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LES DECISIONS DE FINANCEMENT

Il existe entre autres sources de financement :

- Le financement par fonds propres


- Le financement par quasi fonds propres
- Le financement par emprunts

I- Le financement par fonds propres 

Comme modes de financement par fonds propres, nous pouvons citer :


- La capacité d’autofinancement
- La cession d’éléments de l’actif immobilisé
- L’augmentation de capital

I-1- La capacité d’autofinancement

Pour assurer son développement et faire face à ses dettes, l’entreprise a des
besoins de financement
Afin de financer ses besoins, l’entreprise dispose de ressources de différentes
origines.
 Les ressources d’origine externe : les augmentations de capital par apport, les
emprunts, les subventions
 Les origines d’origine interne : la capacité d’autofinancement générée par
l’activité de l’e
La capacité d’autofinancement CAF représente pour l’entreprise, l’excédent de
ressources internes ou le surplus monétaire potentiel dégagé durant l’exercice
par l’ensemble de son activité et qu’elle peut destine à son autofinancement.
La capacité d’autofinancement permet :
 de rémunérer les associés
 de renouveler et d’accroitre les investissements
 d’augmenter le fond de roulement
 de rembourser les dettes financières
 de mesurer la capacité de développement et d’indépendance financière de
l’entreprise
 de couvrir les pertes probables et les risques

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Calcul de la CAF :
La capacité d’autofinancement est la différence entre les produits encaissables et
les charges décaissables.
Elle se calcule selon deux méthodes :

Méthode additive :
- la méthode additive : le mode de calcul part du résultat net comptable d’où :

CAF = Résultat net comptable


+Dotations aux amortissements et aux provisions
- Reprises sur amortissements et sur provisions
- Quote–part dessubventions d’investissement virées au compte de résultat
+ Valeurs nettes comptables des éléments d’actifs cédés
 produits de cession d’éléments d’actifs cédés

La méthode soustractive : ce mode de calcul part de l’excédent brut


d’exploitation :
CAF = EBE
+ Ou – quote part de résultat sur opérations faites en commun
+ Produits financiers (sauf reprises sur provisions financières)
- Charges financières (sauf dotations aux amortissements et aux provisions
financières)
+Produits exceptionnelles (sauf produits des cessions d’éléments d’actifs,
subventions d’investissement virés au compte de résultat de l’exercice et reprises
sur provisions exceptionnelles)
- Charges exceptionnelles (sauf valeurs comptables des éléments d’actifs cédés
et dotations aux provisions et aux amortissements exceptionnelles)
- Participations des salariés aux fruits de l’expansion
- Impôts sur les bénéfices
La CAF ne doit pas être considérée comme un montant de liquidités disponible
au cours de l’exercice
En raison des crédits inter- entreprises et des stocks, la partie liquide de la CAF
est donnée par la relation : partie liquide de la CAF = CAF – variation BFR
La CAF ne représente qu’un potentiel de financement

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L’autofinancement est constitué par la partie de la CAF investie dansl’entreprise,
c'est-à-dire : Autofinancement = CAF – distribution de dividendes
Comme avantage, l’autofinancement assure l’indépendance financière
Exemple d’application sur la CAF
Les charges et les produits du compte de résultat de la société TRADING - INDUSTRIES se
présente comme suit au 31-12-N en milliers de francs:
CHARGES MONTANT PRODUITS MONTANT
       
ACHATS DE MARCHANDISES 110 000 VENTES DE MARCHANDISES 260 000
VARIATION STOCKS DE MAR-   PRODUCTION VENDUE 350 000
CHANDISES - 10 000 PRODUCTION STOCKEE 24 000
     
ACHATS MATIERES
PREMIERES 20 000 SUBVENTIONS D'EXPLOITATION 5 000
REPRISES SUR PROVISIONS
  D’EXPLOITATION 30 000
TRANSFERTS DE CHARGES
VARIATION STOCK MATIERE - 4 000 D’EXPLOITATION 6 000
AUTRES ACHATS 40 000    
SERVICES EXTERIEURES 64 000 INTERETS RECUS 2 000
IMPOTS ET TAXES   4 000    
PRODUITS DE CESSION
D'ELEMENTS D’ACTIFS   8 000
CHARGES DE PERSONNEL 300 000
DOTATIONS D’EXPLOITATION   86 000

INTERETS VERSES 32 000


VALEURS COMPTABLES DES-      
ELEMENTS D'ACTIFS CEDES 8 000    
PARTICIPATION DES SALARIES 2 000    
IMPOTS SUR LES BENEFICES 12 000    
   
TOTAL 664 000 TOTAL 685 000

I-2- La cession d’éléments d’actif immobilisé :

Les cessions d’éléments de l’actif immobilisé peuvent résulter :


- Du renouvellement normal des immobilisations qui s’accompagne, chaque fois
que cela est possible, de la vente des biens renouvelés
- De la nécessité d’utiliser ce procédé pour obtenir des capitaux. L’entreprise
est alors amenée à céder ; sous la contrainte certaines immobilisations
(terrains, immeubles…) qui ne sont pas nécessaires à son activité.
- De la mise en œuvre d’une stratégie de recentrage. L’entreprise cède des
usines des participations, voire des filiales dès lors qu’elles sont marginales
par apport aux métiers dominants qu’elle exerce. Dans ce cas, les sommes en
jeu sont souvent considérables.

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I-3-L’augmentation de capital par apports nouveaux :

Le montant du capital social est inscrit dans les statuts et toute variation de ce capital
constitue donc une modification des statuts.
De ce fait la décision doit être prise par les associés ou du moins par un nombre
important d’entre eux (variable suivant le type de société).
Lorsque la société projette d’accroitre son activité par le financement de certains
investissements, elle augmente ses moyens financiers par des apports en espèces
ou ses moyens d’exploitation par des apports en nature.
Pour qu’une telle augmentation de capital puisse avoir lieu, il faut que le capital soit
entièrement libéré. Cette condition n’est toutefois pas exigée pour une augmentation
de capital par apports en nature.
Dans le cas de SNC, les décisions de modifications des statuts sont prises à
l’unanimité en assemblée.
Pour ce qui est des SARL, les décisions de modification des statuts sont prises à une
majorité des associés détenant les ¾ des parts sociales.
Quant aux SA, les décisions de modification doivent être prises par les associés
représentant la majorité des parts.
En effet l’augmentation de capital par apports nouveaux se fait généralement lorsque
la situation de la société est florissante.
L’augmentation de capital va avoir une incidence sur l’actif net de la société et sur la
valeur de l’action.
De nouvelles actions sont émises de même valeur nominale que les anciennes mais
à un prix d’émission généralement différent.
La différence entre le prix d’émission et la valeur nominale représente la prime
d’émission.
De ce fait, les anciens actionnaires pourraient être lésés par la baisse de valeur de
leurs actions. Pour éviter cela, ils ont un droit préférentiel de souscription ou ds lors
de l’augmentation de capital.
ds= valeur de l’action avant augmentation du capital – valeur de l’action après
augmentation du capital

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n= nombre d’action nouvelle
VN =valeur nominale
PE = prix d’émission
PE= VN (N – taux d’émission)

Exemple :
Une société anonyme au capital de 5.000.000 divisé en 25.000 actions de 200 F,
émet à 210 F l’une 10.000 actions nouvelles de valeur nominale 200F
L’action ancienne, droit de souscription attaché est cotée 280 F.
La société recevra lors de cette augmentation de capital si le capital est entièrement
libéré un montant = 10.000* 210KF = 2.100.000 KF

II-Le financement par quasi-fonds propres : 

Ce sont principalement :
- les titres participatifs
- les prêts participatifs
- les titres subordonnés
- les primes et subventions

II-1- Les titres participatifs :


Ce sont des titres de créance dont l’émission est réservée aux sociétés du
secteur public et aux sociétés coopératives.
Ils ne sont remboursables qu’en cas de liquidation de la société ou à l’expiration
d’un délai qui ne peut être inférieur à sept ans.

II-2-Les prêts participatifs :


Les prêts participatifs sont accordés par les établissements de crédit au profit des
entreprises comme les PME qui souhaitent améliorer leur structure financière et
augmenter leur endettement

II-3-Les titres subordonnés :

Ce sont des sortes d’obligations dont le remboursement ne peut être effectué


qu’après désintéressement de tous les autres créanciers à l’exception des
titulaires de prêts ou titres participatifs.
Les titres subordonnés sont assimilables à des fonds propres ; ils ne peuvent être
émis que par les sociétés de capitaux

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II-4-Les primes et subventions :
Certaines primes ainsi que tout ou partie de certaines subventions peuvent être
assimilées à des fonds propres dans la mesure ou elles restent définitivement
acquises à l’entreprise.

III-Le Financement par endettement :


Le financement par endettement constitue le complément indispensable du
financement par capitaux propres.
Ses formes peuvent être fort diverses ; par souci de simplification, nous les
classerons en trois grandes catégories : les emprunts classiques auprès des
établissements de crédit, les emprunts auprès du public (emprunts – obligations)
et le recours au crédit - bail

III-1- Les emprunts auprès des établissements de crédit:

Ils se traduisent le plus souvent par le paiement périodique d’annuités


composées par les charges d’intérêt et le remboursement du principal ou
amortissement financier.
Le remboursement peut se faire par amortissements constants ou par annuités
constantes.

III- 2 - Les emprunts auprès du public : les emprunts obligataires

L’obligation est par substance un titre de créance d’un tiers (préteur) sur l’émetteur
(emprunteur).

Sont autorisés à émettre des obligations :


L’Etat, les collectivités publiques, les établissements publiques et les entreprises
publiques, les institutions financières, les sociétés par action dont le capital est
intégralement libéré et ayant deux années d’existence ainsi que deux bilans
régulièrement approuvés par les actionnaires.

Les souscripteurs sont des personnes physiques ou morales résidentes ou non


résidentes et plus particulièrement les entreprises, les OPCVM/SICAV et FCP, les
ménages, la caisse de retraite et les compagnies d’assurance.
Les obligations sont depuis un certain temps dématérialisé et leurs souscriptions
sont donc inscrits sur un compte courant enregistré sur un registre tenu par la
société émettrice des titres ou par son intermédiaire financier, soit dans la plupart
des cas un établissement financier.
Pour rendre son émission d’obligations plus attrayante aux yeux des investisseurs, il
existe des possibilités pour l’émetteur d’assortir celle-ci d’une prime d’émission

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Sur le marché obligatoire, les obligations sont désignées par le nombre de leur
émetteur suivi de leur taux fiscal et de leur date d’émission.
Dans certains cas lorsque l’emprunt obligataire donne lieu à l’émission de nouvelles
tranches durant leur existence, on remplace l’année d’émission par l’année de
remboursement.
Les obligations sont librement cessibles ou rachetables d’occasion sur le marché
secondaire

Les types d’obligations :


Nous pouvons citer les catégories d’obligations suivantes :
- les obligations à fenêtre, d’une durée généralement comprise entre 15 et 18
ans. Elles permettent un remboursement anticipé à des échéances préfixées.
- Les obligations à coupon zéro : ce sont des obligations sans intérêts
- Les obligations à taux révisable permettant de bénéficier d’un coupon dont le
montant fixé à l’avance pour une période de six mois, d’un an ou de trois ans.
- Les obligations à taux variable ont une rémunération qui évolue en fonction
d’un indice de référence, mais avec, très souvent, une rémunération minimale
fixe garantie.
- les obligations convertibles en action permettent à leur détenteur, actionnaire
en puissance, de convertir en principe à tout moment leurs obligations en
actions de la société.

Les caractéristiques d’une obligation :


- La duration (D)
La duration se définit comme la moyenne arithmétique pondérée des différentes
annuités d’une obligation.
Toute obligation dont la duration est inférieure à la durée de l’obligation est
considérée à priori rentable.
Si nous appelons :
- P la valeur actuarielle d’une obligation
- Ci la valeur du coupon à la ième année
- t le taux d’intérêt de l’obligation
- n le nombre d’année ou durée de l’obligation
- R la valeur de remboursement

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On a :
- Pour un remboursement in finé:
D = 1/P (C1/ (1 +t) +2C2 / (1+t)2 +3C3 / (1+t)3+……nCn/(1+t)n+ nR / (1+t)n )
Avec P = C1/ (1+t) +C2/(1+t)2 +C3/(1+t)3+……Cn/(1+t)n+ R/(1+t)n

- Pour un remboursement échelonné:


- D = 1/P (C1/ (1 +t) +2C2 / (1+t)-2 +3C3 / (1+t)3+……nCn/(1+t)n+ n1R1 / (1+t)
+n2R2/(1+t)2 + n3R3//(1+t)3+ ……..nRn/(1+t)n)
Avec P = C1/ (1+t) +C2/(1+t)2 +C3/(1+t)3+……Cn/(1+t)n+ R1/ (1+t) + R2/ /(1+t)2 +
R3/ (1+t)3 + ……….Rn/(1+t)n

– La sensibilité (S):
La sensibilité S mesure la variation relative du prix de l’obligation lorsque son taux de
rendement varie de x%.
S = - D/1+t

III-3- Le Financement par crédit - bail ou location financement

Il existe deux types de contrats de location : les contrats de location – financement pour
lesquels le preneur (locataire) supporte les avantages et risques inhérents à la propriété du
bien, et les contrats de location – simple qui recouvrent tous les autres cas.
- Les biens faisant l’objet d’un contrat de location – financement sont comptabilisés à
l’actif et au passif (en dettes financières)
- L’amortissement du bien est comptabilisé en charges, comme si le locataire était
propriétaire, de même que les intérêts.
- Les biens faisant l’objet d’un contrat de location- simple ne sont pas comptabilisés à
l’actif. Les loyers constituent une charge pour le locataire.

Exemples de situations:

- le contrat peut transférer la propriété de l’actif au preneur au terme de la durée du contrat de


location
- le contrat de location donne au preneur l’option d’acheter l’actif à un prix égal au prix de
levée.
- la durée du contrat de location couvre la majeure partie de la durée de vie économique de
l’actif même s’il n’y a pas transfert de propriété ;
- les actifs loués sont d’une nature tellement spécifique que seul le preneur peut les utiliser
sans leur apporter de modifications majeures.

Cas illustratif:

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Soit une entreprise qui souscrit un contrat de crédit bail, le 30/06/N, pour
l’obtention d’un matériel de fabrication d’une durée de 8 ans.
Le prix total d’acquisition et d’installation de ce matériel est de 200.000 KF.
Le contrat de crédit bail porte une durée de 6 ans et fait mention d’un taux du
contrat de 15% l’an ; il prévoit :
- Le versement d’une redevance annuelle constante : le 30/06 de chaque
année d’un montant de 44.762 KF ; paiement de la première redevance dés
signature du contrat.
- L’entreprise projette de lever l’option à l’issue de la sixième année (30/06/N+6)
moyennant le versement d’une somme égale à 6% de la valeur initiale, soit
12.000 KF.

Etablissons le tableau d’amortissement financier de l’emprunt et passer les


écritures comptables chez le preneur

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