Vous êtes sur la page 1sur 33

2.

1 La saga des théories

• L’école classique
o Taylor, Ohno, Fayol, Weber
• Le mouvement des relations humaines
o Georges Elton Mayo, Kurt Lewin, Rensis Likert
• Les théories managériales des organisations
Partie 2 o contingence structurelle, décision, théorie de l'agence,
Les écoles de pensée structuration des organisations
• Les approches sociologiques des organisations
o Crozier & Friedberg, Boltanski & Thévenot, Callon & Latour
56

55 56

2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

1. L’école classique
épigones
– Taylor : rationalisation > la réforme de l’atelier Henry L. Gantt Henry Le Chatelier
– Weber : bureaucratie > le fonctionnement des Taylor Lilian & Frank B. C. Bertrand Thompson
Gilbreth
organisations
1810s / 1880s 1900s 1930
Ford
– Fayol : administration > la science managériale
Prédécesseurs Les concurrents
Le courant social Henri Fayol
Robert Owen
Le courant rationaliste Mary Parker Follett
Henry Metcalfe "as no Taylorite thinks there is anything final in
standardization".
Les positivistes
Les physiologues

57 58

1
2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations
Scientific
Management
Frederick Winslow Taylor (1856-1915) Le paradigme Taylorien
• Une carrière atypique
Hausse de la
– Midvale Iron Works: ouvrier (1878), contremaître, ingénieur productivité
– Manufacturing Investment Co: PDG (1890-1893)
Prospérité
un jeu à somme
– Ingénieur conseil > Bethlehem Steel Works
non nulle
• Une activité d'auteur Hausse des
profits
– 10 publications principales : 1894-1915
– 2 textes fondamentaux en management
Hausse des
• 1903 Shop management salaires

• 1911 Principles of Scientific Management


– Baisse des
coûts

59 60

Le paradigme Taylorien 2.1 Les théories des organisations


Scientific

La philosophie de Taylor
Management

un jeu à somme 1. le développement d’une science véritable de


non nulle l’exécution du travail par le management ;
Hausse de la Réduction des
productivité effectifs
2. la sélection scientifique par le management de
Prospérité
Développement
de l’emploi chaque ouvrier et sa formation, son
Hausse des
profits
développement ;
Embauches
3. la coopération intime et amicale entre le
Hausse des
salaires
management et les hommes ;
4. l’instauration d’une division égalitaire des
Baisse des
coûts
Baisse des
prix
Hausse des
ventes
responsabilités entre management et ouvriers.
è Une révolution copernicienne
effet positif
effet négatif
Pierre Dockès, Revue économique, vol. 46, n°3, 1993

61 62

2
2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

Les méthodes et outils Un lieu clef : le bureau des méthodes


L'étude scientifique des tâches
"one best way"
• Par l'étude des temps et des déplacements
• Menée par le bureau des méthodes
• Mise en œuvre grâce au planning
• Et via de les équipements
Ädivision du travail et répétition

63 64

2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

La nature des critiques


Diffusion en France dans l’industrie automobile – Émanant des dirigeants
• Coût, complexité & contraintes du système
1909 : Louis Renault envoie un ingénieur aux E-U
– …des théoriciens
– Système Taylor : 150 ouvriers, augmentation de la • La non pertinence des expérimentations (manoeuvres) et des
productivité de 100% en 18 mois méthodes en décalage avec l’industrialisation
• Une incapacité à saisir la nature de la modernité
1912 : 2 ateliers puis 1/4 de l’usine de Boulogne – … des travailleurs et des syndicats
Mouvement de grève : • Division du travail, répétitivité, surveillance permanente, perte de
l’autonomie
1912 : Berliet, Renault
• Une contribution à l’aliénation du travailleur en faisant "a
1913 : Arbel, Renault mere automaton, a wooden man“.

• une réceptivité modifiée avec le 1er conflit mondial


65 66

3
2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

Le compromis fordien
L'héritage taylorien
• La consommation de masse combinée à
• Un système capable de répondre aux besoins de
la production de masse afin de produire
production
une croissance durable et un progrès
– Union Soviétique : Lenin, Trotsky et Stakhanov
matériel généralisé.
– Japon : Toyota et Ohno
• Ford T Henry Ford
(1863-1947)
• Un produit standard facile à produire
• Production : de 10.607 unités/an (1909) à
1.629.184 (1926)
• Prix : de 825 $ (1908) à 260 $ (1927)

voir ina.fr "Any customer can have a car painted any color that he wants so long as it is black"
http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAccueil.php

67 68

2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

Fordisme
Fordisme
– La production de masse permise par la standardisation du
travail et de ses composés – Élément du fordisme : Hauts salaires
– L'ingénierie du processus repose sur la conceptualisation du • En 1913, augmentation du salaire journalier de 2.34 $ à
flux de travail : la chaîne de montage (1ère mise en œuvre : 5.00 $ afin d'enrayer la rotation de personnel
1913-1914).
• Un élément de la doctrine: les hauts salaires transforment
les employés en clients

69 70

4
2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

La division du travail : définition à étages


• J.-P. Séris, Qu’est-ce que la division du travail ?, Vrin, 1994.

Répartition du Spécialisation Parcellisation


travail du travail du travail
Séparation des tâches X X X

Pérennisation de la X X
séparation
Décomposition du X
processus de production
par la hiérarchie À nous la liberté, René Clair, 1932
71

71 72

2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

• Le Panopticon de Bentham (1748- M. Foucault, Surveiller et punir, Tel, 1975


1832)

• Le panoptique, paradigme Analyse du processus de surveillance par l’espace


disciplinaire ou une autre forme « La discipline procède d’abord à la répartition des individus dans
l’espace. Pour cela, elle met en œuvre plusieurs techniques.
de contrôle 1. La discipline parfois exige la clôture. […] A côté des ateliers disséminés,
– Surveiller et punir, M. Foucault se développent aussi de grands espaces manufacturiers, à la fois
homogènes et bien délimités : les manufactures réunies d’abord, puis, les
usines […]
2. Le principe de la localisation élémentaire ou du quadrillage. A chaque
individu sa place ; et en chaque emplacement, un individu. Eviter les
distributions par groupes ; décomposer les implantations collectives […]

Presidio modelo, Cuba 1926-1928 74


Plan 1791

73 74

5
2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

M. Foucault, Surveiller et punir, Tel, 1975 Les groupes Medvekine : une


expérience de cinéma en usine
Analyse du processus de surveillance par l’espace
Avec le sang des autres
3. La règle des emplacements fonctionnels […]. Des places déterminées
se définissent pour répondre non seulement à la nécessité de surveiller, Bruno Muel, 1975
de rompre les communications dangereuses, mais aussi de créer un Peugeot Sochaux
espace utile […]
4. Chacun se définit par la place qu’il occupe dans une série, et par l’écart
qui le sépare des autres. L’unité [y est] le rang : la place qu’on occupe
dans un classement, le point où se croise une ligne et une colonne,
l’intervalle, dans une série d’intervalles qu’on peut parcourir les uns et les
autres » (p.166-175)

75 76

2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

• Toyota : une autre rationalisation • La doctrine


• Ohno et Toyoda
– Proximité au taylorisme
• Contexte économico-politique
– 38e parallèle et contexte national
» "rattraper l'Amérique en trois ans"

– Vision progressiste de l'industrie

77 78

6
2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

• Fondement : le kanban
• Fondement
– L'ancrage dans l'atelier
– Les méthodes : observation, longue
durée, standardisation
– Les outils : la fiche du kanban
– Un mode de questionnement systématique : les 5
pourquoi

79 80

2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

• La doctrine
– Un système intégré : "lean production system" • Le toyotisme
standardisation kaizen – Un modèle d'abord diffusé dans l'industrie automobile
(E-U puis Europe),
Juste-à-temps Progrès permanent
– Aujourd'hui massivement utilisé dans de nombreux
Production régulée de Autonomation secteurs, un peu partout...
l'aval (kanban)
– Un héritage réinventé, inédit par certains aspects, du
Flux continu
taylorisme.
Flexibilité

81 82

7
2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

• Max Weber (1864-1920)


• Max Weber (1864-1920)
La bureaucratie
–Un idéal-type organisationnel
–Ses caractéristiques :
– La bureaucratie • Compétence et efficacité
• Absence de privilèges
mode de fonctionnement typique des grandes
organisations modernes qui allie efficacité, • Régulation des pouvoirs et traitement égalitaire du personnel
spécialisation et continuité des tâches, autonomie et des administrés
par rapport aux individus et soumission aux • Prédominance de l'écrit
règlements.

83 84

2.1 Les théories des organisations Un dirigeant charismatique

– La bureaucratie
• modèle pur de domination rationnelle-légale

• Les rapports de pouvoir


– 3 formes de domination
• charismatique
• traditionnelle
André Citroën
• rationnelle-légale (1878-1935)
86

85 86

8
2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

• Le contexte : • Henri Fayol (1841-1925)

– La rationalité par le désenchantement du monde


Administration industrielle et générale
• Les critiques de l’efficacité de la bureaucratie
– "Le texte fondateur du management"
(Robert K. Merton)
• Une doctrine à ambition universaliste
– Risque de rigidité
• Une crédibilité de professionnel
– Formalisme • Une voix peu audible en France
– Conflits de pouvoir

87 88

2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

• La philosophie du fayolisme : Le contenu : « Administrer, c'est prévoir,


• soumission à l'intérêt général organiser, commander, coordonner et
• importance donnée à l'initiative individuelle
contrôler »
• unité de commandement
• adaptabilité de la doctrine

89 90

9
2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

‘’Administrer, c'est prévoir, organiser, Administrer, c'est prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler"

commander, coordonner et contrôler"


Organiser
Prévoir
Donner une vision à son équipe
• Planification
Aspects matériel et humain
• Définition des objectifs
La production
• Veille > matrices d’organisation
• Prospective Les hommes
> recruter
> former

91 92

2.1 Les théories des organisations 2.1 Les théories des organisations

Administrer, c'est prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler" Administrer, c'est prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler"

Commander
Coordonner
Une position intermédiaire entre
équipe dirigeante et subordonnés Faire travailler ensemble hommes et services :
• Penser le rapport à l’équipe • métiers, langages, référentiels, enjeux
• être avec différents voire divergents
• exercer une autorité sur • des dispositifs :

Proximité • réunion hebdomadaire


Communication / Clarté
Délégation

93 94

10
2.1 Les théories des organisations 2.2 – Le mouvement des relations humaines

Administrer, c'est prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler"


• Georges Elton Mayo (1880-1949)
Contrôler – les expériences de la Western Electric (Chicago)
– ateliers Hawthorne à partir de 1924
• reporting Aspects comportemental et instrumental
• évaluation Attitude et outils : se penser dans la situation • Kurt Lewin (1890-1947)
– la dynamique de groupe : 1944

MAIS Fayol souligne "la tendance du contrôle à • Rensis Likert (1903-1981)


l'empiètement", cette "immixtion du contrôle dans la direction et – la nature des relations entre supérieur et
l'exécution des services (…) constitue la dualité de direction
sous son aspect le plus redoutable". subordonné

95 96

2.2. L'Ecole "behavioriste" 2.2. L'Ecole "behavioriste"

• Le mouvement des relations humaines • Georges Elton Mayo (1880-1949)


– Une limite de Taylor pour les praticiens
– Les expériences de la Western Electric (Chicago)
– Un nouveau centre d’intérêt pour les théoriciens dans les ateliers Hawthorne à partir de 1924
• Les dimensions affectives, émotionnelles et – "La simple connaissance par l'individu du fait
relationnelles des situations de travail
qu'il est sujet d'observation et d'attention
• La complexité des motivations humaines modifie son comportement productif."

– Rupture ou complémentarité avec l’approche classique ?

97 98

11
2.2 – L'Ecole "behavioriste"
2.2. L'Ecole "behavioriste"
Le débat aux Etats-Unis

• Mayo et les ateliers Hawthorne • La question de l’efficacité du chef


Le bon manager = une question de comportement
– Une situation d’observation ouverte
• Lewin, Lipitt et White :
– Un protocole d’observation par comparaison l’expérience des styles de leadership (1927)

– Des résultats attendus et paradoxaux 3 comportements : Les résultats :


» Autoritaire è + production – créativité / conflit
– Une interprétation axée sur la reconnaissance » Démocratique è – production + créativité + ambiance
» Laisser-faire è /

99 100

2.2 Le mouvement des relations humaines 2.2 Le mouvement des relations humaines
Le bon manager : une question de point de vue (1960)
Douglas McGregor

• Rensis Likert
1961, Le gouvernement participatif de l'entreprise
– la nature des relations entre supérieur et subordonné

– À travers une enquête auprès de directeurs de grandes Cies


d'assurances
Douglas Mac Gregor (1906-1964)
– leurs résultats selon le contexte organisationnel
Théorie X : l’homme déteste le travail Théorie Y : le travail comme
Principe des échelons accomplissement
Principe d’intégration

"Diriger et contrôler par l’exercice de l’autorité." "La création de conditions telles que les membres
de l’organisation puissent atteindre leurs propres
buts avec le plus de succès en dirigeant leurs
efforts vers la réussite de l’entreprise."

101 102

12
2.2 Le mouvement des relations humaines 2.2 – Le mouvement des relations humaines

• 2 dimensions :
• Rensis Likert
1961, Le gouvernement participatif de l'entreprise Intérêt pour la production Intérêt pour le personnel

• 4 styles de management : souci porté aux activités, décisions, prise en compte des besoins, des attentes
structures, procédures et méthodes qui et de la personnalité des collaborateurs
– Style autoritaire exploiteur permettent d'atteindre les objectifs visés
– Style autoritaire paternaliste
– Style consultatif • 5 styles :
– Style participatif
Robert R. Blake et
Jane S. Mouton (1969)
"toute personne doit se sentir considérée et nécessaire dans l'entreprise pour
travailler efficacement."

103 104

2.2 – Le mouvement des relations humaines 2.2 – Le mouvement des relations humaines

• Une question implicite : Consommation Changer le cadre de référence des ménagères


d’abats
La capacité à changer/adapter les
comportements Conférences Réunions-discussions
Exposé+conseils pratiques

30%
• Kurt Lewin (1890-1947) & la dynamique de groupe
• la dimension performative de l’interaction dans un K.Lewin -1943
groupe
3%
– Les ménagères et la consommation d’abats, 1943
temps

105 106

13
2.2 – Le mouvement des relations humaines 2.2– Le mouvement des relations humaines
L'expérience la plus controversée
• Recrutement de volontaires pour participer à une expérience sur la mémoire et
• L'expérience de Stanley Milgram l’apprentissage
• 2 rôles tirés au sort : élève et expérimentateur
– Les ressorts de La soumission à l'autorité, 1974 (1933-1984) – Élève : apprendre une liste de couples de mots
• Expériences menées dans les années 1950, 1960 – Expérimentateur : contrôler et favoriser l’apprentissage en sanctionnant
– Comprendre les exactions menées au nom du régime nazi chaque erreur par des décharges électriques d'intensité croissante
– Constat : il existerait une propension naturelle à se soumettre à • Experimenter, Michael Almereyda, 2016.
l'autorité et à se décharger sur elle de sa propre responsabilité https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19555314&cfilm=230007.html
Voir aussi : Compliance, Craig Zobel, 2012 & I comme Icare, Henri Verneuil, 1979
» La disparition du sens de la responsabilité individuelle est la
• Résultats :
conséquence la plus grave de la soumission à l'autorité.
– 100 % des exp. acceptent l’expérience et infligent des chocs de 135 volts
» Un dilemme : la question de l'autorité renvoie à la rébellion
minimum
ou la déviance, perçue comme mettant en péril l'édifice
social. – 63 % des exp. (25 sur 40) infligent 3 chocs électriques de 450 volts
– La majorité présentent des signes d’anxiété ou de nervosité vers la fin de
l’expérience.

107 108

2.2 – Le mouvement des relations humaines 2.2 – Le mouvement des relations humaines

– Les ressorts de La soumission à l'autorité


• tenir une promesse et éviter tout conflit – Les ressorts de La soumission à l'autorité
• perdre de vue les conséquences non immédiates • Le rapport au groupe
• abandonner toute responsabilité personnelle – Le besoin de se rallier au groupe
• se montrer digne de ce que l'autorité attend – L’effet de récompense liée au conformisme
• justifier l’autonomie de l’expérience • Le rapport à la hiérarchie
– justifier psychologiquement l'acte cruel en dévalorisant la victime
– besoin ressenti de continuité de l'action – La volonté de s'intégrer dans la hiérarchie
• difficulté à transformer convictions et valeurs en actes – L'identification de l'autorité à la norme

109 110

14
Les Trente Glorieuses 2.3 Les théories managériales

• Guerres d’indépendance • Recherches orientées vers


– Guerre d’Indochine 1946-1954
– Guerre d’Algérie 1954-1962
– l'analyse de la structuration interne des
– Guerre du Viet Nam 1955-1975 et
organisations
• Indépendances en guerre – l'analyse des variables d'environnement et leur
– Nigéria indépendant en 1960, famine au impact sur les caractéristiques des organisations
Biafra en 1968
– République du Congo en 1960, assassinat
de Patrice Lumumba en 1961 Øcontingence structurelle, décision, théorie de
• Guerre froide l'agence, structuration des organisations
(Mintzberg)
– La CIA & le putsch au Chili en sept. 1973 111 112

111 112

2.3 Les théories managériales 2.3 Les théories managériales

Les théories de la contingence structurelle Les théories de la contingence structurelle


•La contingence •Joan Woodward (1916-1971) sociologue des
– concept clef organisations britannique
– "se définit comme une situation spécifique et évolutive qui – distingue 3 modes d'organisation de la production à travers la
conduit à rejeter des prescriptions uniques et standards.” technologie
JM Plane – développe l'idée qu'il n'existe pas une structure qui soit la plus
performante valable pour toutes les organisations.
Rappel : “L'essentiel c'est la contingence. Je veux dire que, par définition
l'existence n'est pas la nécessité. Exister c'est être là, simplement ; les •Alfred D. Chandler (1918-2007)
existants apparaissent, se laissent rencontrer, mais on ne peut jamais les – les changements de stratégies précèdent et sont les causes
déduire.” Sartre, La Nausée des changements de structures d'entreprises.
113 114

113 114

15
2.3 Les théories managériales 2.3 Les théories managériales

L'approche socio-technique L'approche socio-technique


– Tavistock Institute for Human Relations (années 1950-60)
à la convergence de 3 courants de pensée :
– Les travaux du Tavistok sont à l'origine de
•la psychologie industrielle,
nombreuses expériences industrielles
d'organisation du travail en groupe semi-
•la sociologie du travail,
autonomes
•les sciences de l'ingénieur.
– la plus significative : Volvo
– L’organisation industrielle est définie à partir des
interactions entre le système technique et le système
social
115 116

115 116

2.3 Les théories managériales 2.3 Les théories managériales

Introduction des groupes semi-autonomes dans les Volvo


usines Volvo Contexte d’une rupture avec le fordisme suédois
1971 : nouveau PDG, Gyllenhammar
1974 : Kalmar & Skövde 1973 : ventes et profits records de Volvo
Problèmes RH : rotation excessive, absentéisme, difficultés de recrutement,
1989 : Uddevalla grèves sauvages

àTechnologie permettant une autogestion des équipes Un projet innovant sous les feux de l’attention internationale
Amélioration de la qualité de vie au travail
et une recomposition du tissu social
Réforme de la logique de l’organisation
àDémocratie organisationnelle : intégration verticale Chaîne d’assemblage remplacée par un système flexible
des postes et fonction Montage des pièces par famille : le groupe fonctionnel plutôt que les
séquences opérationnelles
àEnrichissement des tâches (empowerment) : Cycles de travail variables (temps d’intervention, nature des interv°)
extension de la gamme des opérations de même niveau Impact de l’architecture
Groupes autonomes répartis en modules

117 118

16
2.3 Les théories managériales 2.3 Les théories managériales

• Suède Atouts de Kalmar : petite usine en rural


– Volvo : sites de Kalmar, Skvode, Uddevalla, 1974-1992 àFlexibilité
– La démocratie au travail par les groupes semi-autonomes àRapidité d’adaptation aux demandes du marché
– Une organisation du travail repensée pour certaines unités
àEnvironnement de travail fondé sur la réelle coopération
àFermeture en 1992
àUn groupe marqué par le moule fordiste
àDépartements puissants cloisonnés
àFaible renouvellement des modèles
àDélocalisation en Belgique
àKalmar : une réponse aux problèmes de main-d’œuvre passés
àles erreurs de timing de la stratégie du groupe

119 120

2.3 Les théories managériales 2.3 Les théories managériales

La théorie de l'agence / Agency theory La théorie de l'agence


– La firme comme nœud de contrats Cyert et March, A behavioural theory of the firm, 1963
Berler et Means, L'entreprise moderne et la propriété –la firme comme organisation complexe composée
privée, 1932
•Le développement de la société par actions génère la
d'acteurs aux intérêts divers en rapports simultanés de
séparation de la propriété et du contrôle de l'entreprise. coopération et de conflits.
•Le pouvoir décisionnel passe par des actionnaires, –l'entreprise comme un lieu d'apprentissage collectif.
propriétaires de l'entreprise, pour aller jusqu’aux
managers en charge de sa gestion.

121 122

121 122

17
2.3 Les théories managériales 2.3 Les théories managériales

La théorie de l'agence La théorie de la décision


Jensen et Meckling (1976) En opposition
–une relation d'agence = un contrat par lequel un mandant au modèle issu de l'économie classique :
engage un agent, pour exécuter en son nom une tâche –l'homme effectue des choix rationnels
quelconque qui implique une délégation d'un pouvoir de
–La décision est assimilée au raisonnement d'un acteur
décision à l'agent.
unique qui cherche à maximiser ses fins avec les moyens
–Il y a possibilité d'une divergence entre le principal et l'agent, dont il dispose
–De plus, l'agent peut disposer d'informations que ne possède –Le modèle dit de Harvard "considère la firme comme un
pas le principal. système qui agit comme un acteur parfaitement rationnel"
–Les coûts d’agence : dépenses de contrôle par le principal +
dépenses par l'agent en vue de rassurer le principal
123 124

123 124

2.3 Les théories managériales 2.3 Les théories managériales

La théorie de la décision : Herbert A. Simon (1916-2001) La théorie de la décision


Les 3 caractéristiques du décideur : Herbert A. Simon
–“le décideur n'a pas une vision globale de l'environnement
de l'entreprise et ne peut pas traiter la totalité de – concept de rationalité limitée pour analyser le
l'information disponible ; comportement organisationnel et la prise de decision
–l'homme n'a pas de préférences claires, hiérarchisées mais – la prise de décision = une situation de rationalité limitée
plutôt des aspirations variables selon les moments ; par une recherche d'un niveau minimum de satisfaction
–le décideur ne cherche pas à maximiser les conséquences dans un cadre organisationnel contraignant.
de ses choix mais est plutôt en quête d'un certain niveau de
satisfaction.”
125 126

125 126

18
2.3 Les théories managériales 2.3 Les théories managériales

• Rationalité limitée & décision • La dépendance au chemin ou path dependency


March, Cohen & Olsen, 1972
– "A Garbage Can Model of Organizational Choice”
– Illustration : The Queen, Stephen Frears

128

127 128

2.3 Les théories managériales 2.3 Les théories managériales

• La dépendance au chemin ou path dependency • La dépendance au chemin ou path dependency


– Concept issu de l'économie (Paul A. David, 1985, Paul • 4 mécanismes d'auto-renforcement :
Pierson 1997) 1. coûts d'investissement ou d'installation importants
2. effets d'apprentissage
• Non-adoption de la solution la plus efficace bien qu’elle 3. effets de coordination
soit identifiée 4. comportements d'adaptation par anticipation
• Les choix présents sont conditionnés par des décisions • Syndrome du lock-in :
passées adaptées à un contexte qui n’est plus d’actualité – « tient moins aux technologies elles-mêmes qu’au
comportement des individus au sein des institutions. »
– Point de départ : QWERTY

129 130

129 130

19
2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques

Le sociologue Michel Crozier fonde le Centre de Crozier (1922-) et Friedberg


Sociologie des Organisations (CSO) en 1964 Le phénomène bureaucratique, 1964,
"L'analyse des relations de pouvoir ne peut se limiter aux
– Sciences Po Paris & CNRS rapports hiérarchiques et réside dans la capacité des
acteurs, quelle que soit leur place dans l'organisation, à
– Initialement un programme de recherche : repérer et à se saisir des sources d'incertitude (...) pour
chercher à exercer une influence sur les autres catégories
l’administration et la bureaucratie professionnelles."

132

131 132

2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques

• Qu’est-ce que serait le pouvoir ? • Fondements du pouvoir


– Le pouvoir comme relation et non comme attribut des – Les atouts, ressources et forces des ≠ parties en présence
acteurs • Toutes les ressources ne sont ni forcément mobilisables ou
pertinentes dans une organisation donnée
– Par son caractère relationnel, le pouvoir est au fondement
de l’action organisée
– La zone d’incertitude
• L’étude des relations de pouvoir fait découvrir « une 2nde
structure de pouvoir, parallèle à celle codifiée et légitimée • Préservation par l'acteur d'une zone que l'autre ne maîtrise
dans et par l’organigramme officiel » pas, où son comportement est imprévisible.
• Plus la zone d’incertitude contrôlée par un acteur est cruciale
pour l’organisation, plus il dispose de pouvoir.

133 134

20
2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques

• Les 4 sources de pouvoir L’organisation comme scène


correspondant aux sources d’incertitude découlant de
Du cadre de la prise de décision à la vision systémique
1. La maîtrise d’une compétence particulière et de la spécialisation
fonctionnelle
2. Des relations entre l’organisation et ses environnements Crozier & Friedberg, L’acteur et le système, 1977
3. De la maîtrise des flux et de la communication
4. De l’existence de règles organisationnelles
Ä un cadre d’analyse pour l’action

136

135 136

2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques

• Fort parti pris méthodologique • La logique de l’acteur


– Refus des catégories abstraites – Une mise en œuvre opérationnelle
• Une entité ne peut avoir ni volonté ni capacité d’action
– Partir de l’acteur
– Contextualisation
• Un groupe ou une organisation n’a pas de sens en dehors de ses • La métaphore théâtrale de la définition :
membres Est acteur, un individu ou un groupe qui, dans une organisation
– Démarche inductive et expérimentale donnée et face à une situation d’incertitude, a une position à
• Modes de comportements dominants défendre, un rôle à jouer, et mobilise une énergie pour ce faire.
• Écarts et irrégularités par rapport à ces modes – Mener l’analyse de sa position et anticiper ses stratégies d’action.

137 138

21
2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques

• Ne pas focaliser l’attention sur un modèle d’explication des Dualité : un comportement politique
comportements, mais regarder les processus – Comportement des acteurs ayant pour objet la conquête ou la
• Les principes à la base de la démarche préservation du pouvoir
1. L’acteur n’a que rarement des objectifs clairs – Objectif : supprimer ou réduire celui des autres
2. Son comportement est pourtant toujours actif Situations favorisant les comportements politiques
3. Il ne peut y avoir de comportements irrationnels I – La rareté des ressources
4. Une dualité est en jeu dans le comportement : offensif vs défensif – Le manque de clarté des objectifs à long terme
I
– L'instabilité de l'environnement externe
– L'imminence de changements

139 140

2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques


Matrice stratégique
Diagnostic socio-organisationnel Acteur
les étapes pour mettre en évidence un système d’action concret
– Partir d’une situation qui pose problème Caractéristiques
– Identifier les acteurs parties prenantes à la résolution de problème
– Spécifier la nature des conflits qui lient ces acteurs les uns aux autres Enjeux
(conflit, alliance ou indifférence)
– Caractériser chaque acteur (travail de décodage et d’analyse) Ressources :
• ses ressources atouts/handicaps
• ses enjeux ou objectifs dans la situation
– ! Perception de 2e niveau (réinterprétation par l’observateur) Stratégie
– Déduire la stratégie prévisible de l’acteur
• Reconstituer la rationalité du comportement Action possible
– Penser un plan d’action 142

141 142

22
2.4 Les approches sociologiques L'espace des conditions sociales

Pierre Bourdieu (1930-2002)


– Domination
• capacité de la classe dominante à faire accepter sa conception de l’ordre social
aux autres classes
– Reproduction sociale
• transmission du capital culturel & du capital financier
• maintien de la légitimité de la culture dominante
– Déterminisme
• trajectoire et préférences dépendant du milieu d'origine
• réinterprétation par l'individu des valeurs & références de ce milieu

L'espace des conditions sociales 144

143 144

L'espace des conditions sociales L'espace des conditions sociales

Source – INSEE
https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/mediane-du-revenu-
disponible-par-uc 146

145 146

23
L'espace des conditions sociales L'espace des conditions sociales

• Les PCS
– 3 niveaux d'agrégation emboîtés simplifiés à partir
de 2020 : 6 groupes / 30 CSP / 316 professions :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4506075?sommaire=4504425

– ! Les individus ont souvent une image faussée de


leur PCS d’appartenance en 6 postes
• Pour aller plus loin :
– Insee première
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3610277
147 https://www.insee.fr/fr/statistiques/2489546#graphique-Donnes 148

147 148

L'espace des conditions sociales L'espace des conditions sociales


Catégorie socioprofessionnelle selon le sexe en 2021 • Les PCS
en %

• Les PCS Agriculteurs


Catégorie socioprofessionnelle Femmes
0,8
Hommes
2,2
Ensemble

1,5
– 6 groupes : Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 4,1 8,8 6,5
Cadres 18,7 24,3 21,6
Professions intermédiaires 27,2 22,4 24,7
Liste des postes PCS ESE 2017 - Niveau 1 - 6 postes Employés1 41,1 11,9 26,2
Code Libellé Employés qualifiés 23,4 6,6 14,8
1 Agriculteurs Employés peu qualifiés 17,7 5,2 11,4
2 Artisans, commerçants et chefs d'entreprises Ouvriers 7,7 30,0 19,1
Ouvriers qualifiés 3,3 21,8 12,8
3 Cadres et professions intellectuelles supérieures
Ouvriers peu qualifiés 4,3 8,2 6,3
4 Professions intermédiaires Non déterminé 0,5 0,5 0,5
5 Employés Ensemble 100,0 100,0 100,0
6 Ouvriers 1. La ventilation entre employés qualifiés et peu qualifiés se fonde sur la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles à 4 chiffres
(PCS).

Note : données révisées.

Lecture : en 2021, 23,4 % des femmes en emploi sont employées qualifiées.

149
150
Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, en emploi.

Source : Insee, enquête Emploi.

149 150

24
Les acteurs de la culture managériale CSP/PCS

• Le poids du management en France • Les critères de classement :


– La source de référence : l'INSEE • statut : indépendants ou salariés
• Les CSP : une spécificité française • pour les indépendants : le type de bien ou service produit
– Origine : Insee 1954 • pour les salariés :
– Une nomenclature pour classer les individus selon leur statut – la place dans la hiérarchie de l'entreprise, de l'administration
professionnel
– les diplômes
• Le modèle de la tradition anglo-saxonne – le type de travail (manuel / non manuel)
3 groupes / 6 classes
upper Upper http://www.statapprendre.education.fr/insee/emploi/default.htm
lower
Middle http://www.statapprendre.education.fr/insee/emploi/pcs/pcs.htm
Lower class

151 152

L'espace des conditions sociales


L'espace des conditions sociales

• Ethos
– Ensemble des caractères communs à un groupe d'individus
appartenant à une même société.
– Manière d'être sociale d'un individu (vêtement, comportement)
envisagée dans sa relation avec sa classe sociale et considérée
comme indice de l'appartenance à cette classe. (Larousse)
• Ethos de classe
– « système de valeurs implicites que les gens ont intériorisées
depuis l'enfance et à partir duquel ils engendrent des réponses à
des problèmes extrêmement différents » (Bourdieu, 1972, L’opinion
publique n’existe pas)

153 154

25
2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques
1979
Contexte politique
• Habitus Valéry Giscard d'Estaing, mandature : 1974-1981
Pierre Bourdieu, La distinction, 1979 Contexte économique
Modèle organisateur des comportements et attitudes, et modèle Tournant conservateur et ultralibéral : Margaret Thatcher (1979-
générateur des perceptions donnant un sens à ces pratiques. 1990), Ronald Reagan (1981-1989)
Système monétaire européen (SME)
HABITUS 2ème choc pétrolier après la révolution iranienne
https://www.lesechos.fr/2003/10/trente-ans-de-redistribution-des-cartes-674050

Structure structurée Structure structurante


Produit de Organisant les pratiques
l’incorporation de la et la perception des
division en classes pratiques
sociales de la société

155 156

2.4 Les approches sociologiques


1979

Contexte culturel
Sex Pistols
Le Freak
Born to be alive
Jean Ferrat
https://www.youtube.com/watch?v=a
XgSHL7efKg
https://www.youtube.com/watch?v=9
UaJAnnipkY

157 158

157 158

26
2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques

Les nouvelles théories sociologiques de l'entreprise Les nouvelles théories sociologiques de l'entreprise
• L'école des conventions apparue avec Les économies de la •Les 6 cités ou 6 mondes :
grandeur où Boltanski et Thévenot démontrent l'existence de
plusieurs légitimités qui s'affrontent dans l'entreprise et
président à la justification des actions. domestique
de renom
–Luc Boltanski, Laurent Thévenot, Les économies de la grandeur, Cahiers cité inspirée
du Centre d'études de l'emploi, Paris, PUF, 1987.
–De la justification : les économies de la grandeur, Paris, Gallimard, 1991
industrielle
• Ces principes nommés cités ou mondes sont au nombre de 6.
• Lorsqu'elles sont en contradiction, ces cités vont établir des civique
compromis ou des conventions. marchande
159 160

159 160

2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques


Source :
wiki

Les nouvelles théories sociologiques de l'entreprise


•Les 6 cités ou mondes :
– la cité inspirée ou le principe de créativité, l'action est guidée par la
volonté d'innover
– la cité domestique renvoie au respect de la tradition et à l'attachement
aux règles d'un collectif de travail
– la cité de renom visant la reconnaissance sociale par un système de
relations publiques
– la cité civique justifiant son action par la recherche de l'intérêt général
– la cité marchande légitime les relations d’ordre commercial
– la cité industrielle ou la logique de productivité et de performance

161 162

161 162

27
2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques

• Nécessité de la contextualisation • Identification et prise en compte des cultures


– Identification et prise en compte des cultures nationales (d'Iribarne)
nationales
> Les points-clefs
> Les enjeux pointés par Ph. d’Iribarne – Réfuter l'idée même de règles universelles de gestion

– Sortir d'une vision universaliste des organisations – Comprendre pour évaluer l'aptitude au changement

• Un ouvrage de réaction : La logique de l'honneur, 1989 – Prendre en compte les traditions pour + d'efficacité

• Une méthode historique, inductive et comparatiste

163 164

2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques

• Identification des cultures nationales • Identification des cultures nationales


> 3 grandes traditions > 3 grandes traditions
– La logique de l'honneur à la française • L'échange 'fair' entre égaux aux E-U
– L'échange 'fair' entre égaux aux E-U – Respect de la fiche de poste
– Le consensus néerlandais – DPO

• La logique de l'honneur à la française


– « Il y a la fierté du travail bien fait. »
– « un rapport très affectif à un travail auquel on s'identifie fortement »
– la France : une société d'ordres
> capacité à rendre illégitime un interlocuteur

165 166

28
2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques

• Identification des cultures nationales Les nouvelles théories sociologiques de l'entreprise


La théorie de la traduction ou Acteur-réseau - ANT (Actor Network Theory)
> 3 grandes traditions – Michel Callon, Bruno Latour, Madeleine Akrich
• Le consensus néerlandais – Callon (1986), Éléments pour une sociologie de la traduction: La
– "Ecouter, parler, consulter, expliquer, s'abstenir de domestication des coquilles Saint-Jacques et des marins-pêcheurs dans la
violence verbale et d'argument d'autorité, éviter baie de Saint-Brieuc. L’Année sociologique, n°36, p. 169-208.
d'imposer une mesure sans laisser le temps aux – La traduction est la capacité d'exprimer en termes propres à un autre
intéressés de la comprendre et de l'accepter". groupe des enjeux particuliers
– Coopération
• les chercheurs traduisant les besoins des pêcheurs de coquilles St-
Jacques : le programme de recherche devenant légitime parce que
traduit et donc intelligible.
• la traduction est aussi "le déplacement des logiques d'action initiales
des acteurs vers des redéfinitions de rôle."
168

167 168

2.4 Les approches sociologiques 2.4 Les approches sociologiques


le contexte

La théorie de la traduction ou ANT (Actor Network Theory)


• Analyser les situations en fonction des relations, associations et collectifs
– Une approche dynamique dans laquelle les relations s'établissent par

Obstacle Obstacle Obstacle des opérations de traduction, par lesquelles des acteurs (de toute
Points de passage problème : problème :
obligés (PPO) problème : nature) se posent en médiateurs ou intermédiaires les uns vis-à-vis
Prédateurs Profit à court Absence de
terme connaissances
des autres.

169 170

169 170

29
Un cas concret pour éclairer la
2.4 Les approches sociologiques théorie

La théorie de la traduction ou ANT (Actor Network Theory) • Comment comprendre le succès d’une utopie ?
Passage d’un ensemble d’acteurs isolés à une communauté d’acteurs – quelle(s) théorie(s) peuvent l’éclairer ?
partageant une même façon de poser un problème
4 étapes de la construction d’un réseau d’acteurs • Expliquer le déroulement des événements à travers
1. La problématisation ou comment se rendre indispensable l’analyse stratégique
2. Les dispositifs d’intéressement ou comment sceller les alliances
3. Comment définir et coordonner les rôles : l’enrôlement • Comprendre la fin de l’utopie
4. La mobilisation des alliés : les porte-parole sont-ils représentatifs ?
– quelle(s) théorie(s) peuvent l’éclairer ?
« La traduction est un processus avant d’être un résultat ».

171

171 172

2.5 Les théories de la communication 2.5 Les théories de la communication

• Le modèle de transmission de flux • Son adaptation au domaine publicitaire met


d’informations en avant l’entreprise
– Issu des travaux des mathématiciens Claude
Shannon et Waren Weaver à la fin des
années 40
émetteur – récepteur

173 174

173 174

30
2.5 Les théories de la communication 2.5 Les théories de la communication

• L’analyse systémique est venue enrichir cette Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, 1963
Ø à chacun des 6 facteurs constitutifs de toute acte de
approche d’échange pour figurer un système communication, correspond une fonction linguistique
circulaire (Norbert Wiener (1894-1964) cybernétique)
contexte

émetteur - message - récepteur dénotative

contact expressive - poétique - conative


code phatique

métalinguistique

175 Laurent Binet, La 7ème fonction du langage 176

175 176

2.5 Les théories de la communication 2.5 Les théories de la communication

Marshall McLuhan • McLuhan


– Rupture intellectuelle constatant une rupture de pratiques
– Médias chauds vs médias froids
• La Galaxie Gutenberg (1962)
• Pour comprendre les médias (1964) • Une belle analogie : hot jazz / cool jazz
– Le sens du message est directement conditionné par le support • pour apprécier le degré de participation requis
qui le véhicule :
« The medium is the message »
« It means basically just that, that we don't get "news", we get the
values that the medium allows us to see. Those are two different
things. "Concision" is one affect of television, if you can't say
something in 30 seconds, you won't be aired, if you're uncharismatic,
you're not on, commercials break up the show every 8 minutes, sound
effects, visuals, all distract from it too, etc… »
177

177 178

31
2.5 Les théories de la communication 2.5 Les théories de la communication

• McLuhan La théorie de la dissonance cognitive


• Leon Festinger
Médias chauds Médias froids 1956, When prophecy fails, avec Henry Riecken, Stanley Schachter
Précis, denses Imparfaits, de faible intensité
Important flux d’informations
• Un groupe millénariste préparant la fin du monde, identifiée à
Peu explicites, message inachevé
Compréhension sans implication Compréhension avec implication une date précise (21 décembre 1955)

Imprimé TV BD • Le fait que la croyance soit réfutée par les faits n’amène pas le
Photographie Téléphone groupe à abandonner celle-ci. Au contraire, le groupe se dévoue
Radio Internet d’autant plus à sa croyance et s’engage dans un prosélytisme
renforcé.
« village global »
179
• Alison Lurie, Imaginary Friends / Des amis imaginaires
180

179 180

2.5 Les théories de la communication 2.5 Les théories de la communication

La théorie de la dissonance cognitive LTI, Lingua Tertii Imperii, la langue du IIIe Reich, Victor Klemperer, 1947

• Leon Festinger, 1957, A theory of cognitive dissonance – réflexion sur le langage totalitaire
• Langue appauvrie, favorisant les acronymes
– Une situation de tension interne
– appartenance au groupe des initiés
• malaise ressenti du fait d’une contradiction • multipliant les termes techniques
– Les stratégies mises en œuvre par les individus pour – régime techniciste & organisé
• déclamatoire, effaçant les différences entre oral & écrit
composer avec
• empruntant aux langues étrangères
• une réalité qui ne correspond plus à leur croyance – un vocabulaire non compris qui « déconcerte, anesthésie, couvre la pensée »
• leur comportement en contradiction avec leurs émotions, • s’adressant à la masse, elle fait disparaître l’individu
attitudes, croyances, système de pensée – simplificatrice et faite de répétitions
• privilégiant l'emphase et le superlatif
181 – un champ lexical guerrier 182

181 182

32
2.5 Les théories de la communication 2.5 Les théories de la communication

Les mots de la LTI LTI


« Les mots peuvent être comme de minuscules doses d'arsenic : on « Le language de coton » du management
les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et
voilà qu'après quelque temps l'effet toxique se fait sentir» – Une novlangue pour un monde
François-Bernard Huyghe,
– Schutzstaffel (SS) : échelon de protection fluide, adaptable, flou « Novlangue, langue de coton et
autres langues de censure »,
– Betriebszellen : cellules d'entreprise - Système – Le recours à l’euphémisme Constructif, vol. 56, n°2, 2020, p.
19-23.
– Vermassung : massification Plan social, restructuration, compression,
– Gleichschalten : mettre au pas, synchroniser réduction du personnel, optimisation,
réallocation de la main d’œuvre,
– Führerprinzip : principe d'autorité délocalisation, reengeneering
=
183 licenciement 184

183 184

2.5 Les théories de la


communication
LTI
• Les mots du management ?

185

185

33

Vous aimerez peut-être aussi