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Acouphènes
Adénoïdectomie
Amygdalectomie
Angine
Aérateurs transtympaniques
Bouchon de cérumen
Cancers O.R.L.
Corps étrangers (CE)
Dyspnée laryngée
Fracture des os propres du nez (FOPN)
Grande crise de vertige périphérique
Laryngite aiguë
Laryngite chronique
Otite externe et furoncle du conduit
Otite moyenne aiguë
Otites chroniques
Paralysie faciale idiopathique périphérique
Phlegmon péri-amygdalien
Rhinite et obstruction nasale
Ronflement et syndrome d'apnées du sommeil
Sinusite
Surdité brusque
Épistaxis
Acouphènes
Attention
• Un acouphène persistant impose un examen ORL et audiométrique.
• Peut être le premier signe de nombreuses affections de l’oreille ou du nerf auditif.
• La plupart des acouphènes subjectifs témoignent d'une altération parfois infraclinique de
l'oreille interne et le traitement est souvent décevant.
• Le retentissement psychologique n'est pas négligeable.
Clinique
L’interrogatoire recherche :
— L’évolutivité.
— Le type (moteur, sifflement, souffle...).
— Le timbre grave (plutôt oreille moyenne) ou aigu (plutôt oreille interne).
— L’intensité et la tolérance.
— Le caractère pulsatile (affections vasculaires).
— Des symptômes associés : vertiges, hypoacousie.
— Les antécédents otologiques.
— Un terrain exposé : HTA, diabète, hyperlipidémie, coronarite, artérite.
L’examen clinique :
— Est très souvent normal.
— Peut retrouver une cause : bouchon de cérumen, pathologie d’oreille moyenne, tumeur
glomique...
— Recherche un souffle vasculaire cervical ou endocrânien (anévrisme).
— Recherche un éventuel syndrome vestibulaire ou neurologique associé.
Paraclinique
— Audiométrie-impédancemétrie ++
Plus ou moins potentiels évoqués auditifs.
Electronystagmogramme.
Scanner-IRM avec étude de flux, Doppler des TSA.
Traitement symptomatique
Ordonnance
— VASTAREL 35 [trimétazidine], 1 cp matin et soir.
— LEXOMIL [bromazépam] 1/4 cp matin, 1/2 cp soir si retentissement psychique.
Traitement pour 2 mois.
Adénoïdectomie
Attention
• L’adénoïdectomie n’est pas contre-indiquée avant 1 an mais la repousse des végétations
adénoïdes est plus fréquente.
• L’hypertrophie adénoïdienne est possible chez l’adulte. L’exérèse est moins anodine que
chez l’enfant et le contrôle histologique est indispensable.
Indications
Contre-indications
— Insuffisance vélaire.
— Troubles de la coagulation.
— Infection ou vaccination en cours (contre-indication transitoire).
Soins post-opératoires
Amygdalectomie
Attention
• L’amygdalectomie est une intervention comportant un risque hémorragique per et posto-
pératoire.
• Les indications doivent être rigoureuses chez les jeunes enfants et la surveillance post-opé-
ratoire attentive.
• Le geste est souvent plus douloureux chez l’adulte car la dissection est moins aisée. Une
otalgie réflexe est fréquente.
Indications
— Angines à répétition > 5-6 par an.
— Amygdalites chroniques résistant au traitement médical.
— Infections rhinopharyngées, otitiques avec ou sans surinfection bronchique malgré une
adénoïdectomie préalable.
— Amygdalite chronique dans le cadre d’une cardiopathie.
— Phlegmon péri-amygdalien à distance de l’épisode aigu.
— Hypertrophie majeure avec obstruction pharyngée et difficultés respiratoires (syndrome
d’apnée du sommeil de l’enfant).
— Hypertrophie amygdalienne unilatérale.
Contre-indications
Soins postopératoires
Angine
Attention
• Plus de la moitié des angines sont d’origine virale.
• La diphtérie n’a pas totalement disparue : y penser devant toute angine à fausses membra-
nes.
• Devant toute angine sévère de l’adolescent et de l’adulte jeune avec polyadénopathie penser
à la mononucléose infectieuse et éviter la prescription d’ampicilline.
• Les hémopathies peuvent donner des pharyngo-amygdalites ulcéreuses.
Clinique
Le tableau typique :
— fièvre,
— dysphagie : parfois majeure dans la MNI et les angines ulcéreuses imposant une alimentation
parentérale,
— adénopathies cervicales.
Les complications rares mais sérieuses :
— l’extension de l’infection à des régions voisines des amygdales : abcès retropharyngés,
phlegmon, adénite suppurée,
— allergie au strepto-ß-hémolytique : RAA, glomérulonéphrite, chorée.
Paraclinique
Ordonnance n° 1 : enfant de 20 kg
— AMOXICILLINE GENE 500, 1 cuiller mesure matin et soir, ou RULID [roxithromy- cine], 1 cp à 50 mg pour
suspension buvable matin et soir, si allergie.
— DOLIPRANE [paracétamol] suppo 300, 1 suppo 3 fois par jour si douleurs ou tempé- rature.
Traitement pour 8 jours.
Aérateurs transtympaniques
Attention
• La présence d’aérateurs transtympaniques (ou « drains », « diabolos », « yoyos »...) contre-
indique :
- l’instillation d’eau dans l’oreille : douche et bain tête immergée, piscine...
- la prescription de gouttes auriculaires contenant des aminosides.
• Une surveillance régulière est indispensable : expulsion spontanée entre 6 et 12 mois, mi-
gration, obstruction de l’aérateur, niveau auditif...
Indications
— Otite séromuqueuse persistante ou otites moyennes aiguës répétées après traitement médical
prolongé (supérieur à trois mois au moins) et/ou adénoïdectomie.
— Otite séromuqueuse avec déficit auditif important.
— Otite chronique avec tendance à la rétraction ou l’adhésivité tympanique.
— Troubles tubaires secondaires aux malformations palatines, béance invalidante.
Bouchon de cérumen
Attention
• Toujours rechercher la notion d’une perforation du tympan ou d’une chirurgie d’oreille
avant traitement ou extraction.
• Se méfier des extractions traumatiques chez les sujets diabétiques (risque d’otite externe
grave).
• L’utilisation des cotons-tiges favorise les bouchons et enfonce le cérumen en profondeur.
• Ne pas confondre bouchon de cérumen (brun) et bouchon épidermique (blanc nacré) : ce
dernier peut être l’extériorisation d’un cholestéatome.
• En cas d’extraction difficile ou de doute sur le diagnostic et l’intégrité tympanique, il est
préférable d’adresser le patient au spécialiste ORL (± ablation sous microscope).
Clinique
— Les signes d’appel sont variables : hypoacousie ++ progressive ou brutale, acouphènes,
otalgie, vertige.
— L’otoscopie :
- objective le bouchon : mou et jaunâtre (bouchon récent) dur et brun foncé (bouchon
ancien),
- vérifie l’intégrité du tympan et du conduit auditif après l’extraction.
Traitement
— Lavage à l’eau tiède à l’aide d’une poire en tractant le pavillon vers le haut et l’arrière pour
ouvrir le conduit.
— Si le bouchon paraît dur et ancien, tenter un ramollissement par des instillations de CE-
RULYSE pendant 4 à 5 jours avant l’extraction.
Cancers O.R.L.
cancers des voies aérodigestives supérieures (pha- rynx,
larynx)
Attention
• Facteurs prédisposants ++ : toute adénopathie persistante, toute « pseudo-angine » ou
dysphonie traînante chez un sujet à risque doit faire penser au cancer.
• Découverte souvent tardive, pronostic variable.
• Fréquence des métastases ganglionnaires et des secondes localisations.
Epidémiologie
Paraclinique
— - ± dysphonie,
Extension locale : laryngoscopie directe sous anesthésie ;dyspnée
— extension loco-régionale et ganglionnaire : scanner cervico-thoracique ;
— 2e localisation et métastases :
- œsophagoscopie ;
- radio pulmonaire ;
- fibroscopie bronchique ;
- échographie hépatique ;
- scintigraphie osseuse, TEP scann ;
— bilan stomatologique, remise en état de la bouche.
Principes du traitement
Attention
• Chez l’adulte toute obstruction nasale unilatérale, toute rhinorrhée purulente ± sanglante,
toute otite séreuse résistante au traitement doit faire penser au cancer des voies aériennes
supérieures.
• Sujets à risque.
Epidémiologie
Facteurs de risque :
— nasopharynx :
- sujets originaires d’Afrique du Nord et d’Asie Sud-Est,
- virus EBV ++,
- facteurs familiaux,
— ethmoïde : travailleurs du bois ++,
— autres : exposition professionnelle (chrome, nickel, amiante), tabac.
Clinique
— Obstruction nasale et rhinorrhée séropurulente unilatérale,
— épistaxis unilatérale récidivante,
— otite séreuse persistante,
— algies faciales, douleurs pharyngées hautes,
— déformation du massif facial, diplopie, exophtalmie,
— atteinte des paires crâniennes,
— ± adénopathie cervicofaciale.
Paraclinique
— Nasofibroscopie.
— Scanner ± IRM : massif facial, crâne, cou.
— Radio pulmonaire, échographie hépatique, scintigraphie osseuse.
— Marqueurs pour le cancer du cavum :
pour le dépistage : élévation IgA/VCA,
pour le diagnostic : élévation IgG/CA, IgG/VCA, IgA/VA, baisse IgG/EBNA.
Principes du traitement
Attention
• Il est préférable d’adresser au spécialiste pour extraction sous microscope tout corps étranger
enchâssé dans le conduit auditif externe :
. pour éviter l’enfoncement du CE,
. pour éviter une extraction traumatique,
. pour vérifier l’intégrité du tympan après l’extraction,
. pour une éventuelle anesthésie chez l’enfant.
Attention
• Le présence d’un CE dans la fosse nasale expose au risque d’inhalation bronchique.
• Eviter les tentatives multiples traumatiques avec des instruments mal adaptés.
• Penser à un corps étranger devant un enfant présentant une rhinorrhée purulente unilatérale
résistant au traitement.
Clinique
— Petit enfant.
— Obstruction nasale. Toux irritative.
— Rhinorrhée purulente unilatérale nauséabonde +++.
Traitement
— Extraction simple si CE bien visible en rhinoscopie antérieure.
— Extraction sous AG si enfant très agité et/ou CE très postérieur.
Ordonnance : désinfection rhinopharyngée pendant 8 jours
— SERUM PHYSIO, 3 fois par jour.
— Antibiothérapie per os si surinfection et lésions muqueuses importantes.
Attention
• Les CE exposant au risque de perforation œsophagienne (arête de poisson, petits os : poulet,
lapin...) représentent une urgence thérapeutique.
• La présence prolongée d’un CE volumineux au niveau de la bouche de l’œsophage chez le
petit enfant peut provoquer un œdème laryngé réactionnel et des difficultés respiratoires.
Clinique
— Dysphagie douloureuse, aphagie.
— Hypersialorrhée.
— Douleur à la palpation cervicale.
— Examen ORL : localisations préférentielles : amygdales, base de langue, sinus piriforme et
bouche œsophagienne.
— La douleur peut persister alors que le CE a disparu, témoin d’une simple irritation de la
muqueuse.
Paraclinique
— Cliché cervical face + profil.
— Thorax.
Traitement
— CE localisé ou très fortement suspecté : exérèse endoscopique sous AL ou AG.
— CE non visualisé, faible suspicion : antibiothérapie per os.
Attention
• Toute suspicion d’inhalation d’un corps étranger laryngé ou trachéo-bronchique impose
l’hospitalisation urgente dans un service spécialisé.
• Ne pas tenter d’extraction manuelle (doigt dans la bouche) ou de suspension par les pieds
(risque d’enclavement sous-glottique).
• Pratiquer une manœuvre de Heimlich en cas d’asphyxie aiguë.
Clinique
Enfant de 6 mois à 5 ans (18 mois ++) :
— l’interrogatoire recherche un syndrome de pénétration : accès brutal de dyspnée ± cyanose
et toux, au moment des jeux ou du repas spontanément résolutif (peut passer inaperçu),
— à l’examen :
- CE laryngé ou trachéal
- dyspnée obstructive, toux ± cornage,
- accès asphyxique (CE mobile),
- risque de détresse respiratoire : extraction urgente ++,
Diagnostic différentiel : laryngite aiguë,
- CE bronchique (à droite +++)
- wheezing, diminution du murmure vésiculaire,
- toux sèche persistante ± dyspnée,
- infection bronchopulmonaire localisée résistante ou à répétition : penser à un CE
bronchique ignoré +++,
- risque de détresse respiratoire si mobilisation secondaire,
- risque de séquelles bronchopulmonaires si négligence.
Paraclinique : à l’hôpital
Conduite à tenir
Dyspnée laryngée
Attention
• La dyspnée laryngée témoigne d’une obstruction de la filière aérienne potentiellement
grave.
• La dyspnée laryngée est d’autant moins bien supportée que sa survenue est brutale.
• En dehors des laryngites aiguës non compliquées de l’enfant, rapidement améliorées par les
corticoïdes, toute dyspnée laryngée doit être hospitalisée d’urgence dans un but diagnostique et thérapeutique.
Clinique
Etiologies
Traitement
— Etiologique.
— Dans tous les cas :
- respecter la position spontanée du patient,
- ne pratiquer aucun examen endobuccal (risque de spasme),
- une injection de corticoïdes est toujours souhaitable en attendant le SAMU et le transfert
en milieu hospitalier,
- la trachéotomie d’extrême urgence reste parfois le seul geste salvateur.
Clinique
Paraclinique
Clichés radio :
— Blondeau.
— Profil des os propres (appréciant l’enfoncement antéro-post de la pyramide nasale).
— Incidence de Gosserez (appréciant le déplacement latéral).
Traitement
Ordonnance : FOPN non compliquée
— NIFLURIL [acide niflumique], 1 gélule, 3 fois par jour.
— HEMOCLAR [polyster sulfurique de pentosane polysulfate], pommade : massage de
la pyramide nasale matin et soir.
— Désinfection du nez au sérum physiologique 2 x par jour
Si déplacement, adresser le patient au spécialiste ORL vers le 6e jour (max 12 jours) après régression de
l’œdème, pour réduction chirurgicale.
Clinique
Paraclinique
Laryngite aiguë
Attention
• Les laryngites de l’enfant sont volontiers dyspnéisantes en raison de l’étroitesse de la filière
laryngée.
• L’ absence d’amélioration après injection de corticoïdes (30 min à 1 heure) ou la suspicion
d’épiglottite impose le transfert d’urgence par SAMU en milieu hospitalier.
Clinique
Chez l’enfant :
La laryngite aiguë sous-glottique
la plus fréquente :
— contexte de rhinopharyngite, fièvre 38°,
— dyspnée laryngée,
— voix rauque, toux aboyante,
— signes de gravité :
- durée > 1 heure,
- sueurs, marbrures, cyanose, tachycardie,
- disparition du tirage, pause respiratoire.
L’épiglottite
plus rare mais potentiellement mortelle :
— contexte infectieux, fièvre 39°-40°,
— enfant assis, dyspnée laryngée,
— voix étouffée, dysphagie avec hypersialorrhée,
— risque de spasme asphyxique ++,
— signes de gravité.
La laryngite striduleuse :
— pas de contexte infectieux,
— accès de dyspnée laryngée bref, souvent spontanément résolutif avant l’arrivée du méde
cin.
Chez l’adulte
— Infection virale ou secondaire à un malmenage vocal ou à l'excès de tabac.
— Dysphonie, voire aphonie, dyspnée exceptionnelle.
— A l’examen : cordes vocales inflammatoires, œdème rare.
Traitement
Ordonnance n° 2 : si amélioration
— AUGMENTIN 100 [amoxicilline, acide clavulanique] nourrisson, 1 mesure de 10 kg,
3 fois par jour.
— CELESTENE [bétaméthasone], 40 gouttes le matin et à midi.
Traitement pour 8 jours.
Laryngite chronique
Attention
Clinique
Principes du traitement
Médical :
— Arrêt de l’intoxication tabagique.
— Traitement d’une sinusite ou d’un reflux gastro-œsophagien.
— Aérosols, crénothérapie.
— Rééducation orthophonique si troubles du comportement vocal.
Chirurgical :
— Laryngoscopie directe sous anesthésie générale.
— Epluchage et prélèvement biopsique : ++ si intoxication tabagique ou aspect douteux.
— Exérèse micro-instrumentale ou laser.
Traitement
Ordonnance n° 1 : formes banales tympan intact
— POLYDEXA [néomycine, polymyxine B, dexaméthasone], bains d’oreilles 3 fois par
jour.
— EFFERALGAN 500 cod., maximum 6 par jour ou IXPRIM, maximum 4 par jour.
Ordonnance n° 3 :
— PYOSTACINE 500 [pristinamycine] 2 cp matin et soir, pendant 7 jours
— EFFERALGAN 500 cod., maximum 6 par jour ou IXPRIM, maximum 4 par jour.
— Mettre en place tous les jours une mèche 1 cm de large enduite de pommade FUCI-
DINE.
Après la phase aiguë, traiter si besoin la dermite sous-jacente (bains auriculaires avec de l’eau de DALIBOUR faible
pendant plusieurs semaines).
Traitement
Traitement
Ordonnance n° 4
— AURICULARUM solution : 5 gouttes matin et soir pendant 14 jours. traitement
parfois prolongé nécessaire en cas de mycose rebelle. prélèvement antifongigramme
souvent nécessaire
Clinique
Chez le nourrisson et le petit enfant
Chez le petit nourrisson (0 à 4 mois) et/ou premier traitement inefficace, une paracentèse avec prélèvement et
antibiogramme peut être nécessaire ++ puis un traitement par ROCEPHINE IV.
Indications de la paracentèse
— Otite hyperalgique, bombement majeur.
— Otite traînante, résistante au traitement.
— Formes sévères ou compliquées : altération de l’état général, suspicion de mastoïdite.
— Nourrissons < 4 mois.
— Séropositifs.
— Troubles de l’immunité.
Otites chroniques
Attention
• Une otite chronique négligée, principalement le cholestéatome, expose au risque de com-
plications endocrâniennes, de paralysie faciale, de surdité évolutive
• Toute otite chronique impose un bilan ORL spécialisé pour juger des possibilités de traite-
ment et/ou de restauration de la fonction auditive.
Principes du traitement
Traitement de l’otite :
— antibio-corticothérapie lors des poussées,
— adénoïdectomie-aérateurs transtympaniques,
— exérèse d’un cholestéatome conservatrice ou non,
— reperméation antro-atticale,
— reperméation nasale et traitement d’une sinusite.
Traitement des séquelles :
— greffe tympanique,
— ossiculoplasties et prothèses ossiculaires.
Clinique
L’interrogatoire :
— le mode d’installation : brutal ou rapidement progressif,
— le contexte : absence de traumatisme, exposition au froid, infection virale,
— les éventuels symptômes associés : baisse de l’audition, vertiges.
L’examen :
affirme le caractère périphérique : atteinte globale de l’hémiface, absence de
—
dissociation,
— évalue l’importance de l’atteinte nerveuse : testing musculaire,
— tente de définir le site de la lésion : les tests classiques de localisations (Schirmer,
gustométrie,
impédancemétrie) sont d’une valeur très relative,
— vérifie la normalité des tympans, de la loge parotidienne et l’absence de signes
neurologiques
associés.
Paraclinique
Intracrâniennes
- Tumeurs et AVC du tronc.
- Sclérose en plaques.
- Lésions de l’angle pontocérébelleux.
- Poliomyélite.
Intrapétreuses
- Traumatismes.
- Otites.
- Cholestéatome.
- Zona.
- Neurinome du VII.
- Carcinomes oreille moyenne.
extracrânienne
- Traumatismes et carcinomes de la parotide.
Autres : MNI ; sarcoïdose, HTA sévère, polynévrite.
Pronostic favorable avec récupération complète (90% des cas) : sujet jeune, atteinte partielle,
absence de dégénérescence aux épreuves électriques.
En cas de non-récupération :
— Décompression chirurgicale du nerf : intérêt discuté.
— Anastomose VII-XII.
— Chirurgie plastique.
Phlegmon péri-amygdalien
Attention
• Un phlegmon péri-amygdalien survient lorsque le pus s’accumule entre l’amygdale et les
parois de sa loge.
• Le risque est à la fois respiratoire par obstruction du pharynx et infectieux par diffusion
(cellulite).
Clinique
— Atteinte unilatérale.
— Contexte d’angine typique.
— Augmentation de la dysphagie ++, trismus, hypersialorrhée.
— A l’examen :
- déplacement de l’amygdale en dedans et en arrière,
- œdème du voile, latéralisation de la luette,
- bombement mou sus-amygdalien (collection).
Attention
• Le traitement symptomatique de la rhinite et de l’obstruction (vasoconstricteurs) doit être
de courte durée.
• Les vasoconstricteurs sont contre-indiqués chez l’enfant.
• La prescription de corticoïdes ne peut se concevoir qu’après un bilan étiologique.
Clinique
obstruction nasale
Attention
• Toute obstruction nasale persistante, surtout unilatérale et associée à un rhinorrhée purulente
ou sanguinolante, doit faire évoquer :
. une tumeur naso-sinusienne chez l’adulte,
. un corps étranger chez l’enfant.
• Un examen ORL spécialisé est indispensable.
• Une obstruction nasale chronique d’origine allergique ou traumatique peut :
. retentir sur la croissance faciale chez le jeune,
. s’accompagner d’une perte invalidante de l’odorat,
. entraîner des troubles de la ventilation sinusienne ou tubaire (otites et sinusites réaction-
nelles).
Traitement
Il est étiologique : médical (vasoconstricteurs en cure courte, anti-allergique, crénothérapie...)
ou chirurgical (correction de la cloison, exérèse des cornets...) voire, l’association des deux.
Clinique
Symptomatologie nocturne :
— ronflement,
— asphyxie nocturne, réveil en sursaut,
— sommeil agité non réparateur.
Symptomatologie diurne :
— asthénie, somnolence, endormissement ++,
— baisse des performances intellectuelles,
— chez l’enfant : troubles du comportement, énurésie, agressivité, fatigabilité, troubles
ortho-
dontiques.
Examen :
— surcharge pondérale fréquente, sujet bréviligne,
— voile du palais hypertrophique, grosses amygdales, macroglossie,
— parfois malformation glossomandibulaire (retrognatisme++),
— obstruction nasale chronique.
Paraclinique
Traitement
Chez l’enfant : adéno-amygdalectomie. Chez l’adulte :
— régime hypocalorique et règles hygiéno-diététiques,
— ventilation en pression positive (masque nocturne à vie),
— chirurgie vélopharyngée, laser radiofréquence : efficace sur le ronflement (80 % de
succès),
décevante sur les apnées (30 % de succès),
— chirurgie maxillaire ou linguale parfois.
Sinusite
Attention
• Une sinusite non ou mal soignée peut entraîner des complications graves méningo-encépha-
liques (++ sinusite frontale) ou orbitaires.
• Une sinusite frontale peut être déclenchée par un plongeon narines ouvertes dans une eau
douteuse.
• Une sinusite maxillaire unilatérale récidivante doit faire évoquer une origine dentaire ou
une mycose (aspergillus).
• La sinusite chronique est indolore en dehors des poussées de surinfection. Le traitement est
souvent multiple et laborieux. Un bilan préthérapeutique spécialisé précis (ORL, dentaire,
allergo, pneumo...) est indispensable.
Clinique
Paraclinique
— Blondeau : opacité sinusienne (contour flou) sur un ou plusieurs sinus ; niveau liquide.
— Panoramique dentaire (sinusite maxillaire unilatérale).
Traitement
Ordonnance : sinusite non compliquée de l’adulte
— AUGMENTIN 1g [amoxicilline, acide clavulanique] 1 sachet matin et soir, 10 jours.
ou si intolérance : TAVANIC 500, 1 cp par jour pendant 8 jours,
ou si allergie : PYOSTACINE 500 [pristinamycine], 2 cp matin et soir.
— SOLUPRED 20 [prednisolone], 3 cp matin pendant 5 jours (1 mg/kg/jour).
— BALSOFUMINE mentholée 4 %, une inhalation 2 à 3 fois par jour.
— DETURGYLONE [prednisolone, oxymétazoline], pulvérisation nasale avant inhalation
3 fois par jour.
— PARACéTAMOL 500 GéNé, si douleurs 6 cp par jour.
ethmoïdite aiguë
Se voit essentiellement chez l’enfant pour des raisons embryologiques. Complications orbitaires et méningées
possibles.
Clinique
Deux tableaux
— Ethmoïdite aiguë non extériorisée :
- contexte de rhinopharyngite avec obstruction nasale et rhinorrhée ,
- douleur à la pression de l’angle interne de l’œil et/ou œdème palpébral débutant.
— Ethmïdite aiguë extériorisée :
- tuméfaction angle interne de l’œil, chémosis,
- cellulite rétro-orbitaire, exophtalmie.
Paraclinique
— Médical :
- antibiothérapie (céphalosporines 3 e génération) IV,
- corticothérapie ±,
- désinfection locale.
— Chirurgical si complications oculaires ou résistance au traitement.
sinusite chronique
Etiologie
Principes du traitement
Après un bilan étiologique précis.
Médical ++
— Antibiothérapie ± prolongée, association avec des fluoroquinolones (OFLOCET).
— Corticothérapie générale, séquentielle ou locale.
— Aérosolothérapie. Immunothérapie.
— Traitement de fond anti-allergique :
- antihistaminique,
- désensibilisation,
- crénothérapie.
Chirurgical
— Soins dentaires.
— Extraction d’un corps étranger intrasinusien, ou d’une formation aspergillaire.
— Correction d’une déviation de cloison.
— Reperméation du méat moyen, méatotomie, ethmoïdectomie.
Surdité brusque
Attention
• Devant une hypoacousie brutale, ne pas méconnaître une surdité brusque derrière un bou-
chon de cérumen.
• Elle peut révéler un neurinome de l’acoustique.
• La récupération est aléatoire (50%) mais d’autant plus probable que le traitement est précoce
et la surdité partielle.
Clinique
— Baisse totale ou partielle, brutale ou rapidement progressive, de l’audition.
— Acouphène (peut précéder la chute de l’audition).
— Vertiges, instabilité parfois.
— A l’examen :
- tympans normaux, pas de signes neurologiques,
- diapason : Weber latéralisé du côté sain (perception).
Paraclinique
— Audiogramme, impédancemétrie : surdité de perception totale (cophose) ou
partielle.
— Bilan biologique complet.
— Autres examens complémentaires à la recherche d’une éventuelle étiologie
otologique ou
otoneurologique (neurinome de l’acoustique++) :
. potentiels évoqués auditifs, épreuves caloriques,
. scanner, IRM.
Principes du traitement
Repos au calme +++. La supériorité des traitements IV n'est pas prouvée scientifiquement. Protocoles
empiriques très variables selon les équipes comprenant un ou plusieurs des traite- ments suivants pendant 6 à
8 jours. L'hospitalisation n'est plus systématique.
— Vasodilateurs et ou oxygénateurs.
— Corticoïdes (SOLUMEDROL, ou CELESTENE, etc.).
— Inhalation de carbogène ou oxygénothérapie hyperbare.
— Hémodilution normovolémique.
— Perfusion de mannitol en cas de surdité fluctuante ou de courbe audiométrique
ascen-
dante évoquant un hydrops cochléaire.
Épistaxis
Attention
• Une épistaxis abondante ou prolongée peut mettre en jeu le pronostic vital par anémie ou
hypovolémie.
• Une épistaxis peut révéler une pathologie générale (HTA, hémopathie) ou locale (tumeur
naso-sinusienne).
• Eviter les méchages agressifs chez les enfants et les patients porteurs d’un trouble de l’hé-
mostase ou d’une angiopathie type Rendu-Osler (utiliser au maximum des mèches douces
et résorbables : SURGICEL, PANGEN, COALGAN).
Conduite à tenir
Même si le saignement paraît impressionnant, la plupart des épistaxis cèdent avec des moyens
simples.
Etiologie