
Lacan J. 1956-57. Le Séminaire Livre IV. La relation d’objet, Paris, Seuil, 1994.
Lacan J. 1957. « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud », Écrits,
pp. 493-528.
Lacan J. 1979. « Le mythe individuel du névrosé », dans Ornicar ?, 17-18, pp. 290-307.
Lacan J. 1954 « Réponse au commentaire de Jean Hyppolite sur la Verneinung de Freud », Écrits,
Paris, Seuil, 1966, pp. 381-399.
Vernant JP. 1985. La mort dans les yeux - Figures de l’Autre en Grèce ancienne. Hachette, 2007.
De la Croix J. 1987. « Que je meurs de ne pas mourir », Dieu et ses poètes, Desclée de Brouwers.

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