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IFRS 9 :
Au cœur de la mise en œuvre
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Revue Banque – Club Banque du 24 mai 2016 2
Nous voyons généralement que les banques ont démarré leurs projets avec les
modèles. Elles sont donc plutôt assez avancées sur l’aspect modélisation des calculs
de provision. Le projet de mise en œuvre d’IFRS 9 va bien au-delà des modèles et il
nous semble important de réfléchir aux autres aspects, si cela n’a pas encore été fait.
Notamment, comment s’assurer que les données qui vont être utilisées sont des
données à qualité comptable ? Généralement, cela va être des données de gestion
et de risque. Quel processus allez-vous mettre en place pour aboutir à la
comptabilisation de ces provisions ? Quels sont les contrôles à mettre en œuvre, à
qualité comptable ? Comment allez-vous produire les annexes, puisqu’il va y avoir un
certain nombre d’informations supplémentaires à fournir sur IFRS 9 ? Tout ceci, bien
sûr, doit intervenir sans allonger les délais de clôture.
Tous ces éléments semblent, selon nous, devoir être traités dès à présent. Selon les
banques, ce n’est pas forcément la priorité qui a été donnée pour l’instant.
Un autre élément important à traiter est relatif à la gouvernance autour de tous ces
sujets. Il va y avoir beaucoup de jugements dans les provisions. Quelle gouvernance
– cela ne doit pas être uniquement la Direction des risques – sera mise en place pour
la validation de tout cela ?
ayez tout mis en place et que vos auditeurs vous disent qu’ils ne sont pas d’accord
avec la manière dont vous mettez en œuvre l’IFRS 9.
Enfin, c’est un sujet qui peut très vite devenir très complexe, notamment sur l’aspect
modélisation. Il faut faire attention à ne pas avoir un effet boîte noire. Ce qui pourrait
arriver de pire serait que nous ayons des résultats de provision que personne ne sait
plus expliquer ni projeter. Je ne parle même pas de validation, parce qu’en tant
qu’auditeur, si personne ne peut les expliquer, je ne sais pas comment nous
pourrons les valider.
Voilà pour mes quelques commentaires. Je vais maintenant laisser la parole à nos
intervenants. Nous allons commencer avec Laure GUÉGAN qui va nous poser le
décor rapidement pour pouvoir insister sur des éléments que vous ne connaissez
pas déjà par cœur. Elle est associée chez EY, en charge de la doctrine comptable
sur les instruments financiers. Elle sera suivie de Sébastien RÉROLLE, responsable
de méthodologie crédit chez BNP Paribas, et d’Anne LÉCUYER, chef de division au
niveau de la supervision directe de la BCE.
Nous avons mis, en parallèle de cela, le calendrier plus opérationnel auquel les
banques doivent faire face. Nous rappelons que la première date d’application de
cette norme IFRS 9 est le 1er janvier 2018. Un point important est que nous n’avons
pas à retraiter le comparatif. Les chiffres de 2017 n’auront donc pas à être retraités
des effets de la norme. En revanche, au 1er janvier 2018, nous avons une application
rétrospective, c’est-à-dire qu’il faut bien retraiter tout le stock d’instruments financiers
sur la base des nouvelles règles IFRS 9. L’enjeu est la présentation de ce premier
bilan d’ouverture au 1er janvier 2018, avec un impact dans les capitaux propres de la
première application.
Cette transition pose des difficultés évidentes. Qui dit application rétrospective dit
retourner dans le passé à la date de reconnaissance initiale des contrats pour
analyser leurs caractéristiques. Sur le nouveau modèle de provisionnement du risque
de crédit, cela signifie revenir à la date d’octroi pour pouvoir mesurer la détérioration
significative qui est le concept central du nouveau modèle de provisionnement de
risques de crédit d’IFRS 9. Il consiste à comparer la qualité de crédit aujourd’hui à ce
qu’elle était à la date d’octroi. Évidemment, sur tout le stock en date transition, il faut
pouvoir revenir dans le passé pour utiliser des outils de mesure homogènes pour
apprécier la situation des instruments financiers à la date de transition.
Inutile de dire qu’en date de transition, il y aura forcément des approches un peu
simplifiées pour mesurer cette détérioration, puisque, selon les critères retenus par la
banque, les données historiques ne seront pas disponibles. Il sera, de toute façon,
nécessaire d’avoir des approches simplifiées en transition, mais aussi, dans certains
cas, les premières années, le temps que les données se constituent, qu’on les
stocke, etc. C’est prévu par la norme dans tous les cas. Cependant, il faut être
conscient, qu’il n’y aura, dans la mise en œuvre d’IFRS 9, pas forcément une
stabilisation complète au 1er janvier 2018. Il y aura sans doute encore une phase de
mise en œuvre qui s’étalera un peu au-delà, en fonction à nouveau du
développement des données et de leur stockage.
Ces simulations s’inscrivent aussi désormais dans le cadre des études d’impact
lancées par l’EBA. La première mouture de ces études était à rendre pour fin avril et
sera, vraisemblablement reconduite l’année prochaine. Leur but est à la fois d’avoir
une idée de l’impact d’IFRS 9 sur les fonds propres, de mesurer le degré de
préparation des banques et de voir aussi quelle différence d’application émerge déjà
à ce stade dans la mise en œuvre. Cet exercice va également aider les régulateurs à
piloter un peu l’atterrissage et à faire évoluer la supervision de ces projets. Anne
couvrira amplement ce sujet par la suite.
L’adoption par lieu est quand même un point important dans le calendrier, désormais
positionnée sur le quatrième trimestre, attendue pour octobre. Elle a été ralentie par
les discussions au niveau de l’articulation entre l’IFRS 9 et le projet assurance qui, du
fait de son décalage dans le temps, posait aux assureurs un problème d’application
pour coordonner les deux nouvelles normes. Nous nous attendons à ce que les
concessions faites par l’IASB sur ce sujet permettent de faciliter l’adoption par l’UE.
Le dernier point à avoir en tête est le projet US. Vous vous souvenez qu’à une
époque, nous espérions avoir une convergence des normes US-IFRS sur ce sujet.
Cela a explosé il y a environ deux ans. Depuis, c’est vrai que nous suivons de moins
près le projet US, mais il faut quand même le surveiller. La date attendue de
publication reste fixée à fin juin, avec une date de première application qui a été
décalée en 2020. Je rappelle que c’est un modèle qui, lui aussi, est fondé sur les
pertes attendues, mais sans le système de bucket, donc de provisionnement graduel
12 mois lifetime, et d’emblée un provisionnement des pertes à maturité dès
l’origination d’un crédit. C’est donc un projet à garder en tête. En effet, il est assez
inévitable que les discussions qui porteront sur ce projet et sur sa mise en œuvre
pourraient déteindre, dans une certaine mesure, sur certains sujets auxquels nous
devons faire face en IFRS 9.
Très rapidement, où en sont les banques aujourd’hui ? Les projets ont plutôt démarré
sur les modèles et le provisionnement du risque de crédit qui était clairement le volet
le plus complexe. Sur la phase 1, qui consiste à l’analyse du classement et de
l’évaluation des actifs financiers, nous avons des projets qui, aujourd’hui, sont dans
un niveau de design avancé ou de conception détaillée. Ce sont des résultats qui
découlent d’une étude menée au mois de mai sur plus d’une trentaine de banques à
travers le monde, dans laquelle vous voyez ressortir un peu les différents niveaux
d’avancement des chantiers. Nous sommes là sur classement et évaluation. Je
rappelle que sur la phase 1 d’IFRS 9 classement évaluation, il y a une analyse en
deux axes à mener :
- Une première analyse des caractéristiques des instruments pour vérifier qu’ils
sont éligibles à la catégorie coût amorti ou fair value par OCI. En gros, c’est la
vérification que les caractéristiques des instruments d’aide consistent
simplement en un flux de principal et les intérêts, ce que l’on appelle, dans le
jargon IFRS 9, SPPI ;
- L’analyse du business model qui, lui aussi, conduit le classement coût amorti,
fair value par OCI ou fair value par P&L.
Sur phase 1, nous sommes donc à un stade où les méthodologies sont aujourd’hui
bien finalisées, même si quelques sujets normatifs restent encore ouverts. Les
impacts, aujourd’hui, sont assez bien délimités et se concentrent surtout sur les
portefeuilles actions, les parts d’OPCVM, certains crédits structurés et notamment
sans recours, avec quelques sujets de business models, en particulier dans le cas de
cessions de portefeuilles potentielles. L’idée est de définir une méthodologie qui
permette de ne pas polluer, dans le futur, l’ensemble d’un portefeuille s’il y a des
cessions.
Je souligne quand même que bien que moins complexe a priori, la phase 1 suppose
des développements assez lourds, à la fois pour l’identification, justement, dans les
chaînes d’information, des caractéristiques des instruments et pour rendre le process
automatique. Il y a des enjeux de valorisation, à juste valeur, pour des actifs qui sont
reclassés et l’adaptation du système comptable pour gérer, justement, la nouvelle
logique de classification. Ces enjeux sont quand même assez lourds.
Sur phase 2, nous sommes sur un niveau plus avancé des projets, avec, en
particulier, sur les modèles, un état d’avancement qui est plus sur la construction
réelle. Nous avons dépassé le stade de la conception. C’est le cas aussi pour les
données et les systèmes où on voit que le niveau d’avancement est un peu plus
important. Évidemment, s’agissant du modèle, je ne reviens pas sur l’ensemble des
enjeux – Sébastien le couvrira –, mais vous savez qu’il y a beaucoup d’enjeux de
modèles sur la construction des expositions à maturité, des structures par termes de
probabilité de défaut, de pertes en cas de défaut. Les modèles bâlois constituent un
socle essentiel, mais il y a des ajustements très lourds à mettre en œuvre derrière.
D’abord, l’horizon n’est pas le même. Nous sommes sur un an sur Bâle, sur la
maturité pour l’IFRS 9. Après, un certain nombre de paramètres de calibrage doivent
être revus pour IFRS 9. C’est clairement un chantier assez lourd. Isabelle a
mentionné l’IT, la qualité des données, c’est aussi le gros chantier.
Nous attendons également une communication de l’ESMA sur ce sujet, qui sera en
cohérence avec les messages de l’EDTF qui pourraient éventuellement être plus
prescriptifs sur le timing de cette communication des études d’impact. Nous avons
représenté, dans cette balance, les avantages et les inconvénients. Ils sont assez
évidents, mais c’est vrai que la plupart des banques sont assez réticentes à
communiquer des impacts trop tôt, parce qu’un certain nombre de paramètres ne
sont pas encore figés. Il y a encore un point d’interrogation sur l’impact
réglementaire, car les portefeuilles ne seront pas les mêmes en date de transition, le
forward looking non plus. Il y a une réticence à communiquer trop tôt sur ces études
impact.
Nous avons mis aussi quelques préconisations sur ce qui nous semble être clé dans
le cadre de cette communication financière, autour de la mise en œuvre du nouveau
modèle de provisionnement du risque de crédit. C’est évidemment la répartition des
encours dans les fameuses buckets ou stages, Bucket 1, 2, 3, avec, entre Bucket 1
et 2, la détérioration significative. Cela sera un enjeu clé de communication, avec la
nécessité de bien expliquer pourquoi les encours se répartissent de telle ou telle
manière dans les buckets, en fonction des critères de détérioration retenus par la
banque, l’impact du forward looking. Surtout en transition, c’est l’articulation avec la
manière dont l’IAS 39 était appliqué, et en particulier la manière dont le
provisionnement collectif était mesuré.
Un point important nous paraît être aussi de bien communiquer sur la différence qu’il
peut y avoir entre la répartition des encours par bucket d’un côté, drivée par la
détérioration significative et sa mesure, la mesure des pertes et donc des provisions
en tant que telles et la répartition des encours par bucket, avec laquelle elle n’est pas
forcément totalement alignée. En effet, dans la mesure de l’EL, nous avons un
facteur supplémentaire qui est la LGD, donc la perte en cas de défaut, alors que
l’allocation des encours par bucket est complètement axée sur la probabilité de
défaut. Il est donc bien important de communiquer sur cette différence.
Nous avons également un peu regardé les tendances du marché sur IFRS 9.
Comme nous n’avons pas encore de retour d’impacts par les banques, les analystes
et les journalistes cherchent à comprendre comment ce nouveau modèle va
s’appliquer aux banques. Nous avons essayé de recenser un peu tout ce qu’on lisait,
tout ce qui était convergent. Sur les études d’impact, évidemment, tout le monde
essaie de lancer sa petite étude à partir des données du pilier III, donc bâloises. Cela
suppose beaucoup d’hypothèses et de shortcuts, avec un certain nombre de limites.
Nous avons représenté sur cette slide les chiffres qui ressortent dans les différentes
études : entre 25 % et 34 % d’augmentation des provisions. Le message derrière est
surtout de dire, quand ces études d’impact sont réalisées à partir de données
publiques, qu’il y a d’abord une très forte amplitude, divergence des impacts d’une
banque à l’autre. Tellement d’hypothèses et de short cuts sont pris que cela nous
paraît devoir être pris avec prudence. La grande difficulté pour mener ce type
d’études sur la base de données publique réside dans l’articulation du nouveau
modèle avec la manière dont les provisions sont aujourd’hui comptabilisées selon le
modèle IAS 39, puisque nous savons très bien que d’un pays à l’autre et même au
sein d’un même pays, les pratiques sont relativement variées actuellement.
Je passerai vite sur les autres grandes idées. Vous avez l’essentiel sur les slides.
Complexité et incertitude sur la mise en œuvre de la notion de probability outcome,
c’est-à-dire cette idée que le modèle doit refléter un ensemble de scénarios
possibles. On reviendra sur ce que cela implique, en termes d’hypothèses
prospectives et de scénarios macroéconomiques. Concernant la qualité de données,
un même message est de dire que l’on ne doit pas être trop myope sur les
problématiques de modèles et ne pas perdre de vue que c’est un enjeu fort. Les
analystes soulignent, en général, effectivement, l’incertitude qui reste sur le
traitement réglementaire. En matière d’impact business à ce stade, je dirais qu’on
reste encore sur des constats relativement intuitifs, c’est-à-dire des impacts plus forts
sur les portefeuilles les plus risqués : cartes de crédit, crédit à la consommation,
PME, et évidemment aussi sur les portefeuilles les plus longs.
En termes d’impacts sur la gestion, sur ce qui pourrait être fait pour les limiter, là
aussi, nous restons sur des choses assez hypothétiques. Les points, en général,
tournent autour de l’arbitrage qu’il pourrait y avoir entre appliquer de la juste valeur
par rapport à du coût amorti et maintenant, la nécessité de constater les pertes
attendues en résultat avant même que les pertes ne se réalisent vraiment. On peut
se demander si, dans certains cas, la juste valeur, même si elle est potentiellement
plus volatile, n’est pas plus favorable. C’est aussi l’idée que, peut-être, les banques
auront, dans certains cas, intérêt à céder des portefeuilles, plutôt que de les porter
en Bucket 2, pour lesquels les pertes sont provisionnées à maturité.
Il y a juste deux points, au niveau méthodologique. Tout à l’heure, je disais que les
banques avaient globalement finalisé leur méthodologie IFRS 9 aujourd’hui, sur
l’impairment, donc le provisionnement du risque de crédit. Deux points restent en
cours de calibrage et/ou en cours d’étude. C’est la détérioration significative, c’est-à-
dire ce seuil qui va vous faire passer du stage 1 au stage 2 et donc d’un
provisionnement des pertes attendues à 12 mois, aux pertes attendues à maturité et
la prise en compte de scénarios macroéconomiques. Sur la détérioration significative
sur laquelle s’assoit le transfert des encours Bucket 1, Bucket 2, il est important de
rappeler, pour comprendre comment cet indicateur peut être défini par une banque,
que l’on a, d’un côté, toutes les informations relatives à l’emprunteur que la banque
collecte et ensuite des modèles qui transforment en indicateurs de gestion toutes ces
informations. Cela va être les ratings, les scores bâlois ou d’autres classes de risque
utilisées en gestion. Ensuite, nous avons les modèles de probabilité de défaut. Là,
nous sommes plus dans le purement quantitatif et dans la donnée qui est utilisée
ensuite pour la mesure des pertes. C’est intéressant d’avoir ces trois niveaux
d’indicateurs pour comprendre comment la détérioration significative d’IFRS 9 peut
être mise en œuvre par les banques.
années. En effet, le modèle plus quantitatif qui est décrit sur la droite, comme je le
disais, pose un problème de disponibilité des données. De ce fait, même s’il est
adopté dans la conception long terme, il va, dans les premières années, peut-être
plutôt tendre du côté gauche et donc des indicateurs de gestion plus classiques dans
la pratique.
Le dernier point que nous souhaitions évoquer, pour planter un peu le décor, c’est le
fameux débat, dans l’architechnicité du modèle IFRS 9 et dans des choses que nous
n’anticipions pas forcément il y a quelques années. Il s’agit de la notion de forward
looking et de multiscénario. La norme IFRS 9 précise que le modèle de
provisionnement du risque de crédit doit être forward looking. Nous devons donc
regarder loin devant pour mesurer la détérioration du risque de crédit et les pertes
attendues. Nous avions tous en tête de dire : « On doit prendre en compte les
hypothèses raisonnables que l’on peut émettre sur les développements futurs, donc
des scénarios macroéconomiques et des choses auxquelles on peut
raisonnablement s’attendre. »
Ce sujet a été discuté en décembre à l’ATG, le panel d’experts monté par l’IASB. Il a
été mis en avant la nécessité, non seulement de prendre en compte un scénario
macroéconomique, mais plusieurs, dès lors que le résultat de scénario alternatif ne
serait pas symétrique. En conséquence, la prise en compte d’un seul scénario
moyen pourrait, finalement, introduire un biais, dans la mesure des pertes attendues.
Je ne vais pas rentrer dans le détail de l’exemple. Il vise juste à souligner ce que cela
implique. L’idée est de dire qu’il ne faut pas utiliser un seul scénario, mais plusieurs
et donc allouer à chacun une probabilité d’occurrence et finalement asseoir le
modèle de provisionnement du risque de crédit sur une prise en compte combinée
moyenne pondérée de l’ensemble de ces scénarios. Il y a plusieurs manières d’y
procéder et plusieurs combinaisons. Il est important d’avoir ces discussions en tête.
Cela a fait évoluer le degré de sophistication et de complexité dans la mise en œuvre
du modèle. Pour conclure sur ce point, je pense que nous sommes aujourd’hui à un
niveau où il y a une prise de conscience du seul fait que le sujet doit être étudié,
mais nous en sommes à un stade encore très précoce. Nous avons besoin
d’identifier les effets matériels par portefeuille, de définir les scénarios, de leur
attribuer une probabilité. Je pense que nous sommes encore dans une phase, sur
cette composante du modèle, qui est encore à l’étude et sur laquelle il faut suivre
attentivement les développements opérationnels réels et, comme le soulignait
Isabelle, essayer de trouver une solution raisonnable qui évite des effets black box,
ou en tout cas de définition d’un modèle qui deviendrait très difficile à expliquer.
Laure Guégan, EY
Amendement Fin du
IFRS 9 / 4 deferral
règlementaire
Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q1
Impacts capitaux
propres
(bilan d’ouverture)
Q1 Q2 Q3 Q4
1/1/2018
Application obligatoire
1ers états financiers
Simulations Communication sur audités IFRS 9
estimation d’impacts (avec transition)
Parallel run
1ère communication 1er exercice
Pas de retraitement des IFRS 9 complet
financière avec
Go live comparatifs (avec transition)
IFRS 9
Page 2
Où en sont les banques aujourd’hui?
Classement et évaluation
► La phase 1 requiert une analyse croisée sur 2 axes
► L’analyse des caractéristiques SPPI
Modèle opérationnel ► L’analyse du business model
et environnement de
contrôle ► Des méthodologies à peu près finalisées malgré
quelques sujets normatifs encore en discussion
Systèmes ► Tests de benchmark (instruments avec
mismatch de taux)
Données ► Options de remboursement anticipé avec
pénalités symétriques
Analyse SPPI ► Principaux impacts identifiés:
des contrats
► Portefeuilles actions
Analyse du
business model
► Parts d’OPCVM
► Crédits structurés
Méthodologie ► Certains crédits sans recours ou achetés
« credit-impaired »
► Des développements données et IT significatifs
Design – début des travaux
Design – stade avancé ► Adaptation des systèmes comptables et des
Construction chaînes de reporting
Déploiement et période de test
► Identification des critères SPPI en amont
Go live
Source : étude EY menée en mai 2016 auprès de ► Valorisation en juste valeur
30 groupes bancaires mondiaux
Page 3
Où en sont les banques aujourd’hui?
Dépréciation
► Des projets plus avancés sur la phase 2
► Des méthodologies définies de manière détaillée
► Choix comptables et modèles
Modèle opérationnel
et environnement de ► Communication aux filiales et métiers
contrôle
► Tendance forte à la centralisation
► Sujets à affiner : calibrage et forward-looking
Systèmes
► Des modèles en cours de développement
Données ► Développements significatifs : EAD à maturité,
Structure par terme des PD et des LGD
► Les modèles bâlois : un socle de base qui
Modèles requiert d’importants ajustements
► Forward-looking : un vecteur additionnel de
Informations en complexité en cours d’étude
annexes
► Développements IT très lourds
Méthodologie ► Option privilégiée d’un calculateur central
► Fortes adhérences avec projets d’amélioration
des données et de rationalisation des bases de
Design – début des travaux
données
Design – stade avancé
Construction ► Feuille de route H2 2016 – H1 2017
Déploiement et période de test ► Modèle opérationnel et gouvernance : un
Go live
Source : étude EY menée en mai 2016 auprès de chantier à accélérer
30 groupes bancaires mondiaux
Page 4
Enjeux de communication financière
Page 5
Quelle vision du marché sur IFRS 9?
Page 6
Définir la détérioration significative
+ expert +
mécanique
Détérioration
significative
• Modèles Balois Through-The Cycle (PD)
Modèles • Correction des biais conservateurs
• Extension à maturité
• Ajustements Point-in-Time
• Ajustement Forward-Looking (immobilier, taux, chômage, PIB)
Page 7
Définir la détérioration significative
► Des divergences sur la conception à long terme mais un impact réel difficile à estimer
► Une convergence autour d’une approche multi-critères : qualitatifs et quantitatifs, avec critères
primaires, secondaires et backstops
► Un calibrage en phase de test
Page 8
Forward looking & multi scénarios
► Changement de paradigme suite à l’ITG de Décembre 2015
► « La mesure des pertes attendues doit être un résultat neutre reflétant une moyenne pondérée
représentative d’une fourchette de résultats possibles »
► « Lorsqu’il existe une asymétrie entre les différents scénarios forward looking possibles et les
pertes attendues associées, utiliser un seul scénario ne remplit pas cet objectif. Dans ce cas,
plusieurs scénarios doivent être incorporés dans la mesure des pertes attendues »
► « Il doit y avoir une cohérence entre les informations forward looking utilisées pour la mesure
des pertes attendues et l’appréciation de la détérioration significative (transfert en Stage 2).
Cette appréciation peut reposer sur des approches quantitatives et qualitatives et une entité ne
doit pas se limiter à des approches quantitatives pour refléter plusieurs scénarios. »
► Exemple
of
scenario
S1
S1 Σ = 69
S2
Page 10
Synthèse des discussions ITG (Transition Resource Group )
Page 11
Synthèse des décisions sur l’articulation IFRS 9 / IFRS 4
(IASB meeting – mai 2016)
Option réservée aux groupes ayant une « activité Pas de condition pour l’utilisation de cette option
d’assurance prédominante »
- Condition évaluée sur la base d’un ratio quantitatif, en
incluant les investment contrats
- Condition évaluée au niveau de l’entité consolidante i.e. cette
option ne peut pas être retenue par une filiale assurance
incluse dans un groupe de bancassurance
- Une compagnie d’assurance mise en équivalence dans un
groupe qui applique IFRS 9 peut continuer d’appliquer IAS 39
Au plus tard jusqu’au 1er janvier 2021 Pas de date d’expiration avant l’application d’IFRS 17
Page 12
Revue Banque – Club Banque du 24 mai 2016 12
M. Sébastien RÉROLLE
Merci Laure.
Aujourd’hui, je vais vous donner quelques éléments sur la manière dont nous
travaillons sur le sujet IFRS 9 impairment, depuis quelque temps déjà. Aujourd’hui,
sur le projet IFRS 9, mon rôle est de travailler sur les aspects méthodologiques et de
les définir. Je présenterais un focus peut-être un peu plus marqué sur cet aspect-là.
Je couvrirai, également, les sujets tout aussi importants de process de système de
préparation plus général de l’établissement. En rebondissant assez naturellement sur
les points méthodologiques que Laure vient d’évoquer, ce sont des points, en tout
cas, sur lesquels on sent qu’il y a une difficulté à converger, soit que l’interprétation
via l’ITG de certains se soit un peu complexifiée, de notre point de vue, soit qu’il y ait
une difficulté d’atterrissage sur un certain nombre de ces notions.
Il faut avancer dans le cadre de nos projets tout en essayant de continuer à creuser
ces différents points complexes. Pourquoi sont-ils complexes ? Nous nous
retrouvons avec des problématiques de points d’équilibre. On citait la complexité
versus la simplicité ou la pureté méthodologique versus la simplicité. Derrière vient
également la problématique, notamment de la part des superviseurs ou des
auditeurs, de s’assurer que le dispositif capte bien les risques principaux. Derrière
certains raffinements, le multiscénario en fait probablement partie ; raffinement du
standard, peut-être par rapport à la vision simpliste que l’on pouvait en avoir au
démarrage. Ces notions-là viennent peut-être complexifier le dispositif, mais visent à
capter un certain nombre de risques qui pourraient ne pas être captés par des
approches trop simples.
Évidemment, nous tâchons de préconiser des solutions les plus simples possible,
mais il faut aussi que, dans un certain nombre de cas, nous nous assurions que nous
ne perdons pas en capacité du modèle ou de la méthode à capter un certain nombre
de risques. Le premier que j’illustre ici, dont nous venons de parler, est l’aspect multi-
scénario.
Ce sont les éléments qui peuvent faire comprendre l’éclosion de ce sujet. De l’autre
côté, il y a le sujet de définir ces scénarios macroéconomiques. Je ne suis pas sûr
que ce soit là la plus grosse difficulté. Définir des scénarios économiques, nous le
faisons pour les stress tests en interne, pour un certain nombre d’objectifs. Je pense
que la vraie problématique derrière va être d’attribuer des probabilités d’occurrence à
ces différents scénarios économiques. Je ne suis pas économiste, mais je pense que
la matière est beaucoup moins mature et aujourd’hui, on ne peut pas dire qu’il se
dégage des consensus quant à une approche raisonnable de déterminer des
probabilités. Aujourd’hui, un économiste pourra prioriser ou ordonner les scénarios,
en disant que celui-là est plus probable que tel autre. Un certain nombre
d’économistes auront plus de mal à se positionner en disant : « Est-ce que c’est
30 % de probabilité d’occurrence, 5 % ou 25 % ? » Ils peuvent avoir des ranges
d’occurrence. C’est à la fois difficile à déterminer et, évidemment, difficile à auditer ou
à justifier dans un certain nombre de cas. En introduisant cette notion multiscénario
pour capter une réalité économique, on pose la question de la complexité de
l’approche et de la capacité à justifier les choix qui sont faits.
Je ne parle pas de l’aspect encore plus complexe qui est de traduire ces multiples
scénarios économiques, non seulement sur la mesure de l’expected loss, mais
également sur le critère de détérioration significative. Là, on peut rentrer, encore une
fois, dans des complexités extrêmement significatives. Sur ce point, j’avoue que nous
n’avons même pas cherché à creuser plus avant.
Sur l’aspect détérioration, l’autre sujet que Laure citait est donc la problématique de
comparaison de probabilité de défaut. Je zoome sur cet aspect-là. Il est évident
qu’au-delà de comparer les ratings ou les probabilités de défaut, tout un ensemble
de critères, plus relatifs à la gestion, doivent être pris en compte. La priorisation de
ces catégories de critères, les unes par rapport aux autres, dépend évidemment de
chacun. Cependant, je pense qu’à chaque fois, se pose la question de savoir ce que
le standard requiert en termes de comparaison. Si je simplifie, en parlant de
probabilité de défaut, on sait que l’utilisation du practical expedient – utiliser une
probabilité de défaut à 1 an – est introduite dans le standard, mais avec un certain
nombre de réserves ou de conditions. L’approche la plus pure est d’utiliser les
probabilités de défaut à maturité.
Sur ce point, il peut être intéressant de préciser que, si vous demandez aujourd’hui
ce que cela veut dire de comparer des probabilités de défaut à maturité, je ne suis
pas sûr que, mathématiquement, vous obteniez la même réponse chez les uns et les
autres. Pour prendre un exemple concret, sur un crédit originé il y a trois ans, pour
une maturité originelle de cinq ans, il reste deux années de vie. Que cela veut-il dire
comparer la probabilité de défaut ? Est-ce que je compare la probabilité de défaut à
cinq ans, au moment où j’ai originé le crédit, à la probabilité de défaut à cinq ans, si
j’originais le même crédit aujourd’hui à la même contrepartie ? On compare des
probabilités de défaut à même horizon, mais est-ce tout à fait ce que le standard
attend ? Peut-être pas, puisqu’on va, finalement, imaginer une facilité à cinq ans,
originée aujourd’hui qui n’existe pas. On peut aussi avoir l’approche de dire :
« Finalement, il me reste deux années à courir donc je compare la probabilité à deux
ans de l’époque avec la probabilité à deux ans si je l’estimais aujourd’hui. » Là aussi,
on voit qu’il y a un certain nombre de faiblesses dans cette approche, mais qu’elle a
aussi certaines justifications. Ou alors, on peut aller dans l’approche mathématique la
plus pure qui était celle qui transparaissait derrière le graphique présenté par Laure,
où je rentre dans la problématique de calculer la probabilité de défaut marginale, à
l’origine entre l’année 3 et l’année 5, que je compare à la probabilité de défaut
aujourd’hui à deux ans.
C’est peut-être un peu technique et je n’approfondirai pas trop, mais on voit qu’il y a
de vraies questions. Toutes ces approches peuvent avoir du sens et capter un
certain nombre d’effets. Je pense qu’un des principaux éléments, sur le choix de
cette demande d’utiliser des probabilités de défaut à maturité et du focus particulier
sur cet aspect-là, est de s’assurer qu’on n’oublie pas de capturer un certain nombre
de risques. On parle toujours d’un engagement zéro coupon, qui n’aurait aucun
paiement de coupon et donc aucune probabilité de défaut à un an, par exemple. On
a toujours des cas un peu particuliers qui peuvent justifier une application un peu
maximaliste du standard. Je pense que, là encore, notre objectif est d’essayer de
démontrer que peut-être qu’il peut y avoir des interprétations différentes, mais qu’au
final, le résultat n’est pas matériellement différent. C’est probablement une analyse
qui ne peut pas se faire en une seule fois, qui doit être déclinée en fonction des
portefeuilles de produits. La réponse parfois raisonnable est plutôt de démontrer que
c’est un sujet qui, théoriquement, peut-être un vrai sujet sur certains portefeuilles et
qui, sur la plupart des cas, ne génère pas d’écarts significatifs.
Le dernier point est également un point d’équilibre. Ce n’est pas forcément entre la
simplicité et la pureté du dispositif, mais c’est finalement entre le caractère
compréhensible du résultat pour les personnes qui font vivre le dispositif de suivi des
risques et, d’un autre côté, une vision très exhaustive des risques. Je veux dire qu’on
se pose sur des critères de détérioration, s’il convient d’avoir une approche où on
ouvre le jugement expert de manière très large, ou au contraire, si on a un focus
d’abord sur des approches un peu mécaniques et ensuite, sur le jugement expert. Là
aussi, on remarque une certaine disparité dans les approches. C’est une question où
on sent qu’il n’y a probablement pas encore de convergence très forte entre les
différents établissements.
Ces sujets sont encore très d’actualité et pas forcément stabilisés. En revanche, il
faut bien avancer. Je pense que, du point de vue de BNP Paribas, l’optique qui a été
suivie est de maximiser la réutilisation des concepts et dispositifs existants.
Pourquoi ? D’une part, parce que ces dispositifs, pour un certain nombre d’entre eux,
sont déjà éprouvés, ont déjà été utilisés. Nous avons donc un recul qui nous permet
de bien en comprendre et en mesurer les effets. Deuxièmement, ils sont aussi bien
compris par les différents stakeholders des parties du process, que cela soit en
interne ou en externe. Ce ne sont pas des choses qu’il va falloir réexpliquer. Nous
savons que cela peut prendre beaucoup de temps. Évidemment, il y a une dimension
économique pour éviter de dupliquer des dispositifs, ce qui est toujours coûteux,
notamment en termes de réconciliation. Nous avons essayé de nous appuyer, autant
que possible, sur les dispositifs existants. C’est aussi la logique du Standard, qui
préconise de s’appuyer au maximum sur les outils de suivi des risques existants, de
réutiliser les indicateurs bâlois, pas forcément directement, parce que nous savons
bien qu’ils ne sont pas complètement dans l’épure de ce qu’il faut utiliser pour le
standard. Cependant, beaucoup d’éléments peuvent être réutilisés. Sur le stress
testing, tous les travaux de sensibilisation, des taux de défaut au scénario
Un autre enjeu, au niveau d’un groupe comme le nôtre, est d’assurer une certaine
cohérence et homogénéité. L’approche que nous avons choisie est de décliner des
guidelines méthodologiques au niveau groupe qui rentrent jusqu’à un certain niveau
de détail dans l’interprétation du standard et fixent un certain nombre de seuils ou de
critères à appliquer de manière globale. Il est possible, toutefois et sous réserve de
passer par un processus de validation, d’y déroger dans un certain nombre de cas.
Nous essayons de les garder dans des proportions limitées et surtout de les
appliquer seulement dans les environnements qui ont de vraies raisons de dévier de
ces standards, soit parce que leurs produits ou leur clientèle sont très naturellement
différents de celles pour lesquelles les méthodologies groupe ont été développées,
soit parce que les pratiques de risques peuvent être plus avancées sur certains
sujets que le standard minimal du groupe.
S’agissant du calendrier, nous avons positionné les trois grands blocs, l’aspect
méthodologique, l’aspect process et l’aspect système. Nous essayons de travailler
sur les trois aspects en parallèle. Nous avons, évidemment, un point d’arrivée qui est
plus court sur la partie méthodologique, même si un certain nombre de sujets qui ont
été définis au niveau du groupe doivent ensuite être déclinés de manière plus
opérationnelle dans les modèles de chacune des entités. Des travaux continuent, et
continueront sur l’année 2016, voire même peut-être sur l’année 2017.
Sur la partie process, là encore, il y a une vision de groupe et ensuite une définition,
une adaptation dans les contextes de chacune des entités en local. C’est une même
idée d’essayer de définir, surtout que les processus, naturellement, nécessitent une
consolidation in fine. De ce point de vue, cela nécessite une certaine coordination et
nous verrons après comment cela fonctionne et les systèmes, avec aujourd’hui des
travaux complexes. La qualité des données ou la disponibilité des informations, la
complexité des calculs à réaliser sont de vrais défis. On reconstitue des choses qui
sont probablement plus complexes que ce qui a été défini lors de la mise en place
des calculateurs de capital, par exemple. Un parallel run qui commence en
mars 2017 continuera jusqu’à la mise en œuvre du standard.
Sur le point que l’on cite à la fin, l’idée est que chacune des entités reste responsable
de la détermination de son montant d’impairment en permettant, par la mise à
disposition de ces outils en central, une consolidation la plus simple possible des
informations calculées par le local.
● Premier bilan?
24 mai 2016 2
Sujets normatifs à stabiliser
● Concernant le Measurement…
● Principalement, la prise en compte de multiples scenarii dans l’application du forward
looking : un fondement économique raisonnable mais au détriment du caractère
auditable et compréhensible du dispositif mis en œuvre
● … Et la Détérioration
● Utilisation du practical expedient pour la PD à 1 an ou interprétation de l’horizon des PD
à maturité devant être comparées
● Modalités d’insertion des critères de détérioration dans les dispositifs de suivi des
risques, quel équilibre entre les mesures quantitatives et/ou mécaniques et le jugement
expert ?
24 mai 2016 3
Modalités de mise en œuvre : fondamentaux (1/2)
24 mai 2016 4
Modalités de mise en œuvre : fondamentaux (2/2)
24 mai 2016 5
Modalités de mise en œuvre : calendrier
QIA
31/12/15 31/12/16 01/01/18
31/03/15 30/06/15 30/09/15 31/03/16 30/06/16 30/09/16 31/03/17
Implementation Official
Finalisation of Methodological Group policy of Group
Start of
Parallel Run Go-Live
Guidelines methodology at Date
… …
local level Local
Methodology
deliverable
Method.Group Independent
Regular workshops
Guidelines review to be
with Divisions
defined
Simulations
Principles on
roles & responsibilities
Local Workflow Local Roles & Resp Chart
Communications on
Processes & Systems
Macro Architecture
description
Divisions Roadmaps
24 mai 2016 6
Modalités de mise en œuvre : concept
● L’implementation d’IFRS 9 s’appuie sur un projet pré-existant de
convergence de filières de reporting Finance, Risque et Liquidité dans
l’objectif de :
● Intégrer les informations à la source (comptabilité, gestion, risque de crédit et liquidité)
pour garantir la qualité de données et éviter les réconciliations
● Faciliter l’accès aux données nécessaires pour l’établissement des rapports
réglementaires dans le calendrier requis
● Développer le partage des informations à tous les niveaux
● Favoriser et promouvoir la rationalisation et l’alignement des processus de l’architecture
et de la production des reporting
● Ceci se traduit par la mise à disposition d’outils centraux à toutes les
entités du Groupe, chacune restant responsable de la détermination de
son montant d’impairment IFRS 9
24 mai 2016 7
Modalités de mise en œuvre : processus
24 mai 2016 8
Premier bilan?
24 mai 2016 9
Revue Banque – Club Banque du 24 mai 2016 18
Nous rappelons toujours que la BCE n’a aucun pouvoir comptable, mais il est certain
que la norme IFRS 9 change les courroies de transmission de nos actions de
supervision. Dans ce cadre et compte tenu des progrès déjà réalisés par des
établissements dans la mise en œuvre de cette norme comptable, nous l’avons
inscrite parmi les priorités du mécanisme de supervision unique, donc SSM, pour
utiliser l’acronyme anglais, pour l’année 2016. Il est prévu, notamment, la réalisation,
sur les années 2016 et 2017, d’une revue thématique visant, d’une part, à évaluer
l’impact sur les banques, de la mise en œuvre de la norme et d’autre part, à définir
nos attentes, en tant que superviseur, pour favoriser une mise en œuvre cohérente
de la norme au sein du SSM.
Avant de présenter un peu plus avant les travaux que nous entreprenons à partir de
cette année, et peut-être également leur articulation avec les travaux et initiatives en
cours au niveau de l’EBA et du Comité de Bâle, je voulais vous rappeler un autre
point de vue sur la norme, ainsi que nos principaux sujets d’attention, voire sujets
d’inquiétude ou de préoccupation.
D’abord, pour nous, IFRS 9 est un progrès. Cette norme nous semble en effet plus
en phase avec l’approche prudentielle des pertes attendues, plus en phase
également avec les pratiques de gestion des établissements. Le progrès concerne
en particulier la phase 2 de la norme et la reconnaissance plus rapide des pertes de
crédit qui représentent un sujet important pour les superviseurs. La norme vient
corriger l’approche de provisionnement comptable par risque de crédit avéré qui,
combinée à des politiques trop restrictives de provisionnement, peut aboutir à un
provisionnement juste avant le défaut.
Un autre point d’attention pour nous est relatif aux incohérences avec le dispositif
bâlois. D’abord, la norme et ce dispositif diffèrent, bien entendu, dans leur champ
d’application, puisque la norme comptable va s’appliquer à des banques qui utilisent
l’approche standard pour les calculs des exigences aux fonds propres au titre du
risque de crédit. Pour les banques qui utilisent les modèles internes, les différences
de concept sont aussi assez largement connues. Nous avons une probabilité de
défaut au travers du cycle dans le cadre du dispositif bâlois, une LGD dump turn, une
probabilité de défaut à 12 mois versus une probabilité de défaut à maturité dans le
cadre de la norme comptable. Nous avons donc un risque d’exécution lié à une
certaine complexité, avec la nécessité de manier différents concepts. À cela s’ajoute
une potentielle forte discrétionnalité dans la mise en œuvre, avec la place laissée
aux dires d’experts, d’une part, pour juger de la dégradation significative du risque
des crédits et d’autre part, aux modèles. Là, nous revenons sur un risque d’effet
black box peu lisible, y compris pour les superviseurs. Ce risque peut être non
négligeable.
Par ailleurs, au titre de nos sujets d’inquiétude, nous avons également une mise en
œuvre potentiellement incohérente au sein des établissements et entre les
différentes banques. Pour pallier ce risque de mise en œuvre incohérent, il est
important que l’ensemble des établissements dispose d’une solide gestion de projets
pour la mise en œuvre de la norme. Nous avons vu que le sujet est assez complexe
et largement transversal. Assurer la cohérence dans la mise en œuvre, c’est d’abord
s’assurer d’une gouvernance mixte associant les filières à risques et les finances, en
permettant de capitaliser sur les méthodes et pratiques de gestion des risques
existantes. L’ancrage dans la gestion courante est également un point important,
pour vous comme pour nous.
Les sujets de gouvernance et d’implication des différents acteurs sont d’autant plus
importants que de nombreux concepts restent à définir plus avant. C’est le cas,
notamment, de celui de dégradation significative du risque de crédit qui peut reposer
sur de nombreux critères différents d’un établissement à un autre.
Un point plus important est la réflexion ouverte sur la mise en place éventuelle d’une
période de transition pour réduire l’impact d’une première application de la norme. À
ce stade, aucune décision n’a été prise pour mettre en place un éventuel filtre
prudentiel ou une phase de prise en compte progressive de l’impact de la première
application d’IFRS 9. La question est bien de savoir si l’impact est de nature à créer
des difficultés lors de la première application, avec un effet potentiellement très
significatif sur la définition des fonds propres réglementaires, avec le respect des
exigences fixées au titre du Pilier 2. C’est une question importante qui est ouverte.
Quel rôle la BCE entend-elle jouer dans la mise en œuvre de cette réforme
comptable, particulièrement structurante pour les établissements que nous
supervisons ? Notre action sur ce sujet vise, d’une part, à mieux évaluer les enjeux et
les difficultés de mise en œuvre et d’autre part, à jouer notre rôle dans une mise en
œuvre cohérente et rigoureuse de la norme entre les établissements. C’est avec ces
objectifs à l’esprit que nous entreprenons une revue thématique sur la mise en
œuvre de la norme qui sera conduite sur deux années. Nous commençons cette
année et elle se poursuivra en 2017. C’est donc une des priorités que nous avons
annoncées au moment de la publication du programme annuel de supervision. Nous
avions, jusque là, été assez peu présents sur ce sujet, pour cause de mise en place
du MSU et de mise en œuvre des recommandations post-AQR. Nous comptons
rattraper un peu notre retard.
étape 2 beaucoup plus tardif qu’espéré, ce qui pourrait créer un effet à terme de
défiance renouvelée sur les bilans bancaires européens. Notre revue thématique
sera conduite en deux étapes.
Une première étape aura lieu cette année, sur les deuxième et troisième trimestres.
Elle aura pour point de départ l’examen des réponses apportées par plusieurs
banques pilotes au questionnaire en ce début d’année par l’autorité bancaire
européenne et dont nous avons reçu les résultats fin avril. Cet examen sera
complété par une série d’entretiens avec plusieurs banques pilotes représentatives
de l’ensemble du secteur bancaire que nous supervisons. L’objectif de cette première
phase est, sur la base de l’examen de ces réponses et des entretiens avec plusieurs
établissements, de définir, dans la mesure du possible, nos attentes en termes de
mise en œuvre avec un objectif de communication à terme à nos établissements.
Cette communication reste toutefois assez largement à préciser et dépend
beaucoup, premièrement du résultat de nos travaux, mais également de la
publication d’une guidance au niveau européen. En effet, l’EBA travaille également
une déclinaison dans le cadre européen des principes bâlois qui devraient être émis
pour consultation, au début de l’été 2016.
La deuxième phase de nos revues thématiques est programmée pour fin 2016,
début 2017. Elle sera constituée par une évaluation de l’état de préparation de
l’ensemble de nos établissements par les équipes de supervision conjointe. L’objectif
sera de revoir le positionnement, l’état d’avancement de chacun des établissements
par rapport aux attentes que nous aurons définies dans la première phase de cette
revue thématique et, le cas échéant, d’émettre des recommandations et actions, si
nécessaire, qui seront ensuite suivies dans le cadre du programme annuel de
supervision.
En première phase de cette revue thématique, le dialogue que nous initions avec un
certain nombre de banques pilotes couvrira différents aspects :
- Des aspects de gouvernance d’abord. Là, il s’agit pour nous de comprendre
l’organisation des projets, les lignes de reporting au management, l’implication
des fonctions informatiques, le budget alloué à la mise en œuvre de la norme,
le recours à des ressources externes éventuellement et dans ce cas, pour
quel type de sujet ? Sujet de modélisation, sujet système, sujet de données,
sujet de back testing.
- Nous couvrirons, également, dans cette première partie, des aspects
méthodologiques, parmi lesquels les informations utilisées pour appréhender
la dimension forward looking. Nous chercherons à comprendre dans quelle
mesure les paramètres réglementaires, donc les paramètres bâlois, sont
utilisés comme point de départ, quels ajustements y sont apportés, le cas
échéant, quel processus de réconciliation est envisagé au sein des
établissements, entre les paramètres réglementaires et le calcul comptable,
quel est le processus de validation des calculs. Pour les portefeuilles qui ne
sont pas couverts par des modèles de notation interne réglementaire, nous
chercherons à savoir si les banques envisagent le développement de modèles
internes, si ceux-ci seront développés à des fins comptables uniquement ou
s’il sera envisagé de les utiliser à des fins de calcul des fonds propres. Le
recours aux données externes, pour ces portefeuilles, sera également un point
d’attention.
Une attention particulière, dans cette première phase de notre revue thématique,
sera bien évidemment portée à la définition du critère de détérioration significatif du
risque de crédit. Pour mieux comprendre la méthodologie de passage entre les
différents stades, quelle approche appliquer, pour quel portefeuille ? Quel seuil de
déclenchement sera utilisé ? Quelle approche sera retenue en cas de manque de
données ? Ce sont des questions posées.
Enfin, nous interrogerons également les banques sous revue sur les simplifications
utilisées dans la mise en œuvre opérationnelle de la norme, notamment
l’interprétation donnée à la disposition selon laquelle les banques doivent tenir
compte des informations raisonnables et justifiables, mais qu’elles ne sont pas
tenues d’effectuer une recherche d’informations exhaustives. C’est aussi un point sur
lequel nous rechercherons des éclaircissements.
Comment tout ceci et cette revue thématique s’articulent-ils avec les travaux conduits
par l’autorité bancaire européenne et les travaux du Comité de Bâle ? D’abord, les
travaux lancés par l’autorité bancaire européenne constituent pour nous un point de
départ de notre revue thématique. Le questionnaire de l’EBA, comme déjà indiqué,
constitue la première pierre de la revue thématique que nous mettons en œuvre. Ce
questionnaire EBA comprend une partie quantitative et une partie qualitative. Les
données quantitatives recueillies dans le cadre du questionnaire EBA nous seront
particulièrement utiles en ce qu’elles constituent un véritable premier effort de
chiffrage à l’échelle du système bancaire européen. Les données collectées nous
permettent d’appréhender les changements de classification des instruments
financiers, entre l’IAS 39 et IFRS 9. Nous disposons, en outre, d’une répartition des
dépréciations entre les trois phases de la norme, ainsi – point très important – que
d’une mesure d’impact sur les fonds propres prudentiels selon l’origine, le
changement de classification comptable ou les dépréciations.
Sur les aspects qualitatifs, le questionnaire EBA couvre un certain nombre de sujets,
les sujets de gestion de projets et de gouvernance. Sur les aspects de classification
et de mesures, il nous permet de mieux cerner les enjeux liés à la définition des
business models, à la mise en œuvre des tests paiement d’intérêt, aux principaux
portefeuilles impactés par les changements de classification, aux anticipations
attendues en termes de volatilité. Les méthodes de provisionnement sont également
appréhendées au travers de ce questionnaire. Tout ceci constitue des éléments
précieux que nous viendrons compléter par une série d’entretiens avec nos banques
pilotes dans la première phase de notre revue thématique. C’est donc sur cette base
que nous pourrons définir plus avant nos attentes, dans le cadre de la mise en
œuvre de la norme.
Par ailleurs, une mise en œuvre de la guidance émise en décembre 2015 par le
Comité de Bâle est aussi au démarrage de notre action. Trois attentes principales
sont exprimées par le Comité de Bâle, dans le cadre de cette guidance. Sans aucun
doute, elles seront reprises dans le cadre de la guidance actuellement définie au
niveau de l’EBA. Nous les partageons totalement. Premièrement, le Comité de Bâle
appelle la construction d’un dispositif robuste d’évaluation des pertes de crédit
attendues. Cela doit se produire par une identification le plus tôt possible des
informations prospectives et des indicateurs macroéconomiques susceptibles
d’affecter le profil de risque du débiteur. C’est le premier élément important.
Plus globalement, le Comité de Bâle émet onze principes. Huit s’adressent aux
banques et trois directement au superviseur, déclinant différents aspects en termes
de gouvernance, de méthodologie, de système ou de communication financière.
Nous mettrons en œuvre l’ensemble de ces principes et nos attentes seront définies
en ayant à l’esprit les attentes exprimées par le Comité de Bâle. Nous serons donc
100 % en ligne avec les attentes exprimées au niveau international.
Après l’impact sur les reportings réglementaires, une autre initiative impactée par la
mise en œuvre de la norme est la revue générale des modèles internes. La target
review internal model (TRIM, sous acronyme anglais) que nous initions cette année
doit donner lieu à un examen sur place, à partir de l’année prochaine, d’un certain
En matière de stress test, comme vous le savez, nous conduisons, ces jours-ci, un
exercice de stress test au niveau européen, en lien avec l’autorité bancaire
européenne également. Cet exercice a vocation à être mis en œuvre tous les deux
ans. Dans ce cadre, la question de la prise en compte des impacts de l’application
d’IFRS 9 se posera aussi en termes de trajectoire de fonds propres et de solvabilité
des établissements lors de cette période de stress. Il est très clair que, pour les
prochains exercices, la question de la convergence et de l’adhérence avec la norme
comptable se posera.
Cette année, mais plus encore en 2017, se posera également pour nous la question
de la prise en compte de l’impact IFRS 9, l’impact de la première application dans le
cadre de la détermination des exigences de Pilier 2. Nous tiendrons compte de ces
impacts de la première application qui pourront être assez significatifs et de
l’évolution des débats autour de la mise en œuvre d’une période de transition. Enfin,
comme cela a déjà été souligné, la norme a un impact assez structurant et majeur
sur les systèmes d’information. Or la mise en conformité de nos établissements avec
la guidance du Comité de Bâle, en termes d’agrégation de données, constitue aussi
une priorité pour nous. Nous voyons des synergies possibles entre les sujets qui
seront assez liés dans nos actions de supervision à venir.
Contenu
1 IFRS 9, un progrès …
2 www.ecb.europa.eu ©
1. IFRS 9 : Un progrès…
Rubric
Une norme plus en phase avec l’approche prudentielle et les pratiques de gestion
3 www.ecb.europa.eu ©
2. Principaux sujets d’attention (1/3)
Rubric
Pas de convergence
Des incohérences avec Encore plus “principle-
avec les US GAAP et
le dispositif bâlois based” qu’IAS 39
caractère pro-cyclique
4 www.ecb.europa.eu ©
2. Principaux sujets d’attention (2/3)
Rubric
5 www.ecb.europa.eu ©
2. Principaux sujets d’attention (3/3)
Rubric
Quel impact de la
Impact sur le calibrage du
première application sur Impact sur le Pilier 3 ?
dispositif bâlois ?
les exigences de Pilier 2?
6 www.ecb.europa.eu ©
3. Revue thématique par la BCE (1/2)
Rubric
•Objectifs
Un des objectifs principaux du MSU en 2016-2017
Evaluer l’impact des nouvelles règles de classification, dépréciation et provisionnement
Encourager une mise en oeuvre cohérente au sein du SSM
Un point central: le nouveau modèle de dépréciation
7 www.ecb.europa.eu ©
3. Revue thématique par la BCE (2/2)
Rubric
• Budget et ressources ?
Gouvernance • Allocation des ressources aux différents sujets (e.g. modélisation, données, IT,
backtesting, politiques comptables) ?
• Pour les portefeuilles en IRBA: utilisation des modèles réglementaires ? Avec quels
ajustements ? Intégration de la dimension prospective ?
Phase 1 – IFRS 9 • Pour les portfeuilles en SA / IRBF: développement de modèles ‘’IRBA-like’’ ? Non-IRB
modèles uniquement pour la comptabilité ? Utilisation de données tiers ?
• Pour les portefeuilles en IRBA: estimation des PD ‘’life time’’ ? Utilisation des
paramètres bâlois ? Avec quels ajustements ? Intrégration d’une approche prospective?
Phase 2 – IFRS 9 • Pour les portfeuilles en SA / IRBF: développement de modèles ‘’IRBA-like’’ ? Non-IRB
modèles uniquement pour la comptabilité ? Utilisation de données tiers ?
8 www.ecb.europa.eu ©
4. Lien avec les travaux internationaux et européens (1/2)
Rubric
Les travaux lancés par l’ABE constituent un point de départ de la revue thématique
BCE (questionnaire ABE envoyé à un échantillon représentatif des banques
européennes) …
Objectifs
9 www.ecb.europa.eu ©
4. Lien avec les travaux internationaux et européens (2/2)
Rubric
Une mise en oeuvre rigoureuse de la guidance émise par le comité de Bâle (Déc.2015)
est aussi au démarrage de notre action …
‘’Le Comité admet que les autorités de contrôle ‘’Une attention particulière doit
puissent adopter une approche proportionnée en ce aussi être accordée à
qui concerne les normes qu’elles imposent aux l’application du principe
banques et l’exercice de leurs propres responsabilités’’. d’importance relative’’.
La question des impacts sur les autres actions de supervision en cours est posée ….
Prise en compte
Revue ciblée des Prise en compte
dans les exercices
modèles internes dans les décisions
de simulation de
(TRIM) de Pilier 2
crise
Enjeux en termes de
systèmes Reportings
dínformation (mise NPL Task Force réglementaires
en oeuvre des (travaux ABE)
principes BCBS 239)
11 www.ecb.europa.eu ©
Revue Banque – Club Banque du 24 mai 2016 26
Je suggère que nous vous passions la parole. Nous avons aussi plusieurs questions
pour les intervenants.
Questions de la salle
De la salle
Bonsoir. Merci beaucoup pour ces différentes explications. J’avais deux questions.
Vous avez évoqué le fait qu’il va être très important de pouvoir documenter les
différents modèles, les différentes options. Je voulais savoir, que ce soit du côté des
auditeurs, des banquiers et des régulateurs, s’il y avait des essais d’éventuelle
standardisation, de la même manière qu’il y a eu le format de type XBRL pour
standardiser les reportings. Est-ce que, sur cet aspect documentation, etc., des
réflexions sont en cours ?
Le deuxième aspect est que je souhaiterais connaître l’avis du régulateur sur le fait
d’avoir des modèles qui, dans un premier temps, ne seraient pas forward looking,
d’après ce que j’ai compris, et de se dire que, dans une période de transition plus ou
moins longue, les modèles ne correspondraient pas forcément à la cible. Est-ce que
cette période de transition sera de six mois, un an, deux ans, trois ans ?
Je pense que c’est aussi là qu’il y a des efforts à faire de la part des établissements.
Je ne sais pas si Anne voulait ajouter quelque chose.
M. Sébastien RÉROLLE
Je dirais, à notre petite échelle aussi, à l’intérieur du groupe, que nous nous sommes
également fixé un certain nombre de thématiques sur lesquelles nous pensons qu’il
est important que chacune de nos entités soit capable de démontrer que les choix
qui ont été faits sont effectivement adaptés dans le cadre de son portefeuille. Nous
mettons en place progressivement un certain nombre d’indicateurs. Nous voulons
demander de calculer dans les différents contextes pour s’assurer que l’hypothèse x
ou y, dans le contexte du portefeuille ouvert par cette entité fait toujours sens, de
manière à être capable de justifier, au-delà des simples principes, par des aspects un
peu quantitatifs, des démonstrations que les choix sont pertinents.
par rapport à la guidance globale, parce que vous avez rappelé aussi, au départ, que
la BCE n’a pas de pouvoir comptable ? Je me posais donc la question de savoir sur
quoi porteraient les recommandations.
De la salle
Bonjour. Amal MERZOUK de SAS Institute.
J’aimerais vous poser une question à tous les quatre. Par rapport à la gouvernance
IFRS 9, déjà, je voudrais savoir si derrière cette gouvernance, vous comptez
produire, au niveau de la BCE, une réglementation semblable à celle qui existe aux
États-Unis sur la gouvernance des modèles SR Letter 11-7. En effet, elle est déjà
pratiquée en Amérique du Nord.
Deuxièmement, vous dites que vous assurez l’audit et la traçabilité des modèles.
Aujourd’hui, on sait que sur le risque de crédit, beaucoup de banques ont choisi de
faire la modélisation sur un système, et les calculs et les traitements bâlois sur un
autre système. La traçabilité reste à justifier. Il n’y a aucun lien dynamique entre les
résultats et le modèle appliqué. Comment allez-vous vous assurer, par rapport à
IFRS 9, que cette pratique-là va être exécutée au niveau des banques ? Merci.
Sur la deuxième partie, en termes de système, oui, c’est un enjeu. Pour nous, c’est
un sujet d’inquiétude. Effectivement, il faut jongler avec différents concepts et
différents systèmes. C’est un point essentiel de la revue thématique que nous allons
mettre en œuvre sur ces deux années, de comprendre les interactions entre ces
différents systèmes, si le réglementaire est utilisé, avec quels ajustements, comment
ils sont réalisés dans les systèmes, avec quel concept différent la gestion des risques
est effectuée. C’est un sujet assez fondamental que nous allons regarder de plus
près. Je ne peux pas vous donner la conclusion, puisque nous commençons notre
revue thématique sur la mise en œuvre d’IFRS 9. Cependant, au point de
démarrage, c’est un sujet d’inquiétude de notre côté.
M. Sébastien RÉROLLE
En effet, sur la model risk governance, etc., qui se met en place dans le cadre des
activités américaines auxquelles nous sommes confrontés, l’idée, évidemment, est
d’essayer de construire quelque chose au niveau groupe qui puisse au moins être
relativement cohérent. Je ne dirais pas forcément aligné à la réglementation
américaine, mais qui s’en inspire, puisqu’un certain nombre de sujets sont assez
pertinents sur la classification des niveaux de risque et des modèles. C’est une
source d’inspiration. Après, je ne sais pas jusqu’où nous irons en termes
d’application au niveau groupe. C’est un point de départ.
De la salle
Luc VALVERDE, EY. Je voulais savoir quel était le point de vue du superviseur sur
les impacts potentiels que peuvent avoir, TRIM, d’une part, puisque c’est une revue
des modèles et d’autre part, les discussions actuelles du Comité de Bâle sur la
remise en cause d’un certain nombre de pratiques de modèles internes et d’options
de modèles standards sur les outils qui vont permettre, dans l’immédiat, de calculer
les provisions.