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COURS: MACROÉCONOMIE

Pr F. EL MOSAID

1ère année Cycle ingénieur Finance et ingénierie décisionnelle ENSA-UIZ- 2019/2020


COURS : MACROECONOMIE

PLAN DU COURS

CHAPITRE I- DEFINITIONS ET GENERALITES


CHAPITRE II- L’EQUILIBRE CHEZ LES CLASSIQUES ET
NEOCLASSIQUES
CHAPITRE III- L’APPROCHE KEYNESIENNE/L’APPROCHE CLASSIQUE
CHAPITRE IV- L’EQUILIBRE CHEZ LES KEYNESIENS
CHAPITRE V- L’EQUILIBRE IS/LM
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/
APPROCHE CLASSIQUE
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

PLAN DU CHAPITRE III

I- Approche Keynésienne vs Approche classique


II- Les déterminants de la demande globale
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

I- APPROCHE KEYNÉSIENNE VS APPROCHE CLASSIQUE


CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

Le but de Keynes
Par sa critique du modèle Classique et de la conception
Classique de l’économie, Keynes veut montrer que :
-Le fonctionnement spontané des économies capitalistes n’est
pas harmonieux.
-L’économie peut se situer dans un équilibre où il existe un
sous-emploi massif et durable.

Pourquoi?
-La loi de Say n’est pas vérifiée : les débouchés ne sont pas
automatiquement assurés ⇒ impensable d’augmenter la
production si les entreprises ne sont pas sûres de pouvoir
écouler leur marchandise.
-Remet aussi en cause la TQM.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

Le but de Keynes
Le volume de production et d’emploi

Pour Keynes les volumes d’emploi et de production :

-Ne découlent pas de l’équilibre résultant du fonctionnement


du marché du travail.

-Sont déterminés uniquement par les entrepreneurs


(demandeurs de travail).

-Déterminés sur la base des anticipations de débouchés des


entrepreneurs.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

Le but de Keynes
-Contrairement à Say, Keynes considère que
l’économie évolue en incertitude radicale.

-Les producteurs ne sont en fait pas sûrs d’avoir des


débouchés.

-Ne produisent que les quantités qu’ils supposent


pouvoir écouler.

-Or ces quantités supposées (anticipées) peuvent être


différentes des quantités assurant le plein emploi.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La remise en cause de la loi de Say


La remise en cause de la loi de Say a des conséquences sur la
manière d’appréhender le fonctionnement de l’économie :
Incertitude renverse la vision de la décision de production.
-Pour les Classiques on produit pour acheter ⇒ tout offre
créée sa propre demande.

-Pour les Keynésiens on produit ce qui va pouvoir être


acheté ⇒ l’offre n’est qu’une réponse à une demande, en ce
sens c’est la demande qui créée l’offre.

-Plus précisément c’est le niveau de la demande telle que les


offreurs se l’imaginent qui va déterminer les quantités qu’ils
vont produire. ⇒ Principe de la demande effective.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

Le principe de la demande effective


Pour les entrepreneurs, la production est `a la fois :

-Un coût : ils doivent avancer les salaires ainsi que le


prix des matières premières. Il est certain et préalable
à la vente des marchandises.

-Une recette : les coûts supportés sont des revenus


pour d’autres agents (consos intermédiaires, salaires).
Ces revenus vont former la demande globale, et donc
les recettes pour les entrepreneurs.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

Le principe de la demande effective


-Problème : ces recettes sont incertaines car il est difficile de
prévoir comment les revenus vont se transformer en
demande.

Ex : en recevant des salaires, les ménages peuvent décider de


consommer, mais aussi d’´épargner...
⇒ décalage entre des coûts certains et des débouchés (donc
des recettes) incertain(e)s, que les entrepreneurs ne peuvent
qu’anticiper.

-La décision de produire est donc risquée et basée sur les


anticipations que font les entrepreneurs sur le niveau de la
demande.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

Le principe de la demande effective


-Cette demande que se représente les entrepreneurs est
appelée demande effective par Keynes.

-Demande effective = demande anticipée par les


entrepreneurs.

-C’est à cette demande anticipée que les entrepreneurs


répondent.

-Demande effective va conditionner les quantités produites


par les entrepreneurs et donc les décisions d’embaucher et
d’investir.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La remise en cause de la TQM


Qu’est-ce que le taux d’intérêt pour Keynes ?
-Le taux d’intérêt ne détermine pas le niveau d’épargne.

-Ce dernier est obtenu en fonction du revenu.

-L’´épargne peut ˆêtre détenue sous forme liquide (monnaie)


ou sous forme de titres (produits financiers).

-Taux d’intérêt ⇒ prix du renoncement à la liquidité.

-Permet de faire arbitrage entre détention de titres ou de


monnaie.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La remise en cause de la TQM


Les motifs de demande de monnaie
-Transaction (moyen d’échange).

-Précaution (faire face à des dépenses imprévues).

-Spéculation (arbitrer entre détenir des titres ou de la


monnaie).
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La remise en cause de la TQM


La préférence pour la liquidité
-Détention de titres est plus rémunératrice mais aussi plus
risquée que la détention de monnaie.

-Dans un univers incertain les agents préfèrent détenir de la


monnaie plutôt que des titres.

-“La possession d’argent liquide apaise notre inquiétude”


Keynes.
-Il existe donc une demande spécifique de monnaie issue de
la préférence pour la liquidité.
-La monnaie peut être demandée pour elle-même.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La remise en cause de la TQM


Les conséquences de la préférence pour la liquidité
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La vision de Keynes

-Réfute dichotomie Classique : la monnaie n’est pas neutre.


--Création monétaire enclenche le processus productif en le
préfinançant.
--L’épargne équilibre ex-post l’investissement.
-- »Les crédits font les dépôts »

-Ce n’est pas la quantité de monnaie mais les différentes


formes de détention de monnaie qui déterminent le taux
d’intérêt.

-Attribue une utilité propre à la monnaie : faire face `a


l’incertitude.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La conception générale de l’économie chez les Keynésiens

-Les Keynésiens conçoivent tout système économique


comme une économie monétaire de production basée les
trois propriétés suivantes :

-Une économie de production.

-Une économie monétaire.

-Une économie incertaine.


CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

Une économie de production


La production
-C’est autour d’elle que s’organise l’activité
économique.

-Acte économique spécifique mis en œuvre par les


entrepreneurs.

-Ne peut se réduire à un simple acte marchand (achat


de facteurs et vente de produit).

-Un besoin inné de créer.


CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

Une économie de production


Le rôle du marché
-Perçu différemment par rapport aux Classiques.
-Le lieu où se confirment (ou non) les anticipations
des entrepreneurs.
-Et non pas le lieu où peuvent s’ajuster les différentes
décisions.
-Décision sont prises ex-ante et marché ne fait que
révéler les incompatibilités individuelles.
-Marché ne permet pas la coordination par des
ajustements de prix et de quantités..
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

Une économie de production


Le rôle du marché
-Il n’existe par exemple pas de marché du travail au
sens Classique, car il n’y a pas d’interaction entre
offreurs et demandeurs :

-ce sont les demandeurs qui fixent les quantités sur


la base de leurs anticipations d’activité.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE
Une économie monétaire
Le rôle de la monnaie
-Plus qu’un simple instrument d’échange.

-Unité de compte des transactions : toutes les variables sont


libellées en unités monétaires, pas de distinction entre
grandeurs réelles et monétaires.

-Moyen de paiement : moyen de transférer des quantités en


unités de compte et non un intermédiaire des échanges réels.

-Liquide : elle seule permet de payer immédiatement, donc


moyen de détention privilégié de la richesse.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE
Une économie monétaire
Conséquences
-Monnaie n’est plus neutre.

-Absence de dichotomie.

-Cause de la rupture entre offre globale et demande


globale.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE
Une économie incertaine
L’incertitude radicale
-Lié au caractère décentralisé de l’économie.

-Incertitude non probabilisable ⇒ aucune idée de ce qui


peut se passer quand à l’état futur de l’économie.

-Impacte les anticipations : du fait de l’incertitude les


agents n’ont pas confiance dans leurs anticipations.

-Ils préfèrent donc conformer leurs décisions à ce qu’ils


pensent être l’opinion commune.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

II- LES DÉTERMINANTS DE LA DEMANDE GLOBALE


CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction de consommation
Définition : La fonction de consommation a pour
objectif d’expliquer l’évolution de la consommation
globale des ménages à l’aide d’un certain nombre de
variables économiques.

-Variables explicatives vont différer en fonction des


auteurs.

-Liens entre les variables explicatives et la consommation


vont aussi différer.

-Plupart du temps le revenu est la principale variable.


CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction de consommation keynésienne


CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction de consommation keynésienne


La propension marginale à consommer : la variation
de la consommation suite `a une variation du
revenu.

La consommation incompressible : consommation


automatique=> indépendante du revenu. Elle
correspondrait au minimum de consommation
capable de satisfaire les besoins vitaux.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction de consommation keynésienne


La loi psychologique fondamentale de Keynes :
A mesure que le revenu augmente, la
consommation augmente mais moins vite que
l’augmentation du revenu.

 c’est ce qui explique une propension marginale à


consommer <1
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction de consommation keynésienne


La loi psychologique fondamentale de Keynes :

“La loi psychologique fondamentale sur laquelle nous


pouvons nous appuyer en toute sécurité, à la fois a priori en
raison de notre connaissance de la nature humaine et a
posteriori en raison des enseignements détaillés de
l’expérience, c’est qu’en moyenne et la plupart dut temps les
hommes tendent à accroître leur consommation à mesure
que leur revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande
que l’accroissement du revenu.”

J.M. Keynes, Théorie Générale, chap 8, section 3.


CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’épargne
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’épargne
Réponse :

La différence c’est qu’en approche néoclassique, la


fonction d’épargne dépend du taux d’intérêt : c’est
un arbitrage entre la consommation présente et
future.

Dans l’approche keynésienne, l’épargne est un


résidu du revenu une fois les agents ont consommé
une partie de leur revenu.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’épargne
Propension moyenne à épargner
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’épargne
Propension moyenne à épargner
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’épargne
Propension moyenne à épargner

-La propension moyenne à épargner : le taux


d’épargne.

-Le taux d’épargne augmente à mesure que le


revenu augmente.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’investissement
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’investissement

La décision d’investissement dépend de deux


critères :

-Le bénéfice actualisé


-l’efficacité marginale du capital (le taux de
rendement interne)
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’investissement
Le bénéfice actualisé (BA)
L’investisseur doit comparer les flux de revenus
futurs qu’il attend de son investissement au cours de
n années à venir (R1, R2, …, Rn) au coût de
l’investissement (I).

Dans le calcul, il faut tenir compte du fait qu’une


somme versée dans le futur a moins de valeur
qu’une somme équivalente versée aujourd’hui.

 D’où la nécessité de l’opération d’actualisation.


CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’investissement
Le bénéfice actualisé (BA)
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’investissement
Le bénéfice actualisé (BA)
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’investissement
Le bénéfice actualisé (BA)

Les entreprises en tant que des agents économiques


rationnels vont préférer les projets avec le BA le
plus élevé.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’investissement
Le bénéfice actualisé (BA)

Le critère BA est insuffisant pour prendre la


décision d’investissement, d’où le deuxième critère :
le critère de rentabilité interne.

 Il faut que la rentabilité des fonds investis soit au


moins égale à la rentabilité des fonds sur les
marchés financiers.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’investissement
Le taux de rendement interne ou efficacité marginale du capital
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La fonction d’investissement
Le taux de rendement interne ou efficacité marginale du capital
Si i diminue, il augmente la fonction
d’investissement et s’il augmente, il diminue la
fonction d’investissement.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La demande extérieure

 La fonction d’investissement et de
consommation constituent les composantes de la
demande intérieure.

 Les exportations constituent la demande


extérieure.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La demande extérieure

 La demande extérieure nette est constituée des


exportations diminuées des importations.

 Les exportations dépendent des prix des biens


exportés et la situation économique des pays
étrangers partenaires à l’échange.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La demande extérieure

 Pour des prix donnés, on peut donc considérer


les exportations comme exogène par rapport à
l’équilibre économique national.

 A l’opposé, les importations dépendent du


niveau de l’activité économique nationale : les
agents résidents ont une propension à importer.
CHAPITRE III- APPROCHE KEYNESIENNE/ APPROCHE CLASSIQUE

La demande extérieure

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