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Politique d’entreprise
INTRODUCTION
La politique d'entreprise est l'une des plus jeunes sciences du management. Son objet est
l'entreprise en tant qu'acteur de la vie économique et sociale. Elle vise à connaître les
déterminants, endogènes et exogènes, de cet acteur, afin d'expliquer ses comportements
passés, de prévoir, et surtout d'orienter ses comportements futurs. Ses finalités en font
ainsi la discipline la plus directement liée à la direction générale d'entreprise, la plus utile
à l'exercice du métier de dirigeant (Strategor, 1997).
Toute entreprise est plus ou moins orientée par une politique générale, explicite ou
implicite, du groupe dirigeant. Fruit de leurs motivations, de leur formation, de leur
culture, mais aussi des pouvoirs qu'ils ont et auxquels ils sont confrontés, cette politique
générale peut être définie comme l'ensemble des principes directeurs et des grandes règles
et normes qui orientent en permanence l'action de l'entreprise (A. Ch. Martinet, 1983). La
politique générale se traduit généralement par un choix des objectifs généraux que
l'entreprise entend poursuivre, et des stratégies qu'elle développe à cette fin.
- Expliquer en quoi les priorités stratégiques diffèrent selon que l’on se place au niveau
de la direction générale, au niveau de chaque domaine d’activité ou au niveau
opérationnel.
- Rendre clair le vocabulaire de la stratégie.
- Expliquer les composantes du modèle de management stratégique et comprendre
quels éléments de ce modèle revêtent le plus d’importance selon le contexte.
PLAN SOMMAIRE
Introduction
Chapitre I. LES ENTREPRISES, LEURS FINALITES ET LEURS STRATEGIES
Chapitre II. LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE D’UNE ACTIVITE
Chapitre III. LE CHOIX D’UNE STRATEGIE
Chapitre IV. LE ROLE DU DIRECTEUR GENERAL
L’entreprise :
C'est un ensemble d'éléments : des hommes, du matériel, des machines, des locaux, des
terrains, des moyens financiers, etc.
L'entreprise cherche à satisfaire un marché, sans quoi elle n'a ni la possibilité d'exister ni celle
de survivre et de se développer.
La finalité fait référence au but de l’entreprise. Ce but est en général impersonnel. La finalité
est la raison d’être de l’entreprise.
La finalité de l’entreprise correspond à sa raison d’être. Bien entendu, il s’agit avant tout
de satisfaire les besoins du marché en produisant des biens et des services. Mais cet objectif
général n’est pas le but que poursuivent les fondateurs et dirigeants de l’entreprise.
En fait, la finalité d’une entreprise est très variable selon son type et selon l’environnement
économique et social dans lequel elle évolue.
En effet, les dirigeants ne recherchent pas systématiquement le profit maximum, ils peuvent
rechercher le pouvoir, l’indépendance, le prestige, la croissance de l’entreprise, la satisfaction
du client ou tout simplement donner un sens à leur vie. Quant aux apporteurs de capitaux ils
sont souvent beaucoup plus intéressés par des profits spéculatifs à court terme que par la vie
de l’entreprise, pourtant, ils en sont les propriétaires. Il est donc difficile de dégager des
constantes en la matière et ceci dans la mesure où les entreprises varient par leur taille et le
marché sur lequel elles évoluent. Aujourd’hui il est clair que que la finalité de l’entreprise
dépasse largement la simple recherche du profit, son rôle s’étend à la société toute entière et à
l’environnement.
Selon la théorie classique libérale, le profit correspond à la finalité de l’entreprise, les tenants
de cette théorie considèrent en effet que le profit constitue la juste contrepartie du risque pris
par les dirigeants et les actionnaires.
Cette vision un peu étroite de la finalité de l’entreprise commence à être sérieusement remise
en question :
> Par exemple, pour Franck Riboud, l’objectif de l’entreprise n’est pas à proprement parler
de faire du profit, mais avant tout de satisfaire les besoins des parties prenantes :
actionnaires, salariés, fournisseurs, clients et autres. L’entreprise a des devoirs envers la
société toute entière.
> Pour Peter F Drucker (Peter Ferdinand Drucker, né en 1909 et décédé en 2005 est un
théoricien américain du management. Il est à l’origine de nombreux concepts utilisés dans le
monde de l’entreprise), le client est le pilier de l’affaire dans la mesure où il est le seul à
donner du travail à l’entreprise. Le seul but de l’entreprise est donc de satisfaire les besoins du
client et à travers lui les besoins de la société toute entière.
En clair, la conception selon laquelle le profit est l’unique but recherché par l’entreprise
semble aujourd’hui totalement dépassée.
Les activités des entreprises sont très variées, elles produisent toutes des biens et des services
destinés à être vendus et à satisfaire les besoins des clients. La production est le résultat de la
mise en œuvre de combinaisons productives entre le facteur travail et le facteur capital. La
pyramide de Maslow (élaborée dans les années 1940 par le psychologue Abraham
Maslow) est utile en marketing car elle permet de positionner un produit dans la hiérarchie
des besoins. Cette pyramide fait partie aujourd’hui des basiques du management.
C - Créer des richesses - générer une valeur ajoutée qui sera répartie entre les agents
économiques
Rappel : La Valeur ajoutée créée par l’entreprise correspond à la réelle richesse qu’elle
génère. Cette VA se répartit au profit de tous les agents économiques. (Voir cours économie)
ou
VA = Valeur des biens et services produits – Valeur des biens que l’entreprise se
procure auprès d’autres entreprises pour produire ou vendre.
La valeur ajoutée d’une entreprise correspond donc bien à la « richesse » qu’elle produit.
La valeur ajoutée se répartit principalement entre les salariés, l’état, et les apporteurs de
capitaux :
Remarquez que chacune des composantes de la valeur ajoutée représente un revenu pour une
catégorie d’agent économique.
1) Les objectifs
Ils sont plus concrets et doivent servir la finalité de l’entreprise.
Ex. Augmenter les parts de marché de 10% dans deux ans.
2) La stratégie
Stratégie : ensemble des moyens que se donnent l’entreprise pour atteindre ses objectifs.
Ex. Développer la communication de l’entreprise sur ses produits.
3) Les moyens
C’est le passage à l’acte.
Ex. Lancer une campagne de publipostage.
En bref, l’entreprise doit faire preuve de responsabilité envers tous ses partenaires :
Les mesures prises par les pouvoirs publics ont pour effet de soutenir certains secteurs, surtout
les secteurs clés comme le bâtiment ou l’automobile (prime à la casse par exemple). On
estime à plus de 535000 le nombre d’emplois créés ou sauvés.
Aux USA, B.Obama parle même de « redressement vert ». Certes, les freins sont encore
nombreux car les intérêts à court terme (spéculatifs surtout) sont encore tenaces mais tout le
monde s’accorde aujourd’hui à admettre qu’il ne sera possible de sortir de la crise que par une
direction claire et des solutions durables.
Ceci provient :
soit d’attitudes délibérées des entreprises qui souhaitent contourner des règles pour
favoriser leurs intérêts personnels.
soit de comportements rationnels liés à la stratégie des entreprises et qui vont à
l’encontre de l’intérêt général.
Finalité entreprise
Objectifs à
CT
Pour déterminer les objectifs, l’entreprise peut utiliser deux méthodes : la méthode
traditionnelle et la méthode de gestion par les objectifs.
1° La méthode traditionnelle.
Dans cette méthode, ce sont les dirigeants qui définissent les objectifs, les communiquent aux
autres membres de l’entreprise et s’appuient sur ces objectifs pour s’assurer que chaque
employé a fait ce que l’on attend de lui. Ce faisant, on part du principe que ce sont les
dirigeants qui, grâce à leur vision d’ensemble, connaissent mieux ce qu’il faut faire.
Dans cette méthode, les objectifs sont définis de commun accord entre les dirigeants et les
employés à tous les niveaux, et les dirigeants s’appuient sur les objectifs ainsi définis pour
motiver les employés à les atteindre. Dans cette méthode, chaque dirigeant doit donc discuter
avec les membres de son équipe pour déterminer les objectifs à atteindre. D’où, une plus
grande motivation de la part de chaque membre qui mettra ainsi un point d’honneur à
atteindre un objectif à la définition duquel il a personnellement participé.
Cette méthode découle de la planification dite « participative ». C’est une planification dont le
processus implique tous les membres de l’organisation et qui, de ce fait, tient réellement
compte des besoins et des problèmes relatifs à chaque niveau hiérarchique.
Etant donné la nature de la stratégie, c’est cette deuxième méthode qui est appropriée pour la
détermination des objectifs stratégiques.
La stratégie désigne un choix de critères de décisions dites stratégiques parce qu'elles visent à
orienter de façon déterminante et pour le long terme les activités et structures de l'entreprise
(Tabatoni et Jarniou, 1975). Elaborer la stratégie de l'entreprise, c'est choisir les domaines
d'activité dans lesquels l'entreprise entend être présente et allouer des ressources de façon à ce
qu'elle s'y maintienne et s'y développe (Strategor, 1997).
La stratégie c’est la détermination des buts et objectifs à long terme que s’assigne une entité et
le choix des actions à conduire ainsi que de l’allocation des ressources nécessaires pour les
atteindre (Chandler). Pour une entreprise il s’agira de mettre en adéquation ses capacités et les
caractéristiques du domaine d’activité sur lequel elle entend se développer. Le concept de
stratégie a été emprunté à l’armée et a été adapté au monde des affaires. Dans le milieu
militaire, la stratégie se réfère souvent à la manœuvre des troupes en position face à l’ennemi.
En ce sens, la stratégie désigne le déploiement de troupes. Lorsque le combat est engagé, les
décisions deviennent tactiques.
Les étapes de la démarche stratégique sont couramment décrites à l’aide du modèle FFOM
Les premiers outils d’aide à la décision stratégique remontent aux années 1960 aux USA. Le
plus connu est le modèle FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) ou SWOT
en anglais ( Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats). Ce modèle est un outil de
stratégie d’entreprise permettant de déterminer les options stratégiques envisageables au
niveau d’un domaine d’activité stratégique (DAS).
On ne peut concevoir l’entreprise comme une entité isolée du milieu dans lequel elle agit.
L’entreprise doit surveiller en permanence son environnement car, d’une part, elle s’intègre
dans cet environnement et, d’autre part, elle agit sur ce même environnement. L’entreprise
peut être influencée par son environnement de manière positive (opportunités
environnementales) ou de manière négative (contraintes environnementales).
Comme il a été dit en introduction, l’entreprise ne peut être conçue comme une entité isolée.
Le rôle de l’environnement est donc déterminant dans l’activité de l’entreprise et ceci dans la
mesure où il en conditionne la stratégie donc le développement et parfois même la survie.
D’une manière générale, l’environnement est à la source d’un certain nombre de contraintes
pour l’entreprise. Ces contraintes peuvent être externes ou résulter de phénomènes
économiques et sociologiques.
– Les contraintes externes sont assez facilement identifiables. Sans vouloir être exhaustif,
on peut citer par exemple la fiscalité, le coût des approvisionnements, l’apparition de
nouveaux concurrents sur le marché, la politique de l’état en matière de crédit,
l’environnement contemporain de l’action syndicale, les minima salariaux conventionnels ou
légaux, etc. Ces contraintes sont imposées par des centres de décision qui sont en étroite
relation avec les entreprises, il s’agit aussi bien des actionnaires de l’entreprise que des
consommateurs ou encore des fournisseurs, des banquiers, de l’état.
Les composantes de l’environnement sont donc aussi bien économiques que politiques,
socioculturelles, géographiques, démographiques et technologiques. L’analyse de
l’environnement s’inscrit dans une logique de diagnostic externe et sert fréquemment à
préparer une analyse SWOT ou à apporter des informations destinées à alimenter une
réflexion stratégique (ex : projet d’internationalisation).
P — L’environnement politique
Il est bien évident que les entreprises sont étroitement dépendantes des contraintes politiques
soit qu’elles résultent du changement de couleur politique du gouvernement soit qu’elles
résultent de modifications liées aux nationalisations, privatisations, etc.
S — L’environnement socioculturel
Il s’agit ici de l’évolution du style de vie des consommateurs ainsi que des valeurs sociales,
des goûts et des besoins. Par exemple, l’implantation d’une entreprise dans une région peut
avoir des effets très positifs pour l’emploi (Toyota France, Eurodisney) et de ce point de vue
une entreprise peut directement ou indirectement participer au développement d’une région.
Par ailleurs, les études de marché envisagent toujours l’analyse de l’environnement
socioculturel d’un pays avant de procéder à des investissements directs à l’étranger, le succès
d’une implantation dépend en effet d’une bonne compréhension de cet environnement.
dans le cadre de la mise en œuvre de stratégies à moyen et long terme destinées à assurer la
pérennité de l’entreprise.
E – L’environnement écologique
L – L’environnement légal
Par exemple, la législation sociale est plus ou moins importante en fonction de la nature des
rapports de force sociaux, il en va de même pour la très forte réglementation concernant la
sécurité et la qualité des produits et ceci en raison de la pression exercée par les organisations
consommateurs. De très lourdes contraintes réglementaires pèsent non seulement sur les
produits (normes d’hygiène et de sécurité, qualité, composition des produits) mais encore sur
les conditions de la concurrence (réglementation des ententes et abus de position dominante,
réglementation de la publicité, des contrats commerciaux, etc.), sur les prix (étiquetage,
blocage des prix).
- Les clients : enjeux de qualité de produit et de service, d’information sur la composition des
produits, de respect de normes de sécurité, de recherche et développement pour des produits
plus respectueux de l’environnement…
Professeur Jean Papy MANIKA Page 20
Politique d’entreprise
- Les fournisseurs et sous-traitants: respect des délais de paiement, mise en place de politiques
d’achat….
A. La concurrence inter-entreprises
De ce point de vue, la concurrence interentreprises est loin d’être pure et parfaite et, qui plus
est, a considérablement évolué aussi bien sur les marchés se situant en aval de l’entreprise que
sur les marchés amont.
Le modèle des 5 forces de Porter est une méthode d’analyse de marché prenant en
considération divers facteurs sur lesquels une entreprise peut agir pour optimiser son avantage
concurrentiel.
Un sixième facteur peut être ajouté, même s’il n’a pas été théorisé par Porter à la base : l’Etat
avec l’environnement politique et la législation.
L’ensemble de ces facteurs peut agir sur la performance d’une entreprise à travers des actions
directes ou indirectes.
2 – Les concurrents potentiels (les entrants sur un marché) : Plus leur nombre est
important, plus l’intensité concurrentielle du secteur est forte. L’intensité de cette menace
dépend de la présence de barrières à l’entrée (taille critique nécessaire, image très marquée
des Concurrents en présence, brevets, particularité des circuits de distribution)
3 - Le pouvoir de négociation des clients : Plus la part que représente un Client dans le
chiffre d’affaires d’une société est importante, plus le pouvoir de négociation du client est
grand, d’autant plus si de son côté le Client dispose d’un nombre important de fournisseurs
alternatifs. La concentration des Clients représente donc un critère important de l’intensité
concurrentielle du secteur, complétée par la possibilité de diversifier son portefeuille de
Clients.
5 – L’existence de produits de substitution : Produits dont l’utilisation peut nuire à celle des
produits du marché. Le principal risque étant de perdre des ventes face à des produits
bénéficiant de coûts de production inférieurs.
Les entreprises de toute taille se doivent de prendre en compte le facteur humain dans leur
gestion. L’anticipation des besoins du consommateur est également indispensable dans un
contexte environnemental d’exacerbation de la concurrence.
Dans le souci de répondre à toutes ces exigences, l’analyse des compétences, de la chaine de
valeur, et des forces et faiblesses internes devient primordiale. Les méthodes utilisées
varieront mais le but recherché sera fondamentalement toujours le même.
Il va de soi que la démarche doit s’inscrire dans une logique « gagnant/gagnant » à la fois
pour l’entreprise et pour ses salariés.
La gestion des relations du travail s’effectue à plusieurs niveaux, il est nécessaire d’analyser
d’une part la nature des relations formelles et des relations informelles et d’autre part les
relations institutionnelles, il est également indispensable d’appréhender les éventuelles
tensions conflictuelles pouvant exister dans l’entreprise. Sur tous ces sujets il faut en effet
avoir une politique précise. Par exemple, concernant les relations institutionnelles, c’est-à-
dire les relations de l’entreprise avec ses représentants du personnel, il s’agira d’organiser
efficacement les rapports entre l’entreprise et les syndicats ou encore de déterminer avec le
plus de précision possible le rôle assigné au comité d’entreprise par rapport aux autres
institutions, etc. En bref, l’organisation du syndicalisme d’entreprise n’est pas chose facile.
Concernant la gestion des conflits, les entreprises modernes doivent passer du modèle
conflictuel à un modèle basé sur la recherche de solutions négociées (modèle relationnel). Le
rôle du directeur des ressources humaines consistera, bien entendu, non seulement à analyser
les tensions réelles mais encore à s’efforcer de les apaiser.
Il s’agit ici d’apprécier le degré de modernité des équipements, les capacités de production, le
potentiel inutilisé, la productivité réelle du matériel etc.
> La première problématique financière est celle de l’« équilibre » qui s’instaure entre
ses besoins et ses ressources. Il a un aspect quantitatif puisqu’il est obligatoire que les
ressources soient supérieures aux besoins. Il a un aspect qualitatif du fait que les ressources
doivent être stables.
>La seconde problématique financière est celle de l’« optimisation » qui se mesure par la
relation qui s’instaure entre les revenus de l’entreprise et le coût moyen du capital. Si le
revenu économique est supérieur ou égal au coût du capital, la satisfaction des apporteurs de
capitaux est acquise et la pérennité de la firme est garantie.
Elles sont aussi importantes que les précédentes : Il s’agit du savoir faire de l’entreprise
éventuellement concrétisé par les brevets dont elle est titulaire, les licences, etc. La nature des
ressources organisationnelles doit être également analysée, l’organisation est elle
suffisamment flexible ? La hiérarchie et les styles de management sont-ils adaptés et efficaces
? Etc.
Le Cœur de compétences correspond à ce que l’entreprise fait mieux que ses concurrents. Il
peut par exemple s’agir du développement de nouveaux produits, il peut s’agir également de
l’implication des salariés, etc. Les compétences clés sont finalement les compétences qui
permettent à une entreprise d’offrir au client un avantage unique, en d’autres termes: pourquoi
un client choisira tel produit plutôt qu’un autre ?
Objectif : La chaîne de valeur de Michael Porter est un modèle d’aide à la décision qui
consiste à analyser les activités grâce auxquelles les entreprises peuvent générer de la valeur
et acquérir ainsi un avantage concurrentiel significatif. L’analyse de la chaine de valeur
permet surtout une meilleure visibilité quant aux coûts de production occasionnés par les
différentes activités. De ce point de vue, une société peut générer un avantage de coût soit en
réduisant le coût de toutes les activités soit en modifiant la chaîne sur une des activités de
soutien ou sur une des activités principales.
1- Activités principales
2- Activités de soutien
On constate que chaque maillon de la chaine génère une valeur qu’il est nécessaire
d’optimiser, la coordination entre ces maillons devient essentielle dans les grandes entreprises
car celles ci sont composées d’unités ou de filières qui ont parfois tendance à fonctionner de
manière fermée.
La notion de domaine d'activité (D.A.) est au cœur des concepts de l'analyse stratégique. C'est
l'unité d'analyse sur laquelle est fondé le raisonnement stratégique. Généralement, une
entreprise se présente comme un ensemble confus et agrégé de produits, fonctions,
départements, divisions, etc. Face à cette situation, un travail ardu de segmentation stratégique
se révèle indispensable.
– La segmentation stratégique des différentes activités d'une firme a pour objet de définir cette
unité d'une manière assez précise pour rendre le raisonnement stratégique plus pertinent.
Le résultat de cette segmentation est le segment stratégique, qui est un domaine d'activité
caractérisé par une combinaison unique de facteurs clés de succès, faisant appel à des savoir-
faire particuliers sur lesquels l'entreprise peut accumuler de l'expérience, borné par des
frontières géographiques pertinentes (Strategor, 1997). Facteurs clés de succès : éléments sur
lesquels se fonde en priorité la concurrence, correspondant aux compétences qu'il est
nécessaire de maîtriser pour être performant et compétitif. Il y a autant de segments
stratégiques que de combinaisons de FCS : chacune étant homogène et significativement
distincte des autres. Les produits ou les services qui mettent en jeu les mêmes compétences, se
caractérisent par la même combinaison de facteurs clés de succès, et ont des concurrents
identiques forment un même segment stratégique.
La segmentation stratégique ne doit pas être confondue avec la segmentation marketing, qui
est sensiblement différente. La segmentation marketing concerne un secteur d'activité de
l'entreprise et s'appuie sur le constat qu'un marché est rarement homogène, et qu'il se compose
d'un ensemble d'acheteurs ayant des besoins, des modes d'achat et des comportements
différents. Elle permet de tenir compte de ces différences afin d'adapter les produits à leurs
consommateurs et d'optimiser les actions commerciales en fonction des cibles. La
segmentation marketing se concentre donc sur des savoir-faire commerciaux et ignore, pour
l'essentiel, les autres facteurs clés de succès de l'activité, comme ceux liés à la technologie.
Les auteurs de Strategor (1997) expliquent que la segmentation stratégique peut être réalisée à
la fois par un découpage par différence et par un regroupement par analogie.
Il s’agit pour l’entreprise de choisir une stratégie parmi un ensemble particulièrement limité
de stratégies. Nous allons distinguer les stratégies globales et les stratégies génériques.
Les options stratégiques retenues par les entreprises peuvent être très variées.
L’entreprise peut suivre une stratégie de spécialisation, celle-ci a pour objectif d’utiliser des
compétences acquises dans un domaine. L’entreprise peut également suivre une stratégie de
diversification qui consistera, quant à elle, à s’orienter vers des secteurs ou des métiers
nouveaux. Dans tous les cas on peut se demander s’il existe des axes privilégiés de
développement pour les firmes et quels sont les critères de choix des différents axes
stratégiques ? Il est certain que les modèles retenus ne peuvent s’appliquer à toutes les
entreprises. Toutefois on peut relever des avantages et des inconvénients pour chaque type de
stratégie retenue.
Le principe stratégique est ici celui de la concentration des forces. D’une manière générale,
les stratégies de spécialisation sont mises en oeuvre dans le cadre d’un processus de
croissance interne de l’entreprise bien que, parfois, certaines opérations de croissance externe
(rachat de concurrents, partenariats) peuvent également entrer dans ce cadre.
L’entreprise doit exercer ces activités sur un métier arrivé à un stade de maturité.
Pour Ramanantsoa, lorsque l’entreprise exerce ses activités sur un métier arrivé au stade de la
maturité, l’adoption d’une stratégie de spécialisation est inutile car elle ne serait efficace qu’à
court terme. La phase de maturité d’un produit ou d’un métier se caractérise en effet par le fait
qu’elle précède la phase de déclin. Certes, la phase de maturité est plus ou moins longue selon
le produit ou selon le métier mais, d’une manière générale c’est dans la phase d’expansion, et
à condition que l’entreprise découvre des opportunités sur la croissance de son marché que
l’entreprise a intérêt à se spécialiser.
Pour certains métiers, il faut détenir une gamme complète dans la mesure où cela
correspond à un avantage compétitif certain. Il en est ainsi, par exemple, du secteur
automobile.
Pour d’autres métiers, au contraire, il n’en est pas ainsi. Dans le secteur des produits
de luxe, par exemple, une politique de gamme risquerait de nuire à l’image de marque
de l’entreprise. Les entreprises de ce secteur adoptent souvent des stratégies
d’écrémage consistant à cibler des clientèles « privilégiées » et il serait mal venu de
mettre en œuvre une politique de gamme consistant à fabriquer des produits
accessibles aux revenus modestes.
En général, si un marché est vaste, l’entreprise aura tout intérêt à pratiquer une politique
d’élargissement de gamme de manière à satisfaire tous les segments de sa clientèle. La
politique de gamme apparaît donc comme un moyen de mieux pénétrer les marchés pertinents
(bien que, parfois, il suffira d’élargir le réseau de distribution ou de pratiquer un
conditionnement différent pour les produits).
En conclusion sur ce point, nous pouvons dire que la spécialisation confère à l’entreprise des
avantages compétitifs qui proviennent de plusieurs sources. Du point de vue de ses effets, la
stratégie de spécialisation génère d’abord des effets d’expérience et des économies d’échelle
qui sont à la source de la baisse des coûts de production. De plus, une entreprise spécialisée
atteint beaucoup plus facilement la masse critique nécessaire pour s’assurer une position
confortable sur son marché.
Sur le plan technique, la diversification se caractérise par le fait que les fonctions de
production qui servent à fabriquer les biens sont différentes au niveau des matières
Il est très fréquent d’assister à une combinaison de ces deux formes de diversification car la
nouveauté d’un métier se définit par des matières, des produits, des techniques et des marchés
souvent différents des activités d’origine. La diversification peut s’opérer par croissance
interne. Lorsque la diversification s’opère, au contraire, par croissance externe, l’entreprise
profitera du savoir-faire de l’entreprise absorbée.
Igor Ansoff distingue trois formes de diversification. Pour lui, la réussite d’une
diversification dépend d’un certain nombre de facteurs et dépend surtout d’une méthode
logique.
Il s’agit avant tout d’une stratégie agressive consistant à vouloir conquérir des parts de
marché se caractérisant par une « concurrence au couteau » - En réduisant au maximum les
coûts de production l’entreprise baisse ses prix et gagne des parts de marché. Les
délocalisations peuvent s’inscrire dans cette logique. Les coûts sont réduits sur tous les
éléments de la chaîne de valeur. Cette stratégie présente aussi bien des avantages mais aussi
des limites. En terme d’avantages attendus, il n’est pas douteux qu’en réduisant les coûts et en
augmentant ainsi les quantités produites, l’entreprise génèrera aussi bien des économies
d’échelle que des économies d’apprentissage (effet d’expérience).
L’effet d’expérience :
On constate sur le graphique ci-dessous que le coût d’une unité diminue au fur et à mesure de
l’augmentation de l’expérience. Si l’on représente en abscisse la production cumulée (en
nombre d’unités produites) et en ordonnée le coût unitaire, le graphique nous montre bien la
baisse des coûts unitaires au fur et à mesure de l’augmentation de la production cumulée.
Une relation s’établit donc très nettement entre le niveau d’expérience d’une entreprise et le
coût de la dernière unité produite.
Une entreprise réalise des économies d’échelle lorsqu’elle augmente les quantités produites.
Au fur et à mesure de l’augmentation des quantités produites les coûts unitaires
diminuent. Ce phénomène est qualifié d’économies d’échelle. Pour une entreprise, le
phénomène d’économie d’échelle est donc caractérisé par une baisse de la courbe de « coût
moyen à long terme », une « déséconomie d’échelle » correspondant à l’augmentation de ce
coût moyen. On constate que sur une longue période la tendance du coût moyen unitaire est à
la hausse.
La concurrence cherchera à suivre en baissant ses marges – les fournisseurs subiront donc
davantage de pressions risquant ainsi l’asphyxie. Il en résultera une augmentation du chômage
d’autant plus grave que cette guerre économique encourage la recherche de main d’œuvre à
bas prix donc des délocalisations.
L’insuffisance de la demande accentuée par la baisse des salaires provoquera une nouvelle
baisse des prix, les difficultés financières des entreprises peuvent donc s’accentuer.
Cette stratégie est à envisager pour l’entrée dans un marché déjà occupé par des concurrents,
ou quand un marché arrive à maturité avec un grand nombre de concurrents qui vendent
quasiment les mêmes produits aux mêmes cibles et selon les mêmes techniques de
commercialisation. L’entreprise doit alors développer un avantage compétitif ou s’adresser à
des catégories spécifiques de clients pour se distinguer de ses concurrents. Elle peut
également développer des concepts novateurs qui vont lui assurer une meilleure rentabilité.
L’entreprise peut alors se concentrer sur la valeur en générant un prix et une marge plus
élevés. Il est alors nécessaire pour l’entreprise de segmenter les marchés afin de cibler des
segments spécifiques.
Les conditions de succès d’une stratégie de différenciation semblent être les suivantes :
- Etre défendable sur le long terme, grâce à une part de marché suffisante par rapport aux
concurrents.
« Une stratégie de niche consiste pour une entreprise à déployer ses efforts, tant de
conception, de production que de distribution et promotion, non pas vers un marché de masse
déjà occupé par des compétiteurs importants, mais vers une gamme de produits ou services
et un segment de clientèle particuliers. Le domaine d’action commerciale ainsi ciblé
s’appelle une niche de marché. Le but est d’occuper une importante part de marché dans ce
domaine plus étroit, voire une certaine exclusivité, et d’obtenir des marges bénéficiaires plus
avantageuses par la possibilité de prix de vente supérieurs à ceux des produits courants. »
(Source : bms-conseil.com)
Cette stratégie permet de limiter l’affrontement avec la concurrence et d’acquérir ainsi une
position de leader sur une niche – en revanche, les possibilités d’expansion sont par nature
même limités. Toutefois, sur certains créneaux intéressants il faudra tout de même craindre
les nouveaux entrants qui chercheront à adopter parallèlement des stratégies agressives.
L’entreprise concentre donc ses efforts et ressources sur un segment étroit et défini.
Exemples :
- Marché de l’équipement de la maison. Ex : ciblage d’un public jeune avec relativement peu
de moyens.
A- La nature de la Croissance
La Croissance quantitative :
La Croissance Qualitative :
Une entreprise ne peut croître indéfiniment sans une modification importante de sa structure
et de ses activités. Les produits se modifient, la gamme s’élargit, l’organisation interne se
perfectionne et la technologie intègre des innovations.
Dans beaucoup d’activités, la croissance est une condition de survie des entreprises. Seule une
taille plus grande permet de ne pas subir de handicaps concurrentiels incontournables. Dans
d’autres situations, la croissance est un moyen de réalisation des finalités de l’entreprise
(profitabilité, rentabilité, notoriété etc.).
Les produits nouveaux : L’analyse du cycle de vie des produits montre qu’au cours de
sa phase d’expansion le produit se développe avec un taux de croissance supérieur à la
croissance économique générale. Très souvent, les firmes situées sur ces marchés ont
des difficultés à suivre la croissance du marché par manque de ressources critiques
(ex. qualifications, équipements, etc.) ce qui peut entraîner un blocage de la croissance
de ces firmes.
La croissance macro-économique : L’augmentation du PIB entraîne automatiquement
une augmentation du PNB. MAIS, l’augmentation du PNB modifie les structures de la
consommation (voir lois d’Engel- économie générale 1°Année).
L’évolution des goûts et des aspirations.
La pénétration du marché.
La croissance d’une entreprise peut s’effectuer sur un marché stagnant et en l’absence de tout
produit nouveau. Il s’agit alors d’une « Croissance Relative ». Ceci est possible
principalement dans 4 circonstances :
A. La croissance interne
Comme son nom l’indique, la croissance interne est un processus endogène. Il résulte des
seuls efforts de la firme sans qu’elle s’associe ou qu’elle se regroupe avec d’autres firmes.
C’est l’augmentation des dimensions et le changement des caractéristiques de l’entreprise
obtenus par l’adjonction de moyens de production créés par l’entreprise elle-même ou achetés
à l’extérieur (contrats commerciaux normaux).
B - La croissance externe
• Elle est discontinue et épisodique alors que la CI est un processus irrégulier mais continu.
• Elle est multiforme (fusion, scission etc.).
• Elle est complexe et longue à préparer puis à réaliser notamment du point de vue des
changements à opérer dans les structures d’organisation pour obtenir un ensemble cohérent,
coordonné et efficace.
1. marchés
2. produits
3. ressources
Sur le plan stratégique c’est un moyen d’accéder à de nouveaux métiers dont l’avenir est
prometteur. Parfois, c’est un moyen d’opérer progressivement une reconversion d’activités.
Certains regroupements répondent à une logique industrielle dans la mesure où le nouveau
métier, bien que très différent de l’ancien peut bénéficier d’un savoir-faire transposable.
Durant les deux dernières décennies, la pratique des accords interentreprises s’est
considérablement développée. Les contrats d’agrément, de franchise, de concession et de
sous-traitance foisonnent. Ces accords peuvent également intervenir dans le domaine de la
production. Le contrat de sous-traitance est, à cet égard, le plus répandu.
1– La franchise
La franchise se définit comme un contrat par lequel une entreprise concède à une autre
entreprise indépendante, en contrepartie d’une redevance, le droit de se présenter sous sa
raison sociale ou sa marque pour vendre des produits ou des services. La franchise
s’accompagne généralement d’une assistance technique du franchiseur et d’une adhésion
totale du franchisé au concept de vente mis en place par le franchiseur.
Avantages:
Tout d’abord, le franchisé reste propriétaire de son fonds de commerce et conserve son
indépendance juridique (notons qu’il ne s’agit que d’une indépendance juridique et
non commerciale). Le franchisé bénéficie également de la notoriété d’une grande
marque et du savoir-faire du franchiseur. Par ailleurs, il peut également bénéficier
d’une aide à la création du commerce, d’une assistance en gestion et du soutien
publicitaire et promotionnel du franchiseur.
Inconvénients:
Sur le plan financier, l’exploitation d’une activité en franchise peut être assez
coûteuse. Le franchisé est tenu à verser un droit d’entrée et une redevance
proportionnelle au chiffre d’affaires. Ces droits d’entrée sont variables en fonction de
la notoriété de l’enseigne et de la rentabilité prévisionnelle du point de vente. Ce droit
d’entrée ne doit pas être confondu avec l’apport financier personnel qui couvre
généralement une partie ou la totalité de l’investissement financier. Cela signifie que
le franchisé doit également financer le commerce initial, procéder à des travaux
d’aménagement, acheter les stocks, etc. Le franchisé est, par ailleurs tenu au respect
absolu du concept du franchiseur (politique prix, politiques promotions, aménagement
des locaux, etc.) ainsi qu’à l’obligation souvent exclusive de s’approvisionner auprès
du franchiseur, ce qui lui laisse relativement peu de liberté au niveau de la gestion de
ses stocks. Le franchiseur exerce un contrôle sur la gestion du franchisé.
On voit donc que malgré l’indépendance juridique du franchisé, la franchise implique une
dépendance commerciale totale du franchisé vis-à-vis du franchiseur.
Avantages :
Côté franchiseur, les avantages sont assez nombreux. Aucun investissement n’est
nécessaire et le franchiseur se trouve « débarrassé » des problèmes relatifs à la gestion
des points de vente. Il peut, par ailleurs contrôler totalement le circuit de distribution
et percevoir des redevances de la part des entreprises faisant partie de son réseau de
franchisés. La franchise est également un excellent moyen pour diffuser une marque
sur une large zone géographique, ce qui permet ainsi une accélération de la notoriété
Inconvénients :
Des conflits peuvent apparaître avec les franchisés. Le franchiseur est également tenu
à des obligations notamment celle de fournir une assistance technique et une
assistance de gestion envers les franchisés ainsi que d’adapter les méthodes de vente et
les produits aux évolutions du marché.
2 – La sous-traitance
Pour approfondir un peu cette définition, nous pouvons dire que, pour satisfaire la demande
qui s’adresse à elle, une entreprise appelée « donneur d’ordre » peut sous-traiter (« acheter »)
à d’autres entreprises appelées « sous-traitants » soit une partie de la production, soit certaines
étapes de la fabrication. Le sous-traitant doit réaliser le travail conformément au plan et
spécifications précisées par le donneur d’ordre dans un cahier des charges.
sous-traitant est très spécialisée (ce qui l’empêche de s’orienter vers d’autres
débouchés).
3 - La concession et l’agrément
– la concession:
La concession sélective :
La concession exclusive :
Il s’agit d’une concession sélective mais qui s’accompagne d’une clause d’exclusivité.
Ici, l’entreprise ne choisit plus un ensemble de points de vente mais quelques
distributeurs ayant l’exclusivité de la distribution de ses produits sur un secteur
géographique déterminé. L’objectif d’un tel choix stratégique est de permettre la
création, le développement, et le renforcement d’une image de marque. C’est
pourquoi la concession exclusive est souvent réservée à des produits de luxe ou des
produits « haut de gamme ». Elle a pour avantage un excellent contrôle de la
commercialisation de point de vue qualitatif, un investissement allégé pour le
– L’agrément
C’est la forme la moins contraignante d’accord interentreprises car elle ne comporte aucune
exclusivité. L’agrément s’inscrit dans le cadre d’une politique de distribution intensive qui
consistera à distribuer les produits dans un maximum de points de vente. L’avantage de
l’agrément est de permettre de couvrir un secteur géographique important, de conquérir de
fortes parts de marché, de faire connaître rapidement les produits, donc d’augmenter le CA.
Toutefois, cette stratégie exige que l’entreprise soit capable de fournir aux distributeurs,
souvent dans des délais très courts, des quantités importantes. Cette stratégie n’est donc
envisageable que pour des entreprises une certaine taille.
Un G. I. E. comprend 2 membres minimums, aucun capital n’est exigé mais un contrat écrit
est obligatoire avec la mention du siège, de la durée, de l’objet et de l’identification de chacun
des membres. La responsabilité des membres d’un G. I. E. est indéfinie est solidaire. Les
statuts déterminent librement la participation aux bénéfices et aux pertes. Sur le plan fiscal,
les GIE ne sont pas soumis à l’impôt sur les sociétés mais sont imposés comme les sociétés de
personnes (imposition de chaque membre pris isolément).
Dans ce cas, deux sociétés décident de créer une filiale commune sous forme de personne
morale à part entière. Le choix du statut juridique le mieux adapté est libre. Notons que la
création d’une société anonyme de type classique serait assez lourde à gérer.
1. la fusion.
2. la fusion-absorption.
3. la scission.
4. l’apport partiel d’actif.
– La fusion-absorption se caractérise par l’absorption d’une société par une autre. La société
absorbante verra son patrimoine gonflé par celui de la société absorbée. La société absorbée
disparaît mais il n’y a pas, comme dans le cas précédent, de création d’une personne morale
nouvelle. La société absorbante devra augmenter son capital et distribuer de nouveaux titres
aux associés de la société absorbée.
L’internationalisation d’une entreprise s’appréhende comme l’intrusion d’une firme sur des
territoires géographiquement, culturellement, économiquement et juridiquement différents de
ceux de son marché national dont ils sont séparés par des frontières multiformes (tarifaires,
sanitaires, fiscales, réglementaires).
– Facteurs économiques :
• Inégales dotations en facteurs des pays (Voir cours Economie générale sur les théories de
Smith et Ricardo) ;
– Facteurs politiques :
• Possibilité d’accéder à des sources de financement sur le marché international des capitaux.
La matrice BCG permet au gestionnaire d’une entreprise à plusieurs activités de disposer d’un
portefeuille des produits bien équilibré. Equilibrer le portefeuille c’est avoir assez de vaches à
lait finançant les dilemmes, dont il faudra assurer la croissance vers les vedettes, en évitant de
garder trop de poids morts.
La part de marché relative (rapport entre la part du marché de l’entreprise et celle de son
concurrent le plus dangereux) ;
D’après le modèle, l’attrait d’un marché ou d’un segment est fonction de la capacité qu’a
l’entreprise à vendre plus que ses concurrents (être leader) et à viser des produits qui se
trouvent dans un marché en croissance (produits vedettes ou stars).
Rentabilité forte, forts besoins Rentabilité faible, forts besoins en Besoins financiers
financiers : maintenir sa part de argent : investir pour relancer ou
marché abandonner si pas d’issue.
10%
Vaches à lait Poids morts (canards boiteux)
Rentabilité élevée, faibles besoins Rentabilité faible, faible besoins
financiers : rentabiliser et tirer le financiers : abandonner ou
max de profit. maintenir sans investissement lourd
0
10 1 0
Les vaches à lait : ce sont des produits dont le marché est en faible croissance (phase de
maturité) mais pour lesquels l’entreprise détient une part de marché relative élevée. Ces
produits fournissent des liquidités importantes et en consomment peu. Ils constituent une
1
Sur la dimension croissance du marché, le point de référence, qui distinguera les activités à forte
croissance de celles à faible croissance correspond au taux de croissance du PIB en terme réel, ou à la
moyenne pondéré des taux de croissance des différents segments ou carrément le taux de 10% utilisé
dans la pratique. De même, sur la dimension part du marché relative, la ligne de partage est
habituellement placée à 1 ou à 1,5.
Professeur Jean Papy MANIKA Page 51
Politique d’entreprise
Les vedettes ou stars : produits leaders dans leur marché, lequel est en croissance rapide. Ils
génèrent des profits importants mais à réinvestir pour soutenir la croissance. A l’avenir, ils
sont appelés à prendre le relais des produits vaches laitières ;
Les enfants à problèmes ou Dilemmes : ce sont des produits à faible part de marché relative
dans un marché en expansion rapide et qui exigent des liquidités importantes pour financer la
croissance. L’objectif prioritaire est ici de développer la part de marché pour les pousser à
évoluer vers les vedettes, au cas contraire, ils deviendront des canards boiteux ;
Les canards boiteux ou poids morts : produits dont la part de marché relative est faible dans
un secteur vieillissant. Le maintien en vie d’une telle activité se traduit généralement par une
hémorragie financière sans espoir d’amélioration. L’objectif est de désinvestir ou, en tout cas,
de vivre modérément pour sauver l’image de l’entreprise.
Ce sont les cadres qui, au sein de l'entreprise, prennent les décisions qui vont affecter son
avenir. A leur tête se trouve le Directeur Général qui joue un triple rôle :
A ce niveau, nous pouvons aussi définir la stratégie comme l'ensemble des relations qui se
nouent entre l'environnement externe et l'environnement interne de l’entreprise, et ce, dans
une perspective dynamique visant essentiellement à sauvegarder ou à améliorer la position
concurrentielle de l’entreprise.
Ainsi, il y a trois dimensions dans le champ d'action du Directeur Général, à savoir les
stratégies, les structures et les personnes. Pour bien gérer cette triple dimension, le Directeur
Général doit donc être à la fois stratège, organisateur et leader.
Mais la notion même de stratégie, comme nous l'avions vu, est inséparable de la notion de
planification et donc de celle du temps : les objectifs de la stratégie et les moyens pour les
atteindre doivent donc être articulés et programmés dans le temps. En effet, tous les objectifs
ne peuvent être atteints au même moment : il y a donc souvent nécessité de les articuler dans
le temps. Ainsi, une entreprise peut commencer à court terme par l’objectif de la croissance,
puis poursuivre à moyen terme l'objectif de la l’accroissement du profit et vice versa.
Pour le Directeur Général, la structure est une donnée pour le présent et une variable pour
l'avenir : il doit donc la modifier en fonction des objectifs de la stratégie et des moyens
identifiés pour les atteindre. En d'autres termes, il faut qu'il y ait adéquation entre la stratégie
et la structure et que chacune puisse renforcer l'autre.
C'est Alfred CHANDLER qui le premier a étudié, en 1962, la relation entre la structure et la
stratégie de l'entreprise (« Stratégies et Structures »). De son analyse de l’évolution des grands
groupes industriels américains depuis le début du XX° siècle, il a conclu, d'une part, que la
structure suit la stratégie et, d'autre part, que les structures les plus complexes sont les
résultats de l'application séquentielle de quatre stratégies de base qu'il a identifiées, à savoir
l'expansion du volume, l'expansion géographique, l'intégration verticale et la diversification
des produits (voir tableau 1).
SEQUENCE
1 2 3 4
Stratégie de Expansion du Expansion Intégration Diversification des
base volume géographique verticale produits
Structure Organisation Organisation Organisation Organisation multi-
induite centralisée fonctionnelle divisionnelle divisionnelle
Pour CHANDLER donc, il n’existe pas une structure idéale, mais toutes les structures ne
sont pas également performantes. D’où, le choix d’une structure doit être contingent,
c’est-à-dire dépendre de la stratégie adoptée. Il en a découlé le principe de l’organisation en
fonction de la stratégie, un des principes fondamentaux pour l’élaboration d’une structure
efficace.
constituer en définitive un carcan qui ne permettra pas au dit corps d’évoluer convenablement
eu égard aux nombreux aléas de l’environnement. La structure doit donc être conçue de façon
à lui garantir une certaine marge de malléabilité. Dans le cas contraire, on tombe dans
l’inflexibilité organisationnelle qui revêt deux formes :
Il faut noter que le problème de la structure ne doit pas se limiter seulement à la définition des
organigrammes mais doit aussi inclure l'amélioration de ces organigrammes : c'est donc un
problème global intégrant ce que l’on appelle le schéma organisationnel. Ce dernier
comprend :
Le Directeur Général doit savoir que l'entreprise est un carrefour où se rencontrent plusieurs
publics ou parties prenantes (« stockhelders ») ayant des attentes différentes (personnel,
clients, fournisseurs, actionnaires, banques, consumérisme, pouvoirs publics, opinion
publique, ...) et qui constituent son environnement tant interne qu'externe. Il doit donc
communiquer efficacement avec ces publics dont la collaboration est indispensable à sa
réussite, afin de s’assurer qu’ils ont compris ce qu’il attend d’eux. De ce fait, il doit avoir des
qualités certaines de communicateur. En tant que communicateur, il doit faire comprendre aux
différents publics la stratégie de l'entreprise et le schéma organisationnel qui lui est associé.
Cependant, ces qualités de communicateur ne suffisent pas : le Directeur Général doit aussi
avoir des qualités de leader afin de pouvoir influencer le comportement des hommes dont
dépend sa réussite pour qu'ils coopèrent avec enthousiasme à la réalisation des objectifs de
l'entreprise.
Le leadership implique nécessairement la présence des suiveurs : c’est le fait que des
personnes consentent à être influencées par une autre personne qui fera de cette dernière un
leader. Par conséquent, les managers doivent tout mettre en œuvre pour apparaitre comme des
leaders vis-à-vis de leurs subalternes, c.à.d. comme des personnes capables de provoquer des
évènements, de fédérer des énergies, de susciter la mobilisation et de créer une atmosphère de
confiance. Le leadership implique influence du leader sur les suiveurs : il consiste à influencer
un groupe de personnes pour qu’elles consacrent tous leurs efforts à la réalisation des
objectifs de l’organisation, et ce, avec zèle, enthousiasme et confiance.
Le leadership peut donc se définir comme l’habilité d’une personne (le chef) à inspirer
d’autres personnes (ses subalternes), c’est-à-dire à les entrainer à consacrer toutes leurs
aptitudes à la réalisation des objectifs de l’organisation. Ainsi, le leader agit de façon à aider
un groupe à atteindre les objectifs de l’organisation en utilisant au maximum les capacités de
chaque membre du groupe.
La nécessité de développer l’art du leadership est dictée soit par le manque de motivation, soit
encore par la présence des dirigeants incompétents. Tous ces éléments font que l’homme au
travail n’agira pas toujours avec le niveau de zèle et de confiance jugé suffisant. Il faut noter
que cette habilité à inspirer les subalternes n’est pas déterminée par la satisfaction des besoins
personnels de ces derniers, comme c’est le cas avec la motivation. En fait, tout leader possède
des qualités de séduction et de charme qui suscitent la loyauté, la dévotion et une forte volonté
d’épouser ses désirs. C’est ainsi qu’un vrai leader, même défait, ne sera jamais lâché par ses
disciplines.
Comme on le voit, il existe à la fois une différence et un lien entre un manager et un leader
dans la mesure où :
- Un manager est un décideur du fait qu’il exerce les 4 fonctions managériales : il est
nommé à un poste de responsabilité qui lui confère une autorité légitime. Par
conséquent, il a une capacité d’influence sur ses subalternes, laquelle se fonde sur une
autorité formelle liée à sa position hiérarchique, notamment son pouvoir formel de
récompenser positivement ou négativement ses subalternes.
- Quant au leader, c’est celui qui sait entraîner et influencer les autres dans le cadre ou
hors du cadre défini par l’autorité formelle : il peut donc devenir leader à partir d’un
poste d’où il a été nommé ou émerger par lui-même d’un groupe. Par conséquent, il
peut être capable ou non d’exercer des fonctions managériales.
D’où, l’idéal est que tout bon manager (celui qui est capable de s’acquitter des 4 fonctions
managériales) soit aussi un bon leader (celui qui est capable d’influencer les autres et d’être
suivi par eux). C’est pourquoi nous pouvons définir un leader (dans une organisation) comme
une personne qui dispose d’une autorité formelle de manager et qui se montre capable
d’influencer et de mobiliser les énergies des membres d’un groupe (une entreprise, une
direction, un département, un service, un atelier ou une équipe de travail).
Les études consacrées à ce sujet ont essayé d’identifier les comportements qui différencient
les leaders charismatiques des leaders non charismatiques. Il faut noter que l’on trouve les
leaders charismatiques tant dans le monde politique (tels que Mahatma Gandhi, Mao Tse
Tung, Winston Churchill, Charles De Gaulle, John Kennedy, Martin Luther King ou Nelson
Mandela) que dans le monde des affaires (tels que Bill Gates de Microsoft, Steve Jobs
d’Apple, Richard Branson de Virgin ou Carlos Ghosn de Renault-Nissan).
A ce sujet, l’analyse la plus complète est celle de Jay Conger et Rabindra Kanungo de
l’Université McGill qui ont retenu les 7 caractéristiques ci-après que possèdent les leaders
charismatiques :
- assurance : ils ont une confiance absolue en leurs jugements et en leurs compétences ;
- vision : ils ont un objectif idéal qui promet un avenir meilleur que le statu quo ;
- capacité à formuler une vision : ils sont capables d’exposer leur vision de façon claire
et compréhensible par tous leurs subalternes ;
- conviction : ils donnent l’impression de beaucoup s’investir et d’être prêts à prendre
des risques personnels énormes, à dépenser beaucoup d’argent et à se sacrifier pour la
concrétisation de leur vision ;
- comportement non conformiste : ils adoptent un comportement perçu comme original,
insolite et parfois contraire aux normes établies ;
- vecteur du changement : ils apparaissent comme des acteurs d’un changement radical
plutôt que comme des gestionnaires du statu quo ;
- sensibilité à l’environnement : ils sont capables d’évaluer avec précision les
contraintes de l’environnement et les ressources nécessaires à la réalisation de leur
vision.
Il faut noter que le leadership charismatique n’est pas nécessaire quand il s’agit tout
simplement d’obtenir une augmentation de la performance des subalternes. Il le devient quand
les tâches des subalternes intègrent une composante idéologique ou quand l’environnement
comporte des éléments impliquant stress et incertitude. C’est ce qui explique que les leaders
charismatiques apparaissent surtout en politique, en religion, en temps de guerre ou quand une
entreprise traverse une grave crise ou doit prendre un tournant décisif.
Dans le monde des affaires, les différentes études menées pour savoir comment les leaders
charismatiques influencent leurs subalternes, ont identifié 4 étapes :
- Phase 1 : Le leader expose une vision séduisante traçant un lien entre la situation
actuelle et un avenir meilleur. Cette phase fait naître un sentiment de communauté
entre le leader et ses subalternes ;
- Phase 2 : Le leader dévoile ses ambitions et fait part de sa conviction que ses
subalternes ont beaucoup de chance de réussir la mise en œuvre de cette vision. Cette
phase permet aux subalternes de se sentir valorisés et de devenir plus sûrs d’eux ;
- Phase 3 : Le leader véhicule un nouvel ensemble de valeurs et s’impose comme
exemple à suivre par ses paroles, ses actes et son comportement ;
- Phase 4 : Le leader ne recule devant aucun sacrifice et adopte une attitude non
conformiste qui traduit son courage et sa détermination.
La sensibilité aux hommes est importante, car le leader est un meneur d'hommes dont la
qualité principale est de comprendre ceux-ci à travers leurs aspirations, leurs forces et leurs
faiblesses, et de canaliser le tout vers la réussite des objectifs de l'entreprise. A ce titre, le
leader est un manipulateur qui use du pouvoir et de l'influence dont il dispose de par son
autorité statutaire.
Ainsi, le Directeur Général est d'abord un homme de pouvoir. A ce titre, il doit tout mettre en
œuvre pour préserver, voire augmenter, son pouvoir : il ne doit donc pas adopter
consciemment une stratégie qui mette en péril son pouvoir (sauf cas exceptionnels), quand
bien même elle serait bénéfique à son entreprise, mais plutôt tout mettre en œuvre pour que la
stratégie qu'il va adopter soit favorable à la fois à l'entreprise et à lui-même.
Or, il sait qu'il est entouré d'hommes qui partagent le pouvoir avec lui (environnement tant
interne qu'externe). Par conséquent, il doit négocier avec eux pour que son pouvoir ne s'effrite
pas, au contraire. Pour ce faire, il va utiliser le pouvoir réel dont il dispose pour amener les
différents publics intéressés par son entreprise, au premier rang desquels ses propres
subalternes, à faire ce qu'il attend d'eux dans le cadre de sa stratégie et de son schéma
organisationnel.
Le pouvoir dont il s'agit ici, est le pouvoir réel ou pouvoir d'initiative et non du pouvoir
formel défini par les statuts : c’est pouvoir qui permet à son détenteur d'obliger les autres à
suivre ses initiatives sans que l'inverse ne soit vrai.
Cependant, les faveurs ne doivent jamais être octroyées au détriment de l'entreprise, auquel
cas le bénéfice en revient à celui qui les a octroyées et le contrecoup à l'entreprise. Dans ce
cas, on ne parlera plus de faveur, mais de prévarication (détournement des biens sociaux =
manquements aux devoirs de sa charge par mauvaise foi ou par intérêt personnel).
Ainsi, le Directeur Général devra-t-il utiliser le jeu des faveurs pour obtenir que les différents
publics intéressés par l'entreprise ne bloquent pas sa stratégie et son schéma organisationnel :
il n'hésitera pas à manipuler les hommes susceptibles de provoquer un tel blocage. Il devra
donc se livrer à un exercice de funambule pour garder l'équilibre entre les faveurs qui
profitent à l'entreprise et celles qui maintiennent, mieux, accroissent son pouvoir personnel.
La sensibilité aux objectifs de l’entreprise est également très importante, car un bon leader
doit avoir une vision claire des objectifs de son entreprise et tout mettre en œuvre pour les
atteindre
Ainsi, tout en y subordonnant les objectifs personnels des hommes qui composent les publics
de son entreprise, il doit cependant savoir composer avec ces hommes pour ne pas bloquer
son entreprise. En effet, les circonstances peuvent être telles à un moment donné qu'il ait
intérêt à tolérer exceptionnellement des comportements individuels objectivement néfastes à
son entreprise, mais à deux conditions :
Comme on le voit, la sensibilité aux objectifs de l'entreprise n'est pas totalement indifférente à
la sensibilité aux hommes.
Les attributs du Directeur Général que nous venons d'analyser, à savoir stratège, organisateur
et leader, ne doivent pas seulement se limiter à ce dernier, mais s'étendre à toute les personnes
qui sont placées dans la perspective de la Direction Générale, même si elles exercent leurs
fonctions à un niveau subalterne.
BIBLIOGRAPHIE