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- Il est difficile de dire : ainsi, près d’un quart des emplois du verbe « dire » sont
à la forme négative (ne pas dire, ne rien dire…)
Conclusion
-la parole est donc en crise, comme si tous les personnages s’étaient tus trop
longtemps
-face à l’occasion qui leur est donnée d’enfin s’exprimer, ils ne peuvent la
retenir. Ils parlent trop, mais ne disent rien.
-Ils se lancent dans une logorrhée solitaire (cf nombreuses tirades que chaque
membre de la famille adresse à Louis).
-au lieu de discuter, ils se disputent comme si le silence ne pouvait pas si
facilement être détruit après de si nombreuses années, comme si tout devait
rester sous forme de non-dits et de « mal-entendus ».
-les personnages ne se comprennent pas et demandent aux autres de reformuler.
Ex : La Mère et Suzanne posent chacune la question : « Qu’est-ce que tu as dit ?
», tandis qu’Antoine interroge Louis : « Comment tu as dit ? » Dans cette
famille, on ne peut pas dire, et l’on ne peut pas s’entendre.
-On comprend donc que la parole devient l’enjeu central de la pièce. La
véritable action, et la seule d’ailleurs, c’est celle de cette parole en train de
chercher à se dire. Le thème de la pièce, c’est d’abord celui de la difficulté à
s’exprimer, se comprendre s’entendre, dans les deux sens du terme.
NB : Cet usage de la langue n’est pas sans rappeler celui fait par les auteurs du
théâtre de l’absurde, comme c’est le cas de Ionesco dans La Cantatrice chauve
par exemple, une pièce que Lagarce admire particulièrement et qu’il a mis
d’ailleurs en scène avec succès.