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Amnistie sur le cash: Les banques au centre du dispositif

Par Hassan EL ARIF | Edition N°:6700 Le 09/02/2024 | Partager

Les «multibancarisés» libres de choisir leur guichet pour régulariser leurs avoirs

Le détail du régime fiscal préférentiel pour les bénéficiaires du dispositif

La nouvelle campagne de régularisation du cash thésaurisé chez soi a pour objectif de


permettre aux opérateurs concernés de revenir dans la sphère de l’économie formelle. Un
mécanisme qui s’inscrit dans la lignée des pratiques internationales et qui est connu sous la
dénomination de «dispositif de régularisation fiscale volontaire». Il consiste à offrir aux
opérateurs concernés l’opportunité de régulariser leur situation fiscale moyennant une
incitation préférentielle.

Les banques sont encore une fois au cœur du dispositif. Elles sont appelées à recevoir les fonds
destinés à être régularisés et à percevoir le montant de la contribution libératoire
correspondante. Certaines personnes peuvent détenir des avoirs liquides sur des comptes
ouverts auprès de plus d’un établissement bancaire. Il n’existe aucune disposition légale qui les
obligerait à déclarer et à payer la contribution libératoire auprès d’une seule et même banque.
Elles ne peuvent donc pas régulariser ces actifs dans une même banque, mais devront procéder
à cette démarche auprès de chaque institution.

Pour des raisons pratiques, ces personnes sont souvent invitées par les banques à verser ou à
virer leurs fonds sur un compte déjà ouvert ou à ouvrir auprès de l’une de leurs agences. Ce qui
faciliterait les démarches. Dans le cas contraire, chaque banque devra prélever le montant de la
contribution libératoire sur les fonds déposés ou à déposer et à le verser à la Direction générale
des impôts.

Les éléments d’information concernant ces avoirs doivent être renseignés dans un formulaire
modèle et faire l’objet d’un récépissé comportant notamment l’identité du déclarant, le montant
des avoirs liquides déclarés… Sur la base de l’expérience de la première amnistie de 2020, les
personnes qui souscriront une déclaration au titre de leurs avoirs liquides et s’acquitteront de la
contribution libératoire pourront effectuer l’ensemble des dépenses prévues à l’article 29 du
CGI à hauteur des montants régularisés. Il s’agit des frais relatifs à la résidence principale de
plus de 150 m2 de surface couverte et de chaque résidence secondaire, aux véhicules selon un
barème fixé par le CGI, aux loyers acquittés pour les besoins privés, aux remboursements de
prêts…

De plus, les avoirs régularisés ne seront pas pris en considération pour l’évaluation du revenu
annuel au cours de l’évaluation du revenu annuel dans le cadre d’une procédure d’examen
d’ensemble de la situation fiscale prévu par l’article 216 new look du CGI (Cf. L’Economiste
n°6644 du 21/11/2023).
La personne ayant régularisé ses avoirs et réglé la contribution correspondante sera libérée du
paiement de l’impôt sur le revenu et des amendes, pénalités et majorations y afférentes
arrêtées au terme de l’évaluation des dépenses du contribuable dans le cadre de la procédure
mentionnée à l’article 216 du CGI.

Des sanctions en cas d’infraction

Les contribuables concernés qui ne se plient pas aux conditions et obligations prévues par le
mécanisme de régularisation seront privés des dispositions de la contribution libératoire. Ils
restent passibles de l’application des dispositions du droit commun. Pour leur part, les banques
chargées de centraliser les fonds régularisés sont tenues de verser le montant de la contribution
libératoire au cours du mois suivant celui du dépôt de la déclaration. A défaut, elles s’exposent
au paiement des sanctions relatives au recouvrement prévues par le code général des impôts
en plus du versement du principal.

Hassan EL ARIF

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