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André Beetschen
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André BEETSCHEN
1. L’écriture, pour sa version définitive, de ce rapport s’écartera sur quelques points de celle du
texte proposé au Congrès. En effet, les discussions préalables dans des groupes de travail et les remar-
ques amicales m’ont permis de rendre plus claires, du moins je l’espère, certaines propositions ; ainsi
ai-je inséré dans la version présente quelques infléchissements présentés dans l’exposé introductif du
Congrès. Bien entendu, l’architecture d’ensemble n’est pas modifiée : cela appellerait un travail de plus
grande envergure. Par ailleurs, j’ai supprimé un certain nombre de notes qui surchargeaient le premier
texte. On trouvera dans ma bibliographie l’ensemble des références qui m’ont aidé.
2. N. Sarthou-Lajus (2002).
3. S. Freud (1905).
L’accomplissement et l’atteinte 1457
1. Voie déjà largement ouverte par J. Goldberg avec son livre La culpabilité, axiome de la psy-
chanalyse (1985).
2. S. Freud (1938), p. 288.
3. J. Laplanche (1981).
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2. La culture et la langue
1. L’idéal transmis (2000) et ses deux rapports : « Pure culture » de J. Mauger et L. Monette ;
« Sur-moi culturel » de G. Diatkine.
2. La figurabilité (2001) et ses deux rapports : « L’action de la forme » de L. Kahn ; « Figurabi-
lité et régrédience » de César et Sára Botella.
L’accomplissement et l’atteinte 1459
temps, celui dont le regard ronge la présence, F. Kafka – lui dont Le Procès1
est tellement devenu la fable emblématique de notre condition qu’une sorte de
pudeur en réserve l’usage. G. Steiner n’écrit-il pas, en commençant sa préface
à l’édition anglaise du Procès2 : « L’idée qu’il puisse y avoir quoi que ce soit
de neuf à dire du Procès de Franz Kafka n’est guère vraisemblable » ; et il
ajoute : « La littérature secondaire est cancéreuse... En vérité, l’accès spontané
et le choc de l’immédiateté sont devenus quasiment inimaginables. » Mais il
dira, plus loin : « Kafka se servit de son mal autant que son mal se servit de
lui, et cette réciprocité approfondit son sentiment de culpabilité. » On ne tra-
vaille pas sur la culpabilité sans, comme Job, creuser ses maux !
L’homme détruit et se détruit, avec acharnement parfois. Cet acharne-
ment peut effacer la culpabilité dans l’alibi de la masse, et c’est alors la pire
violence du monde : la guerre, le meurtre, les attentats, la condition bafouée
du vivre-ensemble. S. Freud n’a jamais renoncé, comme le signale M. Mosco-
vici3, à penser, d’un même tenant, la condition psychique de l’individu et celle
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1. F. Kafka (2001).
2. G. Steiner (2002), p. 49.
3. M. Moscovici (2002).
4. L. Greilsamer, dossier « Paul Touvier, un collaborateur dans l’histoire » ; Le Monde,
17 mars 1994.
5. H. Arendt (1963).
6. J. Derrida, Le siècle et le pardon, Le Monde des débats, no 9, décembre 1999.
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semble perdre tout sens, les actes de terrorisme (les attentats du 11 sep-
tembre 2001 ou le conflit israélo-palestinien ; pour les deux, ce même mot qui
semble clamer un redoublement de la mort : « attentat-suicide ») provoquent
cet ébranlement de la raison dont les revues de psychanalyse elles-mêmes se
font depuis peu l’écho insistant. « Tous coupables ? Non », s’emportait
P. Bruckner1, quand Monique Canto-Sperber2 écrivait, sous le titre « Injusti-
fiable terreur » : « Aucune explication par les causes sociales ou psychologi-
ques, aucune explication par le but, ne peut modifier la qualification morale
de ce qu’est l’acte de lyncher ou de tuer. » L’injustifiable a nécessité que soient
approfondis les liens entre « mémoire, histoire et oubli »3.
Car le sentiment de culpabilité n’est pas seulement lié à ce qu’on a fait ; il
trahit aussi ce que, par crainte, négligence ou lâcheté, on a laissé faire en vou-
lant ensuite l’oublier. Il en appelle ainsi à la responsabilité d’un sujet invité à
répondre à autant qu’à répondre de4. Il témoigne de la capacité psychique
d’intérioriser le dommage fait à autrui : identification à la violence subie par
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3. La tâche à soutenir
butée et le risque, chez le patient comme chez l’analyste, du « Ils restent comme
ils sont »... Notre tâche est pourtant de ne pas cesser de remettre sur le métier ce
qui, entre patient et analyste, s’oppose au déplacement et à la transformation
psychiques. Le contre-transfert ne fait-il jamais rien d’autre que de reposer
l’insistante question : En quoi pactise-t-on avec les résistances de nos patients ?
Je n’approfondirai pas ici la question du « sur-moi analytique » ni celle de
l’éthique qui me semble relever d’abord, comme le souligne J. Sédat1, de
l’observation d’une méthode, celle de la déconstruction patiente des solutions
boiteuses et coûteuses échafaudées contre la poussée obstinée de la sexualité
infantile, déconstruction de formes dont L. Kahn2 nous a restitué avec rigueur le
travail. Mais notre sentiment de culpabilité est d’abord arrimé au transfert et à
ce que D. Clerc-Maugendre a appelé sa « nature excessive »3 : les bouleverse-
ments passionnels qu’il peut susciter, la destructivité qu’il peut déchaîner. Ces
effets, nous avons la conviction de les avoir provoqués, même quand se main-
tient tout au long de la cure cette distance polie et convenue qui semble ôter à
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1. J. Sédat (1999).
2. L. Kahn (2001).
3. D. Clerc-Maugendre (1991).
4. A. Green (2002), p. 50.
5. J. Laplanche (2002).
6. S. Freud (1910).
7. S. Freud (1913 b).
L’accomplissement et l’atteinte 1463
1. A. Petitier (2001).
2. J. Laplanche (1989).
3. S. Freud (1909).
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La suite de ces deux cas peut sembler épouser trop facilement la succes-
sion théorique « première-seconde topique », alors que, bien sûr, cette évolu-
tion de la métapsychologie n’asservit pas notre travail analytique quotidien.
Nous pensons conscient-préconscient-inconscient en même temps que conflit
d’instances et on a déjà souligné ce qu’il y avait d’excessif (au regard de la
marche même de la pensée freudienne, qui avance en faisant constamment
retour) à radicaliser un « tournant de 1920 » qui commence en fait dès 1914
avec Actuelles sur la guerre et la mort1 et qui fait d’un texte comme « Dos-
toïevski et la mise à mort du père »2 une suite évidente des textes de 1908-
1912. D’ailleurs, l’expression « seconde topique » n’est-elle pas, à certains
égards, discutable ? Comme S. Freud lui-même le signale, s’il s’est agi, dans
un premier temps de la théorisation, de préciser les « qualités » de l’appareil
de l’âme, c’est l’introduction du narcissisme – l’investissement libidinal du
moi – puis celle du nouveau dualisme pulsionnel qui, en affrontant de manière
plus serrée les faits de résistance et de destructivité, ont exigé une conception
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1. L’analyse de Pierre
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C’est alors que survint, dans les dernières années de l’analyse, une chose
inattendue, sur le mode d’un transfert latéral (mais le transfert latéral est tou-
jours une forme d’expression du transfert) : l’irruption d’une jalousie très vive,
torturante, vis-à-vis d’un homme, une ancienne relation amoureuse de sa
femme, et qui manifestait à nouveau sa présence. Or, de ce lien, il ne s’était
pas jusqu’ici préoccupé ; il n’avait pas voulu le « voir ». C’est le contraire qui
arrivait maintenant, avec l’attaque interne par des scènes sexuelles insupporta-
bles et avec la répétition d’actes de vérification qui le laissaient profondément
coupable. C’est, j’en suis convaincu, l’analyse et l’évolution du transfert qui
firent advenir cette jalousie, avec non seulement des préoccupations obsé-
dantes sur le désir inconscient de sa femme1 mais surtout des fantaisies de
rivalité meurtrière et de compétition phallique avec « l’autre homme ». Parlant
un jour de son désir ardent d’ « explorer les parties du corps d’une femme... »,
il s’entendit avec surprise et voulut se reprendre : « C’est pas vraiment le mot
qui convient ! » Et il retrouva, dans cette situation de détresse que lui causait
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2. La capture narcissique
1. S. Freud (1914).
2. S. Freud (1917).
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1. M. Duras (1964).
1472 André Beetschen
1. A. Green (1983).
2. S. Freud (1911), p. 14.
3. S. Freud (1913), p. 135.
L’accomplissement et l’atteinte 1473
déceptions s’attachent à nos souhaits les plus vifs ? Rencontres ratées pour
lesquelles nous nourrissions la plus grande attente ; objets de sublimation – un
film, un livre, un opéra : qu’ils déçoivent et la critique est « féroce » – pour
lesquels nous nous étions obligés au long détour de la patience, en nous rap-
pelant l’impatience infantile fébrile d’ouvrir les cadeaux ! La déception ou
l’insatisfaction retenue : toute cette patience, tout ce travail du moi... pour
rien !
1. C. Chabert (2000).
1474 André Beetschen
1. D. Widlöcher (2000).
2. Ibid.
3. D. Widlöcher (1986).
4. M. de M’Uzan (1988).
5. C. et S. Botella (2001), p. 1160.
6. J. Laplanche (2000), p. 78.
L’accomplissement et l’atteinte 1475
1. D. Widlöcher (2000).
2. Ibid.
1476 André Beetschen
1. L’analyse de Marie
Marie décida d’entreprendre une analyse avec moi après une très longue
analyse avec une analyste jungienne, qui s’était terminée sur un lien transgres-
sif d’amitié intense, lien qui, s’il lui procurait un soutien constant à tonalité
homosexuelle, laissait inentamés des accès d’angoisse disséquante, avec des
souhaits exacerbés de mettre fin à ses jours. Marie ne me dit pas, lors des
entretiens préliminaires, ni au début de son analyse, qu’elle avait déjà fait
deux tentatives de suicide dont l’une assez grave – elle me le dira après la pre-
mière tentative de suicide faite pendant l’analyse – et, de mon côté, je ne
l’imaginai pas, tant cette femme vive, pulsionnelle, qui me parlait avec chaleur
de sa vie amoureuse et familiale et de ses intérêts culturels variés, me semblait
animée d’une vie psychique aux multiples investissements. Elle m’avait dit,
cependant, présenter un symptôme dont la violence était intrigante : la sensa-
tion anéantissante d’une boule dure qui s’installait dans la gorge et qui
s’accompagnait de l’impression que son visage devenait celui « d’une momie,
avec un masque en ciment ». Cette douleur était persécutoire ; quand elle sur-
venait, Marie se sentait effondrée.
Dés le début de l’analyse, le transfert s’installa dans une dimension amou-
reuse passionnelle où l’idéalisation sans nuance s’associait à de multiples et
répétées transgressions agies : Marie m’appelait par mon prénom, elle me
L’accomplissement et l’atteinte 1477
tutoyait, elle refusait de prendre la monnaie que je lui rendais, elle me faisait
des cadeaux que je refusais. Tout cela en se préoccupant obstinément de ma
santé et en gardant une emprise très grande sur le déroulement de l’analyse :
elle faisait le compte des séances, l’une après l’autre, mais elle avait beaucoup
de mal à accepter de s’en remettre à sa pensée associative à qui elle réclamait
immédiatement une signification.
« Le contre-transfert – écrit J.-B. Pontalis –, c’est quand on est touché au
mort. »1 J’ai eu le sentiment de l’être, en subissant avec un violent sentiment
de culpabilité les attaques de mort que Marie s’infligeait, en constatant aussi
que chaque avancée de l’analyse – ou ce qui me paraissait être tel – était suivie
d’un épisode de rage destructrice qui paraissait l’annihiler, comme en une
illustration trop parfaite d’une réaction thérapeutique négative impitoyable.
« Une enfance de rêve », à l’étranger... C’était l’ombre et la lumière, des
moments de plaisir fébrile et des épisodes de désespoir absolu : une anorexie
précoce, des troubles de constipation rebelles conduisant à des lavements,
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manifesta – elle se reprochait d’avoir laissé son père seul après le décès de sa
mère, et ce reproche en appelait un plus ancien : avoir laissé partir son père seul
dans sa mélancolie –, qu’un changement se dessina. Elle fut alors occupée,
assaillie plutôt, par des fantaisies de scène primitive qui recrutèrent de nom-
breux souvenirs visuels de la maison d’enfance et qui donnèrent tout d’un coup
aux insomnies précoces de la petite fille une autre portée : elle se levait pour
aller voir. Même si se mêlaient alors, dans une indistinction effrayante, la scène
d’agonie du petit frère mort et la chambre des parents, il me fut impossible de
lui interpréter ce que j’entendais là comme souhait meurtrier.
Marie retrouva, dans ce moment-là, une curiosité infantile très vive quant
à la puissance sexuelle et inquiétante du père – et des « pères » –, curiosité
enfantine qu’elle avait longtemps déplacée sur l’énigme du désir des hommes.
Se découvrit dans le même temps le sens d’un fantasme de transfert longtemps
associé à ses désirs de suicide : me léguer un objet précieux qui avait appar-
tenu au père, un ibis ancien, au long cou érigé.
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1. M. Little (1985) ; autour de ce texte, récemment retraduit, s’est tenue une journée de travail
organisée par J. André, sur le thème « Transfert et états limites » (2002).
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1. M. Little (1985).
L’accomplissement et l’atteinte 1481
des travaux d’A. Green1 (La folie privée comme métaphore des états limites ;
regroupement du masochisme, de la culpabilité inconsciente et de la réaction
thérapeutique négative dans une perspective qui déplace la question de la
mort vers celle de la destructivité et de son orientation interne ; réévaluation
du rôle de l’objet alors qu’est spécifiée « la fonction désobjectalisante de la
pulsion de mort »). Et l’on sait que le débat, en France du moins, a été mar-
qué par la position de J. Laplanche2 qui, après avoir différencié les deux
modes d’accomplissement sexuel que sont décharge et constance, va insister
sur le caractère « auto » de la destructivité de la pulsion de mort et s’opposer
à la théorisation d’une destructivité séparée du sexuel en considérant la « soi-
disant pulsion de mort » comme pulsion sexuelle au maximum « mortel » de
sa déliaison, contre les forces de liaison que le narcissisme et le moi ont
installées.
La position de J. Laplanche me semble partagée, à certains égards, par
P. Denis dans son travail sur « les deux formants de la pulsion », en particu-
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1. A. Green (1990).
2. J. Laplanche (1995), p. 189.
3. P. Denis (1997), p. 138.
4. V. Hugo, La Légende des siècles, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade ».
1482 André Beetschen
(un travail intellectuel réussi et, plus encore, une émotion esthétique : le désir
de mourir l’envahissait après qu’elle eut été « emportée » par une exposition
de peinture ou par un paysage), pouvait se renverser – comme si
l’accomplissement devait être total, à mort, sans reste, et qu’il revenait à la
pulsion de traiter, par son renversement, la douleur du déplaisir. Ce traite-
ment de la détresse par la pulsion n’était aussi impérieux qu’à révéler un moi
terrassé par, d’un côté, une idéalisation écrasante à la mère, et de l’autre, des
identifications mortifères au père mélancolique et au petit frère mort.
Observons que cette tension narcissisme-pulsion est, dans le moment
d’invention de la pulsion de mort, absolument constante. Elle donne à
l’entreprise théorique sa boiterie congénitale. Car sont écrits d’une même main,
et quasiment en même temps, « Au-delà du principe de plaisir » et « Psycho-
logie des masses et analyse du moi »1, ce texte du rassemblement et de l’extrême
liaison. Un peu plus tard, quand « Le moi et le ça », utilisant comme un scalpel
l’énergie séparatrice de la pulsion de mort, décomposera les instances psychi-
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1. S. Freud (1921).
2. S. Freud (1920).
3. S. Freud (1926).
L’accomplissement et l’atteinte 1483
ments », et que ce noir présage fait parler l’eunuque Arsète « qui veilla sur son
enfance depuis le berceau » : il révèle à la jeune femme le secret de sa nais-
sance. Née d’une reine noire – « mais la couleur noire ne nuit pas à la
beauté » – qui fut aimée d’une folle passion jalouse par son époux, elle vint au
monde avec la peau blanche ; alors sa mère, inquiète « car elle connaît le roi
et ses jalousies », se décida à cacher son accouchement et, substituant à sa fille
une enfant noire, confia à Arsète et à l’exil sa vraie fille. Suit le récit aventu-
reux de cet exil et des périls qui furent affrontés jusqu’à Jérusalem.
Le point décisif est ici que c’est en revêtant l’armure noire – noire comme
la peau de sa mère –, pour se dérober à la nuit et à la reconnaissance de son
amant, que Clorinde va se trouver hors les murs, privée de l’apparence qui la
protégeait d’ordinaire, et qu’elle va mourir sous les coups de celui qu’elle aime
mais qui ne la reconnaît plus. Dans la furie du combat, elle lui lance alors,
comme un appel qui viendrait de très loin : « Ô toi qui me poursuis de la
sorte, que m’apportes-tu ? » Tancrède répond : « Le combat et la mort. »
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3. Le renversement et l’hostile
L’hostilité infiltrée dans le moi conjugue les effets de la déception, du
déplaisir, de l’accomplissement raté. Elle est effet toxique du « reste », destruc-
tivité latente qui appelle la rigueur de la condamnation pour surmonter la
détresse. Elle corrompt les « relations de dépendance du moi » : Abhängigkei-
ten, curieux mot, là encore, quand le verbe abhängen signifie tout à la fois
« décrocher, détacher » et, sous sa forme intransitive, « dépendre de » ; le
détachement inscrit dans la dépendance.
S. Freud a, dans « Le moi et le ça », cette phrase étrange : « Ce que le
moi redoute du danger externe et du danger libidinal dans le ça, on ne peut
l’indiquer ; c’est, nous le savons, le terrassement ou l’anéantissement, mais on
ne saurait le concevoir analytiquement. Le moi suit simplement la mise en
garde du principe de plaisir. »1
N’est-ce pas là pourtant que nous est nécessaire, vitale, une réflexion sur
le mal et l’évanouissement de l’humain-civilisé quand doit être affrontée
l’énigme de la destruction de masse et ses exigences folles de purification ?
Quand doit être préservée une mémoire de l’imprescriptible qui permette que
l’on continue à compter les morts un par un ? Réflexion forte d’A. Green
dans « Pourquoi le mal »2, quand C. Lanzmann soutient, de son côté : « Ma
loi d’airain a été de ne pas comprendre. »3
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1. N. Zaltzman (1999).
2. S. Freud (1946), p. 48-49.
3. S. Freud (1917), p. 26.
4. J.-C. Rolland (1998).
5. S. Freud (1922).
6. R. Burton (2000).
L’accomplissement et l’atteinte 1487
1. S. Freud (1912).
2. S. Freud (1930).
1488 André Beetschen
tiennent pas, qu’elles n’évitent pas, alors même lorsqu’elles sont attendues
avec avidité, le retour d’affects de désespoir et de solitude. La plainte contre le
langage appelle, avec une sorte de rage, à exiger la présence réelle – le corps,
le visage, le contact ; la « livre de chair », dit J.-B. Pontalis1 – comme si le lan-
gage même, et son activité symbolisante, signifiait que l’objet a été perdu sans
trace, définitivement.
L’analyse de Marie donna de cette plainte la confirmation répétée, en y
ajoutant un renversement : à ne pas devoir subir une étrangeté des mots qui la
dépossédait de toute maîtrise, elle s’acharnait à découvrir un sens, le sens. Dans
cette cure, la réalité historique d’un père mélancolique a joué un rôle important
et le souvenir est venu d’énoncés et d’attitudes imprévisibles pour l’enfant
puisque y alternaient des silences effrayants qu’elle habitait de reproches et des
colères clastiques qui lui faisaient redouter une sauvagerie destructrice.
Il n’est pas fortuit que la difficulté de ces cures nous porte vers des écrivains
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Même s’il est inféré à partir des formes les plus fortes de résistance – mais
S. Freud dira, dans Malaise dans la culture2, qu’il est présent dans toute
névrose –, le sentiment inconscient de culpabilité est porteur d’un espoir : celui
que le travail psychique de la cure en permette la transformation. Le caractère
paradoxal de l’assemblage doit continuer à intriguer : c’est là sa fécondité.
Caractère scandaleux, même, au regard d’une conscience morale qui se vou-
drait lucide pour être efficiente. Dans les « sentiments inconscients »3, ce cha-
pitre de « L’inconscient » de 1915, S. Freud examine le paradoxe : j’en retiens
la différence proposée quant à l’inscription différente de la représentation
inconsciente ( « formation réelle dans le système inconscient » ) et de l’affect
( « simple possibilité d’amorce à qui il n’a pas été permis de parvenir à son
déploiement » ).
Ce déploiement empêché est l’œuvre du négatif et de la manière dont
celui-ci s’est imposé, et fixé, dans le traitement du déplaisir pulsionnel.
1. A. Green (2002).
2. S. Freud (1930 c).
3. S. Freud (1915), p. 218-220.
1490 André Beetschen
F. Kafka1 le dit à sa façon : « Agir négativement nous est imposé en sus. posi-
tif nous est donné a priori. »
Acte et réaction tiennent éloigné le non du langage, celui qui rassemble le
refus et l’interdit, celui de la dénégation. Et c’est la réaction thérapeutique qui
négative : avec elle, pour approcher l’énigme du sentiment de culpabilité
inconscient, qui émane d’une part inconsciente du moi, nous ne quittons pas
le champ du transfert.
Je crois qu’on ne dirait plus aujourd’hui, comme le fait J.-B. Pontalis
en 1981 en commençant son article : « Non, deux fois non – tentative de défini-
tion et de démantèlement de la “réaction thérapeutique négative”2 – que “les psy-
chanalystes ne parlent guère de réaction thérapeutique négative et [que] la litté-
rature sur la question est, par comparaison à la masse des publications,
relativement rare”. » C’est peut-être même le contraire et c’est là un signe du
temps psychanalytique ! Aussi vais-je un instant explorer l’écart qui apparaît
dans le traitement de cette « réaction », entre J.-B. Pontalis et R. Roussillon,
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ter que guérir n’était pas voler pour elle seule le trésor d’une vie psychique heu-
reuse. Que guérir n’était pas trahir, ni abandonner sa mère à la folie.
Si est inconscient le sentiment de culpabilité – s’il ne peut donc être situé
topiquement que dans une part inconsciente du moi –, il faut essayer, en
acceptant la nature paradoxale de la formule, de proposer des hypothèses
quant au refoulement qui en assure la fixation. Soit le moi est trop informé,
via le sur-moi, des actes – non seulement destructeurs mais porteurs aussi
d’un accomplissement sexuel et masochiste interdit – qui provoquent le senti-
ment de culpabilité : celui-ci doit donc disparaître en emportant la scène qui le
détermine et le retour du refoulé se produira sur une scène où la souffrance
corporelle tiendra lieu des souhaits refoulés. Ce serait là sa version « hysté-
rique », à ceci près que le corps souffrant sera celui de la douleur, de
l’hypocondrie – bref, le lieu d’une atteinte portant le stigmate du narcissisme.
Autre hypothèse : c’est l’insatisfaction et l’hostilité accompagnant
l’accomplissement pulsionnel (du fait, pour une part, du renoncement) qui
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1. Décomposition du sur-moi
toujours l’envers redouté d’un amour trop fort, fixé par l’insatisfaction.
L’identification et son ambivalence structurelle déterminent le destin de la
constitution de l’instance.
Ce développement du sur-moi à partir du narcissisme est ce que laissent
de côté les théories de M. Klein. Je n’aborderai pas ici la discussion du senti-
ment de culpabilité et du sur-moi dans l’élaboration kleinienne, avec la place
qui est donnée à la position dépressive1. Non que je ne lise pas M. Klein : au
contraire, son audace de pensée me stimule plutôt mais elle ne trouve pas de
correspondant ni de fondement dans ma pratique d’analyste ou dans ma for-
mation. Et quand je rencontre la théorie kleinienne lors d’échanges réguliers
et amicaux avec des analystes britanniques, je me prends parfois à regretter de
ne pas savoir faire usage de ce merveilleux outil – un peu passe-partout quand
même ! – qu’est l’identification projective avec sa spatialisation psychique...
Il m’est difficile en tout cas, d’adhérer à une proposition comme : « Le
noyau du sur-moi est ainsi le sein de la mère, à la fois bon et mauvais »2,
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1. M. Klein (1958).
2. M. Klein (1952).
3. D. Winnicott (1958).
4. D. Winnicott (1962), p. 120.
5. D. Winnicott (1962), p. 127.
L’accomplissement et l’atteinte 1497
1. P. Fédida (1995).
2. S. Freud (1914), p. 99.
3. M. Moscovici (2002).
4. G. Rosolato (1969).
L’accomplissement et l’atteinte 1499
1. P. Fédida (2001).
2. S. Freud (1927 c), p. 219.
3. S. Freud (1925).
4. S. Freud (1922).
1500 André Beetschen
1. W. Shakespeare (1983).
2. S. Freud (1930 a).
L’accomplissement et l’atteinte 1501
1. J. Cournut (1983).
2. S. Freud (1930 c).
3. M. Moscovici (2002).
4. P. Lacoste (1986).
L’accomplissement et l’atteinte 1503
1. W. Granoff (1975).
2. F. Kafka (1994).
3. S. Freud (1907).
4. S. Freud (1927 b).
5. S. Freud (1927 c).
6. S. Freud (1927 b).
7. F. Nietzsche (1971).
1504 André Beetschen
rapport antérieur à la mère. On n’éprouve pas pour lui moins de peur que de
désirance et d’admiration. »1
On voit ici que la fonction pare-angoisse de la mère est relayée par un
rapport au père marqué par l’ambivalence : les mots « danger » et « peur »
viennent en même temps que ce transfert de protection. C’est dire qu’une hos-
tilité engagée dans le rapport au père devient une condition de protection
psychique.
Un peu plus loin, S. Freud évalua le fondement et l’efficace de l’interdit
de tuer, à propos du commandement « Tu ne tueras point ». Après avoir
interprété l’illusion religieuse dans son caractère d’accomplissement de sou-
hait, après avoir fait de la divinité cette figure humaine qui protège et
demande obéissance, il va rechercher une solution pulsionnelle pour rendre
compte de l’efficace de l’interdit. Solution pulsionnelle et pas simplement
rationnelle, « car les motifs purement rationnels – qui fonderaient l’interdit
culturel – sont chez l’homme d’aujourd’hui encore de peu de poids face aux
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1. E. R. Dodds (1959).
2. J. Bottero (1992).
3. Épopée de Gilgamesh (1992).
4. J. Bottero (1986).
5. La Bible Osty (1973).
6. J. Cazeaux (2001).
7. G. W. Bowersock (1995).
L’accomplissement et l’atteinte 1509
chose par quoi nous pouvons accroître notre puissance et d’après quoi nous
pouvons aménager notre vie ».
Singulier chemin que celui où cette exploration patiente, acceptant
d’abandonner les hypothèses démenties par la réalité, n’opère qu’en défaisant
le « tout » où « l’un » de la croyance et de sa valence narcissique. L’événement
cannibalique du meurtre du père primitif désigne d’ailleurs un chemin à
l’identification : d’être dévoré par les frères ligués contre lui, le père mort ne
peut pas être possédé par un seul d’entre eux... Contrairement au destin
mélancolique, chacun des fils prend en lui un « trait ». W. Granoff1 qui a sou-
tenu que la psychanalyse freudienne était peut-être le dernier avatar du mono-
théisme, le dit autrement en parlant du rapport au père qui s’institue après
son meurtre : « La décision de se rendre le père, de le ré-instituer après l’avoir
écarté... peut seule parvenir à fonder le réel. »
La découverte intelligente du monde passe ainsi par un changement du
sur-moi, devenu éveilleur de réalité ! Et le jugement que le sentiment de culpa-
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1. A Petitier (2002).
2. S. Freud (1927 c).
L’accomplissement et l’atteinte 1513
leur éventuelle guerre infantile ; il les porte avec leurs indices de réalité :
dépression, mélancolie ou effondrements parentaux. « Il n’est pas sans signifi-
cativité, écrit Freud, comme facteur accidentel que le père, redouté dans cha-
cun des cas, soit dans la réalité aussi particulièrement violent. »
Mais le sur-moi garde de son origine narcissique la trace de
l’investissement amoureux qui constitua le moi, la trace de la qualité de cet
investissement. C’est d’ailleurs quand celui-ci a été défaillant et précaire que le
sur-moi semble s’évanouir, ou rendre les armes dans les combats séparés que
lui impose un moi clivé, ou encore se réduire au spectre ricanant qui menace
de démolir plus que de punir, en dénonçant une identification dont la forte
composante homosexuelle doit être déniée et rejetée. Ici, la haine et la disqua-
lification s’imposent à l’ambivalence, et l’action apaisante et civilisatrice de
l’instance s’efface devant l’omnipotence narcissique et le souhait honteux
autant que coupable – mais un souhait non inconscient – d’anéantir l’autre,
par vengeance ou parce que tout lien fait revivre une menace de destruction.
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fidèle, maître ou frère de nos chemins de pensée, et que ces chemins ouvrent à
l’inquiétude ou au plaisir.
Deux livres explorent de front cette question de l’auteur, en mettant en ten-
sion l’idée d’appropriation. M. Schneider1, dans Voleurs de mots, son étude sur le
plagiat, écrit : « Nous sommes faits des mots des autres, défaits, refaits ; de cela
l’analyse doit prendre la mesure. Pourtant, ne pas penser par soi-même, c’est
cette pathologie que l’analyse tente de dénouer et de prendre en charge dans les
névroses et les psychoses » ; et, plus loin : « Le style, comme le deuil, ne se trans-
met pas. Il faut en passer par là. Seul, soi-même, en personne. »
P. Audi2 est philosophe, et semble assez réservé vis-à-vis de la psychana-
lyse. Les psychanalystes, il est vrai, rendent souvent la pareille aux philoso-
phes et peut-être que leur réserve, dite au nom de la pulsion, est l’un des ava-
tars de l’hostilité provoquée par le renoncement pulsionnel qu’impose la
culture... Cherchant, dans L’autorité de la pensée, « à rendre compte du deve-
nir – auteur de la pensée », il écrit : « Pour autant que le devenir-auteur
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1. F. Kafka (1994).
2. D. Winnicott (1970), p. 43.
L’accomplissement et l’atteinte 1517
1. S. Freud (1919).
2. S. Freud (1926 b).
1518 André Beetschen
1. D. Margueritat (1990).
2. W. Shakespeare (1983).
L’accomplissement et l’atteinte 1521
domaine que ce soit, nous venons toujours après et, pourtant, indéfiniment,
nous commençons. Chaque analyse, quel que soit le nombre d’années de notre
pratique, est la première fois. »
À quelles conditions, donc, ce recommencement qui fait de la fidélité
autre chose que la soumission ou la répétition du même ? Rappelons-nous la
phrase de V. Jankélévitch1 : « La véritable fidélité est toujours infidèle par
fidélité... » Il faut continuer de lire et de faire travailler l’œuvre là où elle
résiste, puisque sa grandeur est de résister différemment selon ceux qui
l’interrogent ! Et même si un livre récent comme celui de J. Le Rider2 vient
éclairer vivement l’univers culturel viennois duquel émergea le père de la psy-
chanalyse, il nous faut admettre que l’essentiel est ailleurs : c’est au mode de
la pensée freudienne que nous sommes arrimés, à cette manière toujours sur-
prenante qu’elle a d’avancer en opérant des renversements de sens et de posi-
tion psychique – bref, à cette façon de soumettre le mouvement de
l’exploration scientifique à l’animation de la fantaisie.
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1. V. Jankélévitch (1962).
2. J. Le Rider (1962).
3. A. Rimbaud, Ma bohème, in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la
Pléiade ».
L’accomplissement et l’atteinte 1523
est lui-même une partie constitutive de ce monde que nous devons explorer et
il permet fort bien une telle exploration. »1
Explorer le monde, quelle meilleure promesse d’accomplissement ? En
sachant que le chantier reste ouvert et que « ça n’est jamais ça » – donc qu’il
faut continuer après et contre ceux qui nous ont précédés. Avec ce que
l’analyse permet, quand elle a opéré : le pas-à-pas plutôt que le tout, le chan-
gement de point de vue quand il faut se séparer un peu de nos croyances2 et le
risque pris d’avancer en son nom sans craindre les foudres infantiles du juge-
ment.
Cela n’abolira pas le sentiment de culpabilité, ce témoin de l’excès pul-
sionnel infantile et du souci maintenu de l’autre, cette part d’attaque interne
puisant son origine dans l’atteinte de l’insatisfaction. Mais si l’éloignement de
son caractère cruel ou paralysant se gagne par l’admission progressive de
l’hostile et la reconnaissance de la part arrogante ou meurtrière de psyché, le
sur-moi, peut-être, abandonnera la violence de l’imago pour, en mêlant cultu-
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BIBLIOGRAPHIE
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tion et inspiration : l’homme, Paris, PUF, 1999.
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