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INSTITUT UNIVERSITAIRE SIANTOU

École Supérieure des Technologies et Industries Siantou (ESTIS)


École Supérieure de Management, de Gestion et de Communication
Siantou (ESMS)
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Cycle de Brevet de Technicien Supérieur
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Année académique 2023-2024

Unité d’enseignement du Droit des sociétés commerciales I/Droit


commercial
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Sous la coordination de :
Docteur NGASSAM Victorine, Chef de Département de Droit.
Docteur MBOKE Anne

Equipe pédagogique : Dr TCHABET KAMBO ; Dr MAFO Raymond ; Maître


TIAJIO Sévérin; Dr KEMOGNE Mélanie ; Dr CHAKOUNTE Stella ; Dr TSALA
MAMA Thierry.

THEME I : LES ELEMENTS GENERAUX DU DROIT


COMMERCIAL

I- Eléments bibliographiques
- A. DELABRIERE, A. FENEON, « Présentation générale de l’Acte Uniforme sur le droit
commercial général », Penant, n° 82, 1998, p. 136 ;
- D. TRICOT, « Prescription », Droit et patrimoine, n°201, 2001, p. 70 ; « Un nouveau droit
commercial pour la zone OHADA », Droit et patrimoine, n°201, 2011, p. 40 ;
- F.-G. PANSIER (F-G.), Méthodologie du droit, Paris, LexisNexis, 2022 ;
- KONE MAMADOU, Le nouveau droit commercial des pays de la zone en comparaison avec
le droit français, Paris, LGDJ, 2002 ;
- L. YONDO BLACK, « Les enjeux de la réforme : une volonté de favoriser la création
d’entreprises, les échanges commerciaux et la confiance dans la zone OHADA », Droit et patrimoine,
n°201, 2011, p. 42 ;
- Th. ATANGANA MALONGUE, Méthodologie et sujets corrigés, droit des personnes et de la
famille, Yaoundé, éd. Kilimadjaro, 2017 ;
II- Eléments de révision
Le droit commercial est la branche du droit privé qui comporte un ensemble de règles applicables aux
acteurs du commerce dans l’exercice d’une activité professionnelle. Le particularisme du droit
commercial par rapport au droit civil tient compte de certains critères généraux comme la rapidité, la
simplicité, la réduction du formalisme, la nécessité du crédit et la solidarité entre codébiteurs
commerçants. Son existence est adossé sur plusieurs sources nationales (la loi ; la jurisprudence ; la
coutume ou les usages ; la doctrine), internationales (les conventions, traités et accords internationaux)

1
et régionales (avec la naissance de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
qui regroupe un ensemble d’Actes Uniformes applicables à la vie des affaires notamment l’Acte
uniforme portant droit commercial général du 15 décembre 2010).
III- Eléments de méthodologie du cas pratique
Le cas pratique est un exercice dans lequel l’étudiant est appelé à prendre connaissance d’une
situation de fait, à découvrir les difficultés juridiques que celle-ci renferme et à donner, pour chacun des
problèmes posés, une solution motivée et appropriée. Ce travail doit être élaboré en plusieurs étapes :

1) Le résumé et la qualification des faits de l’espèce

Après une lecture attentive du texte, il s’agira, pour l’étudiant d’extraire du simple énoncé des faits, ceux
qui sont juridiquement pertinents. Pour ce faire, certains indices ont une importance capitale. Ainsi,
l’âge d’un individu, la date d’un acte juridique ou encore la nature d’un contrat sont souvent considérés
comme des éléments essentiels. A ce titre, la qualification juridique consiste à traduire en termes
juridiques les faits pertinents. Elle permettra également de mettre en évidence les aspects juridiques du
cas.

2) Le problème de droit
Dégager le ou les problèmes de droit, c’est interpréter juridiquement la ou les questions soulevées par
le cas d’espèce en prenant soin d’isoler chaque problème afin d’être en mesure d’y apporter solution la
plus précise possible. Il ne s’agit pas de paraphraser la question posée, mais de ressortir la traduction
juridique de la question.
3) L’exposé des règles de droit

Il faut sélectionner dans l’arsenal juridique les règles susceptibles de fonder en droit la solution ou les
éléments de solution. Il s’agit d’une étape fondamentale qui consiste à dire ce que prévoit le droit sur la
question posée.

4) L’application au cas d’espèce

Elle consiste à appliquer la règle de droit énoncée aux faits de l’espèce. Cette étape permet vérifier
l’applicabilité ou non de la solution de droit aux faits de l’espèce.

5) La conclusion du cas pratique


Cette étape consiste à donner la solution finale à la question posée et de la justifier. Cette solution doit
être raisonnée et précise.

PRESENTATION ILLUSTRATIVE

- RAPPEL DES FAITS


Après le rappel succinct des faits, pour chacune des questions, la rédaction du cas pratique doit être
présentée de la manière suivante en tenant compte du syllogisme judiciaire :
1- Question posée/problème juridique

Règle de droit
Application au cas d’espèce
Conclusion (soulignée)
2- Question posée/problème juridique

Règle de droit
Application au cas d’espèce
Conclusion (soulignée)

2
3- Question posée/problème juridique

Règle de droit
Application au cas d’espèce
Conclusion (soulignée)

IV- Exercices à faire


Travail à faire n° 1 : Définitions des termes
Clause attributive de juridiction, Arbitrage, Clause compromissoire, Compromis, Médiation,
Transaction, Conciliation.
Travail à faire n°2 : Questions théoriques
1- Donnez la définition du droit commercial, respectivement selon la conception objective et selon
la conception subjective.
2- Signification des sigles suivants : OHADA, CCJA, AUDCG et RCCM
3- Etablissez quatre critères de différence entre le droit civil et le droit commercial.
4- Après avoir défini la notion de jurisprudence, précisez son rôle en tant que source du droit
commercial
5- Quels sont les éléments constitutifs d’un usage commercial ?
6- Identifier et définir les moyens de recours à l’arbitrage commercial

Travail à faire n°3 : Cas pratique


Deux commerçants ARISTIDE et CALEB ont acheté ensemble et à crédit à un fournisseur Monsieur
BONCOEUR des marchandises pour les revendre. Monsieur BONCOEUR a également livré d’autres
marchandises à Sieur FIDELE qui honore régulièrement ses engagements, mais dont les dernières
livraisons des mois de mars, avril et mai n’ont malheureusement pas été suivies d’un moindre paiement
malgré les sommations à lui faites à son débiteur. Inquiet de cette succession d’opération à crédits, Sieur
BONCOEUR s’enquiert auprès de vous au sujet de quelques points essentiels :
1- Peut-il réclamer à l’un d’eux le paiement de la totalité de la facture relative aux marchandises
prises à crédit concomitamment par Messieurs ARISTIDE et CALEB ?
2- Quel est le délai de prescription de l’action en justice contre Sieur FIDELE ?
3- Comment peut-il établir la preuve de ses transactions commerciales ?

THEME II : LES ACTES DE COMMERCE

I- Eléments bibliographiques
- A. CISSE, « Le nouvel élan du droit OHADA », Droit et patrimoine, n°201, Mars 2011, p. 41
et sv ;
- A. P. SANTOS, J. YADO TOE, Droit commercial général, coll. DU, Bruxelles, Bruylant,
2002 ;
- B. MARTOR, N. PIKINGTON et alii, Le droit uniforme africain des affaires issu de l’OHADA,
Paris, Litec, 2009 ;
- J. DIFFO TCHUNKAM, « Regards croisés sur la distinction droit civil-droit commercial à
l’épreuve de l’OHADA », ohadata D-09-37 ;
- L. YONDO BLACK, « Les enjeux de la réforme : une volonté de favoriser la création
d’entreprises, les échanges commerciaux et la confiance dans la zone OHADA », Droit et patrimoine,
n°201, mars 2011, p. 42 et sv ;

3
- M. A. NGWE, « La réforme du registre du commerce et du crédit mobilier », Droit et patrimoine,
n°201, mars 2011, p. 56 et sv ;
- P.-G. POUGOUE, S. S. TAMEGHE KUATE, Les grandes décisions de la Cour commune de
justice et d’arbitrage de l’OHADA, Paris, l’Harmattan, 2010.

II- Eléments de révision


Les Actes de commerce sont des actes qui expriment l’investissement d’un capital dans la circulation
des richesses, dans l’intention de tirer un profit pécuniaire. On les range en deux grandes catégories : les
actes de commerce objectifs et les actes de commerce subjectifs.
Les actes de commerce objectifs sont déterminés sans considération de la personne qui les accomplit.
Ils s’attachent ainsi à la commercialité de l’acte. A ce titre, y sont intégrés les actes de commerce par
nature (ceux par lesquels une personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète
ou par lequel elle fournit des prestations de service avec l’intention de tirer un profit pécuniaire.
Exemple : les opérations de banque ; de bourse) et les actes de commerce par la forme (ce sont des actes
qui ont toujours le caractère commercial, quels que soient l’objet et le but de l’acte, et quel que soit la
personne qui les accomplit même si elle n’est pas commerçante de profession. Exemple : les effets de
commerce tels que la lettre de change ; le billet à ordre et le warrant. Il peut également s’agir des actes
des sociétés commerciales par la forme notamment les sociétés en commandite simple, la société
anonyme, la société par actions simplifiées).
Les actes de commerce subjectifs s’attachent à la qualité de commerçant de l’auteur de l’acte ainsi qu’à
la destination professionnelle de l’acte. La subjectivité de l’acte concerne les actes de commerce par
accessoire (lesquels matérialisent les contrats conclus entre les commerçants pour les besoins de leur
commerce Exemple : achat d’un camion par une quincaillerie pour la livraison des marchandises) et les
actes de commerce mixtes (c’est un ensemble d’actes accomplis entre deux personnes, qui sont
commerciaux pour l’une et non commerciaux pour l’autre Exemple : c’est le cas d’une personne qui
achète des fruits auprès d’un détaillant pour les consommer).
III- Exercices à faire
Travail à faire n°1 : Définitions des termes
Lettre de change, Billet à ordre, Warrant, Actes de commerce par nature, Effets de commerce, Société
commerciale par la forme.
Travail à faire n° 2 : Questions théoriques
1- Enumérez quelques actes de commerce par nature.
2- Quelle différence peut-on établir entre un acte de commerce objectif et un acte de commerce
subjectif ? Enumérer pour chacun d’eux deux exemples précis
3- En quoi consiste le principe dualiste ou de distributivité dans les actes de commerce mixtes ?
4- Citez quatre critères de la commercialité
5- Le commerçant peut-il prouver par tous moyens à l’égard du non-commerçant ?
Travail à faire n° 3 : Cas pratique
La famille ESSISSIME est aguerrie des activités commerciales. Le père KOFFI ESSISSIME achète
régulièrement les objets de décoration au marché Mboppi pour les revendre à des prix alléchants dans
les différentes galeries d’ameublement de la ville de Yaoundé. Son épouse, KOLINE ESSISSIME,
effectue les opérations de banque en tant que gestionnaire de l’Etablissement de crédit « Commercial
Bank in Africa ». Quant à PEPE ESSISSIME, il utilise régulièrement les lettres de change dans le cadre
des opérations de crédit qu’il contracte avec son ami GAVALDA pour la construction de son futur
restaurant. Elisabeth ESSISSIME, une cousine, a récemment acheté une camionnette pour la livraison
des produits laitiers à ses clients dans la ville de Douala et ses environs. ETOUKE ESSISSIME, le
neveu, s’est rendu au Supermarché « LA MARCHE SA» pour acheter des yaourts et des jus pour un
montant de 100 000 FCFA, mais après paiement de la totalité du prix, l’un des caissiers s’oppose à lui
livrer la marchandise sollicitée.

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Ayant appris que vous êtes un érudit des questions soulevées par le droit commercial, il vous pose les
questions suivantes :
1- Qualifiez de manière précise les actes accomplis par chacun des membres de la famille
ESSISSIME
2- Quelle juridiction peut éventuellement être saisie par le neveu Sieur ETOUKE ESSISSIME
pour revendiquer ses droits contre le Supermarché « LA MARCHE SA » ?
3- Le Supermarché « LA MARCHE SA» peut-il éventuellement utiliser ses livres de commerce
contre Sieur ETOUKE ESSISSIME pour prouver l’exécution de ses obligations ? Justifiez votre
réponse.

THEME III : LE COMMERCANT


I- Eléments bibliographiques
- A. VIANDIER, Actes de commerce, commerçants, activité commerciale, Paris, PUF, 1996 ;
- A. P. SANTOS, J. YADO TOE, Droit commercial général, coll. DU, Bruxelles, Bruylant, 2002 ;
- E. V. BOKALLI, « Commerçant », in Encyclopédie du droit OHADA (dir P.-G. POUGOUE),
Paris, Lamy, 2012, pp. 527 à 532 ;
- G. RIPERT, R. ROBLOT, M. GERMAIN et L. VOGEL (sous la direction de), Droit
commercial, Tome I, Paris, LGDJ, 1998 ;
- J. NGUEBOU TOUKAM, Le droit commercial général dans l’Acte Uniforme OHADA,
Yaoundé, PUA, 1998.
- M. DE JUGLART, B. IPPOLITO, Traité de droit commercial, Tome I, Paris, Montchrestien,
1998 ;
- Y. GUYON, Droit des affaires (Droit commercial général et des sociétés), Paris, Economica,
2003.
II- Eléments de révision
Le commerçant est défini à l’article 2 de l’AUDCG comme celui qui fait de l’accomplissement d’actes
de commerce par nature sa profession. L’acquisition de cette qualité repose alors sur la nécessité
d’accomplir les actes de commerce par nature, le faire à titre de profession et de manière indépendante.
Depuis le décret d’Allardes des 02 et 17 mars 1791, réitéré par les législations contemporaines de droit
commercial telles que l’article 5 de la loi n° 2015/018 du 21 décembre 2015 sur l’activité commerciale
au Cameroun, l’accès à la profession commerciale est libre en vertu du principe de la liberté du
commerce et de l’industrie. Ce principe n’est toutefois pas absolu, car il connait des tempéraments à la
fois objectifs (les incompatibilités, les interdictions et déchéances, l’exigence des autorisations pour
certaines activités) et subjectifs (c’est le cas des mineurs non émancipés et des majeurs incapables qui
ne peuvent exercer l’activité commerciale). De même, certains cas particuliers concernent les époux qui
doivent tenir un fonds de commerce séparé pour avoir concomitamment la qualité de commerçant et des
étrangers, dont l’exercice de l’activité est subordonné à l’obtention d’un agrément.
Outre ces éléments généraux, le commerçant est tenu d’accomplir certaines obligations : les obligations
de publicité ou d’immatriculation au RCCM ; les obligations de comptabilité par la tenue régulière de
ses livres de commerce et les obligations de fiscalité. Il est également soumis au respect des règles de la
concurrence comme la loyauté de la concurrence et la liberté de la concurrence.
III- Exercices à faire
Travail à faire n°1 : Définitions des termes
Commerçant de fait, Commerçant de droit, Clauses de non concurrence, Déchéance, Profession,
Capacité commerciale, Emancipation.
Travail à faire n°2 : Questions théoriques

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1- Que signifie le principe de la liberté du commerce et de l’industrie et énumérez en les expliquant
les limites objectives et subjectives de celui-ci
2- Distinguez le commerçant des notions voisines telles que : l’artisan et l’agriculteur.
3- Quelle est la sanction d’un acte de commerce accompli par un mineur non émancipé ?
4- Après avoir défini la notion d’incompatibilités, énumérer au moins quatre fonctions ou
professions incompatibles avec l’activité commerciale
5- Quelles sont les conditions d’exercice d’une activité commerciale par un étranger au
Cameroun ?
6- L’immatriculation au RCCM est-elle une condition de preuve ou de validité de la qualité de
commerçant ?
7- Quelle différence existe-t-elle entre les expressions suivantes :
- loyauté de la concurrence et liberté de la concurrence ;
- concurrence déloyale et concurrence illicite.

Travail à faire n° 3 : Cas pratique


Agé de 19 ans, CALEB vient de succéder à son père qui était propriétaire d’un magasin de vente
d’ustensiles de cuisine au Marché central de Yaoundé. Mais à sa grande surprise, ses oncles paternels
lui déclarent qu’il est incapable de gérer lui-même ledit magasin. Son oncle CONSTANTIN, expert-
comptable agrée, se propose alors d’en assurer la gestion en ses lieu et place. CALEB mécontent, vous
sollicite pour savoir :
1- A votre avis, quelle est la raison qui justifie l’opposition de sa famille ?
2- CONSTANTIN est-il juridiquement habilité à faire le commerce ?
3- Existe-t-il un moyen de contourner ce refus ?

THEME IV : L’ENTREPRENANT ET LES


INTERMEDIAIRES DE COMMERCE

I- Eléments bibliographiques
- A. FENEON, Y. R. GOMEZ, Droit commercial général OHADA, Acte Uniforme et
commentaires, Paris, EDICEF/Editions FFA, ENRST et YOURG, 1999 ;
- A. M. CARTON, « La responsabilité des courtiers en information », Penant, n° 831, septembre-
décembre 1999 ;
- A. P. SANTOS, « Commentaire de l’Acte Uniforme portant sur le droit commercial général »,
OHADA, traité et Actes uniformes commentés et annotés, Juriscope, 2002 ;
- J. NGUEBOU TOUKAM, Le droit commercial général dans l’Acte uniforme OHADA,
Yaoundé, PUA, 1998 ;
- J. M. NYAMA, Eléments de droit des affaires, Cameroun-OHADA, Presses de l’UCAC,
Yaoundé, coll. Apprendre, 2001 ;
- M. BEHIRA, « Le nouveau droit des opérations commerciales, les contrats commerciaux »,
Actes colloques, Association Henri Capitant, Abidjan, 2 avril 2001, « sur le nouvel environnement
juridique des entreprises dans la zone franc. Quel bilan ? », p. 84 ;
- P.-G. POUGOUE, J.-A. BATOUAN BOUYOUM, MOUTHIEU épouse NJANDEU Monique
Aimée, J. TCHUNKAM épouse DIFFO Justine, « Intermédiaires de commerce », in Encyclopédie du
droit OHADA (dir. Paul Gérard POUGOUE), Paris, Lamy, 2012, pp.1048-1103.

II- Eléments de révision

6
Dans le but de juguler le secteur informel grandissant dans les Etats membres de l’OHADA, le
législateur OHADA a instauré le statut d’entreprenant défini à l’article 30 de l’AUDCG comme tout
entrepreneur individuel, personne physique, qui sur simple déclaration, prévue dans l’AUDCG, exerce
une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole. L’entreprenant est soumis au
même régime de preuve (liberté de la preuve) et de prescription (cinq ans) que le commerçant. Il ne peut
toutefois accomplir les opérations de location-gérance. En outre, il doit accomplir certaines obligations
qui sont plus allégées que celles du commerçant notamment les obligations de publicité ou de déclaration
d’activité, les obligations de comptabilité par la tenue d’un livre enregistrant chronologiquement
l’origine des ressources et des emplois et les obligations fiscales. Néanmoins, c’est un statut qui peut
être modifié lorsque le chiffre d’affaire annuel pendant deux exercices consécutifs dépasse le seuil fixé
dans l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière.
Quant aux intermédiaires de commerce, ils sont définis comme des personnes physiques ou morales qui
ont le pouvoir d’agir, ou entendent agir, habituellement et professionnellement pour le compte d’une
autre personne, commerçante ou non, afin de conclure avec un tiers un acte juridique à caractère
commercial. Ils sont soumis à un mandat qui peut être écrit ou verbal et ils ont, du fait de la loi, la qualité
de commerçant. Le législateur OHADA a pris la peine de préciser les personnes concernées : le
commissionnaire, le courtier et l’agent commercial.
III- Exercices à faire
Travail à faire n°1 : Définitions des termes
Entreprenant, Commissionnaire, Courtier, Agent commercial.
Travail à faire n°2 : Questions théoriques
1- Distinguez sur quatre (04) critères le commerçant et l’entreprenant
2- Quelles sont les principales conditions de validité du contrat de mandat de l’intermédiaire de
commerce ?
3- Quel est le principal critère de distinction entre le commissionnaire et l’agent commercial ?
4- Pourquoi dit-on que « l’intermédiaire de commerce est un commerçant » ?
5- Quels sont les effets juridiques des actes accomplis par l’intermédiaire de commerce ? A quelle
(s) condition (s) engage-t-on sa responsabilité ?

Travail à faire n°3 : Cas pratique


Messieurs TCHABET, MAFO et BOBDA sont des amis de longue date. Avec leur épargne, ils décident
de constituer ensemble une société anonyme au capital de 30 000 000 FCFA. Ils ont entendu parler d’un
nouvel acteur du droit commercial qui est l’entreprenant. Sachant que vous faites le cours de droit
commercial et que vous vous faites passer pour le meilleur dans cette discipline, ils viennent vous
consultez sur les points suivants :
1- La société qu’ils envisagent de créer peut-elle avoir la qualité d’entreprenant ? Justifiez votre réponse
2- En quoi consiste la formalité d’enregistrement incombant à un entreprenant ? Est-elle la même que
celle qui incombe au commerçant ?
3-Quels sont respectivement le moment et le lieu d’accomplissement de cette formalité incombant à un
entreprenant ?

THÈME V : LE FONDS DE COMMERCE

I- Eléments bibliographiques

7
- CRÉMIEU, « Le fonds de commerce, universalité juridique », Rev. fonds com. 1935. 311.
- E. MEILLER, « L'universalité de fait », RTD civ. 2012. 651 ;
- HAMEL, LAGARDE et JAUFFRET, Traité de droit commercial, t. 2, 1966, Dalloz, n° 1010 : « La
clientèle constitue le ciment nécessaire entre les autres catégories de biens et (…) confère au fonds, à
la fois, son originalité juridique et sa valeur économique » ;
- J. DERRUPPE, « Fonds de commerce », Rep. Com. Dalloz, n° 139.
- J. MONEGER, « Emergence et évolution de la notion de fonds de commerce », AJDI, 2001, p.
1042 ;
- - R. SAVATIER, « L'introduction et l'évolution du bien clientèle dans la construction du droit positif
français », in Mélanges Maury, 1960, t. 2, 559 ; « Avènement et dépassement de la théorie juridique du
fonds de commerce », in Liber amicorum Baron Frédéricq, 1965, t. 2, 901, note sous Com., 3 décembre
2013, RTD Com. 2014 p. 308.

II- Eléments de révision


D’après l’article 135 de l’AUDCG, le fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens qui
permettent au commerçant d'attirer et de conserver une clientèle. Il ne doit pas se confondre au fonds
commercial qui en est partie. Le fonds commercial est, en effet, constitué des éléments obligatoires du
fonds de commerce uniquement tels que la clientèle ; le nom commercial ou l’enseigne. Au-delà de ces
éléments obligatoires, certains éléments facultatifs peuvent exister dans le fonds de commerce : les
éléments facultatifs corporels (le matériel, le mobilier, les installations, les marchandises etc) et les
éléments facultatifs de nature incorporelle (les licences d’exploitation ; les brevets ; le droit au bail etc).
A partir de ces éléments constitutifs, le fonds de commerce est qualifié de bien meuble incorporel et
considéré comme une universalité de fait. De plus, plusieurs opérations constituent les modes
d’exploitation de celui-ci : la cession ou la vente du fonds de commerce ; le nantissement du fonds de
commerce ; la location-gérance du fonds de commerce.

III- Exercices à faire

Travail à faire n° 1 : Définition des termes


Fonds commercial, clientèle ; achalandage.
Travail à faire n° 2 : Questions de cours
1- Quelles sont les différentes opérations qu’un commerçant peut passer sur le fonds de commerce
sans en perdre la propriété ?
2- Quelles sont les opérations sur le fonds de commerce qui permettent au commerçant de se retirer
des affaires ?
3- Quelle différence faites-vous entre une location-gérance et un bail à usage professionnel ?
4- Quelles sont les qualités d’une clientèle constitutive du fonds de commerce ?
5- Le vendeur du fonds de commerce peut-il s’installer un pâté de maison du fonds vendu pour y
développer une activité commerciale similaire ? Justifiez votre réponse.
Travail à faire n° 3 : Cas pratique
SAMBA est un jeune ambitieux de 17 ans qui désire ouvrir un restaurant pour valoriser le talent
naturel qu’on lui reconnaît de savoir cuisiner les mets traditionnels africains. Il a trouvé un bon
emplacement en location près du campus universitaire et y grave les signes qui vont singulariser son
activité. Il donne à son restaurant le nom de « La chimamelure du continent ». Très vite, il a une
importante clientèle qui peut soit s’asseoir sur les chaises décorées du restaurant, soit emporter dans les
gamelles les différents repas confectionnés sur place à l’aide du matériel de cuisine de pointe qu’il a
acquis auprès d’un fournisseur de la ville. Après un an d’affaires fructueuses, SAMBA ne dispose
malheureusement pas suffisamment d’argent pour produire assez de plats nécessaires à la satisfaction
de toute sa clientèle. TAPY son oncle lui propose alors soit de s’associer à lui pour avoir un important
capital social, soit de faire un emprunt à la banque en offrant son fonds de commerce en garantie.

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1- SAMBA a-t-il un fonds de commerce ? Si oui, de quoi son fonds est-il constitué ?
2- Qualifiez la première option de l’oncle. Quels sont les avantages pour SAMBA de choisir
cette proposition ?
3- Qualifiez la seconde option de l’oncle. Quels sont les avantages pour SAMBA de choisir
cette seconde proposition ?
4- SAMBA choisit finalement de mettre son fonds de commerce en location-gérance. Est-il
en droit de le faire ?
5- Quelle est la nature du contrat qui unit SAMBA au bailleur du local loué pour y exercer
l’activité de restauration ?

THEME VI : LE BAIL A USAGE PROFESSIONNEL

I- Eléments bibliographiques
- A. P. SANTOS, « Commentaire de l’AUDCG », OHADA, Traité et Actes Uniformes commentés
et annotés, Juriscope, 2008 ;
- J. M. NYAMA, « Commentaire de l’arrêté n° 045/CAB/MINDIC du 15 novembre 1991
réglementant le commerce ambulant », in Juridis info, 1992, n° 10, p. 30 et sv ;
- R. NJEUFACK TEMGOUA, « Observations sous CCJA, arrêt n° 036/2008 du 3 juillet 2008,
société Burkina SCHELL c/ Ouedrago Sibiri Philippe, in P. G. POUGOUE et S. S. KUATE TAMEGHE
(sous la direction de), Les Grandes décisions de la Cour commune de justice et d’arbitrage de
l’OHADA, Paris, l’Harmattan, 2010, p. 30 et sv ;
- P.-G. POUGOUE, A. FOKO, Le statut du commerçant dans l’espace OHADA, PUA, coll.
« Vademecum », 2006.
II- Eléments de révision
Selon l’article 103 de l’AUDCG, est réputé bail à usage professionnel toute convention, écrite ou non,
entre une personne investie par la loi ou une convention du droit de donner tout ou partie d’un immeuble
compris dans le champ d’application du présent titre et une autre personne physique ou morale,
permettant à celle-ci, le preneur d’exercer dans les lieux avec l’accord de celle-là, le bailleur, une activité
commerciale, industrielle, artisanale ou toute activité professionnelle. A la faveur de la révision de
l’Acte Uniforme du 15 décembre 2010, le champ d’application in personam du bail à usage
professionnel a été élargi aux artisans, agriculteurs, les industriels et à toute personne exerçant une
activité professionnelle. L’élargissement du champ d’application du bail à usage professionnel est
également territorial car l’exigence d’une localisation dans une ville de 5000 habitants a également
disparu ; et le nouveau bail peut être conclu par un entreprenant. De plus, le contrat de bail à usage
professionnel peut être conclu à durée déterminée ou indéterminée.
Les parties sont soumises à des obligations réciproques tant du côté du bailleur (la délivrance des locaux
donnés à bail ; l’accomplissement des grosses réparations) que de celui du preneur à bail (paiement des
loyers ; obligation d’entretien des lieux en bon père de famille). En outre, si la cession de la totalité des
éléments est admise, la sous-location est en principe interdite, sauf si l’acte est porté à la connaissance
du bailleur.
Par ailleurs, le renouvellement du bail à usage professionnel est un droit acquis au preneur à bail qui
justifie avoir exploité les locaux pendant une durée maximale de deux ans. Lorsque le bailleur s’oppose
au renouvellement du bail alors que le preneur remplit les conditions légales, il est tenu de verser une
indemnité d’éviction à ce dernier. Il en est dispensé lorsqu’il justifie d’un motif grave et légitime à
l’encontre du preneur sortant ; lorsqu’il envisage de démolir l’immeuble comprenant les lieux loués et
de le reconstruire et enfin lorsqu’il veut habiter lui-même les locaux d’habitation accessoire des locaux
principaux ou les faire habiter par son conjoint, ses ascendants, ses descendants ou ceux de son conjoint.

9
III- Exercices à faire
Travail à faire n°1 : Définitions des termes
Indemnité d’éviction ; Droit de reprise ; Droit au bail.
Travail à faire n°2 : Questions théoriques
1- Quels sont les obligations du bailleur et du locataire dans le cadre du bail à usage professionnel?
2- Quelle est la sanction du locataire qui se maintient dans les lieux après expiration du bail ?
3- Quels sont les principes applicables en matière de fixation du montant du loyer et de la durée
du bail ?
4- Quelles sont les opérations que l’on peut accomplir dans le cadre d’un bail à usage professionnel
?
5- A quelles conditions obtient-on le renouvellement du bail à usage professionnel aussi bien dans
un contrat à durée déterminée que dans un contrat à durée indéterminée ?
6- Quelle est la juridiction compétente en matière de bail à usage professionnel ?
7- En quoi consiste la déspécialisation dans le bail à usage professionnel ?

Travail à faire n°3 : Cas pratique


Monsieur NOUMSI exploite son activité commerciale dans des locaux appartenant à Monsieur
KALAGAN en vertu d’un contrat de bail à usage professionnel.
1- Il a toujours rempli scrupuleusement ses obligations contractuelles mais n’ayant exploité son activité
que pendant 1 an et demi ; il aimerait savoir s’il peut bénéficier du droit au renouvellement de son bail
?
Il a entendu dire que dans certains cas son bailleur peut s’opposer au droit au renouvellement du bail
sans avoir à lui régler l’indemnité d’éviction.
2- Quelles peuvent être les trois raisons principales pour lesquelles le bailleur, Monsieur KALAGAN,
peut s’opposer au renouvellement de son bail ?

Son cousin, JAIMETOUT, un architecte chevronné est également l’une des personnes qui exploite un
local donné à bail par Monsieur KALAGAN. Son ami d’enfance, Madame WOUETE, lui fait savoir
que peu importe le nombre d’années d’exploitation des lieux loués, il n’obtiendra aucunement le
renouvellement de son contrat de bail, car il n’est pas commerçant.
3-Que pensez-vous de cette affirmation de Madame WOUETE concernant le renouvellement du contrat
de bail de Monsieur JAIMETOUT ?

THEME VII : LA VENTE COMMERCIALE

I- Eléments bibliographiques
- A. ADJITA, L’interprétation de la volonté des parties dans la vente commerciale OHADA,
Annales de l’Université de LOME, Série Droit-Economie, 1999 ;
- Ch. MBA-OWONO, « Non-conformité et vices cachés dans la vente commerciale », Droit
uniforme africain, Juridis périodique, n° 41, p. 107 ;
- E. NSIE, « La sanction de l’inexécution des obligations des parties dans le contrat de vente »,
Penant, n°850, 2005, p. 96 et sv ;
- G. JIOGUE, « La vente commerciale », in Encyclopédie du droit OHADA (dir. Paul Gérard
POUGOUE), Paris, Lamy, 2012, pp.1048-1103 ;

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- J. R. GOMEZ, « Un nouveau droit de la vente commerciale en Afrique », Penant, 1998, n°5,
p. 147
II- Eléments de révision
La vente commerciale est un contrat qui s’applique à la vente de marchandises intervenant entre
commerçants, y compris les contrats de fourniture de marchandises destinées à des activités de
fabrication et de production. Le vendeur et l’acheteur sont des professionnels du commerce qui passent
un contrat ayant pour objet des marchandises. Sont par contre exclus, les ventes au consommateur, les
ventes sur saisie c’est-à-dire la vente aux enchères des biens saisis par l’Huissier de justice, la vente des
valeurs mobilières, d’effets de commerce, de monnaies ou de devises et les cessions de créance. La
validité de la vente commerciale repose également sur les conditions de validité de tout contrat
déterminé à l’article 1108 du Code civil applicable au Cameroun comme le consentement, la capacité,
l’objet et la cause, et de manière spécifique la chose et le prix. Quant au consentement, il peut être
précédé d’une offre précise, sincère et non équivoque suivie d’une acception expresse ou tacite. Une
fois conclu, le contrat de vente commerciale emporte le respect de certaines obligations à l’égard du
vendeur en l’occurrence l’obligation de livraison, l’obligation de garantie, l’obligation de conformité et
à l’égard de l’acheteur, l’obligation de paiement du prix et de prendre livraison de la chose achetée. La
vente entraine également plusieurs effets comme le transfert de propriété et le transfert des risques.
III- Exercices à faire
Travail à faire n° 1 : Définitions des termes
Résolution, Exception d’inexécution, Offre, Privilège, Droit de rétention, Marchandises, Réfaction.
Travail à faire n°2 : Questions théoriques
1- La vente commerciale s’applique-t-elle à tout type de vente ?
2- Quels sont les principes qui régissent la formation de la vente commerciale ?
3- En quoi consiste l’obligation de conformité que doit accomplir le vendeur dans une opération
de vente commerciale ?
4- La détérioration des marchandises survenue au moment de la livraison dispense-t-elle l’acheteur
de payer le prix ?
5- Le transfert de propriété des marchandises vendues peut-il être reporté par les parties ? Si oui,
par quel mécanisme juridique ?
Travail à faire n°3 : Cas pratique
Monsieur SALATIEL est l’un des grands distributeurs des chocolats « made in Cameroun » fabriqués
par la société « CHOCO NOHI SARL » dans toutes les villes du Cameroun. Ayant conclu un contrat de
livraison depuis 5 ans avec Dame STELLA, détaillante dans la ville de Yaoundé, il ne s’exécute plus
depuis trois mois sans avoir informé cette dernière d’un quelconque dysfonctionnement. Affolée et ayant
peur de perdre sa clientèle, Dame STELLA vous consulte pour savoir :
1- De quels remèdes juridiques dispose-t-elle en cas d’inexécution des obligations par le
vendeur ?
2- Peut-elle obtenir l’anéantissement du contrat conclu avec Monsieur SALATIEL pour retard
dans l’exécution?
3- En cas de préjudice subi du fait de ce retard, que peut-elle solliciter devant la juridiction
compétente ?
4- De quel délai dispose-t-elle pour saisir la juridiction compétente afin de faire valoir ses
droits ?

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