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La fonction des dirigeants dans la stratégie d'une entreprise implique de définir une mission qui
guide l'ensemble de l'organisation vers des buts partagés et qui donne du sens aux tâches
quotidiennes des employés. Cette mission doit être une vision inspirante à long terme qui englobe
des aspirations, des valeurs et des objectifs. La stratégie elle-même est une responsabilité spécifique
de la direction générale, qui doit diriger et coordonner les actions de l'entreprise pour optimiser sa
performance à long terme. Cependant, les dirigeants ne doivent pas seulement se concentrer sur la
stratégie, mais plutôt pratiquer le "management stratégique", qui implique l'intégration de la
stratégie dans la gestion d'un environnement organisationnel complexe.
Mini cas :
L’Oréal s’est donné pour mission de faciliter l’accès à des produits qui contribuent au bien-être,
mobiliser sa force d’innovation pour préserver la beauté de la planète et accompagner les
communautés qui l’entourent.
Google, quant à elle, se concentre sur l’organisation des informations à l’échelle mondiale dans le but
de les rendre accessibles et utiles à tous.
2. Quels sont les thèmes qui vous semblent indispensables dans ce genre de
déclarations ?
Ce qui est essentiel pour le projet d'une entreprise, c'est d'intégrer des thèmes liés à la croissance, la
longévité et la pérennité, afin de situer la vision de l'entreprise dans une perspective à long terme et
de renforcer son ambition.
La stratégie d'entreprise est une discipline à part entière qui consiste pour une entreprise à choisir
ses activités et à allouer ses ressources pour atteindre un niveau de performance durablement
supérieur à celui de ses concurrents. Les trois piliers fondamentaux de la stratégie sont la création de
valeur, l'affrontement concurrentiel et le choix du périmètre des activités, il existe deux niveaux de
décision stratégique : la corporate stratégy et la business stratégy .
La distinction entre la corporate strategy et la business strategy. La corporate strategy concerne la
stratégie globale d'une entreprise, notamment la répartition des ressources entre les différentes
activités et la création de valeur au niveau du groupe. La business strategy concerne la stratégie
d'une activité particulière et vise à créer un avantage concurrentiel dans cette activité en utilisant un
modèle de création de valeur durable et en répondant aux attentes des clients. Le livre est structuré
pour aborder ces deux niveaux de stratégie, ainsi que les problèmes de management stratégique qui
en découlent.
FONDEMENTS THÉORIQUES
Henry Mintzberg, un célèbre théoricien de la gestion, a identifié neuf écoles de pensée stratégique,
organisées en deux grandes traditions : la tradition prescriptive et la tradition descriptive. La tradition
prescriptive préconise l'analyse de l'environnement de l'entreprise pour en tirer profit, tandis que la
tradition descriptive examine les processus et les décisions stratégiques réels à partir d'analyses
empiriques.
L'école entrepreneuriale : elle repose sur une vision ou une perspective formées dans l'esprit
d'un individu isolé. Les détails sont ajustés en fonction de leur degré d'adéquation à la vision
entrepreneuriale.
L'école cognitive : elle considère que la stratégie est un processus mental mettant en
perspective de multiples grilles de lecture de la réalité.
L'école de l'apprentissage : elle considère que la formulation de la stratégie n'est pas
séparée de son exécution et repose sur la promotion d'un apprentissage collectif.
L'école culturelle : elle postule que la culture de l'entreprise joue un rôle crucial dans la
stratégie.
L'école de la puissance : elle considère que la stratégie doit être basée sur la puissance, que
ce soit la puissance militaire, économique ou politique.
L'école environnementale : elle considère que la stratégie doit être adaptée à
l'environnement de l'entreprise.
L'école de la configuration : elle considère que la stratégie doit être basée sur la
configuration de l'entreprise et que cette configuration doit être en harmonie avec
l'environnement de l'entreprise.
2- Le management stratégique :
FONDEMENTS THÉORIQUES
Alfred Chandler : Les changements de structure sont une réponse à l'évolution de l'environnement
de l'entreprise, et que la performance de l'entreprise dépend de son adaptation de la structure à la
stratégie.
En ce qui concerne l'identité culturelle de l'entreprise, elle est définie comme l'image interne de
l'entreprise pour ceux qui y travaillent.
L'environnement est une source d'influences, de pressions ou de contraintes qui ont un impact sur la
stratégie et la performance de l'entreprise. On distingue deux niveaux d'analyse : une analyse large
du macroenvironnement qui prend en compte toutes les dimensions de l'environnement et une
analyse plus ciblée sur l'environnement concurrentiel direct de l'entreprise. Il est important de ne
pas négliger d'autres facteurs tels que l'État, les évolutions technologiques, culturelles, sociales, les
rapports de force entre les nations ou les groupes de pression qui peuvent également influencer la
stratégie de l'entreprise.
1- Analyser l’environnement
1-1 Analyser le macroenvironnement : le modèle PESTEL
Le modèle PESTEL est utilisé pour comprendre l'environnement macroéconomique, politique et
social dans lequel évolue une entreprise. Ce modèle a un double objectif : décrire les principales
composantes du macroenvironnement et comprendre son évolution future.
Les lettres de PESTEL représentent les catégories Politique, Économique, Sociale, Technologique,
Environnementale et Légale. Chacune de ces catégories comprend une liste de critères qui peuvent
être utilisés pour analyser les facteurs externes à une entreprise.
Le modèle PESTEL reste un outil utile pour commencer une analyse macro-environnementale.
L'analyse PESTEL peut être utile pour identifier les menaces et les opportunités pour l'entreprise,
mais cela prend du temps pour évaluer les différentes variables.
Pour définir les contours de l'industrie à étudier, trois critères peuvent être utilisés : la substituabilité
des produits ou services, qui peut être mesurée par l'élasticité croisée de la demande, l'espace
géographique pertinent et la technologie.
MINI-CAS d’entreprise
La filière de la VoD implique cinq types d'acteurs : les producteurs, les agrégateurs, les éditeurs, les
distributeurs et les équipementiers. Les producteurs et les fournisseurs de contenus sont
responsables de la production, tandis que les agrégateurs peuvent être mandatés pour distribuer les
contenus sur leur propre plateforme ou sur d'autres plateformes. Les éditeurs sont chargés de la
création de catalogues, de la mise en ligne et de la facturation des services VoD. Les distributeurs
sont chargés de la commercialisation et de la gestion de la clientèle, tandis que les équipementiers
assurent la fabrication de matériel et de logiciels de stockage et de visionnage. Il peut y avoir des
problèmes de compatibilité entre les formats de lecture proposés par les équipementiers et les
fournisseurs de contenu. L'identification des stades les plus rentables et les plus puissants en termes
de négociation est un enjeu clé de la filière.
Le mini-cas souligne l'importance de repérer les différents stades de la filière de la VoD pour
déterminer les acteurs les plus rentables et disposant d'un plus grand pouvoir de négociation. L'aval
de la filière, représenté notamment par les acteurs tels que l'iTunes Store, les fournisseurs d'accès
Internet, les TVIP et les agrégateurs, est considéré comme le plus intéressant économiquement car il
permet de toucher un grand nombre de clients. En revanche, les éditeurs de VoD peuvent être en
position de faiblesse, sauf s'ils atteignent une taille critique en termes de catalogue et de volume de
ventes. Le contrôle de la distribution et de l'accès au marché est donc crucial pour tout acteur de la
filière.
Les critères pour évaluer l’impact des cinq forces sur la rentabilité de
l’industrie
Les critères proposés par Porter pour évaluer l'impact des cinq forces sur la rentabilité de l'industrie
sont :
La croissance de l’activité
Un marché en forte croissance permet aux entreprises de croître sans baisser les prix, tandis qu'un
marché en récession créé des tensions sur les prix et la marge.
Les industries les plus mûres sont caractérisées par une forte concurrence et des rentabilités
faibles.
Dans une activité en forte croissance, une entreprise peut tenter de s'adjuger les parts de marché
les plus élevées en baissant les prix pour être en position de force lorsque l'activité arrivera à
maturité.
La diversité des concurrents
Les concurrents dans l'industrie peuvent être très semblables ou très différents en termes de
technologie, d'image de marque, de taille ou d'implantation géographique.
Plus les concurrents se ressemblent, plus les comportements collusifs ont tendance à se
développer pour préserver la rentabilité du secteur.
Le comportement innovant de concurrents nouveaux, étrangers ou plus agressifs, tend aussi à
peser sur les marges réalisées dans le secteur.
Les industries où les produits sont très différenciés ont tendance à être plus rentables que celles
où la différenciation est faible.
Les industries avec des produits à faible coût unitaire ont tendance à stocker, tandis que celles
avec des produits à coût unitaire élevé préfèrent produire sur commande.
L'efficacité de ces barrières dépend de la capacité des concurrents établis à réagir et à riposter contre
les nouveaux entrants. Les entreprises disposant de ressources importantes pour riposter ont plus de
chances de maintenir leur position dominante, tandis que les marchés où la croissance est faible sont
plus difficiles pour les nouveaux entrants.
MINI-CAS d’entreprise Linkedin
Le secteur du recrutement est fragmenté avec de très nombreux acteurs et des groupes d’acteurs qui
ont des profils différents et dont la taille varie (généralistes ou spécialistes, agences d’intérim ou
cabinets de recrutement, etc.).
LinkedIn est un acteur émergent qui se positionne comme un réseau social offrant des
fonctionnalités similaires à celles des acteurs existants du secteur du recrutement, tout en proposant
de nouvelles fonctionnalités. Bien qu'il serve de plateforme pour une variété d'usages, il peut être
considéré comme un produit de substitution, en raison de sa technologie et de son modèle
commercial innovants qui permettent de mettre en relation des employeurs et des chercheurs
d'emploi.
La concentration relative se réfère à la concentration des entreprises dans une filière donnée, où les
entreprises à un stade plus concentré ont plus de pouvoir de négociation par rapport à celles à un
stade moins concentré. Par exemple, dans la filière de la grande distribution, la concentration de la
grande distribution a fait baisser le prix des denrées alimentaires fournies par des industries
fragmentées. Dans le secteur du tourisme, la concentration s'est accentuée ces dernières années,
menaçant la survie des acteurs indépendants peu compétitifs face aux géants du secteur. Les
regroupements d'agences de voyage indépendantes dans des réseaux connus, ainsi que les fusions et
les mutualisations de ressources des grands réseaux, sont des stratégies utilisées pour mieux
négocier avec les tour-opérateurs et obtenir de meilleures conditions tarifaires. Le pouvoir de
négociation des acteurs dépend également de leur taille relative, comme dans le cas de Netflix
négociant avec des câblo-opérateurs américains. En outre, la menace d'intégration verticale peut
instaurer un rapport de force favorable pour améliorer le potentiel de rentabilité de l'industrie. Les
marques de distributeur sont une stratégie d'intégration verticale, car elles renforcent le pouvoir de
négociation des distributeurs en leur permettant de mettre en concurrence les fournisseurs
classiques avec leurs propres marques.
Le pouvoir de négociation dans les relations commerciales entre les différents acteurs d'une filière.
Les entreprises qui fournissent des éléments clés dans la production de biens ou services ont plus de
pouvoir de négociation que celles qui fournissent des éléments moins importants. Les grandes
entreprises ont plus de pouvoir de négociation que les plus petites, mais certaines entreprises
peuvent se défendre en développant une marque forte ou en se regroupant avec d'autres
entreprises. Les entreprises qui contrôlent l'accès au marché ont également un pouvoir de
négociation important. Le texte donne plusieurs exemples de situations où le pouvoir de négociation
a joué un rôle clé dans les relations commerciales entre les différents acteurs d'une filière.
Le modèle de Porter ne prend pas non plus en compte l'impact de la réglementation et des pouvoirs
publics sur l'industrie, mais cela peut être capturé par le modèle sous forme de barrière à l'entrée ou
à la sortie, ou sous forme de pouvoir de négociation de l'État-client. De plus, le modèle ne considère
pas les complémenteurs, qui sont des produits complémentaires tels que Windows et Intel, les
fabricants de sommiers ou les producteurs de draps de lits. Ces complémenteurs sont à la source
d'effets de réseaux et d'externalités positives.
Le schéma de Porter privilégie les rapports de force entre acteurs et les logiques gagnant-perdant, ce
qui l'amène à minorer les logiques de partenariat ou d'alliance. Pourtant, il peut y avoir des intérêts
convergents entre clients et fournisseurs qui font émerger des logiques gagnant-gagnant. Il est donc
essentiel que l'analyste comprenne la logique profonde plutôt que de se concentrer aveuglément sur
les cinq cases du schéma de Porter.
2-7 Éviter des erreurs de raisonnement grâce au modèle des cinq forces
Le modèle des cinq forces de Porter permet d'éviter certaines erreurs de raisonnement, en
démontrant par exemple que des secteurs apparemment peu attractifs peuvent être très rentables
s'ils présentent une structure concurrentielle favorable. Ainsi, l'industrie des machines à affranchir le
courrier est très lucrative en raison des barrières à l'entrée élevées et de l'absence de substituts,
malgré des produits peu valorisés par les clients. De même, le modèle démontre que les petites
entreprises peuvent bénéficier des marges élevées dans les industries concentrées, plutôt que dans
les secteurs fragmentés. Enfin, le modèle montre que les facteurs qui permettent de s'éloigner de la
concurrence pure et parfaite favorisent la rétention des profits au sein de l'industrie.
3-Les problèmes de définition de l’industrie :
La définition d'un marché est une étape importante pour mener une analyse rigoureuse de
l'environnement concurrentiel. Dans le cadre de la méthode des cinq forces de Porter, l'industrie est
définie comme un lieu où les entreprises concurrentes offrent des produits étroitement substituables
et opèrent sur le même marché. Pour identifier les contours d'un marché, trois critères principaux
peuvent être utilisés : le produit ou service, l'espace géographique et la technologie.
L'innovation peut perturber l'homogénéité des produits ou des services sur un marché, ce qui peut
bouleverser les séparations classiques entre produits ou services, et donc entre secteurs d'activité.
Par exemple, la capacité d'intégration de différentes fonctions d'usage dans un même objet peut
bouleverser la concurrence. Les prix peuvent également servir d'indicateurs d'homogénéité ou
d'hétérogénéité.
L'espace géographique est un critère important pour identifier les contours d'un marché. La
consommation sur Internet, par exemple, s'exonère des contraintes du temps et de l'espace, ce qui
permet à un consommateur japonais de réserver des billets de train de la société Amtrak pour un
voyage entre New York et Washington D.C.
En résumé, la définition d'un marché est complexe et nécessite une analyse rigoureuse de plusieurs
critères pour évaluer l'intensité concurrentielle.
La substituabilité des produits est un facteur important dans la concurrence entre les entreprises.
Les produits sont d'autant plus substituables qu'ils offrent des occasions d'utilisation similaires. Par
exemple, bien que différents, le jus d'orange et une boisson à base de cola sont substituables car ils
répondent au même besoin. Il est également possible de mesurer de manière quantitative la
substituabilité des produits en utilisant la notion d'élasticité croisée, qui mesure la sensibilité de la
consommation d'un bien au prix d'un autre bien. Plus la demande d'un produit est sensible aux
variations de prix d'un autre produit, plus ces produits sont substituables.
Plusieurs de ces dimensions sont généralement corrélées entre elles, ce qui permet de les
réduire à un petit nombre d'axes indépendants. Les axes d'analyse sont choisis en procédant à
une analyse en composantes principales des dimensions énumérées ci-dessus, afin d'identifier
les facteurs qui résument le mieux les dimensions, discriminent le mieux entre les concurrents
du secteur et rendent le meilleur compte des écarts de profitabilité dans l'industrie.