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Henri Bismuth : Professeur des Universités, praticien hospitalier des hôpitaux de Paris
Denis Castaing : Professeur des Universités, praticien hospitalier des hôpitaux de Paris
Dominique Borie : Chef de clinique-assistant des hôpitaux de Paris
Service de chirurgie hépatobiliaire et digestive, hôpital Paul-Brousse, 14, avenue Paul-Vaillant Couturier, 94804 Villejuif France
Résumé
- Une parfaite connaissance des données anatomiques, en particulier des plans vasculaires, est nécessaire à
l'ensemble de la chirurgie hépatique.
Les hépatectomies typiques sont celles qui sont réalisées le long des scissures anatomiques. Elles peuvent être
majeures, superélargies, limitées, segmentaires ou sous-segmentaires selon les segments du foie enlevés.
Elles ont été classées selon le mode de contrôle vasculaire : contrôle vasculaire premier, section parenchymateuse
première ou combinaison des deux. Le contrôle vasculaire peut être pédiculaire, sélectif, suprahilaire, intrahépatique,
par exclusion vasculaire.
La conduite générale des hépatectomies comprend dans la phase préopératoire une étude complète des lésions et de
l'anatomie vasculaire réelle du foie qui est au mieux réalisée par les examens morphologiques (échographie, scanner,
résonance magnétique et artériographie). Il faut également bien apprécier la réserve fonctionnelle (clairance du vert
d'indocyanine, scintigraphie).
L'anesthésie et la réanimation peropératoire sont codifiées. Les voies d'abord sont généralement une voie sous-
costale droite, plus ou moins étendue. Le foie doit être libéré afin de faire une exploration complète (y compris une
échographie). La section parenchymateuse est menée de façon à découvrir les pédicules vasculaires dans le foie et à
les lier électivement. La bonne ligature des voies biliaires est vérifiée en fin d'intervention.
Cet ensemble de règles de conduite des hépatectomies doit permettre une sécurité et des complications minimales.
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Les hépatectomies typiques définies par l'exérèse d'une partie de parenchyme hépatique limitée par un plan
de scissure anatomique : on parlera donc d'hépatectomie (sous-entendu hémihépatectomie) droite ou
gauche, de sectoriectomie, de segmentectomie.
Les hépatectomies atypiques consistant en l'exérèse d'une portion de parenchyme hépatique ne
correspondant pas à une partie anatomique du foie et par conséquent dont le plan de section ne passe pas
par une scissure anatomique.
Les tumorectomies qui enlèvent seulement la tumeur sans réséquer de parenchyme hépatique et qui ne sont
pas à proprement parler des hépatectomies : ce sont des exérèses qui enlèvent un tissu tumoral qui a
remplacé du parenchyme hépatique sans toucher au parenchyme fonctionnel hépatique.
Le terme d'hépatectomie réglée prête à confusion : il a été réservé aux hépatectomies avec contrôle vasculaire
premier et opposé aux hépatectomies par voie parenchymateuse. Les hépatectomies typiques peuvent donc être «
réglées » ou non. Le contrôle vasculaire avant toute section parenchymateuse est d'ailleurs actuellement rarement
complet, à l'inverse de la description technique originale de Lortat-Jacob et al [21]
Lortat-Jacob JL, Robert HG, Henry C Un cas d'hépatectomie droite réglée. Mem Acad Chir 1952 ; 78 : 244-251
[29]
Dénomination des hépatectomies
Les hépatectomies typiques peuvent être nommées en fonction du nombre de segments hépatiques contigus qu'elles
enlèvent. Toutefois, l'habitude a consacré trois termes :
l'hépatectomie droite qui enlève les segments 8, 7, 6 et 5, c'est-à-dire l'hémifoie droit et qui est bien sûr
différente de la lobectomie droite ;
l'hépatectomie gauche enlevant les segments 4, 3 et 2 qui correspond à l'hémifoie gauche ;
la lobectomie gauche qui correspond à une dénomination morphologique : elle enlève le lobe gauche c'est-
à-dire les segments 3 et 2.
Ainsi, on appelle hépatectomie majeure l'hépatectomie droite (quatre segments) et l'hépatectomie gauche (trois
segments). Les trisegmentectomies, en particulier la plus courante 6, 5 et 4 et la trisegmentectomie centrale 8, 5, et 4
ou 5, 4 et 1 sont assimilées aux hépatectomies majeures (fig 1).
Les hépatectomies qui enlèvent plus de segments qu'une hépatectomie majeure sont appelés élargies (fig 2). Il s'agit
d'hépatectomies qui enlèvent cinq segments (hépatectomie droite élargie au segment 4 ou au segment 1,
hépatectomie gauche élargie aux segments 8 et 5) ainsi que de l'hépatectomie gauche élargie au segment 1 (quatre
segments). Si elles enlèvent six segments, elles sont dites superélargies : hépatectomie droite élargie aux segments 4
et 1 ou hépatectomie gauche élargie aux segments 8, 5 et 1.
Les autres hépatectomies typiques sont des hépatectomies limitées (il n'y a pas d'hépatectomie mineure) (fig 3) :
Goldsmith NA, Woodburne RI Surgical anatomy pertaining to liver resection. Surg Gynecol Obstet 1957 ; 195 : 310-
318
Cliquez ici pour aller à la section Références prête à confusion et est source d'imprécision. Il semble beaucoup plus simple
d'unifier ces termes en fonction de l'anatomie segmentaire de Couinaud [7]. Ainsi, right lobectomy et left lobectomy
correspondent à une hépatectomie droite ou gauche. Il nous paraît préférable de continuer à réserver les termes de
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lobectomie droite et gauche à l'ablation des véritables lobes anatomiques du foie (définition de Littré : lobe : portion
de parenchyme définie par des fissures plus ou moins profondes). Le terme de lobectomie gauche, ablation du lobe à
gauche du ligament suspenseur, est préférable au terme de left lateral sectoriectomy, du reste faux sur le plan
anatomique puisque le vrai segment latéral gauche correspond au seul segment 2. La trisegmentectomy (right et left
dans la dénomination de Starzl) [27] correspond à une hépatectomie élargie ou superélargie. La segmentectomy est,
en fait, une sectoriectomie ou une bisegmentectomie et la subsegmentectomy correspond à une segmentectomie.
Lortat-Jacob JL, Robert HG, Henry C Un cas d'hépatectomie droite réglée. Mem Acad Chir 1952 ; 78 : 244-251
Cette technique comporte deux avantages : le contrôle vasculaire premier permet de voir apparaître la limite de
section entre territoire sain et ischémique et de réduire l'hémorragie lors de la section parenchymateuse.
Elle a cependant deux inconvénients : d'une part le risque de traumatisme de la veine sus-hépatique pouvant engager
le pronostic vital de façon brutale, et d'autre part, la possibilité de dévasculariser une partie de foie à conserver en cas
de variation anatomique. Dans l'hépatectomie droite, la ligature du pédicule droit en situation extrahépatique fait
courir un risque de ligature de la convergence biliaire qui est en face de l'origine de la branche porte droite.
Le principe de cette technique décrite initialement par Ton That Tung et Nguyen Duong Quang [29]
That Ton, Nguyen-Duong-Quang Tung L'hépatectomie réglée par ligature vasculaire intra-parenchymateuse. Presse
Med 1965 ; 73 : 3015-3017
Cette technique a deux avantages : elle permet une ablation à la demande du parenchyme hépatique adaptée à la
localisation de la lésion, et elle met à l'abri d'éventuelles variations anatomiques pour les ligatures vasculaires dans la
mesure où les vaisseaux sont abordés au-dessus du hile.
Elle comporte aussi deux inconvénients : d'une part son caractère extrêmement hémorragique du fait de l'absence de
contrôle vasculaire, qui ne peut être limité que par une procédure très rapide et/ou par le recours à un clampage du
pédicule hépatique, soit durant la totalité de la procédure, soit de façon intermittente.
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Cliquez ici pour aller à la section Références associe les deux techniques précédentes dont elle combine les avantages sans en
avoir les inconvénients. Son principe est de commencer par un temps de dissection hilaire pour le contrôle des
éléments artériel et portal qui sont clampés mais non liés, sans toucher au canal biliaire. La veine sus-hépatique
droite peut être contrôlée si son abord extrahépatique est aisé, mais ceci n'est pas indispensable. Elle n'est, en tous
cas, pas liée. Puis le parenchyme hépatique est sectionné selon le plan scissural et les éléments du pédicule portal
sont abordés par voie transparenchymateuse, dans le foie, et liés à ce niveau, donc au-dessus des clamps. C'est à la
fin de la section parenchymateuse que la veine sus-hépatique est liée donc elle aussi à l'intérieur du foie.
Cette technique a l'avantage de faire précéder la section parenchymateuse par un contrôle vasculaire artérioportal
(comme dans la technique de Lortat-Jacob) et de lier les vaisseaux dans le parenchyme hépatique, à l'abri des
anomalies anatomiques (comme dans la technique de Ton That Tung).
Ces paramètres sont à considérer de concert avec d'autres facteurs liés à la technique utilisée et faisant intervenir le
siège du contrôle : intraou extraparenchymateux, son caractère continu ou intermittent et enfin les éventuelles
mesures associées destinées à favoriser la tolérance au clampage (fig 6). Ainsi, une grande variété de choix dans la
stratégie de contrôle vasculaire est apparemment mise à la disposition du chirurgien.
De façon schématique, les méthodes de contrôle vasculaires peuvent être divisées selon le lieu d'interruption de la
vascularisation (tableau I). On peut ainsi décrire, en « traversant » en quelque sorte le foie de bas en haut, les
clampages pédiculaire, sélectif hilaire, sélectif suprahilaire, intraparenchymateux par ballonnet et, enfin, pédiculaire
associé à un clampage cave de part et d'autre du foie au cours d'une exclusion vasculaire totale du foie.
Technique
Le clampage du pédicule hépatique est réalisé par la prise en masse par un clamp aortique gainé de la totalité de la
triade pédiculaire. Il nécessite l'ouverture du petit épiploon. L'absence de toute dissection à la partie basse du pédicule
permet d'appliquer le clamp sur des tissus celluloadipeux qui protègent ainsi les parois vasculaires et biliaires des
lésions traumatiques d'un clampage direct. Dans le même esprit, le clamp est, si possible, appliqué de gauche à droite
plutôt que de droite à gauche de façon à ce que la pression maximale soit appliquée sur l'artère et non sur la voie
biliaire (fig 7). Il faut penser, lors de l'utilisation du clampage pédiculaire, à rechercher et à clamper une éventuelle
artère hépatique gauche dans le petit épiploon parfois responsable d'une inefficacité apparente du clampage
pédiculaire dans le contrôle de l'hémorragie.
Le clampage du pédicule hépatique peut être appliqué de façon continue ou intermittente. Dans le premier cas, le
clamp est appliqué du début à la fin de la transsection parenchymateuse alors que dans la méthode intermittente, des
périodes de clampage de 10 à 15 minutes sont entrecoupées par des périodes de déclampage de 5 à 10 minutes.
Pendant le déclampage, l'hépatectomie s'interrompt en règle, et des champs compriment la tranche de section de
façon à assurer l'hémostase.
Sur foie sain, des clampages pédiculaires continus de plus de 1 heure ont été rapportés [15]
Hannoun L, Borie D, Delva E, Jones D, Vaillant JC, Nordlinger B , et al. Liver resection with normothermic ischemia
exceeding one hour. A ten-year experience. Br J Surg 1993 ; 80 : 1161-1165
Cliquez ici pour aller à la section Références. Cette durée peut être doublée lorsque des clampages intermittents sont utilisés
[9].
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Indications
C'est une technique de choix, quel que soit le type d'hépatectomie chez le cirrhotique [23]
Nagasue N, Yukaya H, Suehiro S, Ogawa Y Tolerance of the cirrhotic liver to normothermic ischemia. A clinical study
of 15 patients. Am J Surg 1984 ; 147 : 772-775
Il n'y a pas de contrôle sus-hépatique et, donc, persiste un risque d'hémorragie à ce niveau.
Le clampage sélectif peut intéresser un hémifoie (clampage du pédicule portal droit ou gauche) ou un des deux
secteurs du foie droit (clampage des branches sectorielles).
Dans l'abord hilaire, les branches porte et artérielle correspondantes sont disséquées dans le pédicule hépatique, au
niveau du hile lors de leur bifurcation extraparenchymateuse (fig 8). La voie biliaire n'est pas disséquée (cf «
Hépatectomie droite »).
Dans l'abord suprahilaire, la plaque hilaire est abaissée et l'on pénètre superficiellement dans le parenchyme
hépatique, au-dessus et au-dessous de la branche porte en restant à son contact, afin de pouvoir faire le tour du
pédicule droit ou à ces branches sectorielles en remontant un peu dans le parenchyme hépatique. Cet abord peut se
faire également par une approche postérieure . Le pédicule isolé est clampé en masse.
Le clampage entraîne une dévascularisation parenchymateuse dont les limites sont généralement bien marquées à la
surface du foie. Il faut alors savoir très discrètement décaler la tranche de section en parenchyme dévascularisé.
Elle est indéfinie puisque l'on clampe du parenchyme hépatique qui va être enlevé. Le parenchyme hépatique laissé
reste vascularisé durant toute l'intervention.
Indications
Ces techniques sont employée très souvent (surtout dans l'approche hilaire), dans presque toutes les situations,
surtout si l'on doit réaliser des hémihépatectomies éventuellement élargies et des sectoriectomies droites. Là encore, il
n'y a pas de contrôle des veines sus-hépatiques et s'il existe un risque au niveau de celle-ci ou de la veine cave, il
vaut mieux envisager une exclusion vasculaire.
La branche porte correspondant au segment à réséquer est individualisée par échographie. Elle est ponctionnée à
l'aide une aiguille fine de 22 Gauge sous contrôle échographique. L'aspiration directe de sang contrôle également la
bonne position de l'aiguille. Un guide métallique souple est introduit par l'intermédiaire de l'aiguille dans la lumière
vasculaire. Après retrait de l'aiguille, un dilatateur et un introducteur à valve (pour éviter le reflux sanguin) (Vascular
Introducer system, 7 French) sont placés dans la branche porte. Par cet introducteur, un ballonnet d'occlusion est
positionné à l'extrémité de celui-ci. Le péritoine pédiculaire antérieur du pédicule hépatique est ouvert et la branche
de division (extraparenchymateuse) de l'artère hépatique destinée à la portion de foie où se trouve la lésion est mise
sur lacs et clampée. La branche porte est occluse par gonflage du ballonnet avec 1 mL de sérum physiologique et
positionné précisément (fig 9). Le ballonnet est facilement repérable sous échographie car le sérum contient des
microbulles d'air hyperéchogènes. Du bleu de méthylène est injecté dans le territoire à réséquer par un orifice du
cathéter disposé en aval du ballonnet, dans le territoire exclu. Les limites du territoire apparaissent bien à la surface
du foie et sont marquées au bistouri électrique sur la capsule de Glisson. La section est faite à la limite « du bleu et
du rouge ». c'est-à-dire en zone de dévascularisation.
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Elle n'est pas limitée. Seul le territoire enlevé a une ischémie porte et artérielle. Toutefois, souvent le clampage
artériel concerne un territoire plus important et il convient d'être prudent s'il existe une cirrhose et une hypertension
portale.
Indications
Les techniques de clampage sélectif segmentaire intraportal par ballonnet ont été développées dans le cadre de la
chirurgie du carcinome hépatocellulaire chez le cirrhotique grâce aux progrès de l'échographie peropératoire . Dans
notre expérience, le clampage sélectif intraportal par ballonnet a pu être utilisé dans plus de 90 % des cas où elle
était tentée. Elle a permis des résections hépatiques segmentaires ou sous-segmentaires avec une bonne préservation
du parenchyme hépatique restant.
Heaney JP, Stanton WK, Halbert DS, Seidel J, Vice T An improved technique for vascular isolation of the liver :
experimental study and case reports. Ann Surg 1966 ; 163 : 237-241
a été popularisée par les travaux de Huguet et al à partir des années 1975 [18] .
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Elle a comme avantages majeurs de minimiser le risque hémorragique, notamment par blessure cave ou sus-
hépatique, et d'autre part de supprimer le risque d'embolie gazeuse en cas d'effraction veineuse sus-hépatique.
L'exclusion vasculaire totale du foie a comme inconvénient de nécessiter une occlusion vasculaire continue et ne
permet donc pas de réaliser des clampages intermittents.
Technique
Préparation
La réalisation d'une exclusion vasculaire totale du foie ne doit pas être un geste imprévu, démarré en catastrophe au
cours d'une hépatectomie : l'analyse des documents préopératoires doit permettre d'évoquer cette possibilité
technique. Il faut, en effet, que la préparation anesthésique en tienne compte (nécessité de mise en place d'une
sonde de Swann-Ganz avec, si possible mesure de la SvO2 [saturation du sang veineux en oxygène]) [8]
On passe un lacs autour du pédicule hépatique sans dissection préalable des différents éléments.
Le foie doit être mobilisé en totalité par une section du ligament falciforme et des deux ligaments triangulaires droit et
gauche. La section du ligament coronaire et du ligament droit conduit au bord droit de la veine cave. Le péritoine en
avant de la veine cave est ouvert et, par là, le plan de clivage latéral puis postérieur de la veine cave inférieure
rétrohépatique. Cette dissection est, généralement, facile, les adhérences avec la veine cave sont très lâches.
En basculant le foie vers la droite et en soulevant le lobe de Spigel, il est possible d'aborder le bord gauche de la
veine cave rétrohépatique et d'ouvrir le péritoine à ce niveau. En basculant le foie vers la gauche, la face postérieure
de la veine cave est disséquée, en prenant garde de ne pas s'engager entre veine cave et lobe de Spigel. Afin d'éviter
une exclusion incomplète, il faut découvrir la veine surrénalienne capsulaire moyenne droite au bord droit de la veine
cave qui doit être soit prise dans le clamp inférieur (si son abouchement est bas), soit liée et sectionnée. La
découverte de cette veine est facilitée par la mobilisation et la séparation première du pôle supérieur de la surrénale
d'avec le bord droit de la veine cave inférieure. Le tour de la veine cave inférieure suprahépatique est fait de gauche à
droite par une dissection manuelle prudente qui effondre le feutrage rétrocave.
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Épreuve de clampage
Afin de tester la tolérance hémodynamique du triple clampage, un test est réalisé, en mettant en place le clamp cave
et le clamp sur le pédicule hépatique. En effet, la baisse du retour veineux entraîne une chute du débit cardiaque de
40 à 50 % et une augmentation des résistances vasculaires périphériques de 80 % pour maintenir une tension
artérielle satisfaisante [6]
Castaing D, Garden J, Bismuth H Segmental liver resection using ultrasound-guided selective portal venous
occlusion. Ann Surg 1989 ; 210 : 20-23
Bismuth H, Castaing D, Garden OJ Major hepatic resection under total vascular exclusion. Ann Surg 1989 ; 210 : 13-
19
Cliquez ici pour aller à la section Références et doit soit faire renoncer à la réalisation de l'exclusion vasculaire, soit faire mettre
en route une circulation veine extracorporelle cavo-porto-jugulaire.
Circulation extracorporelle
Il s'agit de l'utilisation, durant la chirurgie hépatique, des techniques de circulation extracorporelle, sans héparine,
utilisée en transplantation hépatique [25]
Shaw BW, Martin DJ, Marquez JM, Kang YG, Bugbee AC, Iwatsuki S , et al. Venous bypass in clinical liver
transplantation. Ann Surg 1984 ; 200 : 524-534
Clampage
Le clampage s'effectue dans l'ordre suivant : pédicule hépatique, veine cave inférieure sous- puis sus-hépatique. Dans
quelques cas favorables (petit lobe de Spigel, en particulier), il est possible de clamper longitudinalement la veine
cave. Un clamp de Glover est utilisé en prenant soin d'exclure les collatérales afférentes.
Section parenchymateuse
La section est faite selon les plans scissuraux repérés à l'aide de l'échographie. Elle est menée de façon habituelle en
prenant le même soin pour l'hémostase élective par coagulation ou ligature des vaisseaux rencontrés. Toutefois, seuls
doivent être liés les vaisseaux un peu importants de la partie de foie restant. Les pédicules glissoniens hilaires et les
veines sus-hépatiques sont liés par un surjet aller-retour de fil non résorbable. Souvent, on applique sur la tranche de
section un film de colle biologique de fibrine ou une coagulation superficielle à l'aide d'un coagulateur à argon afin de
parfaire l'hémostase des petits vaisseaux qui n'ont pas été contrôlés.
Déclampage
Il doit être progressif, simultané dans l'ordre inverse du serrage des clamps. L'augmentation du retour veineux
entraîne une augmentation des pressions de remplissage et du débit cardiaque, puis, assez rapidement, les
paramètres hémodynamiques retournent aux valeurs de préclampage.
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Par définition, l'exclusion vasculaire du foie entraîne une interruption continue de la vascularisation hépatique. Sur foie
sain, des durées moyennes d'ischémie d'environ 45 minutes pouvant dépasser 90 minutes [15]
Hannoun L, Borie D, Delva E, Jones D, Vaillant JC, Nordlinger B , et al. Liver resection with normothermic ischemia
exceeding one hour. A ten-year experience. Br J Surg 1993 ; 80 : 1161-1165
ont été rapportées. Sur cirrhose, des durées moyennes d'exclusion vasculaire totale
Cliquez ici pour aller à la section Références
de 30 minutes pouvant culminer à un peu plus de 1 heure ont été rapportées [30] mais il nous paraît dangereux de
soumettre un foie cirrhotique à une ischémie prolongée. Récemment, Elias et al [10] ont associé un clampage
pédiculaire intermittent à un clampage intermittent des veines sus-hépatiques préservant le flux cave rétrohépatique
et permettant des durées totales de clampage intermittent pouvant aller jusqu'à 140 minutes.
Indications
En fait, à chaque fois qu'il existe un risque d'ouverture des gros vaisseaux intrahépatiques et, en particulier, des
veines sus-hépatiques près de leur terminaison ou de la veine cave inférieure, l'indication de l'exclusion vasculaire
totale du foie est impérative.
Fortner JG, Shiu MH, Kinne DW, Kim DK, Castro EB, Watson RC , et al. Major hepatic resection using vascular isolation
and hypothermic perfusion. Ann Surg 1974 ; 180 : 644-652
Fortner JG, Shiu MH, Kinne DW, Kim DK, Castro EB, Watson RC , et al. Major hepatic resection using vascular isolation
and hypothermic perfusion. Ann Surg 1974 ; 180 : 644-652
Cliquez ici pour aller à la section Références, après libération complète du foie, le tronc coeliaque, l'artère hépatique, et l'artère
gastroduodénale sont isolés. De même, la veine porte et la voie biliaire sont individualisées et le tissu
cellulolymphatique du pédicule est réséqué. La canulation se fait au travers de l'artère gastroduodénale et de la veine
porte pour laquelle le point d'introduction se situe soit sur le tronc de la veine, soit sur la branche portale du côté à
réséquer. L'exclusion vasculaire du foie est réalisée et le foie est perfusé par du Ringer Lactate® à 4 °C. Le drainage
du soluté est assuré par une courte cavotomie sur la veine cave inférieure. L'hépatectomie est faite sur le foie ainsi
refroidi. L'hémostase de la tranche est soigneusement faite, la cavotomie est suturée et le foie restant
progressivement revascularisé. Une fois la résection effectuée, la vascularisation est rétablie et les canules retirées à
l'exception de la canule gastroduodénale qui est conservée pour l'administration d'une chimiothérapie. Sur les 29
malades opérés par Fortner et al [12] , les complications postopératoires ont été nombreuses et trois malades sont
morts. Ce procédé est certainement plus complexe et moins dénué de danger que la technique précédente. Il peut
trouver quelques indications dans les très volumineuses tumeurs mais ne doit pas, comme son auteur l'a fait, devenir
un procédé de routine pour les hépatectomies typiques, même majeures.
L'expérience de la transplantation hépatique a permis de proposer de réaliser l'hépatectomie hors du patient sur un
organe explanté maintenu réfrigéré comme cela est fait pour un foie destiné à être greffé. Dans la technique de
chirurgie ex vivo décrite par Pichlmayr et al [24]
Pichlmayr R, Grosse H, Hauss J, Gubernatis G, Lamesh P, Bretschneider HJ Technique and preliminary results of
extracorporeal liver surgery (bench procedure) and of surgery on the in situ perfused liver. Br J Surg 1990 ; 77 : 21-
26
Cliquez ici pour aller à la section Références, les principes sont ceux de la transplantation hépatique avec quelques variations. La
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veine cave suprahépatique est disséquée du diaphragme de façon à permettre le clampage, la section et
l'anastomose. Les éléments du pédicule hépatique sont disséqués par exérèse de la totalité du tissu
cellulolymphatique pédiculaire. Une circulation extracorporelle veinoveineuse est systématiquement utilisée. La
perfusion hypothermique par la solution de préservation HTK Breitschneider est initiée in situ après la mise en place
des clamps de l'exclusion vasculaire totale du foie. Le foie est explanté et la perfusion hypothermique est continuée
sur le plan de travail, et répétée toutes les heures jusqu'à ce que l'hépatectomie soit terminée. Pichlmayr et al ont
rapporté neuf patients opérés selon cette technique avec des durées d'anhépatie de 4 à 9 heures. Quatre patients
décédaient après l'intervention dont trois après transplantation d'urgence pour insuffisance hépatocellulaire.
La technique de perfusion réfrigérée a été modifiée par Hannoun et al qui l'utilisent dans des exérèses in situ et ex situ
in vivo [16]
Hannoun L, Panis Y, Balladur P, Delva E, Honiger J, Levy E , et al. Ex situ-in vivo liver surgery. Lancet 1991 ; 1 : 1616
Conclusions
En conclusion il existe maintenant de nombreux types d'hépatectomies qui peuvent être schématiquement subdivisés
en fonction de l'importance de la résection et en fonction de la technique chirurgicale utilisée. Le chirurgien doit savoir
choisir entre toutes ces possibilités de façon à réaliser l'hépatectomie la plus appropriée à la lésion qu'il envisage de
traiter et à la qualité du parenchyme hépatique qui va rester. En gardant constamment à l'esprit le principe d'une
chirurgie anatomique, le chirurgien choisit au mieux entre hépatectomie majeure et limitée, et entre contrôle
vasculaire ou section parenchymateuse première ou exclusion vasculaire.
EXAMENS PRÉOPÉRATOIRES
Les examens préopératoires réalisés avant une hépatectomie ont en règle trois buts :
l'étude de l'anatomie chirurgicale pour le cas particulier considéré c'est-à-dire l'appréciation des rapports
exacts de la lésion avec les structures de voisinage ;
l'étude de la réserve fonctionnelle hépatique c'est-à-dire de la faisabilité ou non de l'hépatectomie compte
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Toutefois, comme dans 105 cas publiés récemment d'observations cependant très sélectionnées, il peut être
nécessaire de disposer d'une preuve histologique indispensable à la stratégie thérapeutique. Nous avons donc mis au
point et décrit une technique de biopsie tumorale échoguidée protégée [19]
Johan M, Raccuia JS, Azoulay D, Castaing D, Bismuth H « Protected » double needle biopsy technique for suspicious
liver tumors. J Am Coll Surg 1996 ; 183 : 160-163
Échographie abdominale
C'est pour nous l'examen clef puisque, dans les mains d'un opérateur entraîné, il permet une étude extrêmement
précise de la situation locale. L'échographie localise la ou les lésions par rapport aux pédicules glissoniens et aux
veines sus-hépatiques. En effet, les vaisseaux sont assez faciles à repérer et à suivre à l'intérieur du parenchyme
hépatique. Ceci permet de situer les lésions au niveau des segments et oriente donc vers le type d'hépatectomie à
réaliser. La séméiologie échographique (iso-, hyper-, ou hypoéchogène) de la lésion par rapport au parenchyme non
tumoral peut contribuer à fournir une orientation diagnostique. La grande sensibilité de cet examen le rend plus
performant que le scanner abdominal pour un diagnostic lésionnel (nombre et localisation des lésions). En cas de
pathologie tumorale maligne, l'échographie précise l'extension locorégionale par la recherche d'adénopathies
pédiculaires ou coeliaques dont les critères morphologiques (taille, aspect arrondi) peuvent faire suspecter le caractère
métastatique. Un épanchement intrapéritonéal peut suggérer une ascite carcinomateuse. Enfin, par la démonstration
d'anomalies de la morphologie hépatique (aspect bosselé de la surface du foie, lésions d'atropho-hypertrophie), par la
découverte d'anomalies du flux portal (inversion du flux, reperméabilisation d'une veine ombilicale), par un aspect
hyperéchogène du parenchyme hépatique, l'échographie peut suggérer l'existence d'une hépatopathie sous-jacente,
cirrhose ou stéatose.
Cette échographie est complétée par la réalisation d'une échographie hépatique peropératoire en début d'intervention.
Scanner abdominal
Il doit être d'excellente qualité, réalisé avec et sans injection intraveineuse de produit de contraste. Les coupes
doivent être au minimum centimétriques, étendues du dôme du foie à la pointe du segment 6. Le scanner permet de
matérialiser de façon visuelle les renseignements fournis par l'échographie et contribue aussi au bilan d'extension
locorégionale en cas de pathologie tumorale maligne. À l'opposé de l'échographie, le scanner a l'avantage de fournir
des plans de coupe toujours identiques qui, avec l'expérience, permettent une bonne estimation des possibilités
chirurgicales. Surtout, les programmes informatiques actuels autorisent une étude volumétrique du foie ou de parties
du foie, dont l'importance est capitale lorsqu'un sacrifice parenchymateux important est envisagé. L'étude
volumétrique doit fournir les volumes estimés respectifs de la lésion, du foie non tumoral sacrifié par l'hépatectomie et
du parenchyme restant après hépatectomie. Ces informations, combinées avec d'autres tests, permettent une
appréciation de la réserve fonctionnelle hépatique (cf infra). La qualité des images a été grandement améliorée
dernièrement par l'introduction du scanner en mode spiralé qui fournit des images remarquables se prêtant à la
reconstruction de l'anatomie en trois dimensions. Le cholangioscanner a été proposé pour l'exploration des
pathologies biliaires intrahépatiques.
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Actuellement, l'artériographie digestive supérieure n'est pas demandée systématiquement avant toute hépatectomie
dans la mesure où de nombreuses informations, notamment sur la perméabilité et les flux du système porte sont
fournies par l'étude échodoppler. Nous demandons une artériographie pour les volumineuses tumeurs, pour les
tumeurs à développement proche du hile ainsi que pour certaines rehépatectomies.
Bismuth H, Houssin D, Ornowski J, Meriggi F Liver resection in cirrhotic patients : a western experience. World J
Surg 1986 ; 10 : 311-317
La résection est considérée possible lorsque le résultat du calcul par cette formule est inférieur à 50 %. Ainsi, pour les
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patients du groupe Child A, la quantité de parenchyme fonctionnel pouvant être sacrifiée est inférieure à 50 % du
parenchyme total, pour les patients du groupe Child B, inférieure à 24 %, et enfin, pour les patients du groupe Child
C, inférieure à 17,5 %.
En fait lorsqu'il existe une cirrhose, certains éléments cliniques permettent d'emblée d'émettre des doutes quant à la
capacité du foie à supporter la charge d'une laparotomie et d'une hépatectomie aussi minime soit-elle. Parmi ces
éléments, la survenue spontanée d'une ascite, d'une infection d'ascite, d'un ictère ou d'une encéphalopathie
constituent des éléments de signification péjorative qui doivent rendre extrêmement prudent lorsque l'on envisage la
possibilité d'une hépatectomie. L'existence d'une hypertension portale importante peut faire craindre la survenue
d'une rupture de varices oesophagiennes ou gastriques par majoration de l'hypertension portale au décours de
l'hépatectomie.
Lorsque les patients sont classés Child A, nous précisons la gravité de la cirrhose par l'étude des capacités
d'élimination du vert d'indocyanine. Une injection de 0,5 mg/kg est réalisée dans une veine du bras et la cinétique
d'élimination hépatique étudiée par des prélèvements réalisés de façon séquentielle sur le bras controlatéral. Un
pourcentage de rétention à 15 minutes supérieur à 10 % signe l'anormalité de la fonction hépatique.
D'autres paramètres ont été proposés pour optimiser l'étude de la réserve fonctionnelle hépatique parmi lesquels ;
l'étude des clairances séparée du vert d'indocyanine dans les veines sus-hépatiques ou de la clairance d'autres
molécules éliminées spécifiquement par voie hépatique (BSP [test de la bromesulfonephtaléine], galactose,
amidopyrine) ; l'étude de la tolérance à une dose de charge en glucose ; l'étude de la fonction mitochondriale
hépatocytaire reflétée par le rapport artériel acéto-acétate/β-hydroxybutyrate (arterial ketone body ratio), ou enfin
une étude scintigraphique à l'albumine humaine marquée ( 99m Tc-GSA [galactosyl human serum albumin]). Parmi
toutes ces possibilités, l'étude de la clairance du vert d'indocyanine combinée à une estimation prédictive de la
volumétrie du foie restant est une méthode fiable et facilement utilisable en pratique courante.
La quantité de parenchyme enlevée doit être étudiée avec précision dès que
l'exérèse est large
En raison du potentiel de régénération du foie, les exérèses hépatiques peuvent être étendues. Il est classiquement
estimé que, sur foie non cirrhotique, des exérèses d'environ 75 % de la masse parenchymateuse hépatique peuvent
être réalisées. En fait, ce qui compte, ce n'est pas ce que l'on enlève, c'est le parenchyme fonctionnel qui reste. Celle-
ci est, souvent, supérieure du fait de l'hypertrophie de la portion de foie sain entraînée par le volume tumoral, à ce
qu'elle est estimée d'après un foie normal, mais même sur un foie apparemment sain, la fonction n'est pas toujours
respectée. Seules les hépatectomies pour traumatisme enlèvent une quantité de parenchyme équivalente à ce qu'elle
est sur un foie sain. Ainsi que nous l'avons vu, l'estimation des différents volumes est facilitée par l'introduction de
nouveaux programmes informatiques sur les consoles de TDM. Il est possible de demander au radiologue d'indiquer
les volumes respectifs de la tumeur, du foie non tumoral sacrifié par l'exérèse et du foie restant après l'hépatectomie.
Ces mesures, combinées à une estimation de la fonction hépatique contribuent à une estimation de plus en plus
objective de la faisabilité de l'hépatectomie (cf infra). Il est ainsi possible de réaliser une véritable simulation
préopératoire des différentes interventions que le chirurgien va pouvoir réaliser. Le développement récent de la
transplantation hépatique à partir de donneurs vivants ainsi que l'expérience de transplantation de foies partiels
permet d'apprécier le volume minimal de parenchyme hépatique compatible avec la survie. Des travaux de chirurgiens
japonais suggèrent que ce volume se situe entre 1 et 5 % du poids du patient [28]
Tanaka K, Uemoto S, Tokunaga Y, Fijita S, Sano K, Nishizawa T , et al. Surgical techniques and innovations in living
related liver transplantation. Ann Surg 1993 ; 217 : 82-91
Cliquez ici pour aller à la section Références. Ce chiffre est donné avec réserve car il est certain qu'en chirurgie hépatique, il est
préférable de disposer d'une réserve parenchymateuse suffisante pour pouvoir faire face à une éventuelle
complication postopératoire.
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Tanaka K, Uemoto S, Tokunaga Y, Fijita S, Sano K, Nishizawa T , et al. Surgical techniques and innovations in living
related liver transplantation. Ann Surg 1993 ; 217 : 82-91
PRÉPARATION DU MALADE
La préparation est celle de tout patient devant avoir une chirurgie abdominale majeure. Celle-ci ne peut être
raisonnablement envisagée que lorsque l'état général est conservé. Lorsque l'état général est altéré, il faut tenter de
l'améliorer par une nutrition entérale ou parentérale continue. Il faut savoir remettre en question le moment de
l'hépatectomie, au moins dans un premier temps, et laisser à l'hyperalimentation la possibilité de corriger
suffisamment le tableau clinique pour permettre au patient d'arriver dans des conditions optimales à la chirurgie
hépatique. La renutrition peut être obtenue simplement par l'alimentation entérale par apport au travers d'une fine
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sonde lestée de préparations hypercaloriques (Mégaréal ®). Pour un apport plus important, l'alimentation parentérale
sur cathéter peut être indiquée. La morbidité après hépatectomie majeure pour carcinome hépatocellulaire sur
cirrhose était ainsi significativement réduite par un soutien nutritionnel des patients durant toute la période opératoire
[11]
Fan ST, Lo CM, Lai EC, Chu KM, Liu CL, Wong J Perioperative nutritional support in patients undergoing hepatectomy
for hepatocellular carcinoma. N Engl J Med 1994 ; 331 : 1547-1552 [crossref]
L'évaluation cardiorespiratoire fait partie du bilan habituel de l'opéré du foie. L'appréciation de la fonction respiratoire
est importante du fait du retentissement que ne manqueront pas d'avoir sur le lobe pulmonaire droit la paralysie
diaphragmatique droite habituelle à cette chirurgie et les troubles de la mécanique ventilatoire consécutifs à la
laparotomie. Il peut être indiqué de favoriser la mécanique ventilatoire par quelques semaines de kinésithérapie
respiratoire. L'evaluation cardiologique est elle aussi capitale et a, notamment, pour but d'apprécier les possibilités de
tolérance cardiaque à une éventuelle exclusion vasculaire.
En cas d'ictère par choléstase extrahépatique, l'apport de vitamine K 1 par injection quotidienne sous- cutanée de 20
mg permet en 2 à 3 jours de corriger un déficit en facteurs de coagulations.
Le choix des drogues anesthésiques parmi un large éventail de possibilités est adapté au mieux à chaque patient par
l'équipe anesthésique en évitant les anesthésiques hépatotoxiques (halothane, méthoxyflurane).
Points particuliers
Transfusions
Elles comportent des risques incompressible de transmission virale, d'allosensibilisation, et d'immunosuppression du
patient, ce qui explique que tout soit fait pour ne pas y avoir recours. Pour cela, quatre mesures spécifiques sont à la
disposition du chirurgien : l'autotransfusion, et trois mesures peropératoires que sont l'hémodilution normovolémique,
les clampages vasculaires et la récupération du sang aspiré dans le champ opératoire.
L'autotransfusion consiste à prélever du sang au patient dans les semaines qui précèdent l'hépatectomie. Le sang
prélevé est géré et conservé par la banque du sang. Cette technique suppose un seuil d'hémoglobine minimal (que
certains fixent à 11g/dL) pour pouvoir être entreprise. Il faut aussi que lorsque le patient est vu en consultation, le
chirurgien ou l'anesthésiste pensent à proposer la procédure au patient et à provoquer la consultation pour
prélèvement auprès du centre de transfusion local. Schématiquement, l'autotransfusion peut permettre de prélever sur
environ 3 semaines trois poches de 250 à 300 mL de sang. L'existence d'une pathologie néoplasique ne semble
paradoxalement pas constituer une contre-indication à la technique.
L'hémodilution normovolémique consiste à prélever en début d'intervention une à deux poches qui sont compensées
par un soluté adéquat. Ici encore, la technique est limitée par l'hématocrite en début d'intervention et des chiffres de
35 % semblent requis pour pouvoir proposer l'hémodilution. Lorsque l'hémostase est assurée en fin d'intervention, le
sang prélevé est éventuellement retourné au patient en fonction de l'hématocrite.
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L'expérience de la transplantation hépatique a familiarisé les équipes de chirurgie digestive avec l'utilisation du
récupérateur à sang (Cell Saver®) par aspiration de la cavité abdominale en cours d'hépatectomie. Il est cependant
tout à fait exceptionnel que nous ayons recours à ce type d'appareil en chirurgie conventionnelle réglée du fait de
l'utilisation des méthodes citées précédemment et des moyens de contrôle vasculaire en cours d'hépatectomie (cf
infra).
Contrôle de la température
Il est maintenant bien établi que l'hypothermie relative prônée par certains dans le passé doit être combattue par tous
les moyens du fait de ses effets délétères notamment sur la crase sanguine. Le réchauffement est assuré en routine
par l'utilisation de couvertures (Warm Air ®) et de matelas chauffants, et éventuellement par le réchauffement des
fluides et des gaz administrés.
Installation (fig 13 A)
Le malade est installé en décubitus dorsal strict. Le bras droit est disposé le long du corps où il est maintenu enroulé
par une alèse dont les extrémités passent sous le dos du malade et ressortent du côté gauche. La main droite est
laissée apparente de façon à contrôler l'absence de tension excessive de l'alèse qui pourrait entraîner un phénomène
de garrot. Le bras gauche est laissé à 90° (fig 13 A).
Le champ opératoire s'étend habituellement des mamelons à la symphyse pubienne (fig 13 B). Lorsque la possibilité
d'une circulation cavocave extracorporelle est envisagée, le champ est étendu et s'approche alors de celui réalisé pour
l'installation des transplantations hépatiques. La tête du patient est tournée vers la droite et fixée dans cette position
par une bande Elastoplast ® de façon à dégager l'axe jugulaire gauche. Le bord antérieur du sterno-cléïdo-mastoïdien
gauche est repéré au feutre marqueur. L'extrémité supérieure du champ est marquée par la pointe de la mastoïde. De
la même façon, l'axe axillaire gauche est repéré et laissé dans le champ de façon à pouvoir être utilisé de seconde
intention. L'incision cervicale se fait habituellement sur l'incision tracée. Chez les patients au cou court, l'incision est
plus volontiers horizontale à environ 1cm au-dessus de la clavicule. La veine jugulaire interne est découverte en
passant au travers des insertions claviculaire et sternale du sterno-cléïdo-mastoïdien. L'extrémité inférieure du champ
opératoire est abaissée jusqu'au niveau des genoux de façon à laisser libre l'abord du triangle de Scarpa droit pour
une canulation fémorale droite. Les organes génitaux externes sont exclus du champ par un champ de tissu fixé à la
peau par quelques points. L'axe fémoral est repéré et sa position matérialisée au feutre. L'ensemble du champ
opératoire est alors recouvert d'un champ collant isolant de type Opsite ®.
La table de l'instrumentiste est située en bas, à hauteur des genoux du patient. Le chirurgien s'installe à droite, le
premier assistant en face de lui. Un deuxième, voire un troisième assistant se disposent respectivement à gauche et à
droite du chirurgien.
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fonction de l'anatomie locale. Un trait de refend médian supérieur est mené jusqu'à la xiphoïde qui est découverte et
peut éventuellement être réséquée. Cette incision peut être prolongée sur 5 cm en avant du sternum et être associée
à une sternotomie partielle droite sur deux espaces (Hasegawa) ce qui donne un excellent jour sur la veine cave
inférieure suprahépatique. Une thoraco-phréno-laparotomie est exceptionnellement utilisée lorsqu'il existe une très
volumineuse tumeur du foie droit ou de la partie haute du foie droit qui empêche la mobilisation de celui-ci et l'accès à
la veine cave suprahépatique.
L'incision bi-sous-costale avec refend médian procure un jour exceptionnel et permet de réaliser la quasi-totalité des
hépatectomies. Nous l'utilisons en routine de façon presque exclusive. Parmi les exceptions, il nous arrive d'utiliser
une simple incision verticale médiane sus-ombilicale remontant haut sur l'appendice xiphoïde pour réaliser une
lobectomie gauche dans le cadre de pathologies bénignes. Après section des premiers centimètres du ligament
suspenseur, les berges de l'incision sont protégées par des champs en tissu doublés intérieurement de caoutchouc
anglais qui sont cousus aux berges de l'incision par des points séparés de fil tressé non résorbable (Mersuture ® 0).
Pour la rétraction des berges sous-costales nous utilisons des valves sous-costales (fig 15). La valve droite est reliée
par un lacs épais à un piquet de Toupet droit. La hauteur de ce piquet est capitale pour l'exposition. De façon à ne pas
risquer d'approfondir le champ, l'extrémité supérieure du piquet droit se projette à la hauteur du thorax. La valve
gauche est, elle aussi, reliée par un lacs à un piquet de Toupet gauche dont l'extrémité supérieure est positionnée le
plus haut possible par rapport au champ opératoire. Après mise en traction des valves, il est possible de compléter la
partie externe de l'incision droite jusqu'à la limite imposée par la proximité de l'accolement de l'angle colique droit.
Quelques points séparés achèvent de fixer les champs de bordure.
LIBÉRATION DU FOIE
La libération du foie nécessite la connaissance et le respect des plans de dissection. Ainsi, lors de la libération du foie
droit, après incision du feuillet inférieur du ligament coronaire, il est important de prendre contact avec la surface du
foie et de ne pas s'engager dans le rétropéritoine. Le respect du plan est vite édicté par la survenue de multiples
hémorragies d'origine veineuse lorsque la dissection, trop postérieure, sectionne des veines rétropéritonéales qui
peuvent être le siège d'une hypertension portale. De même, après incision du feuillet supérieur du ligament coronaire,
le contact doit être pris avec la surface du foie. On évite ainsi de pénétrer dans l'épaisseur du diaphragme, source
d'hémorragie et de possible pneumothorax. Le décollement des ligaments coronaires ne doit pas se faire au doigt,
surtout si le foie est pathologique. En effet, l'adhérence entre la capsule et le parenchyme hépatique est plus faible
que celle entre la capsule et le diaphragme. Il existe ainsi un risque réel, par un décollement à l'aveugle, de
décollement sous-capsulaire d'emblée massif et hémorragique.
Trois points nous paraissent devoir être signalés concernant ce temps de libération.
La luxation du foie droit nécessaire à la libération de la partie médiale, latérocave, du ligament coronaire,
est facilitée par la section complète préalable du ligament coronaire gauche. Le lobe gauche ainsi libéré ne
s'oppose plus à la luxation médiale du foie droit et se déplace ainsi vers l'hypocondre gauche.
Deuxièmement, pour faciliter la luxation complète du foie vers la gauche il faut veiller à maintenir le foie
dans la cavité abdominale, sous la berge inférieure de l'incision bi-sous-costale. La rotation n'est alors plus
bridée par l'incision, comme elle l'est lorsque le foie est en partie extériorisé de l'abdomen.
Enfin, il faut tenir compte des modifications hémodynamiques entraînées par la luxation du foie, qui
favorisent une diminution du retour veineux au coeur et peuvent imposer de remettre le foie en position
initiale en cas de mauvaise tolérance hémodynamique.
ÉCHOGRAPHIE PEROPÉRATOIRE
L'introduction de l'échographie peropératoire constitue une des révolutions de la chirurgie hépatobiliaire moderne .
Ceci peut s'expliquer par la conjonction de trois faits :
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L'apport diagnostique va de la reconnaissance de l'anatomie locale au repérage tumoral. Il est ainsi possible de
repérer la tumeur elle-même, ce qui peut être délicat sans échographie lorsque la tumeur se développe sur cirrhose,
de repérer d'éventuelles tumeurs méconnues, et d'affirmer la nature de la tumeur par ponction-biopsie échoguidée
avec examen histologique extemporané.
L'apport thérapeutique est fondamental. L'échographie permet de guider la progression du chirurgien. Il est possible,
grâce aux informations fournies, de modifier la stratégie thérapeutique envisagée, par exemple du fait de la
découverte de nodules tumoraux controlatéraux. La technique chirurgicale même, peut devoir intégrer l'échographie,
par exemple pour les exérèses segmentaires menées avec clampage intraportal par ballonnet. Enfin, l'échographie est
d'une aide indispensable lorsque l'anatomie est remaniée par une hépatectomie précédente. Ainsi l'aide apportée par
l'échographie, dans un certain nombre de cas, se traduit par une modification de l'attitude chirurgicale initialement
prévue : soit une diminution de l'exérèse, soit une augmentation, soit en faisant renoncer à une exérèse qui ne
semble plus satisfaisante ni réalisable.
Appareil d'échographie
L'appareil doit être en « temps réel » mode B pour avoir une image permanente, mobile avec la respiration et les
mouvements circulatoires, et se déplaçant avec les faibles mouvements imprimés à la sonde. Le balayage linéaire est
préférable au balayage sectoriel : l'image n'est pas déformée et les structures se trouvent dans l'axe direct de la
sonde, ce qui est une direction facile à reconnaître en peropératoire. L'appareil à utiliser n'est pas spécifique d'une
utilisation peropératoire : il s'agit d'un appareil mobile, de faible encombrement, et d'emploi simple ; réglage du gain
et focalisation sont les deux seuls éléments de réglage à exiger.
Sonde peropératoire
C'est l'élément tout à fait spécifique de l'échographie peropératoire et son choix est donc capital. Elle doit être
parfaitement étanche, de forme adaptée (la sonde en T est la plus adaptée, car elle peut se placer parallèlement aux
structures portales et peut facilement être glissée entre le foie et le diaphragme), stérilisable en totalité, et de
fréquence élevée (5 MHz).
Autres équipements
Des préservatifs utilisés comme poches à eau pour l'exploration de la partie superficielle du parenchyme et des
aiguilles à ponctions (aiguilles de Menghini automatiques (type Hépafix), aiguilles de Chiba, aiguilles-gaines
téflonnées) doivent être disponibles.
Stérilisation
La stérilisation de l'appareil lui-même ne pose aucun problème. Au même titre qu'un appareil de radiographie,
l'appareil d'échographie peut être stérilisé par vapeur de formol lors de la stérilisation de la salle elle-même. La
stérilisation de la sonde est réalisée à froid à l'oxyde d'éthylène (aldhylène). Il est important de bien rincer la sonde
elle-même dans du sérum stérile avant toute utilisation.
Utilisation
La sonde stérilisée est placée dans le champ opératoire ; la prise de raccordement est passée à la panseuse et
branchée sur l'appareil qui est non stérile. Il est plus facile, afin de conserver une autonomie suffisante de la sonde en
fonction de la longueur du fil, de placer l'appareil d'échographie du côté de l'opérateur. La panseuse (non stérile) règle
l'appareil, sur les recommandations du chirurgien.
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Méthodes d'exploration
Voies d'abord
La voie d'abord importe peu pour réaliser une exploration hépatique complète du moment qu'il est possible de glisser
une main et la sonde entre le diaphragme et le foie.
L'exploration se continue au niveau des pédicules glissoniens, par des coupes horizontales en plaçant la sonde à la
surface antérieure du foie, légèrement plus bas que précédemment, près du bord antérieur. Elle débute à gauche, au
niveau du récessus de Rex qui se repère facilement grâce au ligament rond, et se continue au niveau du hile, puis
vers la droite en suivant les deux branches antérieure et postérieure. On visualise à l'intérieur des pédicules
glissoniens les branches portales, les voies biliaires et les branches artérielles hépatiques.
Dans tous les cas, la direction et la position à l'intérieur du foie de ces éléments fondamentaux pour la chirurgie
hépatique peuvent être marquées à la surface, sur la capsule de Glisson, au bistouri électrique. Le parenchyme est
étudié en totalité, éventuellement à l'aide d'une poche à eau. Cette exploration qui doit toujours être systématique
afin de ne pas laisser passer des petites structures anormales se termine par l'étude de la vésicule biliaire et du
pédicule hépatique par voie transhépatique, soit transversalement, soit longitudinalement, ou directement sur le
pédicule en utilisant une poche à eau.
SECTION PARENCHYMATEUSE
Que le parenchyme non tumoral soit sain, cirrhotique ou stéatosique, le même soin doit être apporté à la conduite de
la transsection parenchymateuse. Elle s'effectue après que le contrôle vasculaire ait été fait. Les limites prévues de la
résection sont marquées sur la capsule de Glisson au bistouri électrique, et la capsule et les 2 à 3 mm de parenchyme
sous-jacent sont incisés avec cet instrument. Une fois le plan de section défini, il faut en permanence veiller à
poursuivre la transsection dans ce plan afin d'obtenir une tranche plane, homogène et de vascularisation uniforme. Ce
temps de transsection est long et l'on ne doit pas chercher à le raccourcir, car du soin apporté à la transsection
dépendent l'importance de l'hémorragie peropératoire et la qualité des suites opératoires.
Pour mener la section parenchymateuse, nous utilisons un dissecteur ultrasonique (Cavitron ®, Surgitron ®,
Dissectron ®...). Ce dissecteur est un instrument dont l'action est basée sur la cavitation de l'eau contenue dans les
tissus. Elle est entraînée par des vibration de haute fréquence (23 kHz) et permet une séparation en fonction de la
teneur en eau des tissus. Le parenchyme hépatique (riche en eau) est détruit, alors que les gaines glissoniennes,
tissus fibreux riches en fibres collagènes et élastiques, (pauvres en eau) sont respectées et disséquées. Un aspirateur
est associé, entraînant l'évacuation des débris cellulaires et du sang. Alors que le dissecteur ultrasonique est d'une
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grande efficacité pour l'individualisation et la dissection des pédicules portaux, il faut prendre garde avec cet
instrument à ne pas disséquer trop au contact les veines sus-hépatiques dont les parois sont extrêmement fines et
peuvent être ouvertes. Lorsque le parenchyme est dur et fibreux du fait d'une cirrhose, la dissection peut être menée
en écrasant pas à pas le parenchyme par une petite pince (« kellyclasie »). D'autres modes de dissection et de section
parenchymateuse ont été rapportés (dissecteur à jet d'eau, etc).
La dissection du parenchyme hépatique est réalisée sur une distance d'environ 1 à 2 cm de part et d'autre de la ligne
de transsection. Les pédicules les plus fins rencontrés en cours de dissection sont coagulés électivement puis
sectionnés aux ciseaux fins. Les pédicules plus volumineux et notamment les branches d'origine des veines sus-
hépatiques sont liés à la soie 4/0. L'hémostase du côté de la pièce est assurée par un clip métallique. Au contraire
d'autres équipes, nous n'utilisons pas de clips métalliques ou résorbables pour faire l'hémostase sur le parenchyme
restant. Dans notre expérience, ces clips s'enlèvent trop facilement de la tranche de section lors de ses manipulations.
Les pédicules portaux sont liés au lin 0 ou 2/0. Pour les pédicules principaux, cette ligature est doublée d'une ligature
appuyée par un monofilament serti (Cardionyl ® 10/100). Il est parfois nécessaire de contrôler un point de saignement
sur la tranche par une ligature appuyée de soie 4/0 ou de monofilament. Cette ligature doit toujours être élective et
les gros points transfixiants, source de nécrose secondaire, sont certainement à proscrire. La ou les veines sus-
hépatiques sont individualisées en fin de section parenchymateuse dans la partie haute de la tranche de section. Le
vaisseaux est alors clampé par un petit clamp de De Bakey puis sectionné sans retour ce qui, en règle, libère alors la
pièce et termine l'hépatectomie. L'hémostase est faite par un surjet aller-retour de monofilament (Ethylon ® 3/0).
Lorsque la voie biliaire accessoire est accessible, nous recherchons une fuite biliaire sur la tranche de section par une
épreuve au bleu de méthylène. Le colorant est injecté dans les voies biliaires soit par ponction directe sur une petite
bourse de Vicryl ® 4/0 de la vésicule biliaire, soit par l'intermédiaire d'une canule transcystique. Le canal cholédoque
est comprimé par un tampon monté et 20 à 40 cm3 de bleu de méthylène dilués dans du sérum physiologique sont
injectés à la seringue sous pression dans les voies biliaires intrahépatiques. D'éventuelles fuites sur la tranche sont
ainsi facilement visualisées et obturées électivement par des ligatures appuyées de monofilament.
Avec la technique décrite de transsection parenchymateuse, la tranche de section est habituellement sèche et
l'hémostase est assurée par compression manuelle douce de la tranche par l'intermédiaire de mèches à cavité («
mèches à prostate »). Habituellement nous n'utilisons aucun procédé complémentaire local d'hémostase de la tranche
de type colle biologique. Nous pensons que l'hémostase définitive dépend plus du soin pris dans le traitement de la
tranche et dans une courte période de tamponnement doux de la tranche en fin d'hépatectomie.
DRAINAGE
Le drainage est assuré par des drains siliconés n o 30 multiperforés non aspiratifs reliés à des poches déclives. Un ou
deux drains sont extériorisés par des contre-incisions déclives situées, soit dans le prolongement du tracé de l'incision
sous-costale droite, soit sur la berge inférieure de l'incision. La région sus-hépatique est drainée par un drain disposé
en interhépatodiaphragmatique. La région sous-hépatique est drainée par un drain dont l'extrémité se situe dans le
hiatus de Winslow. Parfois, seul le drain sous-hépatique est utilisé en cas de résection d'un segment antérieur ou de
lobectomie gauche. Il a été proposé de ne pas drainer certaines hépatectomies (notamment mineures). Nous pensons
que cette attitude n'est pas raisonnable. La possibilité de drainer une éventuelle minime fuite biliaire, ou d'évacuer les
sérosités évitant ainsi leur collection dans la loge d'hépatectomie, nous paraissent deux arguments en faveur du
drainage. Nous drainons toutes nos hépatectomies.
L'opéré est conduit en salle de réveil puis en unité de soins intensifs pour une période minimale de 12 heures. Un
bilan biologique - comportant des tests hépatiques (transaminases, bilirubine, γGT, phosphatases alcalines), un bilan
de coagulation, un ionogramme sanguin et une numération formule sanguine - est effectué toutes les 12 heures au
cours des premières 24 à 48 heures.
La mise en route d'une prophylaxie thromboembolique dépend du risque thrombotique et du retentissement prévu de
l'hépatectomie sur la fonction hépatocellulaire. Habituellement, un bilan d'hémostase est réalisé le soir de
l'intervention et, selon les résultats, un traitement par héparine de bas poids moléculaire est débuté immédiatement
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ou remis au lendemain. En l'absence de risque infectieux spécifique (pathologie biliaire avec antécédent
d'angiocholite,...) nous n'utilisons pas d'antibioprophylaxie systématique.
Au deuxième et au troisième jour postopératoires, des sachets de sorbitol sont administrés dans la sonde
nasogastrique permettant en règle la reprise rapide du transit et le retrait de la sonde gastrique. Une échographie
abdominale au quatrième jour recherche la présence d'une collection périhépatique. Lorsqu'une telle collection est
retrouvée, il est parfois possible de favoriser son évacuation par la mobilisation prudente sur place du drain. Il est
cependant habituel d'observer un comblement par du liquide des zones d'hépatectomie, notamment après résection
segmentaire. De telles collections sont en règle ignorées. Les drains abdominaux sont mobilisés au quatrième jour et
retirés au sixième jour postopératoire. En cas d'ascite postopératoire, un des drains est conservé jusqu'au contrôle de
cette ascite. Des prélèvements pour étude bactériologique sont effectués régulièrement une à deux fois par semaine
sur le drain. Il est capital de vérifier le bon fonctionnement du drainage en contrôlant le débit quotidien du drain et le
poids du patient. L'examen clinique s'attache à rechercher l'installation d'une ascite. En l'absence de drainage efficace,
une ascite postopératoire doit être impérativement ponctionnée avant que n'apparaisse un suintement sur l'incision
abdominale traduisant un début d'évacuation spontanée qui expose au double risque d'éviscération et d'infection
d'ascite.
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Fig 1 :
Fig 1 :
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Fig 2 :
Fig 2 :
a. cinq segments : 1. droite élargie au segment 4 ; 2. au segment 1 ; b. quatre segments : gauche élargie au segment 1.
a. six segments : 1. droite élargie aux segment 4 et 1 ; 2. gauche élargie aux segments 8,5 et 1 ; b. cinq segments : gauche élargie aux
segments 8 et 5.
Fig 3 :
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Fig 3 :
B. Un segment hépatique :
C. Un sous-segment hépatique :
Fig 4 :
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Fig 4 :
Fig 5 :
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Fig 5 :
Représentation schématique des différentes techniques d'hépatectomies au cours d'une hépatectomie droite.
Lortat-Jacob JL, Robert HG, Henry C Un cas d'hépatectomie droite réglée. Mem Acad Chir 1952 ; 78 : 244-251
1. Contrôle de la veine cave inférieure sus- et sous-hépatique ; 2. section extraparenchymateuse du pédicule droit ; 3. section
extraparenchymateuse de la veine sus-hépatique droite ; 4. section parenchymateuse.
That Ton, Nguyen-Duong-Quang Tung L'hépatectomie réglée par ligature vasculaire intra-parenchymateuse. Presse
Med 1965 ; 73 : 3015-3017
1. Section parenchymateuse ; 2. ligature intraparenchymateuse du pédicule droit ; 3. section intraparenchymateuse de la veine sus-
hépatique droite.
C. Hépatectomie avec clampage pédiculaire sectoriel premier et ligature vasculaire retardée (Bismuth) :
1. Contrôle extraparenchymateux du pédicule droit ; 2. section parenchymenteuse ; 3. ligature intraparenchymateuse du pédicule droit ; 4.
section intraparenchymateuse de la veine sus-hépatique droite.
Fig 6 :
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Fig 6 :
a. Clampage pédiculaire ou manoeuvre de Pringle ; b. clampage sélectif ; c. clampage suprahilaire ; d. clampage intrahépatique ; e.
exclusion vasculaire totale (clampage pédiculaire cave sous-hépatique et cave sus-hépatique).
Fig 7 :
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Fig 7 :
Fig 8 :
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Fig 8 :
Fig 9 :
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Fig 9 :
Principes de la chirurgie hépatique avec clampage portal par ballonnet. L'occlusion portale segmentaire obtenue par gonflage du ballonnet
(1) et le clampage artériel sélectif (2) permettent de délimiter la zone segmentaire à réséquer (en grisé).
Fig 10 :
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Fig 10 :
B. Exclusion vasculaire totale avec circulation veineuse extracorporelle portocavo-jugulaire en cas d'intolérance hémodynamique.
Fig 11 :
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Fig 11 :
A. Chirurgie in situ. Le foie est perfusé « en place ». Le liquide de préservation, injecté par voie portale ou artérielle, est évacué par une
courte cavotomie sur la veine cave sous-hépatique.
B. Chirurgie ex situ in vivo. Le foie est extériorisé de la cavité abdominale à laquelle il reste attaché par le pédicule hépatique qui est
totalement respecté et la veine cave sous-hépatique. L'extériorisation est permise par la section soit de la veine cave sus-hépatique (cas
représenté), soit par section de toutes les veines sus-hépatiques et spigeliennes.
C. Chirurgie ex situ. Le foie est explanté de la cavité abdominale et l'hépatectomie est réalisée sur table (back-table).
Fig 12 :
Fig 12 :
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B. Ponction sous repérage échographique, à l'aide d'une grosse aiguille dont la progression s'arrête au niveau de la lésion.
C. Passage à l'intérieur de cette aiguille d'une aiguille de Menghini plus fine qui réalise la biopsie.
Fig 13 :
Fig 13 :
Installation du malade.
1. Opérateur ; 2. premier aide ; 3. deuxième aide ; 4. troisième aide ; 5. instrumentiste ; 6. panseuse circulante ; 7. échographe ; 8.
bistouri électrique et coagulateur à argon ; 9. matelas chauffant ; 10. table d'instruments ; 11. sonde urinaire ; 12. dissecteur ultrasonique
; 13. contrôle de pression artérielle sanglante ; 14. contrôle de tension artérielle ; 15. contrôle de température centrale ; 16. intubation et
aspiration gastrique ; 17. séparation zone opératoire/zone anesthésique.
Fig 14 :
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Fig 14 :
Différentes incisions :
1. Coeliostomie sous-costale droite, éventuellement étendue à gauche de la ligne médiane ; 2. coeliotomie médiane sus-ombilicale ; 3.
extension avec sternotomie partielle.
Fig 15 :
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Fig 15 :
Exposition du champ opératoire par rétraction des berges de l'incision par deux valves sous-costales.
Fig 16 :
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Fig 16 :
a. Étude des veines sus-hépatiques en plaçant la sonde à la surface du foie, sur sa face antérieure, horizontalement, légèrement oblique
vers le haut.
b. Étude du pédicule glissonien gauche et de ses ramifications en plaçant la sonde sur la face antérieure du foie vers la gauche et vers le
bas.
c. Étude du pédicule glissonien droit et de ses ramifications en déplaçant la sonde vers la droite.
Tableaux
Tableau I.
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EVF [4 18]
- Foie sain : de 60 à 90 min , Indications fonction des caractéristiques tumorales
Possibilité de CEC si mauvaise tolérance
- Foie cirrhotique : 30 min [23] **
hémodynamique
Non utilisée par les auteurs dans les cirrhoses
Tableau II.
<>
Nombre de critères
Ascite clinique 1
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Groupe A : aucun critère présent. Groupe B : un ou deux critères présents. Groupe C : trois
critères ou plus présents. Le degré de gravité est croissant du groupe A au groupe C.
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