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Module 

: Soins en pédiatrie
Définition :
La pédiatrie est une branche spécialisée de la médecine qui étudie le développement psychomoteur et
physiologique normal de l'enfant, ainsi que toute la pathologie qui y a trait (maladies infantiles), de la
naissance à la période post-pubertaire où il devient adulte ; c'est la médecine des enfants, l'enfant étant
défini en droit comme tout sujet âgé de moins de 18 ans (article 1er de la Convention relative aux droits de
l'enfant). Le médecin spécialisé en pédiatrie s'appelle le pédiatre.
La pédiatrie est différente de la médecine générale puisque s'adressant spécialement à un organisme en
développement et en transformation permanente. La précocité du diagnostic est ici, encore plus qu'ailleurs,
vitale pour la santé future de l'enfant et déterminante pour le pronostic.
La néonatalogie est la partie de la pédiatrie qui s'occupe du nouveau-né. C'est la coopération entre le pédiatre
et l'obstétricien qui permet de prévenir les malformations fœtales et de traiter des maladies à la naissance.

GENERALITES EN PEDIATRIE

I - NOTION DE BASE EN PERINATALOGIE.


 Age gestationnel.
 Age de la grossesse : 259 jours à 293 jours (37 à 41 semaines et 6 jours).
 Avant 37 semaines, les nouveau-nés viables sont dits prématurés.
 A partir de 42 semaines, les nouveau-nés sont dits post matures.
 Nouveau-né eutrophique.
 Quel que soit le terme si le poids de naissance est compris entre le 10eme et le 90eme percentile
(paramètre de poids).
 Nouveau-né hypotrophique.
 Si le poids de naissance est inférieur au 10eme percentile ou retard de croissance intra-utérin.
 Nouveau-né hypertrophique.
 Si le poids de naissance est supérieur au 90eme percentile.

II - GENERALITES SUR LES SOINS EN NEONATALOGIE.

 Introduction.
 En néonatalogie l'asepsie est très importante ainsi que le silence.
 L'accueil du prématuré demande toute notre attention car il est très fragile (risque infectieux accru, son
histoire entre lui et sa mère ne s'est pas faite). Il faut penser à recréer ce milieu de cocon dans l'incubateur.

 L'incubateur.
 Définition.
 C'est un appareil permettant l'élevage des prématurés ou enfants à terme de façon aseptique dans une
atmosphère humidifiée réchauffée et parfois oxygénée donc on peut dire que c'est un milieu protégé et
séparé du monde extérieur, adapté aux différents besoins de certains bébés étant en difficulté et pour qui
le milieu extérieur est incompatible avec la vie.
 Indications.
 Les prématurés et tous les hypotrophes.
 Tous les nouveau-nés à terme qui ont des problèmes particuliers.
- Enfants avec des hypothermies.
- Enfants avec des problèmes respiratoires plus ou moins sévères.
- Enfants avec des problèmes infectieux.
- Enfants avec des troubles neurologiques à type de convulsions.
 Buts.
 Protection contre l'infection.

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 Eviter le refroidissement.
 Maintenir en milieu constant (surveiller la température et l'humidité).
 Meilleure surveillance de l'état de santé de l'enfant.

 Présentation.
 C'est un bloc en Plexiglas muni d'opercules (ouvertures).
 Il y a un tableau de commande pour régler les différents paramètres de l'incubateur (température, degré
d'humidité, température de l'enfant).
 Il y a un réservoir à eau stérile qu'il faut remplir tous les jours.
 Il y a un placard pour ranger le matériel ou les affaires de l'enfant.
 Rôle infirmier.
 Vérifier la stérilisation et l'état de propreté de l'appareil.
 Aéré l'incubateur pour éviter les odeurs à l'intérieur.
 Brancher l'appareil une heure avant d'installer le bébé.
 Mettre de l'eau stérile dans le réservoir.
 Régler tous les paramètres.
 Habiller l'habitacle (matelas, drap housse).

 Les soins fondamentaux.


 Introduction.
 Asepsie très rigoureuse pour tous sans exception.
 Eduquer toutes les personnes venant auprès de l'enfant.
 Principes de base.
 Toujours regrouper les soins car plus on ouvre l'incubateur plus on va dérégler la température de l'incubateur
et refroidir l'enfant. C'est aussi pour permettre à l'enfant d'avoir de très grandes périodes de repos.
 Respecter le circuit propre et sale pour l'incubateur. Tout ce qui rentre au niveau de la tête est propre et tout ce
qui sort par les pieds et sale.
 Soins au quotidien.
 L'axe hygiène.
 Toilette quotidienne au sérum physiologique et change.
 L'axe de surveillance des paramètres.
 Lecture au scope des différents paramètres et surveillance de la température de l'enfant.
 Faire aussi les autres surveillances (poids, taille, périmètre crânien).
 Autres soins.
 Aspiration nasale.
 Désinfection rhinopharyngée.
 Gavage (pose et branchement de sonde de gavage). Surveiller la tolérance du gavage, les selles (aspect,
fréquence, odeur).
 Stimulation de l'enfant sous l'angle de l'éveil.
 Conclusion.
 Faire la guerre aux microbes, à toutes les personnes s'occupant de l'enfant.
 Respecter les enfants et leurs biorythmes.
 Recréer le plus vite possible le lien familial, stimuler les parents.

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SOINS EN PEDIATRIE

GENERALITES SUR LES AFFECTIONS PEDIATRIQUES


• Hyperthermie-Hypothermie.
• Convulsions.
• Détresse respiratoire.
• Ictère du nouveau-né.
• Diarrhée.
• Vomissements.
• Déshydratation.
• Constipation.
• Maladies carentielles :-Rachitisme-Kwashiorkor-Marasme-Scorbut.
• Erythème fessier.
• Maladie de LeinerMoussous.
• Muguet.
SOINS
• Préparer un chariot de soins.
• Préparer un plateau pour les soins.
• Assurer la surveillance de l’oxygénothérapie.
• Participer à la surveillance de l’aérosolthérapie.
• Participer à la surveillance de la perfusion.
• Participer à la prise et la transcription des paramètres (poids, taille,
périmètre crânien).
• Effectuer la mise en position de sécurité de l’enfant.
• Assurer le langage en abduction.
• Assurer les soins de la gale.
• Assurer les soins du muguet.
• Assurer les soins de la conjonctivite.
• Assurer les soins de l’érythème fessier.

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HYPERTHERMIE

1-DEFINITION
L'hyperthermie est l'élévation locale ou générale de la température du corps au-dessus de
la valeur normale (37 à 37,5 °C chez l'humain), en raison de l'accumulation de chaleur
exogène.
Elle peut résulter :
• d'une exposition à la chaleur du Soleil : c'est l'« insolation » ;
• d'une exposition à la chaleur ambiante (canicule, ambiance industrielle, incendie) ;
• d'un effort intense avec une mauvaise évacuation de la chaleur (à cause d'une
ambiance trop chaude et humide ou de vêtements trop isolants).
Chez l'être humain, il y a risque de décès au-delà de 41,5 °C (complications cérébrales
irréversibles).
Différence avec la fièvre
La fièvre : est une des composantes de la réaction inflammatoire primaire. L'élévation de
la température corporelle est produite par le corps.
L’hyperthermie : résulte de l'accumulation de chaleur exogène c'est-à-dire issue de
l'environnement et non pas produite par le corps.
2-CLINIQUE
Les symptômes d'un « coup de chaleur classique » sont :
Étourdissements, nausées, vomissements, sudation excessive, maux de tête et,
occasionnellement, de la somnolence.
3-Traitement
• surveillance de la température (monitoring) ;
• refroidissement du malade (déshabiller, appliquer des linges froids et humides,
lavage gastrique froid en milieu spécialisé, ventilation de l'air,
• aucun médicament n'est efficace dans le traitement du coup de chaleur (ni salicylés,
ni paracétamol…) ;
• mesures d'hydratation (autant que possible) et de remplissage (en milieu
hospitalier) ;

HYPOTHERMIE

1-DEFINITION
L’hypothermie, un refroidissement parfois dangereux
L’hypothermie est un refroidissement involontaire de la température interne du corps en
dessous de 35 °C.
Elle peut être plus ou moins prononcée :
• Si la température descend entre 35 et 32,2 °C, l’hypothermie est faible.
• Entre 32,2 et 28 °C, elle est modérée.
• En dessous de 28 °C, elle est sévère. Les fonctions vitales, et en particulier le système
cardiovasculaire, sont alors en danger.

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Les symptômes de l'hypothermie
Ils apparaissent progressivement : chair de poule, frissons et engourdissement des
extrémités.
D’autres symptômes s’installent ensuite :
• parole saccadée ;
• difficultés à marcher et à bouger ;
• manque d’attention, perte de jugement et de mémoire ;
• peau froide et grise ;
• fatigue et somnolence.
Chez les enfants, la baisse de température corporelle se traduit par une rougeur, une peau
froide et un engourdissement général.
Lorsque l’hypothermie est grave :
• le ventre est froid ;
• les muscles sont raides et refroidis ;
• le pouls et la respiration ralentissent.
La CAT (conduite à tenir) en cas d’hypothermie
Les premiers symptômes de refroidissement :
• Mettez la personne à l’abri du froid et du vent, en l’isolant du sol.
• Si elle porte des vêtements froids et mouillés, enlevez-les et mettez-lui des vêtements
chauds et secs. Ensuite, réchauffez la victime en l’enveloppant dans une couverture
sèche (ou de survie), sans oublier de couvrir sa tête.
• En l’absence de troubles de la conscience, donnez à la personne une boisson chaude
et des aliments énergétiques (ex. : sucreries).
• Si la victime est inconsciente, placez-la en position latérale de sécurité en attendant
les secours. Manipulez-la et réchauffez-la avec précaution, en raison du risque
d’arrêt cardiaque.

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CONVULSIONS

La crise épileptique de l'enfant


La convulsion fébrile de l'enfant

I-L ‘EPILEPSIE
Définitions
On appelle épilepsie le groupe de maladie du cerveau où surviennent au moins deux crises,
sans cause extra cérébrale connue.
    La crise d’épilepsie se manifeste par une perte brutale de connaissance, avec chute et
mouvements saccadés des membres durant quelques minutes.
La convulsion
    On parle de convulsion si la cause principale est extra-cérébrale : hypoglycémie,
hypocalcémie, hyperthermie, traumatisme crânien.

CAT devant une crise épileptique de l'enfant


• Placer l'enfant en position latérale de sécurité.
• Le sécurisé pour qu'il ne se blesse pas lors de ses clonies.
• Attendre que la crise passe, elle s'arrête d'elle-même.
• Il n'est pas indispensable de placer quelque chose dans la bouche pour l'aider à
respirer.
    Dans les crises sévères, prolongées, anoxiques, risque d'état de mal épileptique :
• Placer une canule de Guedel pour libérer les voies aériennes supérieures.
• Oxygénothérapie.
• Aspiration.
• Perfusion.
• Anxiolytique (Valium) par voie intra-rectale.

II-LA CONVULSION FEBRILE DE L'ENFANT


Définition 
Les convulsions fébriles sont des secousses musculaires affectant une partie ou
l’ensemble du corps, dues à de la fièvre relativement élevée toujours supérieure à
38°C, et ne se produisant que chez les enfants de moins de 5 ans.

Classification 
Il est important de distinguer :
• Les convulsions fébriles simples, qui sont uniquement dues à l’augmentation brutale
de la température, et surviennent entre 9 mois et 5 ans.
• Les convulsions fébriles compliquées qui nécessitent un traitement et une recherche
de cause plus élaborée.
 Symptômes 
Les symptômes des convulsions fébriles simples sont :
• Au cours d’une montée brutale de fièvre, apparition de convulsions brèves (entre 1
et 5 minutes, rarement plus). 
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• Secousses musculaires de l’ensemble du corps accompagnées d’une petite rigidité.
• Examen neurologique de l’enfant normal.
• Présence d’antécédents dans la famille
Examen médical 
Les risques d’épilepsie sont plus importants, d’où la nécessité d’un examen et d’une
exploration neurologique :
• Ponction lombaire parfois nécessaire.
• Electroencéphalogramme(EEG).
• Scanner.
• IRM.
Causes
Les causes des convulsions fébriles simples sont :
• Infections.
• Rhinopharyngite.
• Rougeole.
• Otite.
• Herpès.

Traitement 
• Ablutions (bain) avec de l’eau tiède.
• Paracétamol pour les crises légères.
• Diazépam (Valium) pour les cas les plus graves, par voie rectale puis par injection
intramusculaire si nécessaire.
• Placer l'enfant en position latérale de sécurité.
• Le sécurisé pour qu'il ne se blesse pas lors de ses clonies.

LES DETRESSES RESPIRATOIRES EN PEDIATRIE


Définition
Signes cliniques : Score de Silverman / Score d'Apgar
Détresses respiratoires néonatales d'étiologie extra-pulmonaire
Détresses respiratoires néonatales d'étiologie pulmonaire
Détresses respiratoires de l'enfant
Surveillances d'une détresse respiratoire

I- Définition
    La détresse respiratoire est une insuffisance respiratoire aiguë qui survient brusquement.
C'est l'incapacité de l'appareil respiratoire à apporter la quantité d'O 2 nécessaire à
l'organisme et/ou l'incapacité à éliminer le CO2 dans des conditions métaboliques usuelles.
II- Signes cliniques
• Dyspnée.
• Cyanose.
• Score de Silverman.
• Score d'Apgar.
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Le score de Silverman
    Le score de Silverman est un score d'évaluation de la fonction respiratoire, il apprécie, la
gravité d’un syndrome de détresse respiratoire, la normale est de 0.
    L’indice de Silverman dépend de plusieurs paramètres :

 Le score de Silverman


Paramètres 0 1 2
Tirage intercostal Absent Modéré intense et sus-
sternal
Entonnoir xiphoïdien Absent Modéré intense
Balancement thoraco- respiration thorax immobile respiration
abdomincal synchrome paradoxale
Battement des ailes Absent Modéré intense
du nez
Geignement Absent audible au audible à
expiratoire stéthoscope l'oreille

Le score d'Apgar
    Le score d'Apgar est un chiffre qui permet d'évaluer globalement l'adaptation cardio-
respiratoire et neurologique à la vie extra-utérine, la normale est de 10.
    Le score d'Apgar dépend de plusieurs paramètres :

 Le score d'Apgar


Paramètres 0 1 2
Fréquence moins de 80/min 80 à 100/min plus de 100/min
cardiaque
Respiration Absente lente, irrégulière cri vigoureux
Tonus musculaire Hypotonie flexion des normale
membres
Réactivité réflexe Nulle Grimace vive
Coloration pale ou bleue Imparfaite rose

 
III- Détresses respiratoires néonatales d'étiologie extra-pulmonaire
1-La hernie diaphragmatique
    La hernie diaphragmatique est l'absence de muscle diaphragmatique avec passage de
viscères abdominaux en intrathoracique.
    a)Diagnostic
• Diagnostic anténatal (échographie).
• Distension hémithoracique homolatérale.
• Cyanose avec détresse respiratoire.

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• Diminution du murmure vésiculaire.
• Déplacement des bruits du cœur.
b) Soins infirmiers
• Intubation par le médecin.
• Arrêt alimentaire, sonde gastrique.
• Voie d'abord veineuse.
• Incubation avec hyperventilation assisté.
• Matériel de drainage pleural prêt à l'emploi.
• Surveillance : pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire, SaO2, température,
glycémie capillaire.
2-L'atrésie de l'œsophage
    L'atrésie de l'œsophage est l'interruption de la continuité de l'oesophage avec existence
d'un cul-de-sac supérieur et inférieur, ces culs-de-sac étant reliés à la trachée par des
fistules.
   Risque: Inondation trachéo-bronchique, par inhalation répétée de salive et de reflux du
liquide gastrique par les fistules.
Soins infirmiers
• Aspiration pharyngée.
• Ne pas alimenter, sonde gastrique.
• Enfant en position demi-assise au chaud.
• Voie veineuse périphérique.
• Si détresse respiratoire intubation et ventilation assistée.
• Surveillance: pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire, SaO2, température,
glycémie capillaire.
3-L'imperforation des choanes
    L'imperforation des choanes est l'obstruction uni ou bilatérale de l'orifice postérieure des
fosses nasales par un mur osseux ou fibreux.
    Il y a un risque de détresse respiratoire à la naissance si obstruction bilatérale car le
nouveau-né ne respire que par le nez en dehors des cris.
a)Diagnostic
• Lors de l'aspiration naso-pharyngée, la sonde butte à 2 ou 3 cm de l'orifice nasale.
b) Soins infirmiers
• Oxygénation par la bouche.
• Aspiration pharyngée.
• Enfant en position demi-assise au chaud.
• Voie veineuse périphérique.
• Surveillance: pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire, SaO2, température,
glycémie capillaire.
4-le syndrome de Pierre Robin
    Le syndrome de Pierre Robin est une malformation associant :
• Fente palatine (palais non fini).
• Glossoptose ("Langue tombant en arrière").
• Hypoplasie du maxillaire inférieur.
    Risque : Chute de langue en arrière, obstruant le pharynx.
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a)Diagnostic
• "Petit menton" effacé.
• Fente palatine.
• Bouche difficile à ouvrir avec langue en arrière obstruant la fente palatine et rendant
difficile l'intubation nasotrachéale.
b) Soins infirmiers
• Aspiration pharyngée.
• Ne pas alimenter, sonde gastrique.
• Enfant en position ventrale.
• Voie veineuse périphérique.
• Si détresse respiratoire intubation et ventilation assistée.
• Surveillance : pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire, SaO2, température,
glycémie capillaire.

IV- Détresses respiratoires néonatales d'étiologie pulmonaire


1-La détresse respiratoire transitoire
    La détresse respiratoire transitoire est due à une mauvaise résorption du liquide
alvéolaire présent in-utero.
    Il y a un risque d'épuisement ou de pneumothorax.
Diagnostic
• Tachypnée.
• Radiographie pulmonaire : poumons distendus.
Soins infirmiers
• Traitement : oxygénation.
• Surveillance : pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire, SaO2, température,
glycémie capillaire.
2-La maladie des membranes hyalines
    La maladie des membranes hyalines est un déficit transitoire de synthèse du surfactant.
    Il y a un risque d'évolution vers une dysplasie broncho-pulmonaire.
Diagnostic
• Signes de lutte : tachypnée, cyanose.
• Radiographie pulmonaire.
Action infirmière
• Intubation et ventilation assistée nécessaire plusieurs jours.
• Surveillance : pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire, SaO2, température,
glycémie capillaire.
3-L'inhalation de liquide amniotique méconial
    L'inhalation de liquide amniotique est la conséquence d'une souffrance aiguë du fœtus
par émission in-utero de méconium et de mouvements respiratoires anormaux (gasps).
    Risque : Une détresse respiratoire, une infection ou une destruction du surfactant.
Soins infirmiers
• Aspiration intra- bronchique.
• Surveillance : pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire, SaO2, température,
glycémie capillaire.
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V- Détresses respiratoires de l'enfant
1) Les corps étrangers des voies aériennes
Diagnostic
• Dyspnée inspiratoire : le corps étranger se trouve dans le pharynx ou le larynx.
Soins infirmiers
• Si asphyxie : manœuvre de Heimlich.
• Si pas d'asphyxie : fibroscopie pharyngo-laryngée et trachéo-bronchique.
2) La laryngite aiguë sous glottique
Diagnostic
• Dyspnée inspiratoire.
• Toux rauque, sèche, quinteuse, aboyante.
• Œdème : le larynx inflammatoire suite à l'infection virale est le siège d'un œdème qui
bloque le passage de l'air.
• Fièvre peu élevée.
Soins infirmiers
• Humidification de l'air ambiant.
• Corticothérapie.
3) L’épiglottite aiguë infectieuse
    L'épiglottite aiguë infectieuse est un abcès de l'épiglotte dû à une bactérie
Haemophilusinfluenzae de type B, l'abcès obstruant larynx et pharynx. Il s'agit d'une urgence du
fait de la douleur.
Diagnostic
• Dyspnée inspiratoire.
• Dysphagie très douloureuse.
• Dyspnée résistant aux corticoïdes.
• Hyperthermie importante.
• Hypersialorrhée
• Enfant se tenant assis refusant de s'allonger, bouche ouverte.
Soins infirmiers
• Interdiction de coucher l'enfant, d'examiner la gorge à l'abaisse langue.
• Antibiothérapie.
• Intubation par un réanimateur pédiatrique.
4) La bronchiolite aiguë
    La bronchiolite aiguë est une pneumopathie infectieuse virale du nourrisson de moins de 2
ans. Après 2 ans, on parle d'asthme dans des cas de récidive.
Diagnostic
• Dyspnée expiratoire.
• Toux.
• Respiration sifflante.
Soins infirmiers
• Kinésithérapie respiratoire.
• Humidification de l'air ambiant.
• Traitement médicamenteux.
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VI- Surveillances d'une détresse respiratoire
• Fréquence respiratoire : augmentée (polypnée = tachypnée) ou diminuée
(bradypnée).
• Signes de lutte : - Battement des ailes du nez : dilatation inspiratoire des orifices narinaires.
- Le tirage : dépression visible des parties molles.
• Signes de gravité : - Epuisement.
-Irrégularités du rythme respiratoire et apnées.
-Cyanose, pâleur.
-Agitation et troubles de la conscience.
-Sueurs.
• Tachycardie, hypertension artérielle traduisant l'hypercapnie.
• Difficulté pour parler.
• Oxymètre de pouls : donne la saturation en oxygène et le pouls en continu.
• Capnométrie : donne une estimation de la PaCO2 en fonction du CO2 mesuré dans le
circuit ventilatoire en fin d’expiration.
• Scope cardio-respiratoire donnant pouls, tension artérielle, fréquence.
• Gazométrie artérielle : donne l'évaluation de la ventilation et l'équilibre acido-
basique par ponction d'une artère périphérique.
• Radiographie pulmonaire.

ICTERES DU NOUVEAU-NE

1. Définition(s)
L’ictère est la coloration jaune des téguments et des muqueuses, et apparaît pour des valeurs de
bilirubinémie supérieures à 50-80 μmol/l.
• Ictère précoce du nouveau-né : apparition d’un ictère avant 24 heures de vie
• Ictère prolongé du nouveau-né : ictère persistant à plus de 10-15 jours de vie chez un
nouveau-né à terme, eutrophe et persistant au-delà de trois semaines pour le nouveau-né
prématuré ou de petit poids.

Ictère « physiologique » du nouveau-né : Ictère ni précoce ni prolongé ni cholestatique .peu


intense (< 250 μmol/l) dont le pic se situe vers J4-J5.
2. Physiopathologie
" Pendant la vie intra utérine, la bilirubine produite par le fœtus est conjuguée et épurée par le
foie de la mère. A la naissance, quelques jours sont nécessaires pour que les mécanismes
d’épuration propres du nouveau-né parviennent à équilibrer la production de pigment. Alors,
il y a une accumulation de bilirubine entraînant un ictère cutané, muqueux et conjonctivale et
unehyperbilirubinémie.

Lorsque le potentiel de liaison de l’albumine pour la bilirubine est dépassé, la bilirubine peut se
fixer sur les graisses tissulaires dont celle du système nerveux central. Il y a risque de fixation sur
le système nerveux central pour un taux de bilirubinémie totale > 320-340 μmol/l.
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" La bilirubine alors conjuguée est excrétée dans la bile, dégradée dans l’intestin en stercobiline
et urobiline grâce à la flore bactérienne, qui colonise le tube digestif du nouveau-né de manière
progressive.
3. Dépistage de l’ictère du nouveau-né
a. Clinique
Le dépistage clinique est primordial.
• En cas d’incompatibilité ABO, Rhésus
• Antécédents d’ictères familiaux, de maladie hémolytique familiale, de splénectomie…
• Prématurité < 37 SA, hypotrophie
• Tout facteur entraînant une augmentation de la charge en hémoglobine dégradée
(résorption d’hématome, polyglobulie…)
• Tout facteur de stress
• Nouveau-né de mère diabétique
Le tableau neurologique évoque un ictère nucléaire avec convulsions,
Opisthotonos, troubles neurovégétatifs, fièvre. Les lésions sont irréversibles (surdité, retard
psychomoteur, hypertonie…).
b. Dépistage para clinique
Le dosage sanguin de la bilirubinémie.
4. Diagnostic étiologique
a. Démarche diagnostique
- " Anamnestiques :(antécédents familiaux de maladie hémolytique, hépatique)
- " Cliniques : Condition de la naissance et facteurs de risque
- Coloration des urines et des selles
- " Biologiques : Groupage, Bilirubinémie directe, totale Numération sanguine
b. Etiologies
• " Les ictères à éliminer d’emblée : cholestase néonatale (bilirubine directe) et insuffisance
hépatocellulaire
• " Les ictères à bilirubine indirecte
O Les ictères précoces, hémolytiques
O Les ictères prolongés, symptômes d’une pathologie
O Les ictères prolongés d’allure physiologique
O Les ictères et le lait de mère
O L’ictère dit « physiologique », diagnostic d’élimination.
A. Les ictères cholestatiques: Atrésie des voies biliaires.
1. Principales étiologies :
" Voies biliaires intra et extra hépatiques : Atrésie des voies biliaires
Voies biliaires extra hépatiques : Lithiase, perforation, Sténose,
Anomalies intra hépatiques : Peuvent être lié à une infection congénitale (Toxoplasmose,
rubéole, CMV, herpes…), infections maternofoetales bactériennes, infections urinaires
post-natales.
2. Clinique
Jours de vie : ictère, selles décolorées, hépatomégalie, urines foncées.

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" Coloration des selles
" Hépatomégalie
" Signes associés Une fièvre associée et/ou un abdomen chirurgical oriente vers une lithiase
biliaire, une perforation des voies biliaires, la splénomégalie.
L’urgence est : diagnostique et thérapeutique.
B. Les ictères à bilirubine indirecte
1. Les ictères précoces, hémolytiques
L’apparition précoce d’un ictère avant les 24-36° heures de vie.
Les causes immunologiques
Les allo immunisations type Rhésus, Passage d’AC maternels dirigés contre les AG de surface
érythrocytaires fœtaux.
Les ictères hémolytiques « constitutionnels »
Les ictères par hémolyse constitutionnelle : le déficit en G6PD, la sphérocytose héréditaire.
Toutes les situations de résorption d’hématome peuvent donner un tableau d’ictère
hémolytique (céphalhématome volumineux, par exemple).
2. Les ictères prolongés, symptômes d’une pathologie
- Une pathologie endocrinienne : hypothyroïdie ; insuffisance surrénalienne.
- infection urinaire en particulier à E. Coli
- déficit partiel de la glucuronyl transférase (« maladie de Gilbert »)
3. Les ictères prolongés d’allure physiologique:
Résorption d’hématome
Polyglobulie
Infection
Jeune
Asphyxie périnatale
Diabète gestationnel
Dénutrition, déshydratation
4. Les ictères et le lait de mère
Un allaitement maternel insuffisant, peut engendrer un état de
Déshydratation aggravant l’hyper bilirubinémie (ictère « de dénutrition »).
Il débute après le troisième jour de vie, peu intense
TRAITEMENT (ictères à bilirubine libre)
La photothérapie et l’exsanguinotransfusion
La photothérapie
L’exposition à des rayons lumineux (lumière bleue) permet de convertir la bilirubine en produits
de dégradation hydrosolubles.

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LA DIARRHEE CHEZ L'ENFANT
Définition
Sémiologie
La diarrhée aiguë
La diarrhée chronique

I-DEFINITION
    La diarrhée est un trouble qui se manifeste par une excrétion en quantité anormale de
liquide d'un ou de plusieurs constituants de selles anormales.
    Il faut distinguer la diarrhée aiguë dont le pronostic est la déshydratation de la diarrhée
chronique dont le pronostic est la dénutrition.
II-SEMIOLOGIE
Diagnostic de la diarrhée
• Nombre de selles quotidiennes.
• Aspect, consistance (molle, liquide, graisseuse, mucosité).
• Couleur : rouge (présence de sang frais : hémorroïde), noire (sang digéré), jaunâtre
(affection des voies biliaires).
• Présence de corps étrangers : aliment non digérés, parasites.
• Odeur.
• Ancienneté de la diarrhée.
• Horaire (à distance ou non des repas).
Signes associés
• Douleur abdominale généralisée, ballonnement intestinal.
• Crampes abdominales aiguës spasmodiques (contraction péristaltique de la musculeuse).
• Prurit de la région anale.
• Ténesme : contraction douloureuse de l'anus.
• Nausées, vomissements.
• Déshydratation, sécheresse des muqueuses, soif constante, diminution de la diurèse.
• Diminution de l'élasticité des tissus.
• Anorexie, hyperthermie.

III-LA DIARHEE AIGUË


Diagnostic
• Nombre de selles quotidiennes, aspect, consistance, couleur, odeur, présence de corps
étrangers, ancienneté de la diarrhée, horaire (à distance ou non des repas).
Signes associés
• Douleur abdominale généralisée, ballonnement intestinal.
• Prurit de la région anale.
• Nausées, vomissements.
• Déshydratation, sécheresse des muqueuses, soif constante, diminution de la diurèse.
• Anorexie, hyperthermie.
Examens complémentaires
• Examen biologique : NFS, ionogramme, CRP, hyponatrémie.
• Examen des selles : virologie des selles, coprologie.

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Surveillances
• Signe de déshydratation.
• Courbe de poids.
• Bilan entrée / sortie.
• Tolérance alimentaire.
Traitements
• Réhydratation par des solutions contenant de l'eau et du sel.
• Réalimentation précoce.
• Médicament anti-diarrhéique.

IV-LA DIARRHEE CHRONIQUE


    La diarrhée chronique est une diarrhée qui persiste depuis 15 jours. Elle est souvent due à une
malabsorption des éléments nutritionnels.
Diagnostic
• Evolution de la courbe pondérale et staturale.
• Signe de malnutrition : amyotrophie, pâleur (anémie), hypothermie, œdème (hypo
protidémie), peau sèche.
• Pneumopathie à répétition.
• Ballonnement abdominal.
• Hyperthermie.
Examens complémentaires
• NFS, dosage du fer sérique : anémie.
• Ionogramme, protidémie.
• Recherche stéatorrhée : dosage des graisses dans les selles.
Etiologies
Intolérance aux protéines de lait de vache
Signes cliniques
• Diarrhée.
• Association de troubles digestifs : nausée, vomissement, anorexie, dénutrition.
Diagnostic
• Dosage biologique.
• Biopsie digestive.
Traitement
• Eviction des protéines de lait de vache.
• Lait maternel, hydrolysat de protéines de lait de vache, lait de soja, lait hypoallergénique.
a-Intolérance au gluten
    L'intolérance au gluten ou maladie cœliaque est une intolérance à une fraction
protéique, la gliadine, présente dans les céréales. Il y a une réaction immunologique locale.
Signes cliniques
• Malabsorption.
• Diarrhée volumineuse, grasse.
• Ballonnement abdominal.
• Cassure de la courbe de poids.

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Traitement
• Eviction du gluten.
b-Syndrome du côlon irritable
    Le syndrome du côlon irritable est une diarrhée qui n'entraîne pas de cassure de la
courbe de poids et pas de retentissement sur la croissance. L'enfant à un bon appétit et un
bon état général.
Traitement
Bonne prise en charge diététique en évitant les aliments provocateurs et en
rééquilibrant la part des différents nutriments glucides, lipides, protides.
c-Mucoviscidose
    Il s'agit d'une diarrhée graisseuse par mal-digestion avec stéatorrhée élevée
due à l'insuffisance pancréatique exocrine. Le diagnostic repose sur le test de la sueur.
d-Intolérance au sucre
    L'intolérance au sucre est secondaire à un déficit enzymatique congénital. Le sucre
n'étant pas digéré, il est éliminé dans les selles et provoque une diarrhée liquide, acide
et irritante.

________________________________

VOMISSEMENTS DU NOUVEAU-NE ET DU NOURRISSON

Définition 
Rejet par la bouche d’une partie du contenu de l’estomac, dû à la contraction violente des
muscles du thorax, de l'abdomen et du diaphragme.
Classification 
Il faut distinguer deux types de vomissements :
 ceux occasionnés par une alimentation mal adaptée
 plus graves, dû à une pathologie telle qu’une sténose (fermeture) d’une partie du
tube digestif.
Leur début d’apparition, leur fréquence, leurs horaires de survenue, leur abondance et leur
aspect apportent des renseignements précieux :
 Blanc : lait non caillé (séjour récent dans l’estomac)
 Jaune : lait caillé (séjour ancien dans l’estomac)
 Rouge : sang récent
 Noir : sang ancien
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL 
Les vomissements ne doivent pas être confondus avec :
 Le rejet de salive
 Le rot (qui est normal)
 La régurgitation : rejet de nourriture en petite quantité se faisant au coin de la
bouche
 Le mérycisme, sorte de rumination traduisant un trouble psychologique : par une

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contraction volontaire du diaphragme, l'enfant fait revenir dans sa bouche une
fraction de son repas qu'il rumine puis qu'il rejette ou ravale.
CAUSE 
Chez le nouveau-né et le nourrisson, les vomissements sont favorisés par :
 la position couchée
 une mauvaise prise de la tétée (position, fréquence, énervement de la mère,
alimentation ou prise de médicaments de celle-ci si elle l’allaite)
 un nombre de biberons trop élevé
 la mauvaise reconstitution des biberons (trop de poudre ou trop d’eau)
 la consistance parfois trop liquide des repas
 la trop grande quantité d’air entrant par le nez pendant les repas
 la quantité trop importante d’aliments dans l’estomac (volume gastrique)
 une infection
 une allergie aux protéines de lait de vache ou au gluten
 des quantités proposées trop importantes
 l’introduction trop précoce des aliments
 des antécédents familiaux
 une infection ORL (otite)
 une gastroentérite
 une infection des poumons
 une infection urinaire
 une méningite (plus rarement)
 un reflux gastro-oesophagien
 une intoxication par des produits ménagers
 une intoxication par des médicaments
 le dérèglement de certains organes (troubles métaboliques) :
o reins : augmentation de l’azote dans le sang
o hypoglycémie (diminution du taux de sucre dans le sang), acétonémie
o insuffisance aiguë de fonctionnement des glandes surrénales (glandes
sécrétant la cortisone naturelle)
 une atteinte du système nerveux (traumatisme)
 une cause chirurgicale :
o occlusion néonatale congénitale (à la naissance)
 une mucoviscidose
 un mauvais fonctionnement du côlon
 une maladie de Hirschsprung : diminution ou absence de ganglions nerveux à
l’origine des mouvements faisant progresser les selles dans l’intestin (péristaltisme)
 des causes psychologiques : perturbations des relations affectives mère-enfant,
anxiété, angoisse.
TRAITEMENT 
Suivant la cause :
 Modification alimentaire
 Changement de position
 Suppression de l’aliment à l’origine d’une intolérance ou d’une allergie
 Traitement médical d’une allergie
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 Les biberons et les tétées doivent être donnés dans de bonnes conditions (sérénité,
calme, détente)
 Arrêt ou diminution de certains médicaments toxiques (intoxication à la vitamine D)
 Traitement médical d’une baisse de la quantité de sucre dans le sang (glycémie)
 Dans les cas plus graves, réhydratation en apportant de l’eau et des sels minéraux.
 Le traitement peut être chirurgical si nécessaire.
Complications de la maladie
Les vomissements peuvent occasionner une déshydratation importante du nourrisson s’ils
sont fréquents et ne sont pas soignés convenablement.

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LA DESHYDRATATION DE L'ENFANT
Définition
Complications
Signes cliniques
Soins infirmiers
Prévention de la déshydratation
DEFINITION
    La déshydratation aiguë du nourrisson est liée à une perte rapide et non compensée
d’une grande quantité d’eau et d’électrolytes.
    L'eau représente 80%(60 % chez l’homme) du poids du corps. Elle est répartie dans
différents secteurs :
• S. Intracellulaire : possède des ions potassium.
• S. Extracellulaire : possède des ions sodium.
• S. Appareil circulatoire : intravasculaire.
• S. Secteur interstitiel : extravasculaires.
SIGNES CLINIQUES
• Perte de poids.
• Perte de poids = 100 x (poids initial - poids final) / poids initial
Déshydratation modéré : < 5%.
Déshydratation grave : 5 – 10%.
Déshydratation sévère : > 10 %.
• Fontanelle déprimée.
• Signe de collapsus (tachycardie et hypotension), marbrure.
• Soif intense.
• Trouble de la conscience.
• Persistance du pli cutané.
• Yeux enfoncés, cernés.
• Hyperthermie.
• Muqueuses sèches.
• Globe oculaire mou.

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COMPLICATIONS
• Complication cardio-vasculaire : collapsus.
• Complication neurologique : convulsion.
• Complication rénale : oligurie ou anurie.
SOINS INFIRMIERS
1-Perte de poids à mesurer en pourcentage
    Perte de poids = 100 x (poids initial - poids final) / poids inital
• Déshydratation modéré : < 5%.
• Déshydratation grave : 5 – 10%.
• Déshydratation sévère : > 10 %.
2-Apprécier les troubles hémodynamiques
• Pulsation, tension artérielle.
• Temps de recoloration : < 3 secondes.
3-Déshydratation comprise entre 5 -10 %
• Surveillance des pertes : vomissement, selles, urines.
• Peser l’enfant une fois par jour.
• Surveiller le pouls, la tension artérielle, la température.
• Etablir une feuille de surveillance.
4-Déshydratation supérieure à 10 %
• Pose d’une voie d’abord veineuse.
• Réaliser si possible les prélèvements sanguins de base, si hypovolémie, la biologie
sera faite par capillaire.
• Pose d’un collecteur d’urine afin de quantifier la diurèse horaire.
• Surveillance de la perfusion : seringue auto-pousseuse ; perfuseur électrique;
régulateur de débit.
• Bilan des entrées et des sorties.
• Surveillance du pouls, tension artérielle tous les ¼ d’heures.
• Prise de la température pendant 3 heures puis toutes les 3 heures.
• Diurèse horaire pendant 3 heures puis toutes les 3 heures.
• Ionogramme sanguin.
• Ionogramme urinaire.
• Soins de confort : change, toilette, rafraîchir, soin de bouche.
• Rassurer l’enfant et les parents, les faire participer aux soins, éduquer les parents.
PREVENTION DE LA DESHYDRATATION
Prévenir les coups de chaleur
• Ne jamais laisser un enfant enfermé dans une voiture ou sous le soleil ou enroulé
dans une couverture.
En voiture
• Donner à boire de l’eau entre les biberons de lait tout en conservant la ration
journalière.
A la plage
• Protection du soleil : lunette, chapeau, crème, parasol.
Diarrhée

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Le 1er jour
• Arrêt du lait.
• Réhydrater avec une solution hydro électrolytique.
• Sinon, préparation d’une solution : 1 L d’eau + 2 cuillères à soupe de sucre (40g) + ½
cuillère à café de sel (3g).
2ème et 3ème jour
• Réalimentation progressive avec les aliments de régime.
• Si alimentation diversifiée : carotte, banane crème de riz.
• Le lait habituel sera réintroduit progressivement après un retour de selles normales.
• Prévention de l’érythème fessier en cas de diarrhée : change fréquent, nettoyer et
sécher soigneusement le siège, le protéger avec une pâte d’eau.
Vomissement
• Consulter le médecin pour rechercher la cause.
• Donner à boire de petite quantité de soluté réhydratation.
________________________________

LA CONSTIPATION15/02/2016

DEFINITION
Plusieurs définitions, la plus courante est : « moins de 3 selles par semaine et/ou difficultés
à exonérer. »
CAUSES
1-Constipation primitive (ou constipation fonctionnelle)
• Anomalie du contenu des selles : lorsqu'elles ne sont pas assez riches en eau ni en
fibres en particulier. Chez les personnes dénutries : anorexie mentale, dépression,
démence ainsi que lors de maladies graves et chroniques.
• Diminution de la motricité digestive : insuffisance d'exercice physique, une prise
excessive de laxatifs, un côlon irritable.
• Prise de médicaments constipants
• Causes psychogènes : un stress lié à la défécation, maltraitance…..
2-Constipation iatrogène
Certains médicaments : Effets anticholinergiques ou effet parasympatholytique.
• Neuroleptiques
• Anxiolytiques anticonvulsivants
• Antidépresseurs
• Antispasmodiques
• Diurétiques
• Anti diarrhéiques
• Bronchodilatateurs
• Antihistaminiques
3-Constipation organique
• Cancer du côlon ou du rectum, Sigmoïdite
• Mégacôlon
• Problèmes métaboliques : diabète, hypothyroïdie, hypercalcémie, hypokaliémie...

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• Constipation « réflexe » à la douleur : fissure anale, hémorroïdes….
DIAGNOSTIQUE
Constipation ou simple ralentissement du transit intestinal.
Constipation bénigne (fonctionnelle) ou constipation organique grave.
Si une cause grave est suspectée : coloscopie, ASP, lavement baryté, recherche de sang
dans les selles, hémogramme... .
Chez l'enfant
Les nouveau-nés expulsent le méconium au cours des deux premiers jours de la vie. Puis ils
ont environ une selle après chaque tétée.
3-4 ans : 3 selles/ jour jusqu'à 3 selles par semaine.
- En cas d'allaitement maternel les selles sont liquides, grumeleuses ou très molles. --En
cas d'allaitement artificiel les selles sont plus compactes.
COMPLICATIONS
--- Le fécalome et rétention urinaire.
--- Les diarrhées du constipé ou fausses diarrhées.
TRAITEMENT
Constipation organique : traiter la maladie causale.
-Une hygiène de vie reste indispensable 
-Alimentation riche en fibres (légumes verts, céréales, fruits),
- Bien s'hydrater (2 litres d'eau par jour),
-Exercice physique et relaxation.
Constipation fonctionnelle chez l'enfant de plus de 2 ans : régulateur de transit intestinal.
Constipation légère et passagère, la levée des genoux suffit parfois. 

LES MALADIES CARENTIELLES


I. LES CARENCES ENERGETIQUES

LE MARASME
Le marasme nutritionnel est une maladie qui touche les personnes ayant des carences
alimentaires :
- Soit énergétique (carence plutôt liée au marasme),
- Soit protéinique (carence plutôt liée au kwashiorkor).
PHYSIOPATHOLOGIE
La dénutrition peut avoir de multiples origines : Affection organique, psychiatrique ou
sociale.
La dénutrition est dite : - primaire
- secondaire.
On distingue deux mécanismes physiopathologiques :
La carence d'apports et l'hyper métabolisme.
a-Dénutrition par carence d'apports
En cas de carence d’apports l’état de jeûne évolue selon plusieurs étapes.
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Les sources d'énergie dans le jeûne est le métabolisme glucidique, l'utilisation du
glycogène hépatique ainsi que la synthèse de glucose et, pour le métabolisme lipidique,
l'utilisation des acides gras et la cétogenèse.
• Jeûne immédiat : Moins de douze heures. La sécrétion d'insuline diminue, tandis
que celle de glucagon augmente ce qui entraîne une stimulation de la lipolyse et de
l'oxydation des acides gras, puis une cétogenèse.La glycogénolyse est stimulée pour
maintenir la glycémie.
• Jeûne court : Sur une durée de 12 h-3 ou 4 jours.
• La sécrétion d'insuline diminue encore. L'épuisement des réserves de glycogène
entraîne une baisse de la glycémie. La seule source de glucose de l'organisme devient
la néoglucogenèse, (des acides aminés des protéines musculaires).
• Jeûne prolongé : après 5 j- plusieurs semaines. Les corps cétoniques augmentent,
stabilisation de la protéolyse à visée d'épargne protéique.
• Phase terminale Lorsque les réserves lipidiques sont épuisées, les taux plasmatiques
d'acides gras et de corps cétoniques s'abaissent, la néoglucogenèse entraîne un
accroissement de l'excrétion d'urée et d'azote et se solde par une forte morbi-
mortalité.
b-Dénutrition par hyper métabolisme
En cas d'agression de l'organisme (brûlures étendues, intervention chirurgicale lourde,
états infectieux sévères, ...), le métabolisme de base va augmenter.
ÉTIOLOGIE
- L'anorexie mentale.
- -Les décompensations œdémateuses (ascite ou œdème des membres inférieurs)
- La perte d'appétit lié à l'âge ou à un traitement médical.
- Les maladies altérant la conscience (maladie d'Alzheimer, coma, maladie mentale).
- -Le processus de cicatrisation (plaie opératoire, escarre).
- Un mauvais état du système digestif peut conduire à la dénutrition
- mauvaises conditions d'hygiène alimentaire : famine,pauvreté.
- L'alcoolisme
DIAGNOSTIC
a- Clinique
- Repose sur l'observation des variations du poids d'un individu.
- Autres signes : signes phanériens (pli cutané), amaigrissement visible.
- l'indice de masse corporelle(IMC=P (kg)/T2)

IMC (kg/m2) Interprétation


Moins de Dénutrition ou famine
16,5
16,5-18,5 Maigreur
18,5-25 Corpulence normale
25-30 Surpoids
30-35 Obésité modérée
35-40 Obésité sévère

23
Plus de 40 Obésité morbide ou massive
b-Biologique
 l’ionogramme,
 la glycémie
 Les réserves protéiques (dosage de l’albumine).
TRAITEMENT
Il est étiologique, préventif, et celui de l'état de dénutrition.
Le traitement de la dénutrition consiste en la prévention, le dépistage, à l’évaluation, à la
surveillance de l'état de dénutrition, en une supplémentation nutritionnelle, une éducation
thérapeutique.
Prévention
Cette dénutrition est liée à la maladie et à une sous-alimentation.
Supplémentation orale
Il est possible d'augmenter les apports en énergie et en protéines en:
• enrichissant les plats en protéines et
• fractionnant la prise alimentaire.
Supplémentation entérale
L'alimentation entérale est indiquée en cas de dénutrition sévère ou d’échec de la
supplémentation orale. Elle s’effectue grâce à la pose d'une sonde nasogastrique.
Supplémentation parentérale
Indiquée lorsque le tube digestif est non fonctionnel (occlusion digestive, iléus complet,
intestin court, nausées/vomissements sévères) 
L'alimentation parentérale : voie centrale (ou périphérique) comme une veine sous-
clavière, une veine fémorale ou une veine jugulaire interne
CONSEQUENCES
• Altération de l'état général 
• Troubles psychiques 
• Troubles digestifs
• Escarres 
• Chutes et fractures.

II. LES CARENCES PROTEIQUES


Les carences protéiques se traduisent par :
-- Des manifestations cliniques comme des retards de développement,
-- Des syndromes spécifiques : œdèmes des chevilles et des mains, lésions cutanées,
dépigmentation des cheveux, troubles digestifs, ou encore atteinte du système nerveux.

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LE KWASHIORKOR

Le kwashiorkor est un syndrome de malnutrition protéino-énergétique sévère de la


première enfance (6mois à 3 ans).
Il se caractérise :La fonte musculaire, des œdèmes des membres inférieurs, une ascite, une
hépatomégalie et une hypo albuminémie (responsable des œdèmes).
ETIOLOGIE
Cette pathologie résulte d'une alimentationhypoprotéique alors que l'apport calorique
global peut être suffisant.
Le régime alimentaire équilibré : 55 % de glucides, 33 % de lipides et 12 % de protéines.
FACTEURS DE RISQUE
La prévalence de la maladie dépend de plusieurs facteurs :
• L'accès à l'eau potable : l’eau polluée véhicule des bactéries, des parasites et des
virus, susceptibles de s’attaquer aux enfants affaiblis ;
• La fréquence des catastrophes naturelles 
• Le poids des coutumes : les femmes ont 8 ou 10 enfants, après la conception d'un
nouvel enfant Un sevrage précoce peut entraîner un kwashiorkor.
• Les conflits ethniques ou religieux et les guerres : raréfaction des denrées, mort des
parents ;
• Le niveau de vie : la pauvreté et le prix élevé des protéines animales.
SYMPTOMES
-L'abdomen ballonné et les œdèmes des pieds sont caractéristiques.
-Les symptômes précoces : anémie, apathie, fatigue, irritabilité.
-Si la carence perdure :
• croissance retardée ou arrêtée ;
• diminution de la masse musculaire, amaigrissement ;
• œdème de l’abdomen (grand ventre protubérant) et des extrémités ;
• atteinte des cheveux et de la peau.
• troubles digestifs (diarrhée, gastro-entérite) ;
• atteinte du foie (hépatomégalie) ;
• atteinte de la fonction rénale ;
• immunodéficience ;
• troubles mentaux.
À un état avancé, les fonctions vitales sont atteintes, ce qui entraîne un état de choc, le
coma puis la mort.
PRONOSTIC
Les troubles disparaissent habituellement après un traitement précoce.
Sans traitement ou si le traitement survient trop tard, la mort est inévitable.
TRAITEMENT
1- Petites rations mais fréquentes : toutes les deux à quatre heures. Durant une
semaine, l'alimentation, hyperglucidique, est progressivement enrichie en protéines.
avec sels minéraux et vitamines.

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2- Des antibiotiques
3- Après deux à trois semaines : Des bouillies de céréales enrichies en minéraux et
vitamines, jusqu'à ce que sa masse atteigne au moins 80 % de la masse normale.
La nourriture traditionnelle peut alors être réintroduite. L’enfant est considéré guéri
lorsque sa masse atteint 85 % de la normale.
PREVENTION
L'éducation et l’alphabétisation peuvent éviter le kwashiorkor.
• alphabétisation des filles : diffusion d'informations sur les moyens de lutte (dépliants,
affiches...) ;
• éducation des parents : connaissance des besoins alimentaires des enfants en
fonction de l'âge ; contrôle des naissances afin de différer les maternités et, ainsi,
d'éviter un sevrage trop rapide ;
• surveillance : la pesée régulière de l’enfant, Un périmètre brachial nettement
inférieur à 13 cm, signe la maladie.

III. LES CARENCES VITAMINIQUES

LE SCORBUT

DEFINITION
Est une maladie due à une carence délétère en vitamine C qui se traduit dans sa forme
grave, par un déchaussement des dents et la purulence des gencives, des hémorragies, puis
la mort.
SYMPTOMES
Le scorbut se manifeste :
 Initialement par de la fatigue, puis par des œdèmes aux membres, puis des
hémorragies des muqueuses du nez et des gencives, et des ecchymoses nombreuses
sous la peau.
 Les dents se déchaussent jusqu'à tomber. Incapables de se tenir debout,
Les sujets atteints meurent d’épuisement ou d’une complication infectieuse respiratoire.
ETIOLOGIE
Le scorbut est une maladie du tissu conjonctif, qui est essentiellement constitué de
collagène. Le collagène est une protéine très stable en forme de fibre. La stabilité du
collagène est assurée en grande partie par un enzyme métalloprotéine. La vitamine C
participe au maintien de l'ion fer, assurant le bon fonctionnement de l'enzyme. Lorsque la
vitamine C vient à manquer, les ions ferreux de la proline hydroxylase s'oxydent en Fe3+ et
rendent l'enzyme inactif.

Moyens de lutte
L'introduction dans leur régime d'aliments très riches en vitamine C, tels la choucroute, les
oranges ou le citron.

26
IV. LES CARENCES EN SUBSTANCES MINERALES

LE RACHITISME CARENTIEL
I. DEFINITION :
C’est un trouble de la croissance osseuse dû à une carence en vitamine D c’est une maladie
des os qui s’observe chez le jeune enfant (04 à 18 mois).
III. CAUSES :
Carence en : soleil, calcium et vitamine D.
IV. CLINIQUE :
• Signes osseux ils touchent :
o Le crâne.
o Craniotabès : sensation de balle de ping-pong derrière le crâne.
o Retard des fermetures de fontanelles.
• Les membres :
o Bourrelet osseux au- dessus des poignets et des chevilles.
o Déformation des jambes prenant un aspect de parenthèses.
• La colonne vertébrale : scoliose.
• Le thorax :
o Le Chapelet costal : les nouures au niveau des articulations entre les cotes et le
sternum.
o Déformation avec aplatissement.
• Les dents : retard d’apparition.
• Signes musculaires : hypotonie des muscles se traduisant par un abdomen flasque.
• Retard :
o Au port de la tête.
o A la position assise.
o A la marche.
• Altération de l’état général : pâleur, infections respiratoires fréquentes.
V. EVOLUTION:
Non traité : le rachitisme guérit vers 3 à 4 ans mais au prix de complications graves
(déformation osseuse) ;
Traité tôt : l’évolution est toujours excellente, sans complication
VI. TRAITEMENT :
Traitement préventif : Eviter le rachitisme par des mesures d’hygiène générale :
• Exposition à la lumière solaire
• Diversification précoce de l’alimentation avec une quantité suffisante de laitage
• L’administration systématique de la vitamine D, elle est obligatoire jusqu'à l’âge de
18 mois (elle doit être notée sur le carnet de santé)
Traitement curatif : il associe l’administration d’une dose importante de vitamine D et de
calcium.
___________________
27
ERYTHEME FESSIER

DEFINITION
L'érythème fessier, ou dermite du siège, est une lésion dermatologique courante chez le
bébé porteur de couches. Cette inflammation bénigne mais douloureuse de l'épiderme
fessier est réversible. Elle apparaît durant les 15 premiers mois de la vie, le plus souvent
entre le 8éme mois et le 10ème mois de la vie.
CARACTERISTIQUES
Elle est caractérisée par une peau anormalement humide, chaude et irritée.
Elle s'aggrave peu à peu avec l'apparition de larges plaques rouges congestives traduisant
une irritation du derme, avec un aspect parfois papuleux.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
• la dermatite séborrhéique ; la peau a un aspect huileux avec des écailles épaisses et
jaunâtre. Elle touche plutôt le cuir chevelu là où il frotte sur le berceau, mais parfois
aussi les plis inguinaux.
• la dermatite atopiqueou eczéma, qui est une réaction allergique associée à une
intense démangeaison, souvent héréditaire, et pouvant apparaître n'importe où sur
le corps.

CAUSES
1-Effets de l'urine
Plusieurs causes :
 Le manque d'aération de la peau rendue humide par la transpiration,
 une diarrhée. (Couche trop serrée, en particulier si le temps est chaud et humide ou que
le bébé est trop couvert).
 Le port prolongé d'une couche souillée par des selles (surtout en cas de diarrhée) et/ou
par de l’urine en est également une cause.
L'urine modifie le pH de la peau et produit de l'ammoniaque. Les effets de la transpiration
piégée dans les plis de la peau et sous la couche, qui font macérer l'épiderme en augmentant
considérablement le risque de lésions par frottement. De plus fermentation de l'ammoniac
(irritant cutané léger) et de l'urée (qui se décompose en uréase en présence de coliformes
fécaux. L'amoniac libéré dans la zone confinée par la couche favorise l'activité d'enzymes
fécaux de type protéase et lipase qui agressent l'épiderme, en augmentent l'hydratation et
la perméabilité aux sels biliairesrésiduellement présent dans les selles, qui agissent aussi
comme irritants de la peau.
2-D'autres causes
-produit cosmétique : détergent ou assouplissant
- la séquelle d'un traitement antibiotique ayant éliminé les bonnes bactéries de la peau et
favorisé une réinfestation par champignon (candidase) ou par une bactérie indésirable
(impétigo).

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3-Effets de l'alimentation
Il existe une interaction entre la peau du bébé et l'activité enzymatique résiduelle du
contenu des matières fécale, ce qui explique que l'alimentation du nourrisson influe sur
le risque d'apparition d'érythème fessier et sur son importance et sa durée. Et la quantité
et la nature des enzymes présents dans les matières fécales sont influencés par
l'alimentation du bébé. Le bébé allaité est moins sensible à l'érythème fessier, peut-être
parce que ses selles ont un pH plus élevé (moins acides) et présentent une moindre
activité enzymatique.
Dans tous les cas, les couches (jetables ou non) doivent être changés fréquemment pour
limiter le risque d'érythème fessier, même si le bébé ne se sent pas « mouillé ».
TRAITEMENT
 Le traitement le plus efficace (provisoirement) est de ne pas utiliser de couches,
permettant à la peau remise en contact naturel avec l'air pour sécher et respirer.
 Un séchage minutieux de la peau avant la pose de nouvelles couches.
 S'il fait chaud, les vêtements doivent être légers.
 Diverses poudres absorbant l'humidité, tels que talc ou l'amidon ont été utilisées
dans la passé pour réduire l'humidité mais avec d'autres risques de complications. Le
poudrage met en suspension des particules qui peuvent irriter les tissus pulmonaires.
Les poudres riches en amidon (maïs, arrow-root) sont une source de nourriture pour
les champignons et bactéries(ne pas les utiliser).
 Empêcher l'urine d'atteindre les parties profondes de la peau en la protégeant par
une huile, mais un effet contraire peut être obtenu si la peau n'est pas parfaitement
sèche et propre au moment de l'application ( à base d'oxyde de zinc).
 En cas de dermite aiguë et/ou persistante le médecin peut prescrire une crème
antifongique ou un corticoïde pour calmer une irritation trop douloureuse
(hydrocortisone en crème en général).
Complications médicales
 Infectieuse ou allergique : (réaction à certains composants de la couche ou à des
produits utilisés pour nettoyer la peau du bébé).
 Si l'érythème persiste plus de 4 jours, ou qu'il est accompagné de fière ou
d'apparition de cloques ou furoncles où qu'il s'étend ailleurs que sur la zone de
contact avec la couche (notamment dans les plis de la peau au cou, à l’aine, entre les
fesses, entre les orteils, etc. (intertrigo), une consultation médicale est nécessaire

ÉRYTHRODERMIE DESQUAMATIVE DE LEINER-MOUSSOUS

DEFINITION 
Affection de la peau relativement rare, dont la cause est inconnue pour l'instant et
généralement confondue avec l'eczéma. Elle est peu prise en charge.
Symptômes 
Cette affection dermatologique débute généralement avant le 3ème mois, le plus souvent
entre la 2ème et la 4ème semaine de la vie du nourrisson.
 D'abord, au niveau du siège, dans les plis de flexion des jambes et sur le cuir chevelu,
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l'apparition d'un érythème (coloration rouge de la peau), partant des fesses et des
organes génitaux avant de s'étendre, associé à la présence de rougeurs et de croûtes
sur le cuir chevelu, ainsi qu'une inflammation de l'ensemble des plis de la peau du
corps.
La caractéristique principale de l'érythème est la suivante : il est recouvert de petits
lambeaux de peau sèche ou au contraire grasse, qui ont tendance à se reproduire
rapidement si on procède à leur exérèse.
 L'enfant présente : Des troubles digestifs (diarrhée) et une altération de l'état général.
PHYSIOPATHOLOGIE 
Il s'agit d'une érythrodermie généralisée s'accompagnant de desquamation lamelleuse (chute
de minuscules lambeaux de peau) survenant dans les deux premiers mois de la vie du
nourrisson.
Analyses médicales 
CAUSE 
La maladie de LeinerM semble être liée à une maladie héréditaire du système du complément.
TRAITEMENT
Le traitement est astreignant.
Dans certains cas, une hospitalisation est utile.
 Le nourrisson doit être changé fréquemment de façon à éviter la macération cutanée
due aux urines et aux selles. Cette macération est le plus souvent évitée en laissant les
fesses du bébé à l'air libre et suffisamment chaud.
 Le tissu, qui doit être de coton et non pas synthétique.
 Un bain de permanganate de potassium une fois par jour. L'enfant doit être laissé
environ 20 minutes. Un rinçage est ensuite effectué de façon consciencieuse puis un
séchage.
 Chez certains patients : un traitement antibiotiques ou antimycosiques.
EVOLUTION DE LA MALADIE 
Cette dermatose n'est généralement pas soignée ;
Dans certains cas, l'évolution spontanée se fait sur 6 six à 10 semaines) est bonne.
Parfois on constate une extension de l'érythème fessier qui concerne alors l'ensemble des
membres inférieurs. De nouvelles plaques de forme irrégulière apparaissent en périphérie des
plaques précédentes.
Par la suite, l'ensemble des plaques confluent. Le cou et le thorax ainsi que le dos sont envahis
à leur tour est progressivement, et l'ensemble du corps est concerné par cette affection.
L'évolution sous traitement dure environ un mois. On ne constate pas de cicatrices.
COMPLICATIONS DE LA MALADIE 
Les lésions dermatologiques s'épaississent :
 Des fissures, c'est-à-dire des craquements de la peau au niveau des plis cutanés
 Les troubles caloriques, la perte en protéines et en eau (déshydratation) :
retentissement hémodynamique.
 Surinfections : une septicémie.
 Apparition d'un psoriasis.

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LE MUGUET

DEFINITION
Le muguet est une infection de la bouche provoquée par un champignon appelé Candida
Albicans.
Elle est très fréquente chez le nouveau-né et le nourrisson et elle est sans gravité. On appelle
cette affection Candidose buccale.
 LES SYMPTOMES 
Le muguet se caractérise principalement par un enduit blanchâtre au niveau de la langue.
Elle débute par des petites plaques blanches au niveau de la langue, qui s'étendent au fil du
temps au reste de la cavité buccale (gencives, joues, commissures des lèvres).
Les dépôts blancs sont très adhérents à la muqueuse.
Le bébé peut avoir des dépôts de lait sur la langue après avoir mangé ou s'il a régurgité.
À la différence du muguet, cet enduit blanc n'adhère pas à la muqueuse et disparaît lorsqu'on
l'enlève ou dans les heures qui suivent le repas.
Le muguet est indolore dans la plupart des cas. Cependant, il peut être à l'origine d'une
sécheresse de la bouche, voire d'une gêne ou de brûlures au moment de l'alimentation.
Exceptionnellement, la langue peut devenir noire.
 Pourquoi le bébé ou l'enfant développe-t-il ce type d'affection ?
L'infection à Candida (ou candidose) ne se développe heureusement pas à chaque fois que l'on
est en contact avec ce champignon, naturellement présent au niveau du vagin, de la peau et
de l'anus.
On retrouve habituellement des facteurs favorisant la prolifération des champignons.
•  Le muguet est fréquent chez le nouveau-né, souvent contaminé au moment de la
naissance (système immunitaire est immature).
• Chez les plus grands, l'infection à Candida est habituellement favorisée par la prise
d'antibiotiques, de corticoïdes, une mauvaise hygiène de la cavité buccale ou encore en
cas de baisse de l'immunité.
 Lorsque l'infection touche les commissures des lèvres, on la nomme « perlèche ».
 TRAITEMENT
 Gel antifongique.
 L'eau bicarbonatée, appliquée directement sur la langue à l'aide de compresses
stériles, peut être utile dans un premier temps.
 Décontaminer l'environnement de bébé en stérilisant les tétines et en nettoyant
soigneusement tous les objets qu'il met à la bouche.
 Un bon Lavage des mains.
 Les mamans allaitantes devront veiller à nettoyer (et éventuellement traiter) leurs
mamelons, afin d'éviter une candidose mammaire.   

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