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Diagnostic financier et performance d'une entreprise en Cote d'Ivoire

par Pecassioh Venance Ouattara sommaire suivant


Ecole Superieure de Gestion de Paris - MBA Finance d'entreprise 2007
Dans la categorie: Economie et Finance
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Diagnostic : vient du grec diagnostikos qui désigne l'aptitude à connaître, rendre compte de
la façon dont l'entreprise a pu satisfaire aux exigences liées à la réalisation de ses objectifs
découlant de la détention de ressources financières.

Le diagnostic de l'entreprise évoque l'idée que l'entreprise ait dans sa structure et dans son
fonctionnement comparable à un organisme vivant des anomalies. Il vise donc à déceler les
points faibles et les points forts de l'entreprise afin de corriger les premiers et d'exploiter à fond
les seconds.

L'Analyse Financière a pour but d'établir un diagnostic sur la situation financière, sa solvabilité,
sur sa rentabilité et son autonomie. Un tel diagnostic intéresse plusieurs catégories d'agents :
les créanciers actionnaires, les gérants de portefeuille, les dirigeants de l'entreprise, les
concurrents, les fournisseurs, les experts comptables...

Selon le diagnostic mené par un analyste interne ou externe, la diversité des objectifs
poursuivis a conduit à des conceptions différentes plus ou moins large et à l'élaboration de
nombreux outils d'analyse.

L'objectif d'une analyse externe est souvent limité à un aspect particulier de la situation
financière de l'entreprise.

Par exemple, un banquier cherchera surtout à se faire une idée précise sur les garanties du
remboursement offert par l'entreprise.

Les autres créanciers voudraient surtout savoir si les conditions qui garantissent la disposition
par l'entreprise, à tout moment de ressources suffisantes pour honorer ses engagements sont
réunies. En d'autres termes, ils voudraient savoir si l'entreprise est en situation de solvabilité.

Les dirigeants d'entreprise qui ont oublié cette préoccupation d'analyse ont amené leurs
entreprises dans des faillites retentissantes du genre de celle connue en 2002 la société Air
Afrique1.
1
http://www.afrik.com/article11631.html

L'environnement économique Ivoirien est de plus en plus caractérisé depuis quelques années
par l'éclosion de sociétés de sécurité privée qui, à l'instar de leurs paires des économies
occidentales essaient d'accompagner les opérateurs économiques en leur garantissant un
environnement plus paisible et sécurisé.

Cette activité est en plein essor économique en Côte d'Ivoire depuis le début de la crise
politico-militaire du 19 Septembre 2002.Aussi, notre préoccupation est de nous interroger sur
les performances de ces sociétés de gardiennage, dispose t'elle suffisamment de surface
financière pour mener à bien leurs missions sécuritaire ? Quels sont les facteurs limitant de
leurs activités dans un environnement de crise ?

Au regard de tout ce qui précède, Cette partie portant sur l'approche théorique et le choix
méthodologique consistera :

D'une part à :

- justifier le choix du thème ;

- poser la problématique et l `hypothèse de recherche ;

- définir l'objet de la recherche et le champ de l'étude ;

D'autre part à :

- procéder à une étude documentaire ;

- procéder à une étude qualitative et quantitative ;

- préciser la méthode d'analyse.

Approche théorique de la méthodologie

Cette partie situe les raisons qui ont prévalu au choix du thème, pose la problématique et
hypothèse de la recherche et permet de rappeler l'objectif assigné à la recherche et à
circonscrire le champ d'étude.

I- JUSTIFICATIONS DU CHOIX DU THEME

Les motifs qui sous-tendent le chois de notre thème sont principalement de trois ordres.

I.1. Motivations personnelles

La réalisation de cette étude constitue un motif personnel pour nous. En effet, étant étudiant
en MBA Finance d'entreprise, nous estimons que la présente étude nous permettra d'apporter
notre modeste contribution à l'amélioration de la performance des entreprises spécifiquement
dans les sociétés de sécurité privée en Côte d'Ivoire.

I.2. Raisons objectives

La naissance croissante des sociétés de gardiennage suite a la montée galopante de


l'insécurité dans le pays nous a poussé à rechercher les déterminants de la performance dans
ces sociétés de gardiennage et par ricochet les facteurs qui gouvernent la réussite d'une
mission sécuritaire privée en Côte d'Ivoire.

En outre on a constaté qu'en Afrique en général et en Côte d'Ivoire en particulier, les sociétés
de services ne disposent pas d'organes d'évaluation de performances proprement dites, aussi
notre étude se propose de définir les prémices d'une telle évaluation.

I.3. Raisons scientifiques

La présente étude a pour objectif de contribuer à la mise en oeuvre des outils de diagnostics
et d'analyse des performances des sociétés de services.

II- POSITION DU PROBLEME ET HYPOTHESES DE

RECHERCHE.

II.1. Problématique.

La création de valeur de richesses est aujourd'hui une des conditions sine qua non de
pérennisation des activités d'une entreprise. Elle repose sur un avantage concurrentiel ou une
rente économique (M.Porter2). Mais dans tous les cas, l'Entreprises doit disposer d'une
structure financière optimale susceptible de garantir sa solvabilité et sa rentabilité.

L'appréciation de la structure financière à la lumière des diverses formes de performances


souhaitées s'avère impérieuse pour maintenir l`équilibre du système.

Aussi, notre préoccupation est de nous interroger sur les performances de cette société de
gardiennage, dispose t'elle suffisamment de moyens financiers, matériels et de technicité
appropriés pour mener à bien sa mission?

Quels sont les facteurs limitant de l'exercice de l'activité de gardiennage en Côte d'Ivoire où
l'environnement économique est caractérisé par une crise politicomilitaire depuis le 19
Septembre 2002?

On peut donc dans le cadre d'un diagnostic financier dans une société de

gardiennage se poser les questions suivantes rattachées au problème.

- L'entreprise a-t-elle une structure financière équilibrée pour piloter sa

performance ?

- Quels sont les indicateurs de bonne gestion de la trésorerie d'une société de gardiennage ?

- Comment évaluer la performance d'une société de gardiennage à travers un diagnostic


financier pertinent ?

2
Michael Porter « L'Avantage concurrentiel » publié en 1985

II.2. Hypothèses

Les hypothèses associées à notre étude sont :

H1: La gestion financière actuelle de la société de gardiennage n'est pas efficiente en Côte
d'Ivoire.

H2 : Les sociétés de gardiennage en Côte d'Ivoire ne possèdent pas de matériels requis pour
l'exercice de leur mission.

H3 : La société SIGES n'a pas un accès facile au marché monétaire Ivoirien.

III- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE ET CHAMP D'ETUDE

Toute étude de recherche nécessite un objectif et un champ d'étude pour une meilleure
appréciation des différentes investigations qui y seront menées.

III.1.Objectifs de la recherche

L'objectif principal de notre étude est de mettre en exergue les liens entre le diagnostic
financier et la performance dans les sociétés de gardiennage.

Il en découle des objectifs spécifiques ci-après:

- Décrire les différents types de performance des sociétés de gardiennage en Côte d'Ivoire à
savoir performance économique, financière, organisationnelle, managériale, stratégique,
sociétale, humaine, sociale ;

- Ressortir les leviers de bonne gouvernance des sociétés de gardiennage en


Côte d'Ivoire à savoir la structure, les procédures et les comportements.

III.2. Champ d'étude

Notre étude couvre une période de quatre mois durant laquelle nous avons effectivement
recherché des informations et des documents auprès de la société SIGES, notamment au
niveau de :

- La Direction générale

- La Direction financière et comptable

- La Direction marketing

- Le service opérationnel

- La clientèle représentative.

Pour atteindre les objectifs fixés, nous avons réalisé tout d'abord une enquête basée sur une
série de trois questionnaires et d'interviews réalisés auprès des principaux responsables,
agents, clients de la société et ensuite une recherche documentaire sur la société relative à
notre étude.

a- Questionnaires

Un questionnaire a été élaboré et proposé aux responsables de la structure, le personnel et la


clientèle

La méthode de collecte d'information


La collecte des informations s'est faite à partir de plusieurs éléments :

- les moyens matériels mis en jeu pour accomplir notre enquête sont les fournitures de
bureau, les photocopieurs, les taxis.

- l'observation directe des parties prenantes.

- échantillonnage :

Nous avons procédé à une interview portant sur 20% des clients
représentatifs de la SIGES (près de 80% de CA) quatre sites stratifiés de
vigiles SIGES par catégorie de clients ainsi que la Direction.

b- Etude documentaire

Nous avons collecté des documents suivants:

· organigramme de la SIGES

· états financiers certifiés

· objectifs et manuels de procédure

· Données d'ordre sectoriel

IV- METHODES D'ANALYSE

Nous avons utilisé les méthodes d'analyse qualitative et quantitative, caractéristiques


essentielles de l'analyse de contenu.

a- Analyse du contenu

La méthode consiste à un examen objectif, exhaustif, méthodique si possible qualitatif d'un


test ou d'un ensemble d'information en vue de tirer ce qu il contient de significatif.

b- Analyse quantitative

C'est le calcul des données ou le chiffrage du corpus (ensemble limité d'éléments :


documents, éléments, textes, articles...) sur lequel se fondent la base de l'analyse de contenu.
Cette méthode permet une première analyse systémique des résultats obtenus. La matière de
notre analyse ici a été le questionnaire.

c- Analyse qualitative

Elle consiste à décrire les particularités spécifiques des différents éléments tels que les idées,
les phrases, les mots regroupés dans chacune des catégories et qui se dégagent des seules
significations quantitatives.

Cette analyse a été réalisée à travers nos questionnaires et différents entretiens

V-DIFFICULTES RENCONTREES LORS DE LA

RECHERCHE
Au cours de nos travaux, nous avons rencontrés un certain nombre de difficultés liées
essentiellement à :

- aux manques de bases des données

- difficultés de rencontrer des clients représentatifs

- lenteur administrative due aux procédures internes

- aux moyens financiers pour la prise des rendez-vous

PRESENTATION GENERALE DU

DIAGNOSTIC DE L'EQUILIBRE

FINANCIER ET DES NOTIONS DE

PERFORMANCE D'UNE ENTREPRISE

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INTRODUCTION PREMIERE PARTIE

Le diagnostic évoque l'idée de rechercher dans sa structure et dans son fonctionnement les
causes qui caractérisent la bonne ou mauvaise vision de son avenir à court, moyen et long
terme. Ainsi, pour assurer la croissance de l'entreprise et le maintient de son équilibre, il faut
être en mesure de détecter rapidement les troubles et les déséquilibres latents et préparer les
adaptations nécessaires d'où la nécessité d'un diagnostic permanent.

PLAN DE LA 1ère PARTIE

Chapitre 1 : Diagnostic de l'équilibre financier d'une entreprise


Section 1 : Diagnostic à partir des états financiers
Section 2 : Diagnostic d'une entreprise à travers les ratios

Chapitre 2 : Notions de performances et instruments d'évaluation Section 1 : Concept de la


performance

INTRODUCTION CHAPITRE I

Le diagnostic de l'entreprise évoque l'idée que l'entreprise ait dans sa structure et dans son
fonctionnement des anomalies, comparable à un organisme vivant, il vise donc à déceler les
points faibles et les points forts de l'entreprise pour corriger les premiers et exploiter à fond les
seconds.

A l'issue de l'analyse, on doit pouvoir répondre aux motivations essentielles des différentes
parties prenantes de l'entreprise. Aussi, plus généralement, la finalité de l'Analyse Financière
est de savoir, s'il existe ou non, une cohérence entre les objectifs de l'entreprise, sa stratégie,
ses besoins en investissement et ses capacités financières. Plus spécifiquement, l'entreprise
a-telle la capacité d'atteindre son objectif traditionnel et primordial de création de valeur en
vue du remboursement de ses dettes (créanciers) et de l'enrichissement de ses actionnaires
(propriétaires) à travers des flux de trésorerie à générer de son exploitation ?

A cet effet, nous allons présenter les différents documents de base d'un diagnostic financier
cohérent et les indicateurs les plus pertinents afin de juger l'équilibre financier d'une
entreprise.

SECTION I : DIAGNOSTIC A PARTIR DES ETATS FINANCIERS

Au cours de cette partie, nous allons montrer d'abord la démarche et la méthode de l'analyse
financière, ensuite l'analyse et diagnostic à partir du Compte de Résultat et du Bilan, enfin
l'analyse et le diagnostic à partir du Tafire.

I- DEMARCHE ET METHODE DE L'ANALYSE FINANCIERE

1-Démarche de l'analyse financière

L'Analyse Financière s'apparente à une « enquête » sur la situation financière actuelle et


prévisionnelle de l'entreprise. L'examen de cette situation nécessite un cheminement logique
Dans cette optique, la conduite de l'analyse financière, entre autre, requière :

- la lecture attentive et l'analyse critique des rapports des commissaires

aux comptes ou des auditeurs (si disponible) ainsi que l'examen des

règles et des principes comptables suivis par l'entreprise ;

- l'analyse stratégique et économique pour déterminer les forces et les faiblesses de


l'entreprise sur son marché ;

- l'analyse de états financiers afin de retrouver, au-delà des chiffres, la réalité économique et
financière de l'entreprise.

L'objectif de l'entreprise est de créer de la valeur et celle-ci implique que :

- l'entreprise soit viable en trouvant durablement des clients (formation du résultat) ;

- les investisseurs nécessaires préalable (en actif immobilisé et en besoin de fonds de


roulement) soient réalisés en vue du résultat ou marge projeté (politique d'investissement ;

- le financement des investissements soit assuré (politique de financement : capitaux propres


et/ou endettement).

La démarche de l'Analyse Financière peut être menée à travers un plan en quatre étapes

à partir des états financiers :

Tableau n°1 : Synthèse de la démarche de l'analyse financière

1° A SECRETION DE RICHESSE
Outil : Comptes de résultat (évolution activité, analyse des marges)

- Structure

- Effet point mort


2° LA POLITIQUE D'INVESTISSEMENT
Outil : Bilan fonctionnel /économique

- Actif immobilisé

- Besoin en fonds de roulement


3° LA POLITIQUE DE FINANCEMENT
Outil : Bilan fonctionnel /économique et Tableaux de flux

- Capitaux propres

- Endettement

- Flux de trésorerie

- Risque de transformation / liquidité


4° LA RENTABILITE
Outil : Bilan fonctionnel/économique

- Analyse rentabilité économique et financière :

effet de levier

- Comparaison entre rentabilité économique / taux

exigé par les créanciers et actionnaires

Source : Vernimmen P. « Finance d'entreprise »

2-Méthodes de l'Analyse financière

Il existe différentes approches de la compréhension de la situation financière de l'entreprise.

Cependant, cinq des méthodes les plus utilisés seront brièvement présentées :

2-1- Analyse en tendance ou étude d'une même entreprise sur plusieurs exercices.

Objectif : mettre en évidence de « clignotants » révélant les difficultés importantes auxquelles


l'entreprise fait face.

Pour étudier le passé, diagnostiquer le présent et prévoir l'avenir ; seul une analyse sur
plusieurs exercices permet de dégager des tendances et des évolutions. Cette étude peut être
également appliquée sur des états prévisionnels élaborés par l'entreprise.

2-2- Analyse comparative ou comparaison par secteur

Objectif : juger l'entreprise par rapport à la moyenne des entreprises de son secteur.

La comparaison des performances financières (SIG et ratios) d'une entreprise à celle dites
caractéristiques des entreprises du même secteur permet de s'assurer du caractère anormal
ou normal des principaux éléments analysés (e.g. délai clients, rotation des stocks, structure
financière, etc.).C'est le domaine du benchmarking3.

Le prolongement de cette analyse est celle de l'analyse normative ou les règles dites
d'orthodoxie. La comparaison est faite avec des normes propres à certaines professions
(Chiffres d'affaire au m2 pour les supermarchés, ratio des accords de classement, prix de la
nuitée dans l'hôtellerie, etc.).

3
Benchmarking : méthode d'amélioration des organisations qui permet d'identifier les
meilleures pratiques

2-3- Méthode des scores ou crédit scoring4

Objectif : diagnostiquer de manière préventive les difficultés des entreprises.

La technique est apparue en 1930 et consiste à déterminer des ratios qui soient des
indicateurs avancés (deux à trois ans d'avance) des difficultés des entreprises. Ceux-ci sont
supposés différents de ceux des entreprises « normales ».Une fois ces ratios établis , il suffit
de calculer leurs valeurs agrégées pour une entreprise donnée et de les comparer à celle des
ratios des entreprises ayant connu des difficultés ou des défaillances. Les ratios sont agrégés
dans une fonction discriminante permettant de distinguer les entreprises saines des
entreprises défaillantes.
Celle-ci a la forme générale suivante :

Z = a + ? âi × Ri, a = constante, âi = poids relatif du ratio Ri,

Ri = ratios et i = 1, 2, 3....n, le nombre de ratios retenu. La valeur de Z est une moyenne


nettement inférieure sur l'échantillon des entreprises défaillantes que sur l'échantillon des
entreprises saines.

De nombreuses fonctions discriminantes ont été élaborées. La dernière date, en France, est
celle du score de Banque de France Industriel (BDFI, 1997). Celle-ci est le résultat d'une
combinaison linéaire de sept ratios prenant en compte l'ensemble des aspects économiques
de l'entreprise (deux ratios liés à la rentabilité, une aux dettes fiscales et sociales, 1 au délai
de crédit fournisseur, une au taux d'endettement, une à la structure de l'endettement et une
aux taux d'intérêt apparent). En fonction de la valeur prise par le score BDFI, une entreprise
d'un secteur d'activité donné peut être intégrée dans une classe de risque différente comme
suit :

4
Méthode des scores : extrait de Cohen(E) : Analyse financière, éd. Economica, Paris

Tableau n°2 : Une présentation de la méthode des scores

Score BDFI Probabilité de défaillance dans les


3 ans
Score < - 2.4 40%
2,4 < Score < -1 30%
-1 < Score < -0,4 15%
-0,4< Score < 0,4 11%
0,4< Score < 1,6 4%
1,6 < Score 1%

Source : Banque de France Industrie (BDFI, 1997

2-4- Notation financière ou rating

Objectif : évaluer en continu la solvabilité d'un emprunteur.

Cette évaluation est faite par des agences spécialisées (Standard & Poor's, Moody's, Fitch,
etc.) ou par les banques pour leurs besoins internes de respect des ratios prudentiels ou par
les assureurs de crédit (Coface, Euler, etc.).

L'évaluation s'effectue par attribution d'une note qui reflète une opinion sur le risque d'un
emprunt : risque financier et autres formes de risque liées aux caractéristiques de l'emprunt
(e.g : garantie).

La note octroyée à l'issue d'un processus d'évaluation du risque stratégique par une analyse
de la position concurrentielle (part de marché, efficacité industrielle, taille, qualité du
management, etc.) et par une analyse financière.

Les critères examinés sont : l'évolution de la marge d'exploitation, l'évolution et pérennité de la


rentabilité ainsi qu l'analyse de la structure financière (FF / RE, Endettement / ETE ou CAFG).
Les organismes spécialisés dans l'analyse du risque de défaut délivrent également de notes
aussi bien aux entreprises, aux Etats ou aux collectivités locales.

Pour l'endettement à long terme, les notes vont de la signature de qualité (High Grade) : Aaa
(Moody's) ou AAA (Standard & Poor's et Fitch) à proche

du dépôt du bilan C, et faillite (Non Investment Grade) : D ou SD (Standard & Poor's et Fitch).
Pour l'endettement à court terme, de Prime 1 (Moody's) ou A-1 (Standard & Poor's) à D
(Standard & Poor's).

2-5- Systèmes experts

Objectif : développer des méthodes de raisonnement proche du cerveau humain (Intelligence


artificielle).

Les systèmes experts sont des logiciels développés pour conduire des analyses financières
fondées sur une base de connaissance enrichie au fur et à mesure des analyses réalisées.

Dans une 1ère étape, on saisit les derniers états financiers de l'entreprise ainsi certains
indicateurs de marché et sociaux. Ceux-ci servent de base de réflexion au système expert.

Dans une 2ème étape, le système pose des questions sur l'entreprise, entre autres, sur son
environnement et son activité afin d'enrichir sa base de données. La procédure se fait étape
par étape en activant les règles contenues dans la base de connaissance.

Dans une 3ème étape, le système produit un rapport d'analyse financière composé d'un
diagnostic de l'entreprise et de recommandation sur certaines mesures à envisager.

Il constitue un outil de détection précoce des défaillances d'entreprise utilisé par certains
établissements financiers.

L'analyse financière de l'entreprise est souvent fondée sur une combinaison de ces différentes
méthodes

II- ANALYSE ET DIAGNOSTIC A PARTIR DU COMPTE DE RESULTAT

L'analyse et le diagnostic à partir du compte de résultat ont pour principal objet la


compréhension de la formation du résultat net. Ce résultat peut être définit comme la
différence entre le montant des charges engagées par l'entreprise et les divers produits reçus.
Un résultat bénéficiaire est indispensable pour l'entreprise car il exerce un effet favorable sur
les conditions qui garantissent sa survie et son développement. Du point de vue de l'Analyse
Financière, le résultat est l'élément essentiel permettant d'apprécier la rentabilité de
l'entreprise et de porter un jugement sur l'efficacité de la gestion des dirigeants. Pour
apprécier la capacité bénéficiaire de l'entreprise, et son aptitude à générer des ressources
internes, il faut pouvoir approfondir l'analyse du résultat d'exploitation et le résultat financier, et
éliminer l'influence des opérations exceptionnelles. En effet, ce n'est pas un signe
encourageant pour l'avenir d'une entreprise si celle-ci réussit finalement à apprécier un
bénéfice grâce à une plus value réalisée sur la vente d'activité non courante de l'entreprise.
L'approche est fondée sur des rapports qui dépendent des ordres de grandeurs en valeur
absolue et des tendances qui supportent la même dépendance dans le temps.

1- Objectifs

Les objectifs du diagnostic à partir du compte de résultat sont :


- La construction des indicateurs synthétiques capables de révéler des tendances ;

- L'amélioration de la compréhension du contenu et de l'importance des masses financières.

Les outils nécessaires pour atteindre ces objectifs sont les ratios extraits du bilan et du compte
de résultat.

2- Outils : Ratios

Un ratio est un rapport entre deux grandeurs significatives. Il répond aux objectifs exposés ci-
dessus. Ils sont donc utiles pour :

- constituer une information synthétique (à l'intention des dirigeants, actionnaires, banquiers,


etc.) ;

- établir des comparaisons (sectorielles, inter entreprise, etc.) - visualiser une évolution
(historique et prévisionnelle) ;

- tenir un tableau de bord (lisibilité de la situation de l'entreprise). 3- Méthode : Agrégats de


résultat et Ratios

3-1- Agrégats du compte de résultat : les Soldes Intermédiaires de Gestion (SIG)

Il enregistre les flux liés à l'exploitation de l'entreprise au cours de la période et présente les
résultats générés. La structure du compte de résultat est formée de quatre niveaux
successifs : activités d'exploitation, activités financières, hors activités ordinaires (HAO) ou
activités exceptionnelles, participation et impôts.

La structure du compte de résultat dans le SYSCOHADA (Système Comptable Harmonisé


Ouest Africain pour l'Harmonisation des Droits des Affaires) peut être schématisée, en
grandes masses, comme suit :

Tableau n°3 : Compte de résultat simplifié

CHARGES PRODUITS
Charges d'exploitation Produits d'exploitations

A : résultat d'exploitation
Charges financières Produits financiers

B : résultat financier
Charges HAO Produits HAO

C : résultat HAO
D : participation des salariés

E : Impôts / Résultats

Source : SYSCOHADA

3-2- Détermination des Soldes Intermédiaires de Gestion (SIG)

La décomposition du compte de résultat en SIG explique la formation du résultat de l'exercice.


Le découpage en charges et produits permet d'obtenir directement ces soldes dans la
présentation adoptée par le SYSCOHADA. Il s'agit de réécrire les performances d'exploitation
en termes de flux articulés entre eux et rattachés à des agrégats significatifs sur le plan
économique (Valeur ajoutée, Excédent brut d'exploitation, etc.).

On distingue huit soldes qui expliquent progressivement la formation du résultat de l'exercice :

3-2.1- Marges Brutes

· Marge Brute/marchandises (MB / march.)

Elle est l'indicateur fondamental de gestion pour les entreprises de négoce, distribution.

(Commerciale).La marge est plus significative que le montant du Chiffre d'Affaire CA qui
représente le coût d'achat auquel est ajouté une marge additionnelle. Elle se détermine
comme suit :

MB/March. = Ventes de march.- Achats consommés (Achats + Variation de stocks)

[Variation de stocks= stock initial- stock final; elle peut être positive ou négative. Une variation
positive entraîne le destockage (diminution de stock) ; réciproquement une variation négative
montre une augmentation des stocks]. Elle s'interprète comme étant la différence entre le Prix
de Vente des marchandises et leur Prix d'achat. En conséquence, elle mesure la capacité de
l'entreprise commerciale à réaliser un excédent bénéficiaire à la couverture de ses autres
charges. Un autre indicateur est le taux de marge brute (MB/CAHT).

· Marge Brute/matières (MB/mat.)

- Elle est aussi l'indicateur de gestion pour les entreprises industrielles. Elle s'obtient par :

MB/Matières = Production - Consommation de matière et fournitures Production = Production


vendue + ou - Production stockée (évaluée au prix de revient) + Production immobilisée
(évaluée au prix de revient) =»valeur hétérogène de la production.

Consommation matières et fournitures = Achats- variation stocks matières et fournitures


(Variation de stock: stock final- stock initial).

De même que dans les entreprises commerciales, la marge brute/matières indique, pour les
entreprises industrielles, l'excédent de valeur de la production sur le montant des matières et
fournitures acquises à l'extérieur et consommés pour permettre sa réalisation.

3-2.2- Valeur ajoutée (VA)

Elle est obtenue par la somme algébrique des éléments suivants :

VA = MB/March. et Mat. + Produits accessoires - (autres achats + transport +service


extérieurs + impôts et taxes + autres charges)

Ou de façon comptable VA = comptes (70 à 75) - comptes (60 à 65)

Elle constitue le surplus de richesse apportée par l'entreprise dans ses activités commerciales
ou industrielles au circuit économique. Elle permet la rémunération des facteurs de production
(travail, capital technique, Etat, capital financier : capitaux propres et empruntés) =» elle est
une mesure indirecte de l'efficacité ou de la productivité des différents facteurs de production.
La VA est l'apport réel de l'entreprise à l'économie.

3-2.3- Excédent brut d'exploitation (EBE)


EBE = VA - Charges du personnel

EBE = VA + Subvention d'exploitation - impôt et taxe - Charges du personnel

Il mesure la performance économique pure de l'entreprise. En effet, il ne tient ni compte de la


politique d'amortissement, ni de la structure et de la politique financière, ni des éléments
aléatoires et fortuits. Il connaît un déclin depuis l'adoption d'un raisonnement en terme de
rentabilité avec l'apparition des concepts de rentabilité des capitaux propres et de l'actif
économique dans les années 1990.

3-2.4- Résultat d'exploitation (RE)

RE = EBE - dotation aux amortissements et aux provisions d'exploitation + reprises sur


provisions + transfert de charges d'exploitation.

Il mesure la performance industrielle et commerciale de l'entreprise indépendamment de sa


politique financière et fiscale. Il se distingue du solde précédent en ce qu'il prend en compte la
politique d'amortissement et de provision de l'entreprise ?» mesure de la performance
opérationnelle qui était le centre de préoccupation de l'Analyse Financière classique dans les
années 1980.

3-2.5- Résultat financier (RF)

RF = produits financiers - charges financière (dont les opérations sur devise). Il est le plus
souvent négatif (hors entreprises financières) = charges financières nette des produits
financier.

3-2.6- Résultat des activités ordinaires (RAO)

RAO = RE + RF

Il est le plus utile à connaître pour de nombreux utilisateur des états financiers car, il est le
plus significatif que le résultat net.

3-2.7- Résultat hors activité ordinaire (RHAO)

Il est le solde des opérations hors activité ordinaires. Il indique le poids des opérations
exceptionnelles dans le résultat net.

RHAO = Produits HAO - Charge HAO

3-2.8- Résultat net (RN)

Il représente le résultat final qui tient compte de l'ensemble des charges et des produits y
compris la participation des travailleurs et l'impôt sur le bénéfice.

RN = (RAO + RHAO) - (participation des travailleurs + impôts sur les bénéfices).

Le RN extrait du compte de résultat ne désigne pas nécessairement de la liquidité. C'est un


écart, après impôt et la participation des travailleurs, entre des produits ou revenus et des
charges (comptabilité sur la base des factures adressées ou reçues par l'entreprise) et non
des recettes et des dépenses (enregistrées en fonction des entrées et des sorties d'argent).
Des décalages surviennent fréquemment entre les deux.

4- Technique : Analyse et diagnostic à partir des SIG, de la structure, de


l'activité et de la rentabilité
4-1- Analyse et diagnostic à partir des SIG

L'analyse des marges d'une entreprise est la 1ère étape de L'Analyse financière moderne. Elle
est fondamentale car, une entreprise qui ne réussit pas à vendre ses produits ou services à un
prix supérieur à leur coût est condamnée à

disparaître. Elle ne dégagera donc pas suffisamment de flux de trésorerie pour la survie. Cette
exigence s'exprime par la rentabilité. Elle traduit l'efficacité des capitaux mobilisés au regard
des résultats obtenus. Elle a également une dimension financière importante parce qu'elle se
retrouve couramment dans les enjeux de la poursuite ou non de l'exploitation de l'entreprise.

Les premiers éléments de l'analyse et du diagnostic de la rentabilité sont fournis par les SIG.

4-1.1- Analyse et diagnostic à partir des SIG

Il apparaît plus informatif de mener l'analyse en terme de tendance dans le temps.

Celle-ci portera donc sur la comparaison des soldes sur plusieurs périodes en vue d'apprécier
leur évolution.

Une comparaison sectorielle peut également être menée afin de situer la position stratégique
de l'entreprise par rapport à la moyenne des performances de son secteur d'activité.

La marge brute ou marge commerciale (lorsqu'elles existent), la valeur ajoutée de l'excédent


brut d'exploitation méritent une attention particulière lors du diagnostic.

4-1.2- Analyse et diagnostic à partir des ratios issus du compte de résultats

Après l'analyse et le diagnostic à partir des SIG proprement dits, certains ratios
caractéristiques peuvent être également analysés :

Les Marges (MB, EBE, etc.), étude des principaux postes composant ces rubriques et
interrogation sur les variations de celle-ci induisent la mise en évidence de l'effet ciseaux. La
Marge d'EBE (EBE/CA) est à analyser en termes de dérapage de coût de production, de
personnel et en effet prix sur les ventes ;

- La Production, concept comptable dépendant des modes de valorisation des stocks et des
produits encours et fini de l'exercice n'est pas un solde mais la somme de trois éléments :

· la Production Vendue représente les produits finis, les travaux et les services facturés

· la Production Stockée : Variation des stocks de produits finis (stock final - stock initial) ; les
encours de produits et les services sont stockés selon le même principe. Cette variation peut
être positive, ce qui traduit une augmentation du stock final par rapport au stock initial ; ou
négative dans le cas destockage.

· La Production Immobilisée représente les investissement que


l'entreprise à réalisé pour elle-même ou auto investissement

Production de l'exercice = Production vendue #177; Production

stockée + Production immobilisée

Dans certains cas, il faut analyser séparément l'évolution des trois composants de la
production de l'exercice. Celle-ci peut progresser ou se maintenir en dépit d'une réduction des
débouchés de l'entreprise. Il suffit que la baisse des ventes soit compensée par une
augmentation des stocks ou de la production immobilisée pour retrouver le même montant de
la production de l'exercice.
. Etude de taux de croissance et du ratio de Production/CA. Celle-ci doit conduire à une
réflexion sur les quantités produites et les méthodes d'évaluation des stocks? un taux de
croissance supérieur au CA peut être la conséquence des problèmes suivants :
surproduction? sous activité future pour la résorption ? coûts futurs ; survalorisation des
stocks ? réduction possible des marges en cas de retournement de la conjoncture
économique ;

- Les Frais du Personnel, analyse en terme de productivité (CA/Effectif

Moyen, VA/Effectif moyen, Production/Effectif Moyen), de contrôle

des coûts (Charges de personnel/Effectif moyen) et de croissance.

- Les Dotations aux amortissements et aux provisions, analyse des

raisons des dépréciations ;

- La Marge opérationnelle ou Marge d'Exploitation (RE/CA), analyse en terme d'évolution...

4-2- Aperçu de l'appréciation du risque économique

Le risque s'apprécie comme étant la volatilité des flux de trésorerie attendus de l'entreprise
selon les états de la nature.

Il peut s'apprécier selon les deux optiques d'évaluation de la santé financière : à, partir des
états financiers et du marché financier.

4-2.1- Risque d'exploitation

Le risque d'exploitation résulte de l'écart entre le résultat d'exploitation prévu et le résultat


d'exploitation réalisé. Ce risque dépend de la nature économique ou de l'activité de
l'entreprise. A partir des états financiers,

délai
l'approche de ce risque peut se faire aussi, entre autres, par les ratios de clients,
fournisseurs et stocks. Ces ratios sont à comparer aux ratios moyens du

secteur de l'entreprise.

Les outils d'appréciation de ce risque sont le seuil de rentabilité, le coefficient de sécurité, le


levier opérationnel ou d'exploitation et l'écart- type du résultat d'exploitation.

4-2.2- Diagnostic du risque financier

Les méthodes préconisées pour diagnostiquer le risque d'exploitation peuvent également être
appliquées pour étudier le risque financier. Il suffit de substituer au résultat économique, le
résultat net, ou plutôt de préférence, le

résultat courant afin de neutraliser l'incidence des éléments exceptionnels. Dans l'analyse des
charges, les charges fixes se trouvent alors augmentées des frais financiers, même si le
caractère de fixité de ces derniers peut être contesté.

4-3- Probabilité de ruine ou seuil de rentabilité probabilisé

En raison de l'impossibilité de connaître la vraie valeur du RE à venir, on fait l'hypothèse que


la distribution des RE possibles suit la loi normale continue. Dans une telle distribution,
chaque RE est une variable aléatoire impossible à prévoir d'avance.
Connaissant la moyenne et l'écart type de la distribution des RE, il est possible de déterminer
le degré de vraisemblance de survenance du RE espéré dans une intervalle de variables
aléatoires spécifiées. En d'autres termes, qu'elle est la probabilité d'obtenir un RE négatif ?
Cette probabilité constitue une mesure du risque d'exploitation.

On appelle aussi « probabilité de ruine » la probabilité d'obtenir un résultat négatif.

III- ANALYSE ET DIAGNOSTIC A PARTIR DU BILAN

L'analyse et le diagnostic à partir du bilan permettent de rendre compte de la mise en oeuvre


des décisions d'investissement, de financement et du processus d'exploitation de l'entreprise.

L'approche se réfère à une vision globale des masses financières de l'entreprise. 1- Objectif

Cette méthode permet de :

- résumer l'information financière et constituer des grandeurs principales et homogènes ;

- dégager une vue d'ensemble du profil financier de l'entreprise.

L'outil nécessaire pour atteindre ces objectifs est le Bilan Comptable.

2- Outil : Bilan Comptable

Le bilan comptable présente la situation économique et financière d'une entreprise donnée à


un moment donné. Il est conçu sous forme de stocks en fin de période. Schématiquement, ces
stocks figurent dans un tableau regroupant les biens et créances (Actif) ainsi que les
ressources propres et empruntées (Passif).

Avec cet outil, l'Analyste financier adopte une méthode afin d'en tirer les informations
essentielles et constituer des masses financières à analyser.

3- Méthode : détermination des masses financières du bilan fonctionnel

A partir du bilan comptable, l'Analyste financier opère certains redressements ou retraitements


en vue de l'adapter à ses besoins. De ce fait, la première tâche qu'il effectue est, si
nécessaire, l'affectation du résultat de fin d'exercice.

3-1- Affectation du résultat

Le montant soumis à l'affectation comprend, outre le résultat de l'exercice, éventuellement le


report à nouveau et un prélèvement sur les postes de réserves de l'exercice antérieur. Du
montant total à repartir, on procède aux dotations suivantes :

· Les réserves indisponibles (légales) : 10% du résultat jusqu'à ce que le poste de ces
réserves atteignent 20% du capital social (SYSCOHADA) ;

· Les réserves libres (dotation laissée à l'appréciation du Conseil d'Administration) ;

· Les dividendes

· Le report à nouveau

3-2- Retraitements du bilan comptable en vue du bilan fonctionnel

Apres l'affectation du résultat, le bilan doit être retraité et présenté sous une forme différente
de la forme légale. En effet, le bilan, comme un état financier, répond à plusieurs exigences
d'ordre juridique, comptable et fiscal. Dès lors, il ne convient pas toujours aux besoins des
l'analyse financière. Aussi, il faut retraiter ou redresser certains postes afin de passer du bilan
comptable au bilan fonctionnel.

L'analyse financière classique utilisait le bilan financier. Mais, l'évolution de la pratique a


progressivement apprécié l'entreprise dans un processus d'exploitation et non de liquidation.

Aussi, fait on référence au bilan fonctionnel.

C'est donc l'outil utilisé par le SYSCOHADA pour l'Analyse financière des entreprises.

Toutefois, cette appréciation reste dans l'optique classique.

Un retraitement et un reclassement fonctionnel des postes dans différents cycles sont opérés
et conduisent à une lecture financière du bilan. Cependant, la détermination de la nature
économique réelle des divers postes reste délicate. Généralement, on admet les retraitements
ci-après :

Tableau n°4 : Synthèse du retraitement en vue du bilan fonctionnel

Eléments Retraitements à effectuer


1- Emplois stables

a- Capital non appelé


a- montant à déduire du passif et à éliminer de l'actif
b- Immobilisations
incorporelles b- figurent pour leurs valeurs brutes
et corporelles
c- inscription en ressources durables ou en emplois stables si
c- Ecarts de conversion les dettes et les créances sont des emprunts et des
d- Immobilisations en crédit-bail créances ou des prêts

(si inscrites en hors bilan) d- à additionner aux emplois stables pour leur valeur d'origine
et en ressources durables pour les parts d'annuités
d'amortissement, de loyer et de valeur résiduelle (dettes
financières)
2- Actifs d'exploitation Figurent en actif pour leurs valeurs brutes et les
Valeurs d'exploitation dépréciations associées en ressources durables
Valeurs réalisables
3- Trésorerie- Actif de a- figurent en Actif HAO pour leurs valeurs brutes et les
dépréciations associées en ressources durables
a- Valeurs mobilières
placement b- reclassés en compte clients et comptes rattachés et la
contrepartie en concours bancaires
b- Effets escomptés non
échus (si inscrits en hors
bilan)
4- Ressources durables a- figure pour le même montant entièrement souscrit et libéré
et la partie appelée mis non versé en emploi HAO
a- Capital social
b- ventilé comme dans
b- Résultat
l'optique « liquidité ». Les parties à prélever à + 1 an dans les
dettes financières et les prélèvements dans l'année en dettes
HAO (- 1 an)
5- Amortissements et A reclasser en ressources durables
Provisions
6- Dettes financières A reclasser en ressources durables

Source : SYSCOHADA

N.B. : En principe, tous les postes du bilan peuvent faire l'objet d'un retraitement.

Par la suite, les données obtenues sont classées en grandes masses en vue de leur analyse.

3-3- Présentation du bilan fonctionnel

Le bilan fonctionnel cristallise à un moment donné les emplois et les ressources liés aux
cycles de fonctionnement de l'entreprise.

On détermine quatre principaux cycles :

· Cycle des investissements : il se définit par la séquence des opérations d'investissement et


de désinvestissement. La mise en oeuvre de ce cycle est financée par des ressources
qualifiées de durables. Ces ressources sont celle destinées à l'origine au financement des
investissements. En contrepartie, les emplois stables correspondent aux immobilisations
corporelles, incorporelles et financières en valeurs brutes.

· Cycle des opérations courantes : il est indiqué par les opérations d'approvisionnement et de
commercialisation. Les emplois induits par ce cycle correspondent au bilan à des stocks de
biens (matières premières, en-cours de produits, etc.) et de créances. Les ressources induites
correspondent aux dettes d'exploitation.

· Cycle des opérations HAO : il est déterminé par les opérations HAO de l'entreprise.

· Cycle de trésorerie : il correspond aux opérations ayant pour objet les disponibilités et la
couverture à court terme des besoins de financement.

Tableau n°5 : Bilan fonctionnel simplifié

Agrégats de l'Actif Classe de capitaux Cycles Emplois


Actif circulant stables
Ressources durables Cycle des investissements
d'exploitation
Passif circulant Cycle des opérations Actif HAO
d'exploitation courantes
Passif HAO Cycle HAO Trésorerie Actif
Trésorerie Passif Cycle de Trésorerie

Source : SYSCOHADA

N.B. : Les postes du bilan fonctionnel sont appréciées à leur valeur actuelle (par référence à la
valeur actuelle des postes sur le marché et à leur utilité dans le fonctionnement de
l'entreprise : flux de revenus attendus).

Dans l'évolution de la pratique, l'accent est mis sur les besoins et l'entreprise est
vue comme étant une dynamique d'emplois et de ressources dépendant de la

gestion de ses dirigeants. L'Analyse financière a alors pour but d'apprécier l'entreprise dans
un processus d'exploitation continue.
4- Technique : Interprétation des masses financières

Le bilan fonctionnel permet un regroupement des masses financières en vue d'une


interprétation du profil du financier de l'entreprise.

4-1- Masses financières : Agrégats de l'actif (ensemble des

emplois) et Classes de capitaux (origine des ressources)

Le bilan fonctionnel a pour objet de faire apparaître des stocks d'emploi et de ressources liés
à chacun des cycles de fonctionnement de l'entreprise.

Sur la base des retraitements, on détermine les grandes masses du bilan fonctionnel afin de
mettre en évidence les soldes liés à chacun des cycles décrits précédemment. L'objet est
d'analyser les capitaux investis dans l'exploitation et leur origine.

4-1.a- Agrégats de l'actif ou ensemble des emplois

Ils comprennent les emplois stables, l'actif circulant d'exploitation, l'actif hors activité ordinaire
et la tresorerie-actif.

4-1.b- Classes de capitaux ou origine des ressources

Elles sont constituées des ressources durables, du passif circulant d'exploitation, du passif
hors activité ordinaire et de la trésorerie passif.

Tableau n°6 : Structure horizontale du bilan fonctionnel

Ressources Indicateurs INVESTISSEMENT


Cycles Emplois liés
liées associés
-Charges immob. -Capitaux Ressources
brutes ... propres ... -Amort. durables -
et provisions ... - Emplois stables
-Immob. corp. Dettes financières = FRN
....
et incorp bruts - Ressources FRN = XXX OPERATIONS
Immob.financières durables.. COURANTES
brutes
Stocks Clients Dettes Actif
EENE fournisseurs ... d'Exploitation-
Dettes fiscales ...
Passif
Dettes sociales .... d'Exploitation =
BFRE
Dettes BFRE = XXX OPERATIONS
d'Exploitation HAO
Autres créances Autres dettes ... Actif HAO -

.... Passif
Exploitation =
Titres de BFRHAO
placement .... OPERATIONS
BFRHAO =
Passif HAO DE
XXX
TRESORERIE
Disponibilités Concours Trésorerie actif -
bancaires ...

EENE .... Trésorerie


passif =
Trésorerie
Trésorerie =
Trésorerie passif
XXX

Source : SYSCOHADA

4-2- Diagnostic de l'équilibre financier

A chaque cycle est associé un indicateur de l'équilibre financier de l'entreprise : * le cycle des
investissements ? FRNG

* le cycle des opérations courantes + BFRG

* le cycle des opérations HAO + BRFG

* le cycle de trésorerie ? T

4-2.a- Eléments des équilibres fonctionnels

Ces éléments sont fondés sur une vision typique d'une économie d'endettement - Fonds de
Roulement Net Global (FRNG)

FRNG = Ressources durables - Emplois stables

- Besoin en Fonds de Roulement Global (BFRG)

BFRE = Actif d'exploitation - dettes d'exploitations BFR HAO = Actif HAO - Passif HAO

T = Trésorerie actif - Trésorerie passif

4-2.b- Interprétation

FRNG ? marge de sécurité financière,

BFRG ? besoins nés du décalage entre la liquidité potentielle et l'exigibilité de certains


engagements à court terme,

Trésorerie ? liquidité réelle et immédiate.

La relation fondamentale entre le FRN et le BFRG s'établit comme suit : FRNG - BFRG = T

FRNG > BFRG, ? T positive, entreprise stable financièrement

FRNG < BFRG, ? T négative, déséquilibre financier de l'entreprise (cas valable pour les
entreprises industrielles notamment)

FRNG = BFRG, ? T nulle, entreprise en équilibre précaire.

N.B. : BFRG < 0 = capacité de financement de l'exploitation (cas typique des entreprises du
secteur de la grande distribution ou de négoce). Exemple : les supers marchés
Le BFRG présente deux aspects : un aspect structurel ou permanent (couvert par le FRNG) et
un aspect conjoncturel lié à des éléments aléatoires (couvert par des crédits de trésorerie). Il
reste un élément central dans l'Analyse financière moderne.

Le bas du bilan apparaît comme étant un ensemble d'emplois et de ressources appelés à se


renouveler continuellement. En conséquence, le solde entre ces emplois et ces ressources,
liés à l'exploitation, appelé BFR, correspond en partie à un besoin de fonds permanent du fait
du déroulement continu de l'exploitation. Ce besoin devrait donc être financé, en partie, par
des fonds permanents, c'est à dire le FRNG.

Par ailleurs, on observe un déclin du concept même de Fonds de roulement. C'est un concept
classique de l'économie d'endettement qui traduit le choix entre le financement à long terme et
le financement à court terme.

A l'époque contemporaine de l'économie de marché (l'essentiel des besoins de financement


est couvert par l'émission de titres financiers), le choix est le fait entre le financement par
fonds propres et le financement pare endettement quelque soit son terme. L'accent est plutôt
mis, depuis 1995, sur les concepts d'Actif économique, d'Endettement net et de Besoin en
fonds de roulement :

Actif économique = Actif immobilisé (emplois stables) + BFRG

Endettement = Dettes bancaires courantes et EENE

+ Engagements de crédit-bail

+ Concours bancaires courants et EENE

- Valeurs mobilières de placement

- Disponibilités

Capitaux investis = Capitaux propres + Endettement net = Actif économique

Besoin en fonds de roulement = Stocks + créances d'exploitations - dettes

d'exploitations

Les établissements financiers s'appuient généralement sur un certain nombre de ratios


qualifiés de « ratios accord de classement » proposés par la BCEAO (Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest) dans le contexte de l'UEMOA (Union Economique et Monétaire
de l'Afrique de l'Ouest).

Dans la pratique de l'Analyse financière, de nombreux autres ratios sont utilisés (cf. A-M.
Keiser, « crédit scoring »). Seuls quelques ratios feront l'objet de détermination et de
commentaires.

Toutefois, l'analyse par les ratios connaît des limites (incapacité de déceler une opération «
d'habillage » de bilans, données bilancielles figées et passées non nécessairement valides
pour le future, déformation de la réalité économique par certains principes comptables, etc.).

En conséquence, l'analyse par les ratios doit se faire sur plusieurs périodes (3 à 5 ans) avec
des grandeurs significatives et homogènes.

4-3- Risque financier


Le risque financier correspond à la part de la variabilité des capitaux propres qui est due à
l'endettement. L'influence du niveau d'endettement peut être formalisé par la notion de levier
financier.

Effet de levier financier (DECF)

Soit Re = rentabilité économique = résultat

Rf = rentabilité des capitaux propres ou financière

i = charge d'intérêt ou frais financiers

CP = capitaux propres

t = taux d'impôt BIC

Rentabilité financière = Rentabilité économique + Effet de levier

Rf = Re + ( Re - i ) * D Sans impôt BIC

CP

Rf = [ Re +( Re - i) * D ] - ( i - t) Avec impôt BIC CP

L'effet de levier est donc le seuil au delà duquel tout endettement a un impact négatif sur la
rentabilité financière de l'entreprise.

-Si Re > i alors l'effet de levier est positive, situation idéale pour l'entreprise -Si Re = i alors
l'effet de levier nulle, seuil à l'équilibre pour l'entreprise

-Si Re < i alors l'effet de levier négative, situation difficile pour l'entreprise,

la rentabilité diminue d'autant la dette est élevée d'où l'effet de

massue.

Avant de décider de s'endetter, il faut toujours calculer l'effet de levier.

IV-ANALYSE ET DIAGNOSTIC A PARTIR DU TABLEAU

FINANCIER DES RESSOURCES ET DES EMPLOIS (TAFIRE)

L'analyse et le diagnostic fournissent l'explication des flux liés aux cycles d'exploitation,
d'investissement / désinvestissement et de financement. L'approche est techniquement plus
complexe mais, permet de retracer le parcours financier de l'entreprise pour détecter et
expliquer les flux financiers.

1- Objectif :

Cette méthode permet de :

- raisonner dans une optique financière de liquidité et de solvabilité ; - expliquer les tendances
des décisions financières.

2- Outils : Tableau de mutation et TAFIRE, système normal


2-1- Tableau de mutation

Le bilan fournit une photographie de l'entreprise à un moment donné. En conséquence, les


montants sont également des soldes à un moment donné. Le bilan n'exprime donc pas de
mouvements. Cependant, à partir des deux bilans, il est possible de reconstituer partiellement
les mouvements financiers de la période N-1 à la période N. La comparaison des éléments
d'Actif et de Passif du bilan fait apparaître des variations négatives, positives ou nulles. Ces
données sont regroupées dans un tableau appelé tableau de mutation (ou tableau des
emplois et ressources).

L'objectif in fine du Tafire est de ressortir l'excédent ou le déficit de trésorerie nette


d'exploitation sur deux exercices, de mettre en relief les ressources dont à disposer
l'entreprise et les emplois contraints qui ont été réalisés.

2-2- TAFIRE5

Le TAFIRE cherche à réaliser un compromis entre deux grands types de tableaux ayant existé
en Analyse financière : le tableau de financement et le tableau de variation d'encaisse. Il
présente les soldes financiers de la période dans une 1ère partie et les décisions financières
dans une 2ème partie.

3- Méthode : Variation des masses financières, soldes financiers et décisions


financières

3-1- Variation des masses financières (Tableau de mutation)

Chaque variation des postes du bilan est classée en emplois si elles a entraîné une sortie
monétaire (flux de trésorerie négatif) et en ressources dans le cas contraire (flux de trésorerie
positif). En règle générale, toute augmentation d'un poste d'actif ou diminution d'un poste du
passif est classée en emploi et toute augmentation d'un poste du passif ou diminution d'un
poste de l'actif est placée en ressources.

Tableau de mutation

EMPLOIS RESSOURCES <


Actif Passif < Passif Actif

Les variations positives de l'actif correspondent à des investissements, acquisitions ou


créations de biens physiques et financiers. A contrario, les

5
Tafire :(Tableau Financier des Ressources et Emplois) Confère le syscoa (Système
Comptable Ouest Africain)

variations négatives correspondent à des cessions d'actif ou échanges de biens contre la


monnaie ou des créances. Les variations positives du passif sont des apports de fonds. Les
variations négatives indiquent des remboursements et donc des sorties de flux monétaires.
Ces éléments peuvent être synthétisés dans le tableau suivant :

Tableau n°7 : Variation des masses financières (mutation)

EMPLOIS RESOURCES -Distributions mises en paiement au cours de


- Capacité d'autofinancement l'exercice (dividendes)

- Cession ou réduction réelle - Augmentation réelle d'un poste actif

- Diminution réelle d'un poste du passif


d'éléments d'actif

- Augmentation réelle d'un poste


Source : SYSCOHADA

N.B. : sont exclues, les augmentations du capital par incorporation de réserves ou par
conversion de dettes, les réévaluations d'actif et les dotations aux amortissement ou
provisions.

Il est nécessaire qu'un flux financier réel ait une incidence sur la trésorerie pour être qualifié
de ressource ou d'emploi.

3-2-Soldes financiers et décisions financières (TAFIRE)

Ces éléments se détermine à partir de deux parties du TAFIRE comme suit : La première
partie du TAFIRE présente quatre soldes financiers.

3-2.1- Capacité d'Autofinancement Globale (CAFG)

La CAFG est calculée dans le tableau par la méthode dite soustractive à partir de l'EBE.

CAFG = EBE + Produit « encaissables » - Charges « décaissables » à l'exclusion des


cessions d'actifs immobilisé.

Elle prend la dénomination de CAF dans la littérature financière et peut être également
obtenue par la méthode additive. Dans ce cas, elle est calculée à partir du résultat net comme
suit :

CAF = Résultat net + dotation aux amortissements + dotation aux provisions à caractère de
réserves + pertes exceptionnelles - profits exceptionnels ( + ou - values sur cession d'actifs).

N.B. : Conformément à la pratique internationale, les résultats sur cession d'actif immobilisé
ne sont pas inclus dans la CAFG.

CAF et Marge Brute d'Autofinancement (MBA) ; MBA = Résultat net + dotation aux
amortissements + ? dotation aux provisions à caractère de réserves. La différence majeure
entre les deux est que la MBA n'exclut pas l'impact des cessions sur le résultat.

3-2.2- Autofinancement (AF)

Il est obtenu en retranchant de la CAFG, les distributions effectuées durant l'exercice :

Dividende de l'exercice N-1 et les acomptes sur dividende de l'année N le cas échéant :

AF = CAFG - Distributions.

Il peut être également obtenu comme dans le cas de la CAF, à partir du Résultat net :

AF = Bénéfice mis en réserves + dotation aux amortissement + dotation aux provisions à


caractère de réserves + pertes exceptionnelles - profits exceptionnels

Il représente l'aptitude potentielle de l'entreprise à financer elle-même ses investissements.


De ce fait, il peut être décomposé en autofinancement de maintien ou de
renouvellement (amortissements & provisions) et d'expansion (bénéfice mis en
réserves, corrigé des pertes et profits exceptionnels) ? solvabilité = capacité de

l'entreprise à faire face à ses engagements immédiats. Elle s'apprécie, entre autre, par la
capacité d'autofinancement ou par l'autofinancement (liquidité potentielle).

3-2.3- Variation du Besoin de Financement d'Exploitation (?BFE)

ABFE = Astocks + Acréances clients - Adettes d'exploitation Ou ABFE = BFE n+1 - BFE n

Ces variations sont calculées à partir des montants nets des postes des bilans N et N-1 :

A = postes N - poste N-1. Elles constituent de simples différences bilancielles.

Elles sont l'emploi correspondant à des besoins de financement (augmentation des stocks,
créances et diminution des dettes d'exploitation) ou des ressources représentant des
financements (diminution des stocks, créances et augmentation des dettes d'exploitation).

Ce besoin absorbe de la liquidité et peut ainsi être la cause fondamentale d'un manque de
trésorerie (cf. concept de faillite ou de cessation de paiement).

3-2.4- Excédent de Trésorerie d'Exploitation (ETE)

Le TAFIRE n'utilise pas synthétiquement ce solde. Cependant, sa connaissance apparaît


indispensable en Analyse financière. Il est déterminé comme suit :

ETE = EBE -ABFE - Production Immobilisée. Cet excédent correspond, dans une certaine
mesure, à la liquidité générée par l'exploitation de l'entreprise--~ excédent de liquidité
constitué de l'enrichissement sécrétée par l'exploitation corrigé de l'évolution de la ABFE -~
liquidité d'exploitation.

Né à la grande crise économique de 1973,(période de forte inflation et d'absence de


croissance réelle), l'ETE permettait d'apprécier la capacité des entreprises à

générer de la liquidité. Liquidité = aptitude d'un actif à être rapidement transformé en monnaie
et sans perte de valeur. Elle se mesure par la trésorerie immédiate et effective.

Les décisions financières comprennent les décisions d'investissement et de


désinvestissement, les décisions de financement et les décisions de distribution de dividende.

La deuxième partie du TAFIRE met en évidence les décisions financières sur la base des
aspects essentiels suivants : les emplois à caractère définitif ou durable à financer et les
ressources dégagées ou obtenues durant l'exercice. La différence constatée entre emplois et
ressources traduit un excédent ou une insuffisance de ressources qui à sa contrepartie dans
la trésorerie.

3-2.5- Emplois économiques à financer

Ils sont répertoriés dans les trois premiers blocs. Ils sont souvent les plus importants en valeur
et comprennent les emplois économiques : les investissements et désinvestissements, la
variation du besoin de financement de l'exploitation, les emplois HAO et les emplois financiers
contraints.

Le total des emplois économiques constitue le montant des emplois totaux à fiancer à
caractère définitif ou durable. La politique de dividende ne peut être qualifiée qu'avec plusieurs
TAFIRE.
3-2-6- Ressources nettes de financement

Elles sont reparties dans les trois derniers blocs. Ceux-ci illustrent la politique de financement
de l'entreprise, à savoir :

- Le financement propre ou interne par l'utilisation de la CAFG

- Le recours à de nouveaux capitaux propres par augmentation de capital et éventuellement


par obtention de nouvelles subventions d'investissement ;

- Le recours à de nouveaux emprunts enregistrés au poste emprunts ou autres dettes


financières. De ce poste, sont déduits les remboursements anticipés d'emprunts antérieurs
inscrits en emplois.

La confrontation des emplois totaux et des ressources nettes de financement dégagent soit un
excédent, soit une insuffisance de ressources. L'insuffisance de ressources se traduit par un
prélèvement sur la trésorerie (ressources) et explique la variation de la trésorerie constatée
entre le bilan N et N-1.

4- Technique d'analyse à partir des soldes financiers et des décisions financières

4-1- Les éléments de l'analyse

Sous l'angle du diagnostic financier, le TAFIRE offre une photographie des décisions
financières et leur impact sur la trésorerie. Il permet d'apprécier les éléments suivants :

· L'origine des ressources dégagées ;

· L'importance relative de chaque type de ressource ;

· La politique de financement (les emplois réalisés au cours de la période) ;

· La politique d'investissement (les ressources et notamment, l'adéquation entre la CAFG et


les acquisitions) ;

· La politique de distribution de dividende (importance & opportunité de la distribution) ;

· L'adéquation entre l'origine des ressources et leur utilisation ;

· La variation de l'encaisse (trésorerie)

4-2- Détermination et diagnostic à partir des éléments de soldes financiers et des


décisions financières

4-2.1- Première partie du tableau : soldes financiers issus décisions d'exploitation

4-2.1.1- CAFG et AF (compte de résultat)

Ces deux éléments permettent d'apprécier la capacité financière de l'entreprise (potentielle de


financement et liquidité). Ils constituent à ce titre la rémunération des apporteurs de capitaux
(dividendes), le financement des investissements d'expansion et de renouvellement des
éléments d'actif (amortissements et provisions).

4-2.1.2- Variation BFE (bilan)

Elle permet l'appréciation de la gestion financière courante de l'entreprise c'est-à-dire la


maîtrise avec laquelle l'entreprise contrôle les conséquences de ses opérations d'exploitation.
Les opérations d'exploitation courante sont au niveau de la gestion des stocks, crédit clients et
des relations avec les fournisseurs. Cette analyse peut être complétée par les ratios de délai
ou rotation clients, fournisseurs et stocks.

4-2.1.3- ETE (Excédent de trésorerie d'exploitation)

Il traduit les flux de trésorerie (entrées et sorties de ressources) d'exploitation sécrétés


pendant une période. Il mesure donc l'évolution du rapport de forces entre le FRN et le BFE.
En conséquence, il permet de comprendre si la dégradation de la Trésorerie est due à une «
explosion » du BFE ou effritement du FRN ou à une combinaison des deux.

Concernant le BFE, les raisons peuvent être un sur stockage, des crédits clients trop
généreux et/ou des crédits fournisseurs trop restreints.

Pour ce qui est du FRN, l'explication peut être attribuée à une exploitation déficitaire ne
procurant pas assez d'autofinancement et une politique d'investissement non adéquatement
financé.

4-2-2-Deuxième partie du tableau : décisions financières

Cette partie permet d'expliquer l'impact des décisions de financement, d'investissement et de


distribution de dividende sur la trésorerie et donc sur la liquidité de l'entreprise.

4.2-2.1- Décisions de financement et d'investissement

La décision de financement implique le détermination de la structure financière (combinaison


capitaux empruntés et capitaux propres) la plus adéquate possible en vue de la maximisation
de la valeur de l'entreprise. Son analyse vise à répondre à deux questions essentielles en
Analyse financière moderne :

- L'entreprise pourra t'elle rembourser normalement ses dettes ? La réponse, de façon plus
simpliste, passe par les ratios d'Endettement net / EBE < 4 et RE/Frais financier > 3 ;

- L'entreprise prend t'elle un risque d'illiquidité ? La réponse tient à l'étude comparative des
dates d'exigibilité des dettes et de liquéfaction

des actifs pour vérifier que leur durée est inférieure à celle des dettes.

La décision d'investissement est relative à une analyse minutieuse de l'allocation de


ressources financières dans des projets afin d'en tirer le capital investi et des bénéfices
satisfaisants dans le futur. L'Analyste financier peut se poser trois questions essentielles :

- Quel est l'état actuel de l'outil industriel ? Cet état peut se mesurer par le ratio
Immobilisations nettes/ Immobilisations brutes pour juger de la vétusté (< 30%) ou de la
modernisation de l'outil industriel (> 1) ;

- Quelle est la politique d'investissement menée ? Elle est révélée par le ratio ci-dessus et
permettra de se rendre compte si l'entreprise est dans une phase d'expansion, de maintien ou
de sous investissement, voire de désinvestissement.

- Quels flux ces investissements génèrent t'ils ? La relation théorique entre les flux générés
par l'exploitation et les investissements n'est pas simple à déterminer.

En effet, toute stratégie d'investissement doit se traduire par une augmentation des flux de
trésorerie provenant de l'exploitation. En conséquence, les flux doivent s'apprécier dans une
optique de rentabilité et d'équilibre dynamique des emplois et des ressources. Il faut
également s'interroger sur les cessions d'éléments d'actif.
4-2-2.2- Décision de distribution de dividende

La décision de distribution de dividende suggère de trouver l'équilibre entre la rétention et la


distribution de la richesse créée par l'entreprise. Cette décision s'analyse en relation avec la
décision de financement.

Le TAFIRE est spécifique à l'espace du système SYSCOHADA. Dans le cadre Européen plus
spécifiquement Français, les tableaux de flux sont utilisés. En conséquence, dans l'approche
de l'Analyse financière moderne, la lecture financière des tableaux de flux de trésorerie est
fondée sur le principe suivant :

- Variation des comptes du bilan entre deux dates d'arrêtés de compte ;

- La présentation, pour un exercice donné, les recettes et dépenses de l'entreprise classés en


trois grandes fonctions : exploitation, investissement et financement.

Tableau n°8 : Les flux de trésorerie système Français

Fonctions Exploitation Investissement Financement CAFG


X Cessions Actifs
X Augmentation Capital
X Dividende
X Acquisition Immobilisation
X Variation BFE
X Désendettement (remboursement)
X Total
XX XX XX

Source : Leutenegger M. « les tableaux d'analyse des flux »

La différence entre les flux de trésorerie provenant de l'exploitation et les flux d'investissement
aboutit aux flux de trésorerie disponible ou free cash flow qui est après impôt et frais
financiers.

Remarque : Les flux de trésorerie disponible (ETE - Dépenses d'investissement de la période


après impôt et frais financiers) sont essentiels pour apprécier un investissement ou la valeur
de l'entreprise. Mais, l'objet n'est plus seulement d'apprécier une capacité de remboursement
des crédits. La nouvelle vision est de mesurer le cash disponible pour acheter d'autre
entreprise (OPA, OPE et OPRA), rembourser une partie des capitaux propres ou se
désendetter massivement. L'entreprise est « un trésor de guerre ».

L'ensemble des créanciers et des actionnaires se retrouve derrière la dynamique des flux de
trésorerie pour mesurer la solvabilité de façon évolutive et pour évaluer l'entreprise.

De façon générale, la création de la richesse ou de la valeur, nécessite des investissements


qui doivent être financés et être suffisamment rentables. Car, cette valeur devra être repartie
entre les différents pourvoyeurs de fonds au fonctionnement de l'entreprise. D'autant plus
qu'une entreprise ne crée de la valeur que lorsqu'elle dispose d'investissement (actif
économique) dont la rentabilité est supérieure au coût des capitaux utilisés.
SECTION II - DIAGNOSTIC D'UNE ENTREPRISE A TRAVERS LES RATIOS

L'étude de la structure doit être envisagée en deux temps : structure financière et le mode de
gestion.

I- AU NIVEAU DE LA STRUCTURE FINANCIERE

Cette étude permet de répondre à la question suivante : quel est la structure financière à la fin
de l'exercice résultant des opérations réalisées, de financement obtenu et des résultats
dégagés ?

Le calcul des rapports significatifs : les Ratios

Un ratio est un rapport significatif entre deux grandeurs caractéristiques. Les principaux ratios
que nous jugions destinés à apprécier la structure financière d'une entreprise sont :

a- Ratios d'endettement (R1&R2) -R1 : Endettement à terme = Dettes financières

Capitaux Propres

Ce ratio doit être R1< 1 ; Si R1 = 0,5, c'est que la société n'est pas endettée

- R2 : Endettement Global = Total des Dettes

Passif du bilan

Total des dettes : Dettes financières + Passif circulant + Trésorerie Passif Si ce ratio tend vers
1 alors l'entreprise est très endettée, le capital est dérisoire.

b - Le ratio de Financement des Immobiisations (R3)

R3 = Capitaux Permanents

Actif Immobilisé

Ce ratio doit être supérieur à 1 parce qu'il traduit tout simplement le fond de roulement

R3 > 1

c- Le ratio d'Autonomie Financière (R4)

R4 = Capitaux propres

Capitaux permanents
Ce ratio exprime le degré d'indépendance financière de l'entreprise et il doit être inférieur à 1
(R4 < 1)

d- Le ratio de liquidité générale (R5)

R5 = Créances à moins d'un an

Passif circulant + Trésorerie Passif

Ce ratio exprime le degré de couverture du passif à court terme par les créances à court
terme.

Créance (-) d'un an = Actif Circulant - Stock

- Si R5 > 1 alors les crédits sur les clients sont supérieurs aux achat envers fournisseurs et les
Dettes ;

- En principe, peut être R5 < 1 mais aussi R5 sensiblement égale à 1.

e- Le ratio de liquidité immédiate (R6)

R6 = Trésorerie Actif (Disponibilité)

Passif circulant + Trésorerie Passif (DCT)

Ce ratio exprime la couverture des dettes de court terme par les disponibilités.

Si R6 > 0,5 alors l'entreprise a trop de liquidité, le Manager doit donc songer à faire des
placements ou des investissements ;

Si R6 tend vers 1 c'est quand même acceptable en terme de liquidité mais Si R6 > 1 la
Trésorerie est en mal.

f-Le ratio d'indépendance globale de financement (R7)

Ce ratio indique la part des capitaux propres dans le total des ressources de l'entreprise et
constitue un élément d'appréciation du risque de faillite. Il a pour objectif de préciser le degré
d'autonomie financière de l'entreprise.

R7 = Total capitaux propres Total Passif

g- Part des banques dans l'endettement financier (R8)

Ce ratio exprime le poids de l'engagement des banquiers dans l'endettement total de


l'entreprise, il se calcule comme suit :

R8 = Emprunts + Dettes de crédit bail + Trésorerie Passif Endettements financiers

h- Part de la trésorerie passive dans l'endettement financier (R9)

Il fournit des informations sur l'importance des concours utilisés par l'entreprise et met en
évidence les arbitrages auxquels elle procède entre le financement par des emprunts et les
recours à des crédits d'escompte, de trésorerie et de découverts. A priori, une forte proportion
de crédit bancaire dans l'endettement peut signifier une situation de vulnérabilité qui tient apte
à la précarité du principe, de type de ressources et à son coût.

R9 = Trésorerie passif Endettement financier


i- Ratio de financement du besoin de financement global (R10)

Il mesure la part de la trésorerie que l'entreprise réserve au financement de l'ensemble de son


besoin de financement global, qu'il soit lié ou non à son cycle d'exploitation. Une dégradation
de la trésorerie dans le temps remettra en cause l'équilibre financier de l'entreprise.

R10 = Trésorerie passif moyenne Besoin de financement global moyen

Trésorerie passif moyenne = Trésorerie passif (N) + Trésorerie passif (N-1)

Besoin de financement global (BFG) moyen = BFG exercice (N) + BFG (N-1)

j- Ratio de couverture stable de capitaux engagés (R11)

Il permet de déterminer l'équilibre du financement de l'entreprise. Ce ratio exprime un principe


classique dans l'analyse financière : les capitaux engagées doivent être couverts par des
ressources stables pour limiter tous risque de rupture de financement. Un ratio inférieur à
100% implique le recours à un financement de capitaux engagés par des concours à court
terme ;ce qui, par le biais de frais que ces derniers occasionnent, affecte la rentabilité
financière de l'entreprise.

Dans l'interprétation de ce ratio, il faudrait toute fois tenir compte du cas des
entreprises ayant des activités cycliques et du décalage pouvant exister entre la

réalisation des investissements et la mise en place des financements correspondants.

R11 = Total financement stable

Capitaux engagés

Capitaux engagées : Actif immobilisé brut + Besoin de Financement Global.

SECTION II - DIAGNOSTIC D'UNE ENTREPRISE A TRAVERS LES RATIOS

L'étude de la structure doit être envisagée en deux temps : structure financière et le mode de
gestion.

I- AU NIVEAU DE LA STRUCTURE FINANCIERE

Cette étude permet de répondre à la question suivante : quel est la structure financière à la fin
de l'exercice résultant des opérations réalisées, de financement obtenu et des résultats
dégagés ?

Le calcul des rapports significatifs : les Ratios

Un ratio est un rapport significatif entre deux grandeurs caractéristiques. Les principaux ratios
que nous jugions destinés à apprécier la structure financière d'une entreprise sont :

a- Ratios d'endettement (R1&R2) -R1 : Endettement à terme = Dettes financières

Capitaux Propres
Ce ratio doit être R1< 1 ; Si R1 = 0,5, c'est que la société n'est pas endettée

- R2 : Endettement Global = Total des Dettes

Passif du bilan

Total des dettes : Dettes financières + Passif circulant + Trésorerie Passif Si ce ratio tend vers
1 alors l'entreprise est très endettée, le capital est dérisoire.

b - Le ratio de Financement des Immobiisations (R3)

R3 = Capitaux Permanents

Actif Immobilisé

Ce ratio doit être supérieur à 1 parce qu'il traduit tout simplement le fond de roulement

R3 > 1

c- Le ratio d'Autonomie Financière (R4)

R4 = Capitaux propres

Capitaux permanents

Ce ratio exprime le degré d'indépendance financière de l'entreprise et il doit être inférieur à 1


(R4 < 1)

d- Le ratio de liquidité générale (R5)

R5 = Créances à moins d'un an

Passif circulant + Trésorerie Passif

Ce ratio exprime le degré de couverture du passif à court terme par les créances à court
terme.

Créance (-) d'un an = Actif Circulant - Stock

- Si R5 > 1 alors les crédits sur les clients sont supérieurs aux achat envers fournisseurs et les
Dettes ;

- En principe, peut être R5 < 1 mais aussi R5 sensiblement égale à 1.

e- Le ratio de liquidité immédiate (R6)

R6 = Trésorerie Actif (Disponibilité)

Passif circulant + Trésorerie Passif (DCT)

Ce ratio exprime la couverture des dettes de court terme par les disponibilités.

Si R6 > 0,5 alors l'entreprise a trop de liquidité, le Manager doit donc songer à faire des
placements ou des investissements ;

Si R6 tend vers 1 c'est quand même acceptable en terme de liquidité mais Si R6 > 1 la
Trésorerie est en mal.
f-Le ratio d'indépendance globale de financement (R7)

Ce ratio indique la part des capitaux propres dans le total des ressources de l'entreprise et
constitue un élément d'appréciation du risque de faillite. Il a pour objectif de préciser le degré
d'autonomie financière de l'entreprise.

R7 = Total capitaux propres Total Passif

g- Part des banques dans l'endettement financier (R8)

Ce ratio exprime le poids de l'engagement des banquiers dans l'endettement total de


l'entreprise, il se calcule comme suit :

R8 = Emprunts + Dettes de crédit bail + Trésorerie Passif Endettements financiers

h- Part de la trésorerie passive dans l'endettement financier (R9)

Il fournit des informations sur l'importance des concours utilisés par l'entreprise et met en
évidence les arbitrages auxquels elle procède entre le financement par des emprunts et les
recours à des crédits d'escompte, de trésorerie et de découverts. A priori, une forte proportion
de crédit bancaires dans l'endettement peut signifier une situation de vulnérabilité qui tient
apte à la précarité du principe, de type de ressources et à son coût.

R9 = Trésorerie passif Endettement financier

i- Ratio de financement du besoin de financement global (R10)

Il mesure la part de la trésorerie que l'entreprise réserve au financement de l'ensemble de son


besoin de financement global, qu'il soit lié ou non à son cycle d'exploitation. Une dégradation
de la trésorerie dans le temps remettra en cause l'équilibre financier de l'entreprise.

R10 = Trésorerie passif moyenne Besoin de financement global moyen

Trésorerie passif moyenne = Trésorerie passif (N) + Trésorerie passif (N-1)

Besoin de financement global (BFG) moyen = BFG exercice (N) + BFG (N-1)

j- Ratio de couverture stable de capitaux engagés (R11)

Il permet de déterminer l'équilibre du financement de l'entreprise. Ce ratio exprime un principe


classique dans l'analyse financière : les capitaux engagées doivent être couverts par des
ressources stables pour limiter tous risque de rupture de financement. Un ratio inférieur à
100% implique le recours à un financement de capitaux engagés par des concours à court
terme ;ce qui, par le biais de frais que ces derniers occasionnent, affecte la rentabilité
financière de l'entreprise.

Dans l'interprétation de ce ratio, il faudrait toute fois tenir compte du cas des
entreprises ayant des activités cycliques et du décalage pouvant exister entre la

réalisation des investissements et la mise en place des financements correspondants.

R11 = Total financement stable

Capitaux engagés
Capitaux engagées : Actif immobilisé brut + Besoin de Financement Global.

II- RATIOS D'APPRECIATION DE LA GESTION

1- Ratio de structures productives

R12 : Ratio de la force de travail = Frais du personnel

VA

Ce ratio traduit le degré de main d'oeuvre ou le taux de rémunération élevé (masse salariale
élevée)

R13 : Ratio du facteur capital = Frais financiers

VA

Ce ratio traduit le volume des dettes financières ou le taux d'intérêt.

R14 : Ratio de l'outil de travail = Dotations aux amortissements

VA

Ce ratio permet de deviner la pertinence du matériel utilisé et de savoir l'activité de l'entreprise


(entreprise industrielle 0,40)

Mais dans ce cas, vérifier le mode d'Amortissement utilisé par l'entreprise.

R15 : Ratio institutionnel = Impôts et Taxes

VA

Ce ratio traduit la pression fiscale

R16 : Ratio du risque encouru = Risque

VA

Ce ratio traduit l'environnement de l'entreprise (environnement à risque ou pas) Les Dotations


aux Provisions montrent l'environnement incertain, la non stabilité politique.

2-Le résultat net

a- Le ratio de rentabilité de l'activité (R17)

R17 = Résultat net

Chiffre d'affaire (HT)

Ce ratio mesure la profitabilité de l'entreprise et traduit la productibilité du Chiffre d'Affaire.

b- Le ratio de rentabilité des capitaux (R18)

Il permet d'apprécier la rentabilité financière de l'entreprise, c'est le taux de placement

R18 = Résultat net


Capitaux propres

Ce ratio permet de savoir s'il faut diversifier ses portefeuilles entreprise ou pas. En outre, on
pourrait ajouter que la rentabilité d'une entreprise peut s'apprécier par la détermination du
Seuil de Rentabilité (SR). C'est le chiffre d'Affaire au dé-là duquel toutes augmentations
entraînent un bénéfice.

3-Taux de l'Excédent brut d'exploitation (R19)

Ce taux constitue une première mesure directe de la performance industrielle et commerciale


de l'entreprise et un indicateur, généralement significatif, de sa capacité bénéficiaire. Il se
calcule comme suit :

R19 = Excédent brut d'exploitation

Chiffre d'affaires HT

L'excédent brut d'exploitation correspond à la performance économique la plus pure de


l'entreprise. Il est calculé avant dotations aux amortissements et provisions, et provisions et
reprise de provisions, charge et produits financiers, et avant le niveau HAO.

Le taux de l'EBE est d'autant plus élevé que l'entreprise appartient à un secteur dans lequel
les équipements tiennent une place prépondérante et implique des amortissements
importants.

CONCLUSION CHAPITRE UN

L'analyse et le diagnostic de la santé financière de l'entreprise requièrent une démarche


appropriée. Différentes approches sont également possibles et sont complémentaires pour
une analyse financière globale de l'entreprise. L'approche de cette partie a été celle de
l'analyse à partir des états financiers et des ratios admis dans le cadre du système comptable
SYSCOHADA, système normal.

La première approche a été organisée autour de trois outils essentiels : le compte de résultat,
le bilan comptable et le TAFIRE ; la seconde approche est celle des ratios. L'analyse et le
diagnostic à partir de ces outils permettent d'apprécier la situation actuelle et à venir de
l'entreprise du point des partenaires de l'entreprise et particulièrement du point de vue des
investisseurs. Il s'agit résolument d'une vision classique de l'Analyse financière.

Ces indicateurs étudiés sont donc typiques d'une économie d'endettement, caractéristique des
pays en voie de développement. En conséquence, les données analysées sont figées et
constituent des valeurs observées.

Dans l'approche moderne de l'Analyse financière, l'analyse de la rentabilité et du risque de


l'entreprise reposent sur l'étude :

- des marges d'exploitation ;

- de l'actif économique et de son évolution par rapport à la croissance de l'activité ;


- de la rentabilité de l'actif économique (VAN et Economic Value Added, EVA).

Il en ressort qu'une analyse et un diagnostic financier probant doivent

alors être fondés sur une analyse économique et stratégique de l'entreprise ainsi que des
indicateurs de performance pertinents.

INTRODUCTION

Le concept de performance selon G. Charreaux6 occupe une place centrale dans le mécanisme de contrôle et de gouvernance puisqu'il
s'agit même d'un des mécanismes fondamentaux.

L'objectif de nombreuses études est l'identification de paramètres ayant une influence sur la performance.

La performance est un concept polysémique dont l'appréciation dépend de son utilisateur. Selon le cabinet INSEP Consulting7, « les
grandes manoeuvres stratégiques effectuées par les entreprises sont guidées par la recherche de la performance vis à vis des différentes
parties prenantes à savoir les clients, associés, actionnaires... »

Aussi dans ce chapitre, nous allons présenter le contenu et les diverses définitions de la performance et ses instruments d'évaluation à
travers quelques modèles.

6
Gouvernance des entreprises : valeur partenariale contre valeur actionnariale », Finance Contrôle et Stratégie, Vol1,2, 1998

7
www.insep.com

SECTION I : CONCEPT DE LA PERFORMANCE

I- CONTENU ET DEFINITION DE LA PERFORMANCE

Comme le remarque Bourguignon8, le terme de performance est largement utilisé sans que sa définition fasse l'unanimité. Ce fait reflète la
polysémie du mot. En revenant aux origines étymologiques, on constate que le terme français et le terme anglais sont proches et signifient
l'accomplissement pour évoquer par la suite l'exploit et le succès.

Le mot performance puise ses origines dans le latin « performare » et a été emprunté à l'anglais au XVème siècle et signifiait
accomplissement, réalisation et résultats réels. En effet « to perform « signifie accomplir une tache avec régularité, méthode et application,
l'exécuter et la mener à son accomplissement d'une manière convenable. Le mot a été introduit en français dans le domaine des courses
de chevaux à propos des résultats d'un cheval. Il s'est étendu au sens d'exploit, puis de capacité et enfin d'action.

Dans le langage courant, la performance renvoie à quatre significations majeures:


- Les résultats de l'action : la performance correspond alors à un résultat mesuré par des indicateurs et se situant par rapport à un référant
qui peut être endogène ou exogène.

- Le succès : la performance renvoie à un résultat positif, et par la même aux représentations de la réussite propres à chaque individu et à
chaque établissement.

- L'action : la performance désigne simultanément les résultats et les actions mises en œuvre pour les atteindre, c'est à dire un processus.

8
BOURGUIGNON, « Peut-on définir la performance ? », Revue Française de Comptabilité, n° 269, juillet août 1995

- La capacité : la performance renvoie alors au potentiel.

Regardons à présent les principales définitions de ce mot dans la littérature : - Albanes 9 (1978) : la performance est la raison des postes
de gestion, elle implique l'efficience et l'efficacité.

- Miles (1986) : la performance est la capacité de l'organisation à réaliser une satisfaction minimale des attentes de sa clientèle
stratégique.

- Chandler10 (1992) : la performance est une association entre l'efficacité fonctionnelle et l'efficacité stratégique. L'efficacité fonctionnelle
consiste à améliorer les produits, les achats, les processus de production, la fonction marketing et les relations humaines au sein de
l'entreprise. L'efficacité stratégique consiste à devancer les concurrents en se positionnant sur un marché en croissance ou en se retirant
d'un marché en phase de déclin.

- Machesnay11 (1991) : la performance de l'entreprise peut se définir comme le degré de réalisation du but recherché.

L'analyse des buts fait apparaître trois mesures de la performance :

* L'efficacité : le résultat obtenu par rapport au niveau du but recherché. * L'efficience : le résultat obtenu par rapport aux moyens mis en
œuvre.

* L'effectivité : le niveau de satisfaction obtenu par rapport au résultat obtenu. - Lorino 12 (1997) : est performant dans l'entreprise tout ce
qui, et seulement ce qui, contribue à améliorer la le couple valeur coût ( à contrario, n'est pas forcément performance ce qui contribue à
diminuer le coût ou à augmenter la valeur isolément).

Les définitions citées précédemment, montrent que la performance est associée à l'efficacité et à l'efficience : L'efficacité est le rapport
entre les résultats obtenus et les objectifs fixés. L'efficience est le rapport entre les moyens et les efforts

9
A. PAYETTE, « Efficacité des gestionnaires et des organisations »

10
CHANDLER, « Organisation et performance des entreprises », T1, Editions de l'organisation, 1992

11
MACHESNAY, « Economie d'entreprise », Eyrolles, 1991

12
P. LORINO, « Méthodes et pratiques de la performance, le guide du pilotage », Editions de l'organisation, 1997

totaux déployés ainsi que les résultats obtenus.

M. Frioui13 associe à ces deux axes de la performance, un troisième axe à savoir, la pertinence, qui est le rapport entre les moyens
détenus et les objectifs fixés et poursuivis.

Certaines définitions intègrent d'autres variables : les résultats, l'effort et le comportement. En ce sens la performance est définie comme
l'aptitude à obtenir de meilleurs résultats, en fournissant un minimum d'effort et en se comportant pertinemment afin d'atteindre les
objectifs escomptés

II-LES DIMENSIONS INTERNES DE LA PERFORMANCE

II-1 : La performance économique

La performance économique correspond aux résultats présentés par la comptabilité. Il s'agit principalement des soldes intermédiaires de
gestion.

- production et marge commerciale : pour les entreprises exerçant une mesure commerciale, le flux global de l'activité est mesuré par la
marge commerciale : Marge commerciale = Ventes des marchandises - Coût d'achat des marchandises vendues.

Pour les entreprises exerçant une activité de production, ce flux correspond à la production :
Production de l'exercice = Production vendue + Production

stockée + Production immobilisée

- la valeur ajoutée : ce solde représente la contribution productive ou la valeur économique créée par l'entreprise.

Valeur ajoutée = Production - Achats réalisés auprès des tiers.

- l'excédent brut d'exploitation : il correspond au résultat économique brut lié à l'activité opérationnelle de l'entreprise. L'E.B.E désigne la
véritable rentabilité

13
Mohamed FRIOUI, «Cours de 1ère année DEA Management de Politique générale et stratégie de l'entreprise »,
FSEG Tunis, 2001

de l'exploitation. E.B.E = V.A + subventions d'exploitation impôts, taxes et versements assimilés charges du personnel.

- le résultat brut d'exploitation : ce solde correspond aux ressources additionnelles permettant le financement des investissements futurs et
l'efficacité de l'exploitation après la soustraction des charges financières. R.B.E = E.B.E + Résultat financier

- le résultat net : ce solde permet aux actionnaires et aux analystes financiers d'apprécier la performance et la rentabilité de l'entreprise.

R.N = R.B.E Dotations + Résultat exceptionnel Impôts.

II-2 : La performance financière

La performance financière est étroitement liée à la performance économique, elle est mesurée par plusieurs ratios :

- La rentabilité (ROE): ce ratio rapporte des indicateurs de résultats à des indicateurs relatifs au montant des ressources mises en oeuvre.
Le ratio le plus souvent utilisé est le ROE (return on equity).

ROE = Résultat de l'exercice / Capitaux propres

- Le ratio Q, proposé par Tobin, constitue dans son principe une mesure de l'ensemble des rentes anticipées, sur un horizon infini. Cette
mesure se fait en rapportant la somme des valeurs des titres détenus par les investisseurs financiers (actionnaires et créanciers) au
montant des capitaux qu'ils ont investis. La valeur des capitaux investis est mesurée par le coût de remplacement des actifs financés, le
plus souvent évalué à partir des immobilisations.

Q de Tobin14 = Valeur de marché (capitaux propres + dettes financières) Coût de remplacement des actifs

- Le ratio de Marris repose sur la même logique que le Q de Tobin, mais ne retient en compte que des capitaux directement investis par
les actionnaires. Il

14
K.H CHUNG et S.W. PRUIT, « A simple approximation of Tobin's Q », Financial Management

s'évalue en rapportant la capitalisation boursière à la valeur comptable des capitaux propres.

Ratio de Marris = Capitalisation boursière / Valeur comptable

des capitaux propres

Différentes mesures recommandées par un certain nombre de cabinets conseils anglo- saxons, sont représentées notamment par la
Market Value Added (MVA) et l'Economic Value Added (EVA). Elles s'appuient sur le même référentiel théorique que les mesures
présentées précédemment.

L'EVA, l''economic value added est une mesure de performance interne. C'est une estimation du résultat économique de l'entreprise qui
intègre des postes du compte de résultat mais aussi du bilan. Autant la MVA est une mesure de performance externe sur laquelle les
managers n'ont pas de prise, autant l'EVA mesure directement leur performance.

Lorsqu'elle est positive, c'est que la rentabilité est supérieure à la rémunération que les actionnaires attendent. Plus elle est bonne, plus la
MVA de l'entreprise sera importante dans les années suivantes ;et inversement.

Le calcul de l'EVA est complexe. Elle est égale à la différence entre le résultat économique (ou opérationnel) et le coût d'utilisation du
capital. Ou encore, à l'écart entre le rendement des capitaux employés (R) et le coût de ces capitaux (C), multiplié par le montant moyen
des capitaux employés (entre le début et la fin de l'exercice social).

Plus simplement, l'EVA est la valeur ajoutée, chaque année, aux capitaux employés. Une entreprise ne créera pas de richesses si son
EVA est nulle, ou si le rendement des capitaux employés est égal à leur coût. Pourtant la sanction ne tombe pas immédiatement car il y a
un effet de stock qui joue. Une entreprise peut avoir une MVA positive, et parallèlement avoir une EVA négative. Ce n'est que
progressivement que son MVA diminuera, et son rang aussi.

Son calcul :
-EVA = Ka*. VC - CMP.VC = (Ka - CMP). VC

-Ou EVA = (re - k) * CI avec CI= Immobilisation nette + ? BFE

Avec k = Rf * CP + i * D

CP + D

re = Résultat exercice

CI

CP :Coût des Capitaux propres

D : Coût de la dette

i :Taux d'intérêt versé sur la dette

Notons que depuis les dix dernières années, les écrits sur les mesures de la performance remettent en cause l'utilisation de mesures
financières comme seul système permettant d'apprécier l'atteinte des objectifs et la réussite des entreprises. La plupart de ces indicateurs
demeurent axés sur le passé et n'indiquent pas aux gestionnaires comment améliorer leur performance. Ils n'indiquent pas davantage si
cette performance est en cohérence avec les objectifs et les stratégies de l'entreprise.

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