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L’approche comparative ou analogique (ou encore méthode des comparables) consiste à évaluer
une entreprise par comparaison avec des sociétés cotées dont les titres font l’objet de transaction
quotidiennes sur les marchés financiers ou de société ayant fait l’objet de transaction de gré à
gré.
Section 1. Principe de la méthode
La méthode des comparables regroupe les approches basées sur la connaissance externe de
l’entreprise. La valeur de l’entreprise sera ainsi déterminée par comparaison avec d’autres
entreprises. Pour cela l’évaluateur tentera d’abord de constituer l’échantillon de référence puis
de choisir les critères de comparaison avant de procéder à la mise en œuvre de ces critères au
cas de l’entreprise à évaluer.
L’évaluateur tente de sélectionner un certain nombre d’entreprises de même nature d’activité
et de même dimension, ayant plusieurs éléments de ressemblance avec l’entreprise à évaluer,
et dont les actions font l’objet d’échanges constants en bourse.
Toutefois, la même nature d’activité et la même taille sont insuffisantes pour établir le caractère
comparable des entreprises, l’évaluateur doit vérifier l’existence d’autres facteurs dont
notamment une tendance semblable de croissance et de profitabilité et surtout le respect de
méthodes comptables identiques.
La mise en œuvre de cette méthode nécessite les étapes suivantes :
a. La constitution d’un échantillon de sociétés comparables
b. L’identification des indicateurs de performance les plus pertinents qui permettent
d’analyser les différences de valorisation entre les entreprises retenues
c. Le calcul de la valeur des multiples à partir de ces indicateurs
d. L’application des multiples aux données financières de la société à évaluer.
Section 2. Choix de l’indicateur (multiple)
Une fois l’échantillon constitué, il convient de définir l’indicateur de valeur c’est-à-dire
l’élément qui explique le mieux le niveau de valorisation de l’entité étudiée. Les principaux
indicateurs de valeur utilisées sont fondés sur le résultat tel que :
L’EBE (EBITIDA), le résultat d’exploitation (EBIT) ou encore le résultat opérationnel
Le résultat courant ou le résultat net comptable
Ou sur des indicateurs d’activité comme :
Le chiffre d’affaires
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On le détermine également comme suit :
𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒍𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒃𝒐𝒖𝒓𝒔𝒊è𝒓𝒆
𝑷𝑬𝑹 =
𝑩é𝒏é𝒇𝒊𝒄𝒆 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍
a. Interprétation du PER
Une fois calculé on peut comparer le PER ainsi obtenu au PER des années précédentes de la
même entreprise, mais surtout le PER des entreprises du même secteur. Plus généralement, plus
le PER d’une action est élevé :
Plus elle est considérée comme chère
Plus son potentiel de hausse est limité et donc moins elle est intéressante à l’achat.
Mais le PER est aussi l’inverse du taux de rentabilité du bénéfice (Bénéfice/cours). Ainsi, un
PER de 16 équivaut à une rentabilité globale de l’action de 1/16 soit 6,25%. On retrouve
évidemment les mêmes conclusions qu’avec le PER :
PER élevé Faible taux de rentabilité de l’action potentiel de hausse limité.
b. Limite de PER
Bien que le PER permette d’avoir une première évaluation de l’entreprise par rapport à ses
concurrents, cet indicateur présente certaines limites :
Le PER est calculé en utilisant des données d’origine différentes. En effet, le cours est
déterminé à partir de la réalité de marché (résultat d’offre et de la demande) alors que
le BPA a des origines purement comptables, il est déterminé à partir des données propres
à l’entreprise.
Le PER est principalement calculé sur la base de bénéfice (résultat net positif), alors si
l’entreprise réalise un résultat déficitaire (négatif), le PER ne pourra pas être calculé.
Le PER se calcule principalement pour les entreprises cotées en bourse.
c. Application
Dans le cadre de son introduction en bourse le groupe « STA » souhaite déterminer sa valeur
par la méthode des comparables. Le multiple retenu est le PER et les caractéristiques des
entreprises comparables pour l’exercice 2020 sont résumées dans le tableau suivant :
Enterprise T X Y Z
Bénéfice net 1578 1645 834 1885
Capitalisation 20188 18095 13761 27868
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2.2. Le multiple de chiffre d’affaires
Le multiple du chiffre d’affaires permet d’approcher la valorisation d’une société par sa part du
marché (les ventes) indépendamment de sa structure financière ou de sa rentabilité. Ce multiple
n’est vraiment pertinent que si les sociétés de l’échantillon présentent des rentabilités
d’exploitation, un rythme de croissance de leur activité ou encore une dimension opérationnelle
comparables à ceux de la société à évaluer.
Ce multiple se calcule comme suit :
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Ce ratio est calculé comme suit :
Le multiple de résultat d’exploitation ou EBIT (résultat avant intérêt et impôt) tient compte de
la rentabilité directement issue de l’exploitation après prise en compte de la politique
d’amortissement et d’investissement d’une société. Il exprime la valeur de l’entreprise sur la
base d’un nombre d’années de résultats d’exploitation.
Ce ratio se détermine comme suit :
𝑽𝑬 𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒅𝒆 𝒎𝒂𝒓𝒄𝒉é 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒐𝒄𝒊é𝒕é
=
𝑬𝑩𝑰𝑻 𝑬𝑩𝑰𝑻
Section 3. Application
La société "Alpha", opérant dans le secteur de l’industrie agro-alimentaire, fait l’objet d’une
évaluation par des comparaisons boursières d’après un échantillon de 6 entités semblables, les
entreprises "A", "B", "C", "D", "E" et "F". Les politiques d’investissement et de traitement
comptable des amortissements étant jugées trop différentes d’une société à l’autre de
l’échantillon, la marge brute d’exploitation (EBITDA) est préférée au résultat d’exploitation
(EBIT).
Le tableau 1 rassemble les données de base de la société "Alpha". Quant aux données
comptables relatives à l’échantillon de référence, elles figurent au tableau 2.
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Tableau 2 : Données de l’échantillon de référence
Société Ratio 1 : VE/EBITDA Ratio 2 : VE/CA
A 6,8 0,77
B 7,2 0,85
C 8,1 0,99
D 6,9 0,80
E 7,5 0,87
F 7,8 0,82
Travail à faire :
Déterminer la valeur des capitaux propres (VCP) de la société "Alpha" selon deux multiples
moyens (EBITDA, CA).