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La finance directe et indirecte

Contexte 1. Le financement intermédiaire

L’évolution du financement intermédié au cours des vingt dernières années a incontestablement rendu
plus floue la frontière entre financement direct et financement indirect. Les financements de marché
sont, pour partie, intermédiés au sens où les intermédiaires financiers sont devenus les principaux
souscripteurs de titres sur les marchés. […]

Le développement des marchés va nécessairement de pair avec celui d’intermédiaires financiers


investissant à large échelle sur les marchés de capitaux. Aux demandes croissantes de financement par
titres, encouragées par le développement de nouveaux produits financiers, doit nécessairement
correspondre une offre de fonds. […]

La montée en puissance des marchés financiers de capitaux à partir des années 1980 dans les pays
d’Europe a, au départ, été perçue comme une force de convergence vers un système financier
davantage fondé sur les marchés. Dans cette optique, les analyses les plus courantes considéraient
qu’on était en train d’assister à une « désintermédiation », c’est-à-dire à une diminution du poids des
banques dans le financement de l’économie. C’était sans compter sur l’adaptation des banques à
l’essor des marchés, sur le développement non moins rapide de nouveaux intermédiaires financiers
indispensables à celui des marchés de capitaux. Aussi, lorsqu’on compare aujourd’hui les structures de
financement des pays d’Europe continentale à celles des pays anglo-saxons, ce n’est pas tant l’écart
entre financement de marché et financement intermédié qui les différencient, car partout la part des
financements intermédiés est prépondérante. C’est davantage l’importance relative de ce que l’on peut
appeler l’intermédiation de marché, c’est-à-dire l’importance de la détention de titres par les
intermédiaires financiers, qui distingue la finance anglo-saxonne de la finance d’Europe continentale.

J. Couppey-Soubeyran, Monnaie, banques, finances, PUF, 2010.

Questions

1. Quelle différence faites-vous entre finance directe et finance indirecte ?

2. Qu’est-ce que le processus de « désintermédiation bancaire » ? Cette désintermédiation a-t-elle


eu lieu selon l’auteur ? Pourquoi ?

3. Quelle différence peut-on faire entre les modes de financement de l’Europe continentale et des
pays anglo-saxons ?

Contexte 2. Le financement des entreprises

En France, les entreprises (notamment les PME) se financent en majeure partie auprès des banques.
Dans d’autres pays comme les États-Unis, le financement par le marché occupe une place plus
importante, car les ménages investissent davantage dans les fonds propres des entreprises.
Autre source de financement non négligeable en France : les entreprises peuvent se faire crédit entre
elles.

Aujourd’hui se développent également d’autres formes de financement, parallèlement aux banques et


aux marchés traditionnels, ce qui permet aux entreprises de renforcer leur indépendance et de
bénéficier de ressources provenant d’investisseurs prêts à prendre plus de risques : les fonds
d’investissement, ou les particuliers via des plates-formes de crowdfunding par exemple.

P. Vanhove.

Questions

1. Rappelez les deux types d’intermédiation que pratiquent les banques. Sur le graphique, quels
sont les trois moyens que les banques utilisent pour financer les agents non financiers ?

2. Quelles sont les différentes sources de financement recensées par le texte ?

3. Comment évolue le total des concours au secteur privé entre mars 2004 et mars 2016 ?

4. Comment évolue la part des crédits, ainsi que celle des titres, dans le total des financements
accordés par les banques entre mars 2010 et en mars 2012 ?

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