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Oto-rhino-laryngologie

Acouphènes
Adénoïdectomie
Amygdalectomie
Angine
Aérateurs transtympaniques
Bouchon de cérumen
Cancers O.R.L.
Corps étrangers (CE)
Dyspnée laryngée
Fracture des os propres du nez (FOPN)
Grande crise de vertige périphérique
Laryngite aiguë
Laryngite chronique
Otite externe et furoncle du conduit
Otite moyenne aiguë
Otites chroniques
Paralysie faciale idiopathique périphérique
Phlegmon péri-amygdalien
Rhinite et obstruction nasale
Ronflement et syndrome d'apnées du sommeil
Sinusite
Surdité brusque
Épistaxis
Acouphènes
Attention
• Un acouphène persistant impose un examen ORL et audiométrique.
• Peut être le premier signe de nombreuses affections de l’oreille ou du nerf auditif.
• La plupart des acouphènes subjectifs témoignent d'une altération parfois infraclinique de
l'oreille interne et le traitement est souvent décevant.
• Le retentissement psychologique n'est pas négligeable.

Clinique

L’interrogatoire recherche :
— L’évolutivité.
— Le type (moteur, sifflement, souffle...).
— Le timbre grave (plutôt oreille moyenne) ou aigu (plutôt oreille interne).
— L’intensité et la tolérance.
— Le caractère pulsatile (affections vasculaires).
— Des symptômes associés : vertiges, hypoacousie.
— Les antécédents otologiques.
— Un terrain exposé : HTA, diabète, hyperlipidémie, coronarite, artérite.

L’examen clinique :
— Est très souvent normal.
— Peut retrouver une cause : bouchon de cérumen, pathologie d’oreille moyenne, tumeur
glomique...
— Recherche un souffle vasculaire cervical ou endocrânien (anévrisme).
— Recherche un éventuel syndrome vestibulaire ou neurologique associé.
Paraclinique

— Audiométrie-impédancemétrie ++
Plus ou moins potentiels évoqués auditifs.
Electronystagmogramme.
Scanner-IRM avec étude de flux, Doppler des TSA.

Traitement symptomatique

Ordonnance
— VASTAREL 35 [trimétazidine], 1 cp matin et soir.
— LEXOMIL [bromazépam] 1/4 cp matin, 1/2 cp soir si retentissement psychique.
Traitement pour 2 mois.

— Suppression des bruits forts.


— Contrôle de la TA, règles hygiéno-diététiques si terrain vasculaire.
— Psychothérapie.

Adénoïdectomie
Attention
• L’adénoïdectomie n’est pas contre-indiquée avant 1 an mais la repousse des végétations
adénoïdes est plus fréquente.
• L’hypertrophie adénoïdienne est possible chez l’adulte. L’exérèse est moins anodine que
chez l’enfant et le contrôle histologique est indispensable.

Indications

— Obstruction nasale chronique et ronflement nocturne (respiration buccale exclusive, troubles


du développement du squelette facial, faciès adénoïdien).
— Rhinopharyngites à répétition.
— Otites moyennes aiguës à répétition.
— Otite séromuqueuse persistante.

Contre-indications

— Insuffisance vélaire.
— Troubles de la coagulation.
— Infection ou vaccination en cours (contre-indication transitoire).

Soins post-opératoires

— Désinfection rhinopharyngée au sérum physiologique ou Actisoufrre.


— Antalgiques et antipyrétiques si nécessaire (paracétamol).
— Eviction crèche et école pendant 8 jours.

Amygdalectomie
Attention
• L’amygdalectomie est une intervention comportant un risque hémorragique per et posto-
pératoire.
• Les indications doivent être rigoureuses chez les jeunes enfants et la surveillance post-opé-
ratoire attentive.
• Le geste est souvent plus douloureux chez l’adulte car la dissection est moins aisée. Une
otalgie réflexe est fréquente.

Indications
— Angines à répétition > 5-6 par an.
— Amygdalites chroniques résistant au traitement médical.
— Infections rhinopharyngées, otitiques avec ou sans surinfection bronchique malgré une
adénoïdectomie préalable.
— Amygdalite chronique dans le cadre d’une cardiopathie.
— Phlegmon péri-amygdalien à distance de l’épisode aigu.
— Hypertrophie majeure avec obstruction pharyngée et difficultés respiratoires (syndrome
d’apnée du sommeil de l’enfant).
— Hypertrophie amygdalienne unilatérale.

Contre-indications

— Infection ou vaccination en cours (CI transitoire).


— Troubles de la coagulation.
— L’asthme n’est pas une contre-indication à l’intervention, elle peut même être indiquée en
cas de surinfection fréquente à point de départ ORL.
Un traitement anti-allergique préparatoire à l’anesthésie est nécessaire.

Soins postopératoires

— L’hospitalisation : . enfant : 24 h +/- chirurgie ambulatoire


. adulte : 24 à 48 h.
— Le risque hémorragique est important en postopératoire immédiat et au 8e jour (chute d’es-
carre) ; une reprise chirurgicale est alors nécessaire.
— Si l’hémorragie survient à domicile, le patient doit être réadressé d’urgence au chirurgien
qui l’a opéré.
— L’alimentation est mixée et froide les premiers jours puis tiédie progressivement en fonction
de l’importance de la dysphagie. On évitera le pain et les fritures.
— Une antibiothérapie postopératoire n’est pas indispensable mais souvent prescrite à titre
préventif.
— Eviction scolaire 8 à 10 jours.

Ordonnance : pour un enfant de 20 kg


PAS D'ASPIRINE.
— AMOXICILLINE GENE 250 poudre pour sirop, 2 cuiller mesure 2 fois par jour, pendant
8 jours.
— DOLIPRANE [paracétamol] suppo. 1 suppo 3 fois par jour, maximum, à la deman-
de.
— CODENFAN [codéine], sirop, si douleurs importantes, 1 dose de 15 mg, 3 fois par jour
maximum.
— Désinfection rhinopharyngée au sérum physiologique ou Actisoufrre.

Angine
Attention
• Plus de la moitié des angines sont d’origine virale.
• La diphtérie n’a pas totalement disparue : y penser devant toute angine à fausses membra-
nes.
• Devant toute angine sévère de l’adolescent et de l’adulte jeune avec polyadénopathie penser
à la mononucléose infectieuse et éviter la prescription d’ampicilline.
• Les hémopathies peuvent donner des pharyngo-amygdalites ulcéreuses.

Clinique

Le tableau typique :
— fièvre,
— dysphagie : parfois majeure dans la MNI et les angines ulcéreuses imposant une alimentation
parentérale,
— adénopathies cervicales.
Les complications rares mais sérieuses :
— l’extension de l’infection à des régions voisines des amygdales : abcès retropharyngés,
phlegmon, adénite suppurée,
— allergie au strepto-ß-hémolytique : RAA, glomérulonéphrite, chorée.

Paraclinique

— Angitest distribué par la CPAM (Recherche origine bactérienne)


— Prélèvement de gorge (facilement réalisable à l’écouvillon) : ++ dans les formes ulcéreuses,
pseudomembraneuses, sévères ou traînantes.
— NFS.
— MNI test, ASLO.

Traitement de l’angine banale bactérienne ou absence de test

Ordonnance n° 1 : enfant de 20 kg
— AMOXICILLINE GENE 500, 1 cuiller mesure matin et soir, ou RULID [roxithromy- cine], 1 cp à 50 mg pour
suspension buvable matin et soir, si allergie.
— DOLIPRANE [paracétamol] suppo 300, 1 suppo 3 fois par jour si douleurs ou tempé- rature.
Traitement pour 8 jours.

Ordonnance n° 2 : pour l'adulte


— AMOXICILLINE GENE 500, 2 gélules matin et soir, pendant 8 jous, ou RULID 150
[roxithromycine], 1 cp matin et soir, si allergie.
— NIFLURIL [acide niflumique], 2 gélules matin et soir, en cas de composante inflam- matoire importante,
— PARACéTAMOL 500 GéNé ou codéïne, en cas de douleur, 1 à 2 cp par prise, ne pas dépasser 6 cp par jour.

Si angine résistante au premier traitement


— Vérifier l'absence de phlegmon para-amygdalien. Prélèvement de gorge. MNI test.
— Discuter la modification de l'antibiothérapie : éventuellement ORELOX [celpodoxime],
1 cp matin et soir pendant 5 jours.

Traitement de l’angine virale à test -


Idem sous antibiothérapie

Aérateurs transtympaniques
Attention
• La présence d’aérateurs transtympaniques (ou « drains », « diabolos », « yoyos »...) contre-
indique :
- l’instillation d’eau dans l’oreille : douche et bain tête immergée, piscine...
- la prescription de gouttes auriculaires contenant des aminosides.
• Une surveillance régulière est indispensable : expulsion spontanée entre 6 et 12 mois, mi-
gration, obstruction de l’aérateur, niveau auditif...

Indications
— Otite séromuqueuse persistante ou otites moyennes aiguës répétées après traitement médical
prolongé (supérieur à trois mois au moins) et/ou adénoïdectomie.
— Otite séromuqueuse avec déficit auditif important.
— Otite chronique avec tendance à la rétraction ou l’adhésivité tympanique.
— Troubles tubaires secondaires aux malformations palatines, béance invalidante.

Traitement d’une otorrhée sur aérateur

L’otorrhée peut être secondaire à une infection rhinopharyngée ou à l’instillation d’eau.


La surinfection peut entraîner l’expulsion de l’aérateur.
Ordonnance : pour un enfant de 15 kg
— Aspiration douce évacuatrice souhaitable.
— AUGMENTIN 100 [amoxicilline, acide clavulanique] nourrisson, 1 mesure de 15 kg
3 fois par jour.
— OFLOCET auriculaire [ofloxacine], 1 dosette matin et soir.

Si récidive : prélèvement bactériologique ± ablation de l’aérateur.

Bouchon de cérumen
Attention
• Toujours rechercher la notion d’une perforation du tympan ou d’une chirurgie d’oreille
avant traitement ou extraction.
• Se méfier des extractions traumatiques chez les sujets diabétiques (risque d’otite externe
grave).
• L’utilisation des cotons-tiges favorise les bouchons et enfonce le cérumen en profondeur.
• Ne pas confondre bouchon de cérumen (brun) et bouchon épidermique (blanc nacré) : ce
dernier peut être l’extériorisation d’un cholestéatome.
• En cas d’extraction difficile ou de doute sur le diagnostic et l’intégrité tympanique, il est
préférable d’adresser le patient au spécialiste ORL (± ablation sous microscope).

Clinique
— Les signes d’appel sont variables : hypoacousie ++ progressive ou brutale, acouphènes,
otalgie, vertige.
— L’otoscopie :
- objective le bouchon : mou et jaunâtre (bouchon récent) dur et brun foncé (bouchon
ancien),
- vérifie l’intégrité du tympan et du conduit auditif après l’extraction.

Traitement
— Lavage à l’eau tiède à l’aide d’une poire en tractant le pavillon vers le haut et l’arrière pour
ouvrir le conduit.
— Si le bouchon paraît dur et ancien, tenter un ramollissement par des instillations de CE-
RULYSE pendant 4 à 5 jours avant l’extraction.

Cancers O.R.L.
cancers des voies aérodigestives supérieures (pha- rynx,
larynx)

Attention
• Facteurs prédisposants ++ : toute adénopathie persistante, toute « pseudo-angine » ou
dysphonie traînante chez un sujet à risque doit faire penser au cancer.
• Découverte souvent tardive, pronostic variable.
• Fréquence des métastases ganglionnaires et des secondes localisations.

Epidémiologie

— 40-60 ans, prédominance masculine.


— Facteurs de risque :
- alcool, tabac,
- mauvaise hygiène bucco-dentaire,
- états précancéreux (leucoplasie, kératose, laryngite chronique).
Clinique

LARYNX OROPHARYNX, HYPOPHARYNX


- dysphonie (signe - odynophagie, gêne pharyngée
précoce ++) - dysphagie
- dyspnée, toux - otalgie réflexe
- ± adénopathie cervicale - adénopathie cervicale ++
- amaigrissement

Paraclinique

— - ± dysphonie,
Extension locale : laryngoscopie directe sous anesthésie ;dyspnée
— extension loco-régionale et ganglionnaire : scanner cervico-thoracique ;
— 2e localisation et métastases :
- œsophagoscopie ;
- radio pulmonaire ;
- fibroscopie bronchique ;
- échographie hépatique ;
- scintigraphie osseuse, TEP scann ;
— bilan stomatologique, remise en état de la bouche.

Principes du traitement

Après confirmation histologique :


traitement pouvant comporter seul ou en association :
— un geste chirurgical :
- sur la tumeur (pharyngolaryngectomie totale ou partielle, buccopharyngectomie, pel-
vimandibulectomie...) ;
- sur les ganglions (curage cervical fonctionnel ou radical) ;
— de la chimiothérapie (CYSPLATYL, 5 FU, TAXOTERE...) ;
— de la radiothérapie externe ou curithérapie.
Le dossier du patient fera dans tous les cas l'objet d'une décision multidisciplinaire en onco-
logie : RCP

cancers des voies aériennes supérieures (fosses na- sales,


sinus, cavum)

Attention
• Chez l’adulte toute obstruction nasale unilatérale, toute rhinorrhée purulente ± sanglante,
toute otite séreuse résistante au traitement doit faire penser au cancer des voies aériennes
supérieures.
• Sujets à risque.

Epidémiologie

Facteurs de risque :
— nasopharynx :
- sujets originaires d’Afrique du Nord et d’Asie Sud-Est,
- virus EBV ++,
- facteurs familiaux,
— ethmoïde : travailleurs du bois ++,
— autres : exposition professionnelle (chrome, nickel, amiante), tabac.

Clinique
— Obstruction nasale et rhinorrhée séropurulente unilatérale,
— épistaxis unilatérale récidivante,
— otite séreuse persistante,
— algies faciales, douleurs pharyngées hautes,
— déformation du massif facial, diplopie, exophtalmie,
— atteinte des paires crâniennes,
— ± adénopathie cervicofaciale.

Paraclinique

— Nasofibroscopie.
— Scanner ± IRM : massif facial, crâne, cou.
— Radio pulmonaire, échographie hépatique, scintigraphie osseuse.
— Marqueurs pour le cancer du cavum :
pour le dépistage : élévation IgA/VCA,
pour le diagnostic : élévation IgG/CA, IgG/VCA, IgA/VA, baisse IgG/EBNA.

Principes du traitement

Après confirmation histologique :


— radiothérapie exclusive (cavum) ou radiochimiothérapie,
— chirurgie (ethmoïdectomie, maxillectomie, reliquat ganglionnaire) complétée de radiothérapie
± chimiothérapie.

Corps étrangers (CE)


corps étranger de l'oreille

Attention
• Il est préférable d’adresser au spécialiste pour extraction sous microscope tout corps étranger
enchâssé dans le conduit auditif externe :
. pour éviter l’enfoncement du CE,
. pour éviter une extraction traumatique,
. pour vérifier l’intégrité du tympan après l’extraction,
. pour une éventuelle anesthésie chez l’enfant.

corps étranger nasal

Attention
• Le présence d’un CE dans la fosse nasale expose au risque d’inhalation bronchique.
• Eviter les tentatives multiples traumatiques avec des instruments mal adaptés.
• Penser à un corps étranger devant un enfant présentant une rhinorrhée purulente unilatérale
résistant au traitement.

Clinique

— Petit enfant.
— Obstruction nasale. Toux irritative.
— Rhinorrhée purulente unilatérale nauséabonde +++.

Traitement
— Extraction simple si CE bien visible en rhinoscopie antérieure.
— Extraction sous AG si enfant très agité et/ou CE très postérieur.
Ordonnance : désinfection rhinopharyngée pendant 8 jours
— SERUM PHYSIO, 3 fois par jour.
— Antibiothérapie per os si surinfection et lésions muqueuses importantes.

corps étranger pharyngo-œsophagien

Attention
• Les CE exposant au risque de perforation œsophagienne (arête de poisson, petits os : poulet,
lapin...) représentent une urgence thérapeutique.
• La présence prolongée d’un CE volumineux au niveau de la bouche de l’œsophage chez le
petit enfant peut provoquer un œdème laryngé réactionnel et des difficultés respiratoires.

Clinique
— Dysphagie douloureuse, aphagie.
— Hypersialorrhée.
— Douleur à la palpation cervicale.
— Examen ORL : localisations préférentielles : amygdales, base de langue, sinus piriforme et
bouche œsophagienne.
— La douleur peut persister alors que le CE a disparu, témoin d’une simple irritation de la
muqueuse.

Paraclinique
— Cliché cervical face + profil.
— Thorax.

Traitement
— CE localisé ou très fortement suspecté : exérèse endoscopique sous AL ou AG.
— CE non visualisé, faible suspicion : antibiothérapie per os.

— AUGMENTIN [amoxicilline, acide clavulanique], 2 g par jour pendant 4 jours.

Surveillance et endoscopie si persistance des symptômes.

corps étranger bronchique

Attention
• Toute suspicion d’inhalation d’un corps étranger laryngé ou trachéo-bronchique impose
l’hospitalisation urgente dans un service spécialisé.
• Ne pas tenter d’extraction manuelle (doigt dans la bouche) ou de suspension par les pieds
(risque d’enclavement sous-glottique).
• Pratiquer une manœuvre de Heimlich en cas d’asphyxie aiguë.

Clinique
Enfant de 6 mois à 5 ans (18 mois ++) :
— l’interrogatoire recherche un syndrome de pénétration : accès brutal de dyspnée ± cyanose
et toux, au moment des jeux ou du repas spontanément résolutif (peut passer inaperçu),
— à l’examen :
- CE laryngé ou trachéal
- dyspnée obstructive, toux ± cornage,
- accès asphyxique (CE mobile),
- risque de détresse respiratoire : extraction urgente ++,
Diagnostic différentiel : laryngite aiguë,
- CE bronchique (à droite +++)
- wheezing, diminution du murmure vésiculaire,
- toux sèche persistante ± dyspnée,
- infection bronchopulmonaire localisée résistante ou à répétition : penser à un CE
bronchique ignoré +++,
- risque de détresse respiratoire si mobilisation secondaire,
- risque de séquelles bronchopulmonaires si négligence.

Paraclinique : à l’hôpital

— Radio thorax en inspiration et expiration.

Conduite à tenir

— Maintenir la position spontanée.


— En cas de dyspnée SOLUDECADRON IV [dexaméthasone] ou CELESTENE [bétamétha-
sone].
— En dernier recours ++ et en cas d’asphyxie, tenter une manoeuvre de Heimlich. Si échec
perforer la membrane cricothyroïdienne avec 2 cathlons IV de gros calibre.
— Transfert par SAMU pour extraction sous AG en laryngotrachéobronchoscopie au tube
rigide ou souple.

Dyspnée laryngée
Attention
• La dyspnée laryngée témoigne d’une obstruction de la filière aérienne potentiellement
grave.
• La dyspnée laryngée est d’autant moins bien supportée que sa survenue est brutale.
• En dehors des laryngites aiguës non compliquées de l’enfant, rapidement améliorées par les
corticoïdes, toute dyspnée laryngée doit être hospitalisée d’urgence dans un but diagnostique et thérapeutique.

Clinique

— Malade assis, anxieux ± cyanose et stase veineuse.


— Bradypnée inspiratoire.
— Tirage sus-sterno-claviculaire, sous-sternal et intercostal, le tirage peut manquer :
- chez l’enfant en phase ultime d’épuisement,
- chez l’adulte en dyspnée débutante.
— Cornage.
— Accès spasmodiques surajoutés.

Etiologies

Chez l’enfant : ++ inflammatoires car filière étroite et œdème facile


— Laryngite aiguë.
— Epiglottite.
— Corps étranger laryngo-trachéal.
— Anomalies laryngées néonatales.
Chez l’adulte : ++ tumorale
— Tumeur maligne ou bénigne endolaryngée.
— Atteinte paralytique des muscles dilatateurs de la glotte.
— Sténose acquise du larynx.
Autres :
— Piqûres d’insectes inhalés.
— Brûlures endolaryngées et traumatismes du larynx.
— Oedème de Quincke allergique.

Traitement

— Etiologique.
— Dans tous les cas :
- respecter la position spontanée du patient,
- ne pratiquer aucun examen endobuccal (risque de spasme),
- une injection de corticoïdes est toujours souhaitable en attendant le SAMU et le transfert
en milieu hospitalier,
- la trachéotomie d’extrême urgence reste parfois le seul geste salvateur.

Fracture des os propres du nez (FOPN)


Attention
• Une FOPN négligée chez l’enfant peut entraîner avec la croissance des séquelles fonction-
nelles et esthétiques importantes.
• L’absence de drainage d’un hématome de cloison au décours d’un traumatisme nasal conduit
à une surinfection, voire à la fonte purulente du cartilage septal.
• La vaccination antitétanique doit être vérifiée.

Clinique

— Epistaxis (s’arrête souvent spontanément).


— Œdème + hématome local qui peut masquer la déformation osseuse.
— Point douloureux exquis.
— Ecchymoses péri-orbitaires.
— Plaies nasales (fractures ouvertes).
— Luxation de la cloison nasale.
— Hématome de la cloison.

Paraclinique

Clichés radio :
— Blondeau.
— Profil des os propres (appréciant l’enfoncement antéro-post de la pyramide nasale).
— Incidence de Gosserez (appréciant le déplacement latéral).
Traitement
Ordonnance : FOPN non compliquée
— NIFLURIL [acide niflumique], 1 gélule, 3 fois par jour.
— HEMOCLAR [polyster sulfurique de pentosane polysulfate], pommade : massage de
la pyramide nasale matin et soir.
— Désinfection du nez au sérum physiologique 2 x par jour

Si déplacement, adresser le patient au spécialiste ORL vers le 6e jour (max 12 jours) après régression de
l’œdème, pour réduction chirurgicale.

Grande crise de vertige périphérique


Attention
• Eliminer un faux vertige : HTOS, hypoglycémie, malaise cardiovasculaire.
• Pour les crises sévères avec signes neurovégétatifs intenses et/ou symptômes neurologiques
associés et/ou contexte traumatique ou infectieux, l’hospitalisation est indispensable.

Clinique

— Grand vertige brutal rotatoire obligeant l’alitement.


— Nausées et vomissements, sueurs.
— ± signes cochléaires associés : hypoacousie, bourdonnements.
— Examen clinique souvent difficile :
- nystagmus horizonto-rotatoire,
- déviation des index dans la direction de la secousse lente.
On réalise au minimum :
. un examen otoscopique,
. une acoumétrie (signes auditifs associés),
. un examen neurologique.
Les autres éléments du diagnostic étiologique sont à envisager ultérieurement de façon plus
approfondie.

Paraclinique

En fonction des signes d’appel et du contexte


— Audiométrie, impédance.
— Epreuves caloriques, ENG, PEA.
— Scanner, IRM.

Traitement d’urgence (perfusions souhaitables si intolérance alimentaire

— Repos au lit au calme.


— TANGANIL [acétylleucine], 2 amp. par jour.
— PRIMPERAN [métoclopramide], 3 amp. par jour.
— TRANXENE 10 [clorazépate, dipotassique], 2 cp par jour.

Traitement étiologique en fonction de la pathologie suspectée (névrite vestibulaire ; maladie de


Ménière ; labyrinthite ; traumatisme du rocher ; tumeur...).

Laryngite aiguë

Attention
• Les laryngites de l’enfant sont volontiers dyspnéisantes en raison de l’étroitesse de la filière
laryngée.
• L’ absence d’amélioration après injection de corticoïdes (30 min à 1 heure) ou la suspicion
d’épiglottite impose le transfert d’urgence par SAMU en milieu hospitalier.

Clinique

Chez l’enfant :
La laryngite aiguë sous-glottique
la plus fréquente :
— contexte de rhinopharyngite, fièvre 38°,
— dyspnée laryngée,
— voix rauque, toux aboyante,
— signes de gravité :
- durée > 1 heure,
- sueurs, marbrures, cyanose, tachycardie,
- disparition du tirage, pause respiratoire.
L’épiglottite
plus rare mais potentiellement mortelle :
— contexte infectieux, fièvre 39°-40°,
— enfant assis, dyspnée laryngée,
— voix étouffée, dysphagie avec hypersialorrhée,
— risque de spasme asphyxique ++,
— signes de gravité.
La laryngite striduleuse :
— pas de contexte infectieux,
— accès de dyspnée laryngée bref, souvent spontanément résolutif avant l’arrivée du méde
cin.

Chez l’adulte
— Infection virale ou secondaire à un malmenage vocal ou à l'excès de tabac.
— Dysphonie, voire aphonie, dyspnée exceptionnelle.
— A l’examen : cordes vocales inflammatoires, œdème rare.

Traitement

Ordonnance n° 1 : laryngite sous-glottique, enfant de 10 kg


— SOLUDECADRON [dexaméthasone] ou CELESTENE [bétaméthasone], 1 amp. IM
ou IV à 4 mg.
— Atmosphère humide.
— Transfert par SAMU si pas d’amélioration ou signes de gravité.

Ordonnance n° 2 : si amélioration
— AUGMENTIN 100 [amoxicilline, acide clavulanique] nourrisson, 1 mesure de 10 kg,
3 fois par jour.
— CELESTENE [bétaméthasone], 40 gouttes le matin et à midi.
Traitement pour 8 jours.

Ordonnance n° 3 : laryngite aiguë de l’adulte


— Repos vocal, arrêt tabac.
— AMOXICILLINE GéNé, 2 gélules matin et soir pendant 8 jours.
— BALSOFULMINE, 1 inhalation matin et soir.
— ou Location d’un aérosol : faire 2 séances de 20 min. par jour avec :
- GOMENOL 1 amp.,
- CELESTENE [bétaméthasone] 4 mg 1 amp.,
— SOLUPRED 20 orodispersible, 2 à 3 cp le matin pendant 6 jours, dans les formes
d'aphonie importante chez les professionnels de la voix.

Laryngite chronique

Attention

• Peut représenter un état précancéreux : examen ORL spécialisé indispensable et surveillance


+++.
• Ne pas méconnaître un cancer glottique réel débutant devant une dysphonie persistante.

Clinique

— Dysphonie intermittente ou permanente, toux irritative.


— Rechercher des facteurs favorisants : tabac, malmenage vocal, infection rhinosinusie
nne
chronique, reflux gastro-œsophagien.
L’examen en laryngoscopie indirecte peut retrouver :
— Un nodule ou un polype.
— Une laryngite pseudomyxomateuse.
— Une laryngite catarrale.
— Une laryngite hypertrophique rouge.
— Une laryngite avec leucoplasie ou kératose : dysplasie probable ++

Principes du traitement

Médical :
— Arrêt de l’intoxication tabagique.
— Traitement d’une sinusite ou d’un reflux gastro-œsophagien.
— Aérosols, crénothérapie.
— Rééducation orthophonique si troubles du comportement vocal.

Chirurgical :
— Laryngoscopie directe sous anesthésie générale.
— Epluchage et prélèvement biopsique : ++ si intoxication tabagique ou aspect douteux.
— Exérèse micro-instrumentale ou laser.

Otite externe et furoncle du conduit


Attention
• Les otites externes sont des dermites aiguës du conduit auditif.
• Un état séborrhéique chronique est souvent à l’origine de l’infection par le biais des lésions
de grattage, de macération et de l’utilisation intempestive de produits locaux.
• Une otite externe peut accompagner une pathologie suppurée d’oreille moyenne (diagnostic
différentiel avec une mastoïdite)
• Toute otite externe tenace doit faire pratiquer des prélèvements (pyocyanique, mycose).
L’otite externe diffuse
— Uni ou bilatérale,
— ± contexte de baignade piscine ou mer.
— Douleur violente, insomniante, ++ à la pression du tragus.
— Sténose inflammatoire du conduit, sécrétions purulentes et débris épidermiques.

Traitement
Ordonnance n° 1 : formes banales tympan intact
— POLYDEXA [néomycine, polymyxine B, dexaméthasone], bains d’oreilles 3 fois par
jour.
— EFFERALGAN 500 cod., maximum 6 par jour ou IXPRIM, maximum 4 par jour.

Ordonnance n° 2 : formes très importantes résistantes ou patient diabéti- que


— Laisser en place une mèche POP expansible dans le CAE pendant 3 jours.
— Imbiber la mèche 3 fois par jour avec POLYDEXA.
— CIFLOX [ciprofloxacine], 1 cp matin et soir pendant 8 jours.
Le furoncle du conduit
— Folliculite staphylococcique favorisée par un traumatisme local sur état séborrhéique.
— Tableau voisin de l’otite externe diffuse.
— Sommet blanchâtre ou cratère caractéristique.
— Traitement : éviter tout geste agressif sur le furoncle.

Ordonnance n° 3 :
— PYOSTACINE 500 [pristinamycine] 2 cp matin et soir, pendant 7 jours
— EFFERALGAN 500 cod., maximum 6 par jour ou IXPRIM, maximum 4 par jour.
— Mettre en place tous les jours une mèche 1 cm de large enduite de pommade FUCI-
DINE.

Après la phase aiguë, traiter si besoin la dermite sous-jacente (bains auriculaires avec de l’eau de DALIBOUR faible
pendant plusieurs semaines).

L’otite externe maligne


— Otite externe nécrosante à pyocyanique du sujet diabétique.
— Risque d’ostéite du rocher et de la base du crâne.
— Doit être suspectée devant toute otite externe résistant au traitement ou d’emblée
compliquée
(paralysie faciale).
— Diabète connu ou non.

Traitement

— Parentéral en milieu hospitalier.


— Antibiothérapie adaptée prolongée.
— Equilibration du diabète.

Les mycoses du CAE


— Fréquentes, favorisées par les antibiotiques locaux et le diabète.
— Aspect de « papier buvard mouillé » jaunâtre évocateur.

Traitement

Ordonnance n° 4
— AURICULARUM solution : 5 gouttes matin et soir pendant 14 jours. traitement
parfois prolongé nécessaire en cas de mycose rebelle. prélèvement antifongigramme
souvent nécessaire

Otite moyenne aiguë


Attention
• L’OMA est une affection bénigne mais qui, négligée ou mal traitée, peut se compliquer d’une
mastoïdite, d’une méningite, d’un abcès intracérébral ou passer à la chronicité.
• L’actuelle résistance de certains pneumocoques et Haemophilus influenzae peut poser un
problème thérapeutique.
• La répétition d’OMA correspond souvent à la surinfection régulière d’une otite chronique
séromuqueuse.

Clinique
Chez le nourrisson et le petit enfant

Les signes d’appel : dans le cadre d’une rhinopharyngite


— Fiévre.
— Pleurs, insomnie.
— Otorrhée spontanée parfois sanglante.
— Diarrhée, vomissements.
L’examen otoscopique : bilatéral ++
— Otite congestive, relief conservé.
— Otite suppurée, bombement et disparition des reliefs.
— Otite phlycténulaire ± hémorragique : virale ++

Chez le grand enfant et l’adulte

Les signes d’appel


— Otalgie.
— Hypoacousie.
— Otorrhée spontanée.
L’examen otoscopique : pathologie souvent unilatérale
— Aspect non spécifique.
— Se méfier d’une otite chronique sous jacente (perforation, cholestéatome).
Traitement
L’antibiothérapie est probabiliste, couvrant pneumocoques et haemophilus ++ à partir de 6
mois.

Ordonnance : pour un enfant de 20 kg


— CELESTENE [bétaméthasone] gouttes, 10 gouttes/kg/jour pendant 4 à 5 jours.
— AUGMENTIN [amoxicilline, acide clavulanique] suspension enfant, 1 dose de 20 kg
matin, midi et soir, pendant 8 jours,
ou si intoléranc ORELOX [celpodoxime], 1 dose de 20 kg matin et soir,
— DOLIPRANE 125 [paracétamol] si douleur ou T° > 38 max. 4 sachets par jour.
— Désinfection rhinopharyngée au sérum physiologique

La guérison doit être contrôlée en otoscopie (normalisation du tympan).

Chez le petit nourrisson (0 à 4 mois) et/ou premier traitement inefficace, une paracentèse avec prélèvement et
antibiogramme peut être nécessaire ++ puis un traitement par ROCEPHINE IV.
Indications de la paracentèse
— Otite hyperalgique, bombement majeur.
— Otite traînante, résistante au traitement.
— Formes sévères ou compliquées : altération de l’état général, suspicion de mastoïdite.
— Nourrissons < 4 mois.
— Séropositifs.
— Troubles de l’immunité.

Otites chroniques
Attention
• Une otite chronique négligée, principalement le cholestéatome, expose au risque de com-
plications endocrâniennes, de paralysie faciale, de surdité évolutive
• Toute otite chronique impose un bilan ORL spécialisé pour juger des possibilités de traite-
ment et/ou de restauration de la fonction auditive.

Formes cliniques d’otites chroniques

Formes suppurées évolutives :


— otite séromuqueuse chronique avec ou sans perforation ou rétraction,
— otite cholestéatomateuse.
Formes non suppurées évolutives :
— otite adhésive,
— tympanosclérose.
Formes séquellaires :
— perforations simples,
— lyse ossiculaire.
Dès que le tympan est ouvert ou qu’il existe un épanchement chronique dans l’oreille moyenne,
les poussées de surinfection sont fréquentes à l’occasion d’une infection rhinopharyngée ou
d’instillation d’eau.

Principes du traitement

Traitement de l’otite :
— antibio-corticothérapie lors des poussées,
— adénoïdectomie-aérateurs transtympaniques,
— exérèse d’un cholestéatome conservatrice ou non,
— reperméation antro-atticale,
— reperméation nasale et traitement d’une sinusite.
Traitement des séquelles :
— greffe tympanique,
— ossiculoplasties et prothèses ossiculaires.

Paralysie faciale idiopathique périphérique


Attention
• La forme la plus fréquente est la paralysie faciale a frigore et l’atteinte zostérienne.
• Le diagnostic de paralysie faciale idiopathique ne peut être porté que devant la normalité
des tympans, de la région parotidienne et l’absence de contexte traumatique ou neurologique
associé.
• Toute paralysie faciale sans début de récupération après un mois doit faire évoquer la pos-
sibilité d’une origine otologique profonde ou otoneurologique (rare : neurinome du VII,
anomalie vasculaire, tumeur...).

Clinique

L’interrogatoire :
— le mode d’installation : brutal ou rapidement progressif,
— le contexte : absence de traumatisme, exposition au froid, infection virale,
— les éventuels symptômes associés : baisse de l’audition, vertiges.
L’examen :
affirme le caractère périphérique : atteinte globale de l’hémiface, absence de

dissociation,
— évalue l’importance de l’atteinte nerveuse : testing musculaire,
— tente de définir le site de la lésion : les tests classiques de localisations (Schirmer,
gustométrie,
impédancemétrie) sont d’une valeur très relative,
— vérifie la normalité des tympans, de la loge parotidienne et l’absence de signes
neurologiques
associés.
Paraclinique

Intérêt diagnostique et pronostique :


— Bilan biologique complet.
— Audiométrie, impédancemétrie.
— Hilger, électroneuronographie, électromyogramme.
— Scanner du rocher, IRM.

Etiologie des paralysies faciales périphériques

Intracrâniennes
- Tumeurs et AVC du tronc.
- Sclérose en plaques.
- Lésions de l’angle pontocérébelleux.
- Poliomyélite.
Intrapétreuses
- Traumatismes.
- Otites.
- Cholestéatome.
- Zona.
- Neurinome du VII.
- Carcinomes oreille moyenne.
extracrânienne
- Traumatismes et carcinomes de la parotide.
Autres : MNI ; sarcoïdose, HTA sévère, polynévrite.

Traitement des PF idiopathiques ou zostériennes


Ordonnance : adulte de 60 kg
— SOLUPRED 20 [prednisolone], 2 cp matin, 1 cp midi pendant 10 jours puis dose dé-
gressive sur 5 jours.
— VASTAREL 35, 1 cp matin et soir.
— VIT B1-B6 [thiamine, pyridoxine], 1 cp, 3 fois par jour.
— Soins oculaires : BIOCIDAN [céthexonium] collyre +pansement occlusif.
En cas d’étiologie zostérienne adjoindre précocement :
— ZOVIRAX [aciclovir], 5 cp par jour.
Traitement pour 10 jours.

Pronostic favorable avec récupération complète (90% des cas) : sujet jeune, atteinte partielle,
absence de dégénérescence aux épreuves électriques.
En cas de non-récupération :
— Décompression chirurgicale du nerf : intérêt discuté.
— Anastomose VII-XII.
— Chirurgie plastique.

Phlegmon péri-amygdalien
Attention
• Un phlegmon péri-amygdalien survient lorsque le pus s’accumule entre l’amygdale et les
parois de sa loge.
• Le risque est à la fois respiratoire par obstruction du pharynx et infectieux par diffusion
(cellulite).

Clinique

— Atteinte unilatérale.
— Contexte d’angine typique.
— Augmentation de la dysphagie ++, trismus, hypersialorrhée.
— A l’examen :
- déplacement de l’amygdale en dedans et en arrière,
- œdème du voile, latéralisation de la luette,
- bombement mou sus-amygdalien (collection).

Traitement (en milieu hospitalier)

— Ponction au trocart ± incision sous AL si stade collecté.


— Pénicilline + métronidazole en perfusion.
— Anti-inflammatoires et antalgiques.

Rhinite et obstruction nasale


rhinite

Attention
• Le traitement symptomatique de la rhinite et de l’obstruction (vasoconstricteurs) doit être
de courte durée.
• Les vasoconstricteurs sont contre-indiqués chez l’enfant.
• La prescription de corticoïdes ne peut se concevoir qu’après un bilan étiologique.

Clinique

Rhinites aiguës Rhinites chroniques


Coryza, rhume commun, Rhinites allergiques
— Epi — Saisonnières
dé (rhume des
mi foins),
qu — ou per
e, annuelle.
Rhinites vasomotrices
vir
— Hyperréacti
ale.
vité nasale.
— Rhi
— Triade :
nit
e — Terrain atopique reconnu.obstruction
+ rhinorrhée
clai
— Composante
re,
psychologiq
obs
ue.
tru
Rhinites autres
ctio
— Pseudo-
n
Traitement nas
allergique
sans terrain
ale.
net.
— Ete
Ordonnance n° 1 : rhinite aiguë adulte — Pollution,
rnu
— ACTIFED irritant paracétamol], 3 cp par jour + 1 cp
jour-nuit [triprolidine, pseudoéphédrine,
em
le soir, pendant 6 jours (non remboursé). chimique.
ent
— Sérum
s, physiologique, lavage de nez 3 fois par jour.
— Antibiotiques,
cép si surinfection ou rhume traînant.
Traitement pour 8 jours. hal
ées
.
— Surinfection possible.
— Atrophique croûteuse.
Ordonnance n° 2 : rhinite allergique saisonnière ou per annuelle
— XYZALL [lévocétirizine], 1 cp par jour, ou AERIUS, sirop chez l’enfant.
— RHINOCORT [budésonide], 2 pulv. matin et soir dans chaque narine.
Traitement pour 3 semaines

Ordonnance n° 3 : rhinite vasomotrice


— XYZALL [lévocétirizine], 1 cp par jour pendant 1 mois.
— ATROVENT [ipratropium bromure monohydrate], 2 pulv. nasales 3 fois par jour.
Forme invalidante : cautérisation de cornets, turbinectomie, laser ou chirurgicale.

obstruction nasale

Attention
• Toute obstruction nasale persistante, surtout unilatérale et associée à un rhinorrhée purulente
ou sanguinolante, doit faire évoquer :
. une tumeur naso-sinusienne chez l’adulte,
. un corps étranger chez l’enfant.
• Un examen ORL spécialisé est indispensable.
• Une obstruction nasale chronique d’origine allergique ou traumatique peut :
. retentir sur la croissance faciale chez le jeune,
. s’accompagner d’une perte invalidante de l’odorat,
. entraîner des troubles de la ventilation sinusienne ou tubaire (otites et sinusites réaction-
nelles).

Traitement
Il est étiologique : médical (vasoconstricteurs en cure courte, anti-allergique, crénothérapie...)
ou chirurgical (correction de la cloison, exérèse des cornets...) voire, l’association des deux.

Ronflement et syndrome d'apnées du sommeil


Attention
• Une ronchopathie chronique devient maladie à partir du moment où elle se complique d’un
syndrome d’apnée du sommeil.
• Un syndrome d’apnée du sommeil (SAS) sévère avec troubles de la vigilance diurne peut
avoir des conséquences graves : conduite automobile ++, profession à risque...
• Le SAS augmente les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires (HTA, infarctus...).

Clinique

Symptomatologie nocturne :
— ronflement,
— asphyxie nocturne, réveil en sursaut,
— sommeil agité non réparateur.
Symptomatologie diurne :
— asthénie, somnolence, endormissement ++,
— baisse des performances intellectuelles,
— chez l’enfant : troubles du comportement, énurésie, agressivité, fatigabilité, troubles
ortho-
dontiques.
Examen :
— surcharge pondérale fréquente, sujet bréviligne,
— voile du palais hypertrophique, grosses amygdales, macroglossie,
— parfois malformation glossomandibulaire (retrognatisme++),
— obstruction nasale chronique.

Paraclinique

Enregistrement polysomnographique (index d’apnée-hypopnée par heure de sommeil). Céphalométrie ± scanner


pharyngé, IRM.

Traitement
Chez l’enfant : adéno-amygdalectomie. Chez l’adulte :
— régime hypocalorique et règles hygiéno-diététiques,
— ventilation en pression positive (masque nocturne à vie),
— chirurgie vélopharyngée, laser radiofréquence : efficace sur le ronflement (80 % de
succès),
décevante sur les apnées (30 % de succès),
— chirurgie maxillaire ou linguale parfois.

Sinusite
Attention
• Une sinusite non ou mal soignée peut entraîner des complications graves méningo-encépha-
liques (++ sinusite frontale) ou orbitaires.
• Une sinusite frontale peut être déclenchée par un plongeon narines ouvertes dans une eau
douteuse.
• Une sinusite maxillaire unilatérale récidivante doit faire évoquer une origine dentaire ou
une mycose (aspergillus).
• La sinusite chronique est indolore en dehors des poussées de surinfection. Le traitement est
souvent multiple et laborieux. Un bilan préthérapeutique spécialisé précis (ORL, dentaire,
allergo, pneumo...) est indispensable.

sinusite aiguë commune


L’infection bactérienne des sinus de la face est la conséquence d’un drainage spontané ineffi- cace : l’infection virale
du nez et de la muqueuse sinusienne (rhinosinusite virale) est une cause courante d’atteinte du mécanisme de
drainage.

Clinique

— Douleur faciale ou craniofaciale, uni ou bilatérale.


— Obstruction nasale.
— Rhinorrhée sale et ou présence de pus au niveau du méat moyen (absente en cas de
sinusite
bloquée).
— Le gonflement de la joue n’est pas dû à la sinusite maxillaire mais doit faire évoquer
une
cellulite dentaire.

Paraclinique
— Blondeau : opacité sinusienne (contour flou) sur un ou plusieurs sinus ; niveau liquide.
— Panoramique dentaire (sinusite maxillaire unilatérale).

Traitement
Ordonnance : sinusite non compliquée de l’adulte
— AUGMENTIN 1g [amoxicilline, acide clavulanique] 1 sachet matin et soir, 10 jours.
ou si intolérance : TAVANIC 500, 1 cp par jour pendant 8 jours,
ou si allergie : PYOSTACINE 500 [pristinamycine], 2 cp matin et soir.
— SOLUPRED 20 [prednisolone], 3 cp matin pendant 5 jours (1 mg/kg/jour).
— BALSOFUMINE mentholée 4 %, une inhalation 2 à 3 fois par jour.
— DETURGYLONE [prednisolone, oxymétazoline], pulvérisation nasale avant inhalation
3 fois par jour.
— PARACéTAMOL 500 GéNé, si douleurs 6 cp par jour.

Faire pratiquer à distance les éventuels soins dentaires.

Indication de la ponction drainage de sinus

— Sinusite bloquée et/ou résistante au traitement.


— Sinusite compliquée.
— Sinusite sur terrain particulier avec prélèvement bactériologique souhaitable (séro +
insuf-
fisance respiratoire, cardiopathie...).

ethmoïdite aiguë
Se voit essentiellement chez l’enfant pour des raisons embryologiques. Complications orbitaires et méningées
possibles.

Clinique

Deux tableaux
— Ethmoïdite aiguë non extériorisée :
- contexte de rhinopharyngite avec obstruction nasale et rhinorrhée ,
- douleur à la pression de l’angle interne de l’œil et/ou œdème palpébral débutant.
— Ethmïdite aiguë extériorisée :
- tuméfaction angle interne de l’œil, chémosis,
- cellulite rétro-orbitaire, exophtalmie.

Paraclinique

Radio sinus standard + incidence de Hirtz.


Scanner massif facial.

Principes du traitement (en milieu hospitalier ++)

— Médical :
- antibiothérapie (céphalosporines 3 e génération) IV,
- corticothérapie ±,
- désinfection locale.
— Chirurgical si complications oculaires ou résistance au traitement.
sinusite chronique

Etiologie

Sinusites dentaires Sinusites rhinogènes


Maxillaires unilatérales : Uni ou plurisinusiennes :
— kys — mécaniques :
tes - déviation de cloison,
api - anomalies du méat moyen,
cau conchabullosa...
x, - tumeur,
— cor - hypoplasie sinusienne,
ps — muqueuses :
étra - polypose nasosinusienne,
nge - rhinite allergique,
r, - rhinite hypertrophique,
— aspergillose.
Clinique
— Obstruction nasale.
— Rhinorrhée purulente antérieure et/ou postérieure chronique.
— Gêne pharyngée, pharyngite chronique.
— Otite chronique.
— Toux rebelle, surinfection bronchique.
- mucoviscidose, maladie des cils (enfant).
Paraclinique : en fonction du contexte
— Radios de sinus standard, panoramique dentaire.
— Scanner des sinus.
— Biologie : phadiatop, NFS, IgE (recherche allergie).

Principes du traitement
Après un bilan étiologique précis.

Médical ++
— Antibiothérapie ± prolongée, association avec des fluoroquinolones (OFLOCET).
— Corticothérapie générale, séquentielle ou locale.
— Aérosolothérapie. Immunothérapie.
— Traitement de fond anti-allergique :
- antihistaminique,
- désensibilisation,
- crénothérapie.

Chirurgical
— Soins dentaires.
— Extraction d’un corps étranger intrasinusien, ou d’une formation aspergillaire.
— Correction d’une déviation de cloison.
— Reperméation du méat moyen, méatotomie, ethmoïdectomie.

Surdité brusque
Attention
• Devant une hypoacousie brutale, ne pas méconnaître une surdité brusque derrière un bou-
chon de cérumen.
• Elle peut révéler un neurinome de l’acoustique.
• La récupération est aléatoire (50%) mais d’autant plus probable que le traitement est précoce
et la surdité partielle.

Clinique
— Baisse totale ou partielle, brutale ou rapidement progressive, de l’audition.
— Acouphène (peut précéder la chute de l’audition).
— Vertiges, instabilité parfois.
— A l’examen :
- tympans normaux, pas de signes neurologiques,
- diapason : Weber latéralisé du côté sain (perception).
Paraclinique
— Audiogramme, impédancemétrie : surdité de perception totale (cophose) ou
partielle.
— Bilan biologique complet.
— Autres examens complémentaires à la recherche d’une éventuelle étiologie
otologique ou
otoneurologique (neurinome de l’acoustique++) :
. potentiels évoqués auditifs, épreuves caloriques,
. scanner, IRM.
Principes du traitement
Repos au calme +++. La supériorité des traitements IV n'est pas prouvée scientifiquement. Protocoles
empiriques très variables selon les équipes comprenant un ou plusieurs des traite- ments suivants pendant 6 à
8 jours. L'hospitalisation n'est plus systématique.
— Vasodilateurs et ou oxygénateurs.
— Corticoïdes (SOLUMEDROL, ou CELESTENE, etc.).
— Inhalation de carbogène ou oxygénothérapie hyperbare.
— Hémodilution normovolémique.
— Perfusion de mannitol en cas de surdité fluctuante ou de courbe audiométrique
ascen-
dante évoquant un hydrops cochléaire.

Épistaxis
Attention
• Une épistaxis abondante ou prolongée peut mettre en jeu le pronostic vital par anémie ou
hypovolémie.
• Une épistaxis peut révéler une pathologie générale (HTA, hémopathie) ou locale (tumeur
naso-sinusienne).
• Eviter les méchages agressifs chez les enfants et les patients porteurs d’un trouble de l’hé-
mostase ou d’une angiopathie type Rendu-Osler (utiliser au maximum des mèches douces
et résorbables : SURGICEL, PANGEN, COALGAN).

Conduite à tenir

Même si le saignement paraît impressionnant, la plupart des épistaxis cèdent avec des moyens
simples.

Epistaxis « bénin » sans retentissement général


— Allonger et rassurer le patient +++.
— Faire moucher les caillots +++.
— Prendre et faire baisser la TA si >18 avant le méchage +++. LOXEN per os (le
saignement
s’arrête souvent spontanément alors qu’un méchage risque d’être inefficace si la TA reste éle-
vée).
En fonction de l’abondance essayer :
— La compression digitale, tête en avant pendant plusieurs minutes.
— Le méchage antérieur résorbable (COALGAN, SURGICEL, PANGEN...).
— Le tamponnement antérieur compressif à la mèche grasse (remplir toute la fosse
nasale).
— Antibiothérapie si méchage : CLAMOXYL 500 [amoxicilline], 2 gélules 2 fois par
jour.
En cas d’évolution favorable faire mettre au repos, vérifier la coagulation et adresser le patient
à l’ORL à distance pour une rhinoscopie de principe, une cautérisation.

Epistaxis « grave » (échec de tamponnement antérieur, saignement postérieur ++, traumatisme


important, anticoagulants, hémopathies, retentissement général...).
— Mettre en route une réanimation standard (voie veineuse++, contention...).
— Adresser d’emblée le patient au spécialiste ORL ±.
— Nouveau tamponnement antérieur bloqué.
— Pose de sondes à ballonnets.
— Tamponnement postérieur sous anesthésie.
— Ligature artérielle chirurgicale sphéno-palatine, ethmoïdale.
— Artériographie avec embolisation.
Une surveillance en milieu hospitalier est souhaitable.

Etiologie

Causes locales Causes générales


— Ectasie de la — HTA.
tache — Troub
vasculaire. les de
— Traumatisme la
facial coagu
(fracture des lation.
os propres — Traite
du nez, ment
sinus). antico
— Traumatisme agula
endonasal nt.
(corps — Intoxi
étranger, cation
grattage). au
— Barotraumati CO.
sme.
— Rhinites.
— Angiopathie
de Rendu-
Osler.
— T. bénignes
(fibrome
nasopharyn
— Hémopathie.
gien, polype
sai-
gnant).
— T. malignes nasosinusiennes.

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