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Contrôle Et Suivi Del'entraînement Enfootball: Périodisation Etcharges D'entraînement
Contrôle Et Suivi Del'entraînement Enfootball: Périodisation Etcharges D'entraînement
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Ainsi, ce livre permet d’affiner vos connaissances afin d’élaborer vos charges
d'entraînement (intensité, durée, forme) avec plus de précisions, en ayant pris
conscience des réponses physiologiques qu'elles occasionnent sur le plan
métabolique, cardiorespiratoire et musculaire. Il vous servira à construire ou à étoffer
votre méthodologie d’entraînement conformément à votre cohérence et votre logique.
La science est accessible à tous, mais la réussite de vos entraînements et de la gestion
de votre équipe ne tient qu’à vous, qu’à votre ressentit, à votre capacité à sans cesse
vous adapter et à votre réflexion.
LE SUIVI DES
JOUEURS
Les justifications de la périodisation sont basées sur les effets que peuvent
avoir une augmentation du stress (exp., une séance d’entraînement) ou une période de
régénération sur la forme d’un athlète (Selye, 1956). Quand l’homéostasie est
perturbée par la surcharge d’entraînement (Martveyev, 1982), un nombre
d’évènements cataboliques ont lieu entraînant une destruction des protéines
structurales et une déplétion des stocks d’énergie (Viru et Viru, 2000). En
conséquence de ce catabolisme, la performance décroit temporairement et le corps
œuvre à ré-établir les stocks énergétiques et augmenter la resynthèse des protéines
dans un processus appelé régénération. Il est suggéré qu’il y a une surcompensation
de la performance une fois que l’athlète s’adapte au stress imposé par une séance
d’entraînement (Bompa, 1996). La périodisation est basée sur ce principe, et il est
communément admis que les effets cumulatifs des surcharges d’entraînement
résulteront en un stimulus plus puissant entraînant des adaptations, pourvu que qu’une
récupération appropriée soit programmée (Martveyev, 1982 ; Bompa, 1996).
Il existe trois importantes assomptions qui émanent des fondements scientifiques de la
périodisation (Rowbottom, 2000) :
Une augmentation de CE entraînera une adaptation de performance (Foster et
al, 1996 ; Rowbottom et al, 1997),
Il existe un point de saturation au-delà duquel des augmentations
supplémentaires des CE ne seront plus tolérées et les adaptations de
performance n’auront plus lieu (Coutts et al, 2007b ; Coutts et al, 2007c) etc,
Une période de récupération de faibles CE devrait entraîner une augmentation
transitoire de la performance (Mujika et al, 2004 ; Bishop et Edge, 2005 ;
Coutts et al, 2007c ; Coutts et al, 2007d).
Sur la base de ces assomptions, il est désormais universellement admis que les
programmes d’entraînement soient systématiquement périodisés avec des cycles
d’entraînement de surcharge et de récupération. Une terminologie spécifique a été
développée pour décrire chaque cycle d’entraînement pour aider les entraîneurs à
mettre en place des plans d’entraînement périodisés. Ces plans sont souvent décrits en
cycles de 12 mois (plan annuel) qui sont subdivisés en cycles plus courts. Les sous-
cycles les plus longs (quelques mois) sont communément appelés macrocycles. Ceux-
ci sont à leur tour subdivisés en cycles moyens (quelques semaines) : les mésocycles.
Enfin, ces derniers sont divisés en des unités plus petites, souvent une semaine,
appelées microcycles. Pour simplifier la planification, l’entraînement est
communément subdivisé en ces petits cycles hebdomadaires. Chaque cycle possède
ses propres objectifs spécifiques d’entraînement qui sont liés au but final de la
performance. Un plan d’entraînement bien construit voit ces cycles systématiquement
planifiés pour optimiser les capacités physiologiques et de performance d’un athlète,
et lui permettre ainsi de mieux atteindre ses objectifs de performance. Cependant,
malgré cette planification systématique, de nombreux entraîneurs de FB ont été bien
incapables de vérifier s’ils avaient effectivement bien mis en place leur
programmation étant donné qu’ils étaient incapables de mesurer objectivement
l’entraînement subi par leurs joueurs.
4. Périodisation des charges d’entraînement en Football
Il est largement admis que la clef du succès pour la plupart des athlètes passe
par un plan d’entraînement à long terme composé de périodisation de cycles bien
précise (Fry et al, 1992 ; Foster et al, 1999). Par exemple, des études antérieures ont
clairement démontré que l’entraînement devrait être périodisé pour alterner des
séances dures-légères sur une base quotidienne (Bruin et al, 1994 ; Foster et
Lehmann, 1997). La charge d’entraînement (CE) devrait être graduellement
progressive tout au long de la période de préparation (Dawson, 1996 ; Rowbottom,
2000) et les athlètes devraient subir une période d’affûtage (tapering en Anglais)
avant la compétition (Mujika et Padilla, 2003 ; Coutts et al, 2007c). Nombreux sont
ceux qui pensent que ces principes fondamentaux de périodisation devaient être
appliqués aux sports d’endurance autant qu’aux sports d’équipe. Cependant, il est
décevant de s’apercevoir qu’à ce jour, relativement peu d’études ont examiné ou bien
décrit les stratégies de périodisation pour les sports d’équipe tel que le Football
(Dawson, 1996 ; Filaire et al, 2001 ; Foster et al, 2001 ; Andersen et al, 2003 ; Coutts
et al, 2003 ; Impellizzeri et al, 2004 ; Putlur et al, 2004).
La plupart des études publiées qui ont décrit la périodisation en sports
d’équipe comme le FB ont seulement examiné l’influence de périodisation de 1-2
mésocycles (<12 semaines) sur des mesures physiologiques et la performance
subséquente. Par exemple, Putlur et al (2004) ont décrit que des pathologies et des
réductions de niveaux d’immunoglobulines salivaires étaient associés à des CE
élevées durant 9 semaines sur un groupe de joueuses de FB universitaire. Il a en outre
aussi été rapporté par d’autres auteurs des changements de force, puissance
musculaire, vitesse et puissance aérobie au cours d’un mésocycle de 6-8 semaines au
cours des périodes de préparation et de compétition de joueurs de rugby-league semi-
professionnels (Coutts et al, 2007b). Il a aussi été démontré qu’une réduction de la CE
de pré-saison chez des joueurs de rugby-league semi-professionnels d’une saison à
l’autre réduisait la prévalence des blessures tout en permettant une augmentation
importante des performances lors des tests physiques (Gabbett, 2004b). A notre
connaissance, une seule étude a précisément décrit les stratégies de périodisation en
FB sur la durée d’une saison entière (Coutts et al, 2008).
La périodisation des CE sur des semaines de compétition est certainement
d’un grand intérêt pour les entraîneurs et les joueurs de sports d’équipe. Par
opposition à la plupart des sports d’endurance, les sports collectifs sont en
compétition continue tous les 4 à 9 jours sur 6 à 8 mois de l’année. Dans certains cas,
il se peut qu’une équipe ait à jouer jusqu’à 3 matchs en une semaine. Ces contraintes
compétitives exercent un stress physiologique et psychologique significatif sur les
joueurs. Ceci est d’une importance cruciale, puisqu’il a largement été démontré qu’un
déséquilibre entre le stress et la récupération entraîne des diminutions de performance
de force, puissance et d’endurance chez les joueurs de sports d’équipe (Elloumi et al,
2003 ; Kraemer et al, 2004 ; Coutts et al, 2007b ; Coutts et al, 2007c). Ces
informations suggèrent qu’une périodisation appropriée pour permettre une
élimination de la fatigue et un maintien de l’état de forme au cours de la période de
compétition chez des joueurs professionnels d’équipes est une tâche difficile. Pour
illustrer ceci, Dawson (1996) a suggéré que les entraîneurs ont des difficultés dans
l’élaboration des procédés d’entraînement appropriés qui permettent aux joueurs de
récupérer d’un match, effectuer l’entraînement de milieu de semaine et ensuite
effectuer un mini affûtage d’avant match en 4 à 9 jours de microcycle. Dans ce
contexte, il existe peu d’évidences scientifiques à notre disposition décrivant ou
comparant de réelles stratégies de périodisation chez des joueurs d’équipe de haut
niveau (Coutts et al, 2008).
B. Explication de la méthode-RPE
Note Description
0 Repos
1 Très, Très Légère
2 Légère
3 Modérée
4 Assez Dure
5 Dure
6
7 Très Dure
8
9
10 Maximale
RPE Durée CE
Jour Activité
Séance (min) Quotidienne
Lundi Repos 0 0 0
Mardi TecTac et Endurance 3.25 75 244
Mercredi Force et Puissance Aérobie 4 60 240
TecTac 3 70 210
Jeudi Sprints et Jeu d’application 3.5 90 315
Vendredi TecTac et Coordination 2 50 100
Samedi TecTac, Agilité et sprints
courts 2.25 60 135
Dimanche Match 6 90 540
CE hebdomadaire 1784
Monotonie ([CE Moyenne / ET]) 1.13
Contrainte ([CE x monotonie] = 1784 x 1.58) 2019
TecTac : séance technico-tactique
(Σ(0, 244, 240, 210, 315, 100, 135, 540)/7) x 1.58 = 2815
Bien que ces calculs puissent paraître compliqués à première vue, avec l’assistance
d’une feuille de calcul sur tableur (exp. Excel), ou par assistance d’un logiciel ‘on-
line’ (www.trainingload.com, Acceleration Australia, Brisbane), les calculs sont
simplifiés et à la portée. De plus, en saisissant les données sur une feuille de calcul ou
une base de données, les tendances de l’équipe entière, des sous-groupes de joueurs
dans une équipe, ou bien des joueurs bien déterminés peuvent être illustrées sur des
graphiques pour déterminer si la CE ou la contrainte d’entraînement reflètent bien
celles qui sont planifiées préalablement pour la semaine ou la saison (Figure 1)
2500
Daily Training Load
Weekly Training Load
Predicted Weekly Load
2000
Training Load (AU)
1500
Matches
1000
500
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49
Day
Figure 1. Un exemple de CE prévue et observée pour une équipe professionnelle durant la période
compétitive.
C. Bases Scientifiques de la méthode-RPE
Il a été démontré que la méthode-RPE est une technique simple et valide pour
quantifier l’intensité de l’entraînement dans les activités d’endurance (continue)
(Foster et al, 1995 ; Foster et al, 2001), d’endurance intermittente (Foster et al, 2001 ;
Impellizzeri et al, 2004), et de force (Day et al, 2004 ; Sweet et al, 2004). En effet, des
recherches récentes ont comparé la méthode-RPE avec la méthode de quantification
de la charge par la mesure de la fréquence cardiaque (FC) qui a été démontrée comme
une méthode précise d’évaluer le stress d’entraînement (Banister, 1991,). Cette étude
originale a évalué la validité de la méthode-RPE en deux parties. La première partie a
comparé ces deux méthodes de quantification de la charge d’entraînement au cours de
huit séances d’interval-training contrôlées en laboratoire chez 12 cyclistes bien
entraînés. Dans la seconde partie, 14 joueurs Universitaires de basket-ball ont été
évalués au cours de séances normales d’entraînement sur le terrain en utilisant les
deux méthodes (RPE et FC). Les résultats ont montré qu’il y avait une forte
corrélation significative entre ces deux méthodes de quantification de la charge, même
si la méthode-RPE a fourni des résultats absolus plus élevés en termes de scores pour
les séances d’interval-training et les entraînements sur le terrain. Plus récemment,
Impellizzeri et al, (2004) ont montré l’existence de corrélations significatives
modérées à fortes (de r=0.50 à 0.91) entre la quantification de la CE par la FC et celle
de la méthode-RPE chez 19 joueurs juniors de FB sur 479 séances d’entraînement. La
combinaison de tous ces résultats fournit un support scientifique pour l’utilisation de
la méthode-RPE pour le contrôle de l’entraînement en sports d’équipe.
D’autres études récentes ont aussi montré de bonne corrélations entre la CE
mesurée soit par la méthode-RPE soit par l’utilisation de cardiofréquencemètres chez
des joueuses de FB d’élite sur 623 séances d’entraînement (Alexiou, 2007). Il est
intéressant de noter que cette étude a montré des corrélations plus basses pour les
activités plutôt intermittentes comme les séances de renforcement musculaire (r=0.25,
p<0.001) ou les matchs (r=0.49, p<0.001) que pour les séances d’entraînement
technico-tactique (r=0.68, p<0.001) ou l’entraînement d’endurance (r=0.74, p<0.001)
(Alexiou, 2007). La faible corrélation entre ces mesures est plus probablement due à
la contribution de l’acidose musculaire associée avec l’exercice intense sur la
perception de l’effort. Pour tester cette théorie, nous avons récemment conduit une
étude pour déterminer si la RPE était une mesure globale plus précise de l’intensité de
l’exercice que la FC ou la lactatémie [La-]. Pour cela nous avons mesuré la FC, la [La-
] et la RPE chez 20 joueurs de FB au cours de 67 jeux réduits dans des séances
d’entraînement de FB (Coutts et al, 2007a). Les résultats ont montré que la
combinaison de la [La-] et de la FC au cours des jeux réduits était mieux corrélée à la
RPE que les mesures de FC ou [La-] prises séparément. Ceci suggère que la méthode-
RPE est une méthode valide d’estimation de l’intensité globale d’entraînement en FB
comparativement aux variables de FC ou [La-] considérées indépendamment.
Toutefois, parce qu’elle constitue une mesure valide de la CE dans divers types
d’entraînement, la méthode-RPE est désormais utilisée par plusieurs équipes de FB de
haut niveau pour contrôler l’entraînement de leurs joueurs.
D. Pourquoi la méthode-RPE est-elle utile dans l’entraînement de
football ?
Une séance d’entraînement en sports d’équipe peut être composée d’un de ces
composants ou plusieurs à la fois : échauffement, entraînement de la vitesse ou de
l’agilité, le travail technique, l’entraînement de l’endurance, des séances lactiques,
l’amélioration de la puissance aérobie, le renforcement musculaire, le travail de la
puissance et le retour au calme. De plus, plusieurs activités peuvent aussi être
effectuées au sein de ces composantes, augmentant encore la variabilité des stress
d’entraînement. Les interactions physiologiques complexes du développement de ces
capacités physiques au cours de ces séances rendent difficile pour un entraîneur ou un
préparateur physique de mesurer avec précision la CE en utilisant des mesures de
durées de séquences, de FC, de lactatémie ou des distances mesurées par GPS.
Cependant, heureusement qu’en utilisant la perception de la difficulté de l’effort
(RPE) par le joueur pour chaque séance d’entraînement, il est possible de calculer un
score global pour le stress total de chaque séance.
La méthode RPE pour le contrôle du stress d’entraînement est aussi utilisable
pour le contrôle des sports d’équipe puisqu’elle permet à l’entraîneur de précisément
combiner les CE de différentes modalités d’entraînement et d’obtenir une estimation
précise de la CE globale. Auparavant, en utilisant d’autres méthodes de contrôle
comme les TRIMPS basés sur la FC (Banister et al, 1975), ou les durées
d’entraînement, il était difficile pour chaque entraîneur de quantifier précisément et de
comparer le stress des différentes modalités d’entraînement au sein d’une séance
d’entraînement ou bien entre les différentes séances (exp. séances techniques par
rapport à des séances de renforcement musculaire). Cependant, heureusement que la
méthode-RPE permet de mesurer les différentes activités d’entraînement dans la
même unité, permettant donc de combiner ces différentes activités pour obtenir un
score global pour la CE totale.
4000 Individual TL
Team TL
3500
3000
Training Load (AU)
2500
2000
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50
Week
Figure 2. La dissociation entre la charge planifiée et la charge observée pour un joueur peut déceler
son inadaptation au stress de l’entraînement
G. S’assurer d’obtenir des périodisations appropriées.
Notre expérience a montré que les jeunes joueurs (ceux débutant dans la
catégorie senior pour la première année), les joueurs plus âgés, et ceux présentant des
capacités physiques diminuées tendaient à fournir des scores de RPE plus élevés pour
des séances similaires au cours de périodes d’entraînement intense. En suivant de près
leurs CE il est possible de vérifier s’ils arrivent à s’adapter au stress d’entraînement.
Par exemple, nous avons observé que souvent les jeunes joueurs débutant chez les
pros pour leur première année percevaient presque toujours leurs charges ~10-15%
plus élevées que leur coéquipiers plus expérimentés. Cet effet pourrait provenir du
fait que les jeunes joueurs n’ont pas déjà établi une forte base physiologique et obtenu
de fortes qualités fondamentales tel que dans les domaines de la force et de
l’endurance. De plus, il se pourrait qu’il faille une saison entière d’entraînement pour
que les jeunes joueurs s’adaptent aux demandes physiologiques de jouer et de
s’entraîner au FB de haut niveau. En outre, les joueurs à capacités physiques
relativement faibles peuvent percevoir un entraînement standard comme bien plus
‘’lourd’’ que leurs coéquipiers jouissant de bonnes qualités physiques. Par
conséquent, il apparaît que les joueurs donnant des CE plus élevées pourraient
présenter des niveaux plus faibles de forme physique.
Dans certains sports, différents postes de jeu / certains joueurs pourraient soit
tolérer, soit être appelés à effectuer des CE différentes des autres. La méthode-RPE
peut permettre de suivre les CE de différents sous-groupes au sein d’une équipe. En
outre, avec l’amélioration des compétences des staffs de préparateurs physiques et
scientifiques des équipes, les entraînements des joueurs de FB sont devenus de plus
en plus individualisés. Par exemple, nos données montrent que les gardiens de but
perçoivent des CE bien différentes de celles des joueurs de champs. Cependant, il
apparaît aussi qu’à moins qu’un entraînement spécifique ne soit effectué pour un
sous-groupe bien déterminé (ailiers ou avants), les CE tendent souvent à être
relativement homogènes au sein d’une même équipe de FB. Il est cependant
recommandé aux entraîneurs de suivre d’éventuels groupes de joueurs de façon
différenciée si cela s’avérait nécessaire. Ceci est certainement le cas d’autres sports
d’équipe comme le volleyball ou le basketball où les passeurs/meneurs de jeu peuvent
subir des CE bien différentes des autres joueurs. Par conséquent, nous recommandons
une bonne base de données qui puisse permettre de dégager les CE de sous-groupes
de joueurs au sein d’une équipe et de les comparer à d’autres groupes.
Un autre avantage de la méthode RPE est qu’elle peut être utilisée pour
s’assurer que les CE ne progressent pas trop rapidement et/ou que des entraînement
appropriés ont été appliqués avant le retour à la pratique du sport compétitif. Par
exemple, des critères de CE à effectuer peuvent être établis par un staff avant qu’un
joueur blessé ne revienne s’entraîner avec le groupe et reprenne la compétition. En
outre les CE par la méthode-RPE peuvent être mesurées chez des joueurs en
réhabilitation (d’une blessure) pour s’assurer qu’ils réalisent bien les doses
d’entraînement qui se rapprochent progressivement de celles de l’équipe (Figure 3)
3500
Individual TL
"Team TL"
3000
2500
Training Load (AU)
2000
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50
Week
Figure 3. Un exemple de la manière dont le contrôle de la CE peut être utilisé de façon sûre et
graduelle avant le retour à l’entraînement avec le groupe après une blessure sérieuse.
Review
Periodise Training Loads
Déterminer les charges optimales pour vos joueurs de FB est une tâche
difficile. Nous présentons des exemples de diverses stratégies de périodisation pour
des joueurs de FB. En particulier nous présentons aussi des exemples de la quantité et
de la distribution des CE réalisées au cours de divers cycles d’entraînement.
6. Charges hebdomadaires
3500
2932
3300
2783 2753 2807
2821
2728 2536
3100 2724 2650
2720
2649 2709 2705 2499 2586
2513
2900
Training Load (AU)
2340 2525
2381
2390
2371
2700 2321
2385 2270 2298
2173
2173 2189 2273
2500 2241 2244 2185
2213
2091
2300 2016
1901
2100
1804 1767
1900
1700
1500
7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45
Week
Figure 5. Un exemple des CE (±Ecart type) calculées par la méthode-RPE pour une équipe
professionnelle Italienne au cours d’une saison entière
1500
1000
500
B)
2.50
2.00
Monotony (AU)
1.50
1.00
0.50
0
C)
6000
5000
Training Strain (AU)
4000
3000
2000
1000
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49
Week
Figure 6. Charge d’entraînement (A), Monotonie (B) et Contrainte (C) d’entraînement pour les joueurs
professionnels d’élite dans une équipe Tunisienne de FB.
6000 2.50
Training Load
Strain
5000 Monotony
2.00
4000
Training Load (AU)
Monotony (AU)
1.50
3000
1.00
2000
0.50
1000
0 0.00
General Preparation Pre-Competitive Competition Period 1 Ramadan Competition Period 2
Training Phase
Figure 7. Moyenne (±Ecart type) des Charge d’entraînement, Monotonie et Contrainte d’entraînement
au cours des macrocycles majeurs d’une équipe Tunisienne professionnelle de FB.
La Figure 8 montre les CE moyennes subies par des joueuses anglaises de football
au cours d’une saison. Il est intéressant d’observer que les CE les plus élevées
proviennent des matchs et des séances d’entraînement Technico-tactiques. Ceci a
aussi été déjà décrit dans d’autres sports d’équipe comme dans le rugby-league
professionnel (Coutts et al, 2008) ou bien pour les jeunes joueurs de FB (Impellizzeri
et al, 2005) et ceci suggère donc que des moyens de récupération devraient suivre de
telles doses élevées de stress physiologique.
1500
Session-RPE (AU)
1000
500
Figure 8. Graphique des Charges d’entraînement selon la méthode-RPE (UA) pour chacune des
majeures modalités d’entraînement effectuées au cours de la saison chez des joueuses de FB, Alexiou
(2007).
En outre, il a aussi montré que la plupart des équipes procédaient par
périodisation des différentes modalités d’entraînement (Coutts et al, 2003 ; Gabbett,
2004b ; Impellizzeri et al, 2004 ; Gabbett, 2005b ; Impellizzeri et al, 2005 ; Coutts et
al, 2007c ; Coutts et al, 2008). Par exemple, la Figure 9 montre que les CE les plus
élevées pour l’entraînement d’endurance et de la force sont effectuées pendant la
période de préparation générale en FB par rapport aux autres périodes pré-
compétitives ou compétitives au cours de la saison.
3500
Match
Other
3000 * Skills
Strength
Conditioning
2500
Training Load (AU)
2000
1500
1000
500
0
General Specific Match Practice Competition
Figure 9. Distribution des différentes catégories d’entraînement dans une équipe professionnelle de
rugby-league au cours des différent macrocycles de la saison, Coutts et al (2008).
Il n’y a eu que quelques études décrivant les CE réalisées entre les matchs au
cours d’une saison compétitive (Impellizzeri et al, 2004 ; Coutts et al, 2008). La
Figure 10 montre les CE quotidiennes typiques prescrites dans une équipe
professionnelle de rugby-league au cours de la saison.
Il est intéressant de noter que les CE quotidiennes moyennes sont réduites quand la
période inter-match est courte (exp, 5 jours). Il faut aussi noter les charges réduites au
cours des 48 heures suivant le match permettant une restauration physiologique (c-à-
dire re-stockage des réserves énergétiques et resynthèse des protéines structurales). En
effet, nous recommandons que les charges soient légères pendant cette période et que
les sollicitations musculaires excentriques soient strictement évitées pour assurer une
bonne récupération post-match.
Notre expérience nous mène aussi à recommander une séance courte, intense,
spécifique et basée sur la technique la veille ou le matin d’un match (pour les matchs
du soir). Nous recommandons aussi de ne pas prescrire des charges supérieures à
2100 UA (match inclus) pour permettre une bonne performance des joueurs lors du
match. Nous avons trouvé que des charges hebdomadaires inter-matchs comprises
entre 1800 - 2100 UA étaient dans les normes chez des joueurs Australiens de rugby-
league alors que les valeurs normales de joueurs d’élite Tunisiens de FB professionnel
étaient plus basses se situant autour de 1600 – 1900 UA. Cependant, nous
recommandons que ces valeurs soient interprétées avec précautions puisque des
charges hebdomadaires régulièrement basses entraîneront automatiquement une
diminution des capacités physiques des joueurs. Ceci est particulièrement vrai pour
les joueurs remplaçants qui subissent chaque semaine des CE plus basses que les
joueurs titulaires et qui après quelques semaines/mois subiront une baisse inexorable
de leur niveau de capacités physiques. Par opposition, si les CE inter-matchs sont trop
élevées, les joueurs pourraient tomber malades, se blesser ou montrer des symptômes
de fatigue aigue (overreaching) associés à une performance diminuée (Lehmann et al,
1992 ; Filaire et al, 2001 ; Andersen et al, 2003 ; Filaire, Lac et al, 2003 ; Putlur et al,
2004 ; Coutts et al, 2007b ; Coutts et al, 2007c).
Cependant, les données obtenues des joueurs Italiens professionnels de FB
montrent que les CE hebdomadaires normales au cours d’une saison compétitive se
situent aux alentours de 2500-2600 UA (match inclus) avec 600-700 UA provenant
des matchs. En outre, l’analyse des performances sur le terrain en match montrent
qu’une charge hebdomadaire excessive au cours de la saison compétitive (match
inclus) se situent autour de >2800-2900 UA et que des charges < 1900 UA semblent
insuffisantes pour permettre un maintien des capacités physiques.
1000
5 Days 6 Days
1000
900
900
800
239 ± 19 AU 800 283 ± 35 AU
700
700
Training Load (AU)
600
Training Load (AU)
600
500
500
400
400
300
300
200
200
100
100
0
0
1 2 3 4 5
1 2 3 4 5 6
Day
Day
1000
7 Days 1000 8 Days
900
900
800
800
700 278 ± 26 AU 700
262 ± 23 AU
Training Load (AU)
600
Training Load (AU)
600
500
500
400
400
300 300
200 200
100 100
0 0
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4 5 6 7 8
Day Day
Figure 10. Charges d’entraînement quotidiennes moyennes effectuées par une équipe professionnelle
de rugby-league au cours d’une saison pour des microcycles inter-match de 5, 6, 7 et 8 jours. Les
colonnes rouges représentent les charges des matchs.
A)
1000
900
800
Training Load (AU)
700
600
500
400
300
200
100
0
Monday Tuesday Wednesday Thursday Friday Saturday Sunday
B)
1000
900
800
Training Load (AU)
700
600
500
400
300
200
100
0
Monday Tuesday Wednesday Thursday Friday Saturday Sunday
Figure 11. Un exemple des charges d’entraînement quotidiennes (A) semaine à un seul match, et (B)
deux matchs dans la semaine. Colonnes noires (matchs) et colonnes blanches (journées
d’entraînement).
Il est intéressant de noter que les données obtenues dans cette étude étaient
mesurées chez des Footballeurs Italiens professionnels de division 3 (Serie C)
habitués à des charges élevées. En effet, les charges combinées pour les journées de
mercredi et jeudi (pour les semaines à un seul match) se situent autour de ~1200 UA,
et que les charges hebdomadaires sont situées au dessus de 2400 UA. Ces charges
sont bien au-delà de ce qui a été décrit pour des joueurs professionnels Tunisiens de
première division (Ligue 1). L’explication la plus plausible de ces différences de
charges mesurées se situe certainement au niveau du style de jeu dans ces deux
nations et aussi au niveau de la philosophie des entraîneurs à la base de la stratégie de
chaque équipe. Aussi, le passé des joueurs, et notamment les charges d’entraînement
qu’ils ont subies quand ils étaient jeunes joueurs en formation, pourraient expliquer
ces différences. Au lieu d’utiliser ces figures comme un guide pour tous les joueurs de
FB, nous suggérons que les données guident les entraîneurs et scientifiques du sport
pour développer leurs propres plans individuels pour leurs joueurs/équipes.
Il apparaît aussi que les CE effectuées par les joueurs avant chaque match
affectent la performance de match. La figure 12 montre une étude de cas comme
exemple de relation entre les CE pré-match (c-à-dire les charges excluant les matchs)
et la performance physique en match (c-à-dire la fréquence d’actions par minute) chez
des joueurs de FB-Australien. Les résultats montrent que plus la CE est élevée avant
un match, moins les joueurs sont actifs pendant le match concerné. Même si la
corrélation est relativement faible (r = -0.61), elle est significative et suggère la
tendance d’une relation inversement proportionnelle entre la performance physique de
match et la quantité d’entraînement précédant ce match. Ces données montrent qu’il
est extrêmement important de contrôler les CE réalisées par les joueurs dans une
équipe sur une base individuelle pour s’assurer que leurs programmes d’entraînement
inter-match n’affectent pas leur performance physique de match.
2500
y = -562.67x + 2493.2
r = 0.61, p<0.05
2200
Weekly Training Load (AU)
1900
1600
1300
0.30 0.50 0.70 0.90 1.10 1.30
Game Activity (skill involvement/min)
Figure 12. Etude de cas montrant la relation entre les charges d’entraînement inter-match et un indice
d’activité au cours des matchs (fréquence d’actions par minute) successifs à ces semaines chez des
joueurs professionnels de FB-Australien.
600
Training Load (AU)
500
400
300
200
100 Planned
Actual
0
Monday Tuesday Wednesday Thursday Friday Saturday Sunday
Figure 13. Un exemple de contrôle de la CE montrant les charges prévues et les charges observées sur
une semaine compétitive en Football professionnel Tunisien. Les colonnes rouges représentent les
charges programmées et les autres colonnes de couleurs diverses sont réservées aux charges observées
chez 10 joueurs de champs titulaires.
Tableau 3. Un exemple d’une feuille de calcul Excel qui puisse être utilisée pour contrôler le degré d’accord entre les CE programmées et les charges réellement observées
chez des joueurs professionnels de FB Tunisien.
Week 49
Player
Monday Monday
70 3 210 210 210 2.75 2 3 3.25 3.5 2 2.75 3 3 3.5 2.88 74 213 213 213
Tuesday Tuesday
80 3 240 240 450 3.5 2 4 3 3.5 3 2.5 4 3.19 72 230 230 442
Wednesday 60 4 240 Wednesday 4 4 5 3.5 3 4 3.5 3.5 4.3 3.86 65 251
240 690 251 693
Thursday Thursday
75 3 225 225 915 2.75 2 3.5 5 3 3 2.5 2.75 3.25 3 3.08 76 234 234 927
Friday 50 2 100 Friday 3 2 2.5 2 2.5 3 2.5 2 2.5 2.44 47 115
100 1015 115 1042
Saturday 70 2.5 175 Saturday 3 3 2.5 3.25 2 2.5 2.75 2 3 2.5 2.65 51 135
175 1190 135 1177
Sunday Sunday
90 6 540 540 1730 5.5 5 5.5 5 6.5 6 5 5 5.44 97 527 527 1704
Σ Planned TL Total 1730 Σ Actual TL Total 1704
Monotony 1.79 SD 138 Week Sess 7 Monotony 1.80 SD 136
9. Conclusion