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L’humanisme et la Réforme

• Ces deux mouvements intellectuels viendront changer le visage de l’Europe aux 15e -16e siècles.

• Malgré qu’ils partagent certaines similarités, ils sont fondamentalement en opposition.

• Tous les deux ne sont pas le produit d’une génération spontanée: ils puisent leurs racines dans le Moyen Âge.

L’humanisme: les origines

• Certains auteurs médiévaux de poésies ou de nouvelles comme Boccace (1315-1375) et Pétrarque (1304-1374) s’insipirent pour
leurs œuvres de la littérature latine.

• Ils cherchent partout en Europe des textes classiques latins afin de s’inspirer et y constatent de nombreuses erreurs. C’est la base
du mouvement et la naissance de la philologie.

La philologie = Étude de textes dans le but d’en retirer les erreurs et d’en arriver à une version « originale. »

La découverte des textes classiques

• Cette étude des textes permet une redécouverte des textes romains et grecs desquels les connaissances avaient été perdues
durant le Moyen Âge. On redécouvre les grands auteurs: En philosophie, Platon ;En littérature, Virgile et Cicéron

• Ces nouvelles connaissances amènent un questionnement sur l’essence de l’Homme et sur sa place dans l’Univers. On cherche à
concilier le christianisme et la pensée de Platon.

• L’Homme pour eux est mesure de tout, une créature privilégiée qui, par la grâce de Dieu, est libre de façonner lui-même et par le
fait même, améliorer la société.

Quelques valeurs fondamentales

• L’amour de la création divine

• La recherche du beau et du vrai comme idéaux

• Reconnaissance du libre-arbitre humain

• La recherche du bonheur

• Respect de soi-même et des autres

• Optimisme dans les capacités des humains et valorisation de l’éducation

Pourquoi le cœur du mouvement est-il l’Italie?

• Elle était au cœur de l’Empire romain ce qui stimule l’intérêt pour ce passé.

• Elle recevra, après la conquête de Constantinople (1453), de nombreux intellectuels byzantins qui apporteront leurs
connaissances.

• Certaines villes auront des dirigeants qui appuieront les penseurs et les artistes comme les Médicis à Florence.

Certains facteurs vont favoriser la diffusion de ce courant:

• L’apparition de l’imprimerie • vaste correspondance des humanistes qu’ils partagent dans leur milieu (en particulier le grand
Érasme) • La publication de nombreuses œuvres populaires qui contribueront au phénomène: L’Utopie de Thomas More .L’éloge de la folie
d’Érasme
Le profil de l’humaniste

• souvent un théologien • participe aussi souvent à la vie politique • voyage beaucoup en Europe dans des missions diplomatiques
ou religieuses • participe très souvent à la vie universitaire.

L’humaniste par excellence: Érasme (1469-1536)

• Fils bâtard d’une bourgeoise et d’un prêtre • moine • enseignant (Italie, Cambridge-Angleterre) le grec et la théologie • devient
conseiller de l’empereur Charles Quint • Refuse de devenir cardinal par humilité • Publie une œuvre colossale, dont une vaste
correspondance.

Quelques enjeux qui divisent les humanistes

•L’usage des langues classiques ou des langues populaires •La critique et la réforme de l’Église •Les découvertes scientifiques

La Réforme protestante: le contexte

• Critique du bas clergé et de sa maîtrise des rites • Critique de la richesse ostentatoire et des abus du haut clergé • Critique de
l’implication politique de l’Église • Remise en question des indulgences • Finalement, la population associe la Peste noire, l’arrivée
des Turcs musulmans et les famines à des punitions divines de Dieu.

Un nouveau schisme

Les humanistes dénoncent les abus du clergé et proposent des solutions:

• L’Église devrait se limiter à une seule chose, la religion,

• Les clercs ne devraient pas imposer leurs préjugés dans les domaines de la science, de la politique, des arts et de la philosophie,

• Dieu n’a-t-il pas donné à l’être humain la liberté de se développer lui-même? Leurs propositions sont toutefois éloignées des
préoccupations de la population. Certains théologiens auront un impact plus répandu.

Les théologiens de la Réforme

•Martin Luther •Jean Calvin puis• Henri VIII • Théodore de Bèze • Martin Bucer • Guillaume Farel • John Knox • Ulrich Zwingli

Martin Luther (1483 –1546):

• Professeur de théologie dans une université allemande.

• Pour lui, le salut de l’âme ne dépend pas de l’équilibre entre les fautes et les pénitences (prières, pèlerinages, dons en biens ou en
argent). Seule la foi en Dieu peut sauver.

• L’arrivée de la vente des indulgences pousse Luther à rédiger une critique de l’Église. Il sera excommunié pour ce texte mordant en
1521.

• Il y a rupture entre l’Église catholique et celle de Luther. Pourtant, Luther ne voulait pas partir une nouvelle religion, il voulait lui
donner un nouveau souffle.

Les idées de Luther

• Elles rejettent l’autorité du pape.

• Il n’y a plus de hiérarchie: les chrétiens sont tous égaux par le seul fait de leur baptême.
• Les pasteurs luthériens se contentent de prêcher les Saintes Écritures et d’administrer les sacrements. • La Bible devient la seule
autorité.

• Le salut de l’âme ne se gagne plus par les bonnes œuvres, mais par la seule croyance sincère en Dieu.

• Rejet des saints.

Jean Calvin(1509 en Picardie–1564 à Genève)

• Juriste de formation, appuie Luther. • Réformateur français.

• invité à réformer la ville indépendante de Genève (Suisse).

• Il visite aussi Strasbourg où il diffuse ses écrits partout en Europe de l’Ouest.

• On accuse le calvinisme d’être une révolution contre le gouvernement et la religion.

• Il encourage la chasse aux sorcières.

Les idées de Calvin

• Elles rejettent l’autorité du pape.

• L’autorité de l’Écriture suffit à l’homme pour connaître Dieu, ses devoirs envers lui et ses devoirs envers son prochain.

• Égalité de l’Ancien et du Nouveau Testament.

• On ne peut gagner le salut de l’âme, Dieu a déjà choisi ceux qui seront sauvés et ceux qui seront condamnés.

• L’Église, étant une supériorité divine, est au-dessus des rois. Un peuple peut collectivement rejeter le pouvoir d’un roi.

Quelques enjeux théologiques qui divisent

•L’Être humain est-il sauvé par ses actes ou par la foi seule (fide sola)?

•La hiérarchie de l’Église

•La trinité

•Transsubstantiation et consubstantiation

La grâce active et la grâce passive (le jansénisme)

•Les sacrements

•La langue de la liturgie et l’accès aux textes sacrés (la tradition de l’Église)

La lente réaction du haut clergé

C’est lors du concile de Trente, qui siégea entre 1545 et 1563, que seront mises en place les différentes mesures de la Contre-
Réforme. L’idée générale derrière ces rencontres est de briser toutes les réformes protestantes, grâce à des moyens comme:

Les principales décisions du concile de Trente ( 1545-1563 )

- La Vierge et les saints sont l'objet d'un culte légitime.

- II y a sept sacrements (dont l'ordination des prêtres, la confession et le mariage ).


- L'Église est placée sous l'autorité suprême du pape.- Le latin est la langue des cérémonies religieuses (notamment de la messe). La
Bible est lue en latin et commentée par les prêtres seuls.

- Les évêques doivent résider dans leur diocèse et y contrôler l'action et la vie des curés. - Il doit y avoir un séminaire par diocèse
pour l'instruction des prêtres.

- Les prêtres doivent rester célibataires.

- Ils doivent être vêtus d'une soutane qui les distingue des laïcs.

- Ils doivent vivre parmi leurs fidèles.

- Ils enseignent le catéchisme aux enfants.

-Les dons à l'Église, les pèlerinages, les achats d’indulgences contribuent à faire son salut.

➔ Réaffirme ses principes, restaure la discipline, meilleure formation du clergé

Des ordres religieux dynamiques

De nouveaux ordres religieux voient le jour, mieux adaptés aux exigences du monde ‘’moderne’’, inspirés par l’humanisme. Pour
faire obstacle à la Réforme protestante, plusieurs s’appliquent à renouveler l’Église catholique. • La Compagnie de Jésus • La
Compagnie de sainte Ursule Sceau de la société de Jésus

Bilan

• Nous sommes donc face à deux mouvements qui partagent des éléments (critique de l’Église, notamment) mais qui sont
fondamentalement opposé sur le rapport de l’homme au divin.

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