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Royaume du Maroc

Ministère de l’Éducation Nationale, de la Formation


Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
École nationale de commerce et de
gestion de Fès

Support de cours:

Analyse et Diagnostic
Financier
Professeur : Hicham LAMRABET

Année universitaire : 2021-2022

1
Introduction

Le diagnostic financier consiste à porter un jugement sur la santé économique et


financière d’une entreprise, en effet, il se décline comme objectifs :

- de mesurer et d’expliquer les performances de l’entreprise ;

- de porter un jugement global sur sa situation financière ;

- d’anticiper, dans la mesure du possible, les perspectives à venir ;

- de proposer des mesures visant à corriger ou à améliorer cette situation.

Elle doit être conduite de manière rigoureuse à partir d’une démarche précise en
s’appuyant sur l’étude d’informations principalement comptables, mais pas uniquement.
Le diagnostic va consister à :

– collecter cette information ;

– la retraiter ;

– la structurer sous la forme de tableaux et ratios ;

– la mettre en perspective dans le temps et par rapport au secteur de l’entreprise ;

– l’interpréter ;

– faire des recommandations.

L’analyse des informations ainsi obtenues permet d’identifier les forces et les faiblesses
de l’entreprise, mais également ses marges de manœuvre, en la comparant à ses
concurrents.

§ 1. Démarche et outils du diagnostic financier

I. Démarche du diagnostic financier

L’analyse financière est centrée sur deux grandes préoccupations.

1) L’étude de la rentabilité et des résultats

Elle permet d’analyser la performance de l’entreprise, d’identifier ses points


faibles et de mesurer le niveau de risque économique auquel elle est exposée.

2
Elle est réalisée dans une hypothèse de continuité de l’activité et comprend
plusieurs volets :

- étude de l’activité et des résultats ;

- calcul et analyse de la rentabilité économique ;

- étude du risque d’exploitation (ou économique) ;

- étude de la rentabilité des capitaux propres

2) L’étude de la solvabilité et du risque de faillite

Elle est surtout développée par les créanciers (banquiers et autres prêteurs) et,
éventuellement, par les investisseurs :

- analyse du risque financier (lié au niveau d’endettement), de l’équilibre financier


et de la liquidité ;

- étude du risque de défaillance proprement dit. Elle passe par l’examen de la


solvabilité à court terme ou à moyen terme.

II. Outils de l’analyse financière

Les instruments utilisés sont de natures diverses et sont complémentaires :

- analyse des documents comptables (souvent retraités), des documents créés à


des fins d’analyse (tableaux de flux) et des résultats obtenus de certains calculs
(soldes intermédiaires de gestion, seuil de rentabilité ... ) ;

- calculs de ratios ;

- recours aux systèmes experts (logiciels conçus pour réaliser des diagnostics).

Quels que soient les outils retenus, l’étude doit revêtir une double dimension
pour être pertinente :

- une dimension pluriannuelle: la situation de l’entreprise ne peut s’apprécier


correctement qu’à travers son évolution dans le temps, ce qui exige des informations
sur plusieurs années;

- une dimension spatiale : l’entreprise doit pouvoir se situer par rapport


aux autres entreprises du même secteur d’activité et comparer ses résultats à des
normes sectorielles s’il en existe.

3
§ 2. Analyse de l’activité et des résultats de l’entreprise

I. Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)

La présentation du compte de résultat faisant apparaître les soldes intermédiaires


de gestion permet de mieux comprendre la formation du résultat.

Le PCG propose un calcul de ces soldes. Au fil du temps, les analystes


financiers ont recommandé le retraitement de certains postes modifiant
partiellement ce calcul. Nous verrons successivement ces deux aspects.

1) Les soldes intermédiaires du plan comptable

Cascade des Soldes intermédiaires de gestion Interprétation et commentaires

711 Ventes de marchandises


-
611 Achats revendus de marchandises La valeur ajoutée représente la richesse créée par
l’entreprise du fait de ses opérations d’exploitation.
= 811 Marge brute sur vente en état (a) Elle mesure le « poids économique » de l’entreprise
et constitue le critère de taille le plus pertinent.
Production de l’exercice (b)
D’un exercice à l’autre, le pourcentage de variation
712 Ventes de biens et services produits de la valeur ajoutée est un bon indicateur de la
+ croissance de l’entreprise.
713 Variation des stocks de produits
+ Le ratio
714 Immobilisations produites par l’entreprise pour
Valeur ajoutée
elle même
Production de l′exercice

Consommation de l’exercice (c) Donne une idée sur le degré d’intégration de


l’entreprise1.
612 Achats consommés de matières et fournitures
+
613/614 Autres charges externes

Valeur ajoutée (a) + (b) - (c)

+ 716 subvention d’exploitation


- 616 impôts et taxes L’excédent brut d’exploitation (EBE) est ce qui
- 617charges de personnel reste de la valeur ajoutée après règlement des
impôts, taxes et versements assimilés et des charges
de personnel.
Excèdent brut d’exploitation (EBE) ou
insuffisance brute d’exploitation (IBE)
L’EBE est donc la ressource qu’obtient l’entreprise
du seul fait de ses opérations d’exploitation. En

1
Plus le ratio est grand, plus l’entreprise est intégrée. En effet, si l’entreprise est fortement
intégrée, elle fait peu appel à l’extérieur et, donc, les consommations en provenance des tiers
sont peu importantes.

4
effet, l’EBE est indépendant du mode de
financement, des modalités d’amortissements, des
produits et charges hors exploitation, de l’impôt sur
les bénéfices ; il ne dépend que des opérations de
production et de commercialisation et, de ce fait,
constitue un bon critère de la performance
industrielle et commerciale de l’entreprise.

+ 718 Autres produits d’exploitation


- 618 Autres charges d’exploitation
+719 Reprise d’exploitation, transferts de
Le résultat d’exploitation, obtenu après déduction
charges
- 619 Dotations d’exploitation des amortissements et des provisions d’exploitation,
représente la ressource nette dégagée par la totalité
des opérations d’exploitation.

(81)Résultat d’exploitation

+ (83)Résultat financier

Le résultat courant avant impôt mesure la


= (84) Résultat courant performance de l’activité économique et financière
de l’entreprise.

+ (85) Résultat non courant

= (86) Résultat avant impôt

- (67)Impôt sur le résultat

= (88) Résultat net

+ Dotation d’exploitation, financière et non


courante à l’exclusion de celle momentanée

- Reprise d’exploitation, financière et non


courante à l’exclusion de celle
momentanée

+ Valeur nette d’amortissement des


immobilisations cédées

- Produit de cession des immobilisations

Capacité d’autofinancement (CAF)

5
2) Le partage de la valeur ajoutée

La valeur ajoutée correspond au surplus de valeur apporté par l’entreprise aux


biens et services acquis à l’extérieur. Elle est calculée sur la base des seules
opérations d’exploitation au sens strict.

Elle est répartie entre plusieurs parties prenantes

Personnel État Prêteurs Entreprise

Charge de Impôts et IS/IR Charges EBE


personnel taxes d’intérêts
1

3) Les retraitements

Les analystes financiers pratiquent des retraitements afin de mieux approcher la


réalité économique de l’entreprise et pour rendre comparable les calculs
relatifs à des entreprises ayant fait des choix différents.

a) Principe des retraitements

Le retraitement consiste à déplacer un poste afin de le regrouper avec d’autres


postes dont il était séparé d’un point de vue comptable.

b) Principaux retraitements

Nous retiendrons trois retraitements parmi les plus courants :

La redevance de crédit-bail est exclue des autres charges


externes. On fait l’hypothèse que l’entreprise a acquis le bien
à l’aide d’un emprunt. La redevance est ventilée en deux
fractions :

- une partie qui correspond à la dotation d’amortissement du


Redevance de
bien (Dotation CB).
crédit-bail
(6132) 𝐷𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐é 𝑝𝑎𝑟 𝑐𝑟é𝑑𝑖𝑡 𝑏𝑎𝑖𝑙
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑′𝑜𝑟𝑖𝑔𝑖𝑛𝑒
=
𝑑𝑢𝑟é𝑒 𝑝𝑟é𝑣𝑖𝑠𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑑 ! 𝑢𝑡𝑖𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛2

2
La durée d’amortissement prise est celle du contrat de leasing

6
- Le reste qui est égale à la différence entre la RCB et la dotation
du crédit-bail est considéré comme des charges d’intérêt ( RCB-
Dotation de CB).

Personnel Les dépenses de personnel extérieur à l’entreprise sont exclues


extérieur des autres charges externes et rattachées aux charges de
personnel.

Subvention Les subventions d’exploitation sont à rattacher au vente de


d’exploitation marchandise ou de bien et service produit selon qu’elles ont permis
de compenser l’insuffisance du prix de vente de la marchandise ou
du bien et service produit.

EXEMPLE

Soit un matériel d’une valeur de 100 000 Dhs financé par crédit-bail sur une
durée de 4 ans. Montant de la redevance annuelle : 32 000 Dhs.

Travail à faire

Procéder au retraitement et préciser quels SIG seront modifiés.

Corrigé

Le retraitement de la redevance de crédit-bail enregistrée parmi les autres charges


externes consiste à la scinder en deux partie :

"#$%&' )! *'+,+-%
- 𝐷𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐é 𝑝𝑎𝑟 𝑐𝑟é𝑑𝑖𝑡 𝑏𝑎𝑖𝑙 = )&'é% )! #/*'0+11%/%-0 =
233 333
= 25 000
4
- Charges financières = Redevance de crédit-bail - Dotation du CB = 32 000 – 25
000 = 7000.

SIG modifié : la valeur ajoutée (et par conséquent, l’EBE, le résultat


d’exploitation et le résultat courant avant impôt).

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4) État de solde de gestion économique

Cascade des Soldes intermédiaires de gestion Interprétation et commentaires

711 Ventes de marchandises


+Partie de la subvention d’exploitation liée à la
vente de marchandise
-
611 Achats revendus de marchandises

= 811 Marge brute sur vente en état (a) + Partie


de la subvention d’exploitation liée à la vente de
marchandise La valeur ajoutée économique représente la richesse
Production de l’exercice (b) +Partie de la créée par l’entreprise du fait de ses opérations
subvention d’exploitation liée à la vente des biens d’exploitation. Elle mesure le « poids économique »
et services produits de l’entreprise et constitue le critère de taille le plus
pertinent.
712 Ventes de biens et services produits
+Partie de la subvention d’exploitation liée à la
D’un exercice à l’autre, le pourcentage de variation
vente des biens et services produits
+ de la valeur ajoutée est un bon indicateur de la
713 Variation des stocks de produits croissance de l’entreprise.
+
714 Immobilisations produites par l’entreprise pour Le ratio
elle même Valeur ajoutée
Production de l′exercice
Consommation de l’exercice (c)
Donne une idée sur le degré d’intégration de
612 Achats consommés de matières et fournitures l’entreprise3.
+
613/614 Autres charges externes
- Redevance de crédit-bail
- Rémunération du personnel extérieur à
l’entreprise

Valeur ajoutée (a) + (b) - (c) + Subvention


d’exploitation + Redevance de crédit-bail
+ Rémunération du personnel extérieur à
l’entreprise

+ 716 subvention d’exploitation


- 716 subvention d’exploitation L’excédent brut d’exploitation économique (EBE)
- 616 impôts et taxes est ce qui reste de la valeur ajoutée après règlement
- 617charges de personnel des impôts, taxes et versements assimilés et des
- Rémunération de personnel extérieur à
charges de personnel.
l’entreprise
L’EBE est donc la ressource qu’obtient l’entreprise
Excèdent brut d’exploitation (EBE) ou
insuffisance brute d’exploitation (IBE) + du seul fait de ses opérations d’exploitation. En
Redevance de crédit-bail effet, l’EBE est indépendant du mode de
financement, des modalités d’amortissements, des

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Plus le ratio est grand, plus l’entreprise est intégrée. En effet, si l’entreprise est fortement
intégrée, elle fait peu appel à l’extérieur et, donc, les consommations en provenance des tiers
sont peu importantes.

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produits et charges hors exploitation, de l’impôt sur
les bénéfices ; il ne dépend que des opérations de
production et de commercialisation et, de ce fait,
constitue un bon critère de la performance
industrielle et commerciale de l’entreprise.

+ 718 Autres produits d’exploitation


- 618 Autres charges d’exploitation
+719 Reprise d’exploitation, transferts de
charges
- 619 Dotations d’exploitation
- Dotation d’exploitation au amortissement Le résultat d’exploitation, obtenu après déduction
du bien financé par crédit-bail des amortissements et des provisions d’exploitation,
représente la ressource nette dégagée par la totalité
des opérations d’exploitation.
-(81)Résultat d’exploitation + Redevance
de crédit-bail- Dotation d’exploitation au
amortissement du bien financé par crédit-
bail = (81)Résultat d’exploitation +
Intérêt sur le bien financé par crédit-bail
+ (83)Résultat financier – Intérêt sur le bien
financé par crédit-bail (RCB-Amortissement du
bien financé par Crédit-bail)

Le résultat courant avant impôt mesure la


= (84) Résultat courant économique = Résultat performance de l’activité économique et financière
courant PCG
de l’entreprise.

+ (85) Résultat non courant

= (86) Résultat avant impôt

- (67) Impôt sur le résultat

= (88)Résultat net

+ Dotation d’exploitation, financière et non


courante à l’exclusion de celle momentanée

+ Dotation d’exploitation au amortissement du


bien financé par crédit

- Reprise d’exploitation, financière et non


courante à l’exclusion de celle
momentanée

+ Valeur nette d’amortissement des


immobilisations cédées

- Produit de cession des immobilisations

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Capacité d’autofinancement (CAF) + Dotation
d’exploitation aux amortissements du bien financé
par crédit-bail

§ 3. La capacité d’autofinancement (CAF)

I. Définition

Le résultat constaté à la fin d’un exercice résulte d’un calcul « comptable» et ne


correspond pas à la trésorerie générée par l’exercice. Pour déterminer ce résultat,
ont été pris en compte des charges calculées (exemple: les dotations) et des produits
calculés (exemple: les reprises sur provisions).

En 1984, les autorités comptables ont proposé un nouveau concept, plus proche
de celui de trésorerie, celui de CAF (capacité d’autofinancement).

La CAF représente les ressources potentielles dégagées, au cours d’un exercice,


grâce aux opérations relevant de l’activité courante

II. Précisions importantes

1) Exclusion des opérations de cession

Le résultat tient compte des opérations de cession (ou de désinvestissement)


puisqu’il comprend les plus-values et a été diminué des moins-values. Les
opérations de cession variant beaucoup d’un exercice à l’autre, les conserver pour
le calcul de la CAF aurait perturbé l’analyse de son évolution dans le temps. Par
ailleurs, nous verrons plus loin que les cessions font partie des opérations
d’investissement et non de l’activité courante.

Pour calculer la CAF, il faut éliminer du résultat ces plus et moins-values de


cession.

2) Ressources potentielles

Il est possible qu’une partie des ressources calculées ne se transforme pas en


liquidités. Si, par exemple, les clients ne règlent pas la totalité de leurs créances, la
CAF réellement dégagée sera inférieure à la CAF calculée.

III. Détermination de la CAF

3) Principe général

La capacité d’autofinancement (CAF) se calcule à partir du compte de résultat,


analysé comme suit:

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• Dans les comptes de produits distinguons :

- les comptes qui se sont traduits ou qui se traduiront par des entrées de fonds.
Par exemple : ventes de marchandises, ventes de biens et services produits, variation
de stock de produit... Selon la terminologie du plan comptable. Ces comptes
représentent des sommes reçues ou à recevoir. En abrégé, nous les
appellerons : « Produits encaissables » ;

- les comptes qui ne correspondent à aucun flux de fonds, passé ou futur, et qui,
donc, ne représentent aucune somme reçue ou à recevoir. Par exemple :
reprises sur dépréciations et provisions, quote-part des subventions
d’investissement virée au résultat de l’exercice ... Nous désignerons ces comptes
par: « Produits non encaissables ».

• Dans les comptes de charges distinguons :

- les comptes qui se sont traduits ou qui se traduiront par des sorties de fonds.
Par exemple : achats, charges de personnel... Selon la terminologie du plan
comptable, ces comptes représentent des sommes versées ou à verser. En abrégé,
nous les appellerons : « Charges décaissables » ;

- les comptes qui ne correspondent à aucun flux de fonds, passé ou futur. Ces
comptes ne représentent donc aucune somme versée ou à verser. Par exemple :
dotations, valeur comptable des éléments d’actifs cédés ... Nous les désignerons
par « Charges non décaissables »,

Exercice d’application

Vous êtes stagiaire au sein de la société Ciments du Maroc et l’analyste financier vous
sollicite pour apprécier les performances financières de l’entreprise en répondant aux
questions suivantes :

1) Calculez les soldes de gestion suivants : CA, VA, EBE en 2019


2) Analysez la valeur ajoutée de l’entreprise en 2019
3) Calculez la CAF par la méthode soustractive. Vérifier par la méthode additive
en 2019
4) Calculez les ratios de rentabilité (s) et productivité (s) de l’exercice 2019
5) Dans un rapport structuré, analysez les performances de l’entreprise

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Document 1 : Compte de produits et charges Ciments du Maroc (en 1 000 DH)
Exercice du 01-01-19 Au 31-12-19
Exercice Exercice précédent
I Produits d’exploitation 3 338 831 3 010 767
Ventes de marchandises (en l’état) 5 894 8 964
Ventes de biens et services produits 3 287 928 2 975 107
Chiffre d’affaires 3 293 822 2 984 071
Variation de stocks de produits -12 850 -11 710
Immobilisations produites par 26 953 35 364
l’E/se pour elle-même
Subventions d’exploitation - -
Autres produits d’exploitation 51 130
Reprises d’exploitation, transferts 30 855 2 912
II de chargesd’exploitation
Charges 2 196 591 1 963 726
Achats revendus de marchandises 5 332 8 219
Achats consommés de matières et 1 277 931 1 246 700
fournitures
Autres charges externes 260 286 237 895
Impôts et taxes 24 806 25 628
Charges de personnel 194 326 189 424
Autres charges d’exploitation 2 720 2 714
Dotations d’exploitation 431 190 253 146
III Résultat d’exploitation ( I – II ) 1 142 240 1 047 041
IV Produits financiers 171 456 204 965
Produits de titres de participation et 156 972 188 771
autres titres
Gains de change 7 108 9 120
Intérêts et autres produits financiers 7 023 4 999
Reprises financières, transferts de 353 2 075
V charges financières
Charges 64 477 66 682
Charges d’intérêts 58 065 60 199
Pertes de change 5 687 6 117
Autres charges financières - 13
Dotations financières 725 353
VI Résultat financier ( IV – V ) 106 979 138 283
VII Résultat courant ( III + VI ) 1 249 219 1 185 324
VIII Produits non courants 102 324 11 181
Produits de cession 53 900 3 632
d’immobilisations
Subventions d’équilibre - -
Reprises sur subventions 11 815 -
d’investissement
Autres produits non courants 318 693
Reprises non courantes, transferts 36 291 6 856
IX de chargesnon courantes
Charges 57 129 108 050
Valeurs nettes des immobilisations 11 000 52
cédées
Subventions accordées - -
Autres charges non courantes 39 308 7 056
Dotations non courantes 6 821 100 942
X Résultat non courant ( VIII – IX ) 45 195 -96 869
XI Résultat avant impôt ( VII + X ) 1 294 414 1 088 455
XII Impôts sur les résultats 341 020 272 683
XIII Résultat net ( XI – XII ) 953 394 815 772

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Document 2 : Détails de postes de dotations et de reprises exercice 2019 (en 1 000 DH)

Reprises d’exploitation
- Sur provisions pour risques et charges durables 3 022
- Sur provisions pour dépréciation de l’actif circulant 25 750
- Sur autres provisions pour risques et charges 307
- Transferts de charges (charges à répartir sur plusieurs exercices) 1 776
Reprises financières
- Reprises sur autres provisions pour risques et charges 353
Reprises non courantes
- Sur provisions réglementées 574
- Sur autres provisions pour risques et charges 35 717
Dotations d’exploitation
- Aux amortissements 421 045
- Aux provisions pour risques et charges durables 8 680
- Aux provisions pour dépréciation de l’actif circulant 1 465
Dotations financières
- Aux autres provisions pour risques et charges 725
Dotations non courantes
- Aux provisions réglementées 524
- Aux autres provisions pour risques et charges 6 297

Corrigé
1) État de solde de Gestion ( Méthode additive de calcul de la Capacité
d’autofinancement)

ETAT DES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION (E.S.G)

I - TABLEAU DE FORMATION DU RESULTAT ( T.F.R )


Société: RIHAM
EXERCICE
1 Ventes de marchandises ( en l'état ) 5.894,00
2 - Achats revendus de marchandises 5.332,00
I = MARGE BRUTE SUR VENTES EN L'ETAT 562,00
II + PRODUCTION DE L'EXERCICE (3+4+5) 3.302.031,00
3 Ventes de biens et services produits 3.287.928,00
4 Variation de stocks de produits (12.850,00)
5 Immobilisations produites par l'Ese pour elle même 26.953,00
III - CONSOMMATION DE L'EXERCICE (6+7) 1.538.217,00
6 Achats consommes de matières et fournitures 1.277.931,00
7 Autres charges externes 260.286,00
IV = VALEUR AJOUTEE ( I+II+III ) 1.764.376,00
8 + Subventions d'exploitation -

13
V 9 - Impôts et taxes 24.806,00
10 - Charges de personnel 194.326,00
= EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION ( E.B.E ) 1.545.244,00
= INSUFFISANCE BRUT D'EXPLOITATION ( I.B.E ) -
11 + Autres produits d'exploitation 51,00
12 - Autres charges d'exploitation 2.720,00
13 + Reprises d'exploitation : transfert de charges 30.855,00
14 - Dotations d'exploitation 431.190,00
VI = RESULTAT D'EXPLOITATION ( + ou - ) 1.142.240,00
VII RESULTAT FINANCIER 106.979,00
VIII = RESULTAT COURANT ( + ou - ) 1.249.219,00
IX RESULTAT NON COURANT ( + ou - ) 45.195,00
15 - Impôts sur les résultats 341.020,00
X = RESULTAT NET DE L'EXERCICE ( + ou - ) 953.394,00

II - CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT ( C.A.F ) - AUTOFINANCEMENT

1 RESULTAT NET DE L'EXERCICE ( + ou - ) 953.394,00


* Bénéfice + 953.394,00
* Perte - -
2 + Dotations d'exploitation 429.725,00
3 + Dotations financières -
4 + Dotations non courantes 524,00
5 - Reprises d'exploitation 3.022,00
6 - Reprises financières -
7 - Reprises non courantes 12.389,00
8 - Produits des cession des immobilisation 53.900,00
9 + Valeurs nettes des immobilisations cédées 11.000,00
I CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT ( C.A.F ) 1.325.332,00
10 - Distributions de bénéfices -
II AUTOFINANCEMENT 1.325.332,00

2) Analyse de la valeur ajoutée de l’entreprise en 2019.

14
Entreprise et
Personnel
État Prêteurs aux
actionnaires

𝐶ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙 Impôts et taxes IS/IR Charges EBE


d’intérêts

Charge de personnel Impôts et taxes Impôt sur le résultat Charge d! intérêts EBE
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒

194326 24806 341020 58065 1545244


1764376 1764376 1764376 1764376 1764376

9,22% 5,83% 13,6 2,23% 90,78

Une lecture succincte du tableau montre que les charges de personnels accaparent 9,22% de la
valeur ajoutée, la part de richesse servant à rémunérer les apporteurs de capitaux et à renouveler
le capital investi est de l’ordre de 90,78%

3) Vérification de la CAF par la méthode soustractive.

𝑪𝑨𝑭
= 𝑬𝑩𝑬/𝑰𝑩𝑬
+ 𝑨𝒖𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒐𝒅𝒖𝒊𝒕𝒔 𝒆𝒏𝒄𝒂𝒊𝒔𝒔𝒂𝒃𝒍𝒆 (𝑺𝒂𝒖𝒇 𝒑𝒓𝒐𝒅𝒖𝒊𝒕 𝒅𝒆 𝒄𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝒊𝒎𝒎𝒐𝒃𝒊𝒍𝒊𝒍𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔)
− 𝑨𝒖𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒄𝒉𝒂𝒓𝒈𝒆𝒔 𝒅é𝒄𝒂𝒊𝒔𝒔𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔

𝑬𝑩𝑬 = 𝟏𝟓𝟒𝟓𝟐𝟒𝟒

+ 𝑨𝒖𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒐𝒅𝒖𝒊𝒕𝒔 𝒅" 𝒆𝒙𝒑𝒍𝒐𝒊𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 = 𝟓𝟏

− 𝑨𝒖𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒄𝒉𝒂𝒓𝒈𝒆𝒔 𝒅" 𝒆𝒙𝒑𝒍𝒐𝒊𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 = 𝟐𝟕𝟐𝟎

+ 𝑹𝒆𝒑𝒓𝒊𝒔𝒆 𝒅" 𝒆𝒙𝒑𝒍𝒐𝒊𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒔𝒖𝒓 é𝒍é𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒄𝒊𝒓𝒄𝒖𝒍𝒂𝒏𝒕𝒔 = 𝟐𝟓𝟕𝟓𝟎 + 𝟑𝟎𝟕 = 𝟐𝟔𝟎𝟓𝟕

+ 𝑻𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒆𝒓𝒕 𝒅𝒆 𝒄𝒉𝒂𝒓𝒈𝒆𝒔 𝒅" 𝒆𝒙𝒑𝒍𝒐𝒊𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 = 𝟏𝟕𝟕𝟔

− 𝑫𝒐𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒅" 𝒆𝒙𝒑𝒍𝒐𝒊𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒔𝒖𝒓 é𝒍é𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒄𝒊𝒓𝒄𝒖𝒍𝒂𝒏𝒕𝒔 = 𝟏𝟒𝟔𝟓

+ 𝑷𝒓𝒐𝒅𝒖𝒊𝒕𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊𝒆𝒓𝒔 ( 𝑬𝒙𝒄𝒍𝒖𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒇𝒂𝒊𝒕𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒓𝒆𝒑𝒓𝒊𝒔𝒆𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔 𝒅𝒖𝒓𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔)


= 𝟏𝟕𝟏𝟒𝟓𝟔 − (𝟎) = 𝟏𝟕𝟏𝟒𝟓𝟔

− 𝑪𝒉𝒂𝒓𝒈𝒆𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔 ( 𝑬𝒙𝒄𝒍𝒖𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒇𝒂𝒊𝒕𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒅𝒐𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔 𝒅𝒖𝒓𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔)


= 𝟔𝟒𝟒𝟕𝟕 − (𝟎) = 𝟔𝟒𝟒𝟕𝟕

15
𝑬𝒙𝒄𝒍𝒖𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒇𝒂𝒊𝒕𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒓𝒆𝒑𝒓𝒊𝒔𝒆𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔 𝒅𝒖𝒓𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔,
+ 𝑷𝒓𝒐𝒅𝒖𝒊𝒕𝒔 𝒏𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕 P𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒐𝒅𝒖𝒊𝒕𝒔 𝒅𝒆 𝒄𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝒊𝒎𝒎𝒐𝒃𝒊𝒍𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒆𝒕 𝒍𝒂 𝒓𝒆𝒑𝒓𝒊𝒔𝒆 𝒔𝒖𝒓 𝒔𝒖
𝒅" 𝒊𝒏𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒍′𝒆𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆
= 𝟏𝟎𝟐𝟑𝟐𝟒 − (𝟓𝟕𝟒 + 𝟓𝟑𝟗𝟎𝟎 + 𝟏𝟏𝟖𝟏𝟓) = 𝟑𝟔𝟎𝟑𝟓

𝑬𝒙𝒄𝒍𝒖𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒇𝒂𝒊𝒕𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒅𝒐𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔 𝒅𝒖𝒓𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔 𝒆𝒕 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒗𝒂


− 𝑪𝒉𝒂𝒓𝒈𝒆𝒔 𝒏𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 W
𝒅" 𝒂𝒎𝒐𝒓𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒅𝒆𝒔 𝒊𝒎𝒎𝒐𝒃𝒊𝒍𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒄é𝒅é𝒆𝒔
= 𝟓𝟕𝟏𝟐𝟗 − (𝟓𝟐𝟒 + 𝟏𝟏𝟎𝟎𝟎) = 𝟒𝟓𝟔𝟎𝟓

− 𝑰𝒎𝒑ô𝒕 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒆 𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 = 𝟑𝟒𝟏𝟎𝟐𝟎

𝑪𝑨𝑭 ( 𝑴é𝒕𝒉𝒐𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒖𝒔𝒕𝒓𝒂𝒄𝒕𝒊𝒗𝒆) = 𝟏𝟑𝟐𝟓𝟑𝟑𝟐

16
§ 4. Bilan fonctionnel

L’analyse fonctionnelle du bilan est une méthode permettant, à partir d’un bilan dit
fonctionnel, d’analyser l’équilibre financier d’une entreprise via le calcul du fonds de
roulement net global (FRNG), du besoin en fonds de roulement (BFR) et de la
trésorerie nette (T).L’équilibre financier est primordial pour assurer la pérennité et le
développement de l’activité de l’entreprise. Le non-respect de l’équilibre financier
entraîne des problèmes de trésorerie qui peuvent conduire à la faillite de l’entreprise.

I. Rappels sur le bilan comptable

1) Description du bilan comptable

Définition

• Approche patrimoniale : le bilan est un état de synthèse présentant le patrimoine de


l’entreprise à une date donnée (actif = ce qu’elle possède et passif = ce qu’elle doit).

• Approche financière : le bilan est un état de synthèse présentant l’ensemble des


ressources dont a disposé l’entreprise et l’ensemble des emplois qu’elle en a fait.

Tout emploi est financé par une ressource et toute ressource finance un emploi. Le
bilan est donc toujours équilibré.

• Immobilisations
incorporelles • Capital
Actif Capitaux
immobilisé • Immobilisations • Réserves propres

corporelles • Résultat de l’exercice


• Immobilisations
financières
• Provisions pour risques Provisions
• Stocks • Provisions pour charges
• Créances d’exploitation
Actif • Créances diverses
circulant • Valeurs mobilières de • Dettes financières
placement Dettes
• Dettes d’exploitation
• Disponibilité
• Dettes diverses

17
L’actif du bilan. Il comprend trois colonnes de chiffres :

•« Brut » = valeur d’origine

•« Amortissements et dépréciations » = pertes de valeur irréversibles (amortissements)


ou réversibles (dépréciations)

•« Net » = « Brut » – « Amortissements et dépréciations »

L’actif du bilan est classé par ordre de liquidité croissante (capacité d’un actif à être
transformé rapidement en monnaie) :

•Les immobilisations sont des bien détenus de façon durable.

•L’actif circulant regroupe les éléments se renouvelant tout au long de l’exercice.

Le passif du bilan. Il ne comprend qu’une colonne de données chiffrées :

•Les capitaux propres correspondent à des dettes à long terme vis-à-vis des associés
ou actionnaires. Il s’agit de façon simplifiée des apports effectués par les associés ou
actionnaires (en fonction de la forme juridique) et des résultats cumulés de l’entreprise
qui n’ont pas été distribués. Ces ressources ont permis de financer des emplois
(immobilisations, stocks, décalages de paiement et disponibilités).

•Les emprunts correspondent aux dettes à moyen terme mais comprennent aussi des
sommes dues à court terme (intérêts courus sur emprunts, concours bancaires courants
et soldes créditeurs de banque).

•Les dettes représentent les sommes dues à court terme. Elles proviennent des délais
de paiement accordés à l’entreprise par ses partenaires (fournisseurs pour les achats,
État pour les impôts et taxes, organismes sociaux pour les cotisations sociales, etc.)

2) Retraitements extracomptables

Les analystes financiers effectuent des retraitements extracomptables (ou hors bilan)
afin de comparer de façon objective des entreprises ayant fait des choix de gestion
différents.

Ces retraitements ne modifient pas les documents comptables (résultat de l’exercice


inchangé). Le bilan fonctionnel reste équilibré (total de l’actif = total du passif).

- Retraitement du crédit-bail

Ce retraitement revient à considérer que l’entreprise est propriétaire du bien concerné,

18
l’acquisition de celui-ci ayant été financée par emprunt.

À l’actif Au passif

À la signature La valeur brute de l’immobilisation Le même montant est rajouté aux dettes
du contrat est rajoutée à l’actif immobilisé brut. financières.

La valeur brute de l’immobilisation • L’immobilisation est amortie en linéaire


est rajoutée à l’actif immobilisé brut. sur la durée du contrat ; l’amortissement
correspondant vient augmenter les
En cours de ressources stables.
contrat
• La dette financière crédit-bail en
supposant un remboursement par
fractions égales sur la durée du contrat.

II. Présentation du Bilan fonctionnel

Bilan fonctionnel

ACTIF PASSIF
Emplois stables Ressources stables
Actif immobilisé brut (21+22+23+24/25+274) Ressources propres :
- Immobilisations en non-valeur (211+212+213)
Capitaux propres et capitaux propres et assimilés
- Écarts de conversion-actif (ECA) sur augmentation des
+ Amortissements et provisions sur actif
dettes financières
+ Provisions pour risques et charges
– Écarts de conversion-passif (ECP) sur augmentation de
créances immobilisées + Amortissements des immobilisations financées par
crédit-bail
+ Valeur d’origine des immobilisations financées
par crédit-bail - Immobilisations en non-valeur ( Hors prime de
remboursement des obligations )

Dettes financières :
Emprunts obligataires

+ Emprunts auprès des établissements de crédit

– Primes de remboursement des obligations

– ECA sur augmentation des dettes financières

+ ECP ( Augmentation de créances immobilisées/ Diminution des


dettes financières à ne pas retraiter )

- ECP sur augmentation de créances immobilisées

+ Valeur nette des immobilisations financées par


crédit-bail

4
Écart de conversion actif : Rubrique 27 ( Diminution des créances immobilisées et
augmentation des dettes financières )

19
Actif circulant d’exploitation Passif circulant d’exploitation
Client créditeurs avances et acomptes reçus
Stocks bruts
+ Dettes fournisseurs
+ Fournisseur débiteur avances et acomptes
+ Personnel créditeur
+ Créances clients bruts
+ Dettes fiscales ( Sauf celle relative à l’IS) et sociales
+ Personnel débiteur
+ Comptes d'associés - créditeurs
+ Créances fiscales (État débiteur) : ( Sauf celle relative à l’Impôt
+ Autres dettes d’exploitation
sur les sociétés )
+ ECP (Augmentation des créances circulantes d’exploitation/
+ Comptes d’associés débiteurs sauf Actionnaire, capital souscrit
Diminution des dettes circulantes d’exploitation)
et appelé non versé
- ECA sur augmentation des dettes circulantes d’exploitation
+ Autres créances d’exploitation
– ECP sur augmentation des créances circulantes d’exploitation
+ ECA ( Diminution de créances circulantes d’exploitation/
Augmentation de dettes circulantes d’exploitation ) + Produits constatés d’avance d’exploitation

- ECA sur augmentation des dettes circulantes d’exploitation

– ECP sur augmentation des créances circulantes d’exploitation

+ Charges constatées d’avance d’exploitation

Actif circulant hors exploitation Passif circulant hors exploitation


Dettes sur a c q u i s i t i o n d e s immobilisations
Autres créances hors exploitation
+ Autres dettes hors exploitation
+ Créances sur cession des Immobilisations + Dette relative à l’impôt sur les bénéfices
+ Produits constatés d’avance hors exploitation
+ Créances relatives à l’impôt sur les sociétés + Intérêts courus et non échus à payer

+ Actionnaire, Capital souscrit-appelé, non versé + ECP (Augmentation des créances circulantes hors exploitation/
Diminution des dettes circulantes hors exploitation)
+ Titres et valeurs de placement non librement cessible
- ECA sur augmentation des dettes circulantes hors exploitation
+ Charges constatées d’avance hors exploitation
– ECP sur augmentation des créances circulantes hors exploitation
+ Intérêts courus et non échus à percevoir
)

+ ECA ( Diminution de créances circulantes hors exploitation/


Augmentation de dettes circulantes hors exploitation )

- ECA sur augmentation des dettes circulantes hors exploitation

– ECP sur augmentation des créances circulantes hors exploitation

Trésorerie actif Trésorerie passif

Titres et valeurs de placement librement cessible


Crédit d’escompte
Disponibilités ( Banque, caisse) Crédit de trésorerie

Total actif Total passif

III. Fonds de roulement net global, besoin en fonds de roulement et


trésorerie nette

1) Fonds de roulement net global (FRNG)

20
Le fonds de roulement net global (FRNG) est l’excédent de ressources stables après
financement des emplois stables (immobilisations brutes)

a) Calcul

Le FRNG peut être calculé de deux façons à partir du bilan fonctionnel

- À partir du haut du bilan :

𝑭𝒐𝒏𝒅 𝒅𝒆 𝒓𝒐𝒖𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒏𝒆𝒕 𝒈𝒍𝒐𝒃𝒂𝒍 (𝑭𝑹𝑵𝑮) = 𝑹𝒆𝒔𝒔𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆𝒔 𝒔𝒕𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔 (𝑹𝑺) − 𝑬𝒎𝒑𝒍𝒐𝒊𝒔 𝒔𝒕𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔 (𝑬𝑺)

- À partir du bas du bilan :

𝑭𝒐𝒏𝒅 𝒅𝒆 𝒓𝒐𝒖𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒏𝒆𝒕 𝒈𝒍𝒐𝒃𝒂𝒍 (𝑭𝑹𝑵𝑮) = (𝑨𝑪𝑬 + 𝑨𝑪𝑯𝑬 + 𝑻𝑨) − (𝑷𝑪𝑬 + 𝑷𝑪𝑯𝑬 + 𝑻𝑷)

b) Interprétation

• Les ressources stables permettent de financer l’intégralité des immobilisations.

• L’équilibre financier minimal est atteint.


𝑭𝑹𝑵𝑮 > 𝟎
• L’excédent de ressources stables permettra de financer tout ou partie du cycle
d’exploitation (stocks et décalages de paiement). Le FRNG ne se retrouve donc pas
automatiquement en trésorerie mais constitue un indicateur de stabilité financière

• Les ressources stables sont insuffisantes pour financer l’intégralité des


immobilisations.

• Un financement sur un horizon de court terme devra être obtenu en complément.


𝑭𝑹𝑵𝑮 < 𝟎
• Les fournisseurs financent indirectement l’entreprise du fait des délais de paiement
consentis.

• L’équilibre financier minimal n’est pas atteint. L’entreprise est sous-capitalisée.

2) Besoin en fonds de roulement (BFR)

Le cycle d’exploitation (au sens large) génère :

- des besoins de financement (stocks, créances à court terme) ;


- des ressources de financement (dettes à court terme).

La plupart du temps, les besoins de financement excèdent les ressources.

21
Définition : On appelle besoin en fonds de roulement (BFR) le besoin de financement engendré
par le cycle d’exploitation.

a) Calcul

Le BFR se calcule à partir de l’actif circulant et des dettes circulantes en excluant la trésorerie
active et la trésorerie passive.

b) Calcul du BFR

𝑩𝑭𝑹 = 𝑺𝒕𝒐𝒄𝒌𝒔 + 𝑫é𝒄𝒂𝒍𝒂𝒈𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒑𝒂𝒊𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕


= 𝑺𝒕𝒐𝒄𝒌𝒔 + 𝒄𝒓é𝒂𝒏𝒄𝒆𝒔 à 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒕 𝒕𝒆𝒓𝒎𝒆 − 𝑫𝒆𝒕𝒕𝒆𝒔 à 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒕 𝒕𝒆𝒓𝒎𝒆

Il en résulte que :

𝑩𝑭𝑹 = (𝑨𝑪𝑬 + 𝑨𝑪𝑯𝑬) − (𝑷𝑪𝑬 + 𝑷𝑪𝑯𝑬)

Le BFR peut être décomposé en BFR d’exploitation et BFR hors exploitation (BFRHE), ce qui
permet d’isoler le BFR lié au cœur de métier de l’entreprise :

𝑩𝑭𝑹 = (𝑨𝑪𝑬 − 𝑷𝑪𝑬) + (𝑨𝑪𝑯𝑬 + 𝑷𝑪𝑯𝑬)

𝑩𝑭𝑹 = 𝑩𝑭𝑹𝑬 + 𝑩𝑭𝑹𝑯𝑬

Stocks
BFR
Créances
à court terme Dettes à court terme

• Le BFRE représente la composante la plus importante du BFR. Supposé directement lié


au chiffre d’affaires, le BFRE est une variable de gestion primordiale.
• Composante généralement mineure du BFR, le BFRHE peut être très fluctuant d’un
exercice à l’autre (il est notamment impacté par les acquisitions et cessions
d’immobilisations lorsqu’il existe un décalage de paiement).
c) Interprétation

Le BFR peut être positif ou négatif

Interprétation du BFR

22
𝑩𝑭𝑹 > 𝟎
Le cycle d’exploitation est à l’origine d’un besoin de financement (cas
le plus fréquent).

• Le cycle d’exploitation génère une ressource de financement.


𝑩𝑭𝑹 < 𝟎
• Les fournisseurs financent indirectement l’entreprise du fait des délais
de paiement consentis.

• C’est notamment le cas dans le secteur de la grande distribution en


raison du paiement comptant des clients et des dettes fournisseurs
importantes.

Le niveau du BFR dépend de plusieurs facteurs.

• Les facteurs temps : la durée du cycle de production ; la vitesse de rotation des stocks ; les
délais de paiement consentis par les partenaires de l’entreprise (fournisseurs, État, organismes
sociaux) et ceux qui sont accordés aux clients.

• Le facteur volume : le niveau de l’activité (plus le chiffre d’affaires progresse et plus les
créances clients sont élevées).

3) Trésorerie nette (TN)

La trésorerie nette (TN) correspond à la trésorerie disponible une fois les immobilisations et le
cycle d’exploitation financés.

a) Calcul

Première méthode de calcul :


𝑻𝒓é𝒔𝒐𝒓𝒆𝒓𝒊𝒆 𝒏𝒆𝒕𝒕𝒆 (𝑻𝑵) = 𝑻𝒓é𝒔𝒐𝒓𝒆𝒓𝒊𝒆 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒇(𝑻𝑨) − 𝑻𝒓é𝒔𝒐𝒓𝒆𝒓𝒊𝒆 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒊𝒇 (𝑻𝑷)

Deuxième méthode de calcul :


𝑻𝒓é𝒔𝒐𝒓𝒆𝒓𝒊𝒆 𝒏𝒆𝒕𝒕𝒆 (𝑻𝑵) = 𝑭𝑹𝑵𝑮 − 𝑩𝑭𝑹𝑮

b) Interprétation

La trésorerie peut être positive ou négative, selon que le FRNG est supérieur ou inférieur au
BFR.

23
FRNG > BFR FRNG < BFR

L’excédent des ressources stables L’excédent des ressources stables


est suffisant pour financer ne finance qu’une partie
le cycle d’exploitation du cycle d’exploitation

TN > 0 TN < 0

L’entreprise dispose de L’entreprise a recours à des CBC,


disponibilités un découvert bancaire et/ou
à l’escompte

§ 5. L’analyse par les ratios

L’analyse par les ratios vient compléter l’analyse du compte de résultat et du bilan.

Un bon diagnostic financier nécessite de choisir des ratios pertinents (permettant de répondre
aux questions que l’on se pose). Les calculs seront complétés par une comparaison dans le
temps (sur 3 à 4 ans par exemple) et/ou dans l’espace (Norme du secteur d’activité par
exemple).

1) Généralités

Définition : On appelle ratio le rapport entre deux grandeurs.

L’analyse par les ratios présente des avantages :

– suivi de l’évolution dans le temps des ratios calculés pour une entreprise (établissement d’un
tableau de bord présentant des informations synthétiques) ;

– comparaison des ratios de l’entreprise à la moyenne du secteur d’activité ou à la moyenne


d’un échantillon pertinent d’entreprises (activité identique, taille identique…) ;

– comparaison à des normes bancaires (capacité de remboursement des emprunts…).

Elle présente aussi des inconvénients :

– les ratios de référence retenus pour les comparaisons peuvent être obtenus en utilisant des
méthodes de calcul légèrement différentes (calculs non normalisés) ;

– dans les entreprises soumises à une activité saisonnière, les ratios calculés à la clôture de
l’exercice comptable peuvent être difficiles à interpréter.

24
Les ratios se calculent à partir de stocks (grandeur mesurée à un instant t = informations du
bilan) et/ou à partir de flux (différence entre deux stocks = information contenue dans le compte
de résultat).

On appelle « ratios de stock » les ratios calculés à partir du bilan et « ratios de flux » les ratios
calculés à partir du compte de résultat.

2) Ratios analysant l’activité et la profitabilité

Les principaux ratios analysant l’activité et la profitabilité sont calculés à partir du compte de
résultat et des soldes intermédiaires de gestion (SIG).

Ratio Calcul Précisions

Permet de suivre l’évolution du


niveau d’activité (le taux de
Taux de variation du chiffre 𝐶𝐴 (𝐻𝑇)" − 𝐶𝐴 (𝐻𝑇)"#$
variation de la valeur ajoutée ou
d’affaires HT (CAHT) 𝐶𝐴 (𝐻𝑇)"#$
de EBE peut également être
calculé)

𝑀𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑏𝑟𝑢𝑡𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑣𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑒𝑛 𝑙′é𝑡𝑎𝑡 Mesure la performance


Taux de marge commerciale
𝑉𝑒𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑎𝑛𝑑𝑖𝑠𝑒𝑠 commerciale de l’entreprise

Taux de profitabilité brute (ou 𝐸𝐵𝐸 EBE dégagé pour 100 Dhs de
taux de marge brute) 𝐶𝐴 𝐻𝑇 CAHT

Aptitude de l’entreprise à générer


Taux de profitabilité (ou taux 𝑅é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡 𝑎𝑝𝑟é𝑠 𝑖𝑚𝑝ô𝑡
un résultat (résultat dégagé pour
de marge bénéficiaire) 𝐶𝐴 𝐻𝑇
100 Dhs de CAHT)

Une dégradation de ce ratio sur


Ratio de couverture des frais 𝐶ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒𝑠 𝑑′𝑖𝑛𝑡é𝑟ê𝑡 deux ou trois exercices indique
financiers 𝐸𝐵𝐸 une augmentation du risque de
défaillance de l’entreprise

3) Ratios analysant l’équilibre financier et l’endettement

Les ratios analysant l’équilibre financier et l’endettement sont essentiellement calculés à


partir du bilan fonctionnel.

25
a) Ratios analysant l’équilibre financier

a.1.Notion d’équilibre financier


L’équilibre financier se calcule à partir du fonds de roulement net global (FRNG) et du besoin
en fonds de roulement (BFR).

Règle n° 1
L’équilibre financier minimal est atteint lorsque les emplois stables sont intégralement financés
par des ressources stables (FRNG > 0).

Le respect de l’équilibre financier minimal ne garantit pas l’absence de problèmes de trésorerie


car il faut encore financer le cycle d’exploitation (BFR). Le BFR varie en permanence en
fonction :

– de la durée du processus de production (étapes de production nécessitant des phases de


stockage plus ou moins nombreuses et longues) ;

– du niveau de l’activité (entreprises en croissance, activité cyclique) : le BFRE a tendance à


augmenter quand l’activité croît (stocks plus élevés et augmentation des créances clients
notamment). À l’inverse, les périodes creuses s’accompagnent d’un BFRE plus faible
(ajustement des stocks à la baisse et diminution des créances clients notamment) ;

– des délais de paiement accordés et obtenus.

Parallèlement, le FRNG évolue :

– de manière continue tout au long de l’exercice comptable, du fait des amortissements et du


résultat qui viennent augmenter les ressources stables ;

– de manière discontinue à la suite d’opérations d’investissement ou de financement


(augmentation de capital, souscription d’un emprunt, acquisition d’immobilisations, etc.).

Il est possible de représenter graphiquement les variations du FRNG et du BFR et de mettre en


évidence les situations de trésorerie correspondantes.

Règle n° 2
Les emplois stables et la composante stable du BFR doivent être financés par des ressources
stables (FRNG > BFRE moyen).

26
Il n’est pas nécessaire que le FRNG couvre le BFRHE car celui-ci est le plus souvent transitoire
(il est notamment impacté par les acquisitions et cessions d’immobilisations avec décalage de
paiement).

•L’équilibre financier (ou fonctionnel) n’est pas atteint si la trésorerie nette est structurellement
négative. La bonne marche de l’entreprise est alors entravée.

•Le respect de l’équilibre financier n’implique pas une trésorerie nette systématiquement
positive. La trésorerie nette doit être en moyenne proche de 0.

a.2.Ratios permettant d’analyser l’équilibre financier

- Degré de couverture des emplois stables. L’équilibre financier minimal est respecté
si :

𝑹𝒆𝒔𝒔𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆𝒔 𝒔𝒕𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔
>𝟏
𝑬𝒎𝒑𝒍𝒐𝒊𝒔 𝒔𝒕𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔

- Degré de couverture du BFRE par le FRNG

𝑭𝑹𝑵𝑮
> 𝟓𝟎%
𝑩𝑭𝑹𝑬

Ce ratio indique le degré d’indépendance de l’entreprise par rapport aux banques concernant
les financements à court terme (CBC et soldes créditeurs de banque, escompte). Sa dégradation
appelle à la vigilance car les financements à court terme peuvent être remis en cause à tout
moment par les banquiers.

b) Ratios analysant l’endettement

Les ratios analysant l’équilibre financier doivent être complétés par des ratios analysant la
structure financière et l’endettement.

b.1.Ratio d’autonomie financière

Le calcul du FRNG met seulement l’accent sur les ressources disponibles sur un horizon de
long terme. Cette analyse doit être complétée par l’étude de la structure financière.

Analyser la structure financière consiste à examiner la part respective des capitaux propres et
des dettes financières au sein des ressources stables.

En pratique, il est difficile d’obtenir un emprunt bancaire lorsque les dettes financières
deviennent supérieures au montant des capitaux propres. Les banques estiment alors que le

27
risque de non-remboursement devient trop important. On peut donc définir ainsi le ratio
d’autonomie financière :

𝑫𝒆𝒕𝒕𝒆𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔
≤𝟏
𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒑𝒓𝒐𝒑𝒓𝒆𝒔

b.2.Part des concours bancaires courants (CBC) dans l’endettement


financier.
L’endettement financier regroupe l’ensemble des dettes obtenues auprès des prêteurs :

𝑬𝒏𝒅𝒆𝒕𝒕𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊𝒆𝒓 = 𝑫𝒆𝒕𝒕𝒆𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔 + 𝒕𝒓é𝒔𝒐𝒓𝒆𝒓𝒊𝒆 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒊𝒇


= 𝑫𝒆𝒕𝒕𝒆𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔 + 𝑪𝑩𝑪 + 𝑬𝑬𝑵𝑬

La part des CBC dans l’endettement financier se calcule grâce au ratio suivant :

𝑪𝑩𝑪 𝑪𝑩𝑪
=
𝑬𝒏𝒅𝒆𝒕𝒕𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊𝒆𝒓 𝑫𝒆𝒕𝒕𝒆𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔 + 𝑪𝑩𝑪 + 𝑬𝑬𝑵𝑬

Une forte proportion de CBC dans l’endettement peut signifier une situation de vulnérabilité
liée à la précarité des financements à court terme ainsi qu’à leur coût.

b.3.Capacité de remboursement
La capacité de remboursement mesure l’aptitude de l’entreprise à rembourser ses dettes. Il est
possible de l’appréhender à partir du ratio suivant :

𝑫𝒆𝒕𝒕𝒆𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔
≤ 𝟑 𝒐𝒖 𝟒 𝒔𝒆𝒍𝒐𝒏 𝒍𝒆 𝒔𝒆𝒄𝒕𝒆𝒖𝒓 𝒅′𝒂𝒄𝒕𝒊𝒗𝒊𝒕é
𝑪𝑨𝑭

En général, on considère que les dettes financières doivent pouvoir être remboursées en
mobilisant la CAF à 100 % pendant 3 ou 4 ans.

Au-delà, les prêteurs estiment qu’il existe un risque de non-remboursement.

4) Ratios de rotation

Les ratios de rotation permettent d’analyser et de suivre plus précisément les principaux postes
entrant dans le calcul du BFRE (postes cycliques). Les ratios de rotation s’expriment en jours
(sur la base d’une année de 360 jours) :

𝑷𝒐𝒔𝒕𝒆𝒔 𝒅𝒖 𝑩𝑭𝑹𝑬
𝑹𝒂𝒕𝒊𝒐 𝒅𝒆 𝒓𝒐𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 (𝒆𝒏 𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔) = × 𝟑𝟔𝟎
𝑭𝒍𝒖𝒙 𝒂𝒏𝒏𝒖𝒆𝒍 𝒄𝒐𝒓𝒓𝒆𝒔𝒑𝒐𝒏𝒅𝒂𝒏𝒕

Il s’agit de calculer :

28
– les durées moyennes d’écoulement des stocks ;

– les durées moyennes de crédit obtenues ou accordées

§ 6. L’analyse de la rentabilité

La rentabilité est une préoccupation fondamentale pour les investisseurs (actionnaires et


prêteurs).La connaissance du résultat est insuffisante car une entreprise peut être profitable
(c’est-à-dire dégager un bénéfice) tout en étant peu rentable. La rentabilité s’obtient en
comparant le résultat aux capitaux investis. Elle s’exprime sous forme de taux et permet de
mieux évaluer la performance de l’entreprise.

L’étude de la rentabilité est indissociable de l’étude du risque. Le couple rentabilité/risque est


un concept fondamental en finance.

1) Rentabilité économique et rentabilité financière

a) Rentabilité économique (𝒓𝒆 )

a.1.Calcul

La rentabilité économique mesure la performance globale d’une entreprise.

Elle reflète la capacité de l’entreprise à rémunérer ses investisseurs (prêteurs et actionnaires).

Elle présente un intérêt pour les prêteurs (banques en particulier) mais aussi pour les dirigeants
(maximisation de la rentabilité économique).La rentabilité des capitaux investis se calcule de
la façon suivante :

𝑹é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 é𝒄𝒐𝒏𝒐𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒆𝒕 𝒅′𝑰𝑺


𝑹𝒆𝒏𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é é𝒄𝒐𝒏𝒐𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 ( 𝒓𝒆 ) =
𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒊𝒏𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊𝒔

Il n’existe pas de consensus concernant le mode de calcul du résultat économique et des


capitaux investis.

•Pour le résultat économique net d’IS, on retient généralement le résultat d’exploitation net
d’IS, parfois le résultat courant net d’IS hors intérêts de la dette financière (résultat courant net
d’IS + charges d’intérêt nettes d’IS). Dans tous les cas, il s’agit d’un résultat avant prise en
compte du coût de la dette.

•Au dénominateur, il existe deux modes de calcul des capitaux investis :

29
– Capitaux investis = Capitaux propres + Dettes financières (y compris CBC)Les dettes
financières représentent les capitaux ne supportant pas le risque résiduel. Elles doivent
normalement inclure les CBC, donc elles correspondent à la notion d’endettement financier.

– Capitaux investis = Actif économique = Immobilisations nettes + BFR + Disponibilités

L’actif économique représente la contrepartie des capitaux investis. Il y a donc égalité entre les
capitaux investis et l’actif économique.

Le plus souvent, on utilisera la formule suivante :

𝑹é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 é𝒄𝒐𝒏𝒐𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒆𝒕 𝒅′𝑰𝑺


𝑹𝒆𝒏𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é é𝒄𝒐𝒏𝒐𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 ( 𝒓𝒆 ) =
𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒑𝒓𝒐𝒑𝒓𝒆𝒔 ( 𝑯𝒐𝒓𝒔 𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒅𝒆 𝒍" 𝒆𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆) + 𝑫𝒆𝒕𝒕𝒆𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔

Le résultat de l’exercice est souvent retiré des capitaux propres afin d’obtenir le montant investi
au début de l’exercice comptable. Ce taux de rentabilité est également appelé ROCE (return on
capital employed).

Exemple

Un analyste financier vous communique les données suivantes et vous sollicite pour l’assister
à calculer la rentabilité économiques.

Au 31/12/2021, on a :

- Produits d’exploitation = 300 000


- Charges d’exploitation = 220 000
- Charges d’intérêts = 20 000
- Capitaux propres = 450 000 ( dont Résultat de l’exercice = 50 000 )
- Dettes financières = 300 00

L’IS s’applique au taux de 30 %.

- Résultat d’exploitation après IS = (300 000 – 220 000) × (1 – 30 %) = 80 000 × 70 % =


56 000 Dhs.
- Capitaux investis = 450 000 – 50 000 + 300 000 = 700 000

𝑹é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 é𝒄𝒐𝒏𝒐𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒆𝒕 𝒅" 𝑰𝑺


𝑹𝒆𝒏𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é é𝒄𝒐𝒏𝒐𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 ( 𝒓𝒆 ) =
𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒑𝒓𝒐𝒑𝒓𝒆𝒔 ( 𝑯𝒐𝒓𝒔 𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒅𝒆 𝒍" 𝒆𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆) + 𝑫𝒆𝒕𝒕𝒆𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆𝒔
𝟓𝟔𝟎𝟎𝟎
= = 𝟖%
(𝟒𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎 − 𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎) + 𝟑𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎

L’entreprise peut rémunérer ses investisseurs (actionnaires et prêteurs) à hauteur de 8%.

a.2.Comment augmenter la rentabilité économique ?

30
La rentabilité économique est indépendante de la structure financière (part respective des
capitaux propres et des dettes financières). Il s’agit d’un indicateur de performance.

Une entreprise peut améliorer sa rentabilité économique de deux manières :

– en augmentant son résultat d’exploitation (profitabilité) tout en maîtrisant ses investissements


(immobilisations) et en surveillant son BFR (stocks et crédit client notamment) ;

– ou en diminuant les capitaux investis avec un résultat d’exploitation inchangé : diminution


des immobilisations et/ou diminution du BFR.

b) Rentabilité financière (𝒓𝒇 )

b.1.Calcul

La rentabilité financière mesure la rentabilité des capitaux propres. Elle intéresse


exclusivement les actionnaires, qui peuvent porter un jugement sur leur investissement dans le
capital d’une entreprise. Elle reflète la capacité de l’entreprise à rémunérer ses actionnaires :
plus elle est élevée, plus les dividendes distribués pourront être confortables.

La rentabilité des capitaux propres se calcule de la façon suivante :

𝑹é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒏𝒆𝒕 𝒅𝒆 𝒍′𝒆𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆


𝑹𝒆𝒏𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆 ( 𝒓𝒇 ) =
𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒑𝒓𝒐𝒑𝒓𝒆𝒔 ( 𝑯𝒐𝒓𝒔 𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒅𝒆 𝒍" 𝒆𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆)

Ce taux est également appelé ROE (return on equity).

Exemple

D’après les données précédentes, on a : Capitaux propres = 450 000 (dont Résultat de l’exercice
= 50 000 )

𝑹é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒏𝒆𝒕 𝒅𝒆 𝒍" 𝒆𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆 𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎


𝑹𝒆𝒏𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊è𝒓𝒆 I 𝒓𝒇 J = = = 𝟏𝟐, 𝟓%
𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒑𝒓𝒐𝒑𝒓𝒆𝒔 ( 𝑯𝒐𝒓𝒔 𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒅𝒆 𝒍" 𝒆𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆) (𝟒𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎 − 𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎)

L’entreprise peut rémunérer ses actionnaires à hauteur de 12,5%.

b.2.Comment augmenter la rentabilité financière ?

Une entreprise peut améliorer sa rentabilité financière :

– en augmentant sa rentabilité économique ;

– en diminuant le coût des dettes financières ( 𝒓𝒇 tient compte des charges d’intérêts) ;

– en augmentant le niveau de son endettement dans le cas où l’endettement a un effet positif


sur la rentabilité des capitaux propres

2) Effet de levier financier

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Définition. On appelle effet de levier financier le supplément (ou la dégradation) de la
rentabilité financière imputable à l’endettement.

Lorsque l’entreprise souscrit un emprunt et que l’argent emprunté rapporte plus qu’il ne coûte,
les actionnaires s’enrichissent en tant que créanciers résiduels. L’effet inverse peut également
se produire : quand l’argent emprunté rapporte moins qu’il ne coûte, les actionnaires
s’appauvrissent car la rémunération des prêteurs est obligatoire.

L’endettement peut donc avoir un effet positif ou négatif sur la rentabilité des capitaux propres.
La rentabilité financière est donc dépendante de la structure financière de l’entreprise.

Notations :

- K : capitaux propres ( hors résultat net de l’exercice)


- D : Dettes financières
- i : Taux de la dette après IS
- 𝑟# : Rentabilité économique après IS
- 𝑟$ : Rentabilité financière

𝑹é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 é𝒄𝒐𝒏𝒐𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒆𝒕 𝒅 𝑰𝑺
𝑟# =
𝑲+𝑫

Donc 𝑹é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 é𝒄𝒐𝒏𝒐𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒆𝒕 𝒅" 𝑰𝑺 = 𝑟𝑒 (𝐾 + 𝐷)

Pour obtenir le résultat de l’exercice, il faut retirer les charges d’intérêts nettes de l’IS, d’où le
résultat de l’exercice est égal :

𝑹é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒅𝒆 𝒍" 𝒆𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆 = 𝑟𝑒 I𝐾 + 𝐷J − 𝐷𝑖 = 𝑟𝑒 𝐾 + 𝑟𝑒 𝐷 − 𝐷𝑖 = 𝑟𝑒 𝐾 + 𝐷I𝑟𝑒 − 𝑖J

Or
𝑹é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒏𝒆𝒕 𝒅𝒆 𝒍!𝒆𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆
𝒓𝒇 = 𝑲

𝒓𝒆 𝑲6𝑫(𝒓𝒆 #𝒊) 𝑫
D’où 𝒓𝒇 = 𝑲
= 𝒓𝒆 + 𝑲
(𝒓𝒆 − 𝒊)

Finalement on aboutit à la relation suivante :

𝑫
𝒓𝒇 = 𝒓𝒆 + (𝒓 − 𝒊)
𝑲 𝒆

Ou
𝑫
𝐄𝐟𝐟𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐞𝐯𝐢𝐞𝐫 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐢𝐞𝐫 = 𝒓𝒇 − 𝒓𝒆 = (𝒓 − 𝒊)
𝑲 𝒆

La rentabilité financière est donc liée à la rentabilité économique par une relation faisant intervenir le poids de la
dette (D/K) et le coût de la dette (i).

L’effet de levier financier est la différence entre la rentabilité financière et la rentabilité économique.

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Attention, la rentabilité financière étant calculée après IS, il faut utiliser une rentabilité économique nette
d’IS ainsi qu’un taux d’intérêt net d’IS (les charges d’intérêts étant déductibles fiscalement).

Reprenons les données des exemples précédents :

• Capitaux propres = 450 000 € (dont Résultat de l’exercice : 50 000 )

• Dettes financières = 300 000

• Charges d’intérêts = 20 000

• 𝒓𝒆 = 𝟖%.

Taux de la dette avant IS = 20000 / 300000 = 6,67 %

Taux de la dette après IS = i = 6,67 % × (1 – 30 %) = 6,67 % × 0,7 = 4,67 %

En appliquant la formule de l’effet de levier financier, on a :

𝑫 𝟑𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎
𝒓𝒇 = 𝒓𝒆 + (𝒓𝒆 − 𝒊) = 𝟖% + (𝟖% − 𝟒, 𝟔𝟕%) = 𝟏𝟎, 𝟓% = 𝒓𝒇 − 𝒓𝒆 = 𝟏𝟐, 𝟓% − 𝟖%
𝑲 𝟒𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎#𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎

ce qui correspond à la rentabilité financière trouvée précédemment en utilisant le calcul direct.

L’effet de levier financier est positif car le coût de la dette (4,67 % après IS) est inférieur à la rentabilité
économique (8 % après IS). L’endettement permet d’augmenter la rentabilité des capitaux propres.

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