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BANCAIRE
Lorsque l’on évoque la monnaie en économie, on pense immédiatement aux pièces et aux
billets (le numéraire) dont on se sert dans la vie de tous les jours. Toutefois, comme nous le
verrons, la monnaie est bien plus complexe et ce à plusieurs niveaux : formel (quelles sont les
formes de la monnaie ?), fonctionnel (quelles sont les fonctions de la monnaie ?) et conceptuel
(quels sont les fondements de la confiance dans la monnaie ?).
La monnaie se définie comme l’actif le plus liquide d’une économie. Elle correspond à
l’ensemble des moyens de paiement immédiatement utilisable et accepté par la communauté
pour le règlement des échanges. Depuis le philosophe grec Aristote, la monnaie est définie par
ses fonctions : « La monnaie est ce qu’elle fait ». Elle remplit des fonctions tant économiques
que sociales.
La monnaie est dite complète lorsqu’elle remplit trois fonctions suivantes : intermédiaire
des échanges (règlement d’achat et de vente), unité de compte, réserve de valeur.
La monnaie est un intermédiaire des échanges car elle permet de simplifier les échanges
par rapport à une économie de troc qui nécessite la double coïncidence des besoins. L’économie
de troc se définit comme une économie ou l’échange de biens (ou de services) se fait contre
d’autre biens (ou services). En effet avec l’introduction d’une monnaie, on passe alors d’une
économie de troc à une économie monétaire, un bien ou un service peut être échangé contre de
la monnaie et de la monnaie échangée contre un bien ou un service, pour satisfaire les besoins.
UN AGENT UN AGENT
POSSEDANT DU RIZ RIZ POSSEDANT DE LA
ET AYANT BESOIN DE VIANDE ET AYANT
VIANDE BESOIN DE RIZ
VIANDE
VEND
LE ZEBU
VEND LE
RIZ
UNE UNE PERSONNE
PERSONNE POSSEDANT DU
POSSEDANT MONNAIE ZEBU ET
DU RIZ ET AYANT BESOIN
AYANT DE RIZ
BESOIN DE CONTRE DE LA
ZEBU
CONTRE DE
MONNAIE POUR
L’ARGENT
ACHETER DU ZEBU
POUR ACHETER
DU RIZ
Tout bien (ou service) possède un prix qui représente la quantité de monnaie nécessaire
à son achat ou sa vente. La monnaie permet de mesurer et comparer la valeur des biens et
services échangés. La monnaie est spécifique à un pays ou à un ensemble de pays ayant
décidé de mettre en commun leur monnaie comme le Malagasy Ariary (MGA), l’Euro (EUR) pour
plusieurs pays européens ou encore le franc CFA pour plusieurs pays africains.
➢ Reserve de valeur
La monnaie est une réserve de valeur, car elle conserve sa valeur au cours du temps pour
un usage ultérieur. Détenir de la monnaie permet d’en différer l’utilisation dans le temps, de
transférer du pouvoir d’achat dans le futur. Etant donnée que la monnaie n’est pas l’unique actif
pouvant jouer cette fonction de conservation de valeur. D’autres actifs (appartement, maison,
actions, obligations, œuvres d’art, …, etc.) peuvent également être utilisés. Toutefois, la
monnaie reste l’actif le plus liquide et dont la valeur nominale est stable.
I.3) Les formes de la monnaie
➢ Monnaie marchandise
La Monnaie marchandises est une marchandise particulière que les individus utilisent
comme monnaie. Pendant l'Antiquité, l'échange (vente et achat) de bien (ou de service) étaient
réalisés par l’intermédiaire d'objets divers, qui constituent : des jetons (à Hong Kong), des
coquilles de mollusques (en Inde), des disques en métal (au Tibet) et des disques de calcaire
(en Micronésie).
➢ La monnaie métallique
. La monnaie métallique est la monnaie constituée par des pièces de monnaie en métaux
précieux or, argent, cuivre… etc. Ces pièces ont une valeur intrinsèque ou une valeur incorporée
en elle qui dépend de leurs poids et de leur rareté. De nos jours, la monnaie métallique n’est
plus utilisée dans les échanges marchands. Il ne faut pas confondre la monnaie métallique et la
monnaie divisionnaire (pièces de monnaie de faible valeur faciale).
Monnaie métallique possédant une valeur Monnaie divisionnaire ou pièce de monnaie
intrinsèque ou valeur incorporé en elle de faible valeur faciale et n’ayant pas de
valeur intrinsèque.
➢ La monnaie fiduciaire
La monnaie fiduciaire tient son nom du latin fiducia qui signifie la confiance. La monnaie
fiduciaire est donc celle qui n’a pas de valeur intrinsèque mais une valeur qui repose totalement
sur la confiance que l’on accorde sur sa valeur faciale. Une valeur garantit par une autorité
politique souvent la banque centrale. Ce type de monnaie prend, essentiellement, la forme de
billets de banque mais aussi de pièces de monnaie divisionnaire ou pièce de monnaie à faible
valeur faciale.
➢ La monnaie scripturale
La monnaie scripturale repose sur l’écriture (le script). La monnaie scripturale s’exprime
donc sous la forme d’un jeu d’écriture (crédit ou débit d’un compte bancaire courant). Elle se
définit comme la somme des soldes créditeurs des comptes à vue des agents économiques.
Contrairement à la monnaie fiduciaire qui circule de main en main, la monnaie scripturale
circule de compte en compte. Sa circulation est assurée par un certain nombre de supports tels
que les chèques, les cartes bancaires, les mandats, …etc.
Remarque : un chèque ou une carte bancaire n’est pas de la monnaie scripturale. Ils
permettent seulement de faire circuler la monnaie inscrite sur un compte bancaire.
Monopole Prêteur en
d’émission de dernier
la monnaie ressort
fiduciaire
BANQUE
CENTRALE
La création monétaire sous forme de monnaie fiduciaire est décidée par la banque
centrale qui en a le seul monopole.
Mise à part cela, on recense trois sources de création monétaire. D’abord, le commerce
extérieur influe aussi sur la création monétaire. En effet, les monnaies étrangères (devises
étrangères) qui sont converties en monnaies nationale provoquent une création monétaire
(contrepartie extérieure de la masse monétaire)
Ensuite, l’essentiel de la création monétaire est réalisé par les banques commerciales ou
les banques de second rang : il s’agit de monnaie scripturale. Cette création monétaire a lieu
quand elles accordent des crédits qui ne sont pas financés par une épargne préalable aux agents
non financiers autres que l’Etat (ménages, entreprises). Dans ce cas, les crédits font les dépôts.
Lorsque les crédits sont remboursés, il s’agit de destruction monétaire (contrepartie « créances
sur l’économie ». La variation de la masse monétaire dépendra donc de la quantité de monnaie
crée et de la quantité de monnaie détruite. A la fin d’une année, la masse monétaire a augmenté
si la création monétaire a été supérieur à la destruction monétaire.
Enfin les banques peuvent créer de la monnaie lorsqu’elles achètent des titres publics
comme les Bons de Trésor. (Contrepartie « créances sur l’Etat »).
D’autre part, la banque centrale contrôle la création monétaire puisqu’elle est la seule à
fabriquer de la monnaie centrale. En effet, elle mène la politique monétaire. Elle contrôle la
création monétaire pour maitriser le niveau d’inflation en manipulant notamment les taux
d’intérêts directeurs.
ÉVOLUTION DU TAUX DIRECTEUR DE LA BANQUE CENTRALE DE
MADAGASCAR
DATE DE MISE EN
Année TAUX DIRECTEUR
VIGUEUR
15/01/2019 9,5%
2019
03/05/2019 9,5%
11/05/2017 9%
2017
09/11/2017 9,5%
M×V=P×Y
Dans cette formulation, M est la quantité de monnaie en circulation, V la vélocité de la
monnaie [nombre de transactions effectuées par une unité de monnaie dans un laps de temps
défini], P le niveau des prix et Y le volume de production [ou Produit Intérieur Brut].
CHAPITRE III LES POLITIQUES
ECONOMIQUES
I) Généralités
I.1) Les fonctions de l’Etat
La politique économique est en relation étroite avec les trois fonctions de l’État définies
par l’économiste américain Richard Musgrave (1910-2007). En effet, l’Etat peut exercer les
trois fonctions suivantes le plan économique : allocation des ressources, redistribution, et de
régulation.
L’Etat effectue des dépenses pour financer la production de biens et services non
marchands, c’est-à-dire fournis à titre gratuit ou quasi gratuit (prix inférieurs à 50 % du coût de
production). Entre autres, le maintien de l’ordre (activités de la gendarmerie, de la police et de
la justice, de la défense), l’éducation nationale, la santé publique…. etc.
Pour réduire les inégalités, l’Etat assure la redistribution des revenus des agents
économiques les plus aisés vers les démunis. Cela s’opère au travers les prélèvements
obligatoires (impôts et cotisations sociales) et des transferts (subventions et prestations sociales)
La situation économique d’un pays se caractérise par des fluctuations économiques, c’est
à dire l’ensemble des mouvements de hausse et de baisse de l’activité économique ou un cycle
économique. En général, un cycle économique répète des phases de façon consécutives :
expansion, crise, récession, dépression, reprise,
La politique conjoncturelle est un ensemble de mesures prises par l’État visant à agir à
court terme sur la situation économiques en fonction des déséquilibres existants. Par exemple,
une politique de blocage des prix et des revenus pour une durée limitée est une politique
conjoncturelle qui vise à réduire l’inflation. L’action sur la conjoncture se fait par
l’intermédiaire de la politique budgétaire, de la politique monétaire, de la politique du
change et de la politique des revenus.
La politique structurelle est un ensemble d’actions de l’Etat visant à agir à long terme
sur les caractéristiques fondamentales de l’économie. L’investissement dans un programme de
recherche pour le développent de l’énergie renouvelable, l’aménagement du territoire sont des
exemples de politiques structurelles.
I.2) Les Objectifs généraux de la politique économique
Les objectifs généraux de la politique économique ont été représentés graphiquement par
le carré magique de l’économiste Nicolas Kaldor. Ces objectifs généraux sont : croissance
économique, plein emploi, stabilité des prix et équilibre extérieur.
Le carré est qualifié de magique car ses objectifs sont contradictoires et quasiment
impossibles à atteindre. Si on vise l’objectif de plein emploi, c’est-à-dire un taux de chômage
faible, on ne peut pas garantir un taux d’inflation faible.
La politique budgétaire est l’une des composantes de la politique économique qui vise à
agir sur la situation macroéconomique par l’intermédiaires du budget de l’Etat. Pour ce faire,
ce dernier dispose de deux moyens : le stabilisateur automatique, et des politiques volontaristes.
OU
REVENU
DISPONIBLE DES CONSOMMATION
MENAGES
RECETTES FISCALES
EMPLOIS ET
INVESTISSEMENTS
DEMANDE DE BIENS
PRODUCTION
DE CONSOMMATION
OBJECTIF
LUTTER CONTRE LE
CHOMAGE
BAISSE DU TAUX
DE CHOMAGE
Lorsque la demande est trop forte par rapport aux capacités de production, les pouvoirs
publics mènent une politique budgétaire d’austérité ou de rigueur consistant à baisser les
dépenses publiques ou à augmenter les impôts afin de diminuer temporairement le niveau
d’activité et de réduire les tensions inflationnistes.
II.2) Les politiques monétaires
On entend par « politique monétaire » l’ensemble des réglementations, instruments et
stratégies mis en œuvre par la banque centrale pour assurer sa mission statutaire de maitrise de
l’inflation. Pour ce faire, la banque centrale dispose des instruments tels que le coefficient des
réserves obligatoires, le taux directeur, le corridor des taux d’intérêts sur le marché monétaire
ou encore les opérations d’open market. On distingue la politique monétaire de relance et la
politique monétaire de rigueur.
II.2.1) La politique monétaire de relance
Si la banque centrale souhaite lutter contre l’inflation, elle va chercher à réduire les crédits
pour réduire la création monétaire :
Augmentation du taux directeur de la banque centrale sur le marché monétaire =>
Augmentation des taux d’intérêt des banques (qui répercutent l’augmentation du taux directeur)
=> Baisse du crédit (car le crédit est plus cher) => Baisse de la création monétaire = Baisse du
niveau de l’inflation