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ENTREPRENEURIAT

S5
Axe I: Les conceptions de l’entrepreneuriat:
éléments de définition

Axe II: Montage d’un projet entrepreneurial


SOMMAIRE DE L’AXE I

❑ Entrepreneuriat de Quoi parle-t-on?

❑ Définition de l’entrepreneuriat

❑ Enjeux de l’entrepreneuriat

❑ L’Entrepreneuriat au Maroc
I. ENTREPRENEURIAT, DE QUOI PARLE-T-ON ?
• L’entrepreneuriat s’est peu à peu imposé comme « le
moteur du développement économique et social dans le
monde entier »
• Il est aujourd’hui au cœur de l’actualité:
• grâce notamment à la médiatisation tous azimuts de l’image de
l’entrepreneur en mettant en exergue la réussite spectaculaire de
quelques figures récentes du monde des affaires.
• Les politiques publiques d’aide à la promotion de la culture
entrepreneuriale
• Le terme entrepreneuriat est un mot dérivé du nom
entrepreneur qui va se diffuser dans la littérature à partir
du 18ème siècle suite aux écrits des économistes comme
Richard Cantillon, J.B. Say et Joseph.A.Shumpeter :
• Équation entrepreneuriale:

Entrepreneur = Incertitude + Risque +


Innovation
• Le terme entrepreneuriat recouvre différentes acceptations
(deux visions) qui méritent d’être clarifiées tout d’abord:
• La première vision plus large, associe l’entrepreneuriat à «
l’esprit entrepreneurial » ou « esprit d’entreprendre » : un état
d’esprit, une mentalité, un ensemble d’idées, une façon de penser,
associés à la prise d’initiative et à l’action qui peut conduire un
individu passif à prendre des initiatives, à relever des défis et à
devenir acteur de son propre avenir personnel et professionnel.
Un mode de pensée

L’esprit d’entreprendre, la culture entrepreneuriale

Créativité Innovation Sens


Flexibilité
de l’initiative
• La deuxième vision, plus stricte, renvoie à « l’esprit
d’entreprise »: cette vision associe l’entrepreneuriat à la
sphère économique (la création ou la reprise d’entreprise).
l’entrepreneuriat, au travers de l’esprit
d’entreprise, se décline en situations très
diversifiées

Entrepreneuriat
social
Création Développement d’entreprises
Reprise existantes (intrapreneuriat)
d’entreprises
d’entreprises
ex-nihilo
• C’est cette vision que le programme d’indicateurs de
l’entrepreneuriat OCDE-Eurostat, lancé en 2006, reprend en
définissant l’entrepreneuriat « comme le phénomène associé à
l’activité entrepreneuriale, action humaine consistant à
entreprendre pour générer de la valeur en créant ou en
développant des activités économiques grâce à l’identification
et à l’exploitation de nouveaux produits, processus ou marchés
» (OCDE, 2012, p.9)
• Ces deux visions sont complémentaires en ce sens qu’elles
forment un continuum dans le quel la création n’est que la partie
visible.
• C’est la raison pour la quelle l’entrepreneuriat, de notre part,
est envisagé dans sa conception la plus large, à savoir « un
comportement entrepreneurial fondé sur un esprit
entrepreneurial et un processus de création d’entreprises » (Le
grand livre de l’entrepreneuriat, Catherine Léger-Jarniou, p.8)
Entrepreneuriat des comportements
Associés fréquemment à :

➢La perception et à l’acceptation du risque


➢à une orientation vers le développement et l’exploitation
d’opportunités
➢à la prise de responsabilité
➢d’initiatives
II. DÉFINITION DE L’ENTREPRENEURIAT
1 - Etude de « la dynamique Homme/projet ». Michel Coster,
2010.

« L’entrepreneuriat est le phénomène d’émergence et


d’exploitation de nouvelles opportunités créatives de valeur
économique et sociale, impulsé et rendu possible par l’initiative
et la dynamique d’innovation/changements d’un homme,
l’entrepreneur, en interaction avec son environnement »Michel
Coster, 2010.
2 - Etude de « la relation entrepreneuriat et opportunité »

L’entrepreneuriat est définie comme:


« un processus de recherche, d’évaluation et d’exploitation
d’opportunités, effectues a un entrepreneur ou une équipe
entrepreneuriale qui, dans le cadre d’une création, d’une reprise
ou d’un développement d’activités,
Développe une organisation mettant en œuvre une vision
stratégique, et constituant à créer de valeur » (Karim Messeghem
et Sylvie Sammut. 2011)
LES CONCEPTS CENTRAUX:

• Quatre concepts restent centraux dans la plupart de ces


définitions: (F.Janssen, 2009)
• L’entrepreneur: selon les approches, il pourra être le créateur de
nouvelles organisations, le repreneur d’organisations existantes,
voir un employé développant de nouveaux projets au sein de son
organisation (intrapreneur)
• Les ressources à mobiliser: celles-ci sont nécessairement
limitées et l’entrepreneur doit les contrôler , sans
nécessairement les posséder, pour atteindre ses objectifs.
• La création de valeur: elle suppose la création de toutes
formes de richesse (argent, indépendance, pouvoir, estime
de soi…).
• La notion de valeur est donc fonction de la perception de
l’entrepreneur et de ses motivations.
• L’opportunité: notion centrale de l’entrepreneuriat. Celle
que l’entrepreneur cherchera à saisir sera fonction de ses
motivations et de ses attentes.
L’ENTREPRENEUR, ACTEUR CENTRAL DU PROCESSUS
ENTREPRENEURIAL
• Le terme entrepreneur remonte à la fin du 17 ème siècle
• Le terme a fait l’objet d’une multitude de définitions;
• On peut distinguer trois grandes approches de l’entrepreneur:
• L’approche fonctionnelle: Que fait l’entrepreneur?
• L’approche indicative ou descriptive: Qui est l’entrepreneur?
• L’approche axée sur les processus: Comment agit l’entrepreneur?
Question principale What (approche Who/Why (approche sur les How (approche sur les
fonctionnelle) individus) processus)

Échelle du temps 200 dernières années Depuis le début des années Depuis le début des années
50 du 20ème siècle 90 du 20ème siècle

Domaine scientifique Économie Psychologie Sociologie Sciences de gestion Théorie


principal Psychologie cognitive des organisations

Objet d’étude Fonctions de l’entrepreneur Caractéristiques personnelles Processus de création d’une


Traits des individus nouvelle activité ou d’une
entrepreneurs et nouvelle organisation
entrepreneurs potentiels

Hypothèse de base L’entrepreneur joue (ou ne Les entrepreneurs sont Les processus
joue pas) un rôle dans la différents des non entrepreneuriaux sont
croissance économique entrepreneurs différents les uns des autres
• L’approche fonctionnelle: elle définit l’entrepreneur au travers de
sa fonction économique (ce qu’il fait). Cette approche est celle
retenue par l’économie
• L’approche indicative, appréhende l’entrepreneur au travers de
ses caractéristiques (ce qu’il est). Cette approche est représentée
par l’école des « traits »:
• Selon cette école de pensée (approche psychologique ), centrée sur l’individu,
l’entrepreneur possède des caractéristiques psychologiques ou des traits de
personnalité, qui le prédisposent à devenir entrepreneur.
• Parmi les caractéristiques les plus citées, on a:
▪ Le besoin de réalisation de soi
▪ Le besoin de pouvoir
▪ Le lieu de contrôle interne
▪ La propension à prendre des risques calculés
• L’approche centrée sur l’action entrepreneuriale ou comment
l’entrepreneur se représente –t-il son action?
Typologies d’entrepreneurs:

• Partant du constat de l’inexistence d’une personnalité


entrepreneuriale unique, certains auteurs ont tenté d’établir des
typologies entrepreneuriales, notamment liées aux motivations:
Julien et Marchesnay (1988)

• L’entrepreneur PIC: Pérennité-Indépendance-Croissance.

• L’entrepreneur CAP: Croissance-Autonomie-Pérennité.


Type d’entrepreneur Caractéristiques (de l’opportunité)

L’entrepreneur innovant Poursuite d’opportunités qui conduisent à une nouvelle


combinaison entre les moyens et les fins.
L’entrepreneur arbitragiste Détection des imperfections du marché

Entrepreneur Life-style Poursuite d’une opportunité en accord avec sa philosophie de la


vie
L’entrepreneur social Volonté de privilégier le bien-être en apportant une contribution à
sa communauté ou à la société
L’entrepreneur institutionnel Poursuite d’une opportunité qui se traduit par l’impulsion d’un
changement institutionnel.
L’entrepreneur « mafieux » Poursuite d’une opportunité fondée sur le contournement de la
loi.
Source: fait à partir de K. Messeghem et S.Sammut, L’entrepreneuriat, 2012.
III. ENJEUX DE L’ENTREPRENEURIAT

❑ Croissance et innovation

❑ Création d’emplois et insertion sociale

❑ Renouvellement du parc d’entreprises et dynamisation des


entreprises existantes

❑ Développer l’esprit d’entreprise dans les entreprises et les


institutions
IV. Entrepreneuriat et développement économique:
le modèle GEM (Global Entrepreneurship Monitor)
• GEM (Global Entrepreneurship Monitor) : est un consortium de
chercheurs créé en 1997 à l’initiative du Babson College et de la
London Buisness School
• Étudie le phénomène entrepreneurial au niveau international: faire le
lien entre entrepreneuriat et croissance économique.
• Objectif:
• Mesurer les différences dans le niveau d’activité entrepreneuriale entre les différents pays
• Découvrir les facteurs déterminants les niveaux nationaux d’activité entrepreneuriale
• Identifier les politiques qui contribuent à améliorer le niveau national d’activité
entrepreneuriale
Conditions-cadres Le modèle GEM
nationales:
Ouverture
Gouvernement Grandes entreprises
Marchés établies
financiers
Technologie, R&D
Infrastructure Micro-entreprises et
Management PME Dynamiques
Marché du travail économiques :
Contexte Croissance
Institutions Créations
social, économique:
Expansions PIB
culturel,
Restructurations Emploi
politique Conditions-cadres pour Opportunités Fermetures
entreprendre: d’entreprendre:
Financement Existence
Politique Perception
gouvernementale
Enseignement formation
Infrastructure légale et Capacités
commerciale d’entreprendre:
Ouverture du marché Compétences
intérieur Motivations
Normes socio-culturelles.
• Les pays sont répartis en 3 catégories:
• Les économies fondées sur les facteurs ;
• Les économies fondées sur l’efficience;
• Les économies fondées sur l’innovation.
• Le principal indicateur utilisé est le TAE (taux d’activité
entrepreneuriale) qui mesure la part des 18-64 ans qui sont des
entrepreneurs naissants ou qui sont à la tête d’une jeune
entreprise (moins de 42 mois)
V. Entrepreneuriat au Maroc : des statistiques
Global Entrepreneurship Moniteur (GEM) : situation de Maroc
Rapport mondial 2019/2020 :
❑ Une amélioration significative de taux d’activité
entrepreneurial (TAE); qui est passe de 6,7% (2019) a 11,4%
(2020)
❑ 24ème rang (en gagnant 13 places par rapport à 2019) sur les
50 pays participants, représentant plus de 85% du PIB
mondial. Cette performance témoigne des avances réalisées
au niveau des conditions cadres de l’écosystème
entrepreneurial.
Rapport 2022/2023 :
❑ Le dernier rapport GEM indique une baisse de l’activité
entrepreneurial (4,2) malgré une amélioration des conditions
favorisent l’entrepreneuriat au Maroc !!!!!
❑ Maroc classé 48 éme sur 49 pays
❑ Quelles explications apporter a cette faiblesse ??????
Entrepreneuriat et création d’entreprise au Maroc :
Quelques défaillances
❑ Indigence (faiblesse) de la culture entrepreneurial au Maroc
❑ Faiblesse des dispositifs et structures d’accompagnement à la
création d’entreprise
❑ Lourdeur administrative
❑ Difficulté d’accéder au financement
❑ Faible durabilité des entreprises créées
8.439 entreprises disparues en 2019 (+5%/2018) et 9.800 défaillances
prévues en 2011 (+48%/2020) (source : Euler Hermes).
+90.000 entreprises seraient en vielleuse (source : Inforisk)
Selon GEM :
❑ Les marocaines craignent la prise de risque. Ils sont enfermés dans
le cercle de la peur de l’échec :
• 42,5% des marocains porteurs de projets abandonnent l’activité
entrepreneurial en raison qu’ils ont peur d’échouer (rapport 2020).
• 27% des marocains considèrent que la création d’un projet
d’entreprise est accessible. Alors que 73% déclarent qu’elle est
difficile. À cause de (rapport 2020) :
✓ Rareté des financements est programmes d’accompagnement.
✓ Forte fiscalité.
✓ Bureaucratie.
✓ Manque d’éducation à l’entrepreneuriat.
✓ Capacité limitée en R &D. …
Les résultats de l’enquête nationale du ministère des finances
et de BAD (banque Africaine de Développement) lancée en
aout 2022
❑ Objectif est de :

❑ Dresser le profil entrepreneurial au Maroc,


❑ Un diagnostic des besoins de entrepreneurs,
❑ De leur niveau d’information et
❑ D’accès aux dispositifs d’appui (structures d’accompagnement)
ainsi que l’équation de ces dernières aux attentes de cette
population.
❑ Quelques résultats de l’enquête :
❑ 53% des entrepreneurs au Maroc le sont par nécessité :
L’enquête fait ressortir :
Un taux d’activité entrepreneuriale de 25% de la
population de 18 ans et plus, qui inclut les entrepreneurs
établis (9%) et les entrepreneurs potentiels (16%).
Les entrepreneurs établis représentent 25% du travail
salarié ; 47% sont des entrepreneurs de vocation
(d’opportunité) et 53% sont des entrepreneurs de
subsistance (de nécessité).
❑ 60% des entrepreneurs concentrés dans les régions de Casablanca
Rabat Marrakech;
❑ Moins de 10% des entrepreneurs au Maroc ont un diplôme
universitaire;
❑ Le profit national entrepreneurial est marqué par l’informel et un
déficit de compétences st d’accompagnement, l’accès au
financement étant identifié comme la plus importante contrainte :
Près de 50% des entrepreneurs sont des travailleurs indépendantes
et 40% gèrent des entreprises de plus de 3 employés.
Plus de 70% des entreprises sont informelles.
Parmi les barrières à la formalisation, les impôts et les revenus (45%),
les régulations du marché du travail (30%) et l’instabilité de revenus
et leur activité (35%).
Axe II : Montage d’un projet entrepreneurial :
création d’une nouvelle entreprise
Sommaire
Section I : L’étude de marché

Section II : Le dossier financière

Section III : La dimension juridique

Section IV : Le business plan : outil stratégique de pilotage


d’une affaire
Introduction
Tout projet de création d’entreprise commence par une
idée qui doit être formalisée en un projet.

Cette idée doit être :


➢Réalisable;
➢Rentable et
➢Finançable.
idée

Enrichissement de
l’idée par la collecte
d’informations
brutes

-------------------------------------
Transformation de
l’information par
transformation de
ces informations
Projet brutes

Spirale de construction d’un projet à partir d’une idée


LA MISE EN FORME DU PROJET

FAISABILITE FAISABILITE FAISABILITE


COMMERCIAL TECHNIQUE FINANCIER

DECISION DECISION DECISION

FAIRE FAIRE FAIRE


Section 1 : L’étude de marché d’un projet d’entreprendre

▪ La démarche

▪ Les outils

▪ L’estimation du chiffre d’affaires prévisionnel

▪ L’élaboration de la stratégie marketing

▪ La définition de la politique commercial


1. La démarche
L’étude de marché pour objectif principal de réduire les risques
d’échec d’un projet. Elle s’assigne trois objectifs spécifiques :

➢La connaissance du marché;


➢Définition de choix stratégiques pour la conquête de ce
marché;
➢Définition d’une offre spécifique nouvelle.
Une étude de marché doit être préparée;

Il est conseillé de participer activement à la réalisation de telle étude;

C’est une construction qui ce compare à un « puzzle ».


Cheminement
Idée de projet

Etude de l’environnement et
des offres existantes Etude documentaire

Marché et
concurrents actuels Clients actuels

Choix de cible précise

Etude de ces clients


potentiels Etude de terrain

Estimation d’un chiffre


Construction d’un plan
d’affaires potentiel
marketing de lancement
Fig: place de l’étude de marché dans le processus de création d’entreprise
Source: Faut à partir de lécer – larniou Réaliser l’étude de marché de son projet d’entreprise 2007
1.1. L’étude documentaire marché
Il s’agit ici de comprendre les conditions globales
(environnementales) de fonctionnement du marché
considéré.

Elle conduite à travers la mobilisation des informations


existantes (secondaires)
Le marché et ses tendances
Le marché et ses tendances Questions à se poser

La définition du marché Sur quel(s) marché(s) précis l’entreprise se


positionnera-t-elle?

Taille du marché Quel est la taille du marché? (en volume et en valeur)

Structure de marché Quelles sont les différentes catégories de segments


homogènes qui composent le marché?

L’évolution du marché En quel phase se trouve le marché? (croissance,


stagnation, déclin, etc.). Quelles sont les tendances
prévus par les analyses?
Les acteurs du marché Qui sont les concurrents directes ou indirectes, les
acheteurs, etc.?
L’environnement Questions à se poser

Marco-tendances (économiques, juridiques, En quoi ses tendances sont-elles favorables ou


socioculturelles, etc.) défavorables au projet?

L’innovation Quelles sont les évolutions technologiques? Sont-


elles fréquentes?
Quel est leur impact sur le marché?

La réglementation et la législation Quelles sont les législations nationales? Cadres


réglementaires et législatif (autorisations requises;
diplôme à posséder, etc.)

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