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PLAN

• Introduction
• Gestion des stocks
• Planification de la production
• Programmation linéaire de la production
• La gestion globale MRP

1
GESTION DES STOCKS
Le succès d'une organisation est déterminé, entre autres, par sa capacité de proposer le
bon produit (ou service) au bon moment et au bon endroit. Un stockage intelligent
contribue de manière décisive à cet objectif stratégique .

Quels sont les différents types de stockage ?

Stocks de produits finis


Stocks d'entrants de fabrication (matières premières, pièces sous-traitées)
Stocks de pièces de rechange et de produits pour la maintenance des équipements de
production
Stocks d'outillages et d'accessoires
En-cours: articles qui ne sont plus des matières premières mais pas encore des
produits finis

2
GESTION DES STOCKS
Quels sont les rôles positifs du stockage ?

Lissage de la production dans les cas nombreux où la demande subit des variations
saisonnières
Réduction des délais de mise à disposition (dans le cas des stocks de produits finis)
Robustesse par rapport à des indisponibilités de ressources de production
☺Assurer la production et éviter le risque de rupture

Quels sont les inconvénients du stockage ?

Immobilisation de moyens financiers importants (ils peuvent représenter 25 à 30 % du


capital immobilisé)

Utilisation d'espace

Occultation d'insuffisances graves en matière de prévision et de gestion.

☻Investissement considérable et improductif


3
GESTION DES STOCKS
Le but d’entreprise est de vendre ses produits
aux clients avec un taux de service aussi élevé

Coût du stock
que possible.

Le taux de service est le rapport entre le


nombre de clients servis dans les conditions
normales (quantité, délai,…)sur le nombre total
des clients. Il a un impact direct sur la masse Taux de
60 70 80 90 100 service %
d’argent investie dans les stocks.

Combien de produits finis doit-on maintenir en stock pour assurer un taux de service
correct ?

Tous les produits n’ayant pas la même valeur, ne seront pas gérés de la même façon !

CLASSIFICATION DES PRODUITS EN STOCK: METHODE ABC

4
GESTION DES STOCKS: Classification des produits (ABC)
Cette analyse très classique permet de focaliser l’attention des gestionnaires sur les articles vitaux: (par exemple)
Sont classés A, les 20% d’articles du stock qui correspondent aux valeurs annuelles les plus grandes.
Sont classés B , les 45% d’articles qui suivent (représente 15% de la valeur annuelle).
Les 35% subsistants sont classés C (représente moins de 5% de la valeur annuelle)..
Il arrive fréquemment que les articles A correspondent à 80% de la valeur annuelle totale. Il va de soi que la plus
grande attention doit être dévolue à cette catégorie d’articles.
Principe: Tracer le diagramme ABC en suivant les étapes suivantes:

1. Définir les éléments à analyser ou rechercher les critères d’analyse correspondants à la


classification désirée, exemple: Valeur=f(quantité), bénéfices=f(produits), heures de
fabrications=f(produits), nombre de travaux=f(postes), heures d’’arrêts=f(postes)

2. Établir le classement de ces éléments selon leurs valeurs du critère sur la période concernée
3. Ordonner ces éléments (ordre décroissant des pourcentages en valeur du critère)
4. Réaliser leur cumul des pourcentages en valeur du critère
5. Tracer le diagramme de ABC (pourcentage en valeur du critère cumulé en fonction des produits à
classifier) (choisir des échelles qui représente la courbe dans un carré)
6. Pour interpréter la courbe: déterminer les classes de répartition des produits en calculant le ratio
de discrimination: B
LongueurAC C
RD =
LongueurAB
7. Selon la valeur de RD, on détermine les valeurs des classes A, B et C
selon le tableau suivant (page suivante) A
8. L’exploitation des résultats consistera à savoir quelle technique de gestion des stocks il faudra
5
appliquer aux différents produits selon la classe à laquelle ils appartiennent (chapitre suivant)
GESTION DES STOCKS: Classification des produits (ABC)
RD A B C
0.9<RD<1 10 10 80
0.85<RD<0.9 10 20 70
0.75<RD<0.85 20 20 60
0.65<RD<0.75 20 30 50
RD<0.65 Non interprétable

Choix du critère de classification ABC: (affaire de bon sens) connaissance


des problèmes du terrain !
Exemple Les informations concernant le stock d’une entreprise sont:
Produit Demande Prix unitaire Produit Demande Prix unitaire
1 3000 20 6 15000 73
2 20000 150 7 10000 37
3 5000 70 8 1500 33
4 4000 199 9 8000 2
5 500 178 10 1000 198

Analyser le critère demande avec la méthode ABC 6


Exercice I

Question 3:
Analyse PARETO: Classification des produits en stock selon leur immobilisation financière
Critère choisi: Existant en stock x prix de vente,
% cumulé
100
90 RD = 0,86
80
70 Classe A: 10% → 18 , 9
60 Classe B: 20% → 6, 11, 20, 8
50 Classe C: 70% → 1,2, 3, 17, 5, 7, 10, 4, 16,
40
15, 19, 13, 12, 14
30
20
10
0 N° Pdt
P18

P11
P20

P17

P10

P16
P15
P19
P13
P12
P14
P0

P9
P6

P8
P1
P2
P3

P5
P7

P4

7
MESURE DE L’ETAT DES STOCKS
Exemples des méthodes d’inventaire

Inventaire permanent: le stock est comptabilisé et enregistré et valorisé à chaque


mouvement. Cette technique n’est applicable qu’à des faibles volumes ou à l’aide de l’outil
informatique avec un enregistrement automatique des entrées/sorties (système à code
barre).

Inventaire périodique: le stock est contrôlé par comptage manuel, comparé à


l’enregistrement fait en cours de période (manuel ou informatique), enregistré, remis à
jour si nécessaire et valorisé. Cette technique est la plus utilisée en entreprise.

A retenir:

- Les articles pourront se répartir en classes d’après la méthode (ABC), et suivant


la classe à laquelle ils appartiennent on appliquera une des méthodes
d’approvisionnement,

8
METHODES D’APPROVISIONEMENT
Un stock est défini par son niveau et par les variations qu’il subit dans le temps, les questions
centrales dans la gestion des stocks se résument à:
Quant il faut approvisionner ?
Combien faut-il commander ?
Quant il faut approvisionner ?
Faut-il s’approvisionner à un intervalle de temps T (gestion calendaire)
Lorsque le niveau du stock devient inférieur à un niveau S déterminé (gestion par point de commande)
On passe la commande si au bout d’un temps T le stock devient inférieur au niveau S (gestion
calendaire conditionnelle)
Réponses liées
Combien faut-il commander ?
Une quantité q fixée par calcul ou règle empirique, cette valeur sera constante si la demande est
stationnaire, et variable si la demande est dynamique
La quantité nécessaire pour recomplèter le stock au niveau S le jour de la livraison
La réponse à ces deux questions constitue en elle-même la décision dans le choix de la méthode de
réapprovisionnement. Celle-ci dépend de la connaissance que l’on a a sur la demande:
Demande constante: régulière (fluctuation autour d’une valeur moyenne avec un écart type faible) et stable
dans le temps
Demande statistique: la demande est fluctuante, mais statistiquement prévisible, à partir de l’étude des
demandes passées,
Demande anticipée: la demande est déterminée par la connaissance des ventes futures (fermes ou
prévisionnelles) et non par référence aux consommations passées. 9
Méthodes d’approvisionnement selon la valeur des produits
Méthodes de gestion des stocks: classées par ordre de complexité

Période fixe Période variable

Méthode Modèle Méthode Modèle

M1: Quantité économique


Quantité Modèle de
de commande:
fixe Wilson
Demande constante M3: gestion par point de commande:
M2: Recomplètement
Quantité Modèle (q, s)
calendaire:
variable Modèle (T, S)
Demande statistique

Valeur du produit et méthode d’approvisionnement correspondante:

Pièces de faible valeur, utilisées en grand nombre: Quantité économique de commande

Produits de moyenne consommation (tel que les produits volumineux, responsables d’un fort
coût d’immobilisation): Méthode 2 et 3

10
Coûts des Stocks
1. Définition: Coût des stock
On distingue entre le coût de possession, le coût de passation ou de commande, et le coût de rupture.
Le coût de possession ou de maintien en stock: Coût d’opportunité (ce qu’on aurait pu faire avec
l’argent si on ne l’avait pas investi dans le stock) comprend:
Les salaires et charges des sections: gestion de stock, magasinage
Loyer et amortissement des locaux utilisés
Frais d’éclairage, chauffage,… de ces locaux,
Prix de l’énergie dépensée pour conserver la qualité des produits en stock
Entretien du stock et du matériel nécessaire à cet entretien
Loyer et amortissement des moyens de manutention
Frais administratifs (assurances…)
Perte par obsolescence, vol, détérioration,…
Soit Cp le coût de possession d’un article pendent une période

Le coût de passation (d’acquisition) d’une commande (matière première) comprend:


Salaires et charges des sections d’achat, de réception, et de comptabilité
Frais de déplacement des commerciaux,
Fournitures et imprimés nécessaires, timbres, téléphone, fax,…
Amortissement des matériels et mobiliers utilisés
Loyer et amortissement des locaux occupés
Energie nécessaire pour éclairer, chauffer ces locaux,
Utilisation du service informatique
Ce coût est toujours estimé proportionnel au nombre de commandes passées
Soit CC le coût de passation d’une commande (!! ne comprend pas le prix de la commande) 11
Coûts des Stocks

Coût de rupture

La perte d’une vente ou d’une commande = perte d’un profit ponctuel


Pénalités suite à un retard de livraison = détérioration de l’image de marque de l’entreprise
(plusieurs retards entraînera la perte d’un client)

Définition:

Soit Cr le coût de rupture, selon le cas, Cr sera estimé proportionnel à:

nombre de pénuries constatées


nombre de produits manquants multiplié par le temps
nombre de jours d’arrêt

12
Fonction économique
Définitions:
Fonction économique: Le but de la gestion de stocks est de les minimiser en respectant
le taux de service donné. Ce niveau de service est quantifié par la probabilité de rupture.
Si e (t) et s (t) représentent les débits d' entrée et de sortie d'un stock donné, le contenu
instantané dudit stock correspond à :
t
C (t ) =
∫ (e (t ) − s ( t ) )dt − C ( 0 )
0

Dans le cas un peu idéalisé d'une fonction s(t) constante et d’une réception
instantanée, on obtient l'évolution de la figure ci-dessous:

e (t) = Q pour t = nT
Il existe une quantité optimale moyenne qui permet
e (t) = 0 pour t ≠ nT
de minimiser le coût des stocks en évitant toute
pénurie, il s’agit de la quantité économique.

Comment calculer cette quantité optimale (Q, T fixes) ?


(voir modèle de Wilson)

Niveau du stock en fonction du temps 13


Méthode de réapprovisionnement 1: Modèle de Wilson
Modèle de Wilson (EOQ: Economic Order Quantity): Trouvé par Harris en 1915, appliqué par le conseiller d’entreprise
Wilson:
Hypothèses:
-La demande D est connue et constante sur la période d’étude
- La pénurie est interdite
- Le délai de livraison est nul: L = 0
- Le coût de passation est Cc par commande
- Le coût de possession d’un article pendent une période est Cp
Coût d’une commande: Cc, soit des coûts moyens de commande par article: fc = Cc/Q
Coût de possession moyen égale à: CpQ²/2D(*), soit des coûts moyens de possession par article:
fP = CPQ/2D
On cherche la valeur Q* qui minimise la fonction: C (Q ) = f c + f p = Cc / Q + C p Q / 2 D
C (Q ) min ⇔ f c = f p
Coût
2 DCc
Quantité économique de commande: Q* = fc = Cc/Q
Cp

2Cc C p fP = CPQ/2D
Coût de stockage minimum: C (Q*) =
D
c 2C Q
Intervalle entre deux commandes: T = DC Q*
p 14
*Q (en stock) = Demande x période T , la quantité en stock moyenne est Q/ 2, d’où l’expression du coût de possession
Méthodes de réapprovisionnement: Modèle de Wilson
Exemple
Dans une entreprise, la demande hebdomadaire d’une pièce est de 200, le coût de
possession d’un article est estimé à 0.5 € par semaine. Le coût administratif d’une
commande s’élève à 500 € auquel il faut ajouter 500 € de frais de livraison.

1- Calculer la quantité économique de commande

2- Calculer le délai entre deux livraisons

3- Calculer le coût moyen de stockage

Remarques:

Q* n’est pas un nombre entier, il faut choisir entre 894 et 895 pièces. Il se peut aussi que les pièces
soient livrées par palettes de 10, il faut donc choisir entre 890 et 900 pièces.
Il se peut qu’un délai de livraison de 4,47 soit peu commode à gérer et l’on se ramènera à une
livraison toute les quatre semaines (soit 800 pièces) ou cinq semaines (soit 1000 pièces).

Ces arrangement remettent-elles en question le calcul de Q*? Quel choix doit –en faire?

15
Modèle de Wilson: Analyse de sensibilité
S’il on commande Q au lieu de Q*, comment varie le coût C(Q) en fonction de C(Q*)?
C (Q ) 1  Q* Q 
=  + 
C (Q*) 2  Q Q * 

 Q −Q*  α2 
 
Une variation relative de: α =   induit une variation relative du coût de stockage:

β =
 2 + 2α 
 Q*   

β en fonction de α, ou sensibilité - Le coût de stockage est peu sensible à


la variation de Q : 10% autour de Q*
entraîne une variation de β inférieure à
1%, et compte tenu des incertitudes sur
Cp et Cc, ce résultat est acceptable.

-Qu’elle quantité Q doit-on choisir pour


faciliter la gestion des tournées de
livraison ( 4 semaines, ou 5 semaines) ?

- A variation égale, on retient la valeur


de Q supérieure à Q*:
une quantité supérieure de 20% induit une
augmentation du coût de 1,67%, et inférieure de
20% induit une augmentation de 2,5%. 16
Modèle de Wilson: Estimation du coût de possession Cp

Difficile d’estimer Cp! il existe une méthode simple qui consiste à déterminer le coût de
possession annuel, en prenant un pourcentage γ de la valeur moyenne annuelle V de
l’article. Ce pourcentage γ est de l’ordre de 20 à 30%.

Il faut considérer la demande annuelle Dan pour calculer Q*, C(Q*), et T*:
2 Dan Cc 2γVCc
Q* = C (Q*) =
γV Dan

2Cc
T* est exprimée en années T * =
γVDan
Exemple

La demande annuelle d’une pièce est de 10000. Le coût de la livraison est de 500 € , et la
valeur moyenne annuelle d’une pièce est de 100 €, L’entreprise utilise un taux de
possession de 30%. Calculer Q*, C(Q*) et T*.
17
Modèle avec coût variable: Prix de l’article fonction de la quantité commandée
Lorsque les quantités commandées passent certains seuils, le fournisseur peut réduire le prix
unitaire.
Exemple:
10 € par article si la commande est inférieure à 400
9,5 € par article si la commande est supérieure à 400 mais inférieure à 600
9 € par article au-delà de 600 articles

La demande D est de 100 articles par jour, le coût d’acquisition Cc= 1000 euros et le coût de
possession Cp = 1 euro par article par jour.
Détermination de l’optimum
On partitionne les commandes en intervalles [ai, bi]
de prix d’achat pai. On doit minimiser le coût de
revient global d’un article, c’est-à-dire la somme du
coût d’achat, du coût de possession et du coût
d’acquisition(ces deux derniers coûts ne sont pas
modifiés). La fonction à optimiser sur [ai, bi] est:

Ri (Q ) = pai + Cc / Q + C p Q / 2 D
Algorithme de résolution
Compte tenu de l’intervalle [ai, bi], trois cas se
2 DCc
présentent: 1- Calculer Q* =
Si bi < Q*, alors Qopti=bi Cp
Si ai ≤ Q*≤ bi alors Qopti=Q* 2- Sur chaque intervalle i, déterminer Qopti
Si ai > Q*, alors Qopti=ai et R(Qopti)
Application: Exemple ci-dessus. 3- Garder Qoptk donnant Min R(Qopti)
18
Modèle avec coût variable: Coût Cc de commande dépendant de la quantité

Le coût administratif d’une commande est indépendant des quantités, néanmoins, le coût de
livraison est fonction de la quantité livrée.

Exemple: on a le choix entre deux modes de transport en fonction de la quantité à livrer:


Si la quantité est inférieure à 400 pièces: le plus compétitif est la livraison par route et Cc = 1000 euros
Si la quantité est au dessus de 400 pièces, le rail l’emporte et Cc = 1500 euros.

On a un coût de commande Cci sur l’intervalle [ai, bi]. On, doit minimiser la somme des coûts de
possession et d’acquisition. La fonction à optimiser sur [ai, bi] est celle du modèle de base:

Ci (Q ) = Cci / Q + C p Q / 2 D

2 DCci
Sur l’intervalle [0,∞[. Le minimum est : Q* = . Compte tenu de l’intervalle existant [ai, bi],on a
Cp
trois cas:

Si bi < Qi*, alors Qopti=bi Algorithme de résolution


Si ai < Qi*< bi alors Qopti=Qi* 2 DCci
1- Calculer Qi* =
Si ai > Qi*, alors Qopti=ai Cp

2- Sur chaque intervalle i, déterminer Qopti


Application: Reprendre l’exemple pour et C(Qopti)
lequel Q*=447, et suivre l’algorithme de 3- Garder Qoptk donnant Min C(Qopti)
résolution.
19
Modèle de Wilson avec rupture de stock
On suppose que la pénurie est permise avec ventes différées. Le coût de pénurie Cr est proportionnel au
nombre d’articles manquants et à la durée de pénurie. Cp est proportionnel à la période de possession
de stock.
Soit P le nombre d’articles manquants. A la livraison, ces P articles seront livrés immédiatement (vente
différée) et le stock initial sera (Q – P).
Au bout d’un temps T1=(Q-P)/D, il y aura rupture de stock, pendent un temps T2 = P/D. Le coût moyen
2
par article est: C c C p (Q − P ) Cr P 2
C (Q , P ) = + +
Q 2QD 2QD
La condition nécessaire pour minimiser le coût du stock en tenant compte de la pénurie est:
dC (Q, P ) dC (Q, P )
= =0
dP dQ
Modèle avec pénurie
Quantité économique de commande:

2 DCc Cr
Q* = avec ρ=
ρC p Cr + C p

20
21
Méthodes de réapprovisionnement: Recomplètement calendaire

Cette méthode est appliquée si l’approvisionnement se fait à intervalle régulier de période T. La quantité
de commande Q est déterminée afin de recomplèter le stock de début de période à un niveau S
prédéterminé. Lorsqu’il y a une pénurie de p articles en fin de période précédente , Q sera égale à S si les
ventes sont perdues, Q sera égale à p+S si les ventes sont différés. En général si α % de ventes est
différée, le reste perdu, Q sera égale à αp+S .

Paramètres: La politique calendaire dépend des deux paramètres T et S. La période T découle de


considérations extérieures telle que la mise en place de tournées régulières de livraison, du lissage de
la charge du service de réception, c’est pourquoi, la période T sera considérée comme une donnée, et
nous recherchons à trouver le niveau optimal de recomplètement S. L’optimisation a pour but
d’assurer un taux de service fixé par l’entreprise (méthode A) ou de minimiser le coût du stock
(méthode B).

La demande pendent la période T est aléatoire, mais statistiquement prévisible. Pour déterminer la
loi de la demande, on relèvera les demandes faites sur n périodes consécutives.
Soit X=(x1, x2,…xn) la série ordonnée croissante des différents valeurs, ni le nombre d’observation de

xi, et N = ni , la probabilité d’observer une demande X de valeur xi est donnée par:
i

P ( X = xi ) = p xi = ni / N

22
Recomplètement calendaire: Modèle basé sur le taux de service
Définitions: i
La loi de probabilité discrète (ou fonction de répartition): F ( xi ) = P ( X ≤ xi ) = ∑ P( X = x )
k =1
k

x
La loi de probabilité continue (ou fonction de répartition): F ( x ) = P ( X ≤ x ) =
∫ f ( z)dz
z =0

(A) La quantité de commande est déterminée à l’aide du modèle basé sur le taux de service

Le rôle du stock est de fournir les matières et composants nécessaires à la production. Le


critère retenu sera la probabilité de fournir (ou de servir) la demande. Il existe deux
indicateurs de service notés α et β:

Si le problème réside dans l’existence d’une rupture, l’indicateur retenu sera la probabilité
de satisfaire la demande sans interruption, il est noté α .

Si l’on considère que l’important est le nombre d’articles manquants, l’indicateur sera le
rapport entre le nombre d’articles fournis et la demande moyenne, il est noté β.
23
Recomplètement calendaire: Modèle basé sur le taux de service
Exemple
Un pharmacien vend chaque jour 6 à 9 boites d’un certain vaccin infantile obligatoire. Sur le mois
précédent, la loi de demande journalière a été:

X px F(x) Ce vaccin doit être conservé au réfrigérateur. La place étant


6 35% 35% comptée .

7 50% 85% La demande moyenne est de: E ( X ) = 6 * 35% + 7 * 50% + 8 *10% + 9 * 5% = 6.85

8 10% 95% Le pharmacien décide de fixer le seuil d’approvisionnement à 7


boites. Calculer α et β
9 5% 100%

Considérant une période de fonctionnement de 100 jours:

Sur 100 jours, il y a 15 jours pour lesquels la demande est supérieure strictement à 7. Certains
clients repartiront sans vaccin, le stock étant épuisé. Le service est donc pleinement assuré 85% du
temps, donc α = 85%.

La demande moyenne étant de 685, en 100 jours, 685 vaccin ont été demandés (en
moyenne), Les 10 jours où la demande était de 8, un seul vaccin n’a pu être fourni (soit
10 vaccins sur 10 jours). Les 5 jours où la demande était de 9, deux vaccins n’ont pu être
livrés sur le champs (soit 10 vaccins sur 5 jours). Soit une pénurie de 20 vaccins. On a pu
fournir sans retard 665 vaccins sur 685, ce qui donne une valeur de: β = 97% 24
Calcul du taux de service en temps α
Pour être en rupture, il suffit que la demande X sur la période T excède le stock S en début de
période.
La probabilité de rupture est donnée par: P ( X > S ) = 1 − P( X ≤ S ) = 1 − F ( S )
La probabilité de service sans rupture est: α = F(S)

Exemple discret(1):
Dans un magasin de pièces détachées, la référence RT35 fait l’objet d’un approvisionnement
mensuel. Sa demande mensuelle suit la loi de probabilité discrète ci-dessous:

X px F(x)
L’objectif fixé par le directeur du magasin est de
4 5% 5%
pouvoir satisfaire tous les clients 90% du temps.
5 10% 15%
6 25% 40%
7 30% 70%
Pour cela, nous devons prendre S = 9. Le taux effectif
8 15% 85%
de satisfaction est de 95%.
9 10% 95%
10 3% 98%
11 2% 100%
25
Calcul du taux de service en temps α
Exemple continu (2):
Une pièce est gérée selon la méthode de recomplètement calendaire. Sa demande
pendent l’intervalle T suit une loi normale de moyenne 1000 et d’écart type 100. On s’est
fixé une valeur de α=99%.
s − 1000
P( X > S ) = 1 − P( X ≤ S ) = 1 − F (S ) = P(Z > )
100
Z = zi + z j D

ans le tableau de la loi normale N(0,1), la valeur la plus proche de 1-α α = 0.01 est 0.0099
ce qui correspond à:
zi = 2.3 (1ére colonne sur la même ligne ou il y a la valeur 0.0099) et
zj = 0.03 (première ligne sur la même colonne ou il y a la valeur 0.0099)

d‘où Z = 2,33=[(S-1000)/100]

Le stock S en début de période pour assurer la valeur voulue de α sera:

S = 1000+2,33*100 S = 1233 pièces


26
Calcul du taux de service en pièces β
β est le rapport entre le nombre d’articles fournis sur la demande moyenne. Le nombre
d’articles fournis est égal au nombre d’articles demandés moyen E(X) moins le nombre
d’articles manquants P(S):
E ( X ) − Ρ(S ) P(S )
β= =1−
E( X ) E( X )

En pénurie, la demande x est supérieure à S et le nombre de manquants est (x-S). La


rupture moyenne est donnée par:

Cas discret: P(S ) = ∑ ( x − S ) px
x=S


Cas continu: P ( S ) = ( x − S ) f ( x ) dx
x=S

La demande moyenne E(X) est calculée à partir de:



Cas discontinu: E( X ) = ∑ x. p
x =0
x


Cas continu: E( X ) =
∫ x. f ( x)dx
0 27
Calcul du taux de service en pièces β: cas discret
Exemple discret:
On reprend l’exemple précédent (1), mais l’objectif est que dans 90% des cas, le client repart avec les
pièces qu’il était venu chercher.
Calculer la demande moyenne: E(X)= 6.92
Nous voulons β ≥ 90%, calcul de P(S):
11 11 11
P(S ) = ∑ ( x − S ) p = ∑ xp
x = S +1
x
x = S +1
x −S ∑p
x = S +1
[
x = G(S ) − S 1 − F (S ) ]

x px F(x) x.px G P(S) β Le calcul de G s’obtient par


4 5% 5% 0.2 6.72 2.92 57.80% sommation des termes (x.px) et G
5 10% 15% 0.5 6.22 1.97 71.53% de la ligne d’en dessous et en
6 25% 40% 1.5 4.72 1.12 83.82% initialisant G(11) à zéro.
7 30% 70% 2.1 2.62 0.52 92.49%
8 15% 85% 1.2 1.42 0.22 96.82%
Pour avoir β ≥ 90%, nous
9 10% 95% 0.9 0.52 0.07 98.99% prenons S = 7 et nous pourrons
10 3% 98% 0.3 0.22 0.02 99.71% satisfaire 92,49% des
11 2% 100% 0.22 0.00 0.00 100.00% demandes. 28
Calcul du taux de service en pièces β: cas continu
La détermination de β repose sur le calcul de P(S). Lorsque la demande X suit la loi normale
N(µ,σσ) de moyenne µ et d’écart type σ, on se ramène à la variable centrée réduite z = (S-µ)/ σ
de loi N(0,1) avec: P(S)= σ P(z).

P(z) est calculée à partir de la fonction de répartition de la loi normale F(z) selon*:
2
e− z / 2
P( z ) = + zF ( z ) − z

P ( z )σ
Pour la loi normale, la demande moyenne est égale à µ, et l’on obtient: 1 − β =
µ
Exemple continu:

On reprend l’exemple précédent (2): µ = 1000, σ=100, β= 99%.

P(z) = 0.1, (d’après la table de P(z) pour la loi normale N(0,1)) z = 0.9

S = 1000 + 0.9*100 = 1090

*: H. Molet, une nouvelle gestion industrielle, Edition 1997


29
Pénurie moyenne pour la loi N(0,1)

Table de P(z) (Nombre de pièces manquants)


−z2 / 2
e
P( z) = + zF ( z ) − z

30
Gestion calendaire de stock:(B) Modèle basé sur le coût global
On distingue entre la gestion calendaire de stock à rotation nulle et à rotation non nulle

Stock à rotation nulle: lorsqu’il n’y a pas de report possible des invendus aux périodes suivantes.

Exemples : stock à rotation nulle :

1- Un marchand de journaux achète chaque jour une quantité fixée d’un certain quotidien.
Il paye chaque exemplaire 4DH et le revend à 6DH, soit une marge de 2DH. Si la demande
est supérieure à son stock, le marchand constate un manque à gagner de 2DH, d’où Cr =
2DH. Tout exemplaire non vendu lui est racheté 3DH par le groupe de presse, ce qui
engendre une perte sèche de 1DH, d’où Cp=1DH.
2- Une entreprise fabrique en série des articles de mode et des gadgets. Si les séries sont
trop longues, les articles restants sont écoulés à bas prix chez un soldeur (Cp est égal à la
perte sèche), si les séries sont très courtes, il perd les clients (Cr est égal au manque à
gagner).
Gestion calendaire de stock à rotation nulle

Objectif: déterminer le niveau du stock initial S, qui est donc ici la variable de commande.
Remarque: la période de révision calendaire, c.-à-d. l’intervalle entre deux approvisionnements (T) est fixé
par la nature de l’approvisionnement. Par exemple, un pâtissier met en fabrication des gâteaux chaque jour.
Le libraire commande des journaux chaque jour, des périodiques chaque semaine ou chaque mois.
Cas où la demande suit une loi de probabilité discrète: Exemple du pâtissier [V. Giard, 2003]:
Le coût de fabrication d’un gâteau est de 25 F l’unité et le prix de vente est de 60 F l’unité. Supposons que
la demande quotidienne de ce gâteau, que nous noterons X, suive une loi de Poisson de moyenne égale à
2,5 gâteaux par jour (λ=2,5). Le tableau ci dessous reprend la distribution de probabilité du nombre X de
clients par jour pour ce produit. Dans ce tableau x indique une valeur possible de la demande et P(X = x)
indique la probabilité d’occurrence de cette valeur.

Question du pâtissier: combien mettre de gâteaux en fabrication chaque


jour pour maximiser son bénéfice ?
Le coût de possession, Cp, lié `a l’invendu en fin de journée est 25 F, c.-à-d. le coût de
production.
Le coût de rupture, Cr lié à une vente manquée est égal à la marge, c.-à-d.: 60 F - 25 F = 35F.
Le coût de commande, c.-à-d. CC , correspond au coût de mise en route d’une fabrication de
gâteaux.

Réponse à la question: On doit déterminer S, le stock initial, de manière à minimiser:


C ( S ) = C p I p ( S ) + C r I r ( S ) + Cc I c
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
Ip(S): le stock moyen résiduel en fin de journée et Ir(S), nombre moyen de ruptures sur la
journée. Ic le nombre moyen de commandes fixé par jour.
Résolution numérique du problème
- On prend pour S différentes valeurs de 1 à 6
- Calculer le nombre de rupture ( valeurs positives de (x-S)) en fonction du stock initial et de la demande
observée x.
- Calculer Ir(S), le nombre moyen de ruptures, pour chaque valeur de S, faire la moyenne pondérée de ce
nombre par la probabilité d’observer x.
n
I r (S ) = ∑ (x − S) p
x = S +1
x n demandes observées

- Calculer le stock final possédé en fonction du stock initial (S) et de la demande observée (x) : c’est la partie
positive de (S-x).

- Calculer Ip(S), le stock moyen possédé en fonction du stock initial (S): pour chaque valeur de S, faire la
moyenne pondérée du stock final (S-x) par la probabilité d’observer x.
S
I p (S ) = ∑ ( S − x) p
x =0
x

- Calculer le coût moyen du stock en appliquant la formule suivante (on néglige le coût de commande) pour
l’exemple du pâtissier): C(S ) = 35I (S ) + 25I (S )
r p
33
- Tracer le graphique C(S) et en déduire la valeur de S optimale: S*
Gestion calendaire de stock à rotation nulle

Le Coût est une fonction convexe de S


34
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
Résolution analytique du problème

Le stock optimal S* est celui pour lequel le coût de gestion C(S*) est inférieur à celui des stocks
immédiatement inférieur et supérieur:
C ( S * + 1) > C ( S * )
C ( S * − 1) > C ( S * )

Pour déterminer S*, il suffit d’étudier l’´evolution de la différence de coût de stocks successifs définie
comme : C(S + 1) − C(S),

La différence des coût de deux stocks initiaux consécutifs:

[ ]
C ( S + 1) − C ( S ) = C p I p ( S + 1) − I p ( S ) + C r [I r ( S + 1) − I r ( S )]
 S +1 S   n n 
= Cp
 ∑
 x = 0
( S + 1 − x) p x − ∑ ( S − x ) p x  + Cr 




∑ ( x − S − 1) p x − ∑ ( x − S ) px 


x =0  x=S +2 x = S +1

 S   n 
= Cp
 ∑ p x  − Cr 
 x =0 
  ∑ p x  = C p P ( X ≤ S ) − Cr P ( X > S ) = C p F ( S ) − Cr (1 − F ( S ))
 x = S +1 

Détermination de la solution optimale: stock initial S* qui minimise le coût global:


[
C ( S + 1) − C ( S ) = F ( S ) C p + Cr − Cr ] 35
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
Résolution analytique du problème

Les conditions d’optimalité deviennent:


( C p + C r ) F ( S *) − C r > 0 Cr
F ( S * − 1) < = ρ < F ( S *)
(C p + Cr ) F ( S * −1) − Cr < 0 Cr + C p

Application: exemple du pâtissier

Cr 35
ρ= = = 0 ,583
Cr + C p 35 + 25

Pour λ = 2.5, on a F ( S * − 1 = 2 ) = 0 ,5438 < ρ = 0 ,583 < F ( S * = 3) = 0 ,7576

Voir tables de la loi


S* = 3 de poisson

On en conclut qu’il est optimale de mettre en production 3 gâteaux chaque jour


36
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
Cas où la demande suit une loi de probabilité continue [1]:

Exemple: Marchand des journaux

Un marchand de journaux qui vent un quotidien à 3,5F l’unité, qui lui-même l’acquière
à 2,8F auprès de son grossiste qui lui reprend les invendus au prix de 2,6F l’unité.

Le coût de rupture, Cr est lié à l’invendu et vaut donc la marge bénéficiaire:


3,5F - 2,8F = 0,7F
Le coût de possession, Cp, vaut la perte enregistrée par invendu, c’est-à-dire:
2,8F - 2,6F= 0,2 F.

On suppose que la demande quotidienne suit approximativement une loi normale de


moyenne E(X) = 300 et d’´ecart type σ = 20.

Question: quel est le nombre d’exemplaires à commander S de manière à


minimiser le coût de gestion (on néglige le coût d’acquisition pour cet
exemple) :
S ∞
C ( S ) = C p I p ( S ) + Cr I r ( S )
∫ ∫
C ( S ) = C p ( S − x ) f ( x ) dx + Cr ( x − S ) f ( x) dx
0 S
[1]: Vincent Giard, Gestion de la production et des flux, Ed 2003
Gestion calendaire de stock à rotation nulle
La condition d’optimalité s’écrit dans le cas d’une loi continue : C’(S*) = 0
S ∞ S  ∞ S 
∫ ∫ ∫ ∫ ∫
dC ( S )
C ' (S ) = = C p f ( x) dx − C r f ( x) dx = C p f ( x )dx − Cr  f ( x )dx − f ( x )dx 
dS 0 S 0  0 0 
S ∞
= (C p + C r )
∫ f ( x)dx − C ∫ f ( x)dx = (C
0
r
0
p + C r ) F ( S ) − C r .1

Cr
S* est optimal si: F ( S *) = =ρ
C p + Cr

Application: exemple du marchand des journaux

Cr 0,7
ρ= = = 0 , 78
Cr + C p 0,7 + 0 , 2
Comme on ne dispose que de la table de la normale réduite, il faut réduire la variable aléatoire X en lui retranchant sa
moyenne et en la divisant par son écart type. On obtient:

S * −300 S * −300
F( ) = 0,78 = 0,77 L’approvisionnement périodique optimal:
20 20 S * ≈ 315
38
Gestion calendaire de stock à rotation nulle:
Les conséquences économiques de la solution optimale

La rupture du stock Le nombre moyen des ruptures Ir(S) correspond au


nombre de demandes non satisfaites:
n n n
Cas discret I r (S ) = ∑ ( x − S ) p = ∑ xp
x = S +1
x
x = S +1
x −S ∑p
x = S +1
x

n
Pour la distribution de Poisson de paramètre λ[1]:
∑ xp
x = S +1
x = λP ( x > S − 1)

I r ( S ) = λP ( x > S − 1) − SP ( x > S )

∞ ∞
Loi de demande continue I r ( S ) =
∫ ( x − S ) f ( x)dx = ∫ xf ( x)dx − SP( x > S )
s s

Pour la distribution normale N(µ, σ) [1] : I r ( S ) = σ [ f (t s ) − t s P (t > t S )] = σ .g (t S )


− t S2
Les valeurs de la fonction g(ts) à voir S −µ e
tS = ; f (t S ) = 39
dans l’annexe III. σ 2π
Gestion calendaire de stock à rotation nulle:
Les conséquences économiques de la solution optimale

Le stock moyen possédé

Il correspond au stock résiduel moyen. Cet indicateur s’obtient à partir de la rupture


moyenne aussi bien dans le cas discret que dans le cas continu par la relation[1]:

I p (S ) = S − E ( X ) + I r (S )

Le coût moyen

Le coût moyen C(S) peut être calculé par la relation suivante :

C ( S ) = C p I p ( S ) + C r I r ( S ) + Cc I c ( S )

La marge bénéficiaire nette:

B ( S *) = mu E ( X ) − C ( S *)
40
Gestion calendaire de stock à rotation nulle:
Exercices

Ventes d’hebdomadaires

Un libraire commande régulièrement un hebdomadaire auprès de son grossiste. Son


coût d’achat est de 12 F et son prix de vente 16 F. On suppose que les ventes
hebdomadaires suivent une loi normale de moyenne 30 et d’´ecart type 5.

(a) Quel est le nombre d’exemplaires à commander auprès de son grossiste


chaque semaine si le coût de reprise est de 10 F ?

(b) Quel est son bénéfice net?

41
Gestion calendaire de stock à rotation nulle:
Exercices

Ventes des fleurs

Un épicier va chercher deux fois par semaine des fleurs coupées au marché en gros de
sa ville. En effet, au delà de trois jours, il ne peut plus les revendre. Son coût d’achat
d’une botte de fleurs est de 50 F et son prix de vente 75 F. On suppose que la demande
de bottes de fleurs suit une loi de Poisson. En moyenne, 30 clients se présentent
chaque semaine pour ce produit (la semaine est compté six jours).

(a) Quel est le nombre de bottes de fleurs coupées à aller chercher le lundi matin et le
jeudi matin ?

(b) Combien de clients en moyenne sortent de son magasin par semaine sans fleurs ?

(c) Quel est le nombre moyen de bottes de fleurs jetées par semaine ?

42
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
On parle de stocks à rotation non nulle lorsque les invendus d’une période seront vendus
aux périodes suivantes (ventes différées). C’est le cas le plus répandu.

La variable de commande du système est S, le niveau de recomplètement, c’est-`a-dire le


niveau du stock que l’on cherche à retrouver périodiquement.

Remarques: La différence fondamentale avec le cas du stock à rotation nulle:

La commande à passer pour un approvisionnement en début de période n’est plus fixe. Deux
cas sont possibles :

Il reste un stock résiduel positif : dans ce cas, on commande la différence entre S


et le stock résiduel;

Le stock résiduel est nul : dans ce cas, on commande S augmenté des demandes
non satisfaites de la période précédente qui ont pu être reportées.

43
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle

Exemples : Electricien

On suppose que la demande hebdomadaire d’ampoules de 60Watt suit une loi normale de
moyenne 300 et d’´ecart type 20. Le réapprovisionnement se fait en début de semaine (5
jours) chez le grossiste au prix d’achat de 3 F l’unité. Les ampoules sont vendues au prix de
3,5 F l’unité. On suppose que la valeur moyenne annuelle d’un article est de 3F, et que le
pourcentage γ est de 20 %, d’où un coût de possession annuel par ampoule en stock de : 3
F × 0,2 = 0, 6 F. Pour arriver à un coût de possession hebdomadaire, il faut tenir compte du
nombre de semaines sur lesquelles la demande s’exprime. Ici, on suppose le magasin
ouvert 52 semaines par an, d’où un coût unitaire de possession : Cp = 0, 6 F /52 = 0, 0115
F(par ampoule et par semaine)

Calculons maintenant le coût unitaire de rupture: il correspond à la marge bénéficiaire non


réalisée par ampoule : 3, 5 F − 3 F = 0, 5 F.

Quel est le niveau de recomplètement optimal S*?

44
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Supposons qu’un niveau de recomplètement de 320 ait été choisi.

Cas d’une demande inférieure à S


Il n’y a pas de rupture de stock. C’est l’exemple d’une demande observée de 310. Le stock de
fin de période vaut donc :
320 − 310 = 10 ampoules.
Evolution du stock: on peut supposer que la demande de 310 ampoules est également
répartie sur toute la semaine et on peut faire une interpolation linéaire:

le stock moyen possédé Ip(S) à la fin de la période T:

320 + 10 S + ( S − x )
I p (S ) = =
2 2

2S − x
Si ( x ≤ S ) : I p ( S ) =
2
45
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Cas d’une demande supérieure à S
on observe une rupture de stock. C’est le cas, par exemple, d’une demande observée de 350.
On détermine à partir de quand le stock est nul. La demande, comme dans le cas sans
rupture, est supposée uniformément répartie sur la semaine (cinq jours).
La demande journalière est: 350/5=70 ampoules par jour.

L’évolution du stock moyen possédé entre deux périodes est obtenue par: S (t ) = 320 − 70t

Le stock est nul au bout de T1:


320 S
T1 = = 4,57 jours =
70 x /T
T1 T2
Le stock moyen possédé pendent T1:
S 320 + 0
= = 160
2 2
Le stock moyen possédé par période T :
S T1 S S 320 320 S2
I p (S ) = = I p (S ) = . = 146 Si ( x > S ) : I p ( S ) =
2 T 2 x 2 350 2x
46
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Cas d’une demande supérieure à S

Le nombre moyen de rupture par période T :

x− S T2 x− S x − S
I r (S ) = = . T1 T2
2 T 2 x

( x − S )2
Si ( x > S ) : I r (S ) =
2x

(350 − 320) 2
I r (S ) = = 1,28
2 * 350

47
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Détermination de la solution optimale S*: cas discret
S n
S2
∑ ∑
Le stock moyen possédé Par période T [1]: x px
I p (S ) = (S − ) p x +
2 2 x
x =0 x = S +1
n
( x − S )2
Le nombre moyen de rupture par période T: I r (S ) = ∑
x = S +1
2x
px

Le coût de gestion global par unité de période T :

 S 2 n  n
( x − S )2
∑ ∑ ∑
 x S p x 
γ (S ) = C p (S − ) p x + + Cr px
 2 2 x  2x
 x = 0 x = S +1  x = S +1
Pour déterminer S*, il suffit d’étudier l’´evolution de la différence de coût de stocks successifs définie
comme : γ(S+1) − γ(S):
 n 
+

2 S 1 p
γ ( S + 1) − γ ( S ) = (C p + C r )  F ( S ) + x  −C
r
 2 x 
 x = S +1 
n
Soit: G(S ) = ∑ Px

x = S +1
x
γ ( S + 1) − γ ( S ) = (C p + Cr ) L ( S ) − Cr
1
L ( S ) = F ( S ) + ( S + )G ( S ) 48
2
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Détermination de la solution optimale S*: cas discret
Les conditions d’optimalité deviennent:
(C p + C r ) L ( S *) − C r > 0 Cr
L ( S * − 1) < = ρ < L ( S *)
(C p + Cr ) L( S * −1) − Cr < 0 Cr + C p

Application:
Une pièce donnée est en approvisionnement tous les 15 jours. On estime que son coût de pénurie par
période est équivalent à 20 fois son coût de possession sur la même période. La demande sur 15 jours
varie de 20 à 27 avec les probabilités du tableau ci-dessous. Calculer la quantité de recomplètement
calendaire S*.
S, x Px (%) F(x) Px/x G(S) L(S)
20 4 0,04 0,00200 0,0405 0,8693
21 8 0,12 0,00381 0,0366 0,9078
22 16 0,28 0,00727 0,0294 0,9408
23 20 0,48 0,00870 0,0207 0,9658
24 16 0,64 0,00667 0,0140 0,9832
25 16 0,80 0,00640 0,0076 0,9940
26 14 0,94 0,00538 0,0022 0,9989
27 6 1,00 0,00222 0,0000 1,0000 49
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle

Détermination de la solution optimale S*: cas continu

L ( S ) = F ( S ) + SG ( S )
Cr
L ( S *) = =ρ
C p + Cr ∞ f ( x)
G(S ) =
∫S x
dx

Exemple:
Dans un supermarché, la demande d’un article de très grande consommation suit une demande que
l’on a pu approximer par la fonction de densité (avec λ =1/2000):

Si ( x < 0); f ( x ) = 0
Si ( x ≥ 0); f ( x ) = λ2 xe − λx

Le coût de rupture est 20 fois le coût de possession. Le réapprovisionnement est assuré tous les
mercredis.

Calculer S*.

50
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Détermination de la solution optimale S*: approche plus simple

Vu que le coût de rupture est élevé par rapport au coût de possession, la rupture de stock ne se
produira que rarement. Dans ce cas, elle ne se produira qu’en fin de période T, et l’on simplifiera le
problème en supposant que: T1=T et T2=0.

S n
Le stock moyen possédé par période T : I p (S ) = ∑
x =0
x
(S − ) p x +
2
S
2 ∑p
x = S +1
x

n
Le nombre moyen de rupture pendent la période T: I r (S ) = ∑ (x − S ) p
x = S +1
x

Détermination de la solution optimale S*: cas discret


2Cr − C p
F ( S * −1) < = τ < F ( S *)
C p + 2Cr

Détermination de la solution optimale S*: cas continu


S 2Cr − C p

F ( S *) = f ( x ) dx =
0 C p + 2C r

51
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle
Appliquons la méthode simplifiée aux données numériques de notre exemple de ventes d’ampoules
électriques (cas continu):
2 * 0 ,5 − 0 , 0115
τ = = 0 ,977
2 * 0 ,5 + 0 ,0115

Nous disposons des valeurs de la loi normale N(0,1) correspondante à la variable centrée réduite:

X −µ S * − 300 S * − 300
P( > ) = 0 , 023 ⇒ =2
σ 20 20

Le niveau optimal de recomplètement S * = 340 ampoules/semaine

Question: Calculer le bénéfice net de l’électricien par semaine

52
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle:
Les conséquences économiques de la solution optimale
La rupture du stock Le nombre moyen des ruptures Ir(S) correspond au
nombre de demandes non satisfaites:
n n n
Cas discret I r (S ) = ∑ ( x − S ) p = ∑ xp
x = S +1
x
x = S +1
x −S ∑p
x = S +1
x

n
Pour la distribution de Poisson de paramètre λ[1]:
∑ xp
x = S +1
x = λP ( x > S − 1)

I r ( S ) = λP ( x > S − 1) − SP ( x > S )

∞ ∞

Loi de demande continue I r ( S ) = ( x − S ) f ( x )dx =
s ∫ xf ( x)dx − SP( x > S )
s

Pour la distribution normale N(µ, σ) [1] : I r ( S ) = σ [ f (t s ) − t s P (t > t S )] = σ .g (t S )


− t S2
S − E( X ) e
tS = ; f (t S ) =
σ 2π
53
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle:
Les conséquences économiques de la solution optimale
Le stock moyen possédé

Il correspond au stock résiduel moyen. Cet indicateur s’obtient à partir de la rupture


moyenne aussi bien dans le cas discret que dans le cas continu par la relation[1]:
E ( X ) I r (S )
I p (S ) = S − +
2 2

Le coût moyen

Le coût moyen C(S) peut être calculé par la relation suivante :

C ( S ) = C p I p ( S ) + C r I r ( S ) + Cc I c ( S )

54
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle: Exercices

Ventes de calculatrices.

Un établissement spécialisé dans la distribution de calculatrices électroniques a un


produit vendu couramment tout au long de l’année. Il s’agit d’une calculatrice
scientifique qui est achetée 45 F et revendue 55 F. Le taux d’opportunité annuel utilisé
est de 20 %. La demande hebdomadaire de ce modèle est en moyenne 5 calculatrices,
et il y a tout lieu de penser que le modèle de Poisson est utilisable. La société est
ouverte 52 semaines par an, les délais d’approvisionnement sont négligeables, les
demandes non satisfaites sont considérées comme perdues. La période de révision
calendaire T est de deux semaines.

(a) On demande de calculer le niveau optimal de recomplètement du stock.

(b) On calculera les conséquences de cette politique que sont le nombre moyen de
ventes manquées et le stock moyen possédé.

(c) On en déduira la marge nette moyenne B(S).

55
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle: Exercices

Ventes de réveils électroniques.


La société commercialise également un réveil électronique qui connaît une grande
popularité. La demande sur une semaine suit approximativement une loi normale de
moyenne 100 et d’´ecart type 30. La même politique de gestion calendaire est suivie.
Les données de coût sont les mêmes que celles des calculatrices. La période de
révision calendaire T est aussi de deux semaines.

(a) Calculez le niveau de recomplètement optimal.

(b) Calculez les conséquences de cette politique que sont le nombre moyen de ventes
manquées et le stock moyen possédé.

(c) En déduire la marge nette moyenne B(S).

56
Gestion calendaire de stock à rotation non nulle: Exercices

Ventes de sapin de Noël.

Un producteur de sapin de noël doit décider de la quantité à mettre en production


chaque année. Les ventes annuelles concentrées sur la première quinzaine de
décembre suivent une loi normale de moyenne 30.000 et d’´ecart type 200. Le coût
de production est de 10 EURO l’unité et le prix de vente de 24 EURO. Le producteur
travaille uniquement sur commande de sorte qu’il ne coupe que les arbres
demandés l’année courante. Quelle quantité doit-il mettre en production pour
minimiser son coût de gestion ? On suppose un taux d’opportunité de 10 % par an.

57

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