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SYLLABUS DETAILLE
1. Descriptif du cours :
Toute la philosophie politique moderne est fondée sur l’idée selon laquelle la politique
est le produit de la volonté humaine et non le résultat des déterminations naturelles ou divines.
Conceptuellement, cela s’est traduit par le recours quasi systématique à la notion de contrat
social qui sous-entend que la politique est fondée sur une union libre et volontaire des
individus. A travers ce positionnement, la philosophie politique moderne accomplissait deux
ruptures complémentaires : d’une part, elle rompait avec le théologico-politique et donc aussi
avec la référence à la nature comme cosmos normatif, source d’une hiérarchie fondée en
nature par un ordre divin et, d’autre part, avec la conception antique du zôon politikon ; de
sorte que si chez les Anciens comme Aristote, la communauté apparait naturelle et première,
chez les Modernes comme Locke au contraire, la communauté est artificielle puisque ce qui
est premier dans la reconstruction par l’esprit d’une société politique, c’est l’individu
propriétaire et libre qui s’associe avec d’autres par le biais d’un contrat et sur la base de
l’isonomie. Le projet de ce cours est de présenter, de caractériser et d’évaluer les principales
théories du contrat social de la philosophie politique moderne.
2. Objectifs du cours :
Au terme de cet Élément Constitutif, l’étudiant sera capable de situer historiquement et
thématiquement les philosophies du contrat, de discerner les spécificités de chacune de ces
théories et de montrer les implications théoriques et pratiques de la rupture qu’elles
introduisent par rapport aux solutions antérieures au problème des fondements du politique.
3. Socle minimum de connaissances :
Théories de l’Etat moderne ; démocratie libérale ; Etat de droit démocratique ; l’idée
de contrat social ; la notion de souveraineté ; les théories de la séparation des pouvoirs.
4. Socle minimum de compétences :
Être capable d’expliquer les fondements de l’État moderne ; se servir des idées du
contrat social pour fonder et construire le consensus social ; pouvoir distinguer la liberté des
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Modernes de la liberté des Anciens ; déconstruire les idéologies qui promeuvent une
conception aristocratique ou monarchique du pouvoir.
5. Mots clés :
Contrat social, état de nature, état social, souveraineté, droit naturel, liberté civile,
égalité politique.
6. Plan du cours
INTRODUCTION : PRESENTATION GENERALE DES THEORIES DU
CONTRAT SOCIAL
1. LA THEORIE DU CONTRAT SOCIAL DE THOMAS HOBBES
1.1. La méthode de Hobbes : rechercher un fondement indestructible de l’ordre
politique
1.2. L’hypothèse méthodologique de l’état de nature
1.3. Le pacte social chez Hobbes
2. JOHN LOCKE ET LA THEORIE DU CONTRAT SOCIAL
2.1. La critique de l’absolutisme royal
2.2. La conception lockéenne de l’état de nature
2.3. Le contrat social chez Locke :
3. LA THEORIE DU CONTRAT SOCIAL DE ROUSEAU
3.1. La remise en question de la conception traditionnelle de l’état de nature
3.2. La nécessité de repenser le contrat social
3.3. Vers une véritable démocratie ?
4. LA CRITIQUE DES THEORIES DU CONTRAT SOCIAL
4.1. Un socle anthropologique qui contredit le projet politique
4.2. Une fiction dangereuse visant à masquer et à légitimer les inégalités sociales
réelles
CONCLUSION : QUE RESTE-T-IL AUJOURD’HUI DES THEORIES DU
CONTRAT SOCIAL ?
7. BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
Aron Raymond, Essai sur les libertés, Paris, Hachette, 1998.
Bernard Bruno, La Démocratie, Paris, Flammarion, 1999.
Bodin Jean, Les six livres de la république, Paris, Librairie générale française, 1993.
Constant Benjamin, Principes politiques, Paris, Hachette, 1997.
Cassirer Ernst, La philosophie des Lumières, Paris, Fayard, 1966.
Clastres Pierre, La société contre l’Etat, Editions de Minuit, 1974.
Fitoussi Jean-Paul, La démocratie et le marché, Paris, Grasset, 2004.
Goyard-Fabre Simone, L’Etat, figure moderne de la politique, Paris, Armand Colin, 1999.
Hobbes Thomas, Leviathan, Paris, Gallimard, 2000.
Kant E., « Sur le lieu commun : il se peut que cela soit juste en théorie, mais en pratique cela
ne vaut point » (1793), trad. franç. Ferry L., in Œuvres philosophiques III. Les derniers écrits,
Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1986, pp. 251-300.
_Le projet de paix perpétuelle (1795), trad. franç. Wismann H., ibidem, p. 327-383.
_ Métaphysique des mœurs (1796), trad. franç. Masson J., & Masson O., ibidem, p. 447-791.
Locke John, Traité de gouvernement civil, tr. D. Mazel, Flammarion, 1992.
Machiavel, Le prince, Paris, Flammarion, 1997.
Manin Bernard, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Flammarion,1996.
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Marx Karl& Engels Friedrich, L’Idéologie allemande, in Œuvres III, M. Rubel (éd.), Paris
Gallimard, 1982.
Mill John Stuart, De la liberté, Paris, Gallimard, « Folio-Essais », 1990.
Montesquieu, De l’esprit des lois, Paris, Gallimard, 1995.
Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, trad. Goldschmidt, Paris, Le Livre de Poche, 1983.
Nussbaum Martha, Les émotions démocratiques, Paris, Flammarion, Climats, 2011.
Popper Karl R. La société ouverte et ses ennemis, Paris, Seuil, 2 tomes, 1979.
Rosanvallon Pierre, La démocratie inachevée, Paris, Gallimard « Folio histoire », 2000.
Rosanvallon Pierre, La contre-démocratie, Paris, Seuil, 2006.
Rousseau Jean- Jacques, Du Contrat social, Paris, GF-Flammarion, 1992.
_ Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Paris,
Flammarion, 1992.
Spinoza Baruch, Traité théologico-politique, Paris, GF- Flammarion, 1965.
Terrel Jean, Les théories du contrat social. Droit naturel, souveraineté et contrat de Bodin à
Rousseau, Paris, Seuil, 2001.
Tocqueville Alexis de, De la démocratie en Amérique, Paris, Gallimard, « Folio/Histoire », 2
tomes, 1991.
Weber Max, Le savant et le politique, Paris, 10/18, 1987.