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En guise d’introduction :
Les plans d’affaires (en anglais « business plan ») sont élaborés généralement dans le cadre de
l’examen de la faisabilité financière d’un projet d’investissement.
En plus donc de la dimension financière, les présentes notes de cours à l’usage des auditeurs
visent principalement à fournir quelques outils de référence aux lecteurs en direction de la
conception ainsi que de la faisabilité d’un projet d’investissement dans l’ensemble de ses
dimensions (sociale, économique, technique, environnementale et financière).
Aussi, allons-nous restreindre notre propos dans le présent document à une catégorie
particulière de projet : le projet d’investissement qui, lui, a spécifiquement, voire
principalement un objectif mercantile, lucratif.
Ils sont de nature complémentaire et portent successivement sur les dimensions sociale,
économique, technique, puis environnementale.
Il s’agit de la toute première étape de tout projet dont la mise en œuvre requiert la vérification
de l’acceptation dudit projet par les populations riveraines.
A cet égard, les promoteurs ont l’obligation de mesure, sous peine de rejet, le degré
d’acceptation du projet par les riverains du lieu d’implantation de l’activité projetée, que ces
derniers en soient bénéficiaires directs ou non. En pratique, beaucoup de projets
d’investissement se sont révélés mort-nés et n’ont donc pu connaître le moindre début
d’exécution, simplement en raison de l’absence d’une étude sociale qui aurait permis au
préalable de mesurer l’aversion des populations riveraines à l’endroit de ceux-ci. Dans la
région nord du Sénégal, un important projet d’implantation d’huile de maïs en 2009 sur
financement privé italien de l’ordre de 5 milliards de FCFA n’a pu dépasser le stade des
premiers débroussaillages des surfaces affectées. Les populations riveraines y ont opposé, à la
surprise générale, une telle opposition « armée » (coupe-coupe, machettes…) que les autorités
ont dû annuler le bail accordé à la partie italienne.
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En vérité, l’absence de concertation préalable à travers une véritable étude sociale expliquant
clairement les objectifs projetés (création de débouchés aux producteurs locaux de maïs pour
la transformation industrielle, construction d’infrastructures socio-sanitaires, création
d’emplois pour les jeunes à l’usine, versement de taxes à la communauté rurale…) a pu laisser
croire aux riverains qu’il s’agissait, in fine, d’une simple opération d’expropriation déguisée
de leurs terres de cultures en faveur de l’agro-industrie privée italienne.
Deux ans plus tard, en 2011, dans le domaine de l’assainissement urbain, un projet de
construction d’une centrale d’épuration d’eaux usées à Cambérène en proche banlieue de
Dakar a connu le même échec, en raison de l’opposition farouche des riverains à sa
réalisation. Le financement qui portait sur une subvention non remboursable de 17 milliards
de FCFA (dans le cadre du 10ème FED – Fonds européen de développement) a été finalement
perdu par le Sénégal et réalloué pour un projet similaire à Madagascar.
En plus de l’étude sociale, les promoteurs se doivent de réaliser une étude préalable justifiant
la faisabilité économique dudit projet. Cette étude qualifiée d’étude de marché doit
s’appliquer à démontrer, sur la base d’enquêtes approfondies de terrain, l’existence d’un
véritable marché solvable pour l’activité projetée.
Ces données sont indispensables à une bonne valorisation future des volumes d’affaires à
projeter dans le tableau des comptes prévisionnels d’exploitation (étude financière).
Il porte sur l’étude technique dudit projet à réaliser en amont afin d’anticiper toute difficulté
éventuelle dans la mise en œuvre opérationnelle en terme de normes techniques, de systèmes
ou procédés technologiques particuliers utilisables, de voies de communication, etc.
En particulier, cette étude doit examiner l’existence ou non de matières premières locales
indispensables au fonctionnement de l’unité de production. Dans l’affirmative, elle doit
vérifier l’existence ou non de voies de communication praticables du lieu d’extraction de la
matière première vers le site de transformation industrielle (usine). Evidemment, dans la
négative, l’étude technique doit évaluer les coûts additionnels liés à la réalisation de telles
infrastructures complémentaires avant tout démarrage de l’activité. C’est ainsi par exemple
que la deuxième cimenterie du Sénégal (Dangoté Cement) réalisée par le milliardaire nigérian
Dangoté a nécessité la construction d’une voie de communication routière spéciale pour
acheminer le clinker (matière première) de son lieu d’extraction au site de production (usine).
En plus de ces trois études préalables, les autorités ainsi que les bailleurs de fonds
(promoteurs, banques, bailleurs internationaux…) exigent de plus en plus aujourd’hui une
étude spécifique justifiant de la faisabilité des projets sur le plan environnemental.
Si le cap de ces quatre dossiers préalables est franchi avec succès, le promoteur peut
maintenant s’atteler à l’examen de la faisabilité de son projet d’investissement sur le plan
financier.
C’est la dernière étape à franchir par le promoteur pour s’assurer du caractère faisable de son
projet, au regard des contraintes sociales, économiques, techniques, environnementales et
financières qui pèsent sur son investissement.
Pour ce faire, l’analyste élabore successivement les six tableaux de synthèse ci-après déclinés
et articulés entre eux par une logique interne à la fois de nature comptable et financière. Il
s’agit de :
Frais immobilisés
Immobilisations
incorporelles
Terrains
Bâtiments/Constructions
Immobilisations
corporelles diverses
Machines et matériel
d’exploitation
Autres
investissements :
- fonds de roulement
- intérêts intercalaires
Total investissements
Renouvellement
investissements
Bâtiments/
Constructions
Machines et matériels
d’exploitation
Immobilisations
corporelles diverses
Amortissement
Constructions/bâtiments
Amortissement
Machines et matériels
d’exploitation
Amortissement
Immobilisations
corporelles diverses
Total amortissements
des actifs immobilisés
…
…
N
TOTAL - Montant ∑ Intérêts ∑Principal +
emprunté Intérêts
Il s’agit en réalité de l’année de référence du projet. Quelle que soit sa durée (1 jour, 1
mois, 1 année ou plus), elle correspond en pratique à toute la période durant laquelle
sont mis en place les investissements nécessaires au démarrage de l’activité. Pendant
cette phase sont donc réalisés l’ensemble des investissements, y compris les deux
investissements généralement qualifiés de « fictifs » et rangés sous la rubrique
« Autres investissements ». Il s’agit de :
4.2 De l’année N :
Il s’agit de l’année terminale du projet qui délimite de manière théorique la
durée de vie de celui-ci. Sa mention est juste indispensable pour opérer les
calculs de mesure de la viabilité financière (rentabilité et bancabilité
notamment) de l’activité projetée dans un environnement généralement
concurrentiel.
5. Sélection des projets : le test de la rentabilité et celui de la bancabilité
Sur la base des six tableaux de synthèse issus de l’analyse financière (en particulier le tableau
n°6), l’analyste financier doit déterminer le caractère rentable ou non du projet. Pour cela, il
actualise au coût moyen pondéré des capitaux investis (fonds propres et fonds empruntés),
l’ensemble des flux nets de trésorerie de l’année 0 à l’année N. Trois situations seront
envisageables :
a) Soit la valeur actuelle nette (VAN) du projet ainsi calculée est positive et celui-ci
sera donc jugé rentable, puisque mathématiquement, le taux de rentabilité interne
(TRI) qui en sera issu sera théoriquement supérieur au coût moyen pondéré des
capitaux investis dans ledit projet ;
b) Soit la VAN calculée ressort nulle (égale à 0), ce qui traduit une situation neutre, le
TRI correspondant exactement au coût moyen pondéré des capitaux investis ;
c) Soit enfin, VAN déterminée est négative et en théorie, le projet est déclaré non
rentable puisque le TRI en sera issu demeurera inférieur au coût moyen pondéré
des capitaux qui y auront été investis.
La procédure consiste à calculer le taux barycentre des deux coûts en présence à travers le
principe de la moyenne pondérée.
Ainsi, le coût des capitaux empruntés est égal à leur taux d’intérêt moyen pondéré si le
promoteur recourt à plusieurs sources d’emprunt.
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Par contre, le coût des fonds propres qu’il aura éventuellement investis dans ledit projet
correspond au « coût d’opportunité d’utilisation alternative » desdits fonds propres, en rapport
avec les données du marché.
En zone UEMOA aujourd’hui, ce coût d’opportunité mesuré par les taux sans risque (taux sur
les DAT bancaires et taux sur les titres obligataires à la BRVM) converge à 6% l’an.
7. Appendice :
Pour le calcul du taux de rentabilité interne (TRI), on le détermine directement par les
automates programmables (Excel, Calc, Calculatrices financières…) ou alors manuellement
en procédant de la manière suivante :
T1 → VAN1 = - 0,00123…
TA → VAN = 0
T2 → VAN2 = + 0,00123…
IL VIENT ALORS QUE : T1 – TA / TA – T2 = VAN1 – VAN / VAN – VAN2 → (T1 – TA) (VAN – VAN2) = (TA
– T2) (VAN1 – VAN) → (T1xVAN) – (T1xVAN2) – (TA x VAN) + (TAxVAN2) = (TAxVAN1) – (TA x VAN) –
(T2xVAN1) + (T2xVAN) → TA = ? (A CALCULER DEFINITIVEMENT EN FONCTION DES DONNEES DE
L’EXERCICE).