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Magueye Diouf
Cours d’atelier et d’étude de cas
Plan du cours
I- Introduction
Chapitre I – Introduction
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L’objet de l’analyse de projet est d’éclairer un choix entre plusieurs possibilités ;
sa finalité est de sélectionner à l’aide d’outils et de techniques appropriés le ou
les investissements les plus profitables c'est-à-dire ceux qui sont les plus aptes à
réaliser les objectifs fixés par l’investisseur.
De façon analytique, une idée de projet peut être identifiée soit en partant des
besoins ou en partant des possibilités de production.
Une analyse détaillée de la nomenclature des activités dans un village, dans une
région ou dans un pays peut permettre de déceler qu’il existe des besoins non
satisfaits par les activités locales.
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On se rendra compte par Exemple que sur certains marchés la demande
l’emporte sur l’offre ; les entreprises existantes étant incapables de produire les
quantités et les qualités demandées.
Pour ce qui concerne les pays en voie de développement, il s’agit de recenser les
ressources naturelles disponibles dans le pays. Exemple : produits miniers,
produits agricoles, etc. Ces produits pourraient faire l’objet par exemple de
projet de transformation industrielle.
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b-2) Les potentialités de l’artisanat local
Les nouveaux produits mis au point dans les centres de recherche sont
susceptibles de conduire à des projets d’investissement. Exemple : L’institut de
technologie alimentaire (ITA) a élaboré des systèmes de transformation des
fruits locaux (confiture, conserve) qui peuvent faire l’objet de nouveaux projets.
Les manifestations commerciales comme les foires sont des lieux où on peut
découvrir de nouveaux produits à exploiter, de même que les expositions
d’inventeurs faites dans les pays développés peuvent faire germer des idées de
projet.
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Autrement dit un projet de développement n’est pas un projet technique,
mais un projet économique et social qui est exécuté non pas lorsqu’un
investissement est mis en place mais seulement lorsque le résultat
recherché est atteint.
Dans cette catégorie, les classements les plus courants se déclinent suivant la
nature des biens et services produits (production de pain : bien palpable ;
construction d’école : service immatériel), ensuite suivant le type de
consommation auquel le produit donne lieu (pétrole, lait) et enfin suivant
l’opposition entre projet économique et projet social (centre conseil, boutique)
b) Classement par rapport au temps qui sépare la mise en œuvre des moyens
et l’obtention du résultat
La réalisation d’un projet peut affecter de deux manières la réalisation d’un autre
projet.
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Le problème du choix des projets se pose différemment selon que l’on est
entrepreneur particulier ou collectivité économique.
1) La première question que l’on est amenée à se poser est la raison d’être de
ce problème de choix à l’ensemble économique. Car après tout de
nombreuses économies se sont développées sans qu’il ait été fait le
moindre recours aux techniques d’évaluation économiques. La raison
d’être immédiate du problème posé tient à l’importance du rôle
économique que joue les organisations d’état (administration, entreprises
publiques) tout particulièrement dans les pays sous développes. Qu’on le
veuille ou non ces organisations ont un impact souvent considérable dans
la vie économique d’un pays. L’étude du choix des projets apparaît tout
naturellement comme une nécessité pour coordonner, harmoniser l’action
de l’état dans le domaine des projets de développement.
2) Sur quel projet le problème est il posé ? A priori le problème est posé par
l’ensemble des projets qu’aura à connaître à titre ou à un autre, une
organisation quelconque de l’état, c'est-à-dire pratiquement pour
l’ensemble des projets réalisables dans l’économie. Les seules limitations
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rencontrées à ce stade ont trait à la collecte des informations nécessaires.
Elles sont d’ordre technique. Ainsi le problème apparaît comme
beaucoup plus général que celui de l’entrepreneur qui ne se préoccupe
que du choix entre quelques projets, entre quelques variantes de projets.
Dans le cas du problème de l’entrepreneur l’analyse est simple car elle est
effectuée.
- par rapport à un agent bien déterminé : entrepreneur du projet
- en vue d’un objectif bien précis : la maximisation du bénéfice
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nouvelles, le développement du transport, la création d’activités commerciales,
la pollution, amélioration de la mobilité urbaine, etc.
La détermination des perturbations à prendre en compte ne peut à nouveau être
effectuée à priori par l’économiste. Elle est fonction :
- de la nature des objectifs poursuivis
- de l’environnement dans lequel le problème du développement est posé.
Enfin, la nécessité d’aboutir à une analyse quantitative des projets conduira
pratiquement à centrer l’analyse sur les perturbations purement économiques :
en pratique sur les revenus crées et sur les ressources rares utilisées. L’analyse à
laquelle on procédera sera par conséquence essentiellement une analyse de flux
centrée sur la notion de valeur ajoutée. Les autres perturbations en général
valorisables seront simplement recensées au mieux.
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Donc l’analyse est simple dans le cas de l’entrepreneur car elle est effectuée :
- Par rapport à un agent bien détermine (l’entrepreneure du projet)
- En vue d’un objectif bien précis notamment la maximisation du bénéfice.
- par rapport à l’environnement, (contrainte de financement, marché de
l’argent) qu’est défini le type de calcul à effectuer pour rapprocher des
coûts, des avantages : à savoir le calcul d’actualisation.
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économique du pays. On entend parfois dire qu’il n’ya pas assez de projets
susceptibles d’investissements dans les pays en voie de développement. On est
habituellement pas à cours de propositions pour les projets soumis au
financement mais on peut se heurter à l’absence de projets préparés de façon
suffisamment détaillée avec la pertinence requise pour que l’on puisse lui
accorder le financement nécessaire qui permet de passer au stade d’exécution.
Cela pose le problème de la qualité des dossiers de projet où l’impérieuse
nécessité de former des cadres de haut niveau en analyse de projet.
Une fois que les projets ont été identifiés, commence la mise en place d’un
mécanisme de préparation et d’analyse progressive des plans du projet. Ce
mécanisme comprend tous les travaux nécessaires pour porter le projet au point
où un examen conduit avec rigueur pourra être effectué. Si cette évaluation
permet de dire qu’il s’agit d’un bon projet, l’exécution peut commencer.
Normalement, la première démarche dans la préparation et l’analyse d’un projet,
consiste à entreprendre une étude de faisabilité qui fournira assez de
renseignements pour décider si l’on peut ou non commencer une planification
plus poussée. Le détail de cette étude dépendra de la complexité du projet.
Très souvent il faudra procéder à des études de faisabilité successives et de plus
en plus détaillées pour parvenir à définir clairement les objectifs du projet.
L’étude de faisabilité devra poser de façon explicite la question de savoir s’il est
préférable de rechercher des solutions de remplacement pour parvenir aux
mêmes objectifs. Elle permettra d’éliminer les solutions de rechange non
valables. Enfin, elle fournira l’occasion d’ajuster le projet au milieu physique et
social et de vérifier s’il sera rentable.
A ce premier stade, on devra recourir au modèle d’analyse financière et
économique des projets qui seront étudiés plus tard. C’est la complexité des
études de faisabilité qui déterminera les besoins en personnel pour les mener à
bien.
Pour commencer, une seule personne peut établir une estimation préliminaire un
peu relativement court. Plus tard, il faudra disposer d’une petite équipe d’experts
venant de plusieurs disciplines pour affiner l’analyse ; à savoir des économistes,
des sociologues et des ingénieurs.
Dès que les études de faisabilité ont montré quel était le projet qui a des chances
d’être valable, la planification peut alors commencer.
III-3 Evaluation
De façon générale, après qu’un projet ait été préparé, il convient d’en effectuer
l’examen critique ou d’évaluer de façon indépendante les résultats obtenus.
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Ceci fournit l’occasion de revoir chaque aspect du plan du projet pour vérifier si
la proposition est convenable et saine avant d’engager des sommes importantes.
Si l’équipe d’évaluation conclut que le projet est bien conçu, on peut demander
le feu vert à l’investissement ou encore à bénéficier des facilités étatiques (codes
des investissements, subventions, attribution de terrain etc.). Par contre, si elle
découvre de graves imperfections techniques ou financières, voire des effets
négatifs sur l’environnement économique, l’analyse peut se trouver dans la
nécessité de modifier le projet en partie ou même totalement.
Il est évident, que tout effort de préparation et d’analyse d’un projet a comme
but à ce que ce dernier puisse fonctionner au profit des promoteurs et de la
collectivité, et de ce fait, la mise en œuvre devient peut être l’étape la plus
importante du cycle du projet.
Toutefois, il est évident que les considérations relatives à la mise en œuvre et la
gestion d’un projet sont beaucoup trop nombreuses pour pouvoir être abordées
ici. Malgré tout certains aspects de la mise en œuvre sont particulièrement utiles
à la planification et à la mise en œuvre des projets.
Le premier de ces aspects sans aucun doute est que la probabilité de voir un plan
exécuté et rapporter des bénéfices qu’on en attend est d’autant plus grande que
ce plan est meilleur, et qu’il a été conçu de façon plus réaliste.
Ensuite la mise en œuvre d’un projet doit être souple. Les circonstances sont
appelées à changer et les responsables des projets doivent pouvoir réagir
intelligemment à ces changements. Plus les différents aspects comporteront
d’incertitudes ou plus un projet apportera d’innovations originales, plus il est
probable que des changements devront intervenir. Même en cours d’exécution,
les responsables du projet sont amenés à remodeler et à requalifier certaines
parties ou même la totalité du projet.
La mise en œuvre est un constant perfectionnement, une suite ininterrompue de
leçons acquises par l’expérience. C’est, en fait une sorte de mini-cycle à
l’intérieur du cycle de projet que nous avons défini.
Les analystes de projet divisent en général la phase de mise œuvre en trois (3)
périodes différentes :
- La première période est celle de l’investissement, quand on engage les
principaux moyens de production. Cette période peut s’étendre sur 1 à 5
années après le démarrage du projet, et d’une façon indécente, le
financement suivra cette logique
- Au fur et à mesure que la production se déclenche, on dit du projet qu’il
se trouve dans la phase de développement. Cela peut prendre 3 à 5 ans
de plus, mais cette période peut être prolongée lorsque le projet l’exige.
Par exemple, dans les cas des troupes de naissage, de l’arboriculture
fruitière, ou tout autre investissement associé à une longue gestation.
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- Lorsque le projet a atteint son plein développement, cette dernière se
poursuit pendant toute la vie du projet ; en général fixée à 25 ans ou 30
ans pour des raisons d’ordre pratique.
III- 5 Rétrospective
La phase finale du cycle d’un projet est l’évaluation rétrospective. C’est alors
que l’analyse observe systématiquement toutes les causes de succès et d’échec
de l’expérience pour ne tirer des leçons que pour l’avenir. L’évaluation
rétrospective ne se limite pas seulement au projet terminé. Elle constitue en fait
un outil très important de la gestion des projets en cours et on peut envisager
des évaluations rétrospectives en règle à différents moments de la vie d’un
projet. On peut aussi procéder à une évaluation quand un projet est en difficulté.
Une évaluation rétrospective bien faite devrait précéder toute prévision de projet
complémentaire c'est-à-dire découlant d’un projet en cours.
Enfin, une évaluation rétrospective devrait être entreprise lorsqu’un projet est
terminé ou lorsqu’il est entré dans la phase d’exploitation normale. De
nombreuses personnes peuvent travailler à l’évaluation rétrospective. La
direction du projet procédera à une évaluation continue de son action au fur et à
mesure de la poursuite de mise en œuvre. L’organisme de parrainage (ministère
de tutelle, ou encore celui du plan, bailleur de fonds) peut entreprendre cette
évaluation.
Dans les projets importants comportant des aspects complexes liés à la mise en
œuvre, on peut envisager au niveau interne, un service d’évaluation chargé
exclusivement de contrôler le déroulement de l’exécution du projet, et de porter
les problèmes à l’attention de la direction du projet.
Dans de nombreux cas, la direction du projet ou l’organisme de parrainage fait
appel à des spécialistes extérieurs d’évaluation, généralement des consultants.
Cependant, le responsable de l’évaluation quel qu’il soit, devra lire
attentivement les documents qui se rapportent au projet, et pouvoir s’entretenir
de façon approfondie avec tous ceux qui ont part au projet, qu’ils soient
planificateurs, directeurs, personnel d’exploitation, cadres ou subalternes.
Le degré de réalisation des objectifs d’un projet constitue le principal critère de
l’évaluation rétrospective. Ces objectifs doivent toutefois être passés au crible de
la critique ; il faudra aussi s’assurer que les objectifs ont été bien choisis et
vérifier s’ils ont fait l’objet d’une parfaite appropriation.
Il conviendra également de vérifier que le plan du projet est bien situé dans la
ligne des objectifs indiqués. Il s’agira d’examiner si chacun de ces objectifs a été
correctement pris en considération, et si les moyens adéquats apparaissent dans
le plan du projet.
De l’évaluation rétrospective, on va tirer des recommandations soigneusement
étudiées sur la façon d’améliorer le bien fondé de chaque aspect de la
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conception du projet, de sorte qu’on puisse revoir les plans des projets en cours,
et mieux planifier les projets futurs si celui que l’on évalue est terminé.
A – La vie du projet
On peut ainsi distinguer six phases dont certaines peuvent d’ailleurs se dérouler
en partie simultanément.
1) La phase d’élaboration du projet
2) La phase de préparation du choix (étude d’évaluation économique)
3) La phase de choix et de décision proprement dite
4) La phase de réalisation des équipements
5) La phase de fonctionnement
6) La phase de liquidation
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L’existence et la consistance de ces deux phases dépendent donc de l’existence
et de la consistance de l’administration économique centrale c'est-à-dire du plan.
Si le plan n’a guère de rôle, deux situations parfois combinées sont possibles :
ou bien on trouvera tout au plus la phase d’études économiques des projets
(phases de préparation du choix).
Mais ces études éventuelles ne seront guère sanctionnées par les décisions de
l’autorité centrale, et les projets seront donc de fait réalisés par les agents
périphériques en dehors de toute programmation globale.
Ou bien une standardisation rigoureuse aura pour conséquence des décisions et
des contrôles de la part de la puissance publique sans pour autant qu’il ait été
procédé à une analyse économique du projet et bien sûr sans référence à une
planification qui n’existe pas.
Si maintenant le plan joue un rôle central, toutes les décisions sont subordonnées
à son aval.
Dans la réalité, il semble que dans la plupart des pays sous développés
notamment au Sénégal, on se trouve dans une situation intermédiaire
Certaines décisions relatives aux projets sont soumises à l’aval d’une autorité
centrale et d’autres se prennent dans une totale indépendance.
Dans ce dernier cas, à l’évidence, la vie du projet est raccourcie les deux phases
de préparation des choix et de choix de décision et des décisions proprement
dites.
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A2 – La phase de préparation du choix
A5 – La phase de fonctionnement
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La responsabilité de cette phase incombe de même à l’agent initiateur du projet.
D’une manière générale, et contrairement à la phase précédente, cet agent assure
directement sa responsabilité en gérant lui-même le projet. Cette phase de
fonctionnement ou encore d’exploitation du projet est évidemment la plus
essentielle de la vie du projet.
Pour les projets de production marchande, la gestion du projet implique
qu’ aient été prises auparavant les mesures nécessaires à ce fonctionnement. Ces
mesures portent :
- sur le prix de production
- sur le prix des inputs et des charges
A6 – La phase de liquidation
Juste avant cette phase, il est procédé à ce que qu’on appelle une évaluation qui
permet de dire s’il faut continuer dans d’autres conditions l’exploitation ou
l’arrêter.
La phase d’élaboration de projet passe par une série d’étapes qui sont chacune
caractérisée par un certain niveau d’études, et qui se termine chacune par une
décision.
On distingue schématiquement trois étapes suivant le niveau d’études effectué.
- l’étape de l’idée du projet (étude préliminaire)
- l’étape de l’esquisse d’un projet (ou de l’étude du pré dossier ou encore de
l’étude de pré faisabilité
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- l’étape de l’étude de faisabilité du projet (c’est l’objet exclusif de présent
cours).
Toutes les études sauf parfois la première effectuée par l’agent initiateur du
projet et de son propre point de vue.
L’idée de projet émane le plus souvent de l’agent économique qui doit l’étudier
puis éventuellement prendre en charge le projet.
Cette idée de projet est matérialisée par un document appelé : la fiche
d’intention qui définit le problème et les études préalables qu’il convient
d’effectuer.
Cette première étape qu’est la fiche d’intention est articulée autour de cinq titres
qui comportent les rubriques suivantes :
1) - Les généralités
3) Description du projet
4) Incidence financière
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- tableau des charges récurrentes ou frais de fonctionnement après mise en
œuvre (matières premières, entretien, amortissement, annuités d’emprunt
etc.)
5) Eléments d’exécution
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L’étude de faisabilité est effectuée par l’agent économique responsable du projet
ou directement par un bureau spécialisé (cabinet). Cette étude a pour but :
- de permettre le choix entre les variantes si cela n’a pas été fait lors de la
phase précédente
- de déterminer les caractéristiques techniques de l’opération
- de définir les moyens à mettre en œuvre, l’organisation à mettre en place,
les problèmes qu’elle soulève.
- D’établir les résultats économiques et financiers de manière à pouvoir
affecter une priorité aux projets d’opération dans le contexte sectoriel.
A l’issue de cette étape de l’étude de faisabilité, les décisions prises par l’agent
responsable peuvent consister en :
- L’abandon du projet : si l’étude de faisabilité contredit les approches présentes
(rentabilité insuffisante, coût de service excessif etc.)
- la remise à l’étude de nouvelles variantes si certains éléments paraissent
insuffisamment connus
- la poursuite des études et travaux : recherche d’une source de financement
avant de passer à la phase de réalisation des équipements
3) description du projet
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- spécialisation techniques d’un projet : caractéristiques techniques ; devis
descriptif et estimatifs (bases et dates d’estimation)
- modalité d’exécution
- calendrier d’exécution : durée des études, durée des phases de création de
l’entreprise, durée des travaux, calendrier des activités
- mesures d’accompagnement : organisation à mettre en place, problèmes
humains
- identification des inputs et leur quantification techniques et financières
- récapitulation des moyens nécessaires.
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Le premier axe va s’intéresser en définition (voir les concepts de marché)
autrement dit la description des marchés et de ses acteurs. L’autre axe consistera
en un plan pratique d’étude de marché avec quelques éléments fondamentaux
de stratégie commerciale d’un projet.
Le mot marché est souvent utilisé par genres de marketing ou marketer dans
deux sens différents bien que complémentaire. Au sens étroit, on désigne par ce
terme un ensemble de données chiffrées sur l’importance, la structure et
l’évolution des ventes des produits.
Au sens large, on appelle marché l’ensemble des publics susceptibles d’exercer
une influence sur les ventes d’un produit.
Il faudra faire une description commerciale du produit en mettant en exergue ces
caractéristiques, et aussi sa capacité à faire face aux besoins exprimés.
a) Définition étroite
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le choix des unités de mesure, le choix des critères de segmentation, la
distinction entre marché actuel et marché potentiel.
Exemple : le marché des poulets de chair doit être analysé au même titre que le
marché de la viande de bœuf et surtout par rapport aux poulets importés.
La définition d’un marché par une entreprise peut évoluer. Pour mesurer le
potentiel d’un marché il faut utiliser des unités de mesure aussi pertinente. Le
marché peut être mesuré soit en volume ou en valeur, soit les deux (2) en même
temps.
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c'est-à-dire de biens non tangibles, il faudra adapter une définition
spécifique. C’est ainsi qu’on parle en terme de nuitées pour les projets
d’hôtellerie, d’heures pour les cybers, de kilomètres- voyageurs pour les
transports. .
1) marché et segments
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2) le choix des critères d’analyse des ventes d’un produit
En général, on a intérêt à retenir plusieurs critères dont les plus fréquents sont :
b) Définition large
Il s’agit de l’ensemble des publics susceptibles d’exercer une influence sur les
ventes d’un produit ou plus généralement sur les activités d’une organisation.
Ces publics peuvent être composés d’individus, d’entreprise ou d’institution.
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- b1 la clientèle finale : les consommateurs
De tous les publics constitutifs de marché, celui qui exerce l’influence la plus
directe sur les ventes d’un produit est constituée par les clients finaux qui sont
les consommateurs. Les utilisateurs et les usagers sont très variables selon leur
secteur d’activité.
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Entre les producteurs et les consommateurs se trouve le système de distribution
composé de divers intervenants. On peut citer les grossistes, les demi-grossistes,
les detaillants revendeurs.
Les agents de distribution ne sont presque jamais des intermédiaires passifs.
Lorsque les distributeurs achètent ferme aux producteurs, ce qui est la majorité
des cas, ils doivent être comme un cartel à part entier. On parle alors de crade
marketing ou marketing vers les distributeurs pour les différencier du marketing
vers les consommateurs. Par ailleurs, les distributeurs sont très fréquemment des
influenceurs très importants, par les conseils qu’ils donnent, par leur action
commerciale. (Présentation des produits, offre promotionnelle)
Les marchés sont de taille très diverse. Pour deux (02) extrêmes, elles ont trouvé
les niches et les très grands marchés.
- Les niches : une niche est un sous ensemble d’un marché qui se
caractérise par sa petite taille, par un potentiel d’un développement en
volume. Pour un type particulier des clientèles ayant des attentes
spécifiques (produits diététiques à l’usage des sportifs de haut niveau), par
les compétences particulières que doivent avoir les firmes qui veulent
conquérir ces niches. (exemple : les géants destinés aux médecins du
SIDA)
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Les marchés selon le nombre d’acheteurs
Les ventes totales sur un marché sont égales aux produits du nombre d’acheteurs
(NA) par les quantités moyennes par acheteurs (QA/NA) avec QA qui est égal
au total des achats.
A partir du nombre d’acheteurs (NA) d’un produit on calcule le taux de
pénétration de ce produit.
Le taux de pénétration est égal au pourcentage d’acheteurs ayant acheté au
moins une fois pendant la période de référence. Ces études permettent de
connaître les valeurs respectives de NA et de QA/NA. Ainsi on peut expliquer
l’origine des ventes pour pouvoir orienter les stratégies marketing.
Ces stratégies extensives cherchent à élargir le marché en conquérant de
nouveaux consommateurs : par exemple : par la publicité ou par des offres
promotionnelles pour faire essayer un produit.
Les stratégies intensives ou stratégies de saturation visent à accroitre les
quantités moyennes achetées par les clients actuels.
Cette expression désigne la valeur de l’ensemble des achats d’un type de produit
qu’un consommateur fait en moyenne pendant toute sa vie. On estime par
exemple que la valeur à vie d’un acheteur de couche culotte (papa ou maman)
est de l’ordre de 730000 francs.
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B°) La structure des marchés
On dit qu’un marché est ouvert lorsqu’il est facile d’y entrer. Le marché n’est
donc pas structuré.
Un marché est dit structuré ou fermé lorsque les concurrents en présence ont des
positions solidement installées.
Il est alors difficile d’entrer sur de tels marchés en raison de multiples barrières à
l’entrée de nature technologique et financière.
La notion de tickets d’entrée exprime le coût d’entrée dans un marché. Ils
supposent des investissements considérables sans que l’on puisse estimer avec
précision les chances d’adoptions par les consommateurs.
Exemple : marché ouvert : librairie, restaurant
Marché fermé : détergents, produits pharmaceutiques
Un marché est concentré lorsqu’à l’inverse il est très largement dominé par un
très petit nombre de marque voire par une seule marque. (Exemple : sucre,
tomate)
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Plus la concurrence est forte sur le marché, plus l’investissement marketing
contribue au développement global du marché. Exemple : coca cola
On dit qu’un marché est élastique au prix lorsque son volume varie
sensiblement en fonction du prix. La véracité de ce postulat dépende de la na
ture du bien et des revenus des consommateurs. Exemple : gaz, essence
a°) Le temps :
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La plupart des marchés de grande consommation sont saturés et évoluent surtout
par l’apparition de produits nouveaux qui se substituent à de plus anciens.
Exemple : le savon en barre est substitué progressivement par le savon en
poudre.
Une substitution de produit n’est pas toujours à somme nulle, elle peut se
traduire par un accroissement du marché total.
2. L’innovation créative de nouveaux marchés :
Elle explique les rares marchés porteurs que l’on connaît aujourd’hui. Dans ce
cas, l’objet du marketing est la création d’une demande nouvelle non exprimée
par les consommateurs.
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leur culture, c'est-à-dire un ensemble de traditions, de souvenirs, de
connaissances communes des croyances, de valeurs.
Au sens large est concurrent d’un produit tout autre produit que le
consommateur peut lui substituer en tout ou en partie.
Exemple : la consommation de coca cola peut être remplacée par celle de Pepsi,
mais aussi par des produits très différents comme les jus de fruit, l »eau minérale
ou même l’eau de robinet.
L’espace concurrentiel d’un produit ou d’une marque peut s’analyser en trois
(03) niveaux :
Des produits ou des marques peuvent être en concurrence au sein d’une même
entreprise.
Exemple : Marlboro rouge et Marlboro light
Quand un produit d’une entreprise développe ses ventes au détriment d’un autre
produit de la même entreprise, on dit qu’il y a cannibalisation. Elle est
généralement involontaire mais peut être voulue par l’entreprise. Exemple : gaz
de 6 kg au détriment du gaz de format bleu.
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- La présence sur tous les segments d’un marché, l’occupation du
maximum de linéaire en distribution, la dynamisation du marché et le
développement d’un esprit de compétition au sein de l’entreprise.
Exemple : Le groupe NESTLE développe tous les types de produits en termes
de segments. (Lait concentré sucré et non sucré ; lait en poudre petit moyen et
grand format). Cannibalisation volontaire sous la même ou sous des marques
différentes.
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Puissance, l’expérience et le dynamisme de chaque concurrent
Evolution de sa part de marché en volume et en valeur
Part relative du marché
Puissance de la marque concurrente (notoriété, image, qualité perçue,
fidélité des consommateurs à la marque)
Moyens financiers et moyens marketing
Expériences du concurrent sur les marchés nationaux et internationaux
Rentabilité du concurrent liée à son expérience et aux effets d’économie
d’échelle, à la conception des produits ou à leur mode de
commercialisation et de promotion.
Dynamisme du concurrent
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3) La veille concurrentielle
Les sources dites ouvertes sont facilement accessibles à tous avec un peu
d’effort alors que le renseignement fermé (source fermée) appelée aussi
marketing intelligence est cependant une activité réelle qui se pratique dans les
grands groupes au niveau mondial.
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- c) L’analyse et la mesure de la position concurrentielle
Cette définition est celle que l’on retient généralement mais elle mérite d’être
précisée.
La part de marché n’a de sens que si elle se définit par rapport à l’espace
concurrentielle dans le quel se bat cette marque.
Le marché peut être apprécié soit en volume ou en valeur c'est-à-dire chiffre
d’affaire ou quantité vendue.
On doit toujours accompagner une part du marché de l’indication de la période
de référence.
Exemple : part de marché de telle à telle période
La mesure de la part de marché peut être peu à très précise selon le marché.
Exemple : l’exemple des véhicules au Sénégal
A 60% 60/10 = 6%
B 10% 10/60 = 0,16%
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C 5% 5/60 = 0,08%
Le benchmarking
I – Objet
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A ce niveau il y a lieu de prendre en compte non seulement les équipements
directement productifs, mais aussi les installations de stockage de matières
premières, de carburant, de produits finis ainsi que les investissements annexes
tels que les ateliers d’entretien, les garages etc.
Il ne s’agira pas ici de donner la liste complète des équipements (cette dernière
figure généralement en annexe) ; mais par souci de simplification on peut lister
les principales machines en partant du processus de production.
Il est aussi important de donner les conditions d’acquisition autrement dit le
pays d’origine, la fiabilité du fournisseur en termes de maitrise de la
technologie vendue, les aspects liés au service après vente, les délais de
livraison, en somme les raisons du choix, et, enfin s’assurer que les achats se
feront aux meilleures conditions de prix (faire autant que possible un appel
d’offre international au besoin largement diffusé).
L’étude technique doit s’appuyer sur la connaissance des unités déjà implantées
dans le pays de façon à assurer l’intégration du projet dans l’économie nationale.
Les conditions d’entretien et de maintenance peuvent être déterminantes pour le
choix des équipements.
Dans la pratique, le choix d’une technologie ne peut être fait qu’à partir des
considérations techniques prenant en compte le contexte commercial,
économique, sociologique voire politique.
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L’étude des besoins in put doit faire l’objet d’une analyse détaillée pour assurer
le fonctionnement normal du projet.
a) Au delà de la détermination des besoins quantitatifs par type de facteur de
production pour chaque année, l’étude doit porter sur :
- les spécifications des biens à rechercher
- les possibilités d’approvisionnement locales ou étrangères
- les conditions d’approvisionnement (prix, quantités minimales, régularité,
transport)
Ces études concernent aussi bien les matières premières et les produits semis
finis transformés par le projet que les autres consommations intermédiaires
nécessaires au bon déroulement du processus de production.
Les utilités doivent faire l’objet d’une attention particulière de façon à s’assurer
que les besoins du projet sont compatibles avec les capacités actuelles et que les
raccordements aux réseaux existants ne posent pas de problèmes particuliers. Il
ya lieu de comptabiliser dans les coûts du projet les investissements additionnels
dans ce domaine et d’en tenir compte au moment des études de rentabilité
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IV – La localisation
V- La construction :
Sur la base des plans et devis, décrire et critiquer de façon précise le type de
construction, la distribution des surfaces, la superficie, l’agencement des
constructions par rapport aux fonctionnalités du projet (surfaces couvertes ou
bâties, aires de circulation, lieu de stockage des produits et des entrants, voir si
le coût de construction est raisonnable en tenant compte de la moyenne nationale
40
et surtout insister sur les délais d’exécution des travaux. Il faut veiller à ce qu’il
y ait une bonne fluidité aussi bien des produits, des hommes que du matériel
roulant. Tout compte fait se rapprocher des hommes du métier pour garantir la
qualité et l’exigence liées à la bonne production voire au bon fonctionnement. Il
est fortement conseillé d’élaborer un croquis.
V- Calendrier de réalisation
La réalité de la préparation d’un projet n’est pas aussi linéaire que pourrait le
laisser penser la précédente présentation des études techniques. Il s’agit d’un
processus itératif ou les différentes alternatives et leurs incidences sont
considérées. C’est ainsi qu’en particulier l’étude des variantes s’applique :
- au processus d’équipements
- au processus de production
- au type de produits
- à la localisation
- à la taille du projet
- au calendrier de réalisation
- au montage institutionnel
Ainsi les étapes d’évaluation exposées vont-elles s’appliquer aux diverses
variantes identifiées au fur et à mesure que le projet va être précisé.
41
l’existence d’un code des investissements favorables au projet parce que
disposant d’avantages fiscaux particuliers.
Autant un dispositif juridique est mis en place à travers un code des
investissements attractifs, autant il existe des limites et des contraintes liées à la
faisabilité du projet qui sont d’ordre environnemental (risque de pollution et de
nuisance). De toute façon, il existe un code de l’environnement pour rappeler à
l’ordre tout promoteur qui risque de contrevenir aux lois et règlements en
vigueur dans la société pour un développement durable.
- Exposer la situation fiscale du projet notamment en cas d’existence d’un
code des investissements qui octroie des avantages fiscaux particuliers.
On peut encore étudier les autres contraintes juridiques existantes.
Exemple : code de l’environnement
- Indiquer succinctement les différents avantages du projet ainsi que leur
durée.
Certains projets nécessitent le respect de certaines normes juridiques et de
sécurité voire environnementale. Le respect de ces normes peut éviter des
surprises désagréables émanant de l’administration.
Sur la base de l’esquisse de projet qui ressort des études précédentes, il faut
maintenant procéder à une estimation des coûts Cette étape dans la préparation
du projet va servir de support aux analyses financières et économiques
ultérieures. L’étude doit porter aussi bien sur les couts d’investissements que
sur les coûts d’exploitation du projet.
42
modes d’organisation et aux économies d’échelle qui peuvent apparaitre lorsque
la capacité de production augmente.
Les produits : Décrire de façon détaillée les produits que l’on envisage
de fabriquer et de commercialiser. Apprécier la qualité et les atouts des
produits par rapport au produit du marché et aux normes internationales.
Parler aussi des dispositions prises par les promoteurs pour assurer la
qualité.
43
XI - Le procédé de fabrication
44
Il s’agira de voir d’une part les disponibilités en énergie, eau, réseau
téléphonique sur les lieux d’implantation du projet et d’autre part à la lumière
des spécifications les besoins des équipements de production en énergie.
XV - Le personnel
Les principales insuffisances que l’on rencontre souvent dans les dossiers sont :
- la sous estimation des coûts d’investissements
- le surdimensionnement des équipements
- l’optimisme exagéré des calendriers de réalisation des investissements et
des programmes de production
- l’absence d’hypothèses sur les variations futures des coûts
La rectification à posteriori des études techniques étant généralement très
couteuse, et difficile à réaliser, l’élaboration du dossier technique doit dès son
lancement bénéficier de la plus grande attention.
45
Chapitre V – Etude financière et économique
Quand on prête de l’argent on s’attend à ce que l’intérêt soit payé sur ce prêt. Le
montant de cet intérêt dépend entre autre du temps et de l’incertitude qui
s’attache au remboursement du prêt ; par conséquent, le paiement de l’intérêt se
justifie doublement :
On remarque que cette dernière question est exactement l’inverse de celle qu’on
s’est posée au début
46
Le principe qui conduit à trouver la valeur actuelle des revenus futurs est
appelée actualisation, et le taux d’intérêt utilisé à cette fin est appelé taux
d’actualisation ou facteur d’actualisation. Connaissant la durée et le taux
d’actualisation, on peut recourir à la table financière pour trouver les facteurs
d’actualisation.
Exemple 1 : Quelle est la valeur actuelle de 6438 au taux de 15% pour une
période de 9 ans ?
Exemple 2 : Supposons que le dite somme 6438 est reçue chaque année pendant
9 ans au taux de 15%. Quelle serait la valeur actuelle de toutes ces sommes
perçues pendant 9 ans.
Réponse :
30719
La somme des 6438 reçue chaque année pendant 9 ans actualisée est égale à
30719.
On peut aller plus vite en multipliant le montant constant reçu par le facteur
d’annuité correspondant.
47
Le facteur d’annuité (FA) de la période est égal à la somme des facteurs
d’actualisation pour toutes les périodes précédentes t. (y compris t)
1
–t
FA = Σ (1 + i) = Σ
I=1 (1 + i) t
FA = 0,870 + 0,756 + 0,658 + ………….. 0,284 = 4,772
Les deux (2) méthodes mènent au même résultat à quelques chiffres près.
Méthode 1
Méthode 2 :
Pour aller vite on utilise la table des facteurs d’annuités pour calculer la valeur
actuelle totale.
6438 X [FA+9 – FA+4]
6438 X [4,772 – 2,855] = 12335
48
Réponse :
Méthode 1
Méthode 2
Elles varient et dépendent des conditions d’octroi de prêt (taux d’intérêt, différé
de paiement, autres). Nous ne retiendrons ici que les méthodes les plus en vue de
remboursement des emprunts.
a-1 : On suppose une annuité constante et payée au titre du principal et que les
intérêts sont calculés sur le solde du principal restant dû.
Exemple :
Soit un emprunt de 10 000 contracté au taux de 10% pour une durée de 5 ans. Le
tableau de remboursement des emprunts sera le suivant :
Périodes Capital restant Intérêt Principal Annuités
dû
49
2 8 000 800 2 000 2 800
3 6 000 600 2 000 2 600
4 4 000 400 2 000 2 400
5 2 000 200 2 000 2 200
1
a = 10 000 X = 2638
3,791
n
FA = Σ (1+ i) – n
I= 1
50
Dans pareil cas, seuls les intérêts sont payés et durant cette période les
remboursements au titre du principal n’interviennent pas.
Exemple : Soit un emprunt de 3 000 contracté pour 6 ans au taux de 12% et avec
un différé de 2 ans.
a = E0 X FRC
1 1
a = E0 X = 3 000 X = 987,816
FA 3, 037
51
c) Différé et capitalisation d’intérêt
52
qui figurent dans le haut du bilan. Ils sont supposés avoir une durée de vie qui
dépasse un an. On peut en énumérer certains suivant l’ordre généralement
admis :
- Les frais immobilises ou immobilisations incorporelles (licence, frais
d’étude, brevets)
- Les immobilisations corporelles (terrains, bâtiments, matériel et outillage,
matériel de transport, matériel et mobilier de bureau
- Les immobilisations financières (dépôts et cautionnement)
Du fait que la plupart des immobilisations ont une durée de vie définie, il va
falloir procéder très souvent à leur renouvellement. C’est pourquoi l’on parle de
tableau des investissements et de renouvellement
Nous allons présenter ces investissements sous forme de tableaux.
*Immobilisation :
- Terrain
- Bâtiment
- Equipement
- Matériel Exportation Transport
- Matériel et mobilier de Bureau
- Divers et Imprévus
Total
53
M.MBur ans 1.5 1.5
Totaux
Conclusion :
Le coût total du projet est composé de l’investissement et du fonds de
roulements.
54
4 – 3 – Tableau des amortissements des investissements :
Tout investissement acquis est supposé avoir une durée de vie du fait d’un
certain nombre de raisons, né principalement à sa non fonctionnalité (sa
vieillesse), et accessoirement à l’obsolescence. Des normes sont établies quant à
leur durabilité du point de vue comptable (Cf. cours de comptabilité). C’est
ainsi qu’il est admis à titre d’exemple qu’un bâtiment a une durée de vie de 20
ans, les frais immobilisés de 3 à 5 ans, les équipements d’exploitation varient
entre 5 et 10 ans selon leur consistance, de même que le matériel roulant
(véhicules, train, chariot)
Le tableau des amortissements se présente comme suit :
Total
4° Schéma de financement
55
êt on fonds fonds
Capitaux
Emprunt
A
B
Subventi
on
Nature
garantie
En général un projet est financé par un seul bailleur de fonds quand le montant
n’est pas suffisamment important. Mais, il peut arriver pour des projets
complexes qui demandent des investissements exorbitants qu’on fasse appel à
plusieurs partenaires financiers qui conjuguent leurs efforts pour financer le
projet. Dans pareils cas, on peut calculer un taux d’intérêt unique en utilisant la
technique des moyennes pondérées avec des coefficients de pondération
représentant les parts respectives de chaque bailleur dans le financement du
projet.
Le schéma de financement permet de préciser l’origine et la condition de
financement des capitaux devant servir à la réalisation du projet.
A partir de ce tableau, on calcule le cout moyen des ressources en utilisant la
technique des moyennes pondérées.
Le coût moyen (taux d’intérêt moyen) obtenu va être comparé au TRI (taux de
rentabilité interne) pour déterminer si le schéma de financement prévisionnel est
compatible avec la rentabilité intrinsèque précédemment calculée.
56
.
.N .
N.B.
- l’annuité correspond au service de la dette. Elle est égale à la somme de
l’intérêt et du principal sur l’année considérée. L’annuité est encore
appelée repaiement ou service de la dette.
- la somme des remboursements annuels du capital est égale au montant de
l’emprunt
- le différé est toujours inclus dans la durée du crédit. Par conséquent,
l’emprunt sera payé sur le reste de la période défalquée des années de la
période du différé.
Elles sont constituées par l’ensemble des ventes de biens ou service générés par
l’exploitation et éventuellement de la valeur du loyer lorsque les locaux sont à la
propriété de l’entreprise. Il faudra aussi tenir compte de la reprise de la valeur
57
résiduelle, et de la reprise du fonds de roulement à l’année N du projet pour
aussi l’ajouter aux recettes.
Ventes 120 000 130 000 140 000 155 000 170 000 300 000
Loyers 50 000 50 000 50 000 50 000 50 000 50 000
Fonds de
roulement
Valeur
résiduelle
Totaux 170 000 180 000 190 000 205 000 220 000 350 000
N.B. Il est prévu très souvent une évolution d’activité en termes de chiffre ; cela
nécessite donc la fixation d’un taux d’évolution des ventes souvent
proportionnel aux charges variables. Il est de l’ordre de 2 à 10% par année.
Désignation 1 …………. N
A Dépenses d’exploitation
stock
matières consommées
58
transport
impôts et taxes
B Recettes
ventes de produits
vente de service
C Résultat d’exploitation
(B - A)
D Intérêts
E Amortissements
F Bénéfice d’exploitation
(C – D – E)
I Capacité
d’autofinancement
(H + E)
C = B–A
D : Intérêts
E : Amortissements
F : Bénéfice d’exploitation avant BIC (30%)
G : Impôt sur le bénéfice
H : Bénéfice net après impôt BIC H= F- G
I : CAF I=H+E
59
Ce tableau nous permet aussi de suivre l’évolution de la capacité potentielle du
projet, à prendre en charge les renouvellements et les investissements, compte
non tenu des sources externes de financement (capital + emprunt).
Dans ce document, les intérêts intercalaires payés avant l’exploitation du projet
étant considérés comme relevant des investissements, n’entrent pas dans la
rubrique du compte d’exploitation prévisionnel (Intérêts : D).
La capacité d’autofinancement constitue l’avantage que le projet retire chaque
année de ses activités et est égal à la somme des bénéfices nets d’impôts et
d’amortissements.
C’est un instrument de mesure des flux financiers pendant une année. Il permet
de vérifier la présence d’un solde net de trésorerie cumulé toujours supérieur à
zéro, et à contrario de procéder à des modifications du schéma de financement
d’une part, et d’autre part de s’assurer que le Besoin en Fonds de roulement est
couvert par le solde de trésorerie cumulé.
A Capitaux propres
B Emprunt
C CAF X X X
D Reprise
E V R des investissements
F Ressources X X X
G Investissement + FR et
résultat
Désignation 0 …….. N
A- Capitaux propres
B- Emprunt
60
C- CAF
D- Reprise du FR
E - V R des investissements
K Emplois : G+H+I+J
L- solde trésorerie
I- (F – K)
M- Cumul trésorerie
Vr = Vo - Σ amortissements
61
Exercice :
Un promoteur veut réaliser un projet de transformation de tomate dont le coût
est estimée à 20 millions dont
8 millions pour le génie civil,
7millions machine et matériel d’exploitation,
4 millions matériel de transport,
1million fonds de roulement.
62
Chapitre VII- Echéancier des flux financiers
L’objectif de cet état financier est de déterminer les cash flow qui permettront de
calculer le bénéfice actualisé ou valeur actuelle nette (van).
Désignation 1 2 3 … n
….
Recettes d’exploitation X X X Valeur résiduelle + fonds de
Emprunts X roulement
Investissements X
(I+FR) X X X X
Dépenses
d’exploitation
Service de la dette
Total outflows X X X X X
Cash flow = A – B
Les recettes d’exploitation sont aussi appelées cash flow brut. Elles
comprennent toutes les recettes figurant dans le tableau des revenus (vente,
valeur résiduelle, reprise du fonds de roulement etc.). De même les dépenses ou
63
charges d’exploitation et les investissements sont respectivement les totaux des
tableaux des charges et des investissements.
Dans l’échéancier des flux financiers, on prend en compte des opérations dès
qu’elles ont lieu sans attendre forcement d’avoir effectué les encaissements et
les décaissements correspondants.
Nous allons aborder les indicateurs les plus utilisés de la faisabilité financière.
Ce sont : la valeur actuelle nette, le délai de récupération du capital
investissement, le taux de rentabilité interne.
La valeur actuelle nette (VAN) est définie comme étant la différence entre les
inflows (cash flow brut ou recettes), et les outfflows (coûts totaux actualisés ou
coûts d’investissements + de penses d’exploitation), cumulée et actualisée ;
autrement dit la somme des différences des in flows et des out flows actualisés.
La VAN peut être étudiée sous un double angle :
- Avant financement
- Après financement
n R t - Ct n Rt – (Dt + It )
VAN = Σ = Σ
64
t-1 (1 + i) t i (1 + i)t
n Rt – Dt – It
= Σ
T=1 (1 + i) t
n Rt – Dt
= Σ
t–1 (1 + i) t
Pour que le projet soit acceptable, il faut que la valeur actuelle nette soit
supérieure à zéro.
La valeur actuelle nette est aussi appelée bénéfice actualisé.
=Σ -k (I= k + E)
t
(1 + i)
La valeur actuelle nette mesure le bénéfice actualisé du projet.
CNF FAC C flux net VAN + Σ CFN actualisés.
Le ratio avantage sur coût = Σ V act du cash flow brut sur
Σ Va des CFB
RAC =
Σ Va des coûts totaux
65
Exemple : calculer la VAN et le RAC d’un projet dont les données sont les
suivantes : L’investissement du projet est égal à 13500 repartis sur 2 ans année
1 = 7500 Année 2 = 6000
Le projet commence à fonctionner à partir de l’année 3 avec des recettes
annuelles de 6000, des dépenses annuelles de 1300. Le taux d’actualisation est
fixé à 12% et la durée du projet est de 7 ans
1 2 3 4 5 6 7
Σ VACFB
RAC =
Σ va des couts totaux
Désignati 1 2 3 4 5 6 7
66
on
Pour les deux indicateurs précédents (VAN et ration avant coût) le taux
d’actualisation est connu. Pour le TRI, il s’agit de le déterminer. Le TRI est
justement le taux d’actualisation qu’annule le VAN ;
Sa valeur précise est difficile à estimer. La meilleure des estimations à donner
par les tableurs et éventuellement par quelque machine à calculer.
Toutefois il y a d’autres méthodes d’estimation plus sommaires mais parfois
plus efficace.
Pour obtenir le TRI par cette méthode on a besoin de deux taux d’actualisation :
- un premier taux pour lequel la VAN > 0 (taux faible)
- un second taux pour lequel la VAN < 0 (taux élevé)
Le TRI sera obtenu de la formule suivante
VAN au taux faible
TRI = taux faible + (taux élevé – taux faible)
VAN TF + VAN TE
67
Calculer le tri correspondant au projet suivant :
Années 1 2 3 4 5 6 7
2) 2ème méthode
Années 1 2 3 4 5 6 7
FAC Tx
%
Déterminer graphiquement
68
L’estimation du TRI par la méthode graphique est strictement identique à celle
obtenue par interpolation linéaire. Et comme celle-ci est très sensible au taux
d’actualisation d’encadrement choisi.
La courbe obtenue est toujours décroissante et sa pente est constante sur tout le
segment [A B]
Représenté par les deux (2) points choisis.
Le TRI va être compris comme étant le taux d’intérêt maximum pour que le
projet puisse générer un bénéfice. Par conséquent pour savoir si le projet est
rentable ou non il faut comparer le TRI au coût de financement du projet (taux
d’emprunt)
N.B. Le tri ne peut être calculé que si tous les cash flow nets sont à la fois
positive ou négative.
69
3) Délai de récupération du Capital investi (Play Back Period)
Le Play back se définit comme étant le délai qui doit s’écouler avant que les flux
de bénéfice d’exploitation ne puissent complètement couvrir le coût investi. Cet
indicateur est généralement utilisé lorsque l’investissement envisagé comporte
un très grand degré de risque ;
Considérons quatre projets et calculons le délai de récupération du capital
investi pour chacun d’entre eux.
La question qu’on se pose chaque année est de savoir ce qui vous reste à
recouvrer à la fin de cette année
Délai de récupération du capital investi.
Année 1 : 20000 – 10000 = 10000
Année 2 : 10000 – 10000 = 0
Exercice 2
Exercice 3
70
d’exploitation
Exercice 4
71
Délai de récupération du capital investi = (930/1279) x 360 = 262 jours ou 8
mois 22jours.
Les autres ratios financiers qui seront étudiés vont prendre leur logique à travers
essentiellement deux (2) écarts en l’occurrence le compte d’exploitation
prévisionnel et le bilan prévisionnel.
- Le compte d’exploitation sert à analyser l’exploitation de l’entreprise
- Le bilan sert à définir le patrimoine de l’entreprise
Le ration financier est un indice reliant deux (2) informations financières l’une à
l’autre. Leur analyse implique deux (2) types de comparaison.
- une comparaison longitudinale qui permet de suivre l’évolution des ratios
d’un même projet pour voir éventuellement si dans le futur la situation
financière s’améliore ou se détériore.
- Une comparaison transversale qui permet de voir si les ratios du projet en
question sont meilleurs ou moins bons que ceux des activités similaires
évoluant dans le même secteur et à la même période
Actif circulant
Ratio de liquidité =
Dettes à court terme
La solvabilité de l’exploitation est d’autant plus grande que le ratio est élevé
Ce ratio a les mêmes objectifs que le précédent mais met l’accent sur les
éléments des actifs circulants les plus liquides.
72
Dettes à court terme
=
Capital
73
- Vitesse de rotation des stocks =
Stocks
Dépenses d’exploitation totales
Ratio d’exploitation =
Ventes
Exercice n° 1
Travail à faire :
- établir les tableaux suivants :
● Investissements, renouvellement, et fonds de roulement
● Amortissement
● Tableau de remboursement du crédit (faire d’abord le schéma de
financement), ensuite faire le compte d’exploitation prévisionnel et enfin le
tableau ressources- emplois
74
Correction exercice n° 1
75
Total 19000000 9500000
1 1
Durée= Durée d’utilisation prévue = → t=
t DUP
3) Schéma de financement
Total 10000000
a = E0 X FRC
1
FRC =
FA
n 1
FA = Σ →
t=1 (1 + i) t
76
10 800 000 = 10 000 000 + (10 000 000 X 8%)
11 664 000 = 10 800 000 + (10 800 000 X 8%)
1 10000000 0 0 0
2 10800000 0 0 0
3 11664000 933120 3592902,8 4526022,8
4 8071097,1 645687,77 3880335 4526022,8
5 4190762 335260,96 4190761,9 4526022,8
Etude de cas :
77
Pour le bon fonctionnement de cette unité, il compte assurer 3 bandes 1000
sujets à raison d’une bande tous les 15 jours et ce à partir du 01/01/2007.
Les données d’exploitation se présentent comme suit :
- Coût d’achat d’un poussin d’un jour = 340 francs l’unité
- 1500 kg d’aliment de démarrage (0-30) à raison de 145 frs le kg
- 2500 kg d’aliment de finition à raison de 138 frs le kg de 31 à 45 jours
- Les produits vétérinaires sont estimés à 85 000 par bande de 1000
Les autres frais d’exploitation sont les suivants :
- Gas-oil = 100 000 par mois
- Electricité = 80 000 par bimestre
- Eau = 150 000 par bimestre
- Gaz = 30 000 par mois
- Produits d’entretien = 50 000 par mois
- Téléphone = 160 000 par bimestre
- Frais de mission = 600 000 par trimestre
- Assurance = 300 000 par an
- Patente = 300 000 par an
Le promoteur compte utiliser 3 ouvriers, un chauffeur et un gardien reparti
ainsi :
- Gérant = 300 000
- Ouvrier = 75 000 par ouvrier
- Gardien= 50 000
- Chauffeur = 60 000
La production sera vendue au comptant aussitôt après l’exploitation à 2 500 frs
l’unité.
Le projet a été financé par emprunt à 80% du coût total, au taux de 8%
remboursable en 4 ans avec un différé d’1 an, les intérêts étant capitalisés. La
durée de vie du projet est fixée 5 ans.
Travail à faire :
1) Déterminer le coût total du projet (le fonds de roulement couvrant toute la
période des 45 premiers jours.
2) Evaluer les charges et les recettes d’exploitation pour l’année 1
3) Elaborer le schéma de financement, le tableau des amortissements, le
tableau de remboursement de crédit, le compte d’exploitation, et le
compte de trésorerie (ressources – emplois)
4) Déterminer la valeur actuelle nette (VAN) et le taux de rentabilité interne
avant et après financement par interprétation linéaire
5) Déterminer le délai de récupération du capital (Pay back period)
6) Déterminer le ratio de couverture du service de la dette, le ratio de marge
brut, et le ratio d’exploitation.
78
Correction Etude de cas :
a) Détermination de l’investissement
79
Total besoin en fonds de roulement 3 142 500
Bande 1 B2 B3
Vente bande 1
Vente bande 2
Vente bande 3
Commentaire : Sur les 45 premiers jours, seule une bande sera vendue puis une
bande tous les 15 jours soit : 1+ 21 = 22 bandes vendues pour l’année 1.
Pour les 4 années restantes, 24 bandes seront vendues chaque année (à savoir 2
X 12 mois)
Désignation Montant
80
- Achat d’aliment 888750 X (12/1,5) 7 110 000
- Achat produits vétérinaires 170000 X (12/1,5) 1 360 000
- Achat gas-oil 100000 X 12 1 200 000
- Electricité 80000 X 6 480 000
- Eau 150000 X 6 900 000
- Gaz 30000 X 12 360 000
- Produits d’entretien 50000 X 12 600 000
- Téléphone 160000 X 6 960 000
- Frais de mission 600000 X 2 1 200 000
- Assurance 300000 X1 300 000
- Patente 300000 X1 300 000
- Salaires 635000 X 12 7 620 000
- Cotisations sociales 158750 X 12 1 905 000
3) Schéma de financement
81
Matériel de 2 800 000 20% 5 ans 560 000 2 800 000 0
transport
Bâtiment 4 850 000 20% 5 ans 970 000 4 850 000 0
1 12 874 000,00 - - -
2 13 903 920,00 1 112 316,60 4 282 407,36 5 394 720,96
3 9 621 512,64 769 721,01 4 624 999,95 5 394 720, 96
4 4 996 512, 69 399 721,01 4 996 512,69 5 396 233,7
A- Dépenses
d’exploitation 8160000 8160000 8160000 8160000 8160000
Achat poussins 7110000 7110000 7110000 7110000 7110000
Achat aliments 5860000 5860000 5860000 5860000 5860000
Autres achats 1200000 1200000 1200000 1200000 1200000
Frais de mission 9525000 9525000 9525000 9525000 9525000
Charges du personnel 300000 300000 300000 300000 300000
Impôts et taxes 300000 300000 300000 300000 300000
Assurances
82
Total A 3245500 32455000 32455000 32455000 32455000
0
B- Recettes 5500000 60000000 60000000 60000000 60000000
d’exploitation 0
Ventes
83
CAF 16348500 19069379, 19309695, 19568695, 19848500
Reprise fonds de 88 3 3
roulement 3142500
Investissement 16092500
Dépenses
d’exploitation 32455000 32455000 32455000 32455000 32455000
Service de la -
dette
84
d’actualisation
8%
1 634 000
= 360 X = 34,24 jours
17 179 879,88
Service de la dette
- Ratio de couverture de la dette =
CAF
85
Résultat d’exploitation
- Ratio d’exploitation =
Total d’exploitation
Application 2
86
Un sachet de granulé est vendu à 50 francs
Son banquier lui propose de financer son projet pour 70% du coût total sur une
durée de 5 ans et au taux de 10% avec un différé de 2 ans. Les intérêts sont
capitalisés. Le projet dure 15 ans.
A partir de la quatrième année, le promoteur envisage s’il obtient un bénéfice de
placer cet argent sur le marché financier à hauteur de 30% du bénéfice.
Travail à faire :
- Etablir le tableau des investissements et de renouvellement
- Faire le tableau d’amortissement des investissements
- Etablir le schéma de financement et le tableau de remboursement de
l’emprunt
- Etablir les comptes d’exploitation prévisionnels et de trésorerie
- Etablir l’échéancier des flux financiers
- Déterminer le DRCI, la VAN et le TRI
87