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Support du Cours 

: Sécurité Industrielle
Elaboré par : Badri Elaid
Année scolaire
2022/2023
Avant propos

Ce document est un aperçu général dans le domaine « hygiène,


sécurité et environnement » HSE, il est destiné aux étudiants de
3eme année LMD et aux étudiants Filières ingénieurs, spécialité
Génie mécanique, Génie électromécanique Génie de procéder
Génie industrielle Génie électrique Génie rurale Génie civile et
génie agroalimentaire. Les chapitres analysent les notions de
bases sur l’hygiène, la sécurité et l’environnement et leurs
influences dans le travail, l’analyse , l’appréciation et l’évaluation
des risques Les accidents de travail (danger, risque, enquêtes et
analyses) , les phénomènes d’explosion et d’incendie, la gestion
des risques chimiques, des risques machines et mécaniques, des
risques physiques, des risques de manutentions et ergonomiques
et des risques de circulations et les techniques de préventions
individuelles et collectives .

Abréviations
HSE : hygiène, sécurité et environnement
CHSCT : Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail
POI : Plan opérationnel interne
PPI : Plan particulier d’intervention
PII : Plan interne d'intervention
EDD : Etude d’impact et de danger
IF : Indice de Fréquence
ATEX : Atmosphère explosible
CLO : Concentration Limite en Oxygène
LIE : Limite Inférieure d'Explosion
LSE : limite Supérieure d'Explosion
TAI : Température d'auto-inflammation
EMI : Energie minimale d'inflammation
FDS : Fiche de sécurité
NFPA : National Fire Protection Association
ICPE : Installations Classées pour la Protection de l’Environnement
REACH : Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of
Chemicals

SOMMAIRE
Introduction générale
Chapitre I : Hygiène, la sécurité et l’environnement
1. Introduction
2. Définitions et concepts relatifs aux aspecte santé, sécurité et
environnement
2.1. Hygiène
2.2. Sécurité
2.3. Environnement
3. Structure HSE
3.1. Démarche de développement durable- approche HSE
3.2. Fonctions habituelles d’une structure HSE
3.2.1. Rô le de la structure HSE
3.2.2. Objectifs du service HSE
3.2.3. Missions
a) Recherches
b) Opérationnelle
c) Fonctionnelle ou de conseil
d) Liaison avec
3.2.4. Exemple d’actions d’un service HSE
a) Actions préventives
b) Actions curatives
3.3. Rô le de l’ingénieur prévention SHE
3.4. Eléments d’excellence du système de gestion HSE
3.4. a. Direction
3.4.b. L’organisation
3.4.c. Les opérations
3.5. Processus d’amélioration du système HSE
3.5.1. Engagement et Responsabilité
3.5.2. Gestion du risque
3.5.3. Gestion de la santé au travail et de la sécurité des personnes
3.5.4. Gestion de l’Environnement
3.5.5. Gestion des contractants
3.5.6. Communication et Documentation
3.5.7. Formation et Qualification
3.5.8. Gestion des Accidents et Incidents
3.5.9. Gestion des Urgences et des Crises
3.5.10. Audit et Revue
4. Réglementation relative à l’hygiène et la sécurité
4.1. Santé
4.2. Environnement

chapitre II : Accidents de travail


1. introduction
2. Définitions
2.1. Danger
2.2. Risque
2.2.1. Evaluation du risque
2.2.1.1. Notion d’exposition
2.2.1.2. La prise du risque
2.2.1.3. Approche par le risque
2.2.1.4. Matrice d’évaluation des risques : Gravité d’occurrence
2.2.2. Différent types de risques
2.2.2.1. Les risques industriels
2.2.2.2. Les risques professionnels
2.2.2.3. Les risques de la vie courante
2.3. Dommage ou conséquences
3. Accidents de travail
3.1. Définitions
3.1.1. Accident de travail
3.1.2. Presque accident

3.1.3. Incident
3.2. Echelle de Gravité
3.3. Analyse et enquête des accidents
3.3.1. Obligations
3.3.2. Actions à prendre en cas d’accident
3.3.3. Registre des accidents, premiers soins et premiers secours
3.3.4. Enquête d’accident
3.3.4.1. Analyse des accidents par la méthode de l’arbre des causes
3.3.4.1.1. Les règles de base
3.3.4.1.2. Réalisation et analyse d’un arbre des causes
3.3.4.1.2.1. Principes de réalisation d’un Arbre des causes
a) Principes clés
b) Principes généraux
c) Démarrage de l’arbre des causes à partir de l’événement final ou redouté
(accident ou presque accident)
3.3.4.2. Le diagramme d’Ishikawa
3.3.4.2.1. Théorie des 5M
3.3.5. Circulation de l’information
3.3.6. Suivi des recommandations
3.3.7. Responsabilité de l’employeur
3.3.8. Elaboration des recommandations

Chapitre 1 – Normes et réglementation


1.1 Norme OHSAS 18001

La norme OHSAS 18001 indique la méthode de mise en place d'un management


de la santé et de la sécurité au travail.
L'objectif est d'obtenir une meilleure gestion des risques afin de réduire le nombre
d'accidents, de se conformer à la législation et d'améliorer les performances.

1.1.1 Présentation de l'OHSAS 18001

Il s'agit de l'abréviation d’Occupational Health and Safety Assessment Series, ce qui


signifie Sécurité et Santé au travail. Le référentiel OHSAS 18001 a établi un certain
nombre de critères d'évaluation d'un système de management de la santé et de la
sécurité au travail. Ce document a été établi en 1999 pour aider les entreprises à
respecter les obligations en matière de santé et de sécurité.
Pour compléter L'OHSAS 18001, BSI a publié L’OHSAS 18002. Ce document
explique les exigences de ce référentiel et décrit les démarches à entreprendre pour
mettre en oeuvre et certifier un système de management.
L’OHSAS 18001 est un référentiel (et non pas une « norme internationale ») élaborée
en qualité d'outil pour auditer les entreprises. Structure du référentiel L'OHSAS a une
structure très similaire à aux normes ISO 9001 et 14001, et est basé sur l’amélioration
continue.
1.1.2 Les axes sont les suivants :

• Une politique santé & sécurité qui engagent à tous les niveaux de l'organisation
entière dans une considération plus prononcée des problèmes de sécurité
• Une planification basée en partie sur l'identification des dangers, donnera une vision
plus avancée concernant l'évaluation et la maîtrise des risques
• La mise en oeuvre et opérations sur tous les éléments de l'organisation pour une pro
activité optimisée et immédiatement opérationnelle
• La vérification et les actions correctives pour un traitement et un contrôle
systématique
• La revue de Direction pour contrôler et orienter les actions
1.2 ISO 12100 :2010
 L'ISO 12100 :2010 spécifie la terminologie de base, les principes et une
méthodologie en vue d'assurer la sécurité dans la conception des machines. Elle
spécifie les principes de l'appréciation du risque et de la réduction du risque pour
aider les concepteurs à atteindre cet objectif. Ces principes sont fondés sur la
connaissance et l'expérience de la conception, de l'utilisation, des incidents, des
accidents et des risques associés aux machines. Des procédures sont décrites pour
identifier les phénomènes dangereux, et estimer et évaluer les risques au cours
des phases pertinentes du cycle de vie des machines, ainsi que pour supprimer les
phénomènes dangereux ou arriver à réduire suffisamment les risques. Des lignes
directrices sont fournies sur la documentation et la vérification du processus
d'appréciation du risque et de réduction du risque.
 L'ISO 12100 :2010 est également destinée à servir de document de base pour
l'élaboration des normes de sécurité de type B ou de type C.
Elle ne traite pas des risques et/ou des dommages causés aux animaux
domestiques, aux biens ou à l'environnement.
1.3 ISO 13857 :2008
L'ISO 13857 :2008 établit des valeurs en matière de distances de sécurité, tant
dans un environnement industriel que public, afin d'empêcher l'atteinte des zones
dangereuses des machines. Les distances de sécurité sont adaptées aux structures
de protection. La présente Norme internationale donne également des
informations concernant les distances empêchant le libre accès des membres
inférieurs. Elle couvre les personnes d'un âge égal ou supérieur à 14 ans (la taille
du 5e percentile des personnes âgées de 14 ans est d'environ 1 400 mm). Pour les
membres supérieurs uniquement, elle fournit en outre des informations
concernant les enfants âgés de plus de 3 ans (la taille du 5e percentile des
personnes âgées de 3 ans est d'environ 900 mm) pour ce qui concerne l'atteinte
des zones dangereuses à travers des ouvertures.
1.4 Iso 45001 : 2018
ISO 45001 est une Norme internationale qui spécifie les exigences que doit
remplir un système de management de la santé et la sécurité au travail, avec
des lignes directrices pour son utilisation, pour permettre à un organisme
d’améliorer de façon proactive sa performance SST en termes de prévention
des blessures et des problèmes de santé. ISO 45001 sera applicable à toute
organisation, quels qu’en soient la taille, le type et la nature.
Toutes ses exigences sont destinées à être intégrées dans les processus de
gestion d’une organisation.
ISO 45001 permet à une organisation d’intégrer, au travers de son système de
management de la santé et sécurité au travail (SMS), d’autres aspects ayant trait à la
santé et la sécurité, comme le bien-être des travailleurs. Mais, il convient de signaler
qu’une organisation peut aussi avoir l’obligation légale de traiter ces questions.
 ISO 45001 n’énonce pas de critères spécifiques de performance en matière de
santé et sécurité au travail (SST) et n’établit pas de prescriptions quant à la
conception d’un système de management de la santé et sécurité au travail (SMS).
Il convient qu’un tel système de management soit précis et détaillé pour remplir
sa mission de prévention des blessures et de la maladie. Une petite entreprise où
les risques sont faibles pourra n’avoir besoin que d’un système relativement
simple, alors qu’une grande organisation avec des risques élevés devra peut-être
mettre sur pied un système beaucoup plus sophistiqué. Tout système peut être
conforme aux exigences de la norme, pour autant que l’on puisse en démontrer
l’adéquation pour l’organisation et l’efficacité. ISO 45001 ne traite pas
spécifiquement de questions telles que la sécurité des produits, les dommages
matériels ou les impacts environnementaux, et une organisation n’est tenue de
prendre ces éléments en compte que s’ils présentent un risque pour ses
travailleurs. ISO 45001 ne se veut pas un document juridiquement contraignant,
c’est un outil de management que les organisations, des plus petites aux plus
grandes, peuvent utiliser à titre volontaire si elles veulent éliminer ou réduire au
minimum les risques dangereux....
Un système de management de la santé et sécurité au travail (SMS) fondé sur ISO
45001 permettra à une organisation d’améliorer sa performance SST de différentes
façons :
• En mettant en place et en appliquant une politique et des objectifs SST
• En établissant des processus systématiques qui tiennent compte du « contexte », des
risques et opportunités et des exigences juridiques et autres
• En déterminant les dangers et les risques SST associés à ses activités et en cherchant à
les éliminer, ou à les maîtriser pour en minimiser les effets potentiels
• En instaurant des mesures de maîtrise opérationnelle pour gérer ses risques SST et les
exigences juridiques et autres
• En prenant mieux conscience des risques SST
• En évaluant les performances SST et en cherchant à les améliorer en adoptant des
mesures appropriées
• En veillant à ce que les travailleurs jouent un rôle actif dans les questions SST
Ces mesures combinées établiront la réputation de l’organisation en tant que lieu de
travail sûr et pourront avoir les autres avantages directs suivants :
• Meilleure aptitude à réagir en termes de conformité réglementaire
• Réduction du coût d’ensemble des incidents
• Diminution des temps d’immobilisation et du coût des perturbations de la production
• Réduction du coût des primes d’assurance
• Réduction de l’absentéisme et de la rotation du personnel
• Adoption d’un référentiel international (qui peut être un critère positif pour les clients
attachés aux principes de responsabilités sociétales).

Chapitre 2: Hygiène, sécurité et environnement


1. Introduction :
L’Hygiène, la Santé et la Sécurité au Travail tiennent aujourd’hui une place de
plus en plus prépondérante dans la stratégie et le management de l’entreprise,
car au-delà du drame humain et social qu’occasionnent un accident du travail
(AT) ou une maladie professionnelle (MP), les impacts économiques et
juridiques sont souvent non négligeables.
Afin de sauver des vies au sein d’une entreprise, des dispositions pénales se
sont renforcées ces dernières années, pouvant aller jusqu’à engager la
responsabilité civile, voire pénale du chef d’entreprise. L’objectif consiste à lui
faire prendre conscience de son rôle moteur dans la politique de prévention et
de maîtrise des risques au sein de l’activité qu’il dirige. Une politique de
prévention des risques doit être entamée où il s’agit d’identifier les dangers,
évaluer, maîtriser et gérer les risques afin d’éviter les accidents. Dans le travail,
les salariés sont exposés aux différents risques sans connaître véritablement
leur incidence (impact) à long terme sur la santé humaine (MP). La prise de
conscience des situations dangereuses auxquelles peuvent être exposés les
salarié est une nécessité pour maîtriser les risques associés et concrétiser leur
sécurité et celle des biens et de l’environnement.
2. Définitions et concepts relatifs aux aspects santé, sécurité et
environnement

2.1. Hygiène:

C’est l’ensemble des moyens collectifs ou individuels, les principes et les


pratiques visant à préserver ou à favoriser la santé;
 Il en est ainsi des mesures préventives à mettre en œuvre dans le cadre de
la lutte contre les maladies contagieuses
 En milieu professionnel, on cite, par exemple:
 Exécution des contrats de nettoyage
 Amélioration des conditions d’hygiène et de santé,
 Interdiction de prendre des repas dans les locaux des services,
 Aération des locaux de travail.

2.1.a. Objectifs de l’hygiène :

Objectifs opérationnels, stratégiques et tactiques

a.1) Objectif opérationnel : Garantir la santé des personnes au travail


a.2) Objectifs stratégiques :
 Identifier les agressions du milieu industriel envers l’individu.
 Déceler (découvrir) les risques nouveaux et émergeants.
 Évaluer les risques qui en résultent pour l’individu..
 Recommander les actions de protection.
 Vérifier l’efficacité des actions entreprises en les corrigeant
éventuellement.
 Contrôler l’impact sur le plan biologique et physique des mesures
appliquées.

a.3) Objectifs tactiques :


 Informer de la nature, de l’importance et des effets des risques.
 Faire connaitre les moyens de les maîtriser.
 Entrainer l’implication personnelle de chacune des personnes au travail.

2.2. Sécurité :
Le terme de l’entreprise recouvre diverses réalités ; de l’affaire individuelle aux
sociétés les plus puissantes qui emploient de nombreux salariés et sont en
rapport avec de multiples personnes. Les moyens, le personnel, les
organisations différent d’une entreprise à une autre, mais concernant la
sécurité, les principes à appliquer restent les mêmes.
Comment gérer la sécurité comme n’importe quelle autre activité d’une
entreprise ?

La sécurité peut être résumée comme : L’état de ce qui inspire confiance,


l’absence d’accidents ou de risque inacceptable ;

 C’est la situation dans laquelle quelqu’un ou quelque chose n’est exposée


 à aucun danger ;
 à aucun risque d’agression physique, d’accident, ou de vol.
 c’est l’ensemble des mesures législatives et administratives qui ont pour
objet de garantir les individus et les familles, contre certains risques
appelés risques sociaux.
 C’est l’ensemble des mesures de prévention et de secours nécessaires en
toutes circonstances à la sauvegarde des populations.
 La sécurité n’est pas l’affaire d’un spécialiste, mais celle de chacun
 La sécurité efficace est intégrée aux opérations, aux processus, comme
à toutes les activités de l’entreprise.
 Tout accident peut être évité.
 Chacun est responsable de sa sécurité et celle des personnes qui
l’entourent.
 La sécurité est avant tout une affaire de comportement individuel, à
tous les niveaux, en commençant par les responsables.

2.2.1. La démarche de la sécurité :

La démarche passe par dix points fondamentaux qui sont :


1) L’engagement des dirigeants-politique de sécurité :
 Exprimer clairement ce que l’on attend de son personnel
 Encourager les initiatives, les bon résultats, les bons comportements,
 Décourager les mauvais comportements,

S’informer auprès de ces collaborateurs de leurs résultats de sécurité,


 Faire des visites de sécurité,
 S’intéresser aux résultats de sécurité et aux actions entreprises pour leur
amélioration,
 Définir une politique de sécurité : ses objectifs à long terme, ses raisons et
les moyens à mettre en oeuvre,
 Respecter cette politique et en suivre l’application et les résultats,
 Avoir une stratégie de sécurité.

2) Des règles clairement établies, connues et appliquées :


Les règles et procédure aident à atteindre les résultats, à bien faire. Il est
étonnant de constater que de nombreuses entreprises ne se préoccupent pas de
fixer des règles précises de fonctionnement ; il est pourtant impératif de définir
ce que chacun doit faire à son poste.
Il est également indispensable à chaque responsable de définir « les bonnes
pratiques » dans un lieu de travail et de les classées en 4 catégories : nécessaire,
applicables, connues et appliquées.
Enfaite, il faut se doter d’un référentiel, même s’il n’est pas complet, il doit être
maintenu à jour, modifié quand cela est jugé nécessaire, ce dernier doit être
respecté par tout le monde, y compris par ceux qui sont de passage et par la
hiérarchie.
3) Des objectifs et des plans d’actions : L’objectif doit être :
 clair, compréhensible par tous ;
 Réaliste ;
 Accompagné des moyens pour l’atteindre ;
Lorsque le responsable a décrit sa politique de sécurité, il doit ensuite la
décliner de façon cohérente.
Les actions doivent s’attaquer aux causes profondes des dysfonctionnements et
des accidents, ce qui suppose qu’on les connait, qu’on les a analysées. On aura
donc un système pour connaitre et analyser les dysfonctionnements : le retour
d’expérience. L’idéal étant d’anticiper ces dysfonctionnements, on aura un plan
d’action pour analyser les risques liés à toutes les activités de l’entreprise.

4) La formation :

La formation sécurité devait, au moins partiellement, etre comprise dans la


formation professionnelle, soit :
 Consignes et règles de sécurité, relevant aussi bien des obligations légales
que d’un environnement particulier (site, chantier, etc.) ;
 Secourisme ;
 Gestes et attitudes pour ceux qui ont des manipulations à entreprendre ;
manipulations particulières (extincteurs, etc.) ;
 Formation aux méthodes, approches et outils (analyse d’accident, analyse
de risque, visite et réunion de sécurité sans oublier la formation des
membres du CHSCT.

5) Exploitation de l’expérience :

Il faut parler de deux aspects de ce sujet : l’analyse des accidents et les leçons
tirées des accidents. Les deux aspects révèlent du « retour d’expérience ».
Pour ce qui concerne les leçons tirées de l’expérience, l’analyse des accidents
locaux est un premier pas, mais il faut aussi se préoccuper de ce qui est arrivé
ailleurs (les autres sites, ateliers, etc.).
6) Motivation du personnel :
Facilité le dialogue, encouragement, promotion…
7) La communication :

L’entreprise est un milieu hiérarchisé où la communication doit être organisée


pour fonctionner, sinon les habituelles cloisons hiérarchiques ou d’autres
éléments organisationnels (activités différentes), comportementaux (rivalités),
géographiques (établissements éloignés) joueront un rôle de filtre.

8) Une organisation spécifique :


C’est par le biais d’une organisation simple, que les responsables vont pouvoir
gérer l’ensemble du système sécurité, et tout d’abord par une instance de
direction.

9) Le contrôle, le recyclage :

La notion de contrôle est fondamentale dans tous les systèmes de gestion. Le


contrôle doit être en ligne, afin de s’assurer avant, pendant et après une action
donnée, qu’il n’y a pas d’écart par rapport à l’objectif.

10) La persévérance :

La clé pour une meilleure sécurité repose pour beaucoup dans l’amélioration
des comportements à tous les niveaux de l’entreprise. Lorsque on s’engage
dans une démarche de sécurité, il est fondamental de l’inscrire dans la durée.
Tout arrêt dans le suivi de la gestion de la sécurité entraine l’échec de la
politique mise en place.
Chapitre 3 : Accident de travail
1. Introduction :

Dès qu’on se préoccupe de l’application de la sécurité dans le monde du


travail, il est inévitable de recouper les thèmes de sécurité, d’hygiène
industrielle, d’environnement et même de qualité. En effet, toute action mise en
œuvre pour diminuer de façon durable les risques d’accident ou de « presque
accident » montre que la notion d’accident peut être étendue à celle de panne,
d’incident, d’arrêt, de perte, en fait tout ce qui représente un
dysfonctionnement : d’où la relation évidente avec la qualité. Agir pour une
meilleure sécurité va donc conduire à améliorer la qualité. Les entreprises
d’aujourd’hui lient hygiène, sécurité, environnement et qualité et confient
l’ensemble à un seul poste de directeur prévention-qualité.
La prévention concourt à diminuer la probabilité d’occurrence ou la gravité
d’un événement « non voulu » ou d’un dysfonctionnement comme une
blessure ou bien même la production d’un nuage toxique. La maintenance peut
y concourir, en tant que prévention à l’égard des machines.

2. Quelques définitions :

2.1. Danger : désigne une situation matérielle comportant un potentiel


d’atteinte à l’intégrité physique des personnes, des dommages pour les biens
ou l’environnement ou d’une combinaison de ces atteintes. Le danger
représente une menace potentielle de dommage alors que le risque est une
évaluation de l’exposition à ce danger (voir les figures ci-dessous).
Cette notion de danger et l’exposition au danger est fondamentale ; si ceci n’est
pas clairement établi, on retrouve les errements habituels, les erreurs d’analyse
et les mauvaises décisions.

2.2. Le risque :
2.3.
Le risque, mot piège où sont confondus à la fois danger et conséquence, est la
combinaison de la probabilité d’occurrence d’un dysfonctionnement et de sa
gravité potentielle. Le risque mesure le niveau de danger (J.Y.Kervern, pionnier
de la Cindynique des années 1990).

Le risque est la probabilité qu’un effet spécifique se produise dans une période
donnée ou dans des circonstances déterminées. Une source de risque est
généralement caractérisée :
 Par la présence d’un ou plusieurs dangers potentiels, c’est-à-dire une
situation réunissant tous les facteurs pouvant entraîner un accident
potentiel ou engendrer un événement indésirable et compromettre la
sécurité des personnes, la sûreté des installations, l’environnement :

 produits dangereux : inflammables, explosifs, toxiques, polluants

 réactions chimiques dangereuses : incompatibilité, corrosion,


emballement thermique, dégagement de produits toxiques, …

 conditions opératoires : pression, température, électricité, rayonnement,


énergie, bruit, chaleur/froid.

Risques d’incendie PRODUITS


–explosion  Explosibles
 Comburants
 Extrêmement
Inflammables
 Facilement
inflammables
 Inflammables
Risques Risques
d’intoxicatio  Très toxiques
n  Toxiques
 Nocifs
 Corrosifs
 Irritants
 Sensibilisants
 Cancérigènes
 Asphyxiants
 Dangereux pour
l’environnement
PROCÉDÉS/MATÉRIELS

 Continus, Discontinus
 Pression, Vide
 Température
 Machines
 Électricité
 Démarrage/Arrêt
 Travaux

Par un événement initiateur exposant à ce danger :


 Modification des conditions opératoires
 Défaillances technique, organisationnelle ou humaine
 Evénements extérieurs inattendus.

Ressources HUMAINS

 Atouts/Faiblesses
 Charges physique,
 mentale, psychologique
 Contexte économique
 Rapports humains

AMBIANCE DE TRAVAIL
 Bruit - Agitation
 Poussière
 Chaleur/Froid/Intempéries
 Rayonnement
 Conception/Agencement
 Encombrement
 Isolement

2.2.1. Evaluation du risque, chacun a sa perception du risque, qu’il soit


responsable, employé, étudiant….enfin, notre conduite personnelle obéit bien
souvent à des motivations irrationnelles (colère, orgueil, stress, confiance…)
qui peuvent nous faire minimiser ou même nier le danger réel d’une situation

2.2.1.1. Notion d’exposition : Le risque résulte d’une exposition à un danger :

Risque = Danger X Exposition

Figure (II.1.), le risque de survenance d’un accident (dégâts humains) est faible
ou nul car aucun travailleur n’est présent sur le lieu du danger (probabilité de
chute de la plante), cette situation représente la notion ‘pas d’exposition’ donc
pas de risque.
Figure (II.2.), le risque de survenance d’un accident (dégât humain) est très
élevé suite à la forte probabilité de présence des travailleurs sur le lieu du
danger (probabilité de chute de la plante). Cette situation représente la notion
‘Situation dangereuse et notion d’exposition’.
2.2.1.2. La prise du risque par un individu n’est pas fonction du risque réel,
mais de la perception qu’il a de ce risque. Or si on n’a pas une méthode pour
évaluer le risque, on risque fort de se tromper

2.2.1.3. Approche par le risque:

Le niveau de risque est défini de longue date par une grandeur à deux
dimensions associée à une phase précise de l’activité de l’installation étudiée
et caractérisant un événement indésirable par :
 Le niveau de gravité : évaluation des dommages potentiels aux
personnes (létalité, blessures irréversibles) et des dégâts aux
équipements (biens internes et externes à l’entreprise)
 Le niveau de probabilité : estimation de sa probabilité d’occurrence
2.2.1.4. Matrice d’évaluation des risques :
- Gravité
– Probabilité d’occurrence
Plusieurs niveaux de gravité peuvent être définis, ils évoluent :
 suivant les pays, les sociétés
 avec le temps et l’évolution des technologies

Ainsi, le niveau de gravité peut varier d’une analyse de risque à l’autre, d’une
industrie à l’autre

Cette matrice d’évaluation des niveaux de risque est utilisée par les
industriels pour les études d’analyse de risques à titre préventif selon la
méthode dite « probabiliste ». Elle est par ailleurs adaptée et mise en oeuvre:
pour l’évaluation des incidents et accidents : la situation du niveau de
risque permet de définir :

 les niveaux auxquels sera diffusée l’information concernant l’accident


(secteur concerné de l’usine, l’usine, le groupe, la profession) pour
contribuer au partage d’expérience.
 le niveau de décisions validant l’analyse et les plans d’actions afin
d’éviter le renouvellement de l’accident (secteur concerné, direction du
site, direction du groupe).

Pour définir une stratégie de maintenance, en fonction des risques associés à la


défaillance des équipements.
Le niveau de risque permet de rendre prioritaire les interventions de
maintenance ainsi que la gestion des stocks de pièces de rechange.

2.2.2. Différents types de risques :

Le risque est inhérent à toute activité humaine. Dans une situation dangereuse,
la probabilité d’occurrence d’un évènement non souhaité (ENS) est susceptible
de causer un dommage (un accident ou une maladie).
La notion de risque fait appel à celle de nuisance. Une nuisance est tout ce qui
fait du tort, qui agresse, qui perturbe. C’est un produit ou un phénomène
susceptible d’agresser l’homme et la nature en général (la flore et la faune),
d’altérer leur fonctionnement, de perturber leur équilibre.

Le bruit est une nuisance sonore qui engendre le risque de surdité.


L’exposition répétée d’une personne à des niveaux sonores élevés peut
entraîner sa surdité. Par ailleurs, la surdité est l’une des maladies
professionnelles les plus fréquentes.
Le courant électrique, omniprésente dans nos technologies modernes, est une
source d’énergie indispensable à la vie actuelle. Cette source d’énergie est
susceptible de devenir une source de nuisance car elle engendre un risque
d’électrisation ou d’électrocution.
Toute activité humaine donne naissance à des nuisances qui se traduisent par
des risques. Il est possible d’affirmer que toute forme de vie est accompagnée
de production de nuisances plus ou moins graves, susceptibles d’agir sur
l’environnement.
Suivant l’origine et les caractéristiques des nuisances, il ya lieu de distinguer :
2.2.2.1. Les risques industriels
Notamment ceux qui sont à l’origine d’accidents majeurs, ces risques peuvent
se traduisent par les accidents graves susceptibles de faire beaucoup de
victimes, des dégâts matériels considérables et une et une importante pollution
de l’environnement. Les accidents industriels sont caractérisés par :
- des incendies éventuellement précédés ou suivis d’explosions,
- des explosions éventuellement précédés ou suivis d’incendies,
- la formation et la libération dans la nature de substances nocives ou toxiques
(vapeurs, fumées…),
Le plus souvent, ces accidents sont dits majeurs car ils sont suivis de
conséquences graves et nombreuses :
- Des victimes parmi les salariés et les populations,
- Destructions des constructions dues à des incendies et des explosions,
- Intoxications plus ou moins graves dues à l’émanation de substances
dangereuses.
- Pollution de la nature par les polluants toxiques émis.

2.2.2.2. Les risques professionnels

Les risques professionnels se manifestent par des accidents du travail et aux


maladies professionnelles. Il s’agit de risques de faible importance et les
conséquences sont limitées aux locaux ou postes de travail, ateliers,
laboratoires, bureaux ainsi qu’aux salariés et travailleurs exposés.
Les risques professionnels sont à l’origine des accidents de travail et des
pathologies professionnelles. Parmi les maladies professionnelles il ya lieu de
distinguer :
- Les pathologies professionnelles sont des atteintes à la santé, suite à une
absorption de petites quantités et pendant une durée plus ou moins longue, de
substances dangereuses auxquelles la victime a été exposée durant l’exercice
de sa fonction.
- Parmi les maladies professionnelles, on cite à titre d’exemples :
- La surdité professionnelle (exposition à des niveaux sonores élevés).
- Anémie, leucémies, contacte provoqué par les rayonnements ionisants (rayon
X, rayon gamma…).
- Saturnisme professionnel,…

2.2.2.3. Les risques de la vie courante


Tels que les risques domestiques, les risques dus aux travaux de bricolage, aux
loisirs, etc. ce domaine de risques est très vaste, complexe et difficile à
appréhender.
La différence essentielle entre ces trois catégories de risques reste l’ampleur
des dégâts causés en cas d’accidents ; les risques professionnels touchent
seulement quelques personnes, les salariés travaillant à proximité des sources
de danger ; les risques de la vie courante touchent le plus souvent une
personne ; par contre, les risques industriels majeurs sont source d’accidents
très graves, faisant un grand nombre de victimes, tant parmi les salariés
présents que parmi la population alentour, et les dégâts matériels sont souvent
considérables.
2.3. Dommages ou conséquences :
Conséquences d’un événement sur les biens, les personnes et les fonctions
d’un système. Les dommages peuvent être exprimés en termes humains,
financiers, économiques, sociaux ou environnementaux.
2.3. Dommages ou conséquences :

Conséquences d’un événement sur les biens, les personnes et les fonctions
d’un système. Les dommages peuvent être exprimés en termes humains,

financiers, économiques, sociaux ou environnementaux.

3. Accidents de travail :
3.1. Définitions :

3.1.1. Accident de travail :


L’accident du travail peut être défini comme une atteinte corporelle avec
lésions temporaires ou définitives, produites par une action extérieure,
soudaine et rapide. Suivant la gravité des lésions, on distingue :
Les accidents sans arrêt, bénins, souvent sans suite et qui peuvent être soignés
sur place.
Les accidents avec arrêt (de quelques jours à quelques mois) avec lésions
nécessitant des soins particuliers,

Les accidents avec incapacité permanente (IP) correspondant à des lésions


définitives et séquelles, susceptibles de réduire la capacité de travail
(incapacité partielle ou totale) .
Les accidents mortels avec décès immédiat ou coma suivi du décès.
L’accident de travail au sein d’une entreprise ou d’une activité professionnelle
est défini par plusieurs paramètres dont les plus importants sont :

Indice de Fréquence (IF) = (Nombre d’accident avec arrêt x 1000)/ Nombre


de salariés
Taux de gravité = (Nombre de jours arrêtés x 1000)/ Nombre d’heures
travaillées

Quelques exemples d’accident du travail ayant pour origine des risques biens
connus :
-mains entrainées et écrasées par les organes mobiles d’une machine-outil ;
- chutes dans les escaliers ;
Respiration de gaz et vapeurs toxiques dans les locaux non ou mal aérés.

3.1.2. Presque accident:

 Un événement soudain et imprévu, qui aurait pu, dans des conditions


légèrement différentes, occasionner un accident.
 Circonstances dangereuses: pas de blessés dans le personnel, mais des
dommages matériels - avertissements d'événements à venir.

3.1.3. Incident :
Un événement non souhaité survenu au cours du travail n’ayant pas entraîné
des lésions corporelles. Le schéma suivant illustre la différence entre Accident-
Presque accident – incident
Fig.II.6. Schémas représentants les situations incident, accident et le presque
accident

3.2. Echelle de Gravité :


Faible fréquence : on est souvent enclin à oublier que ces évènements sont
rares
Gravité importante : Nombreuse, victimes, perte d’image, dommage aux biens
et à l’environnement

Type de classification des accidents


3.3. Analyse et enquête des accidents :

3.3.1. Obligations :
 Avis d’accident : tout employé victime d’un accident au travail doit en
aviser immédiatement, ou dans les plus brefs délais, son supérieur
immédiat.
 Premiers soins : lorsque la victime d’un accident nécessite des premiers
soins, un secouriste certifié, présent dans l’entreprise, doit être en
mesure de les fournir.

3.3.2. Actions à prendre en cas d’accident : L’entreprise doit s’organiser pour


être en mesure de porter secours en cas d’accident. Tout accident doit être
rapporté au superviseur du département. Celui-ci veillera alors à :
 déclencher les mesures d’urgence s’il y a lieu; rendre les lieux et les
équipements sécuritaires (ex. : arrêt de la machine, protection de la zone
concernée, éloignement des curieux)
 sécuriser les personnes impliquées.
 identifier les sources de preuves et d’évidence et les protéger contre
toute modification ou déplacement
 déclencher l’enquête et l’analyse de l’accident.

3.3.3. Registre des accidents, premiers soins et premiers secours :


L’entreprise doit consigner tous les accidents qui surviennent au travail, de
même que toutes les informations relatives aux premiers soins dispensés.
Note : il est possible de consigner ces informations dans le registre des
accidents, premiers soins et premiers secours :

1- Pour tout événement ayant résulté en une blessure (incluant les


blessures mineures), le secouriste en poste ou le supérieur immédiat de la
personne en cause doit consigner les détails de l’événement dans le registre
prévu à cette fin.
2. En plus de répondre à une obligation légale, le registre accidents,
premiers soins et premiers secours peut être un important outil de prévention
pour le comité de santé et de sécurité de l’entreprise. Le comité devrait en
faire l’étude à chacune de ses réunions.
3. À la suite de la collecte des faits entourant l’accident, si des mesures
correctives peuvent être apportées, le supérieur immédiat de la personne
accidentée est responsable de les faire faire dans les plus brefs délais.

3.3.4. Enquête et analyse d’accident :


 Quels accidents enquêter? Idéalement, tous les accidents occasionnant
des blessures ou des dommages devraient faire l’objet d’une enquête.
Les accidents qui auraient pu causer blessures ou dommages devraient
aussi être enquêtés. Chaque cas étant spécifique, il appartient au
responsable en place d’évaluer la situation pour juger de la pertinence
de procéder ou non à une enquête.
 Qui fait l’enquête? Le supérieur immédiat procède à l’enquête en
compagnie d’un travailleur qui est membre du comité de santé et de
sécurité. Idéalement, la personne victime de l’accident participe aussi à
l’enquête.
 Quand enquêter? L’enquête doit être réalisée dans les plus brefs délais,
préférablement tout de suite après l’accident.
 Où et comment enquêter? Sur les lieux de l’événement, à l’aide de
formulaires prévus à cette fin.

3.3.4.1. Analyse des accidents par la méthode de l’arbre des causes :

On part du principe que tout accident n’est pas fatal. Lorsqu’un accident se
produit, il a une ou plusieurs causes. L’analyse va consister à élucider ces
causes. Il existe plusieurs méthodes pour déterminer les diverses causes ayant
amené à l’accident ou dysfonctionnement.
La méthode de l’arbre des causes créée dans les années 1970 est une méthode
pratique d’analyse des accidents, ou des incidents, qui offre une démarche
logique et rationnelle dans le recueil des données lors de l’enquête post-
accident. Basée sur les faits, elle permet de relier les causes à l’effet (l’accident
du travail). Elle permet l’exploitation des informations recueillies afin de
concevoir des plans d’action de prévention. Elle appartient à la famille des
outils de résolution de problèmes. Le travail effectué en groupe concourt à
enrichir, à approfondir l’analyse comme à rechercher des solutions de sécurité
mieux adaptées à l’activité.

3.3.4.1.1. Les règles de base :

Un arbre des causes vise à comprendre un accident» que celui-ci soit un


accident du travail ou non, la démarche ne consiste pas à juger, ni à trouver un
coupable mais à identifier les causes de l’évènement. Une fois identifiées les
causes, il faut identifier les facteurs ayant généré l’évènement qu’ils soient
d’ordre technique, organisationnel ou humain
 Réaliser l’analyse en groupe : victime, témoins, hiérarchie, service
sécurité, etc.;
 Intervenir le plus tôt possible, sur le lieu de l’accident ;
 Eviter de rechercher des coupables, d’interpréter, de trouver des
solutions toutes faites.

3.3.4.1.2. Réalisation et analyse d’un arbre des causes :


C’est la phase de formulation des hypothèses concernant les causes de
l’accident. Cette phase suit la collecte initiale des données et des faits (relatifs
aux conséquences, à la chronologie et aux premières informations sur les
circonstances de l’accident).
De manière générale, cette phase de formulation d’hypothèses sert à structurer
:
 Les faits connus et résultats,
 Les informations inconnues qui nécessiteraient de futures collectes de
données et analyses.

Cette phase vise essentiellement à clarifier :


 ce qui s’est passé,
 dans quelles circonstances,
 pourquoi.

3.3.4.1.2.1. Principes de réalisation d’un Arbre des causes :

a) Principes clés : L’analyse d’accident par arbre des causes repose sur les
principes clés suivants :
 Identification des causes directes,
 Méthode déductive partant d’un événement final (accident, presque
accident),
 Décomposition des faits en événements élémentaires, indépendants,
 Evaluation des articulations logiques entre les événements et
combinaison d’événements,
 Fourniture d’une représentation graphique,
 Préparation de la formulation du scénario le plus plausible en
fournissant des causes nécessaires et suffisantes à confirmer ou écarter.

b) Principes généraux :

Il s’agit d’une méthode déductive qui à partir d’un événement redouté, d’une
conséquence ou d’un accident vise à déterminer les enchaînements ou
combinaisons logiques d’événements ayant pu conduire finalement à
l’accident.
Elle s’attache à déterminer les causes directes (défaillances d’équipements,
actions humaines) par opposition aux causes profondes. Elle permet de
remonter de causes en causes jusqu’aux événements de bases susceptibles
d’être à l’origine de l’événement redouté (presque accident) ou de l’accident.
Quelle que soit la nature des éléments de base identifiés, l’analyse par arbre
des causes est fondée sur les principes suivants :
 ces événements sont indépendants ;
 ils ne seront pas décomposés en éléments plus simples faute de
renseignements, d’intérêt ou bien parce que cela est impossible ;
L’analyse par arbre des causes d’un accident ou presque accident (événement
redouté) peut se décomposer en trois étapes successives:
 définition de l’accident ou événement redouté étudié,
 élaboration de l’arbre des causes,
 évaluation de la plausibilité des causes (suppression ou conservation de
branches) en vue de définir le (et par défaut les) scénario(s) le(s) plus
probable(s).
Il convient d’ajouter à ces étapes, une étape préliminaire de connaissance du
système et de connaissance préalable des risques.
c) Démarrage de l’arbre des causes à partir de l’événement final ou redouté
(accident ou presque accident) :
La définition de l’événement final ou redouté est une étape cruciale pour la
construction de l’arbre. On comprend que plus cet événement est défini de
manière précise, plus simple sera l’élaboration de l’arbre des causes.
A partir de cet événement final, il est nécessaire de rechercher les causes
immédiates, nécessaires et suffisantes (INS). En d’autre terme, il convient de se
poser les questions suivantes :
 Quelle(s) cause(s) ou événement(s) a-t-il fallu pour obtenir cette
conséquence ?
 Est-ce que cette cause est suffisante pour provoquer cette conséquence ?

La recherche systématique des causes immédiates, nécessaires et suffisantes


(INS) est donc à la base de la construction de l’arbre

En suivant cette démarche on obtient un arbre des causes détaillé utile à


l’analyse et à la recherche d’informations. A la fin du processus d’analyse, il
est possible de ne conserver que les causes confirmées dans une représentation
simplifiée qui traduit le scénario le plus probable.
Pour chaque catégorie inscription des causes suggérées par les membres du
groupe en posant à chaque fois la question : pourquoi cette cause produit elle
cet effet ?
5. Classement, si c’est possible, des causes suggérées en des sous-catégories.
6. Détermination des causes premières qu’il est possible d’éliminer.
7. Actions sur la ou les causes pour corriger le défaut en proposant des
solutions et en mettant en place des actions correctives
3.3.4.2.1. Théorie des 5M :
Les causes d’un accident / incident sont à rechercher sous les aspects suivants
qui décrivent une activité :
1. Main d’œuvre
2. Matières (ressources, énergétiques, fluides, marchandises et produits
fabriqués),
3. Milieu (température, hygrométrie, vibrations, …)
4. Matériels
5. Méthode (de travail, engagement de fabrication, maintenance,…)
Trouver les causes consiste à déterminer ce qui a pu produire l’effet, à partir
du concept des 5M comme le montre la figure suivante.

3.3.5. Circulation de l’information :


 Le rapport d’enquête est complété et signé par les deux personnes
(supérieur immédiat et représentant des travailleurs) qui ont fait
l’enquête.
 Circulation de l’information et distribution du rapport : Une copie du
rapport est envoyée pour information à toutes les personnes qui sont
concernées par les différentes mesures correctives ou préventives qui
sont suggérées. Au minimum, des copies doivent être transmises :
 Au responsable du département où est survenu l’accident afin qu’il
puisse en informer les personnes qui travaillent au sein de ce
département

Au service des ressources humaines ou à la direction générale de l’entreprise


(selon la taille de l’entreprise) pour la gestion du dossier au comité de santé et
de sécurité.

3.3.6. Suivi des recommandations :

Les responsabilités ayant trait au suivi des mesures correctives et préventives


proposées sont partagées entre les différents services concernés.
 les mesures correctives à apporter immédiatement sont sous la responsabilité du
supérieur immédiat de l’employé victime de l’accident.
 les mesures préventives (celles suggérées dans une perspective de
prévention à long terme) sont sous la responsabilité du chef de
département où s’est produit l’accident.
Communication : Chaque personne responsable de la réalisation d’une
mesure corrective ou préventive doit aviser le comité de santé et de sécurité de
toute information concernant le suivi à faire ou des mesures déjà réalisées.
Cela permet au comité de s’assurer que toutes les mesures ont été prises pour
éviter la répétition d’événements semblables.

3.3.7. Responsabilité de l’employeur :


Le responsable de l’entreprise doit recevoir un rapport complet concernant
tous les accidents qui surviennent au travail (ex. avis d’accident, rapport
d’enquête, recommandations, suivi). S’il évalue que les informations qui lui
sont transmises sont incomplètes, il doit exiger que le rapport soit refait
Chapitre 3 : Principes directeurs du système SST

3-1-Indicateurs santé et sécurité au travail (SST)

OBJECTIFS
Les indicateurs du système SST. Ce sont des éléments objectifs et observables
qui peuvent indiquer la qualité des conditions de travail des collaborateurs et
guider le choix d’intervention pour les améliorer.

QUELS SONT LES INDICATEURS USUELS?

Les indicateurs statistiques les plus couramment utilisés pour décrire la


situation d’une organisation en matière de lésions professionnelles sont :
• le taux de fréquence (ou la fréquence relative),
• l’indice de gravité,
• le taux de gravité.

Le taux de fréquence

Le taux de fréquence, que l’on appelle aussi la fréquence relative ou tout


simplement la fréquence, nous présente le nombre d’accidents qui se sont
produits sur une période de temps donnée exprimé
1 000 000 d’heures travaillées selon la constante utilisée. 

3-2-Le taux de fréquence se calcule ainsi :

NOTA BIEN / La constante la plus utilisée est 200 000 heures travaillées
puisqu’elle représente grosso modo le travail de 100 travailleurs pendant une
année (soit environ 2000 heures travaillées / travailleur / année), facilitant
ainsi le calcul d’autres indicateurs moins communs comme le taux d’incidence.
L’indice de gravité

L’indice de gravité nous informe sur le nombre moyen de jours perdus par
accident pour une période de temps donnée. Il nous donne une bonne idée de
la gravité des événements qui se produisent dans notre organisation.

L’indice de gravité se calcule de la façon suivante :

Contrairement au taux de fréquence, le nombre d’accidents sans perte de


temps ne doit pas être inclus dans le calcul de l’indice de gravité puisqu’il
nous informe sur la durée moyenne d’absence par lésion. Inclure les accidents
sans perte de temps aurait pour effet de diluer l’indice de gravité, nous
fournissant ainsi une fausse idée de la réalité.

Quant au nombre de jours perdus, il faut considérer le nombre de jours


d’absence du travailleur accidenté à son poste de travail régulier. Ainsi, on
doit comptabiliser les jours où le travailleur est en assignation temporaire.
Dans le cas d’un décès ou d’une atteinte permanente empêchant la victime
de réintégrer son emploi, une convention internationale précise que :
• lors d’un décès on devrait comptabiliser 6000² jours perdus, tandis que

• pour une incapacité permanente, le nombre de jours perdus à considérer


s’obtient en multipliant le pourcentage d’incapacité de la victime par 6000.
Ainsi, dans le cas d’un travailleur ayant une incapacité permanente de 20 %, le
nombre de jours perdus comptabilisés sera de 1200 jours, soit 20 % de 6000.

Le taux de gravité
Le taux de gravité nous informe sur le nombre moyen de jours perdus au
cours d’une période donnée exprimée par 200 000 ou 1 000 000 d’heures
travaillées selon la constante utilisée.

Le taux de gravité se calcule comme suit :

La méthode de calcul du taux de gravité en fait un indicateur mixte. Le taux de


gravité est, en fait, la multiplication du taux de fréquence par l’indice de
gravité. C’est pourquoi, une variation de la fréquence des accidents avec perte
de temps ou de la gravité des lésions professionnelles fait automatiquement
varier le taux de gravité.
le taux de gravité nous informe plus sur la gravité de la situation des lésions
professionnelles dans l’organisation que sur la gravité des lésions elles mêmes.
Ainsi pour donner une interprétation juste d’une augmentation ou d’une
diminution du taux de gravité, il s’avère essentiel de l’analyser avec les
variations du taux de fréquence des accidents avec perte de temps et de
l’indice de gravité. Tout comme pour l’indice de gravité, il ne faut pas inclure
dans le calcul du taux de gravité, les accidents sans perte de temps

Les limites des statistiques

Il faut être très rigoureux dans l’analyse et l’interprétation des statistiques si on


veut qu’elles soient utiles et crédibles. Pour bien les interpréter, il est essentiel
d’avoir une bonne connaissance de l’organisation. Il faut, de plus, être
conscient de leurs limites.
Généralement, les statistiques compilent les types de lésions sans se
préoccuper des causes; et pour être efficace en prévention, c’est sur les causes
qu’il faut intervenir si on veut prévenir les lésions professionnelles
Un petit nombre d’événements rend inutile l’analyse des statistiques puisque
les résultats obtenus ne sont pas significatifs. Par exemple, une entreprise qui
aurait 2 accidents dans l’année, verrait son nombre d’accidents augmenter de
50 % si l’année suivante il s’en produisait 3. Cette même entreprise pourrait se
vanter d’avoir diminué ses accidents de 50 %, s’il y en avait qu’un seul. Dans
de tels cas, un outil comme l’enquête et l’analyse des accidents sera beaucoup
plus utile.

3-3- Le taux d’accident du travail (AT/MP)


Il correspond au rapport entre :

 Les montants versés aux salariés victimes d’AT ou de maladies


professionnelles,

o prise en charge des frais de santé,

o indemnités journalières,

o rente en cas d’incapacité permanente,

o rente pour les ayants droit en cas de décès du salarié.

 Et la masse salariale totale de l’entreprise.

Le taux AT/MP est donc variable : plus il y a de prestations versées, plus le


taux est élevé. Ce taux est multiplié par la masse salariale brute. Ainsi, sur
chaque bulletin de paie, le taux AT/MP de l’entreprise est multiplié par le
salaire brut du salarié, et fait apparaître la contribution de l’employeur à
l’assurance accident du travail/maladie professionnelle.

Taux de fréquence
Le taux de Fréquence (Tf) est une mesure du nombre d'accidents du travail
(avec au moins un jour d'incapacité de travail, le jour de l'accident non inclus)
d'un groupe de travailleurs (par exemple les travailleurs temporaires) pendant
une certaine période (généralement 1 an).

Tf est le nombre d'accidents du travail multiplié par 1 000 000 et divisé par


le nombre d'heures travaillées par les salariés en 1 an.

Tf= (nombre total d'accidents du travail x 1 000 000) / nombre d'heures


travaillées

Taux de gravité réel


Le taux de gravité réel (Tg) est une mesure de la gravité des accidents d'un
groupe d'employés sur une certaine période de temps.

Pour le taux de gravité, seuls les jours réels d'absence au travail sont pris en
compte en raison de l'incapacité de travail causée par les accidents du travail.

Le nombre de jours d'incapacité de travail est le nombre de jours indemnisés


par l'assureur accidents du travail et correspond au nombre de jours
calendaires (samedi et dimanche + jours fériés, hors jour d'accident) pour
lesquels le salarié accidenté est absent du fait de cet accident.

Tg est le nombre total de jours civils d'incapacité de tous les employés


ensemble, multiplié par 1 000 et divisé par le nombre d'heures travaillées
par les employés en 1 an.

Tg = (nombre total de jours d'incapacité x 1 000) / nombre d'heures


travaillées

Par exemple, un Tg de 1,5 signifie :

- Presque 3 jours d'invalidité pour un travailleur à temps plein pour une année
complète
Taux de gravité global
Le taux de gravité global (tgg) est une mesure de la gravité des accidents d'un
groupe de travailleurs pour une certaine période de temps (1 an).

Outre les jours d'absence réels dus à l'incapacité de travail par les des
accidents du travail, l'incapacité permanente de travail due à ces accidents sont
également pris en compte.

L'incapacité permanente de travail est exprimée en "jours forfaitaires".


Combien de jours forfaitaires correspondent avec quelle incapacité
permanente de travail. Tout cela décrit au tableau D de l'annexe II.1-4 du
Code.

Exemple :

 Accident du travail mortel ou invalidité permanente de 100%: 7500 jours


forfaitaires
 Quelqu'un avec 5% d'incapacité permanente représente 375 jours forfaitaires
 La perte d'un pouce correspond à 1700 jours forfaitaires
 La perte d'un doigt est calculé par 825 jours forfaitaires
 La perte de la vue d’un œil coïncide à 2800 jours forfaitaires

Tgg est le nombre total de jours d'incapacité de travail PLUS le nombre de


jours forfaitaires, multiplié par 1 000 et divisé par le nombre d'heures
travaillées par les employés en 1 an.

Tgg = (nombre de jours d'incapacité + nombre de jours à plat) x 1 000 /


nombre d'heures travaillées

Le taux de fréquence (TF) L’indice de fréquence (IF)

C’est le nombre d’accidents avec arrêt de C’est le nombre d’accidents de


travail supérieur à un jour, survenus au travail pour 1 000 salariés.
cours d’une période de 12 mois par
million d’heures de travail : IF = nombre d’AT (avec arrêt
d’un jour ou plus) X 1 000 /
TF = nombre d’AT (avec arrêt d’un jour nombre de salariés.
ou plus) X 1 000 000 / nombre d’heures
 
travaillées.
Le taux de fréquence est l’indicateur le
plus représentatif du niveau réel
« d’accidentabilité ».

L’indice de gravité (IG) Le taux de gravité (TG)

C’est la somme des taux d’incapacité C’est le nombre de journées perdues


permanente (%) attribués au titre de par incapacité temporaire,
séquelles subsistantes, rapportée à la
durée d’exposition au risque. (c’est à rapportées à 1000 heures travaillées.
dire les heures travaillées).
TG = nombre de journées de travail
IG = somme des taux d’incapacité perdues X 1000 / nombre d’heures
permanente X 1 000 000 / heures travaillées.
travaillées.

3-4- Les Inducteurs de performance SST

Les Indicateurs Les indicateurs SST sont les suivants :


A. Taux de fréquence des accidents professionnels
B. Taux de fréquence des accidents non-professionnels
C. Taux de gravité des accidents professionnels
D. Taux de gravité des accidents non-professionnels
E. Taux de fréquence des maladies professionnelles1
F. Taux d’absentéisme pour maladie
G. Taux de rotation du personne
Conclusion

La compilation de statistiques exige de la rigueur tant en ce qui concerne les


méthodes de calcul que pour la qualité des données utilisées. Leur analyse
peut s’avérer fort utile si l’on tient compte de leurs limites. Ainsi, l’uniformité
dans le calcul des paramètres utilisés est une condition essentielle à leur
validité. Dans ce contexte, les statistiques peuvent nous aider à identifier
certains problèmes en matière de santé et de sécurité en plus de contribuer à
suivre l’évolution de la performance de l’organisation dans le domaine.
Toutefois, les statistiques ne peuvent à elles seules donner et évaluer tous les
résultats. L’importance de combiner l’utilisation de plusieurs outils
d’identification et d’évaluation s’avère évidente
Chapitre 4 - Management des risques
C’est un processus global d’estimation des conséquences potentielles du
risque dans le but de savoir s’il doit faire l’objet de mesures pour en
atténuer les effets ou de les éliminer.
L’évaluation des risques sert à planifier des actions de prévention dans
l’entreprise, en tenant compte des priorités.
Elle doit être continue et faire l’objet de mises à jour annuelles ou à
l’occasion de modifications de la production, d’agrandissement des locaux,

Faire l’inventaire des unités de travail (postes, familles de postes, métiers ou
lieux de travail).

Identifier les situations dangereuses liées à chaque unité de travail


Estimer pour chaque situation dangereuse :
 La gravité des dommages potentiels
 La fréquence d’exposition des salariés aux dangers
 Le niveau de maîtrise

L’objectif est d’inscrire l’évaluation des risques dans la démarche de


prévention des risques professionnels.
La démarche de prévention doit être construite dans le cadre d’un processus
dynamique tenant compte de l’évolution dans l’entreprise des facteurs
humains, techniques et organisationnels.
La démarche d’évaluation des risques-prévention est une démarche
structurée qui peut suivre les étapes suivantes :
1 - Préparation de la démarche
2 - Evaluation des risques : identification – classement
3 - Elaboration du programme d’actions
4 - Mise en œuvre des actions de prévention
5 - Réévaluation des risques
4.1 La préparation de la démarche
Il est nécessaire que l’employeur prenne connaissance des principes
généraux de prévention auxquels il doit se conformer.
 Constitution de groupes de travail pluridisciplinaires :
La démarche de prévention se base sur des connaissances complémentaires
d’ordre technique, médical, organisationnel au stade de l’évaluation des
risques et à celui de l’élaboration de stratégies de prévention.
L’employeur doit mettre en place ces groupes en s’appuyant sur tous les
acteurs internes de l’entreprise.

 Les unités de travail doivent être définies :


– Poste de travail
– groupe de poste
– métiers
– lieux de travail….
 La méthode d’évaluation, les moyens financiers, les modalités de
communication des résultats doivent être précisées.
 Les différents documents concernant la sécurité doivent être
rassemblés
- données statistiques internes ou par branche professionnelle sur
les accidents de travail ou maladies professionnelles.
- registres de sécurité contenant les rapports des différents
organismes de contrôle.
- fiche d’entreprise du médecin du travail.
- fiches de données de sécurité des produits utilisés.
- programme annuel de prévention des risques professionnels.
4.2 L’évaluation des risques
Elle doit se faire de manière globale et exhaustive en s’appuyant sur la prise
en compte des situations de travail réel du salarié.
 Identifier les dangers
Il s’agit de repérer, dans chaque unité de travail, tous les dangers auxquels
peuvent être exposés les salariés.
Il faut donc :
 Observer le poste de travail et son environnement à la recherche de dangers.
 Déterminer et analyser toutes les tâches réalisées.
 Demander l’avis des opérateurs sur des situations dangereuses potentielles ou
réelles à leur poste.
 Rechercher d’éventuels dommages corporels ou matériels antérieurs au poste.
 Connaître la nature des produits utilisés et leur éventuelle toxicité.

 Evaluer les risques

Il faut définir le risque au poste de travail pour chaque situation dangereuse et l’évaluer
en fonction :
De la nature du danger
 De la gravité de ses conséquences éventuelles, par exemple :
 Faible : dommage mineur, accident bénin
 Modérée : accident avec arrêt sans séquelles
 Grave : accident avec séquelles
 Très grave : risque mortel

Des antécédents d’accident du travail ou de maladie professionnelle à ce poste


Des circonstances d’exposition
De la probabilité d’apparition, fonction de la fréquence, de la durée d’exposition, du
nombre de salariés exposés :
 Très improbable
 Possible mais assez improbable,
 Probable,
 Très probable, inévitable à plus ou moins long terme.

Des moyens de prévention existant déjà au poste (techniques, organisationnels,


humains)
 Classer les risques : pour déterminer les priorités de plan d’action en fonction
de la gravité potentielle et de la probabilité d’apparition
Les risques peuvent être classés de 1 à 5.
 Mesures correctives non prioritaires : 1 et 2
 Mesures correctives moyennement prioritaires : 3 et 4
 Mesures correctives prioritaires : 5

Par exemple : Pour un risque probable ou très probable et aux conséquences graves ou
très graves, le risque sera classé de niveau 5 et devra déclencher une action corrective
urgente et prioritaire.
4.3 Elaboration du programme d’actions et mise en oeuvre des actions de
prévention
La mise au point du programme d’actions consiste à rechercher des solutions
respectant les principes généraux de prévention.
Le programme de prévention des risques professionnels devra tenir compte des
éléments d’ordre technique, organisationnel et humain.
Il devra planifier l’ensemble des actions de prévention, établir des priorités d’action et
décrire les mesures envisagées permettant de supprimer ou de réduire le risque.

4.4 -Évaluation des risques professionnels

L’évaluation des risques professionnels (EvRP) constitue une étape cruciale de la


démarche de prévention. Elle en est le point de départ. L’identification, l’analyse et le
classement des risques permettent de définir les actions de prévention les plus
appropriées, couvrant les dimensions techniques, humaines et organisationnelles.
L’évaluation des risques doit être renouvelée régulièrement
4.5.Qu’est-ce que l’évaluation des risques professionnels ?
L'évaluation des risques professionnels (EvRP) consiste à identifier les
risques auxquels sont soumis les salariés d'un établissement, en vue de mettre en place
des actions de prévention pertinentes couvrant les dimensions techniques, humaines et
organisationnelles.
Elle constitue l'étape initiale de toute démarche de prévention en santé et sécurité au
travailL'EvRP est une démarche structurée dont les résultats sont formalisés dans un
"document unique". Ce document est mis à la disposition des salariés, des membres
du CHSCT, des délégués du personnel, du médecin du travail, de l'inspecteur du
travail et des agents des services de prévention des organismes de sécurité sociale ainsi
que des inspecteurs de la radioprotection.

4.6 -2Pourquoi évaluer les risques professionnels ?


L’évaluation des risques professionnels (EvRP) relève de la responsabilité de
l’employeur, et s’inscrit dans le cadre de son obligation générale d’assurer la sécurité
et de protéger la santé des salariés.
L’évaluation des risques professionnels figure parmi les principes généraux de
prévention énoncer dans le Code du travail : Ces actions ne dispensent pas l’entreprise
de mettre également en œuvre des mesures correctives immédiates.

L’EvRP constitue l'un des principaux leviers de progrès dans l’entreprise .

Elle lui est utile puisqu’elle peut contribuer à améliorer son fonctionnement tout au
long de son évolution, en consolidant la maîtrise des risques avérés mais également en
pointant l’apparition de risques à effets différés ou de nouveaux risques, en particulier
ceux qui sont liés aux nouvelles organisations (recours plus fréquent à des CDD,
intérim, flux tendus...) ou à de nouveaux procédés industriels.

La santé et la sécurité des salariés ne doivent donc pas être dissociés du


fonctionnement de l’entreprise (choix techniques, organisation du travail, mobilisation
des compétences, formation...). 
La mise en place d’une démarche de prévention contribuera à améliorer la
performance de l’entreprise sur le plan humain et économique.

Rappel : Risque, danger, exposition : de quoi parle-t-on ?


La confusion persiste entre les termes danger, exposition, risque et dommage. Des
travaux de l’INRS explicitent ces définitions.
 Le danger est la propriété intrinsèque d’un produit, d’un équipement, d’une situation
susceptible de causer un dommage à l’intégrité mentale ou physique du salarié.
 Le risque est « une notion abstraite, inobservable directement, une catégorie de statut
intermédiaire entre celle des dangers et celle des dommages ».  C’est un évènement à
venir, donc incertain. Cette incertitude est fondamentalement irréductible mais elle est
plus ou moins grande selon la qualité des informations disponibles.  La définition
suivante semble faire l’unanimité : le risque est l’éventualité d’une rencontre entre
l’homme et un danger auquel il est exposé. Deux composantes caractérisent le risque
:
o La probabilité de la survenance d’un dommage liée à la fréquence d’exposition et/ou la
durée d’exposition au danger et la probabilité d’apparition du phénomène dangereux,
o La gravité du dommage.
 Le dommage est un évènement non souhaité.

4.7. Principes de l'évaluation


La démarche d’évaluation des risques s’appuie sur des principes contribuant à sa
réussite et sa pérennité :
 Afficher sa volonté de réaliser une évaluation des risques

Lors de l’étape de préparation de l’évaluation, le chef d’entreprise s’engage sur


les objectifs, les moyens et les modalités d’organisation et de communication.
 Choisir les outils d’évaluation qui sont adaptés à son entreprise

Plusieurs techniques, outils et guides-modes d’emploi existent. Cependant,


l’employeur choisira celle ou celui qui est adapté à la taille de son entreprise, sa
culture, la nature de ses activités…
 S’organiser pour être autonome

La réalisation en interne de l’évaluation des risques est à privilégier. Néanmoins,


l’employeur peut s’appuyer sur des aides extérieures. Cette autonomie permet au
chef d’entreprise de :
- Rester maître des décisions garantissant la maîtrise des risques,
- Contribuer à l’appropriation de la démarche par l’encadrement et les
salariés.
  Associer les salariés

Les salariés sont les premiers concernés par les risques professionnels auxquels ils
sont exposés. L’identification des risques, le classement des risques et les
propositions d’actions de prévention font l’objet d’échanges avec les salariés et/ou
leurs instances représentatives.

 Décider des actions de prévention.


L'EvRP est avant tout utile pour l’entreprise. Elle conduit à choisir des actions
de prévention appropriées.
4.8 - Comment évaluer les risques professionnels ?

La démarche d'évaluation
La démarche d’évaluation est une démarche structurée selon les étapes suivantes
mettant en œuvre différents outils :
1. Préparer l’évaluation des risques
2. Identifier les risques
3. Classer les risques
4. Proposer des actions de prévention

4.8.1- Préparer l'évaluation des risques


Préparer l'EvRP consiste à définir le cadre de l’évaluation et les moyens qui lui sont
alloués, préalablement à son déroulement.
Après avoir créé un groupe de travail, c’est lors de cette phase de préparation que sont
définis :
 L’organisation à mettre en place : désignation d’une personne ou d’un groupe qui
coordonne et rassemble les informations et pilote la démarche,
 Le champ d’intervention (aussi nommé "unité de travail" (voir ci - dessous)), 
 Les outils mis en œuvre pour l’évaluation (documents, grilles, check-lists, logiciels
spécifiques…),
 Les moyens financiers,
 La formation interne nécessaire,
 La communication.

4.8-2- Identifier les risques


Il s’agit de repérer les dangers et d’analyser les risques.
 Repérer les dangers, c’est mettre en évidence les propriétés intrinsèques d’un
équipement, d’un agent chimique ou biologique généré par les activités ou utilisé dans
les procédés de fabrication, d’une organisation du travail (travail de nuit, horaires
décalés…) et susceptibles de causer un dommage à l’intégrité physique et/ou mentale
des salariés. C’est également à cette étape que sont repérés les facteurs de pénibilité.
(renvoi vers la rubrique pénibilité).
 Analyser les risques, c’est se prononcer sur les conditions d’exposition des salariés à
ces dangers et aux différents facteurs de pénibilité dans l’entreprise.
Différentes méthodes d’analyses des risques existent. Il s’agit notamment :
 Des contrôles, des vérifications. Approches de type « normatives », elles reposent sur
l’utilisation d’un référentiel. Il s’agit de porter un jugement de conformité. Elles sont
constituées de questionnaires, de « check-lists », de grilles, d’audits.
 De l’analyse des postes. Approches de type ergonomique, elles se fondent sur
l’observation du travail réellement réalisé par les personnels de l’entreprise, la
documentation existante (statistiques des accidents du travail et des maladies
professionnelles, fiches produits, fiches de données sécurité, notices de postes,…) et
des entretiens. Elles peuvent être complétées si nécessaire par des mesures. Ces
approches sont à privilégier dans le cadre de l’évaluation des risques.
 De la modélisation et de calculs probabilistes. Approches de type « sûreté des
systèmes », elles sont appliquées principalement pour des systèmes techniques
complexes.

4.8-3- Classer les risques


Bien que non précisée dans la réglementation, l’étape de classement des risques est
essentielle dans le déroulement de l'EvRP puisque c’est une action qui permet
de passer d’un inventaire des risques à la définition d’un plan d’actions cohérent.
Le mode de classement reste à « la main » de l’employeur. Il peut s’appuyer sur
l’expérience et les connaissances des salariés ou des données statistiques.
Ainsi, les deux principaux objectifs de cette étape sont :
 De débattre de priorités d’actions,
 D’aider à planifier les actions.
Les outils utilisés à cette étape sont généralement  des matrices
« Probabilité/gravité ».

4.8-4- Proposer des actions de prévention


Appuyées sur l’identification et le classement des risques, et après avis des instances
représentatives des salariés, les actions décidées - qui seront de la responsabilité du
chef d’entreprise - contribueront à alimenter le plan annuel de prévention. Pour ce
faire, des groupes de résolution de problèmes peuvent être constitués.
Les actions sont choisies en privilégiant les mesures qui répondent aux 9 principes de
prévention.  
 

Chapitre 5 - Les risques professionnels


5.1 Classification des risques

5.1.1 Les risques des circulations et déplacements


Ces risques concernent les circulations et déplacements au sein de l’entreprise à
l’intérieur d’une même unité géographique. Exemple : d’un service à un autre qu’ils
soient dans le même bâtiment ou non, de la boutique à la réserve, du magasin à la
cave, etc. Ils ne concernent pas les déplacements à l’extérieur de l’entreprise sur les
réseaux routiers, qui sont traités dans les risques routiers.
Cette famille de risques regroupe les accidents liés aux chutes, faux pas,
trébuchements, heurts, chutes de hauteur mais aussi les collisions des personnes avec
des machines ou des engins de manutention. Sont aussi considérés tous les risques de
chutes d’objets, les coincements et blessures liés aux portes et portails, aux voies
d’évacuation et issues de secours.
Les chutes de plain-pied ou de hauteur représentent 36 % des accidents de travail.
5.1.2 Les risques des manutentions manuelles et mécaniques
Ces risques concernent tous les risques liés à l’utilisation de matériel de manutention
(diable, transpalette, Fenwick...) et à la manipulation mécanique d’objets (caisses,
cartons, marchandises...).

Ils concernent aussi la manutention manuelle de charges qui se définit comme toute
opération de transport ou de soutien d’une charge, par un ou plusieurs salariés, dont le
levage, la pose, la poussée, la traction, le port ou le déplacement d’une charge qui, du
fait de ses caractéristiques ou de conditions ergonomiques défavorables, comporte des
risques, notamment dorso-lombaires pour les personnes concernées.
Les manipulations manuelles représentent 35 % des accidents du travail (objets en
cours de manipulation ou en cours de transport). Elles sont fréquemment à l’origine
d’accidents dorsaux, en particulier lombaires.
Les manutentions manuelles et mécaniques peuvent entraîner des lésions graves
notamment en cas de heurt ou de collision avec des engins ou matériels. Elles génèrent
des TMS, des lombalgies, des dorsalgies...

Il y a risque mécanique chaque fois qu’un élément en mouvement peut entrer en


contact avec une partie du corps humain et provoquer une blessure. Réciproquement,
une partie du corps humain en mouvement peut entrer en contact avec un élément
matériel (exemple : chute). Ces éléments sont souvent liés à des équipements ou des
machines mais peuvent également concerner des outils, des pièces, des charges, des
projections de matériaux ou des fluides. La présence d’un risque mécanique peut donc
être identifiée par la conjonction de 3 éléments : un opérateur, un élément et l’énergie
d’un mouvement.
5.1.3 Les risques physiques

Cette famille de risques englobe tous les phénomènes physiques et les nuisances qui
peuvent avoir un impact sur la santé humaine.
Les risques physiques concernent tous les risques liés à l’utilisation de machines ou
équipements professionnels (presse, outils, scie, matériel divers, y compris les
couteaux, les machines à découper, les fours...) et l’utilisation d’équipements
additionnels (échelle, escabeau, échafaudage...).

Ils concernent aussi l’environnement de travail : bruit, ambiances lumineuses,


vibrations, travail sur écran, rayonnements optiques ou électromagnétiques, chaleur,
froid, etc.

Les risques physiques vont engendrer un dommage sur tout ou partie du corps humain
ainsi que des maladies professionnelles telles que les TMS, les lombalgies, les surdités,
les troubles vasculaires du système main bras, les effets des rayonnements sur la peau
et les risques oculaires (photo-conjonctives, cataractes).
L’activité physique mobilise l’appareil locomoteur pour se déplacer, transporter
soulever, bouger, tirer-pousser, actionner …. Il est admis qu’une activité physique
adaptée joue un rôle positif pour la santé physique, psychique et mentale de l’individu
et la santé publique d’une société. L’inactivité physique par contre est un facteur de
risque de dégradation sanitaire émergeant et majeur.

Cependant, les activités physiques au travail restent souvent caractérisées par la


pression temporelle, la répétitivité, des niveaux d’efforts et des gestuelles contraintes,
soit l'inverse d'une “activité physique de santé”. Malgré les progrès techniques qui
permettent d'alléger les tâches les plus dures, l’activité physique au travail reste l’une
des principales causes d'accidents du travail, de maladies professionnelles et
d’inaptitudes au travail. Elle est souvent à l’origine de fatigue et de douleurs qui
dégradent le geste professionnel et la perception de la tâche provoquant des erreurs qui
altèrent la qualité du travail, et également des accidents Sécurité Industrielle
(Traumatiques, cardiovasculaires, …) et/ou des atteintes de l’appareil locomoteur
(troubles musculosquelettiques des membres (TMS), lombalgies).

Les facteurs qui influencent les risques liés à l’activité physique de travail dépendent
de l’individu, de l’environnement physique et psychosocial ainsi que de l’organisation
du travail.
La prévention des risques liés à l'activité physique nécessite de convaincre l'entreprise
de s'engager dans une action de prévention, de la construire par la mise en place de
moyens, d'outils, d'une méthode…, de conduire l'action au cours du temps et de
l'évaluer à chaque étape de son avancement.

5.1.4 Les risques psychosociaux

Troubles de la concentration, du sommeil, irritabilité, nervosité, fatigue importante,


palpitations… Un nombre grandissant de salariés déclarent souffrir de symptômes liés
à des risques psychosociaux. Le phénomène n'épargne aucun secteur d'activité.
Indépendamment de leurs effets sur la santé des individus, les risques psychosociaux
ont un impact sur le fonctionnement des entreprises (absentéisme, turnover, ambiance
de travail…). Il est possible de les prévenir.

Sous l’effet des mutations du monde du travail telles que la complexité grandissante
des tâches, la réduction des temps de repos, l’individualisation du travail ou encore les
exigences accrues de la clientèle, la prise en compte des risques psychosociaux est
devenue incontournable.

Les risques psychosociaux concernent certains aspects anxiogènes du travail :


cadences élevées, charge de travail importante, contact avec le public, isolement,
travail posté, travail de nuit, etc.
Ils comprennent aussi les risques qui portent atteinte à l’intégrité physique et à la santé
mentale des salariés : stress, souffrance au travail, harcèlement moral ou sexuel,
violence au travail...
Ils sont à l’origine de pathologies professionnelles telles que les dépressions
professionnelles, les maladies psychosomatiques, les problèmes de sommeil, mais
aussi de pathologies concernant la santé physique comme les Troubles
Musculosquelettiques (TMS) telles que les douleurs de dos et/ou dans les membres...
Les manifestations de stress sont d’ordre individuel (irritabilité, absentéisme, etc.) les
causes et les effets du stress peuvent être, en revanche, collectifs.
Leur détection passe par l’analyse des conditions de travail (aménagement des postes),
l’organisation du travail (horaires, cadences), la communication (relations
hiérarchiques), l’environnement de travail, etc.
L’absentéisme, la fréquence des conflits interpersonnels et les plaintes des salariés sont
autant d’indicateurs à prendre en compte pour la prévention.
Ces risques doivent faire l’objet de mesures préventives afin de les supprimer ou de les
limiter.
Les risques psychosociaux (RPS) correspondent à des situations de travail où sont
présents, combinés ou non : du stress : déséquilibre entre la perception qu’une
personne a des contraintes de son environnement de travail et la perception qu’elle a
de ses propres ressources pour y faire face ; des violences internes commises au sein
de l’entreprise par des salariés : harcèlement moral ou sexuel, conflits exacerbés entre
des personnes ou entre des équipes ; des violences externes commises sur des salariés
par des personnes externes à l’entreprise (insultes, menaces, agressions…).
Ce sont des risques qui peuvent être induits par l’activité elle-même ou générés par
l’organisation et les relations de travail.
L’exposition à ces situations de travail peut avoir des conséquences sur la santé des
salariés, notamment en termes de maladies cardio-vasculaires, de troubles
musculosquelettiques, de troubles antidépressifs, d’épuisement professionnel, voire de
suicide.
Les risques psychosociaux sont souvent imbriqués. Ils ont des origines communes
(surcharge de travail, manque de clarté dans le partage des tâches, intensification du
travail, mode de management…). Ces risques peuvent interagir entre eux : ainsi le
stress au travail peut favoriser l’apparition de violences entre les salariés qui, à leur
tour, augmentent le stress dans l’entreprise.

Ils ont également des spécificités (en termes de facteurs de risque, de


réglementation…) qu’il convient de prendre en compte dans un objectif de prévention.
Comme l’impose la réglementation, les risques psychosociaux doivent être pris en
compte au même titre que les autres risques professionnels. Il est nécessaire de les
évaluer, de planifier des mesures de prévention adaptées et de donner la priorité aux
mesures collectives susceptibles d’éviter les risques le plus en amont possible.

Pour prévenir les risques psychosociaux, une démarche de prévention collective,


centrée sur le travail et son organisation est à privilégier. Elle vise une situation de
travail globale et s’intéresse aux principaux facteurs de risques connus.

A côté de cette obligation de prévention, d’autres pratiques se développent dans les


entreprises. Elles cherchent à développer le bien-être ou la qualité de vie au travail
(QVT). Si l’absence de risques psychosociaux est une condition nécessaire au bien-
être ou à la QVT, la mise en œuvre de ces pratiques en entreprise relève d’autres
enjeux (performance de l’entreprise, égalité hommes/femmes, conciliation des temps
de vie, démocratie sociale dans l’entreprise…).

5.1.5 Les risques routiers


Tout déplacement, si banal soit-il, à pied ou à bord d’un véhicule, expose le salarié à
des risques : collisions, accidents de la route, mal de dos (conduite d’un véhicule),
heurt, glissade ou entorse (circulation à pied). L’employeur doit prendre en compte ces
risques et mettre en Sécurité

12
Place une organisation du travail qui permette de rationaliser et de sécuriser les
déplacements à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise.
Ces risques concernent les déplacements des personnes à bord de véhicules routiers
(véhicule personnel ou de service, camion, camionnette, 2 roues…), sur les réseaux
routiers, à l’occasion de missions à l’extérieur de l’entreprise. Exemple : déplacements
d’une entreprise à une autre, à l’atelier ou services externes, chez un client, un
organisme, etc.
Les risques routiers concernent aussi les trajets domicile/travail - travail/restaurant ou
tout autre lieu où le salarié prend habituellement ses repas. Les risques liés aux
déplacements piétons occasionnels ou non (faire une course, aller à la poste…) sont
aussi à prendre en compte dans l’évaluation de risques.
Les accidents de la route survenus en missions ou lors des trajets domicile/travail sont
à l’origine des deux tiers des accidents du travail ayant entraîné la mort, ils sont la
première cause de mortalité au travail et génèrent plusieurs millions de jours d’arrêt.
Ce sont les entreprises qui, les premières, subissent les coûts occasionnés par ces
accidents (taux AT, jours d’arrêt de travail, assurances, frais judiciaires, amendes,
désorganisation des services, immobilisation des véhicules, etc.). Les accidents, qui
ont lieu lors des déplacements privés des salariés génèrent, indirectement, des coûts
importants pour l’entreprise (jours d’arrêt de travail notamment).
5.1.6 Les risques d’incendie et d’explosion

Les risques d’incendie et d’explosion sont des sujets permanents de


préoccupation pour de nombreuses entreprises. En effet, les incendies et les
explosions sont à l’origine de blessures graves voire de décès, et de dégâts
matériels considérables. Chacun de ces risques fait l’objet d’une démarche
de prévention spécifique dont l’objectif prioritaire est d’agir avant que le
sinistre ne survienne.
L’incendie est le sinistre le plus connu de tous et sans doute celui pour lequel il existe
le plus grand nombre de moyens de prévention.
Dans le milieu industriel, les causes de sinistres incendie se répartissent ainsi : criminel
: 40 %, électrique : 25 %, défaillance technique : 14 %, négligence humaine : 9 %,
travaux à feu nu : 7 %, chauffage : 5 %. (En France)
Même si depuis quelques années, on constate une baisse globale du nombre
d’incendies industriels (sans doute due à l’effet incitatif des primes d’assurance), il y a
paradoxalement une augmentation du nombre de gros sinistres (ceux dont le coût est
supérieur à 8 M€).
70 % des entreprises qui connaissent un sinistre important disparaissent dans les 3 ans
qui suivent et ce pour diverses raisons telles que : destruction des locaux, des stocks et
outils de production, la perte de données informatiques non sauvegardées, les sous-
traitants qui se tournent vers d’autres fournisseurs, etc.

5.1.7 Les risques chimiques


Ces risques concernent les produits, émissions, déchets chimiques

Sont inclus aussi dans cette famille de risques les lubrifiants, fluides de
coupe ou de laminage, acides ou bases, liquides cryogéniques, gaz sous
pression, résines synthétiques (époxy, polyuréthanes, polyesters non
saturés, etc.), les produits phytosanitaires (pesticides, herbicides,
fongicides...), etc.
De la même façon les batteries de traction pour les véhicules électriques
(chariots élévateurs) et/ou les batteries stationnaires pour l’alimentation en
énergie, etc. appartiennent aux risques chimiques.
Les fumées (soudure, gaz d’échappement...), les produits volatiles (huile
chaude...) ou les poussières (ciment, farine, sciure de bois...), tout comme
l’utilisation d’outils en nickel, chrome ou cobalt et les gants en latex font
partie de cette famille de risques.

Sont aussi concernés les produits d’entretien et les produits chimiques


d’usage courant (colles, acétone, alcool...) également certains produits
d’usage professionnel par exemple les produits utilisés par les coiffeurs
(teintures, décolorants, laques et autres produits cosmétiques...), par les
peintres (peinture, décapant...), les menuisiers (colles...), etc.
Les conséquences des accidents liés aux risques chimiques sont multiples et
peuvent être graves : brûlures, intoxications, allergies, irritations cutanées,
atteintes des voies respiratoires, etc.
5.1.8 Les risques biologiques
Les agents biologiques (bactéries, champignons, virus…) peuvent être à l’origine de
maladies chez l’homme : infections, intoxications, allergies voire cancers.

Le risque biologique concerne de multiples activités : les métiers de la santé, les


services à la personne, l’agriculture, les industries agroalimentaires, les métiers de
l’environnement…
L’évaluation des risques se fait en suivant la chaîne de transmission à partir du «
réservoir » d’agents biologiques jusqu’au travailleur exposé. La prévention des risques
consiste à rompre cette chaîne le plus en amont possible.
La prévention passe par des mesures d’organisation du travail, de protection collective
et individuelle, ainsi que d’information et de formation du personnel. Ces mesures de
prévention doivent être adaptées à l’activité professionnelle considérée.
Ces risques concernent les contacts avec :
Du sang ou d’autres liquides biologiques visiblement teintés de sang :
- Fouille d’un individu ou d’un lieu
- Secours à une personne blessée
- Blessure infligée avec un objet piquant ou coupant qui aurait pu être en contact avec
du sang
- Blessure infligée avec un objet piquant ou coupant malpropre
De la terre, de la poussière
Des micro-organismes contagieux aéroportés :
- Manipulation de peaux, poils, crins, soies d’animaux ou autres dépouilles animales
La salive d’un animal sauvage ou errant, ou morsure
Des eaux usées (travaux effectués dans les égouts)
Des bioaérosols (moisissures ou leurs fragments et toxines microbiennes).

5.1.9 Bruit

Le bruit constitue une nuisance majeure dans le milieu professionnel. Il peut provoquer
des surdités mais aussi stress et fatigue qui, à la longue, ont des conséquences sur la
santé du salarié et la qualité de son travail. Pourtant, des moyens existent pour limiter
l’exposition des travailleurs aux nuisances sonores. Du traitement acoustique des
locaux à l’encoffrement des machines bruyantes, les mesures collectives de lutte
contre le bruit sont les plus efficaces.

5.1.10 Les risques électriques

Dans notre société industrielle, l’électricité est la forme d’énergie la plus utilisée. Les
travailleurs sont amenés à utiliser du matériel électrique. Cela implique que toute
entreprise peut être confrontée à un accident d’origine électrique. Si le nombre
d’accidents liés à l’électricité diminue régulièrement, ceux-ci sont souvent très graves.
Le risque électrique comprend le risque de contact, direct ou non, avec une pièce nue
sous tension, le risque de court-circuit, et le risque d’arc électrique. Ses conséquences
sont l’électrisation, l’électrocution, l’incendie, l’explosion…
La prévention du risque électrique repose, d’une part, sur la mise en sécurité des
installations et des matériels électriques et, d’autre part, sur le respect des règles de
sécurité lors de leur utilisation ou lors d’opération sur ou à proximité des installations
électriques.
4.2 Exercice
Identifier les risques présents sur l’image, et proposer des mesures de prévention pour
éviter ceux-ci :
5.2.1 Situation 1

5.2.2 Situation 2

4.3 Solutions
Chapitre 6 – Démarche ergonomique
6.1 Introduction générale
Selon l'Association Internationale d'Ergonomie, l’ergonomie (ou l’étude des facteurs
humains) est la discipline scientifique qui vise la compréhension fondamentale des
interactions entre les êtres humains et les autres composantes d’un système, et la mise
en oeuvre dans la conception de théories, de principes, de méthodes et de données
pertinentes afin d'améliorer le bien-être des hommes et l'efficacité globale des
systèmes.

6.2 Qu’est-ce que l'ergonomie?


L’ergonomie traite de l’adaptation des conditions de travail aux capacités et
caractéristiques de la personne active, et des capacités d’adaptation de cette personne à
sa fonction. L’ergonomie ne se préoccupe pas seulement de l’adaptation des moyens
de travail aux dimensions corporelles; elle s’intéresse aussi à une organisation du
travail à mesure humaine, ainsi qu’au contenu et à l’environnement du travail.
6.3 A quoi sert l’ergonomie?
6.3.1 Bien-être au poste de travail
Des postes et des processus de travail ergonomiques sont indispensables au bien-être
des personnes au travail.
6.3.2 Productivité accrue
L’ergonomie présente aussi un intérêt économique. Des postes de travail et un travail
adaptés à l’homme ont en effet une influence positive sur la motivation et le rendement
des collaborateurs. Si l’ergonomie est correctement appliquée, elle contribue de
manière significative à l’amélioration de la productivité.
6.3.3 Moins d’accidents et de maladies
L’ergonomie a également des effets positifs sur la sécurité au travail et la protection de
la santé. Car sur des postes de travail ergonomiques, il y a moins d’accidents et de
maladies, et, par conséquent, moins de journées d’absence. Des solutions globales en
matière de sécurité du travail impliquent souvent la prise en compte d’aspects
ergonomiques.
6.4 Roue de l'ergonomie

La roue de l’ergonomie est subdivisée en 3 parties: le centre, le cercle de


l’action et le cercle de la réaction.

Au centre se trouvent l’homme et la tâche. Il faut adapter le travail aux


capacités et aux caractéristiques de l’être humain. Mais l’homme possède
aussi une certaine capacité d’adaptation à la tâche à effectuer. Pour cette
raison, nous trouvons également l’homme dans le cercle de l’action, qui est
le domaine de l’ergonomie, en compagnie des facteurs poste de travail,
organisation du travail, environnement de travail et contenu du travail. Tous
ces facteurs influent sur les éléments du cercle de la réaction qui doit
impérativement être puissant et équilibré si on veut obtenir le bien-être au
poste de travail et un bon résultat d’exploitation. Ces deux notions sont
inséparables dès qu’il s’agit d’assurer un succès durable. La fonction de
l’ergonomie peut être mise en évidence à l’aide d’une représentation
simple:
6.5 Les facteurs importants de l'ergonomie

6.5.1 L’homme
Nous distinguons entre les caractéristiques préétablies, qui ne sont pas ou seulement
difficilement modifiables, telles que:
 Le sexe;
 L’âge
 Les dimensions corporelles (anthropométrie) la constitution les caractéristiques
physiques et fonctionnelles de l’organisme (physiologie).

Et les caractéristiques qui sont plus ou moins modifiables, telles que:


 Le niveau de formation;
 La dextérité;
 L’expérience;
 La condition physique.

Dans la roue de l’ergonomie, les caractéristiques difficilement modifiables sont à


attribuer au centre, tandis que les caractéristiques modifiables sont plutôt à attribuer au
cercle de l’action:
6.5.2 Le poste de travail
Quelques aspects importants de l’aménagement du poste de travail.
6.5.2.1 Position assise ou debout?
Cette question est d’une importance fondamentale pour l’aménagement du poste de
travail.
Les activités en position assise se trouvent surtout dans les bureaux et dans
l’administration, tandis que les activités en position debout sont majoritaires dans le
domaine industriel et la vente.
Les activités mixtes en position assise, debout ou en marche sont idéales, car elles sont
bonnes pour la circulation, la musculature et l’appareil locomoteur. Un poste de travail
combiné assis debout contribue de façon importante au bien-être de la personne. Les
disques intervertébraux sont alimentés en substances nutritives par les mouvements de
la colonne vertébrale, ce qui a pour effet d’améliorer le rendement.
6.5.2.2 Les dimensions
La construction de l’équipement de travail et l’aménagement des postes se font d’après
les lois de l’anthropométrie et de la physiologie, tant que le mode opératoire ou le
processus de production n’imposent pas de dimensions particulières.
6.5.2.3 Les espaces pour les mouvements et les distances de sécurité
Les machines et les appareils doivent être conçus de telle manière que leur utilisation,
leur surveillance et leur maintenance soient aisées. Le poste de travail adapté à la
personne offre suffisamment d’espace pour les mouvements, et présente les distances
de sécurité nécessaires.
6.5.2.4 Les postures forcées
Dans la mesure du possible, les postures forcées sont à éviter. En cas de travail
prolongé à l’écran, du mobilier adapté doit permettre le changement de position.
D’occasionnels exercices de stretching ou de gymnastique pendant le travail devraient
non seulement être tolérés, mais aussi encouragés.
6.5.2.5 Le levage de charges
L’être humain n’est pas un moyen de levage ou de transport. Le levage fréquent de
charges doit être soit remplacé par une automatisation partielle ou totale du processus,
soit facilité par des aides de levage appropriées
De nombreux accidents avec arrêt de travail sont consécutifs à des manutentions
manuelles ou des postures inadaptées.
6.5.2.6 La surveillance et la maintenance des installations
La productivité d’une installation n’est pas seulement influencée par la facilité
d’utilisation, mais aussi par la qualité de la surveillance et de la maintenance. La
qualité de la surveillance est avant tout déterminée par la présentation appropriée des
états de fonctionnement (affichage) et par le bon fonctionnement des éléments de
commande (dispositifs de réglage, poignées) disposés de manière cohérente et
fonctionnelle dans le système. La disponibilité d’une installation est dans une large
mesure fonction de la maintenance. C’est pourquoi il est important que les installations
soient facilement accessibles pour des travaux de maintenance et que le personnel
dispose de suffisamment de place. La disponibilité immédiate des éléments suivants
est également déterminante: aides de levage, moyens de transport, outils, appareils de
contrôle et pièces de rechange.
6.5.3 L’organisation du travail
Une organisation du travail adaptée à la situation et à l’être humain influence
notablement le climat d’entreprise, le rendement des employés et la rentabilité du
processus de travail. La figure 9 montre ce qui fait partie d’une telle organisation.
6.5.3.1 Les modes opératoires et les moyens de travail
Pour obtenir une production économique, il est indispensable des choisir des modes
opératoires et des moyens de travail appropriés; ils ont en particulier une grande
influence sur le degré de fatigue et la vitesse avec laquelle elle s’installe.
Les modes opératoires qui demandent une dépense physique fréquente et répétitive
devraient si possible être mécanisés et automatisés. Des efforts physiques importants
sur une période prolongée causent de la fatigue, ainsi qu’une baisse de la concentration
et du rendement, avec des effets négatifs directs sur la rentabilité, la sécurité et la
santé.
6.5.3.2 La planification du travail et la formation
Un travail efficace et sûr, sans risques d’accident, passe par une bonne formation.
Les informations concernant les risques et les instructions d’utilisation sont tout aussi
importantes que les explications concernant la qualité et les délais. Si les personnes, les
machines ou les méthodes sont nouvelles, il faut que la formation soit particulièrement
soignée. Dans tous les cas de figure, cette formation devrait être renouvelée de temps à
autre, et sa mise en pratique vérifiée.
6.5.3.3 Le temps de travail et les pauses
L’horaire flexible garantit une certaine marge de manoeuvre qui permet d’adapter
l’horaire de travail aux besoins personnels. Pour des raisons organisationnelles,
techniques ou économiques, il n’est pas toujours possible d’introduire ce type
d’horaire. Les pauses devraient être adaptées au type d’activité et avoir lieu avant que
les réserves en énergie ne soient trop entamées.
Des recherches en physiologie du travail ont établi que la fatigue n’augmente pas de
façon linéaire, mais qu’elle croît d’autant plus rapidement que la personne fatiguée
travaille longtemps. De même, la récupération est maximale en début de pause et
l’accroissement de la récupération ne fait que diminuer à mesure que la pause
s’allonge. Il en résulte que, pour une durée totale équivalente, de nombreuses pauses
brèves permettent d’obtenir une meilleure récupération et ralentissent davantage la
progression de la fatigue que des pauses moins nombreuses mais plus longues.
6.5.3.4 L’évaluation du travail et la rémunération
L’évaluation claire et précise du travail et une rémunération correspondant au
rendement sont –avec l’éloge, la reconnaissance et l’estime de la personne – les
conditions du bien-être, de la motivation et de la volonté de rendement.
Cette façon de diriger le personnel s’est révélée être plus efficace, même en temps de
crise, que la pression et la critique.
6.5.3.5 La marge de responsabilité et de décision
Pour ne pas entraver la créativité et le sens des responsabilités par une organisation
exagérée du travail, il convient de supprimer toutes les contraintes qui ne sont pas
absolument nécessaires, pour les remplacer par des possibilités de décision. Tant que
cela ne porte pas préjudice à d’autres postes de production, à la qualité ou aux délais,
la personne devrait pouvoir définir elle-même le déroulement du travail, dans le cadre
de ses moyens et capacités.
Dans de nombreux cas, le regroupement des travaux de planification, d’exécution et de
contrôle représente un enrichissement du travail avec un effet positif sur le processus
de production.
L’exécution de plusieurs tâches par rotation périodique à l’intérieur d’un groupe
contribue à diversifier le travail et encourage l’esprit l’équipe et la coopération.
6.5.4 Le contenu du travail
Le contenu du travail est en fait un sujet faisant partie du chapitre sur l’organisation du
travail. Mais comme ce sujet gagne de plus en plus en importance, il est justifié de le
traiter à part et de façon détaillée.
Le contenu du travail peut aussi bien être trop limité que trop important. Ceci peut
entraîner la sous-occupation ou le surmenage en rapport avec la quantité ou la qualité
du travail.
6.5.4.1 La sous-occupation et la monotonie
La sous-occupation réduit la motivation et la satisfaction au travail. On rencontre avant
tout la sous-occupation dans des activités monotones, peu stimulantes et peu
exigeantes. De tel-les activités sont souvent le résultat d’une division extrême du
travail (taylorisme), qui a tendance à subdiviser les tâches complexes en de
nombreuses étapes intermédiaires (par ex. le travail à la chaîne).
La monotonie conduit rapidement à de l’indifférence et à une baisse de l’attention.
Ces deux facteurs ont une influence négative tant sur le comportement en matière de
sécurité que sur le rendement. La sous-occupation et la monotonie peuvent être
réduites, voire supprimées par les mesures suivantes: la rotation des tâches
l’élargissement des tâches.
6.5.4.2 Le surmenage
Les limites entre sous-occupation, activité équilibrée et surmenage varient d’une
personne à l’autre. Telle activité sera jugée enrichissante par une personne, alors que
pour une autre elle est synonyme de stress et de surmenage. En plus du stress de la vie
professionnelle, il faut aussi tenir compte du stress de la sphère privée (famille, vie
associative, sport, circulation routière, etc.). La somme de tous les stress ne doit pas
atteindre le niveau, variable d’une personne à l’autre, du stress malsain. On parle de
stress professionnel malsain lorsque les exigences de travail sont constamment
supérieures aux capacités dont dispose la personne pour y faire face. Cet état se
manifeste par des sensations telles que la peur, la colère, la fatigue, l’ennui, les maux
de tête et les douleurs dorsales.
6.5.5 L’environnement de travail
L’environnement de travail influence dans une large mesure les conditions de travail
et, par conséquent, le bien-être, la sécurité, la satisfaction au travail, la fatigue, la santé
et, en fin de compte, le rendement.
L’environnement de travail consiste en: conditions qui sont imposées par l’exécution
du travail conditions qui résultent de l’exécution du travail ou qui sont modifiées par
cette exécution conditions qui proviennent de « l’extérieur », c’est-à-dire des postes de
travail voisins. Conditions imposées par l’exécution du travail Font partie de ces
conditions, le climat adapté à l’activité et à la personne, ainsi qu’un éclairage correct.
Le climat est déterminé par la température de l’air, son déplacement et son humidité,
ainsi que par la température à la surface des locaux et des installations. Le climat dit «
de bien-être » dépend aussi de l’importance des mouvements physiques et du travail
musculaire.
Ce climat idéal varie avec l’âge, le sexe, la constitution, la santé, l’alimentation et
l’habillement.
Le type d’éclairage, l’intensité lumineuse et l’angle d’incidence de la lumière doivent
être adaptés aux besoins visuels.
Avec des couleurs, il est possible d’influer sur l’ambiance et sur la façon de ressentir la
température et la distance.
En complément de ce qui précède, il convient de souligner l’importance de l’ordre et
de la propreté dans l’environnement de travail; ils influencent l’ordre et la propreté au
poste de travail et contribuent de façon non négligeable à la qualité du travail, au
rendement, ainsi qu’à la sécurité et à la santé.

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