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UNIVERSITE SULTAN MOULAY SLIMANE

FACULTE POLYDISCIPLINAIRE

BENI MELLAL

LICENCE FONDAMENTALE EN DROIT PRIVE


SECTION FRANÇAISE

Projet de fin d’études

Sous thème :

LA CONCURRENCE ET LA LIBERTE DES PRIX AU MAROC:


 LES CARCTERES DU DROIT DE LA CONCURRENCE ET LA
LIBERTE DES PRIX AU MAROC;
 L’IMPACT DU DROIT DE LA CONCURRENCE ET LA LIBERTE DES
PRIX SUR LES PME AU MAROC;
 L’INTÉGRATION ET LE RESPECT DES RÈGLES DE LA
CONCURRENCE AU SEIN DES PME AU MAROC (ENQUÊTE
EXPLORATOIRE).

Réalisé par : Encadré par :

 BRAHIM EL IDRISSI  KAMAL ESSILI : Professeur à


 HAYAT ESSAIL la FPBM

Année universitaire : 2023/2024

0
“C’est la concurrence qui met un prix juste aux marchandises et qui
établit les vrais rapports entre elles.”
Montesquieu / De l’esprit des lois

“La concurrence est toujours une chose fantastique, et l'industrie


informatique est extrêmement concurrentielle.”
Bill Gates

“Détruire la concurrence, c’est tuer l’intelligence.”


Frédéric Bastiat

“ Je considère la concurrence légitime, à condition qu'il y ait quelque


chose en face.”
Steve Ballmer

“Sans la paresse qui dissuade de pousser la méchanceté trop loin et


la concurrence à son paroxysme, notre société ne serait pas vivable.”
Philippe Bouvard

«Mon grand-père m'a dit une fois qu'il y avait deux sortes de personnes:
ceux qui font le travail et ceux qui en ont le mérite. Il m'a dit d'essayer
d'être dans le premier groupe; il y avait beaucoup moins de
concurrence.»
Indira Gandhi

1
RESUME

Le Droit de la concurrence et la liberté des prix est un instrument juridique avec dimensions
économique, sociale et politique qui parait de plus en plus très essentiel pour la régulation de tous
les marchés, la protection des consommateurs, le renforcement des entreprises notamment les PME
en leurs garantissant un environnement concurrentiel saint et équitable et la promotion des
investissements, et par conséquent, améliorer le climat général des affaires par la mise en œuvre
des mécanismes qui permettent la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles par l’adoption des
règles de la concurrence et la liberté des prix à respecter et à ne pas violer et l’instauration d’une
autorité indépendante chargée de la concurrence et la liberté des prix (Conseil de la Concurrence).
Dans ce sens, notre problématique se formule de la manière suivante : quels sont les
caractères de l’instauration du Droit de la concurrence et la liberté des prix universellement et au
Maroc ? Et quel est l’impact de ce Droit sur les PME marocaines ? Et dans quelle mesure les PME
ont intégré et respecté les règles et les principes apportés par ce Droit ?
L’objectif de ce travail est l’étude et l’analyse des subtilités relatives à l’importation des
règles admises universellement pour la mise en œuvre d’un Droit de la concurrence et la mise en
place d’un conseil de la concurrence, et surtout sur l’observation du degré d’intégration des
principes et des règles du Droit relative à la concurrence dans les PME marocaines. Pour ce faire,
une étude exploratoire visant 05 entreprises du secteur commercial de la ville de Meknès a été
conduite.
Les résultats obtenus révèlent plusieurs découvertes importantes. Premièrement, nous avons
observé que la constitution du Droit de la concurrence est dominée par des normes purement
importées de l’extérieur, et que le système marocain cherche encore une convergence entre les
institutions publics et privés et les autres acteurs (Consommateurs, Intermédiaires…) pour la mise
en œuvre du Droit de la concurrence et atteindre les objectifs attendus. Ainsi, on a souligné que
la méconnaissance et l'ignorance des règles de concurrence est un caractère qui concerne presque
la majorité les PME.
Plusieurs solutions ont été proposées. Il est urgent et urgent de toucher le rôle souhaitable
d’un Conseil de la Concurrence, en particulier face à la hausse des prix, afin d’améliorer le paysage
concurrentiel du marché Marocain. En outre, il est recommandé de renforcer le rôle du pouvoir
judiciaire par la formation des juges dans le domaine du droit de la concurrence pour assurer une
application effective de cette loi. Dans le même temps, afin de décourager les comportements
anticoncurrentiels des PME et d'accroître leur compétitivité, il est important de sensibiliser les
PME à l'importance de se conformer aux principes et règles de concurrence et de les encourager à
à mettre en œuvre des programmes de conformité.

2
Les mots clés : La concurrence/ La politique de la concurrence/ Le Droit de la concurrence/ La
liberté des prix/ les règles de la concurrence/ les pratiques anticoncurrentielles/ Conseil de la
concurrence/ les Petites et Moyens entreprises (PME).

LA VALEUR AJOUTEE

 Avoir un esprit collectif et le sens de la responsabilité en s’engageant dans un travail en


binôme, effectué sous les directives et les conseils d’un professeur encadrant dans le cadre
d’une formation diplômante ;
 Étayer et approfondir les enseignements reçus lors de ses années d’études supérieures ;
 Restituer et valoriser les apprentissages reçus notamment en ce qui concerne de la lecture
et l’analyse des textes juridiques et se familiariser à avoir les outils nécessaire pour une
bonne réflexion juridique ;
 Appliquer et développer les techniques et les outils de la recherche scientifique
académique ;
 Acquérir une vision précise et approfondie sur un thème bien déterminé en matière du Droit
des affaires ;
 Produire un écrit universitaire selon des normes établies ;
 Gérer le stress et la bonne gestion du temps ;
 Mener une démarche d’investigation ;
 Contribuer à la résolution d’une situation citée dans la problématique ;
 Développer la terminologie juridique notamment dans un sujet précis ;
 Se préparer pour les soutenances de mémoire et de thèse ;
 La mise à niveau des compétences au niveau des outils et des logiciels informatiques et
numériques nécessaire pour la production de la recherche universitaire.

3
DEDICACES

ABU HURAYRA REPORTED THAT THE PROPHET, MAY ALLAH BLESS HIM AND GRANT
HIM PEACE, SAID, "HE WHO DOES NOT THANK PEOPLE DOES NOT THANK
ALLAH."

 A NOS CHERS PARENTS :

AUCUNE DEDICACE NE POURRAIT EXPRIMER TOUTE L’AFFECTION ET LA


RECONNAISSANCE DU SOUTIEN MORAL ET MATERIEL DURANT NOS
ETUDES.

QUE DIEU VOUS PROTEGE ET QUE CE TRAVAIL SOIT UN TEMOIGNAGE DE


NOTRE GRATITUDE BIEN RESPECTEE, CE TRAVAIL EST LE FRUIT DE VOS
SACRIFICES QUE VOUS AVEZ CONSENTIS POUR NOTRE EDUCATION ET
NOTRE FORMATION.

 A NOS CHERS FRERES ET SŒURS :


ON VOUS DEDICE CE TRAVAIL EN TEMOIGNAGE DE L’AMOUR ET
L’AFFECTIONQUI NOUS UNIT.

 A NOS ENSEIGNANTS :
POUR VOS EFFORTS FOURNIS, POUR VOS QUALITES D’ENCADREMENT ET
D’ENSEIGNEMENT. VEUILLEZ TROUVER ICI L’EXPRESSION D’UNE
PROFONDES RECONNAISSANCE.

 A NOS COLLEGUES :
NOUS AVONS VECU ENSEMBLE DES MOMENTS TANTOTS DIFFICILES,
TANTOT AGREABLES, VOUS TROUVEZ ICI LE TEMOIGNAGE DE NOTRE
AMITIE.

4
REMERCEIMENTS

La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui nous voudrions
témoigner toute notre gratitude.

Nous voudrions dans un premier temps remercier, notre directeur de projet de fin d’études, M. KAMAL ESSILI,
professeur Du droit à la FACULTE POLYDISCIPLINAIRE-BENI MELLAL, pour sa patience, son encadrement dès le
début, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils, qui ont contribué à alimenter et perfectionner notre
réflexion.

L’enseignement de qualité dispensé par la licence « DPF » a également su nourrir nos réflexions et a représenté
une profonde satisfaction intellectuelle, merci donc aux enseignants-chercheurs de FACULTE POLYDISCIPLINAIRE-
BENI MELLAL branche du droit.

Nous adressons nos sincères remerciements à tous les intervenants et toutes les personnes qui par leurs paroles,
leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé nos réflexions et ont accepté de nous rencontrer et de
répondre à nos questions durant nos recherches.

Nous voudrions exprimer notre reconnaissance envers les amis et collègues qui nous ont apporté leur soutien
moral et intellectuel tout au long de notre démarche.

Nous aimerions exprimer notre gratitude à tous les chercheurs et spécialistes, trop nombreux pour les citer, qui
ont pris le temps de discuter de notre sujet. Chacun de ces échanges nous ont aidés à faire avancer notre
analyse.
Enfin, je (Brahim El IDRISSI) remercie mon épouse pour son soutien indéfectible et également mon cher ami
Yassin Bachri.

5
LISTE DES ACRONYMES

PME PETITES ET MOYENNES ENTERPRISES.


ONG ORGANISATION NON GOUVERNEMENTALE.
OCDE L’ORGANISATION DE COOPÉRATION ET DE
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
DC DROIT DE LA CONCURRENCE.
USA UNITED STATES OF AMERICA.
F&A FUSIONS ET ACQUISITIONS
PAC LA POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE.
PED PAYS EN DEVELOPPEMENT.
FMC LE FORUM MONDIAL DE L'OCDE SUR LA CONCURRENCE.
FMN DES FIRMES MULTINATIONALS.
CNUCED CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE
ET LE DÉVELOPPEMENT.
OMC ORGANISATION MONDIAL DE COMMERCE.
PAS LE PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL.
BIRD LA BANQUE INTERNATIONALE POUR LA
RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT
OCDE L’ORGANISATION DE COOPÉRATION ET DE
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUES
BM BANQUE MONDIAL.
FMI FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL.
ONU ORGANISATION DES NATIONS-UNIES.
MENA MOYEN-ORIENT ET DE L'AFRIQUE DU NORD.
ORD UN ORGANE DE RÈGLEMENT DES DIFFERENDS.
PASA PLAN D’ACTION POUR LA MISE EN ŒUVRE DU STATUT
AVANCÉ.
RSA RÉUSSIR LE STATUT AVANCÉ.
SFI LA SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE.
CSPJ CONSEIL SUPÉRIEUR DU POUVOIR JUDICIAIRE.
ONSSA L'OFFICE NATIONAL DE SÉCURITÉ SANITAIRE DES
PRODUITS ALIMENTAIRES
FRET FLUVASTATIN RENAL EVALUATION TRIAL
CdC CONSEIL DE LA CONCURRENCE
FOB FREE ON BOARD
DEC DROIT EUROPEEN DE LA CONCURRENCE
ONUDI L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE
DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL
UE UNION EUROPEEN.
CRI CENTRE REGIONAL DE L’INVESSTISSMENT.

6
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES

Liste des tableaux :

TABLEAUX Intitulé Numéro


de page
Tableau 1 La liste des produits, les actes et services dont les prix 87
sont réglementés.
Tableau 2 Classification des entreprises selon leur effectif dans 114
quelques pays.
Tableau 3 Présentation des PME étudiées. 137
Tableau 4 Les principaux risques qui pourraient conduire à une 138
violation des règles de la concurrence et de la liberté Et
des prix dans votre secteur d'activité. 139

Liste des figures :

Figures Intitulé Numéro


de page
Figure 1 évolution du classement du Maroc selon DOING BUSINESS 83

7
SOMMAIRE

INTRODUCTION ................................................................................................................................................... 10

CHAPITRE 1 : LE CADRE GENERAL DE LA CONCURRENCE : CONCEPTUEL, HISTORIQUE ET EVOLUTIF. ................... 12

SECTION 1 : LES CONCEPTS (MOTS-CLES) AUTOUR DE LA CONCURRENCE ................................................................................. 12


Paragraphe1 : La concurrence ........................................................................................................................... 12
Paragraphe 2 : La politique de la concurrence ................................................................................................... 22
Paragraphe 3: Les règles de la concurrence ....................................................................................................... 28
Paragraphe 4 : Le principe de la liberté des prix ................................................................................................ 29
SECTION2 : DE LA CONCURRENCE AU DROIT DE LA CONCURRENCE ......................................................................................... 32
Paragraphe1 : La genèse du Droit de la concurrence ........................................................................................ 33
Paragraphe 2 : l’évolution du droit et de la politique de la concurrence sous l’ombre de la dimension
internationale et du particularisme national ..................................................................................................... 39

CHAPITRE 2 : LE DROIT DE LA CONCURRENCE AU MAROC : LE CADRE LEGAL, REGLEMENTAIRE ET


INSTITUTIONNEL A LA LUMIERE D’UNE CONSTANTE EVOLUTION. ....................................................................... 47

SECTION 1 : LES SOURCES DU DROIT DE LA CONCURRENCE MAROCAIN ................................................................................... 47


Paragraphe 1 : sources universelles ................................................................................................................... 49
Paragraphe 2 : les sources internes ................................................................................................................... 69
SECTION 2 : GOUVERNANCE DU DROIT DE LA CONCURRENCE AU MAROC ............................................................................... 80
Paragraphe 1 : les différents acteurs qui interfèrent le contrôle et la régulation de la concurrence à la lumière
du Droit de la concurrence et la liberté des prix ................................................................................................ 80
Paragraphe 2 : Diagnostic de la pratique du Droit de la concurrence et la liberté des prix au Maroc .............. 97

CHAPITRE 3 : LE DROIT DE LA CONCURRENCE ET LES PME AU MAROC. .............................................................. 107

SECTION 1 : POURQUOI LES PME ?...............................................................................................................................108


Paragraphe 1 : La place des PME dans le tissu économique ............................................................................109
Paragraphe 2 : A la recherche d’une définition de la PME ...............................................................................112
SECTION 2 : LES PME, AUTEURS OU VICTIMES DES PRATIQUES ANTICONCURRENTIELLES, DES PRATIQUES RESTRICTIVES DE LA
CONCURRENCE ET LES EFFETS DES OPERATIONS DE CONCENTRATION ECONOMIQUE ? .............................................................. 116

Paragraphe 1 : Les ententes anticoncurrentielles (les cartels) .........................................................................117


paragraphe2 : Les abus de position dominante ...............................................................................................128
Paragraphe 3 : Les abus de dépendance économique .....................................................................................130
Paragraphe 4 : Les concentrations d’entreprises .............................................................................................131
Paragraphe 5 : La pratique de prix abusivement bas ......................................................................................134
SECTION 3 : L’INTEGRATION ET LE RESPECT DES REGLES DE LA CONCURRENCE DANS LES PME AU MAROC (ENQUETE EXPLORATOIRE)135
Paragraphe 1 : Méthodologie ..........................................................................................................................135
Paragraphe 2 : Les résultats.............................................................................................................................138
Paragraphe 3 : Les synthèses ...........................................................................................................................143
Paragraphe 4 : les recommandations ..............................................................................................................143

8
CONCLUSION : ................................................................................................................................................... 145

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................................................................... 154

9
INTRODUCTION

Des marchés fructueux et des États réellement orientés vers le développement sont
indispensables pour mener à bien le développement durable. Les marchés jouent un rôle important
dans l’affectation de ressources. Toutefois, l’absence de mécanismes de réglementation appropriés
risque d’entraîner des défaillances des marchés, voire des abus de pouvoir monopolistique, des effets
externes négatifs et l’iniquité. Les États ont pour mission de combler les lacunes du marché, de créer
un cadre juridique réglementaire et institutionnel porteur, ainsi que d’encourager les intervenants du
marché à contribuer plus efficacement au développement durable. La concurrence est à la base de la
réussite de toute économie de marché. Elle accroît l’attractivité d’un pays pour les entreprises et stimule
l’efficacité économique, la productivité, l’innovation et la croissance économique. Les marchés
concurrentiels offrent une gamme plus large de produits à plus bas prix et de meilleure qualité, au
bénéfice des consommateurs. La libéralisation des échanges ne peut pas atteindre son plein potentiel
si des pratiques anticoncurrentielles persistent entre les entreprises privées, lesquelles augmentent les
obstacles à l’entrée sur le marché et aboutissent à des niveaux élevés de concentration du marché et à
des pratiques potentiellement abusives.
Il importe, par conséquent, que tous les pays évaluent et, le cas échéant, améliorent l’efficacité
des lois et des politiques de la concurrence et celles relatives aux prix, ce qui va impacter positivement
le consommateur et également les entreprises notamment les petites et moyens entreprises considérées
la colonne vertébral de l’économie.
Les petites et moyennes entreprises (PME) sont des moteurs essentiels d’une croissance
durable et équitable. Elles contribuent notablement à l’économie par la production, l’emploi, la
création d’emplois et l’innovation. Dans la plupart des pays, elles représentent plus de la moitié de la
part totale du produit intérieur brut. Leur proportion dans l’ensemble des entreprises est généralement
très élevée, atteignant 90 % à 95 % dans presque tous les pays. L’importance des PME pour les grandes
entreprises, en qualité de sous-traitants et de vendeurs de leurs produits, n’a pas cessé de croître.
Toutefois, pour que les PME deviennent compétitives tant au niveau national qu’international
afin de bénéficier davantage de la mondialisation et de contribuer à une croissance équitable, elles ont
besoin d’une assistance pour créer un environnement favorable à l’entreprenariat ou l’améliorer et pour
faciliter l’acquisition de compétences entrepreneuriales. D’où l’importance de la mise en œuvre
effective et équitable du droit de la concurrence et la liberté de prix .Il en va de même pour les PME
qui doivent faire plus d’efforts pour adopter les principes de la concurrence loyale et intégrer les règles
apportées par le Droit de la concurrence et éviter de recourir aux pratiques anticoncurrentielles qui
présentent une violation de la loi et des bonnes pratiques loyales, et présente donc une menace
grave sur les PME en premier degré et également sur le consommateur et donc sur toute
l’économie.

10
Donc notre thème « le Droit de la concurrence et la liberté des prix » est une branche du
Droit des affaires, et son importance se manifeste aujourd’hui vue la conjoncture actuelle
caractérisée par le flambant des prix et la défaillance d’un nombre important des PME à cause de
plusieurs facteurs dont on trouve l’absence d’une concurrence sainte et équitable.
La problématique abordée dans ce projet de fin d’études est de savoir les subtilités liées à la
construction marocaine du Droit de la concurrence et la liberté des prix et mettre en évidence les
problèmes y relatives au niveau de la mise en œuvre et découvrir la tendance des réformes de ce
Droit à la lumière de ces problèmes et lacunes, il nous convient également de voir dans quelle
mesure le Droit de la concurrence et la liberté des prix calqué sur le Droit européen a contribué à
améliorer l'environnement concurrentiel sur les différents marchés au Maroc, et surtout quelle est
sa valeur ajoutée pour les PME marocaines.
En effet, on va se focaliser dans un premier temps sur le côté théorique dont est figuré le
cadre conceptuel, historique et évolutif de la notion de la concurrence, et également d’explorer
comment le Maroc s’est influencé par les expériences internationales dans l’élaboration du cadre
légal et institutionnel de la concurrence et le principe de la liberté des prix. Alors que dans un
deuxième temps on va se pencher sur les interférences entre le Droit de la concurrence et la liberté
des prix et les PME du Maroc à l’intermédiaire d’une enquête exploratoire sur un échantillon de
ces dernières.
Notre hypothèse repose sur une conviction que les PME méconnaissent le Droit de la
concurrence et croient qu’il est destiné spécialement aux grandes entreprises. Et que les marchés
connaissent un nombre assez important des pratiques anticoncurrentielles malgré les efforts
déployés via le Droit de la concurrence et la liberté des prix.
La suite du traitement de notre sujet va nous confirmer notre hypothèse. En outre, elle va nous
apporter des autres éléments très importants.

11
Chapitre 1 : Le cadre général de la concurrence : Conceptuel, historique et
évolutif.

La concurrence définit une relation entre différents acteurs de la vie économique,


caractérisée par la liberté contractuelle, commerciale, de circulation et d'engagement. Il libère
un large éventail de comportements humains dans un monde aux ressources rares : de la simple
imitation et de la compétition sportive au comportement compétitif agressif. C'est pourquoi la
concurrence est l'un de ces mots avec des qualificatifs comme juste , injuste , parfait , réalisable
ou sauvage , accusant la fierté ou le ressentiment basé sur le succès ou l'échec des efforts des
concurrents 1.
Mais, comment comprendre la concurrence d’un point de vue juridique ? On pourrait
considérer que c’est là une question propre aux économistes ou aux sociologues. Ces derniers
consacrent d’ailleurs nombre de leurs travaux à la conceptualisation ainsi qu’à la compréhension
de la concurrence.
Donc on va successivement découvrir les concepts (mots-clés) autour de la concurrence
(section1), et on va faire une introduction au Droit de la concurrence à partir le concept très
intéressant et complexe de la concurrence et leur effet sur l’économie et la société (section2).

Section 1 : Les concepts (mots-clés) autour de la concurrence

Paragraphe1 : La concurrence
Il s’agit pourtant d’une question complexe qui interpelle le juriste à plus d’un titre.
Précisément, parce que le Droit s’applique aussi à la concurrence, on peut se demander de quelle
manière il en influence le fonctionnement, les pratiques ainsi que les discours.
En Droit de la concurrence, le concept de concurrence relève généralement, pour ne pas dire
systématiquement, de l’implicite. Les textes de loi ou la jurisprudence, qui constituent les
principaux matériaux de réflexion du juriste, ne mentionnent aucune définition explicite du terme
concurrence2.

1
Alain BIENAYMÉ, « CONCURRENCE, économie », ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS [en ligne], consulté le 29 mars
2023. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/concurrence-economie/
2
Lionel ZEVOUNOU, Thèse Pour l’obtention du grade de docteur en droit public : LE CONCEPT DE CONCURRENCE
EN DROIT, Présentée et soutenue publiquement le 8 décembre 2010, Sous la direction de Monsieur Pierre BRUNET
Professeur à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense, Membre de l’Institut Universitaire de France/
UNIVERSITE PARIS OUEST NANTERRE LA DEFENSE/ UFR Droit et Sciences Politiques – Ecole doctorale Droit et
Sciences Politiques, p, 11.

12
A. En réalité sociologique, la concurrence (la compétition) est un mode d’interaction
Se comparer aux autres, et vouloir être le meilleur à la fin de la comparaison, peut
certainement être une des caractéristiques anthropologiques fondamentales de l'être humain. Dans
la " concurrence des tiers " (G. Simmel), le problème n'est pas de rivaliser avec des concurrents
pour leurs biens ou privilèges, mais de se mesurer « manqué » à ses propres performances et succès
est une spécificité humaine sans équivalent dans le monde animal. Il ne fait aucun doute,
cependant, que la portée, le but et les conséquences de telles comparaisons varient
considérablement selon les histoires et les cultures : les sociétés sont organisées de manière à
inhiber socialement la volonté des gens de rivaliser, leurs (ambitions croissantes) ; mais ils peuvent
aussi chercher à faire de cette pulsion le moteur central de la production et de la reproduction
sociale en instaurant une véritable « concurrence sociale ». Dès lors, le statut social, l'estime, la
richesse matérielle et, finalement, les choix de vie possibles sont attribués par la concurrence, et
l'effort pour accomplir au mieux diverses pratiques ou activités sociales devient un souci d'être
meilleur que ses rivaux ou, à défaut, il semble être.

De la traditionnelle à la modernité
Le passage de la société traditionnelle à la modernité se manifeste précisément par un
changement de mode de répartition de la société : régie non plus par le principe de répartition
autoritaire , mais par l'idée de performance individuelle ; statut , ressources ( revenus ),
réputation , et de nombreux choix d'action et de vie , se répartissent non plus selon la tradition , la
classe sociale , voire les stipulations issues de décisions dictatoriales, mais selon les performances
individuelles de chacun au sein d’une concurrence (idéalement) libre et équitable.

Dans le processus de modernisation, la concurrence libre (c'est-à-dire ouverte à tous les


membres de la société) et régulée est devenue le mode d'interaction dominant dans les sociétés
occidentales, et ce mode est devenu de plus en plus évident. En fonctionnant comme action
coordonnée et socialisation, le principe de concurrence a remplacé d'autres modes de répartition
dans un nombre croissant de sphères de la vie sociale : répartition corporatiste traditionnelle ;
coopération paritaire ; régulation hiérarchique autocratique ; ou conflit sans règles (confrontation)
pour accéder aux rôles, ressources et privilèges3.

On ne peut parler d'une organisation véritablement concurrentielle dans la sphère sociale


que si la définition des finalités matérielles du comportement devient elle-même partie intégrante
de la dynamique concurrentielle. Par exemple, dans les affaires, les politiciens peuvent fixer des
objectifs de production (autoroutes, 12 000 paires de chaussures, etc.) et les atteindre grâce à la
concurrence. En d'autres termes, les commandes sont données à ceux qui peuvent atteindre les

3
HARTMUT ROSA, « La compétition comme mode d’interaction », Sociologie [En ligne], N° 3, vol. 10 | 2019, mis
en ligne le 17 mai 2021, consulté le 29 mars 2023. URL : http://journals.openedition.org/sociologie/5933 ;

13
objectifs de production. Qui a la plus grande efficacité, ou en d'autres termes, l'utilisation la plus
efficace des ressources Cet objectif n'est pas basé sur des types d'interactions concurrentielles. En
revanche, le secteur privé des pays développés modernes est organisé de telle manière que les
producteurs décident eux-mêmes de fixer des objectifs de production. Ce faisant, non seulement
nous suivons la demande existante, mais nous réfléchissons également à la manière de la créer
activement. Dans ce contexte, les personnes les plus compétitives ne sont pas celles qui atteignent
plus efficacement les objectifs importants. La définition des objectifs elle-même devient l'un des
outils dans la lutte pour devenir plus compétitif.4.

Les principes généraux de la concurrence


Il en va de même pour la science et l'art. Selon le principe de différenciation fonctionnelle,
les objectifs de la recherche scientifique et les normes de qualité artistique ne sont pas
prédéterminés (par la politique ou la religion), mais découlent à nouveau de la pratique scientifique
et artistique elle-même. Comme l'un des principaux moteurs de l'impact potentiellement global
des principes de concurrence sur les organisations dans ces domaines sociaux. La définition de la
finalité scientifique ou artistique est devenue l'un des éléments clés du concours. Que les sports,
qui à première vue semblent être la réalisation du principe de compétition dans sa forme la plus
pure, ne sont compétitifs que de manière limitée ou plus secondaire, les règles du jeu et les buts
matériels de l'action. Ce Défini selon des critères externes et souvent déterminé par les règles de
la concurrence économique.5

Dans un mouvement qui a commencé comme une idée puis s'est étendu aux institutions,
l'idée de compétition (sous ces deux formes) et le principe étroitement lié de la performance
ont été le moteur de la modernisation à travers les domaines des affaires, des sciences, du sport et
de la Progressivement réparties tout au long du processus. (Sous forme de concours bipartisan),
les médias, les loisirs, la romance (principes du libre choix des partenaires), l'art (à travers les
organisations, les marchés de l'art, les modes d'attribution des bourses et subventions), et d'une
certaine manière même la religion.

4
Ibid., HARTMUT Rosa explique comment Frank Nullmeier a essayé de montrer comment se poursuit aujourd’hui
encore le passage progressif, dans les stratégies d’entreprise, d’une focalisation sur les moyens (pour réaliser des
objectifs de production prédéfinis) à la recherche agressive d’une détermination des objectifs de production eux-
mêmes (POLITISCHE THEORIE IM SOZIALSTAAT, op. CIT., p. 213 et SUIV.).
5
Alexandra Beauchamp et Sandrine Victor, « Introduction au dossier « Une histoire de la concurrence : champs
d’études et interprétations historiennes » », Les Cahiers de FRAMESPA [En ligne], 39 | 2022, mis en ligne le 31
janvier 2022, consulté le 11 avril 2023. URL : http://journals.openedition.org/framespa/12220 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/framespa.12220 ;

14
La concurrence et Religion
Dans les sociétés pluralistes, les églises et les groupes religieux sont en lutte : ils cherchent
à se distinguer de leurs concurrents et à s’attacher des fidèles en donnant du sens de manière plus
convaincante et en proposant une forme de vie « meilleure ».

En Islam, la concurrence sur le marché est sauvegardée grâce à la limitation des distorsions
des prix. Le prophète a interdit explicitement le contrôle des prix : « C’est Dieu qui fixe les prix,
retient et étend et c’est lui Le Pourvoyeur… ». Le « MUHTASSIB », représentant de l’État et
s’occupant de l’observation du bon fonctionnement du marché, ne doit en aucun cas manipuler les
prix. Autrement dit, la régulation du marché doit se limiter seulement à prévenir la fraude et laisser
la loi de l’offre et de la demande fixer les prix. Le prophète a explicitement aussi interdit le
monopole car il conduit à la hausse des prix et à la dégradation du pouvoir d’achat : « Celui qui
détient un monopole est un pécheur ».6

De surcroit, il est historiquement très significatif qu’en Europe, où indéniablement le type


moderne de cette forme d’organisation a vu le jour au XVIIE siècle lors de la constitution du
système westphalien, les relations entre États aient endossé la forme concurrentielle, quoique le
conflit direct (armé) ait pu s’imposer à plusieurs reprises comme le mode d’interaction dominant.
Les États-nations européens ont engagé une compétition pour les territoires, pour les ressources
naturelles, et donc pour l’hégémonie militaire et politique. Aussi n’ont-ils cessé de rivaliser pour
être toujours à la pointe du progrès dans les sciences, la technique, l’économie, les infrastructures,
la culture, la force militaire et la dominance géopolitique.

De plus, en Europe, l'établissement du régime westphalien au XVIIe siècle a sans doute


donné naissance à la version moderne de cette forme d'organisation, dans laquelle les relations
entre États ont pris la forme de concurrence, malgré les revendications de conflit (armé) direct.
Historiquement très important. Ils sont eux-mêmes apparus à plusieurs reprises comme le type
d'interaction dominant. Les États-nations européens se disputent le territoire et les ressources
naturelles, et donc l'hégémonie militaire et politique. C'est pourquoi ils n'ont jamais cessé de
rivaliser pour rester à la pointe des progrès de la science, de la technologie, de l'économie, des
infrastructures, de la culture, de la puissance militaire et de la supériorité géopolitique.…

6
HICHAM EL MOUSSAOUI. Publié en collaboration avec Un Monde Libre sur le journal libéral de référence en
France CONTREPOINTS consulté sur le site internent https://www.contrepoints.org/2012/05/01/81391-islam-et-
economie-de-marche-incompatibles le 30 mars 2023 à 22:44GMT

15
B. En Economie, la concurrence est la mère des régulations
La plupart des économistes de profession académique abordent le concept de la
concurrence sous un angle particulier. Elle désigne, selon eux, le mécanisme de marché par lequel
de nombreux candidats à l'échange d'un bien trouvent à s'accorder sur un prix d'équilibre
mutuellement satisfaisant, car compatible avec les intérêts opposés des acheteurs et des vendeurs7.

Le marché : le terrain de la concurrence par excellence


1) La définition du marché
Un marché est un lieu réel ou virtuel où vendeurs et acheteurs se rencontrent. C'est donc
un lieu de rencontre où l'offre (vendeurs) et la demande (consommateurs) recherchent le plus grand
profit possible. En général, c'est le prix de vente des biens et services qui créent des tensions et des
marchandages sur le marché. Outre le prix, il existe d'autres facteurs que les entreprises utilisent
pour être compétitifs sur le marché, tels que : Conception de produits, innovation, service client,
etc.

Néanmoins, le prix reste le nerf de la guerre dans un marché, l’offreur souhaitant vendre le
plus cher possible et le demandeur veut acheter au prix le plus bas.

2) Exemples du marché
Un des exemples les plus concrets est le marché du week-end, les exposants y vendent leur
marchandise et les passants viennent les acheter. Comme tous les marchés, le marché du dimanche
possède ses propres lois. Cependant ce type de marché ne met pas en réelle évidence les principes
d’offres et de demandes.

Un autre exemple de marché physique qui met en exergue le principe offre/demande est la
vente à la criée. Dans une vente à la criée, les grossistes vendent au plus offrant, mais quand la
demande est inexistante ou presque (par exemple en fin de marché) les prix sont alors revus à la
baisse afin d’écouler les stocks.

Les marchés peuvent donc prendre plusieurs aspects (réels ou virtuels), plusieurs tailles et
toucher un nombre plus ou moins important de consommateurs. Par exemple, le marché des
Smartphones est international et il concerne la quasi-totalité des individus. Le marché des
chapeaux est lui international, mais bien plus restreint, car la demande est moindre, donc l’offre
aussi.

3) Les composantes du marché


Un marché est composé de trois éléments : la demande, l’offre et l’environnement.

7
Alain BIENAYMÉ, ibid.

16
 La demande :
La demande est la base de tout marché, sans demande il est impossible de vendre ses
produits ou services. Cette demande est représentée par l’ensemble des clients, qu’ils soient des
consommateurs particuliers ou des clients professionnels.

 La typologie de la demande :
La demande peut être scindée en trois niveaux :

 La demande théorique : Il s’agit de tous les consommateurs susceptibles d’acheter le


produit ou service. Un modèle de voiture possède par exemple une demande théorique
conséquente, car elle est représentée par l’ensemble des personnes autorisées à conduire.
Elle correspond à la demande potentielle additionnée des non consommateurs absolus. Elle
est théorique, car les prospects non consommateurs n’achèteront jamais le produit pour
diverses raisons (médicales, religieuses, etc.).8
 La demande potentielle : Il s’agit des clients qui expriment un réel intérêt pour l’offre.
Cette demande potentielle peut être identifiée grâce à « la segmentation du marché »9.
 La demande effective : Elle regroupe l’ensemble des personnes qui ont acheté le produit
ou service chez l’entreprise ou chez un concurrent.

 Les indicateurs de la demande :


Les indicateurs permettent de mesurer les éléments quantitatifs de la demande :

 La demande en volume : Quantité achetée sur la période


 La demande en valeur : Quantité achetée sur la période x Prix de vente HT
 La demande globale : Nombre d’acheteurs x Quantité moyenne achetée x Fréquence des
achats
 Le taux de pénétration : (Demande réelle ÷ Demande potentielle) x 100

 L’offre :
L’offre correspond à tous les acteurs qui souhaitent vendre leurs produits et services sur le
marché. Cette offre se doit d’être en adéquation avec la demande pour se vendre, c’est-à-dire
proposer un produit avec les caractéristiques attendues par les consommateurs.

C’est au sein de l’offre que va se mener la concurrence entre les entreprises. Cette
concurrence peut se distinguer en deux types :

 La concurrence directe : Représentée par les autres entreprises qui vendent un produit
avec les mêmes caractéristiques et à un prix similaire.
 La concurrence indirecte : Il s’agit des produits de substitution qui réponde au même
besoin, mais en proposant un produit avec des caractéristiques, une gamme et un prix
différents.

8
Article consulté sur le site internet : https://pascalkermarrec.com/2018/08/30/les-composantes-du-marche/ le
10 Avril 2023, 23:00 GMT.
9
La segmentation est une technique de découpage du marché consistant à isoler des groupes de consommateurs
ayant des comportements ou des habitudes d’achat homogènes. La segmentation permet d’adapter les actions
mercatiques (commerciales) à chacun des groupes ainsi constitués/ REFERENCE : Collège Henri DHEURLE. LIEN :
https://college-lateste.fr/cours/wp-content/uploads/2015/02/le-produit-et-son-march%C3%A91.pdf consulté le
10 AVRIL 2023, 23:33GMT ;

17
 L’environnement :
L’environnement du marché est l’ensemble des facteurs sur lequel l’entreprise n’a pas que
peu de pouvoir et qui peut impacter son activité. L’environnement peut être une source de menace
pour l’entreprise, mais aussi d’opportunités pour son développement.
De manière simplifiée, on retrouve trois grands facteurs définissant l’environnement d’un marché:

 L’environnement réglementaire : Il s’agit des lois, réglementations et normes qui cadrent


le fonctionnement de l’entreprise. L’environnement réglementaire est généralement une
contrainte pour l’entreprise.
 L’environnement socioculturel : Les caractéristiques (âge, profession, centres
d’intérêt…) permettant de décrire les consommateurs d’un marché donné. Chaque segment
du marché (les profils de consommateurs) possède ses attentes auxquelles les entreprises
doivent répondre. Les évolutions générationnelles doivent être anticipées, car ce sont elles
qui influencent le fonctionnement du marché.
 L’environnement technologique : Il s’agit de toutes les innovations pouvant représenter
des menaces et opportunités. Une entreprise peut chercher à se positionner comme pionnier
de l’innovation en adoptant une stratégie océan bleu. Au contraire, une entreprise qui
n’arrive pas à suivre l’innovation peut rapidement se voir délaissée par le marché.10
Exemple : le cas du NOKIA dans la téléphonie mobile.

4) Le temps du marché
Ceci est d'autant plus nécessaire que l'échelle de temps des événements de marché ne
correspond pas à l'échelle de temps des entreprises. Le temps de marché est plus court que le temps
constant. Les acheteurs ou les vendeurs peuvent conclure la transaction immédiatement. Et les
marchés concurrentiels, qu'ils soient ajustés par l'entrée de nouveaux concurrents sur le marché en
cas de pénurie ou par l'exclusion de concurrents existants en cas de récession, sont concurrentiels.
Presque instantanément. . D'autre part, la concurrence entre les entreprises apporte de nouvelles
perspectives. Comme le dit le dicton, "Dans la mémoire d'une rose, on ne voit jamais mourir
un jardinier."11 Le but de tout entrepreneur est de survivre au-delà de la durée de vie d'un produit
commercialisé avec succès. De ce point de vue, la concurrence est vécue comme une série de
compétitions, certaines gagnantes, d'autres perdantes, mais ne menaçant pas nécessairement la
survie de l'entreprise. La concurrence se poursuit indéfiniment et la perte du contrat n'entraîne pas
automatiquement la liquidation, mais une série de revers malheureux peut être fatale.12

10
AXEL LEFEBRE, le Marché : Définition Et Composantes, article publié le 02/08/2022 sur le lien
https://www.leblogdudirigeant.com/le-marche-definition-composantes/ consulté le 31 mars 2023 à 01:30 GMT
11
Luis Thomas Fontenelle, L'Esprit du XVIIIe siècle (1941), citations qui signifie que : Si les roses, qui ne durent qu'un jour
faisaient des histoires... elles diraient : "Nous avons toujours vu le même jardinier ; de mémoire de rose on n'a vu que lui...
Assurément il ne meurt point comme nous, il ne change seulement pas. REFERENCE : https://citation-
celebre.leparisien.fr/citations/38837; consulté le 12 avril 2023
12
Alain BIENAYMÉ, ibid.

18
Notion d’entreprise en Droit de la concurrence
En Droit de la concurrence, la notion d’entreprise englobe toute entité, dotée ou non de la
personnalité juridique, à condition que celle-ci exerce une activité économique .En effet, le statut
juridique de l'entité importe peu. Elle peut être aussi bien une personne physique ou une personne
morale qu'une entité dépourvue de la personnalité juridique, comme un groupe de sociétés ou une
succursale. Par ailleurs, le critère déterminant reste l'exercice par l'entité d'une activité
économique. Celle-ci se définit comme toute activité portant sur des produits, des biens ou services
réalisée au sein d’un marché quelles que soient les modalités d'exercice, y compris pour les
personnes morales de Droit public dès lors qu’elles agissent comme opérateurs économiques.13

Une double approche de la concurrence en Economie

Le thème de la concurrence, dont il tire son nom, a inspiré de nombreuses considérations


économiques depuis le XVIIIe siècle, époque où prévalait la pensée libérale. Par la suite, la théorie
de la concurrence économique a été identifiée et a proliféré. Mais la concurrence est un concept
qui peut être soumis à une double perspective.

Selon la première approche, la concurrence est définie comme une situation dans laquelle
un grand nombre d'entreprises se font concurrence sur le marché et offrent des produits
compatibles. Ce design se retrouve dans le célèbre modèle « concurrence pure et parfaite »14,
développée par les économistes néoclassiques à la fin du 19 XIX ᵉ siècle. Elle conduit à considérer
les situations de marché dans lesquelles existe un petit nombre d’offreurs comme des altérations
de la concurrence : on parle d’ailleurs de « concurrence imparfaite »15

13
Conseil de la Concurrence, «Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la
concurrence au sein des entreprises et des organisations professionnelles», Edition du 10 janvier 2022, p.21
14
Concurrence pure et parfaite : La concurrence est pure si trois hypothèses sont réunies :
 le nombre d’agents économiques présents sur le marché est tel qu’aucun ne peut influencer à lui seul les
prix (on parle d’atomicité du marché) ;
 les produits échangés sont identiques et substituables (homogénéité des produits sur le marché) ;
 aucune barrière à l’entrée ou à la sortie des acteurs sur le marché (libre entrée sur le marché).
La concurrence est parfaite si deux hypothèses sont réunies :
 l’information des agents économiques est totale (transparence du marché) ;
 les facteurs de production, le capital et le travail nécessaires à la production des biens, sont parfaitement
mobiles.
Ces cinq hypothèses désignent un modèle théorique et non pas la réalité. Néanmoins, il ne faut pas toujours un
grand nombre d’offreurs et de demandeurs pour favoriser la concurrence. Le fait de pouvoir entrer ou sortir
facilement d’un marché suffit pour faire fonctionner la concurrence.
15
Concurrence imparfaite : Si une seule des conditions de la concurrence pure et parfaite n’est pas vérifiée (dans la
réalité, les cinq hypothèses le sont très rarement simultanément), la concurrence est qualifiée d’imparfaite.
Les imperfections de la concurrence peuvent conduire à des situations où certains acteurs économiques détiennent
un pouvoir de marché. Dans le cas extrême, il s’agit d’un monopole, qui donne à un producteur la possibilité de fixer
le prix et de profiter ainsi d’une rente durable (rente dite de monopole). S’ils n’existent que quelques offreurs en
face de nombreux demandeurs, on parle d’oligopole. Alors que La concurrence monopolistique désigne un marché

19
Selon une seconde conception, la concurrence se définit comme un processus
dynamique de sélection des entreprises les plus efficaces. Elle conduit à ne plus caractériser la
concurrence par le nombre d’opérateurs mais par la possibilité d’entrer sur le marché. Concurrence
rime alors avec absence de barrières à l’entrée et à la sortie, ce que les économistes dénomment
« marché contestable »16. Ces deux conceptions n’en sont pas moins réconciliables. La
concurrence constitue un aiguillon permanent, incitant les entreprises à offrir aux consommateurs
le meilleur produit possible, que ce soit en termes de prix ou de qualité dans un marché.17

C. La finalité de la concurrence
La concurrence pour le bien-être social et l’intérêt public
Considérant les diverses acceptions du terme « concurrence » et considérant l'organisation
et le fonctionnement du « marché » dans le libre jeu, les arguments juridiques excluent clairement
l'existence de la concurrence en la définissant comme bénéfique pour la société.. Ce bien-être,
appelé « intérêt public », donne sens et légitimité politique à la concurrence. Pour étoffer davantage
son contenu, nous devons partir de cette idée de très haut niveau. En effet, sans les nombreuses
variations de "l'intérêt public", le point serait simple. En fait, derrière cette ambiguïté apparente se
cache une idéologie à considérer. La concurrence a plusieurs justifications, selon le contexte et les
intérêts politiques des parties responsables de sa définition. La virtualité idéologique qui y est
présentée conforte la thèse selon laquelle les stratégies des agents économiques se développent
dans des cadres politiques complexes.18
Sans chercher à trouver une cohésion à cette complexité, le but de la suite est d’en appréhender les
contours aussi fidèlement que possible. Parmi les acteurs politiques chargés de donner une
justification à la concurrence, il y a le législateur à l’évidence. Il y a surtout, et de façon plus

avec un grand nombre de vendeurs (concurrence), mais chacun se trouve en situation de (quasi) monopole en raison
de caractéristiques spécifiques de son produit (différentiation via la qualité, l’image...). C’est par exemple le cas sur
le marché automobile : les voitures, fonctionnellement similaires, ne sont pourtant pas identiques car elles se
distinguent par le design, l’image de marque ou la qualité.
REFERENCE : la Direction de l'information légale et administrative, https://www.vie-publique.fr/fiches/270244-
quest-ce-que-la-concurrence, consulté le 31 mars 2023 0 01:20
16
La notion de marché contestable est due à BAUMOL W.J., PANZAR J.C. et WILLIG R.D. (Contestable MARKETS
and the THEORV OF INDUSTRY' Structure. Harcourt BRACE JOVANOVITCH Inc., New York, 1982):
« Marché contestable » est la traduction de « contestable market ». On emploie parfois le terme de « marché
disputable». Un marché est dit (parfaitement) contestable s’il est possible d’entrer et de sortir de ce marché sans
subir (aucun) de coûts irrécupérables (dépenses de publicité d’un nouveau venu, pertes en capital au-delà de
l’amortissement, à la revente du matériel). Sur un tel marché, à la concurrence des entreprises en place, vient
s’ajouter la concurrence des entrants potentiels. C’est la concurrence potentielle plus que la réelle qui est
importante.
Les conséquences de cette structure de marché sur les comportements et les performances :
- élimination des profits excessifs ; - élimination des prix artificiellement bas ; - élimination des gaspillages.
17
Emmanuel Combe, Muriel Chagny, Concurrence, Dictionnaire de droit de la concurrence, Concurrences, Art. N°
110551
18
Frédéric Marty Chargé de recherche CNRS UMR 7321 GREDEG Université Nice Sophia Antipolis Audition Haut
Conseil de la Vie Associative Groupe de travail Droit, Fiscalité, Comptabilité, Financement Paris, Intérêt général et
concurrence Les entités à but non lucratif à l’épreuve des règles européennes, le 9 juin 2015, p1-p3

20
concrète, ceux-là qui sont habilités à interpréter les énoncés législatifs : juges et autorités
administratives notamment. Leur rôle politique n’en est que davantage.

La concurrence au service du consommateur, et la source du développement


économique
Au sein des entités politiques, les concepts de « marché » et de « concurrence » sont des
concepts importants dans le processus de construction politique. En fait, l'hétérogénéité politique
des intérêts est telle que, pour mettre en cohérence la politique de la concurrence, les nations du
monde doivent jouer avec la matrice du marché commun, une virtualité idéologique qui véhicule
l'idée que la concurrence est un service national. Pour les consommateurs aussi, c'est une source
de développement industriel et de progrès social.

Il s'agit d'un idéal, et la proposition ne peut être comprise comme une définition de la nature
même de la concurrence, encore moins comme la seule définition de la concurrence en droit positif.
Il ne s'agit que d'un jugement de valeur visant à justifier les critères selon lesquels la concurrence
doit être introduite lorsqu'elle n'est pas introduite, ou doit être maintenue lorsqu'elle n'est pas déjà
introduite. En d'autres termes, "l'optimisation de l'allocation des ressources rares est une bonne
chose." doit gouverner. Il est surprenant que les économistes néoclassiques ne se soucient pas
beaucoup plus de définir le concept de concurrence. Comme le soulignent les différents auteurs
cités, dans le discours économiste, la libre concurrence doit être justifiée avant de pouvoir être
définie. L'image d'un entrepreneur contribuant involontairement au bien d'une communauté en
maximisant le profit est déjà présent chez Adam Smith. Pour les auteurs de La richesse des
nations, ce mythe représente la base d'une organisation politique libre dans laquelle les individus
peuvent participer à la prospérité de la société dans son ensemble sans entrer en guerre.19.

La notion de concurrence évoquée dans notre projet de PFE a émergé principalement au


XVIIIe siècle avec la montée du libéralisme économique. Cette doctrine prône la libre entreprise
et la libre concurrence dans les affaires économiques et repose sur la conviction qu'il existe un
ordre naturel régi par des mécanismes de régulation. On parvient à ce qu'il ne fonctionne que dans
le cadre libre des efforts individuels. En ce sens, la concurrence est l'un des principes
fondamentaux d'une économie libérale. 20, et par conséquent, la concurrence est devenue l’objet
d’une politique très délicate et complexe que ce soit au niveau national tant qu’international.

19
LIONEL ZEVOUNOU, ibid., p .27
20
COULIBALY ABOU SAÏB, Docteur en droit, maître-assistant, Unité de formation et de recherche en Sciences
juridiques et politiques, Université de Ouagadougou/ LE DROIT DE LA CONCURRENCE DE L’UNION ÉCONOMIQUE
ET MONÉTAIRE OUEST AFRICAINE. Revue BURKINABBE de droit, n° 43-44, 1er et 2ème semestres 2003, P1

21
Paragraphe 2 : La politique de la concurrence
A. La notion de la politique de la concurrence
L’expression « politique de la concurrence » est utilisée de nombreuses façons, y compris
comme synonyme de l’application du Droit de la concurrence et comme un ensemble de mesures
incluant le Droit de la concurrence. Plus précisément, la politique de la concurrence est
l’application des principes de la concurrence pour évaluer les politiques et la réglementation
gouvernementales en vue de déterminer si elles nuisent à la société en imposant des restrictions à
un comportement efficient qui vont au-delà de ce qui est normalement nécessaire pour atteindre
des objectifs légitimes d’intérêt général.21

Dans ce sens, la politique de la concurrence s’agit d’un ensemble de mesures visant à


contrôler « les fusions et acquisitions »22, à empêcher « la concurrence déloyale »23, les ententes
illégales et à interdire les abus de « position dominante »24. Ces politiques ont pour objectif de
permettre une concurrence élevée, favorable aux consommateurs. Cependant, il existe une
convergence entre les objectifs de la politique de protection des consommateurs et de la politique
de la concurrence. L'objectif principal du droit et de la politique de la concurrence est de maintenir

21
Revue sur le droit et la politique de la concurrence 2004/1 (Vol. 6), pages 52,Éditions de l'OCDE, disponible en
PDF et consulté sur le lien : https://www.cairn.info/revue-sur-le-droit-et-la-politique-de-la-concurrence-2004-1-
page-47.htm consulté le 06 mars 2023 à 01:03GMT .
22
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT,LOI TYPE SUR LA CONCURRENCE,
Série de la CNUCED sur les questions relatives au droit et à la politique de la concurrence Éléments éventuels à
incorporer dans les articles d’une loi sur la concurrence, commentaires et formules différentes relevées dans des
législations existantes, PUBLICATIONS DES NATIONS U*NIES en 2007, TD/RBP/CONF.5/7/Rev.3, chapitre II, article I,
alinéa b, p.9 :
L’expression «fusions-acquisitions» désigne des situations dans lesquelles, grâce à une opération juridique entre
deux entreprises ou plus, ces dernières procèdent à une unification légale de la propriété d’actifs qui faisaient
auparavant l’objet d’un contrôle séparé. Ces situations englobent les rachats, les coentreprises et d’autres formes
de prise de contrôle comme les directions imbriquées.
23
La concurrence déloyale est une notion qui n’est pas définie légalement, Cependant on peut la définir comme
étant une manifestation d’agissements fautifs, illicites et contraires à la moralité des affaires et aux promesses
contractuelles prises en matière de concurrence. En d’autres termes, cette notion regroupe de manière assez
générale tous les actes qui ne correspondent pas à une concurrence saine. Ces comportements fautifs peuvent
émaner de professionnels, d’entreprises ou encore de salariés à l’égard d’autres professionnels ou d’entreprises
ayant subi un préjudice dans leurs activités économiques.
Il est à noter que la notion de concurrence déloyale est contraire à la libre existence du commerce dans les relations
commerciales. En réalité, ce n’est ni la concurrence elle-même, ni les conséquences qui en résultent, qui sont
considérées comme fautives, mais les instruments et moyens utilisés par le concurrent qui sont répréhensibles.
Pour ce qui est des actes qui donnent lieu à l’action en concurrence déloyale, ces derniers ont été classés par certains
auteurs en trois catégories, à savoir : les manœuvres de confusion, les manœuvres de dénigrement et les
manœuvres de désorganisation.
REFERENCE : JAWHARI MAHA, 19 octobre 2020, Droit commercial, https://avocat-jawhari.com/2020/10/19/la-
concurrence-deloyale/ consulté le 31 mars 2023.
24
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT, LOI TYPE SUR LA CONCURRENCE,
ibid., chapitre II, article I, alinéa d, p.9 :
L’expression «position dominante sur le marché» désigne une situation où une entreprise, soit seule, soit avec
quelques autres entreprises, est en mesure de dominer le marché considéré d’un bien ou d’un service ou d’un
groupe de biens ou de services particuliers.

22
et de promouvoir la concurrence en tant que moyen d'assurer une allocation efficace des ressources
dans une économie de marché. 25

La promotion de la concurrence n'est qu'un des moyens d'atteindre ces objectifs. De toute
évidence, maximiser l'intérêt des consommateurs est devenu une priorité. La politique de la
concurrence maintient le fonctionnement des marchés et protège les consommateurs contre les
déceptions. Ce sont également deux objectifs importants de la protection des consommateurs.
L'objectif final des deux politiques est donc essentiellement le même. Cependant, la politique de
concurrence est une politique beaucoup plus active visant spécifiquement à promouvoir les intérêts
des consommateurs, alors que la politique de protection des consommateurs est plus passive. Il
protège les intérêts des consommateurs et garantit l'accès aux possibilités de lutter contre les abus.
Bien entendu, les politiques de protection des consommateurs contiennent également des éléments
positifs. À cet égard, les deux politiques sont très complémentaires car elles partagent les intérêts
des consommateurs comme un objectif commun. 26

La politique de la concurrence favorise une allocation et une utilisation efficaces des


ressources, ce qui est généralement rare dans les pays en développement. Cela signifie également
plus de production, des prix plus bas et plus de bien-être pour les consommateurs. En outre,
l'amélioration de la production peut également accroître l'emploi dans l'économie. De toute
évidence, la concurrence peut entraîner des suppressions d'emplois dans certains départements à
court terme. Mais avec un système social compétent, cet effet peut être neutralisé. De bonnes
politiques de concurrence et de bonnes lois peuvent réduire les obstacles à l'entrée sur le marché
et créer un environnement propice à l'entrepreneuriat et à la croissance des petites entreprises. Cela
a un impact positif sur le développement, car les PME et l'activité entrepreneuriale stimulent la
croissance de l'emploi. La vulnérabilité de l'emploi est considérée comme un avantage
concurrentiel. Cela peut être compensé si le consommateur est correctement équipé. Par
conséquent, la compétitivité et le développement sont nécessaires pour stimuler l'intérêt des
consommateurs à long terme. La politique des consommateurs et la politique de la concurrence
ont pour principaux objectifs la compétitivité et le développement, mais la politique de la
concurrence s'intéresse davantage aux questions de compétitivité et la politique des
consommateurs s'intéresse moins aux questions de développement. Le droit aux besoins
fondamentaux est inscrit dans les Principes directeurs des Nations Unies pour la protection des

25
Groupe d'Expérimentation Pédagogique de Sciences Économiques et Sociales de l'Académie de
Versailles/Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ? 4/4 - La politique de la
concurrence/ LIEN : https://www.ses.ac-versailles.fr/prgs_2019/cartes_flash/premiere/cf_c2_d.html / Dernière
modification de l’article - Mercredi 18 janvier 2023 à 11 h 21 mn 48 s, consulté le 06 avril 2023.
26
VERITY MCGIVERN and MOSADEQ SAHEBDIN for CUTS Centre for Competition, Investment & Economic
Regulation, D-217, BHASKAR MARG, BANI PARK, Jaipur 302 016, India. Ph: 91.141.228 2821, Fx: 91.141.228 2485,
Email: mailto:c-cier@cuts.org, WEBSITE: www.cuts-ccier.org/ BROCHURE, P1

23
consommateurs et dans la Charte internationale des consommateurs et constitue un élément
important de la politique de protection des consommateurs. 27

B. L’équilibre (offre-demande) et la coopération au sein de la politique concurrence


L'analyse concurrentielle qui sous-tend les politiques menées dans ce domaine s'appuie
généralement sur des modèles qui sont des modèles d'équilibre partiel. Le plus ancien d'entre eux
est le Duopole de Cournot. Dans ces modèles, les prix sont déterminés par l'équilibre de l'offre et
de la demande, et aucune transaction n'a lieu en dehors de ce prix d'équilibre. Par contre, le produit
est bien défini et sa qualité est incontestable. (Hypothèse dite de « nomenclature »)28.
Mais d'une manière générale, au Maroc comme dans d'autres régions, il peut toujours y avoir de
nombreux échanges à des prix différents pour un même article, et la qualité du produit est très
souvent en cause. Et de nombreuses entreprises sont en mesure d'augmenter leurs revenus parce
que les marchés qu'elles desservent sont petits.
Les marchés ont donc de nombreuses formes d'organisation, qui sont liées à d'autres formes
d'organisation de la société (État, production, structures juridiques, etc.). Étant donné que l'objectif
principal de la politique de la concurrence est de protéger les droits des consommateurs sans
interférer avec les processus innovants qui font progresser la société, il est important de déterminer
quels types de marchés et d'échanges existent. Il est clair que le fonctionnement des marchés doit
être soigneusement analysé, même si seulement Elle devrait être soumise à une politique de
concurrence active.29

C. La coopération internationale pour une bonne politique de la concurrence


La coopération internationale sur les problèmes des cartels devient de plus en plus
importante. Des accords de coopération bilatéraux ont promis à plusieurs pays de respecter le
principe de courtoisie. Ils appliquent les lois sur la concurrence dans le respect des intérêts de leurs
partenaires et signalent les comportements susceptibles d'affecter les intérêts étrangers sur leur
propre territoire. Ils essaient de prendre les mesures antitrust les moins préjudiciables à leurs

27
VERITY MCGIVERN and MOSADEQ SAHEBDIN, ibid. p.2 et 3
28
Nomenclature : Une nomenclature est un système de classification (code, tableau, liste, règles d'attribution
d'identité…) servant de référence dans le cadre d'une activité professionnelle, industrielle ou d'une discipline donnée
(exemples : en chimie, en botanique, en zoologie, en astronomie). La nomenclature est un élément-clé de toute
taxonomie.
Hypothèse de nomenclature (Définition): L’hypothèse de nomenclature revient à supposer possible une
description d’un ensemble de choses, qualifiées de biens ou de marchandises, antérieurement à toute proposition
relative à la société. En d’autres termes, les formes sociales spécifiques (échange, production, etc.) s’édifient sur
un substrat neutre : la nature ou le monde physique dont il est donc possible de parler en premier lieu.
 REFERENCE : Carlo Benetti, Jean Cartelier Dans Marchands, salariat et capitalistes (1980), pages 94 à 123/
consulté sur le lien : https://www.cairn.info/marchands-salariat-et-capitalistes--9782707111616-page-
94.htm#:~:text=L'hypoth%C3%A8se%20de%20nomenclature%20revient,%C3%A9change%2C%20producti
on%2C%20etc.);
29
Noureddine EL AOUFI et Michel HOLLARD /FONDEMENTS D’UNE PRAGMATIQUE DE LA CONCURRENCE AU
MAROC NOTE D’ORIENTATION Noureddine/ Conseil de la concurrence/ 31 MAI 2010, page 37.

24
partenaires commerciaux. Un nouvel accord de coopération bilatérale enrichit le contenu des
principes de courtoisie. Par exemple, depuis la signature d'un accord de coopération entre les États-
Unis et l'Union européenne en 1991, c'est une courtoisie positive qu'un État puisse demander à un
autre pays de prendre des mesures antitrust contre des actes qui nuisent à ses intérêts, et
généralement prendre des mesures pour lutter contre les pratiques anticoncurrentielles
transfrontalières.

La nécessité d'un accord international sur les questions antitrust est désormais reconnue.
La GLOBAL COMPETITION INITIATIVE, une initiative récemment lancée par les États-Unis,
a conduit à la création d'un réseau international sur la concurrence. Le réseau réunit les autorités
nationales, le secteur privé et plusieurs ONG pour des consultations approfondies sur les «
questions de concurrence » dans le but de favoriser une plus grande convergence des lois et de leur
application et, plus généralement, l'émergence d'une culture commune de la concurrence. Il s'agit
essentiellement d'une approche américaine, et les États-Unis ont peu d'intérêt à développer des
engagements internationaux sur les questions antitrust. Ils craignent notamment de devoir réduire
leurs propres mesures extraterritoriales et antidumping et de les défendre devant les instances
internationales. Mais soyons honnêtes, les autres États n'ont généralement pas grand intérêt à aller
au-delà de la coopération volontaire. La voie d'une coopération internationale minimale reste donc
pour aligner les lois et leur application sur les meilleures pratiques, favorisant ainsi une culture de
concurrence mondiale.30

L'introduction de cadres réglementaires gouvernementaux pour garantir cela fait également


partie intégrante de la politique de la concurrence et joue un rôle important pour garantir le droit
aux besoins fondamentaux. Par exemple, introduire des services universels obligatoires pour les
fournisseurs de services afin qu'ils puissent servir à moindre coût les consommateurs pauvres et
défavorisés, même s'ils sont dans le rouge.31

Par conséquent, pour maintenir un marché qui fonctionne bien, les autorités de la
concurrence doivent enquêter, prévenir ou poursuivre les comportements anticoncurrentiels. La
politique de la concurrence est l'application de règles visant à garantir que les entreprises se font
concurrence pour commercialiser, innover et offrir des prix favorables pour leurs produits et
services sur une concurrence « juste et équitable ».32

30
Michèle Rioux enseigne au département de science politique et elle est directrice de recherche au Centre Études
Internationales et Mondialisation de l’Université du Québec à Montréal. Nous avons abordé l’impact de la
globalisation sur la concurrence dans M. Rioux, « Globalisation et concurrence », Études Internationales, Vol XXXIII,
no. 1, mars 2002, extrait des pages. 109-136 figuré sur le fichier PDf dans la page 6 ;
31
VERITY MCGIVERN and MOSADEQ SAHEBDIN for CUTS Centre for Competition, Investment & Economic
Regulation, D-217, ibid ;
32
Selon la Direction de l'information légale et administrative, https://www.vie-publique.fr/fiches/270244-quest-ce-
que-la-concurrence, consulté le 31 mars 2023 à 01:20 :

25
D. Les vertus de la politique de la concurrence
La politique de concurrence vise à faire appliquer des règles garantissant que les entreprises
se livrent une concurrence loyale. La politique de concurrence contribue à stimuler l'esprit
d'entreprise et la productivité, à élargir l'offre pour les consommateurs, à faire baisser les prix et à
améliorer la qualité des biens et services.

La concurrence permet d’obtenir des prix compétitifs et des prix bas pour tous :
La concurrence fait souvent baisser les prix et chaque entreprise essaie de voler des parts
de marché à ses concurrents. Non seulement les prix baisseront pour les consommateurs, mais les
entreprises pourront également acheter des produits intermédiaires à des prix inférieurs,
augmentant ainsi leur compétitivité.

L'impact de la concurrence sur les prix est souvent sous-estimé. Au niveau des
consommateurs individuels, une petite baisse des prix peut sembler une anecdote, mais lorsqu'elle
est considérée dans l'ensemble de l'économie, les gains financiers peuvent être substantiels.

Exemple : En France, en 2012, si un quatrième opérateur mobile faisait son entrée sur le
marché fin 2013, le bénéfice mensuel par client atteignait 5 €, soit 60 € pour l'année. Cependant,
si l'on considère tous les niveaux d'abonnés, le bénéfice total pour la seule année 2013 dépasse les
4 milliards d'euros.

En outre, la concurrence fait baisser les prix sur l'ensemble du marché, et les concurrents
baissent également leurs prix en réponse aux nouveaux entrants. Pour prendre le même exemple
dans l'espace mobile, l'entrée d'un quatrième opérateur a réduit les prix sur l'ensemble du marché
d'environ 11 %. De 2012 à 2013, les prix des factures de téléphonie mobile ont baissé de 30 %.
33
Cela est dû en grande partie à la résurgence de la concurrence.

La concurrence élargit la taille du marché


Lorsqu’un prix baisse, de nouveaux clients qui n’achetaient pas auparavant, peuvent
accéder au marché : la concurrence démocratise ainsi l’accès au marché et permet aux entreprises
de capter de nouveaux clients. Exemple : En France, le développement depuis la fin 2015 du
transport par autocar longue distance a permis l’émergence d’une offre de transport alternative très

La concurrence « juste et équitable » : Les Etats s’attachent à protéger la concurrence en imposant un cadre
juridique spécifique aux entreprises. La notion de concurrence * juste et équitable vise ainsi à permettre une
compétition équilibrée entre acteurs du marché, à préserver l’esprit d’entreprise et à garantir les meilleurs prix pour
les consommateurs.
33
Autorité de la concurrence française, Mieux comprendre les règles de concurrence, Guide à destination des
PME, p.5

26
intéressante, par rapport au prix d’un billet de train sur un trajet équivalent : selon L’ARAFER34,
17% des utilisateurs de cars déclarent qu’ils n’auraient pas voyagé en l’absence de ce mode de
transport, ce qui représenterait environ 900 000 trajets sur 1 an.

Une meilleure qualité


La concurrence incite également les entreprises à améliorer la qualité des produits et des
services qu'elles vendent, afin d'attirer plus de clients et d'accroître leurs parts de marché. La
qualité peut signifier: des produits qui durent plus longtemps et fonctionnent mieux; des services
après-vente ou de dépannage plus performants; un meilleur accueil du client.

Plus de choix
Sur un marché concurrentiel, les entreprises cherchent à distinguer leurs produits des
autres. Pour le consommateur, cela signifie plus de choix, et la possibilité d'opter pour le rapport
qualité-prix qui lui convient le mieux.

Innovation
Pour offrir ce choix aux consommateurs, et produire mieux, les entreprises doivent être
innovantes depuis la conception des produits jusqu'aux services offerts, en passant par les
techniques de production.35

La concurrence n’est pas l’ennemi de l’emploi


Une idée répandue est que la concurrence, si elle fait baisser les prix, détruit en contrepartie
l’emploi. La concurrence serait finalement un jeu de dupes : ce que gagnent les consommateurs
serait perdu par les salariés. Pourtant, l’expérience a montré que les mesures restreignant la
concurrence exercent un effet négatif sur l’emploi, comme cela a été observé dans le commerce
de détail en France. Symétriquement, les secteurs ouverts à la concurrence, comme le transport
aérien de passagers en Europe dans les années 1990, n’ont pas connu de diminution globale de
l’emploi. Ces résultats s’expliquent par le fait que la concurrence, en faisant baisser les prix,
augmente la taille du marché. De plus, les gains de pouvoir d’achat vont se reporter sur d’autres
produits ou dans d’autres secteurs : dans l’aérien, l’entrée des compagnies LOW COST a conduit
à la création de plus de 100 000 emplois dans les régions françaises, pour l’essentiel dans le secteur
de l’hôtellerie-restauration.36

Toutes ces contributions aboutissent d’une maniéré ou d’autre à instaurer des règles de
concurrence à respecter qui impactent au renforcement de l’environnement concurrentiel.

34
L’Autorité de régulation des transports (anciennement ARAFER) est une autorité publique indépendante. Elle a
été créée en 2009 sous le nom d’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF) pour accompagner
l’ouverture à la concurrence du marché de transport ferroviaire.
35
https://www.finances.gov.ma/fr/dcpc/prix/Pages/Politique-des-prix. Consulté le 30 mars 2023 à 02:00
36
Autorité de la concurrence française, Mieux comprendre les règles de concurrence, ibid.

27
Paragraphe 3: Les règles de la concurrence
Le Droit de la concurrence représente l’ensemble des normes visant donc à assurer le
maintien d’une concurrence efficace sur le marché.

A. Les principaux règles du Droit de la concurrence


Le Droit de la concurrence se fonde généralement sur trois piliers principaux :
 Les accords (y compris les accords verbaux ou tacites) entre entreprises et les règles
régissant les pratiques de coopération susceptibles d'affecter la concurrence sur un ou
plusieurs marchés, notamment la fixation des prix, le partage du marché ou de la clientèle,
la coopération ; Les accords de réductions temporaires de production ou de production.
élimination des concurrents ;
 La règle vise à freiner les pratiques frauduleuses commises par les entreprises en position
dominante, notamment en imposant des clauses abusives aux clients, en discriminant
certains clients, voire en imposant des obstacles à certains concurrents (existants ou
potentiels) pour rendre difficile la concurrence ou l'entrée sur un marché;
 Les règles régissant les concentrations d’entreprises et visant à s’assurer que le
rapprochement d’entreprises concurrentes ne porte pas atteinte à la concurrence sur un
marché donné.37

B. L’objet des règles de la concurrence


Les grandes règles du Droit de la concurrence ont pour objet :

• De préciser les conditions dans lesquelles toute entreprise se doit d’opérer sur le marché.
• L’objectif est de promouvoir et sauvegarder le libre jeu de la concurrence.
• De punir tout comportement pouvant porter atteinte à l’innovation et au bien du consommateur.
En outre, elles devraient s'appliquer à toutes les activités de production, de vente et de
service. La jurisprudence stipule que toute personne ou entité qui a le pouvoir de mener une activité
économique et de déterminer sa conduite sur le marché est qualifiée d'exploitant d'entreprise.

Le critère d'application du règlement du concours est la performance de l'activité. Quels


que soient sa nature, son cadre légal, son type de financement et ses conditions de fonctionnement.

37
Hubert O. Gilliéron et DENIS CHERPILLOD, FEDERATION DES ENTREPRISES ROMANDES DE GENEVE
ET CENTRE PATRONAL, Conformité au droit de la concurrence Guide pratique à l’usage des PME, p.9

28
La plupart des règles de concurrence sont destinées à s'appliquer à toutes les entreprises, quelle
que soit leur taille, y compris les petites entreprises et les entreprises individuelles.38

Paragraphe 4 : Le principe de la liberté des prix


A. Le principe
La liberté des prix est l'un des principes de base de l'économie de marché. La confluence
de l'offre et de la demande est considérée comme le mécanisme le plus efficace pour allouer des
ressources rares et déterminer les prix d'équilibre.
D'autre part, le contrôle des prix génère des inefficacités principalement pour les raisons suivantes
:
 Les responsables de la fixation des prix ne disposent pas de suffisamment d'informations
pour déterminer les prix optimaux, ni n'ont la flexibilité de les ajuster aux changements de
l'offre et de la demande.
 Le contrôle des prix génère des coûts d'administration, de contrôle et d'inspection.
 Des inefficacités et des effets indésirables sont générés.39

B. Comment les entreprises fixent les prix ?


La tarification des produits et services dépend des nombreuses influences internes et
externes auxquelles l'entreprise est exposée et ne peut se faire qu'en sachant que ces décisions
assurent la pérennité de l'entreprise.

Les variables internes


1) La rentabilité
L’entreprise doit réaliser des profits pour couvrir ses charges et rémunérer ses partenaires.
Elle assure ainsi sa pérennité.
Elle doit donc tenir compte de ses charges diverses et déterminer le coût de revient de ses produits
ou services afin de fixer un prix de vente qui lui assure une marge confortable.

 Le coût de revient comporte les charges fixes et les charges variables :


- les charges fixes sont à payer quel que soit le niveau de l’activité (exemple : le loyer) ;
- les charges variables varient en fonction de l’activité (exemple : l’achat de matière
premières).

 Le prix de vente que fixe l’entreprise doit assurer une marge suffisante pour dégager
un résultat positif.

38
LAURENCE BOUREL, spécialiste en droit commercial des affaires et de la concurrence à MARLAIX (BARREAU DE
BRESTE)/ Les grandes règles de la concurrence internationale, présentation du BRETAGNE COMMERCE
INTERNATIONAL et LAURENCE BOUREL AVOCAT
39
La vie publique, article consulté sur https://www.vie-publique.fr/fiches/270249-comment-est-determine-le-prix-
dun-bien-ou-dun-service-sur-un-marche , le 07/05/2023.

29
La marge est la différence entre le prix d’achat et le prix de vente. Ce résultat positif est
appelé «bénéfice»: c’est la somme qui reste à l’entrepreneur après avoir couvert l’ensemble des
charges occasionnées par son activité professionnelle.40

2) Le positionnement et l’image que l’entreprise souhaite adopter


La politique de fixation des prix devra tenir compte aussi de l’image et du positionnement
voulu par l’entreprise. En effet, des prix élevés seront cohérents avec une offre de produits ou
services de qualité haut de gamme, donc cohérents avec l’image véhiculée par l’entreprise. Dans
le cas de produits basiques et bas de gamme, la politique de prix sera davantage axée sur des prix
bas.41
Les entreprises fixent leurs prix en fonction de leurs coûts de production et du niveau de
concurrence auquel elles sont confrontées. Face à des concurrents pertinents, les entreprises ont
tendance à baisser les prix pour stimuler la préférence des consommateurs. On peut aussi fixer un
prix plus bas car lorsqu'une entreprise est plus efficace, elle coûte moins cher.42

Les variables externes du marché

L’entreprise doit aussi se plier à l’influence de variables liées au marché sur lequel elle
intervient.

1) L’environnement
Cela implique tous les aspects liés aux lois qui façonnent le marché, la situation
économique (par exemple en période de crise économique et financière), le niveau de technologie
atteint, etc. Les indicateurs économiques peuvent aider une entreprise à "se faire une idée" du
contexte (pouvoir d'achat, taux de chômage, taux d'intérêt, etc.) et le suivi de l'information
garantira que l'entreprise est au courant des évolutions des processus d'occlusion.43

2) L’offre
L'entreprise opère sur un marché où le poids des concurrents affectera indirectement le prix
de vente de l'entreprise. La structure du marché et la position de l'entreprise imposeront une
politique tarifaire spécifique. Un marché concurrentiel obligera l'entreprise soit à respecter les prix
proposés par ses concurrents, soit à se démarquer avec l'argument principal qui justifiera le prix
plus élevé, soit à baisser les prix pour gagner des parts de marché.

40
Plateforme Les Bons Profs, article consulté sur le lien : https://www.lesbonsprofs.com/cours/comment-se-
forment-les-prix-sur-un-marche/ le 07/05/2023.
41
Plateforme Super professeurs, Comment l'entreprise fixe-t-elle le prix d'un produit ? Cours extrait de :
http://www.superprofesseur.com/258.html p.1
42
Plateforme Super professeurs, ibid.
43
Plateforme Super professeurs, ibid. p.2

30
Les situations de monopole (oligopoles géographiques, oligopoles opérationnels, etc.)
permettent d'appliquer une tarification plus élevée. 44

3) La demande
L'entreprise devra mieux intégrer sa connaissance de ses clients potentiels. Ainsi, à travers
différentes activités de segmentation, il pourra proposer des prix différents selon le pouvoir
d'achat de chacun.

Cela suppose une étude approfondie du comportement du consommateur et permet


d'évaluer d'éventuelles influences psycho-mécaniques. En effet, les influences conscientes ou
inconscientes, comme les références personnelles liées à la grille tarifaire, sur la façon dont les
gens perçoivent la valeur d'un produit ou d'un service (concepts de qualité, de rareté, etc.), sont
des facteurs qu'une entreprise doit intégrer dans sa réflexion. On peut également inclure le
concept d'élasticité-prix, qui est un bon indicateur de l'impact des variations de prix sur la
demande.45

C. EXEMPLE : La Structure Des Prix (Les Produits Pétroliers)


Voir ANNEXE2 et ANNEXE3.

D. Risques associés à l'élaboration des prix


Risques d'un prix de vente trop haut
Etes-vous certain que les bénéfices de vos produits apportent une plus-value justifiant un
montant plus élevé que celui du marché ? 2 possibilités :

 soit dans la tête du client, votre offre ne vaut pas ce que vous en demandez,
 soit toujours selon la perception du marché - vos produits et services ne sont pas surestimés,
mais le client potentiel, pour la fonction demandée, n'est pas prêt à mettre ce montant.

Dans le pire des cas, les 2 sont réunis. Résultat : les ventes ne sont pas à la hauteur de vos
prévisions.

Risques d'un prix de vente trop bas


Plusieurs menaces pèsent sur vos affaires lorsque les tarifs pratiqués sont trop bas.

1) Le premier est économique


Avec une marge plus faible que celle de votre concurrence, êtes-vous sûr de pouvoir faire
face au financement du développement de votre offre pour maintenir vos profits sur le long terme ?

44
S. SLIMANI, Lycée militaire d’Aix-en-Provence, Chapitre 4 – Comment se forment les prix sur un marché ? p.2, 3
et 4
45
S. SLIMANI, ibid.

31
2) Le second est marketing
Un produit "pas cher" est associé à un produit de qualité inférieure. Le risque à moyen terme
est la détérioration de l'image de marque dans l'esprit des consommateurs. Il y a un autre effet
négatif. Des politiques commerciales trop agressives risquent de déclencher une concurrence par
les prix et de réduire davantage les marges.46

E. Quand il n'y a pas de liberté de prix ?


Les gouvernements qui établissent des contrôles des prix le font souvent pour protéger les
consommateurs. Cependant, ces contrôles sont généralement très inefficaces car ils ont tendance
à réduire l'offre, l'innovation et la croissance économique. Certains des contrôles de prix les plus
utilisés sont :
 Fixation des prix maximaux.
 Fixation des prix minima.
 Prix ajustables par taux d'inflation.
 Prix fixes et définis pour différents groupes de consommateurs.

Afin de maintenir le contrôle des prix, le gouvernement doit consacrer des ressources à
l'administration, au contrôle et à l'inspection. En outre, il doit y avoir des mécanismes de sanction
pour ceux qui ne se conforment pas aux contrôles. Tout ce qui précède a tendance à générer des
infections importantes.47

Section2 : de la concurrence au Droit de la concurrence

On reconnaît de plus en plus à l’échelle universelle qu’un Droit et une politique effective
de la concurrence sont importants pour réguler les marchés des biens et des services et que le Droit
et la politique de la concurrence participent à la croissance et au développement économique. Ils
aident les états à réduire la pauvreté, à lutter contre la corruption et à promouvoir une bonne
gouvernance. Le Droit et la politique de la concurrence sont également de puissants moyens pour
réaliser une allocation efficiente des ressources globales de la collectivité, de promouvoir le
progrès technique, d’améliorer le bien-être des consommateurs, de réguler le pouvoir économique,
etc.

À l'échelle mondiale, le monde a connu une intégration plus rapide et globale des marchés
depuis les années 1990. Cela s'accompagne de revers et de distorsions qui peuvent survenir sur le
marché de n'importe quel pays et peuvent se propager très rapidement à d'autres économies et y

46
Plateforme MANAGER GO, Savoirs & savoir-faire pour cadres et dirigeants pressés, article consulté le 07-05-
2023 sur le lien : https://www.manager-go.com/marketing/dossiers-methodes/fixation-tarifs-de-vente
47
La plateforme ECONOMYPEDIA, article consulté le 31 mars 2023 à 00:30 GMT sur le lien : https://economy-
pedia.com/11032311-price-freedom

32
causer de graves problèmes. Les personnes pauvres et défavorisées sont toujours les premières et
les plus défavorisées.48

Le droit et la politique de la concurrence sont un moyen de résoudre ce type de problème


grâce à une coopération bilatérale, régionale et internationale croissante à tous les niveaux. Il est
intéressant de noter que plus de 100 pays ont désormais adopté des mécanismes de concurrence et
mis en place de solides autorités de la concurrence. Environ 40 autres pays ont lancé des processus
pour introduire de tels régimes. Le champ des discussions sur le droit et la politique de la
concurrence est vaste et évolue rapidement. 49

Paragraphe1 : La genèse du Droit de la concurrence


A. Le Droit de la concurrence
Avant de parler de la naissance et l’évolution du Droit de la concurrence, il faut que le
définir ; Selon André DECOCQ et Georges DECOCQ50 le Droit de la concurrence. – Dans son
acception la plus courante, l’expression « Droit de la concurrence » désigne l’ensemble de ce qu’un
usage unanimement suivi appelle règles de concurrence, c’est-à-dire de celles qui ont pour objet
le maintien de la libre concurrence entre entreprises sur le marché. Elles visent à sauvegarder des
structures d’entreprises et à imposer des comportements qui sont de l’essence de l’économie de
marché. Leur finalité est, par suite, l’intérêt général ; elles n’assurent la protection d’intérêts
particuliers que comme un moyen de maintien de la libre concurrence. Le Droit de la concurrence
ainsi entendu n’inclut donc pas les règles de Droit dont l’objet exclusif ou essentiel est de protéger
de tels intérêts en préservant la position légitimement acquise sur un marché par une entreprise
donnée, comme celles qui sont relatives aux droits intellectuels ou à la lutte contre la concurrence
déloyale. 51

48
Le Rapport de l’OCDE sur la réforme de la réglementation, qui a été publié et approuvé par les ministres en
1997, affirme que la politique de la concurrence a un rôle de premier plan à jouer dans toute analyse de la
réglementation et il recommande aux pays de l’OCDE d’autoriser leurs autorités de la concurrence à jouer un rôle
central dans le processus et de les doter des moyens nécessaires à cet effet.
49
HASSAN DABZAT, Chargé de mission auprès du Premier ministre, pôle concurrence/ Vers une culture de la
compétition et de la concurrence au Maroc/ LES JOURNÉES DE L’ÉCONOMIE-GESTION 3 ème édition, ACTES DU
COLLOQUE, DROIT ET GESTION D'ENTREPRISE, Textes réunis par PIERRE CELIER/ ENSET de Mohammedia Vendredi
18 mai 2007, Faculté SJES de Rabat-Agdal Samedi 19 mai 2007. P.59
50
GEORGES DECOCQ est professeur de droit à l'Université Paris-Dauphine, PSL et co-directeur du Centre de
Recherche Droit Dauphine (CR2D). Il est spécialiste du droit des affaires et économique et enseigne notamment le
droit de la concurrence.
ANDRE DECOCQ était professeur émérite de l'Université Paris II Panthéon-Assas et doyen honoraire de la Faculté de
droit de Lyon.
51
Georges DECOCQ, ANDRE DECOCQ/Droit de la concurrence, Droit interne et droit de l'Union européenne/9e
édition, Parution : 26/10/2021(ouvrage).

33
Avant toute chose, il parait très utile de clarifier la distinction entre « la politique de la
concurrence » et « le Droit de la concurrence » notamment au niveau de la finalité.

B. La distinction entre la « politique de la concurrence » et le « droit de la


concurrence » en pratique
Le Droit de la concurrence et la politique de la concurrence ont, chacun, des objectifs et
des rôles différents, mais qui se renforcent mutuellement, le premier ciblant généralement les
entraves à la concurrence imposées par le secteur privé et la seconde étant axée sur les distorsions
du marché provoquées par les législations, réglementations ou autres actions gouvernementales.
La pratique consistant à utiliser indifféremment les termes de « politique de la concurrence » et de
« Droit de la concurrence » est à l’origine de confusions regrettables même dans les réunions de
responsables de la concurrence. Par exemple, il a été noté plus haut que l’application du Droit de
la concurrence obligeant un pays à créer une autorité chargée de faire respecter la législation et à
encourir d’autres dépenses, la priorité relative du Droit de la concurrence et, par exemple, des
dépenses de santé est une question qui doit être considérée. La politique de la concurrence est
toutefois un instrument qui aide à réduire le coût de la réalisation d’autres priorités
gouvernementales et elle n’impose pas nécessairement des coûts importants.52

C. Les premières traces du Droit de la concurrence :


Le Droit de la concurrence est un instrument politique et social autant qu’économique,
alors la politique de concurrence n’a cessé d’évoluer depuis la fin du 19ème siècle à travers le
monde. Une histoire indissociable de l’économie telle que nous la connaissons aujourd’hui.

En effet, l’ouverture à la concurrence prend ses racines à la Révolution française. La loi Le


Chapelier53 de 1791 interdit ainsi aux membres de la même corporation de se regrouper pour
réglementer leurs « intérêts communs ». Vingt ans plus tard, le Code pénal interdit les coalitions
pour manipuler les prix « au-dessus ou au-dessous de ce qu’aurait déterminé la concurrence libre
et naturelle ». Cette disposition, l’article 419, est restée inscrite dans le Code pénal pendant 176
ans.54

52
Les effets positifs du droit et de la politique de la concurrence pour les pays développés et les pays en
développement Dans Revue sur le droit et la politique de la concurrence 2004/1 (Vol. 6), pages 47 à
68 /Éditions de l'OCDE/ISSN 1560-7798. p 61-62
53
La loi Le Chapelier, du nom de son auteur, Isaac Le Chapelier, adoptée par l'Assemblée nationale constituante le
14 juin 1791, interdit la liberté d'association professionnelle entre citoyens. La loi Le Chapelier est précédée du décret
d'ALLARDE des 2 et 17 mars 1791, qui supprime les corporations de l'Ancien Régime au nom de la liberté de travail
ou d'entreprise, et de la libre concurrence. L’interdiction de rétablir tout groupement collectif professionnel,
s'inscrivant dans le prolongement de la Révolution Française, est voulue comme une des bases fondamentales de la
Constitution française et fondée sur : la liberté individuelle et l'égalité des droits, le libre exercice de l'activité et du
travail et le libre exercice du commerce et de l'industrie/ https://grh.ooreka.fr/astuce/voir/578671/loi-le-chapelier
54
CORALIE ANADON • INGALILL D’ARMAILLE • LIZA BELLULO • SOPHIE-ANNE DESCOUBES •
MARIANNE FAESSEL-KAHN • Virginie GUIN • Anne Perrot • Sébastien Soriano • Fabien ZIVY. Sont les
personnes qui ont participé à la rédaction et à la réalisation de cet ouvrage : Livre de 25 ans pour construire la

34
D. Les écoles de pensée qui imprègnent le Droit et la politique de la concurrence
Le Droit de la Concurrence est né aux USA, donc le Droit américain est un Droit pionnier:
il invente la discipline et surtout il la fait prospérer pendant 60 ans avant que naisse le Droit
européen.

Le Droit américain de la concurrence


1) La genèse
Au 19e siècle, les premiers débats émergent également aux États-Unis sur les enjeux de la
régulation de la concurrence. À l’heure où les conglomérats se multiplient dans le pétrole, l’acier
et la banque, les États-Unis adoptent en 1890 (le Sherman ACT : 1er texte de Droit de la
concurrence)55. – aussi connu sous le nom de loi antitrust – qui s’oppose aux pratiques
commerciales restreignant la concurrence et interdit à une entreprise détenant un monopole sur un
secteur de l’utiliser pour contrôler un autre secteur. Les juges américains ont tendance à le
considérer comme un texte de valeur quasi constitutionnelle, il fait partie des législations
immuables. C’est une sorte de charte de la liberté économique qui dit deux choses :
 Nul ne peut abuser de sa liberté économique
 La liberté économique s’arrête là où commence la liberté économique des autres : il faut
trouver un point d’équilibre sur le marché.

On parle de charte de la liberté économique parce que le Chairman ACT est composé des
principes matriciels du droit de la concurrence. Il sera complété en 1914 par le Clayton ACT56 qui
régit cette fois les concentrations et également l’instauration de l’agence fédérale (FEDERAL
TRADE COMMISSION ACT)57. C’est le début de la concurrence moderne.

concurrence/ Autorité de la concurrence/ LIEN : https://www.autoritedelaconcurrence.fr/fr/la-decouverte-de-la-


concurrence; article consulté le 05 avril 2023 ;
55
Ce texte fait suite à une agitation sociale dans le monde agricole : les agriculteurs vendent leurs produits et année
après année les acheteurs leur offre un prix toujours inférieur. Or ils constatent que le prix à la consommation
augmente. Les intermédiaires s’entendaient pour acheter le grain toujours sous un prix plafond, ils s’étaient
organisés en cartels. Il fallait donc réguler : CHEERMAN expliquait cela par l’existence de trusts, donc il fallait adopter
une législation anti-trust, de peur que la liberté individuelle soit écrasée par la puissance économique. Les mots
employés par CHEERMAN pour justifier ces mesures sont sans équivoques, lors de son discours de présentation de
la loi : il parle d’un risque «d’accroissement en une seule génération des inégalités de chance, des inégalités de
condition sociale, des inégalités de richesse par la faute de la concentration du capital au sein de vastes coalitions
destinées à contrôler le commerce, l’industrie et détruire la libre concurrence». Dans son contenu le CA entend
combattre les ententes entre entreprises qui sont par nature l’obstacle à la libre concurrence, pourfendre les
positions économiques dominantes, tout ce par quoi les entreprises sont supposées substituer leur loi à la loi du
marché.
56
Le Clayton anti-trust ACT 1914 : CHEERMAN avait pensé aux comportements d’entreprises anti concurrentiels
(ententes, positions dominantes) mais il n’avait pas pensé aux concentrations d’entreprise, aux fusions, à la
constitution d’entreprises géantes, c’est en cela que le CLAYTON ACT complète le CA. S’il apparait qu’un groupement
d’entreprises a pour conséquence de diminuer la concurrence de manière significative, il doit y avoir contrôle et
éventuellement l’autorité de concurrence peut interdire le regroupement ou le conditionner. Saut qualitatif : le DC
rentre dans l’entreprise et régit ses évolutions. Au moment du contrôle de ces concentrations d’entreprises, cela
peut conduire à prendre des mesures protectionnistes.
57
Le FEDERAL TRADE COMMISSION ACT invente un nouveau concept en créant une Agence fédérale de contrôle
des pratiques contraires à la Concurrence (FEDERAL TRADE COMMISSION). Cette autorité est indépendantes des
entreprises et aussi des pouvoirs publics : personnalité juridique et responsabilité. Pour que le marché ait confiance

35
Le Droit américain fait figure de précédent, nous enseignant que la législation anti trust est
une législation fixe, immobile, en revanche son application évolue, la manière d’appliquer ce Droit
varie en fonction des époques, des doctrines économiques, des options politiques du moment.
Donc sur un siècle de DC américain, il n’y a eu qu’un seul Droit mais plusieurs applications. C’est
une spécificité du DC.58

2) Les écoles du Droit de la concurrence aux USA

Pendant la majeure partie du XXe siècle, l'idée a prévalu aux États-Unis que rien de
politique ou de social ne devait être sacrifié sur l'autel économique. L'objectif de la coopération au
développement est donc qu'aucun agent économique ne devienne trop puissant dans une
démocratie, sinon c'est dangereux. Une sorte de subordination de l'économie à la politique. Le
président a estimé que les États-Unis ne devraient pas être gouvernés par une puissance
économique qui les ferait tomber. En fait, nous savons que lorsqu'une entreprise devient trop
grande, elle est soupçonnée de nuire à la concurrence sans une analyse économique détaillée. Le
droit américain de la concurrence est appliqué à la fois par les autorités de la concurrence et les
juges de COMMON LAW. Lorsqu'elle est prononcée par une autorité de concurrence, elle est
qualifiée d'"infraction publique" ; lorsqu'elle est prononcée par un juge de droit commun, elle est
dite "infraction privée".59

Pour que la compréhension de DC soit la même, il suffit de noter que nous avons une
situation de gigantisme pour démontrer que nous avons un risque social et un risque politique.
Tout cela a été conceptualisé par la Harvard School ou la School of Structure Management ou
INDUSTRIAL ORGANISATION THEORY, la première grande école DC à avoir une pensée
actuelle jusque dans les années 1970. La philosophie de l'école :

Le pouvoir économique doit être dispersé, divisé, dilué, sinon dangereux. Approche
démocratique de DC. Les inquiets :

en la régulation il faut que la régulation soit indépendante. Même si en 1914 on ne parlait pas encore de régulation,
c’est bien une agence de régulation concurrentielle. Cette agence est une hybridation juridique entre
l’administration et le juge : son rôle est à la fois d’orienter, de contrôler, inspecter et sanctionner le marché. Certains
sont allés jusqu’à parler d’un quatrième pouvoir.
58
Benjamin LEHAIRE, Docteur en droit, Professeur, École des sciences de l’administration, TÉLUQ, Université du
Québec. «LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR PAR LE DROIT DE LA CONCURRENCE : ANALYSE CIVILISTE ET
PRATIQUE DES POSITIONS CANADIENNE ET EUROPÉENNE», Dans Revue internationale de droit économique
22001166//33, pages 289 à 313, Éditions Association internationale de droit économique, ISSN 1010-8831, ISBN
9782807390614, DOI 10.3917/ride.303.0289
François Campagnola, Juriste, « les apports américaines en droit de la concurrence »,
59

article consulté le 31 mars 2023 sur le lien : https://www.village-justice.com/articles/les-apports-


americain-europeen-droit-concurrence,32366.html

36
Les démocraties peuvent être victimes d'abus de pouvoir politique, mais les abus de pouvoir
économique sont tout aussi dangereux. Par conséquent, DC est considéré comme le défenseur des
libertés individuelles, on peut dire que DC est le complément de la Loi des Libertés
Fondamentales. Fin des années 70 début des années 80 : Les républicains sont revenus au pouvoir
(Thatcher, Reagan), une révolution conservatrice qui a conduit à repenser l'application des CD. Il
s'agit de la Chicago School of Anti-Trust, la thèse sur la révolution juridico-économique : Plus la
concentration économique est grande, plus le profit est important. Donc, s'il y a plus de profit, cela
signifie que les coûts sont réduits pour que cela profite aux consommateurs. Le problème n'est pas
le colossalisme ou la concentration mais ce que nous en faisons pour les rendre éthiques. Les temps
ont changé, la démocratie s'est stabilisée, le gigantisme est mieux accepté. L'école de Chicago
gagne aujourd'hui, même dans des situations non économiques (regroupement d'universités,
bureaucratie). On est maintenant dans une logique plus libérale. Ces deux grandes tendances ne
doivent pas faire oublier qu'il existe d'autres écoles aux États-Unis qui sont moins bien loties. De
plus, les évolutionnistes dénoncent la territorialisation de l'adoption de DC et veulent une
régulation mondiale avec une autorité mondiale. 60

Exemple : les produits pharmaceutiques + Les ultralibéraux : ils émettent une réserve sur
le fait qu’il y ait une régulation du marché parce que le marché est vertueux, donc il finit toujours
par se réguler.

Le Droit européen de la concurrence


1) La genèse
En revanche, le Droit européen de la concurrence est consubstantiel à la création de l’UE et
jadis des communautés, depuis le 25 mars 1957. Avec la PAC 61, la politique de développement
territorial est certainement le chapitre le plus important, le plus abouti et le plus exigeant du droit
de l'UE. Depuis 1990, on peut même dire que la DEC a acquis une autonomie juridique à partir
d'une simple DUE. Le droit européen a ses propres principes, notamment le principe de
subsidiarité, mais la DEC s'applique en dehors de ce principe sans qu'il soit nécessaire de prouver
qu'il s'applique. Les règles de base et les objectifs du CD sont basés sur le Traité de Rome. 62 dès

60
François Campagnola, ibid.
61
La politique agricole commune (PAC) de l’UE, Lancée en 1962, est un partenariat entre le secteur agricole et la
société, et entre l’Europe et ses agriculteurs ; est une politique commune à tous les pays de l’UE. Elle est gérée et
financée au niveau européen grâce aux ressources du budget de l’UE.
62
Dans le Traité de Rome le DC et la concurrence qu’il a vocation à préserver sont régis par deux séries de règles.
L’architecture du DC dans le Traité de Rome : un principe et des règles concrètes. Le DUE est un droit de nature
téléologique, CAD que toute règle concrète du traité est interprétée à la lumière des objectifs du traité => Application
finaliste du DUE et de cette application finaliste dépend l’application du DEC : CJCE, 10 janvier 1985, COMMISSION
C/ FRANCE, L’AFFAIRE DU PRIX DU LIVRE. En France depuis la loi Lang le prix des livres est imposé, mais la Cour a
conclu que cette loi avait un effet équivalent à une entente puisqu’elle rendait le consommateur captif du prix
imposé. Mais le juge dit aussi que cette altération de la concurrence est justifiée par le fait qu’il faut protéger les
auteurs et la production littéraire. Cette affaire est très symptomatique de la manière dont on applique le DC : il y
a des règles mais on n’hésite pas à leur donner une dynamique.

37
le 25 mars 1957, c’est donc inscrit dans la C° de l’UE, donc le DC a valeur constitutionnelle donc
il prime le droit dérivé.

Avec l’adoption du principe de marché commun (espace de libéralisation et de liberté des


échanges entre six Etats). Le risque est donc qu’il y ait plus d’ententes, de collusions, de trusts63,
donc les auteurs du Traité ont conclu qu’il fallait contrôler cela par un Droit identique dans tous
les Etats. La concurrence est présente et postulée comme AXIUM de la construction européenne :
selon l’article 3F le marché commun passe par «l’établissement d’un régime assurant que la
concurrence n’est pas faussée».64

La construction européenne va permettre donc d’établir une synthèse qui fait aujourd’hui
l’objet d’un consensus. Attaché à la protection du jeu concurrentiel, le Droit européen prône une
approche équilibrée attachée à prévenir les comportements anticoncurrentiels que ce soit par leur
objet ou leurs effets.

2) Les écoles du Droit de la concurrence en Europe


Dans le même temps, en Allemagne en 1945, la domination d'avant-guerre de puissantes
entreprises était assimilée à l'instabilité politique qui a conduit à l'établissement du Troisième
Reich. Par conséquent, les Alliés encouragent les nouveaux dirigeants à adopter des politiques de
concurrence susceptibles de démanteler les cartels et de décentraliser les structures de marché.
L'École de Fribourg conçoit alors « L'ORDNUNGSPOLITIK » (ou Ordo-libéralisme), centrée sur
la défense des structures marchandes. En 1957, une loi (Restriction of COMPETITION ACT) a
déclaré la concurrence objet de protection juridique.65

En France, une régulation s’installe progressivement à partir de 1953, entre les deux
guerres, la législation de 1810 semble décalée avec la réalité industrielle et fait l’objet
d’adaptations et d’une application souple. De 1945 à 1953, l’impératif de la reconstruction et la
gestion des pénuries légitiment le contrôle des prix et une planification “indicative et incitative”.
Les “Trente Glorieuses” vont ouvrir la voie à une vision plus moderne de l’économie, préfigurant
le passage à une économie de marché.

La Commission technique des ententes, créée en 1953, se voit confier le rôle de rendre des
avis au ministre de l’économie sur des pratiques d’entente. La loi du 2 juillet 1963 élargit ensuite

https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/trust/80080
64
Benjamin LEHAIRE,
65
CORALIE ANADON • INGALILL D’ARMAILLE • LIZA BELLULO • SOPHIE-ANNE DESCOUBES •
MARIANNE FAESSEL-KAHN • VIRGINIE GUIN • ANNE PERROT • SEBASTIEN SORIANO • FABIEN
ZIVY. Sont les personnes qui ont participé à la rédaction et à la réalisation de cet ouvrage : Livre de 25 ans pour
construire la concurrence. P 06-24 en fichier PDF disponible sur le lien :
https://www.autoritedelaconcurrence.fr/sites/default/files/2019-05/livre_25ans.pdf ;

38
ses compétences aux abus de position dominante. Les textes se concentrent sur les seules pratiques
tarifaires, à l’exclusion d’autres pratiques susceptibles de restreindre la concurrence et ménagent
de larges exemptions.66

C’est aussi, pour le Maroc du moins, un sujet nouveau dans les domaines économique et
juridique. Son appréhension et sa diffusion dans l’économie nécessitent certes du temps mais
également une meilleure explication de ces principes, ces règles et de ces méthodes, en même
temps que ses implications dans l’économie nationale et sur le plan international.67

Paragraphe 2 : l’évolution du droit et de la politique de la concurrence sous l’ombre de la


dimension internationale et du particularisme national
A. Droit international: d’une LEX MERCATORIA à la juxtaposition des Droits
nationaux
Depuis les années 1950, avec les progrès de l'intégration économique internationale et
l'importance croissante des entreprises multinationales, certains juristes ont proposé l'émergence
d'un ordre juridique qui se développe indépendamment des systèmes juridiques nationaux. Cette
perspective a donc remis en question la notion largement acceptée selon laquelle seuls les États
ont le pouvoir de réglementer les contrats économiques nationaux et internationaux. De nouveaux
systèmes de règles introduits en grande partie par le secteur privé émergent en tant que systèmes
non nationaux, supranationaux, ou même une LEX MERCATORIA68.

Si les tenants de l'approche autonome voient dans la LEX MERCATORIA un ordre


spontané issu de l'activité d'agents privés, des conventions internationales et des principes
généraux du droit, certains juristes ont adopté des approches positivistes qui ont donné aux États
un rôle central dans le développement de la LEX MERCATORIA. Ce dernier type d'approche
nous semble plus équitable car elles permettent de prendre conscience que l'autonomie de la LEX
MERCATORIA ne peut prévaloir qu'à travers des mesures prises par les Etats ; et donc ce n'est
pas un ordre spontané.

66
CORALIE ANADON • INGALILL D’ARMAILLE • LIZA BELLULO • SOPHIE-ANNE DESCOUBES • MARIANNE FAESSEL-
KAHN • VIRGINIE GUIN • ANNE PERROT • SEBASTIEN SORIANO • FABIEN ZIVY, ibid. P 01-06
67
HASSAN DABZAT, Ibid., p.59
68
LA LEX MERCATORIA selon SCHMITTHOFF l’un des principaux architectes de cette conception, Son approche
historique suggère que nous redécouvrons actuellement le caractère international du droit commercial en
s’éloignant des restrictions des droits nationaux pour se rapprocher d’une conception universelle du droit du
commerce international. Selon SCHMITTHOFF, ceci correspond à la troisième période d’un processus historique qui
serait caractérisée par la juxtaposition des deux périodes précédentes. La première période fait référence aux
origines pré-nationales de la LEX MERCATORIA lorsqu’elle est apparue, à l’époque médiévale, un système de règles
supportant les activités des marchands. La deuxième période coïncide avec la consolidation des États et l’unification
des lois. Dans la troisième période, SCHMITTHOFF suggère le retour à des principes de droit économique
international alors que les États acceptent de céder leur autorité en faveur de nouvelles règles de gouvernance des
échanges internationaux. Pour une lecture de SCHMITTHOFF, voir CHIA-JUI CENG (DIR) (1988).

39
Certes, certaines règles ont été introduites par des acteurs privés et la grande majorité des
États ont adopté des mesures en faveur de la libre entreprise, qui ont contribué à un transfert partiel
de leur statut juridique vers des entités privées et des organisations internationales. Cependant,
l'émergence et l'acceptation mondiale de certains principes économiques de base de l'économie
capitaliste ne constituent pas nécessairement un système juridique permettant la légalisation de
certaines pratiques et l'interdiction de certaines autres pratiques.

La définition de la LEX MERCATORIA semble tellement arbitraire et omniprésente qu'il


vaut mieux la considérer comme des principes mercantiles que comme une loi. Quels sont les
principes généraux du droit qui régiront la communauté internationale. L'acceptation de ce qu'on
pourrait appeler la LEX MERCATTORIA, qui représente en fait la doctrine de la libre entreprise,
varie considérablement d'un pays à l'autre.69

Les différences et les particularismes traduisent d’ailleurs l’importance d’autres


considérations nationales par rapport à celle du principe de liberté économique.

Il semble donc erroné de croire qu'une LEX MERCATORIA volontaire puisse constituer
un système de règles efficace pour réglementer les comportements anticoncurrentiels. Ce point de
vue ne reconnaît pas que le laissez-faire est une doctrine qui s'oppose aux revendications de
monopole des entreprises et aux conséquences de la fragmentation de l'économie mondiale en un
système d'États. Il est également clair que l'idée abstraite de LEX MERCATORIA conduit
inévitablement à des droits nationaux. Paradoxalement, la mise en place de la LEX
MERCATORIA, qui réglemente en fait les pratiques des entreprises et de l'État, doit
nécessairement passer par l'État. Il est également important que l'émergence du droit international
de la concurrence se caractérise par l'internationalisation unilatérale et chaotique du droit national
de la concurrence. Comme nous l'avons déjà mentionné, la communauté internationale semble
convaincue qu'il est possible de construire un droit mondial de la concurrence à partir d'institutions
nationales. 70

B. La concurrence globalisée : défis et enjeux


Jusqu'à récemment, il fallait appréhender la concurrence différemment selon l'analyse au
niveau national ou international. Bien que les deux arènes ne soient pas hermétiquement fermées,
les discussions ont eu lieu d'abord dans le cadre national puis au niveau international. Il n'est plus
possible de faire la distinction entre la concurrence nationale et internationale. Les conditions

69
Michèle Rioux, VERS UN DROIT MONDIAL DE LA CONCURRENCE ? Groupe de recherche sur l'intégration
continentale/Université du Québec à Montréal Département de science politique C.P.8888, succ. Centre-ville,
Montréal, H3C 3P8/ Continentalisation Cahier de recherche 99-8 Décembre 1999, p.1-3
70
Michèle Rioux, ibid. p.

40
internes et externes de la concurrence sont désormais étroitement liées. La concurrence est
mondiale. Malgré cela, les lois antitrust sont encore fragmentées par territoire national. Au niveau
international, la concurrence n'a pas été incluse dans la discussion ou a été à peine discutée. Les
efforts visant à établir des règles de concurrence internationales n'ont pas vraiment été couronnés
de succès et, à l'exception de l'Union européenne, les lois sur la concurrence sont encore en cours
d'élaboration et d'application au niveau national. Il y a eu quelques débats au niveau international
sur la manière de gérer les pratiques commerciales restrictives, mais ils ont été limités.

Pendant l'entre-deux-guerres, les discussions à la Société des Nations sur la cartellisation


du commerce international sont restées vaines. Après la guerre, les États-Unis ont exhorté les pays,
en particulier l'Allemagne et le Japon, à prendre des mesures pour éliminer les pratiques faussant
la concurrence. Plusieurs pays ont mis en place des politiques de la concurrence. Cependant, cela
était loin du droit international antitrust. La Charte de La Havane71contenait des chapitres qui
obligeaient les États membres à agir et à coopérer pour éliminer les pratiques commerciales
publiques et privées restrictives, mais plus de 50 ans plus tard, il n'existe toujours pas de règles
contraignantes ou de régimes de concurrence internationale. En fait, la résolution 35/63 de l'ONU
de 1980 a établi un ensemble de règles et de principes convenus au niveau multilatéral pour
réglementer les pratiques commerciales restrictives. Cet instrument fait appel à la coopération tout
en prenant en considération les besoins des pays en développement (PED) en ce qui concerne
l’application des lois, l’assistance technique et le renforcement des capacités. En parfait accord
avec la logique inter-gouvernementale, aucune institution supranationale ne fut créée et
l’application des règles reposait sur la bonne volonté des États. En 1985, le Groupe des 7772,

71
La Charte n’a pas été ratifiée. La communauté internationale s’est rabattue sur les accords du GATT et en 1960,
une déclaration du GATT a porté sur la notification et la consultation des problèmes de concurrence ; cette dernière
n’a été utilisée qu’une seule fois. Les États devaient s’engager à prendre des mesures contre les pratiques
commerciales restrictives qui affectent les échanges internationaux ; des dispositions portaient sur la coopération
et une éventuelle Organisation Internationale du Commerce qui aurait mené des enquêtes et émis des
recommandations.
72
Le G77 est apparu comme la tribune la plus importante pour l’harmonisation des vues des pays en développement
sur les questions économiques mondiales, l’élaboration de leurs positions communes sur ces questions et la
proposition de nouvelles idées et stratégies de négociation avec les pays développés. Il a été légalement constitué
au sein de la CNUCED par la résolution adoptée lors de la CNUCED I et, plus tard, approuvée par l’Assemblée
générale, établissant le Conseil du commerce et du développement, l’organe exécutif de la CNUCED. Il s’est ensuite
déployé dans la plupart des organes et organisations de l’ONU, y compris les institutions spécialisées et celles qui
traitaient les questions politiques, de sécurité et des droits de l’homme, et s’y est fermement établi.
Reference : MUCHKUND DUBEY a été Secrétaire d’État aux affaires étrangères de l’Inde et est actuellement
Président du conseil du développement social à New Delhi/L’importance historique du G77. Lien :
https://www.un.org/fr/chronicle/article/limportance-historique-du-g77.

41
réclamera de rendre obligatoire l’application de ces règles et de ces principes. Cette initiative
échouera. De son côté, l’OCDE a constitué un forum important pour la concurrence.73

Dans les années 1980, les tentatives de formuler des obligations antitrust internationales se
sont avérées infructueuses. En outre, la question de la concurrence était également perçue comme
revêtant une importance considérable au niveau national. En ce qui concerne l'introduction de la
concurrence, une approche a été choisie qui privilégiait des mesures actives pour promouvoir la
concurrence dans les politiques économiques nationales, telles que la politique commerciale, la
réglementation internationale des investissements ou les réformes économiques visant la
déréglementation et la privatisation.74.

Les observations sont claires. Le droit international de la concurrence n'existe pas.


Cependant, les années 1990 ont marqué un tournant avec le retour de la concurrence à l'ordre du
jour des négociations internationales. Plusieurs facteurs ont joué un rôle. Premièrement, la
politique intérieure était de plus en plus confrontée au problème de la concurrence au-delà de
l'espace national.

Dans la vague de fusions et acquisitions internationales et la prolifération des cartels


internationaux, les politiques nationales de la concurrence jouent un rôle invincible75.
Deuxièmement, les négociations commerciales sont confrontées à de nouveaux problèmes d'accès
au marché et de concurrence déloyale. Les pays essaient de créer des règles du jeu équitables.
Troisièmement, les États-Unis ont rétabli les mesures antitrust. Quatrièmement, la concurrence
complète les réformes économiques qui vont de pair avec l'instauration d'une économie de marché
ouverte et l'abandon des mesures de protection des industries locales. L'élaboration de la politique
de la concurrence est présentée comme un moyen d'accroître la compétitivité des pays développés

73
, le Forum mondial de l'OCDE sur la concurrence (FMC), depuis sa création en 2001réunit des responsables de la
concurrence de haut niveau pour discuter des divers sujets par le biais des tables-rondes sur la politique de la
concurrence.
74
Les problèmes de compétitivité étaient beaucoup plus préoccupants que les problèmes de concurrence, tant aux
États-Unis et au Canada qu’en Europe. Les politiques de la concurrence ont accordé une importance accrue aux
objectifs d’efficacité économique et d’innovation par rapport à l’objectif de favoriser la rivalité concurrentielle. Dans
le contexte d’affirmation des thèses néo-libérales, les approches structuralistes étaient abandonnées, en raison de
leur méfiance vis-à-vis de la concentration des marchés. L’on estimait par ailleurs que les problèmes de concurrence
découlaient des barrières érigées par les États et qu’il valait mieux libéraliser les marchés que recourir au droit de la
concurrence. Aussi, la globalisation et les changements technologiques ont été perçus comme un rempart efficace
contre les pratiques anticoncurrentielles.
75
Selon le rapport de ICPAC (ETATS-UNIS, INTERNATIONAL COMPETITION POLICY ADVISORY
COMMITTEE REPORT, 2000 – www.usdoj.gov/atr/icpac, les fusions et acquisitions dans le monde ont totalisé plus
de 3 000 milliards (trillion) de dollars américains. Une étude sur les ententes internationales a recensé 40 cartels
internationaux ayant fait l’objet de poursuites par l’UE et les États-Unis. Ils ont eu des effets sur plusieurs années et
plusieurs marchés. Une étude signalait qu’en 1997, les PED ont importé 81 milliards de dollars américains de biens
affectés par la fixation des prix.VOIR M. C. LEVENSTEIN ET V. Y.SUSLOW, « Private International Cartels and
Their Effect on Developing Countries » Background Paper for the World Bank’s
World Development Report 2001, World Bank, Washington D.C, 2001.

42
comme des pays en développement. Dans cette nouvelle donne, la concurrence est à l'honneur.
Comment contrôler les comportements anticoncurrentiels dans la dynamique de la mondialisation,
où domine la concurrence oligopolistique entre nations oligopolistiques puissantes ? Il comprend
également une concurrence concurrentielle pour que les pays offrent les meilleures conditions de
concurrence possibles pour que leurs entreprises et leurs territoires s'intègrent dans l'économie
mondiale. La réponse n'est pas facile à trouver. La montée en puissance des entreprises
multinationales (MFN) et le développement des réseaux multinationaux ont mis en évidence
l'inefficacité des réglementations nationales et les insuffisances des institutions internationales
face aux nouveaux défis posés par le processus d'intégration profonde qui accompagne la
mondialisation. Après avoir lancé le mouvement de déréglementation et de libéralisation, les États-
Unis ont avancé leur vision d'une économie mondiale : une économie mondiale sans toutes
contraintes. L` Application des « Lois commerciales et de la concurrence/ L’OMNIBUS TRADE
AND COMPETITIVENESS ACT»76 Et la signature d'accords commerciaux offre l'occasion de
favoriser la concurrence et de jeter les bases d'une gouvernance économique mondiale qui appuie
la mondialisation économique. Ce défi est principalement lié à l'approfondissement des réformes
économiques pour créer l'environnement institutionnel nécessaire au bon fonctionnement des
marchés et à une libéralisation économique substantielle. La nouvelle culture concurrentielle
s'inscrit également dans cette logique.77

C. De la création d’une culture de la concurrence


Une culture de la concurrence est essentielle à la création de marchés bien réglementés,
garantissant une allocation efficace des ressources entre les communautés et des processus de
production efficaces dans les économies. Cela encourage les entreprises et leurs dirigeants à se
concurrencer sur les prix, la qualité, l'innovation et le développement de nouveaux produits. Cela
garantit que les gains de cette efficacité sont utilisés pour offrir aux consommateurs de meilleurs
choix, protéger l'environnement et assurer un développement durable.

Les lois sont un facteur important pour favoriser cette concurrence et cette culture de la
concurrence. Des lois bien conçues et adaptées aux circonstances nationales, mais soigneusement
étudiées pour leur mise en œuvre efficace, sont à la base de l'introduction de la concurrence et
d'une culture de la concurrence dans l'économie. Une autre condition importante pour que la
culture de la compétition et de la concurrence se porte bien est que le monde des affaires respecte
des standards de comportement et s’abstient volontairement des pratiques prohibées la loi.78

76
L’OMNIBUS TRADE AND COMPETITIVENESS ACT de 1988 est une loi adoptée par le Congrès des États-
Unis et promulguée par le président Ronald Reagan.
77
Michèle Rioux, « Globalisation et concurrence », ibid. pages 1-3 ;
78
Michèle Rioux, « Globalisation et concurrence », ibid. pages 1-3 ;

43
Les entreprises ont également la responsabilité d'atteindre et de maintenir des normes de
transparence, de gouvernance, de comptabilité, de lutte contre la corruption et de conformité aux
réglementations sociales et environnementales.

Le respect de ces normes par toutes les parties et partenaires est au cœur de la concurrence
économique et de la culture concurrentielle.

Favoriser cette culture de la concurrence nécessite de sensibiliser le public à l'importance


de l'application de la loi et de son soutien. Dans ce contexte, le rôle des médias est très important
car ils aident les autorités de concurrence à démontrer leur rôle et leur utilité vis-à-vis des
différentes parties prenantes.

Enfin, le développement d'une culture compétitive nécessite une coopération entre les
différentes institutions du pays. Ces diverses institutions et les personnes qui y travaillent doivent
reconnaître l'enjeu de la concurrence et y travailler ensemble. Sinon, le risque est grand qu'une
culture de la concurrence soit remplacée par la bureaucratie et des actions visant à maintenir la
situation locative.79

D. Les équivoques qui constituent des obstacles au Droit et à la politique de la


concurrence
Les mythes et l'ambiguïté quant à l'impact des lois et politiques sur la concurrence sont
parfois entretenus par les élites gouvernementales et privées qui tentent de défendre leurs positions,
et en particulier dans les pays en développement, l'adoption et l'efficacité de ces lois et politiques.
C'est un obstacle majeur à leur mise en œuvre pratique. Ce thème général a été introduit par M.
Kondo80 dans son allocution de bienvenue à la première réunion du FMC, dans laquelle il a noté
que la politique de la concurrence implique souvent une déréglementation au point que "la loi de
la jungle" prévaut.81
D’autres conceptions erronées de la signification du Droit et de la politique de la concurrence ont
été mentionnées pendant les réunions, souvent pour expliquer la nécessité de la sensibilisation à la
concurrence.

79
HASSAN DABZAT, Chargé de mission auprès du Premier ministre, pôle concurrence/ Vers une culture de la
compétition et de la concurrence au Maroc, ibid., pages 61-62
80
SEIICHI KONDO, Secrétaire général adjoint de l'OCDE en 2001.
81
La loi de jungle : Cette expression signifie que c’est celui qui est le plus fort qui s’impose. Essayons de
comprendre quelles sont les origines de cette expression. Celle-ci ne semble être employée que depuis la toute fin
du XIXème siècle, suite à la publication du Livre de la jungle de RUDYARDX KIPLING publié en 1894. Après cela,
peu à peu les gens ont commencé à utiliser le mot «jungle» comme métaphore pour décrire un milieu hostile où
l’individu ne peut compter que sur ses propres forces pour survivre. Au point qu’aujourd’hui le mot est associé à
toutes sortes de choses comme le monde de l’entreprise, l’univers de la mode, etc. De nos jours, cette expression
est très utilisée.

44
En ce qui concerne le Droit de la concurrence
Les participants au FMC ont formulé, à diverses occasions, des commentaires sur les «
champions nationaux »82 et d'autres formes de « politique industrielle » à diverses occasions. Ces
questions n'ont pas été étudiées en détail, mais il semble y avoir une certaine confusion dans
certains pays non membres de l'OCDE quant à la relation entre le droit et la politique de la
concurrence d'une part et la politique industrielle d'autre part. Les principes de la politique de la
concurrence sont généralement en contradiction avec l'intervention gouvernementale et d'autres
politiques industrielles nécessaires pour développer et retenir des champions nationaux. Certains
craignent que l'application des lois sur la concurrence dans le cadre de la gestion des fusions ne
décourage les investisseurs étrangers. En fait, la loi générale sur la concurrence donne aux
investisseurs nationaux et étrangers la garantie de trouver des « règles du jeu équitables », facilitant
l'investissement global.83

En ce qui concerne la politique de la concurrence


Comme M. Kondo l’a fait observer84, L'erreur la plus courante, que même certains pays de
l'OCDE commettent parfois, consiste à associer la politique de la concurrence à une économie de
laissez-faire ou à une déréglementation pure et simple. Tout en corrigeant cette idée fausse par des
activités d'éducation à la concurrence, la politique de la concurrence ne vise pas à intensifier la
concurrence à tout prix, mais plutôt à améliorer le moral de la société en permettant à la
concurrence de s'exercer dans certaines limites. Il est important de mettre l'accent sur l'optimisation
du bien-être financier. Compatible avec d'autres objectifs sociaux. Ainsi, la politique de
concurrence ne privilégie pas la concurrence aux mesures sociales visant à assurer la viabilité du
système bancaire, à soutenir les plus vulnérables ou à protéger l'environnement, un outil qui peut
être utilisé pour faciliter la prise de décision. Si les règles d'application des autres politiques
sociales peuvent mieux atteindre leurs objectifs avec moins d'effets négatifs sur la concurrence et
l'efficacité. Pour corriger cette idée fausse, on peut s'inspirer de l'expérience des pays de l'OCDE
et de certains pays tiers. Il existe de nombreux exemples d'améliorations du niveau de vie des
citoyens ordinaires résultant de la suppression d'obstacles injustifiés à l'entrée sur le marché. De
plus, en assurant un service universel libéré du manque d`efficience qui résulte du contrôle étatique
ou de services d`utilité publique monolithiques, la politique de la concurrence peut rendre moins
onéreuse la satisfaction des besoins des populations défavorisées ou vivant dans des zones rurales.
L`expérience de l`OCDE prouve aussi qu`en ce qui concerne les réglementations

82
Un champion national est une entreprise choisie par l'État pour devenir le producteur ou prestataire dominant
sur le marché national et entraver les concurrents étrangers sur ce marché.
83
Les effets positifs du droit et de la politique de la concurrence pour les pays développés et les pays en
développement Dans Revue sur le droit et la politique de la concurrence 2004/1 (Vol. 6), pages 47 à 68 /Éditions
de l'OCDE/ISSN 1560-7798.
84
M. SEIICHI KONDO, Secrétaire général adjoint de l'OCDE à l’époque, cette déclaration a été faite à l'occasion du
Colloque du FMC qui s'est tenu à Paris le 19 juin 2001.

45
gouvernementales relatives à la santé, à la sécurité, à la protection de l`environnement et aux autres
préoccupations sociales, la politique de la concurrence ne vise pas la déréglementation mais
cherche plutôt à déterminer si les objectifs des dispositions prises pourraient être atteints à un
moindre coût en supprimant les restrictions inutiles ou en adoptant un cadre réglementaire plus
judicieux. Les coûts sociaux du passage à l`économie de marché, et surtout les risques de très hauts
niveaux de chômage ont été mentionnés, en diverses occasions, parmi les obstacles à une réforme
rapide. Plusieurs exposés ont évoqué les problèmes fondamentaux qui se posent lorsque les
politiques gouvernementales antérieures ou d`autres facteurs ont conduit à la création et au
maintien de nombreuses entreprises surtout les PME dont le niveau des coûts ne leur permet pas
d`exercer leurs activités sur un marché concurrentiel. Il est très coûteux de protéger ces entreprises
mais les coûts du haut niveau de chômage (et de l`instabilité politique) pouvant résulter de la
défaillance simultanée d`un grand nombre d`entre elles, peuvent être également considérables. Le
compromis souvent choisi est l'ouverture progressive du marché pour permettre aux entreprises
locales de procéder aux investissements et autres ajustements nécessaires.85
Il convient de noter que Certains des commentaires les plus révélateurs, dans ce domaine,
ont été formulés par le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Maroc et la Tunisie dans le cadre du Forum.
Le Maroc a mis, quant à lui, l’accent sur les imperfections du marché, les « zones de flou du
secteur public », le manque de transparence et la corruption, ce sont parmi les considérations qui
vont marquer l’évolution de la construction du Droit de la concurrence Marocaine.86

85
Revue sur le Droit et la politique de la concurrence, Les effets positifs du droit et de la politique de la
concurrence pour les pays développés et les pays en développement 2004/1 (Vol. 6), pages 47 à 68 /Éditions de
l'OCDE/ISSN 1560-7798.
86
Dans le cadre de la session de la troisième réunion du Forum qui a été consacrée aux « économies de petite taille »

46
Chapitre 2 : Le Droit de la concurrence au Maroc : Le cadre légal,
réglementaire et institutionnel à la lumière d’une constante évolution.

Dans la seconde moitié des années 1980, la prise en compte des règles de concurrence et
de leurs modalités de régulation est devenue un enjeu. Problèmes posés par l'application des
programmes d'ajustement structurel87 que les autorités ont dû engager pour que l'économie
marocaine retrouve son équilibre macroéconomique et renforce son ouverture sur l'extérieur. Lors
de la mise en œuvre du premier volet de ce programme, le besoin s'est fait sentir d'introduire des
changements significatifs par rapport aux règles économiques du Maroc, notamment dans le sens
où la tarification est devenue une question de règles du marché intérieur et non le résultat
d'injonctions ou d'interventions administratives.88
Les dispositions en matière de concurrence prévues par la loi marocaine reflètent les
considérations économiques et éthiques du peuple et sont conformes aux principes et normes de
concurrence et de non-discrimination établis par la CNUCED et l'OMC. Mais la concurrence seule
ne suffit pas à garantir l'équité et la transparence du marché. En effet, la politique de la concurrence
repose sur le droit, mais elle repose aussi sur le régime d'application de ce droit.
Le reste de ce chapitre se concentre sur les sources internes et universelles du droit de la
concurrence au Maroc (Section 1) et explique et diagnostique la gouvernance du droit de la
concurrence au Maroc (Section 2).

Section 1 : les sources du Droit de la concurrence Marocain


L'expérience des pays développés dans ce domaine est très ancienne, datant de plusieurs
siècles, et son système d'application a évolué progressivement, instaurant une culture de la
concurrence et une jurisprudence riche et riche au fil des années.89

87
Le programme d’ajustement structurel (P A S), est un programme de réforme économique que la banque
mondiale ou le fonds monétaire international (F M I) mettent en place dans le but de faire sortir un pays se trouvant
dans une situation de crise économique.
C’est un ensemble de dispositions qui peuvent agir soit sur la conjoncture ou la structure. Pour aider les pays en
difficulté le F M I a pour condition la mise en place des réformes pérennes, c’est pour cela, que l’on nome ces
crédits « des prêts d’ajustement structurel » ou « des prêts d’ajustement sectoriel », ces crédits sont débloqués en
tranches de façon successive à mesure que le programme d’ajustement structurel est mis en place.
Le processus d'ajustement structurel s'est basé essentiellement sur la maîtrise de la demande interne, la
mobilisation de l'épargne locale, l'optimisation de l'allocation des ressources, et sur un réaménagement des taux de
change en vue de sauvegarder la compétitivité de l'économie nationale.
https://www.finances.gov.ma/Publication/depf/1995/bilan_du_programme_d_ajustement_structurel_octobre_1995_.pdf
88
MOHAMED EL MERGHADI, ex Secrétaire Général du Conseil de la Concurrence, La régulation de la
concurrence au Maroc :
Evolution du cadre législatif et réglementaire, p.1
89
M. Rachid BAINA, Directeur des Prix et de la Concurrence en Ministère du Commerce et de l’Industrie/ p.1 et 2.

47
Ce n'est pas le cas des pays en développement, dont la plupart ont introduit des lois sur la
concurrence au cours des 20 dernières années. Pour nous, le défi est d'autant plus compliqué que
les entreprises font face à la fois à une concurrence interne et à une concurrence externe plus
agressive et compétitive. 90
Comme vous le savez, les entreprises internationales adoptent des stratégies mondiales en
réponse à la libéralisation et à la mondialisation des échanges. La libéralisation des échanges et le
progrès technologique encouragent l'introduction de nouvelles méthodes de production, telles que
l'exploitation rationnelle de l'avantage comparatif d'un pays particulier, l'amélioration de la
liquidité, la substitution des facteurs de production et la conquête de nouveaux marchés.
Pour rester compétitives, les entreprises existent souvent sur plusieurs marchés en même temps.
En conséquence, les pays sont devenus interdépendants et les marchés de nombreux biens et
services sont devenus régionaux, voire mondiaux. Tous ces développements remettent en question
les limites des aspects nationaux des règles de concurrence et la mesure dans laquelle les règles
sont promulguées au niveau international. Nombre de pays ou de régions ont ainsi mis en œuvre
une politique de la concurrence, mais sont dépourvus des instruments appropriés qui leur
permettraient d`appliquer leurs règles de concurrence aux pratiques anticoncurrentielles présentant
une dimension internationale ou d`obtenir des informations pertinentes en dehors de leur
juridiction. Un cadre mondial ayant vocation de renforcer l`efficacité des règles de la concurrence
et pour mission d`accompagner la libéralisation du commerce international nous semble, des lors,
aujourd`hui plus que jamais incontournable. Dans ces sens, En adoptant la loi 6-99 sur la liberté
des prix et de la concurrence, le Maroc a marqué un pas significatif dans le long processus de
réformes entrepris depuis plusieurs années, visant à moderniser l`environnement juridique et
institutionnel de l`entreprise marocaine afin de permettre à celle-ci de se mettre au niveau requis
par la compétition internationale, dans un contexte économique marqué par l`ouverture du
commerce mondial, par la globalisation des échanges et par l`internationalisation des marchés.
Ainsi l`élaboration de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence n`a pas été une réaction
dissuasive à des dysfonctionnements de marchés ou à des comportements abusifs d`agents
économiques identifiés. Elle a été d`abord le fruit d`un choix délibéré, d`une conviction que la
liberté des prix, le libre accès au marché la transparence et la loyauté dans les transactions sont des
éléments fondamentaux dans l`édification d`une économie moderne et ouverte favorisant le
développement de structures économiques efficientes et compétitives.91

90
HADRI SAMIR, le droit de la concurrence au Maroc, publié le 29-11-2012 consulté le 14 avril 2023. Lien : le droit
de la concurrence au Maroc - LEGAVOX (legavox.fr)
91
Aziz HMIOUI, Professeur Habilité Ecole Nationale de Commerce et de Gestion, Fès- Maroc, «Climat de
l’investissement et attractivité du Maroc pour l’investissement direct étranger», p.11. LIEN :
https://www.google.com/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=0CAIQw7AJahcKEw
i4oL6_4oj_AhUAAAAAHQAAAAAQAw&url=https%3A%2F%2Frevues.imist.ma%2Findex.php%2FRMGE%2Farticle%2
Fdownload%2F4681%2F3315&psig=AOvVaw3sXSyx1WUuiLl3f3gmTSaO&ust=1684839388743916

48
Donc on va explorer les sources universelles dans un (Paragraphe 1) avant de découvrir les sources
internes dans un (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : sources universelles


Les dispositions de la Loi sur la libre concurrence par les prix sont conformes à celles
promulguées par l'OMC pour les principes de transparence, de non-discrimination, d'équité et à
l'adoption par la CNUCED d'un ensemble de principes et de règles d'égalité convenus au niveau
multilatéral pour régir les pratiques commerciales restrictives. Par ailleurs, le cadre législatif,
réglementaire et institutionnel du Maroc continue de s'adapter aux recommandations issues de
l'assistance technique de l'OCDE et émises dans le cadre de la coopération avec son voisin l'Union
européenne. Car l'impact de cette série de recommandations de réformes par les bailleurs de fonds
internationaux (FMI, Banque mondiale, BIRD) ne peut être ignoré d'un point de vue concurrentiel
et compte tenu des attentes des multinationales. 92
En outre, la doctrine reste toujours une source axiale pour développer le Droit de la concurrence
et essaye de trouver des réponses aux questions délicates et complexe y relative, en sus,
l’expérience ancienne et riche des pays développés en cette matière est très ancienne et présente
une source jurisprudentielle très riche.

A. Les recommandations et les orientations des institutions intergouvernementales


internationales
Les orientations et les recommandations de la CNUCED sous les auspices de
l’ONU
1) Présentation de la CNUCED
La CNUCED est un organe intergouvernemental permanent créé par l'Assemblée générale
des Nations Unies en 1964. Son siège est situé à Genève, en Suisse, et elle dispose de bureaux à
New York et à Addis-Abeba. La CNUCED fait partie du Secrétariat de l'ONU. Elle rend compte
à l'Assemblée générale des Nations unies et au Conseil économique et social, mais elle a ses
propres membres, sa propre direction et son propre budget. Elle fait également partie du Groupe
des Nations Unies pour le développement. En outre, la CNUCED est le principal organe de l'ONU
pour le commerce et le développement.
La mondialisation, notamment l'expansion phénoménale du commerce, a contribué à sortir des
millions de personnes de la pauvreté. Mais trop peu de personnes en ont bénéficié. Et d'immenses
défis restent à relever.93
« Nous aidons les pays en développement à accéder plus équitablement et plus
efficacement aux avantages d'une économie mondialisée. Et nous les aidons à s'équiper pour faire

92
Mohamed EL MERGHADI, ibid. p3 et 4.
93
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, site internet officielle. Lien : À propos de
la CNUCED | CNUCED (unctad.org)

49
face aux inconvénients potentiels d'une plus grande intégration économique. Pour ce faire, nous
fournissons des analyses, facilitons la recherche d'un consensus et offrons une assistance
technique. Cela les aide à utiliser le commerce, l'investissement, la finance et la technologie
comme vecteurs d'un développement inclusif et durable. En travaillant au niveau national, régional
et mondial, nous aidons les pays à :
 Comprendre les options permettant de relever les défis du développement au niveau
macroéconomique ;
 Réaliser une intégration bénéfique dans le système commercial international ;
 Diversifier leurs économies pour les rendre moins dépendantes des matières premières ;
 Limiter leur exposition à la volatilité financière et à l'endettement ;
 Attirer les investissements et les rendre plus favorables au développement ;
 Améliorer l'accès aux technologies numériques ;
 Promouvoir l'esprit d'entreprise et l'innovation ;
 Aider les entreprises locales à progresser dans les chaînes de valeur ;
 Accélérer la circulation des marchandises à travers les frontières ;
 S'adapter au changement climatique et utiliser les ressources naturelles plus
efficacement.»94

«Avec d'autres départements et agences des Nations Unies, nous mesurons les progrès
accomplis en fonction des objectifs de développement durable, tels qu'ils sont définis dans
l'Agenda 2030.
Nous soutenons également la mise en œuvre du financement du développement, tel que mandaté
par la communauté internationale dans le programme d'Addis-Abeba de 2015, avec quatre autres
acteurs institutionnels majeurs : la Banque mondiale, le Fonds monétaire international,
l'Organisation mondiale du commerce et le Programme des Nations Unies pour le développement.
Si nous travaillons principalement avec les gouvernements, pour faire face efficacement à
l'ampleur et à la complexité de la réalisation des Objectifs de développement durable, nous pensons
que des partenariats et une coopération plus étroite avec le secteur privé et la société civile sont
essentiels.
En définitive, nous sommes au service des citoyens des 195 pays qui composent notre organisation.
Notre objectif est la prospérité pour tous.»95
Donc, il s’agit d’une 58ans d’expérience de promotion en développement avec plus de 461
fonctionnaires et un budget qui a dépassé 73 millions Dollars en 2021 et 217 projets réalisés en 76
pays.

94
REBECA GRYNSPAN, du Costa Rica, est la première femme et la première ressortissante d'Amérique centrale à occuper
le poste de Secrétaire générale de la CNUCED. Consulté sur le site internet officiel de la CNUCED.
95
Pedro Manuel Moreno, L'Espagnol a été nommé Secrétaire général adjoint de la CNUCED par le Secrétaire
général des Nations Unies le 4 novembre 2022.

50
2) LA CNUCED et le Droit et la politique de la concurrence
Sur la base des demandes reçues et des ressources disponibles, la CNUCED fournit un
renforcement des capacités et une assistance technique dans le domaine du droit et de la politique
de la concurrence aux pays en développement et en transition. En particulier, il appuie l'élaboration
de lois et de politiques de la concurrence aux niveaux national et régional et renforce les capacités
institutionnelles pour mieux faire appliquer ces lois. Les activités de la CNUCED visent également
à créer une culture de la concurrence et à promouvoir la concurrence pour protéger les intérêts des
consommateurs. Produire des documents et des rapports qui reflètent l'activité dans les domaines
concurrentiels. Ces résultats incluent également les informations fournies par les États membres
sur la coopération technique et les politiques dans le domaine du droit de la concurrence fournies
ou reçues au niveau bilatéral ou régional.96
À titre d’exemple et à sa septième session, qu’il a tenue du 31 octobre au 2 novembre 2006, le
Groupe intergouvernemental d’experts du Droit et de la politique de la concurrence a prié le
secrétariat de la CNUCED de continuer de publier en tant que document hors session et d’afficher
sur son site Web une nouvelle version révisée et actualisée de la loi type sur la concurrence, 97 en
tenant compte des communications qui auront été reçues des États membres avant le 31 janvier
2007 au plus tard.
Comme demandé à sa septième session, un nouveau document a été établi en tenant compte
des commentaires écrits des États Membres sur les lois types de 2006 et 2007. Il s'agit d'une
révision de la loi type sur la concurrence introduite en 2004, et en particulier la partie 2 traite des
projets de commentaires sur les éléments qui peuvent figurer dans une ou plusieurs des lois types.
Cependant, les commentaires reçus n'incluaient pas de demandes de changement spécifiques, mais
incluaient des questions générales et des suggestions pour de futures révisions de la loi type.
Le chapitre 4 de cette loi type sur la concurrence et la liberté des prix sera révisé à l'occasion de la
8e Conférence des Nations Unies pour examiner tous les aspects des Principes « Règles équitables
et multilatéralement convenues pour le contrôle des pratiques commerciales restrictives », qui se
tiendra à Genève du 19 au 23 octobre 2020. 98

96
Note du secrétariat de la CNUCED, Conseil du commerce et du développement, Commission du commerce et du
développement, Groupe intergouvernemental d’experts du droit et de la politique de la concurrence, Seizième
session Genève, 5-7 juillet 2017, Point 3 de l’ordre du jour provisoire Programme de travail, y compris le
renforcement des capacités et l’assistance technique en matière de droit et de politique de la concurrence, p.1
97
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT/LOI TYPE SUR LA
CONCURRENCE/Série de la CNUCED sur les questions relatives au droit et à la politique de la
concurrence/Éléments éventuels à incorporer dans les articles d’une loi sur la concurrence, commentaires et
formules différentes relevées dans des législations existantes/New York et Genève, 2007. LIEN :
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjS9MvTsIf
_AhUWHewKHby6AF8QFnoECAgQAQ&url=https%3A%2F%2Functad.org%2Fsystem%2Ffiles%2Fofficial-
document%2Ftdrbpconf7d8_fr.pdf&usg=AOvVaw0rNCPf5p6-WYUp_LiHVbdJ
98
Huitième Conférence des Nations Unies chargée de revoir tous les aspects de l’Ensemble de principes et de règles
équitables convenus au niveau multilatéral pour le contrôle des pratiques commerciales restrictives / Loi type sur la
concurrence (2020), chapitre IV révisé /Genève, 19-23 octobre 2020 Point 16 de l’ordre du jour provisoire
Questions diverses.

51
Toujours à titre d'exemple , et Avec l'appui de l'Agence suédoise de coopération internationale au
développement et le soutien financier de la Suède, la CNUCED a conçu un programme de
développement des capacités régionales, qui a été lancé en 2015 afin de contribuer à l'intégration
économique régionale, à la lutte contre la corruption, à la bonne gouvernance et à l'égalité des
sexes en renforçant les marchés grâce à l'amélioration des politiques de la concurrence et de la
protection du consommateur au MENA. Le programme a également pour objectif de contribuer à
la réalisation des objectifs de développement durable. Les bénéficiaires sont l'Algérie, l'Égypte, la
Jordanie, le Liban, le Maroc, la Tunisie et le Yémen ainsi que l'État de Palestine. Le programme
a été conçu en fonction des cinq résultats escomptés suivants :

Résultat 1 : Les politiques de la concurrence sont efficaces, durables et reconnues en tant qu'outils
d'intégration économique régionale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ;
Résultat 2 : Les droits des consommateurs sont respectés aux niveaux national et régional, et les
politiques de protection du consommateur sont efficaces, durables et reconnues en tant qu'outils
d'intégration économique régionale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ;
Résultat 3 : L'appui du secteur privé est accru, et des programmes de mise en conformité sont
adoptés concernant le Droit et les politiques de la concurrence et de la protection du
consommateur. L'égalité des sexes et l'autonomisation économique des femmes s'améliorent au
niveau régional ;
Résultat 4 : Les principes de la neutralité concurrentielle sont appliqués. Les sociétés cotées et
les administrations publiques comprennent et reconnaissent mieux l'importance de ce concept.
Résultat 5 : La coopération régionale dans les domaines de la concurrence et de la protection des
consommateurs sera améliorée et renforcée. Le nombre final de pays du Moyen-Orient et d'Afrique
du Nord participant à ce projet augmentera. Capacité, sensibilisation et engagement accrus des
parties prenantes aux niveaux local et national.

En mars 2022, dans le cadre du protocole d'accord de la CNUCED et de la Banque


mondiale sur la promotion des lois et politiques de la concurrence dans les pays en développement.
La CNUCED, en collaboration avec le Conseil marocain de la concurrence, a organisé un cours
de formation sur le droit et la politique de la concurrence à l'intention des médias, qui joue un rôle
important dans la sensibilisation du public aux avantages de la concurrence, à l'économie
concurrentielle et à la diffusion d'une culture concurrentielle.99
Le cours a révélé que les médias marocains ont une bonne connaissance du droit et de la politique
de la concurrence et sont bien informés des activités des conseils de la concurrence, établissant
ainsi un modèle pour la région. En octobre 2022, la CNUCED a de nouveau collaboré avec le
Conseil marocain de la concurrence pour organiser une formation à l'intention des fonctionnaires
du système judiciaire. La formation est axée sur le contrôle de l'application du droit de la

Lien :
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjsufvGs
Yf_AhU6xQIHHZYwC6wQFnoECAgQAw&url=https%3A%2F%2Functad.org%2Fsystem%2Ffiles%2Fofficial-
document%2Ftdrbpconf9L2_fr.pdf&usg=AOvVaw0JQRab3a_PW2v4_I_Yk3Vn
99
Examen des activités de renforcement des capacités et d’assistance technique en matière de droit et de
politique de la concurrence et de la protection du consommateur, Conférence des Nations Unies sur le commerce
et le développement, 21 avril 2023. P.11

52
concurrence, avec un accent particulier sur les questions relatives au cadre juridique, au contrôle
du marché, aux inspections, aux programmes de clémence, aux pouvoirs régissant les décisions et
sanctions administratives et aux méthodes de calcul des amendes. Le vice-président du Conseil
supérieur de la justice a déclaré qu'étant donné le rôle de la justice dans la gouvernance, la sécurité
juridique et économique et le renforcement de l'État de droit, les deux formations offrent des
perspectives prometteuses pour systématiser et homogénéiser l'application du droit de la
concurrence s'ouvrirait.100

L’assistance technique et les recommandations de l’Organisation de


coopération et de développement économique (OCDE)
1) Présentation de l’OCDE
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est une
organisation internationale qui se consacre à l'élaboration de meilleures politiques pour une vie
meilleure. Son objectif est de faire avancer les politiques publiques qui favorisent la prospérité,
l'égalité des chances et le bien-être de tous. Préparer le monde de demain nécessite près de 60 ans
d'expérience et de savoir-faire. L'organisation travaille en étroite collaboration avec les autorités
publiques, les acteurs économiques et sociaux et les représentants de la société civile pour établir
des normes internationales et proposer des solutions fondées sur des données probantes aux défis
mondiaux d'aujourd'hui. De l'amélioration des performances économiques à la création d'emplois,
de la promotion de systèmes éducatifs efficaces à la lutte contre l'évasion fiscale internationale, ce
forum est un forum et un centre de connaissances uniques. L'OCDE fournit des données, des
analyses et des conseils sur les politiques publiques aux dirigeants et facilite le partage
d'expériences et de meilleures pratiques entre les pays et les acteurs du changement.101

2) OCDE et Concurrence
Une législation de la concurrence bien conçue, une application efficace des lois et une
réforme économique fondée sur la concurrence favorisent la croissance et l’emploi. L'OCDE
encourage activement les gouvernements à combattre les pratiques anticoncurrentielles et promeut
dans le monde entier une réforme axée sur le marché.102 Plusieurs recommandations de l’OCDE
portent sur la concurrence, notamment sur la coopération, le contrôle des pratiques
anticoncurrentielles affectant les échanges internationaux, les ententes injustifiables, la

100
Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) et le Ministère Public ont organisé, en partenariat avec le
Conseil de la concurrence et en coopération avec la Banque Mondiale et la Conférence des Nations Unies sur le
Commerce et le Développement (CNUCED), un atelier conférence sur : « Le rôle du pouvoir judiciaire dans
l’application du droit de la concurrence »/ Communiqué conjoint sur un atelier de formation/ les 12-13-14 octobre
2022, à Rabat. LIEN : Communiqué conjoint sur un atelier de formation sur : « Le rôle du pouvoir judiciaire dans
l’application du droit de la concurrence » (cspj.ma)
101
Le site officiel de l’OCDE, Concurrence - OCDE (oecd.org)
102
Le site officiel de l’OCDE, Concurrence - OCDE (oecd.org)

53
notification des fusions et acquisitions (F&A). À cela s’ajoute, la mise sur pied d’un forum mondial
sur la concurrence.

3) Le Forum Mondial sur la Concurrence FMC


Depuis sa création en 2001, le Forum mondial de l'OCDE sur la concurrence (FMC) a réuni
des hauts responsables de la concurrence pour discuter d'un éventail de questions lors de tables
rondes sur la politique de la concurrence. Chaque année, plus de 100 autorités de la concurrence,
organisations internationales et experts invités du monde entier participent au Forum mondial. La
participation se fait uniquement sur invitation et est limitée aux autorités de la concurrence, aux
agences gouvernementales, aux organisations régionales et internationales.

Comme pour les autres activités de l'OCDE, les représentants des milieux d'affaires et des
échanges sont invités à participer aux discussions par l'intermédiaire du Comité consultatif
économique et industriel (BIAC) et de la Commission syndicale consultative (TUAC). Le Forum
mondial salue également la participation annuelle de «CONSUMERS INTERNATIONAL103» une
voix importante des consommateurs, en particulier dans les pays en développement.

Le Forum mondial sur la concurrence réunit chaque année des experts de haut-niveau
venant de plus de 110 autorités de concurrence dans le monde, incluant les économies membres et
non-membres de l'OCDE. En 2022 la première session a exploré les Objectifs de la politique de la
concurrence, ensuite trois autres sessions ont abordé les thèmes: Subventions et commerce,
Mesures correctives dans les affaires d'abus de position dominante et Interactions avec les
instances de réglementation sectorielle.104Il n’en demeure pas moins que l’OCDE fait appel à la
coopération volontaire, la coopération formalisée par des accords de coopération bilatérale et à la
convergence vers de bonnes pratiques en matière antitrust.105

4) L'OCDE et la région MENA


La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) est riche en diversité. Son potentiel
de croissance est plus élevé car il est soumis aux changements économiques et politiques. Elle
bénéficie d'une situation géographique favorable et d'un accès à un vaste marché. Une population
jeune et de plus en plus scolarisée. Des avantages comparatifs dans plusieurs domaines tels que
l'industrie, les énergies renouvelables et le tourisme. En réponse à la pandémie de COVID-19,

103
CONSUMERS INTERNATIONAL (CI) est la fédération mondiale des associations de protection des
consommateurs. Elle est basée à Londres1. Fondée le 1er avril 1960, elle comporte actuellement 220 organisations
membres dans 115 pays, l'organisation construit un mouvement international permettant de protéger les
consommateurs. CI est une association sans but lucratif, dont le numéro dans le Royaume-Uni est 4337865 et est
enregistrée comme association caritative numéro 1122155.
104
https://www.oecd.org/fr/concurrence/forum-mondial/ Le prochain forum se tiendra à Paris les 7-8 décembres
2023.
105
https://www.oecd.org/fr/sites/mena/

54
l'économie de la région MENA est en cours de réformes pour construire un modèle économique
plus résilient et inclusif qui améliore la croissance, les structures de gouvernance, la
diversification, l'emploi, le développement du secteur privé et l'intégrité.

L'initiative MENA-OCDE dirigée et cogérée au niveau régional soutient ces réformes


grâce à une approche globale et coordonnée, un dialogue politique innovant, une collaboration
entre les principales parties prenantes, l'apprentissage par les pairs et le renforcement des capacités.
L'initiative MENA-OCDE comprend l'Algérie, l'Arabie saoudite, l'Autorité palestinienne,
Bahreïn, Djibouti, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la
Libye, le Maroc, la Mauritanie, Oman, le Qatar, la Syrie, la Tunisie et le Yémen. 106

5) Un partenariat solide entre le Maroc et l’OCDE


Le programme de pays est un véhicule innovant de l'OCDE qui permet à des économies
partenaires sélectionnées de bénéficier de l'expertise et des meilleures pratiques de l'OCDE, de
renforcer leurs institutions et de renforcer leurs capacités pour des réformes économiques et
sociales publiques réussies. Le Maroc est l'une des quatre économies partenaires qui bénéficieront
de ce programme de coopération bilatérale, avec le Kazakhstan, le Pérou et la Thaïlande. Suite au
succès de la première phase du programme pays (2015-18), le Secrétaire général de l'OCDE,
ANGEL GURRIA, puis le Premier ministre du Royaume du Maroc ont signé à Paris un protocole
d'accord pour mettre à jour le programme pays Maroc. , une coopération de trois ans en appui à
l'ambitieux plan de réforme du Maroc.

Cette deuxième phase du programme pays du Maroc comprend 11 projets centrés autour
de quatre thèmes principaux :

 Renforcer le cadre juridique de la gouvernance publique, de l'intégrité, de la lutte contre la


corruption et de la concurrence.
 Croissance économique, investissement et fiscalité.
 Capital humain, y compris l'éducation et l'égalité des sexes.
 Développement territorial.
En tant que coordinateur du programme, le Bureau des relations mondiales de l'OCDE
travaille en étroite collaboration avec le Cabinet du Premier ministre du Maroc. Ensemble, ils
développeront et superviseront l'orientation stratégique de cette relation, en veillant à ce que le
dialogue reste ciblé et tourné vers l'avenir. 107

Le résultat est un partenariat mutuellement bénéfique construit sur les liens historiquement
forts entre l'OCDE et le Maroc, notamment à travers l'initiative MENA-OCDE. Le Maroc est déjà
partie à 30 instruments juridiques de l'OCDE et participe régulièrement à 11 comités en tant que

106
https://www.oecd.org/fr/sites/mena/ ibid.
107
Maroc - Organisation de coopération et de développement économiques (oecd.org)

55
participant, membre associé ou membre. D'autres adhésions sont prévues pour la deuxième phase.
En participant aux activités de l'OCDE, les équipes marocaines auront accès à un réseau d'experts
internationaux, bénéficieront des meilleures pratiques internationales et rapprocheront le Maroc
de l'OCDE. Ce dialogue enrichira à son tour les connaissances de l'OCDE et profitera aux pays
membres et non membres de l'OCDE en leur permettant de mieux comprendre le Maroc.108

6) Participation du Maroc aux travaux de l'OCDE


Le Programme-pays a facilité l'adhésion du Maroc à de plus en plus d'instruments
juridiques de l'OCDE et sa participation aux comités de l'OCDE. Le Maroc est associé dans quatre
comités de l'OCDE, bénéficie du statut de participant dans un comité et du statut "Invité" dans 5
comités de l'OCDE. Le pays a également adhéré à 28 instruments juridiques de l'OCDE.

Le Maroc figure dans diverses publications phares de l'OCDE, telles que les Perspectives
économiques en Afrique et les Statistiques des recettes publiques en Afrique. Il fait l'objet
d'examens de politiques spécifiques sur les thèmes de l'éducation, la gouvernance publique,
l'intégrité du secteur public, le développement régional, la compétitivité et le renforcement de
la concurrence, et également d'un Examen multidimensionnel Le Programme-pays permet aussi
d'inclure les données statistiques officielles du Maroc dans différentes bases de données de
l'OCDE.109

Les orientations et les recommandations de l’Organisation Mondiale du


Commerce (OMC) et les engagements du Maroc comme Etat membre depuis sa
constitution
1) Présentation de l’OMC
L’Organisation Mondiale du Commerce est une institution internationale qui a pour
mission de réguler les rapports et les actions économiques entre les pays du monde. Aujourd’hui,
seuls 11 États ne font pas partie de l’organisation qui compte 164 États membres et siège
actuellement à Genève (Suisse).110

2) L’OMC : un rôle d’influence transcendant sur l’activité commerciale international


Créée en 1995, l'OMC est chargée de promouvoir le commerce entre les pays, d'éviter
l'isolement économique et de renforcer le libre-échange. L'agence soutient les exportateurs, les
importateurs et les producteurs de biens et de services du monde entier. En outre, il joue un rôle
régulateur en gérant les flux de propriété intellectuelle et en résolvant les litiges entre États
membres. Bien que l'OMC ne soit pas membre des Nations Unies, elle travaille régulièrement en

108
FLYER DE LA PHASE 2 : renforcer une économie ouverte et inclusive/ Vingt ans de collaboration fructueuse/ 2021/
p.1.
109
PROGRAMME PAYS MAROC-OCDE PHASE DEUX : communiqué de 3ème RÉUNION DU COMITÉ CONJOINT DE
COORDINATION CONSACRÉ AU SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME PAYS/ Pour en savoir plus sur le
Programme-pays Maroc : Maroc - Organisation de coopération et de développement économiques (oecd.org)
110
OMC | A propos de l'Organisation (wto.org)

56
étroite collaboration avec les Nations Unies. Dans ses activités, l'institution agit, réfléchit et
s'organise en cycles (ou conseils des ministres). Au cours du développement, il a été décidé que
l'organisation fonctionnerait en quatre divisions :
 Le commerce et les investissements.
 L’interaction du commerce.
 La politique de concurrence.
 La transparence des marchés publics.
Depuis peu s’est ajouté :
 le pôle « commerce électronique ».

Dans la pratique, les négociations menées au sein d’un espace de l’OMC sont
accompagnées de juristes ainsi que d’experts du Droit et du commerce international. Au sein des
cycles de concertation, chaque État qui siège à l’OMC représente une voix unique, quel que soit
son poids économique et politique sur la scène internationale. L’institution peut aussi accueillir
des États comme pays observateur de ses délibérations, sans que ces derniers n’aient de possibilité
de voter.111

3) En quoi consiste le rôle de régulateur de l’OMC ?


L’OMC a pour mission de proposer un cadre serein et sain afin de mener des négociations
en vue de garantir des conditions égales d’accès au commerce international pour tous les États.
Elle s’est aussi fixé comme rôle de favoriser les économies en développement. Dans ses statuts,
l’OMC se donne cinq rôles fondamentaux :
– Gérer les accords commerciaux entre divers États.
– Servir d’espace pour les négociations commerciales.
– Réguler les différends et les litiges entre États.
– Analyse des politiques commerciales nationales dont on trouve la politique de la concurrence.
– Coopération avec les autres organismes internationaux (ONU, FMU, BIRD).
Dans son rôle de régulateur, l’OMC s’est dotée d’un organe de règlement des différends (ORD).
Un État peut ainsi porter plainte auprès de l’instance s’il se sent lésé dans le cadre d’un conflit
commercial international.

L’OMC est une organisation fondamentale au maintien de bons rapports commerciaux


internationaux, ainsi que d’un système d’échanges sain et viable pour tous les États.112

4) Assistance technique en matière de commerce et la politique de la concurrence


Les activités organisées par le Secrétariat de l`OMC ont admis des symposiums à l'finalité
des délégués en casemate à Genève et des délégués en casemate pendant les capitales, des ateliers
régionaux et des école intensifs, aussi que des ateliers nationaux, de temps à autre menés en

111
LAHSEN ABDELMALKI, RENE SANDRETTO, L’OMC et la régulation du commerce international en danger ? /
Dans Regards croisés sur l'économie Regards croisés sur l'économie 2017/2 (n° 21)2017/2 (n° 21), pages 131 à 140
/ Éditions La Découverte / p 3 et 4 . LIEN : https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2017-2-
page-131.htm
112
Plateforme PPA BUSINESS SCHOOL, la grande en alternance, lien : L’OMC : missions et rôles (ppa.fr)

57
concours contre-poil d'changées organismes multilatéraux. De plus, des amas du apodictique du
Secrétariat ont participé à des activités nationales et régionales sur la ruse de la rivalité organisées
par des Membres de l'OMC et d'changées organisations intergouvernementales, lésiner la
CNUCED, l'OCDE et la Banque mondiale.

Conformément au blanc-seing adopté par les Ministres à Doha (2001), le Secrétariat de


l'OMC a mis en œuvre, jusqu'en 2004, un tract annal cosmopolite d'activités de concours dextérité
pendant lequel privilégier les peuple en annonce et les peuple les moins avancés à défendre
avantageusement aux épreuves de l'OMC pendant le boulet du business et de la ruse de la rivalité.
Pendant cette période, le Secrétariat a accommodé paire symposiums universels sur la ruse de la
rivalité (en 2002 et en 2003), 14 activités régionales et huit activités nationales d'cohue dextérité.
Les programmes de ces activités visaient à confectionner loger précision du conséquence et de
l'poids de l'médiation du business et de la ruse de la rivalité aux horizontaux territorial et planétaire
en instrumentiste plus appuyer aux participants les concepts, épreuves et études essentiels pendant
ce boulet et en échangeant des renseignements et des conjoncture d'méthode sur les incidences des
autres disciplines bilatérales, régionales et multilatérales.113

Comme vous pouvez consulter les Documents (Rapports annuels, compte rendus, des notes
d’information, des examens et des diagnostiques…) du Groupe de travail de l'interaction du
commerce et de la politique de la concurrence sur le site internet officielle de l’OMC.114

La coopération entre le Royaume du Maroc et l’Union Européenne (UE) en


matière de la politique et le Droit de la concurrence
1) Contexte général
Le processus de partenariat entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne (UE) a
évolué selon un rythme ascendant, progressif et soutenu depuis la signature, en 1969, du premier
Accord commercial Maroc-CEE. L’Accord d’association entré en vigueur en mars 2000, englobe
les dimensions politique et sécuritaire, économique, commerciale et socioculturelle. Après un
premier Plan d’action signé en 2005, le Royaume du Maroc et l'UE ont approuvé, en octobre 2008,
le document conjoint sur le Statut avancé qui a vocation à consolider les acquis des relations
bilatérales entre le Royaume du Maroc et l’UE et à promouvoir de nouvelles initiatives ambitieuses
et novatrices et qui constitue une feuille de route pour rapprocher l’économie et le dispositif
législatif et réglementaire à l’Acquis de l’UE en vue de l’accès au marché intérieur
européen.115Pour soutenir le processus de rapprochement vers l’Acquis de l'UE, le Maroc et l’UE
ont adopté le 17 décembre 2013 un nouveau « Plan d’action pour la mise en œuvre du Statut avancé

113
Lien : OMC | Interaction entre le commerce et la politique de la concurrence - Assistance technique (wto.org)
114
Lien : OMC | Interaction entre le commerce et la politique de la concurrence - Documents (wto.org)
115
La coopération entre le Royaume du Maroc et l’Union Européenne (UE) est détaillée sur le site de la Délégation
de l’UE (DUE) au Maroc : https://eeas.europa.eu/delegations/morocco/700/le-maroc-et-lue_fr

58
» (PASA) qui constitue, notamment, une feuille de route de la coopération bilatérale pour la
période 2013-2020. Le programme multisectoriel « Réussir le Statut avancé (RSA) », doté d’une
enveloppe globale de 176,5 millions d’euros, a pour objectif d’accompagner la mise en œuvre des
principaux engagements inscrits dans le PASA116.

Le Plan d’Action Maroc-UE pour la mise en œuvre du Statut Avancé (2013-2020) reprend
dans son chapitre 6.10 sur la Réforme de la « Politique de Concurrence » - dans le but d’établir un
cadre moderne pour la politique de la concurrence et renforcer la capacité des autorités de
régulation de la concurrence pour sa mise en œuvre -, les actions suivantes :
 Réformer la loi n° 06/99 dans le sens de consolider le schéma institutionnel actuel
de la concurrence en donnant à une institution unique (le Conseil de la Concurrence,
instance constitutionnelle) toutes les compétences dans l'application de la politique
de concurrence, un statut assurant autonomie de gestion et un pouvoir d’auto saisine
avec possibilité d’investigations sous contrôle judiciaire et les pouvoirs décisionnels
coercitifs, avec la possibilité d’octroyer des avis contraignants, pas seulement
consultatifs.
 Renforcer les capacités administratives d’application du Droit de la concurrence, et
identifier des actions de coopération éventuelles (technique d’analyse des marchés,
conduite des enquêtes de concurrence, contrôle des concentrations, traitement des
contentieux).
 Coordination et concertation entre l’autorité de la concurrence et les régulateurs
sectoriels en réservant une compétence exclusive au Conseil de la Concurrence en
matière de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et de contrôle des
concentrations économiques.
 Assurer la formation spécialisée des juges appelés à traiter d’affaires et des recours
en matière de concurrence
 Promouvoir la mise en œuvre graduelle de la législation cadre en vigueur en Maroc,
notamment le respect des principes de non-discrimination, de transparence et
d’équité des procédures.117

116
Le Plan d’Action Maroc-UE pour la mise en œuvre du Statut Avancé (2013-2020) reprend dans son chapitre
6.10 sur la Réforme de la « Politique de Concurrence ».
https://eeas.europa.eu/sites/eeas/files/morocco_enp_ap_final_fr_0.pdf
117
ANNEXE C1 - FICHE DE JUMELAGE STANDARD- MAROC/Projet financé par l’Union européenne/
ibid.p.7

59
2) Activités connexes : assistance bilatérale et multilatérale déjà fournie au profit du
Maroc
Dans le cadre d’un projet de jumelage avec l’autorité de la concurrence allemande «LE
BUNDESKARTELLAMT »

 Appui au renforcement des autorités de la concurrence du Maroc (2010-2011) :


 Le CdC a bénéficié de formations, notamment sur les procédures et de visites d’entités
européennes similaires ainsi que des soutiens financiers ;
 5 visites d’études (autorités allemande, française, espagnole, polonaise et italienne) et 4
visites d’experts (autorité française, autrichienne et hollandaise).

 Programme de coopération Maroc-Allemagne (GIZ) :


- Financement d’expertises et de visites d’études ;
- Contribution au financement d’actions de communication Autres actions marocaines. 118

 Partenariat de coopération avec la Société Financière Internationale «SFI»,


membre du Groupe de la Banque Mondiale (signé le 22 janvier 2020 pour une durée de 3
ans) :
 La SFI contribue au renforcement des capacités institutionnelles du Conseil de la
Concurrence à travers des activités arrêtées en commun accord entre les parties (par ex :
capacités des juges en matière de litiges de concurrence, partage des expériences
internationales en matière de coopération interinstitutionnelle...) ;
 L’accord porte sur l’ingénierie relative à la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles
et limiter des effets négatifs des concentrations économiques ;
 Il prévoit l’appui de la promotion du savoir-faire en matière de dynamisation de la
concurrence dans les secteurs clés de l’économie ;
 Ce partenariat vise, également, le développement d’un écosystème institutionnel pour
soutenir la mise en œuvre efficace de la politique de la concurrence. Dans ce cadre, à titre
d’exemple, des journées porte-ouverte, des actions de sensibilisation et de communication
avec le secteur privé et la société civile seront organisés.119

 Convention de coopération avec SES EXPERTEN en mars 2020 :


Contribution au renforcement des compétences des rapporteurs et des chargés d’études par
le biais de formations convenues d’un commun accord au fur et à mesure de l’expression des
besoins.120

118
ANNEXE C1 - FICHE DE JUMELAGE STANDARD- MAROC/Projet financé par l’Union européenne/
Intitulé du projet : Renforcement des capacités institutionnelles du Conseil de la Concurrence/bénéficiaire : le CdC
du MAROC/ Référence du jumelage : MA 18 ENI FI 01 21 R/ Référence de l’avis de publication :
EUROPEAID/172859/ID/ACT/MA. P.6
119
ANNEXE C1 - FICHE DE JUMELAGE STANDARD- MAROC/Projet financé par l’Union européenne/
ibid.p.12 et 13
120
ANNEXE C1 - FICHE DE JUMELAGE STANDARD- MAROC/Projet financé par l’Union européenne/

60
B. Les caractères généraux de la participation doctrinale relative au Droit de la
concurrence
La dominance de la théorie économique dans la doctrine en Droit de la
concurrence
Il n'est pas étonnant que le droit de la concurrence puisse entretenir une relation étroite avec
la philosophie au-delà des formalités qui la caractérisent. Partie intégrante du courant de la
philosophie morale, la concurrence a fait l'objet d'un débat vigoureux sur sa finalité, elle-même
débattue depuis très longtemps, bien que ces considérations aient été plus ou moins formalisées de
différentes manières. Il est également débattu de savoir s'il est davantage évalué par les
économistes à travers un modèle normatif. En marge du droit de la concurrence se trouve donc un
réseau hautement sophistiqué de constructions intellectuelles conçues pour déterminer à quoi
devrait ressembler la concurrence que la loi est censée protéger. Mais le droit de la concurrence
ne fait pas grand-chose pour empêcher la pénétration de ces considérations normatives. La loi est
relativement moderne et dispose de peu de bases conceptuelles juridiques sur lesquelles les
autorités et les juges chargés de son application peuvent s'appuyer pour déterminer la résolution
des litiges auxquels ils sont confrontés. Pour ne donner que deux exemples, l'abus de position
dominante dans la négociation ne peut être interprété à la lumière de la théorie de l'abus de droit,
tandis que le concept d'accord par rapport à l'accord a une signification très différente de celle qu'il
tire du droit de l'obligation. Le droit de la concurrence contient très peu de législation et les
concepts auxquels il se réfère se sont avérés ambigus, laissant une place considérable aux
interprètes.121
En externe, le droit de la concurrence subit donc une pression très forte pour interpréter
ces règles, alors qu'en interne, les catégories du droit de la concurrence sont peu indépendantes de
l'économie. C'est pourquoi la loi de la concurrence est particulièrement bien adaptée pour recevoir
des analyses et des théories économiques, qui elles-mêmes directement, bien que plus ou moins
secrètement, s'inscrivent dans la philosophie économique et donc dans divers mouvements de la
philosophie. La loi elle-même est difficile à trouver, mais le sens donné à la concurrence peut sans
doute être déduit d'éléments plus généraux tirés du cadre juridique établissant les règles de
concurrence.122

L’autonomie de la volonté et le Droit de la concurrence ne formerait-ils pas « un


couple impossible» ?
Le Droit de la concurrence a souvent été accusé de remettre en cause l’autonomie de la
volonté .Le regard que la doctrine porte sur la volonté en Droit de la concurrence a beaucoup

121
Claire MONGOUACHON. LE DROIT EUROPÉEN DE LA CONCURRENCE FACE À SES
FINALITÉS : UN DÉBAT PHILOSOPHIQUE. Revue de la Recherche Juridique - Droit prospectif, 2018,
Doctrine juridique et philosophie politique et morale (dir. J.-Y. Chérot). hal-02011886. P.4
122
CLAIRE MONGOUACHON. Ibid., p.5

61
évolué en une décennie. Ce droit a d’abord été perçu comme une menace pour la volonté
individuelle et plus largement pour le Droit des obligations. Ainsi, on a pu dénoncer la remise en
cause des trois piliers : liberté contractuelle, autonomie de la volonté et consensualisme. Ces
propos ont ensuite été nuancés en montrant que la volonté du concurrent était au moins prise en
compte de façon empirique dans l’analyse de l’entente. Enfin, récemment la doctrine a souligné
l’importance croissante de l’autonomie de la volonté dans cette matière. Or, ces études ont souvent
porté sur la volonté telle qu’elle est appréhendée par le droit des obligations. Nous croyons qu’il
est temps de s’affranchir de cette vision pour adapter la volonté à ce droit économique d’un autre
genre.123

1) Vers une adaptation de la volonté à un Droit de la concurrence purement socio-


économique
La personne est incontestablement au cœur de la structure contractuelle. Il est titulaire de
la liberté contractuelle. L'accent mis sur les droits subjectifs a rendu le droit des obligations
vulnérable aux modifications des conditions objectives de validité des contrats. Le droit de la
concurrence a été créé comme une expression particulière du cadre fourni par la liberté
contractuelle en matière économique. Un contrat est un instrument juridique commercial
traditionnel. La réglementation de la concurrence est largement imprégnée de droit impératif.
Cependant, les champs d'application du droit de la concurrence et de la liberté contractuelle sont
distincts. Le contrat est un carrefour privilégié du droit des contrats et du droit de la concurrence.
Les convergences et les conflits sont inévitables. Les éléments de l'accord sont très déformés par
le prisme économique à travers lequel ils sont analysés. L'évaluation particulière de la volonté en
droit de la concurrence met en évidence la différence entre les critères liés à la concurrence et la
liberté contractuelle. La personnalité juridique des parties est sans importance. Ils ne sont
recherchés que pour leur finalité économique. Le préjudice de concurrence est distinct de la forme
juridique. Le contrat est évalué à la fois comme fait juridique et comme acte juridique. Une
obligation financière remplace une obligation légale. Cela conduit à une analyse casuistique de la
relation des parties. Le contrat ne sera poursuivi que dans la mesure où il s'agit d'un instrument
anticoncurrentiel. La sanction de l'atteinte à la concurrence fait expressément référence aux
techniques liées au droit des contrats. Mais l'indifférence aux droits subjectifs des entreprises
affaiblit la portée de ces sanctions. Une telle solution alourdit davantage les procédures et
complique l'application de la loi. Cela empêche les victimes qui peuvent en profiter.124

123
SABRINA BRINGUIER-FAU, Doctorante chargée d’enseignement à l’Université Toulouse I Capitole
(IRDEIC), «La volonté en droit de la concurrence», consulté le 22 mai 2023 sur le lien :
https://books.openedition.org/putc/1247?lang=en#authors
124
ODILE MATHILDE BOUDOU, résumé d’une thèse de doctorat en droit privé, «La Liberté contractuelle au
regard du droit de la concurrence : droit communautaire et droit français», Sous la direction de Hélène Gaudemet-
Tallon, Soutenue en 2001 à Paris 2. LIEN : https://www.theses.fr/2001PA020009

62
En droit de la concurrence, la volonté est prise en compte dans l'analyse du processus
économique. Il s'agit d'une vision plus large de la volonté individuelle, qui n'est pas seulement
source de consentement. Ceci est compris d'une part par l'économiste, qui en fait le point de départ
de futures recherches sur les attaques de marché, et d'autre part, par le juriste, qui en fait un outil
important dans l'analyse rétrospective du cartel. L'analyse juridique conduit à la protection de la
volonté qui initie l'activité, tandis que l'analyse économique permet de mesurer le préjudice causé
à la concurrence dans sa qualification.125

Si on peut reprocher au droit de la concurrence de remettre en cause la liberté contractuelle


sur de nombreux fronts, le droit de la concurrence tend désormais à l'inverse, en mettant de plus
en plus l'accent sur l'autonomie de la volonté. Les acteurs économiques sont invités à jouer un rôle
actif en proposant des engagements, en signant des codes de conduite et en faisant des compromis.
Le droit de la concurrence offre donc une protection juridique à ces nouvelles formes de
manifestation.

2) La remise en cause de l’autonomie de la volonté par le Droit de la concurrence


Le droit de la concurrence a souvent été accusé de remettre en cause l'autonomie
testamentaire. Le refus du fournisseur de vendre sur le marché ou sa régulation est totalement
contraire à la liberté de non-contractualité qui relève de l'autonomie de la volonté. Ensuite, le droit
de la concurrence restreint les concurrents dans le choix des clauses contractuelles. Pensez par
exemple à fixer un prix qui ne soit pas trop éloigné du prix du marché. Enfin, le dogme de
l'autonomie de la volonté a conduit à la formation d'une croyance : un accord né de la volonté des
parties ne peut être légalement dicté de l'extérieur. Pourtant, le droit de la concurrence s'oppose à
cette notion, mais ce n'est pas la seule... « La liberté contractuelle n'a jamais été absolue, elle peut
faire face à des règles générales sans que l'économie ne cesse d'être libérale ». 126

Les difficultés d'aujourd'hui sont principalement dues au système invalide. Les critères qui
déterminent l'étendue de l'invalidité ne sont pas encore clairs. La nullité peut être réalisée de
manière très ciblée sans analyser le caractère déterminant de la volonté des parties. La séparation
objective des clauses nulles des autres clauses s'est révélée être un stratagème trompeur, car le
marché leur permet d'expliquer leur comportement et, par conséquent, leurs intentions. Il est donc

125
Patrick HUBERT (Avocat associé, Clifford Chance) et Adrien CASTAN (Avocat stagiaire, Clifford Chance) /
Droit constitutionnel et liberté de la concurrence/ Nouveaux Cahiers du Conseil constitutionnel n° 49 (dossier :
l’entreprise) - octobre 2015 - p. 15 à 27. LIEN : https://www.conseil-constitutionnel.fr/nouveaux-cahiers-du-conseil-
constitutionnel/droit-constitutionnel-et-liberte-de-la-concurrence
126
M.-A. Frison-Roche, “Contrat, concurrence, régulation”, RTDCIV., juillet-septembre 2004, p. 457.

63
possible d'élargir le champ de la nullité en recherchant des clauses déterminant l'intention des
parties, même si elles ne sont pas anticoncurrentielles.127

Tout d'abord, la notion de volonté a été redéfinie pour se rapprocher du droit du devoir et
du droit de la concurrence, notamment en clarifiant la distinction entre volonté et consentement.
Ainsi, les volontés sont nécessairement subjectifs, mais les consentements issus des volontés sont
donnés et circulent par l'échange. Mais cette opposition n'a de sens que si nous y pensons en tant
que civils. Les lois sur la concurrence ne visent pas à réglementer les relations personnelles. Il
s'agit d'une perspective collective ou globale sur les relations dans le sens où les comportements
ne sont étudiés que sous l'angle de l'analyse de marché. Ce qui compte, c'est l'équilibre du marché,
pas l'économie du contrat. Ainsi, alors que nous reconnaissons que "les lois économiques du
marché déterminent le comportement des agents rationnels", nous ne croyons pas qu'"il soit
difficile d'évoquer l'idée de volonté autonome". En fait, les marchés ont besoin d'autonomie de
volonté pour fonctionner. La volonté est la source de la concurrence. Le droit de la concurrence
l'a bien compris et continue de développer des outils d'autonomie et d'implication des concurrents
dans le développement de marchés concurrentiels. Le maintien de cette autonomie permet de
concilier intérêts généraux et particuliers.128

En bref, l'autonomie de la volonté s'avère être une source de responsabilité pour les agents
économiques au-delà de la tâche de maintenir ou de développer une concurrence effective. Un
manager est quelqu'un qui prend des décisions de manière indépendante. Ce critère permettait donc
de distinguer les responsabilités des filiales au sein d'un groupe de sociétés. L'identification des
responsables a également une incidence sur les sanctions. Si la filiale n'est pas autonome, les
amendes seront plus élevées car le chiffre d'affaires du groupe est utilisé comme base de calcul.

C. La jurisprudence : le fondement principal du Droit de la concurrence


La jurisprudence européenne et américaine : une relation de filiation qui
oriente le Droit de la concurrence dans la majorité des législations nationales
Sur la base des dispositions de la législation européenne et notamment française, qui sont
à la base du droit de la concurrence, on peut comprendre qu'il s'agit principalement du droit de la
pratique judiciaire. En pratique, il est formé par l'Autorité de la concurrence et les tribunaux. Cette
jurisprudence du droit de la concurrence a plusieurs conséquences. En particulier, bien que les
textes ne changent pas, leur application peut évoluer dans le temps. D'autre part, la place libre
laissée par les textes donne aux autorités de la concurrence et aux tribunaux l'opportunité de
s'emparer d'un nombre quasi illimité de pratiques qu'ils considèrent parmi les pratiques que le

127
Discours prononcé par M. FRANÇOIS MOLINS, procureur général près la Cour de cassation, en ouverture du
colloque "Autonomie et droit de la concurrence". LIEN : https://www.courdecassation.fr/toutes-les-
actualites/2019/11/29/autonomie-et-droit-de-la-concurrence
128
SABRINA BRINGUIER-FAU, ibid.

64
droit de la concurrence vise à combattre. les interdictions mentionnées ci-dessus. En effet, combien
de pratiques peuvent se cacher derrière les notions relativement floues d' « abus » ou de «
restriction de concurrence ».129

Les autorités ou les juges chargés d'appliquer les interdictions du droit de la concurrence
dans des cas individuels disposent de plusieurs options. Elle peut également s'appliquer à la
jurisprudence existante et aux pratiques décisionnelles. Vous pouvez également vous demander si
l'un des objectifs du droit de la concurrence est d'interdire le comportement en question. Quant au
premier point, il n'y a pas de difficultés sérieuses. En fait, il est relativement facile de créer un
catalogue d'actes qui ont été sanctionnés à plusieurs reprises ces dernières années. Le deuxième
point est plus compliqué car les objectifs poursuivis par le droit de la concurrence et les moyens à
mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs peuvent faire l'objet de débats.130

La question de la finalité poursuivie par le droit de la concurrence est étroitement liée à


l'évolution de notre économie au cours des deux derniers siècles. De manière très simpliste, le droit
de la concurrence a pour objet de maintenir la concurrence entre les agents économiques dans une
économie censée être régulée par le jeu de l'offre et de la demande, et l'allocation optimale des
ressources passe par la concurrence entre les fournisseurs et les demandeurs. Dès que ce principe
de simplification est formulé, les difficultés ne font que commencer. Entre quels types d'acteurs ?
Dans quels buts précis, par quels moyens, il s'agit ici de théorie économique et non de science
exacte.131

Pour illustrer la difficulté et la pertinence de cette question au regard de la finalité du droit


de la concurrence et des intérêts qu'il vise à protéger, il faut revenir sur l'évolution du droit de la
concurrence aux États-Unis. Des évolutions du droit de la concurrence existent aux États-Unis
depuis la fin du XIXe siècle, tandis que des homologues européens d'après-guerre sont apparus.

De nombreux débats aux États-Unis ont porté sur divers groupes d'économistes et de
juristes, partisans du maintien d'une certaine structure concurrentielle, partisans d'une concurrence
"efficace" quelle que soit sa structure, la "Chicago School" et sa théorie des jeux s'adressent aux
supporters de Ceux qui se tournent vers le Congrès pour obtenir des preuves que les lois sur la
concurrence existent également pour protéger les petites entreprises, et ceux qui croient que la
protection des consommateurs est leur seul objectif. Ceux qui croient que certains actes devraient

129
Aurélien CONDOMINES (associé responsable de la pratique Droit économique au sein d’ARAMIS, dont il est
un des fondateurs), Introduction au droit français de la concurrence, article consulté le 20 mai 2022. LIEN :
https://www.aramis-law.com/fr/publications/introduction-au-droit-francais-de-la-concurrence/
130
Aurélien CONDOMINES, ibid.
131
Claire REYNAUD Sous la direction de Monsieur le Professeur LAURENT BENZONI, «Data et droit de la
concurrence : États-Unis et Europe », MASTER 2 DROIT COMPARÉ DES AFFAIRES DIRIGÉ PAR MADAME
LE PROFESSEUR MARIE GORÉ 2020-2021, université Paris II-PANTHEON ASSAS, p.41 LIEN :
https://idc.u-paris2.fr/sites/default/files/memoires/Me%CC%81moire%20claire%20Reynaud%20.pdf

65
toujours être interdits, et ceux qui croient que toutes les interdictions devraient être contestées si
elles nuisent finalement à l'économie.132

Ces théories ont eu un impact direct sur la jurisprudence américaine pendant de nombreuses
années. Même si un manque de recul suffisant rend de telles évaluations difficiles en Europe, on
peut supposer que de tels débats ne se poursuivront pas et ne continueront pas d'exister sans
influencer les décisions des autorités de concurrence. Les universités des autorités de la
concurrence comptent généralement aussi de bons économistes.133

Comme vous pouvez le constater, l'application du droit de la concurrence est complexe. Il


s'agit donc d'une source d'incertitude pour les entreprises, du fait que la plupart des interdictions
reposent sur une évaluation au cas par cas, à l'exception de quelques pratiques à jurisprudence
constante et normes d'interdiction établies, cette incertitude est exacerbée. L'impact de la pratique
en question est fonction du marché affecté. Par exemple, pour quelle période, à partir de quelle
structure de marché et dans quelle mesure les clauses d'exclusivité doivent-elles dépasser les
limites du raisonnable et être interdites ? Ou à quel moment l'entreprise dominante, en réponse aux
manœuvres commerciales de ses plus petits concurrents, franchira-t-elle la ligne de ce qui reste
une « course au mérite » et tombera-t-elle dans des excès abusifs ? Cette appréciation spécifique
de l'impact des pratiques sur les marchés pertinents est devenue de plus en plus importante dans
les dossiers déposés auprès des autorités de la concurrence.134

Cependant, pour les praticiens, certaines conditions doivent être respectées. D'une part, le
comportement spécifique lui-même semble être interdit sans exiger une explication détaillée de
son impact sur la concurrence et l'économie. C'est le cas des cartels. En cas de contrat destiné à
porter atteinte à l'indépendance de comportement entre concurrents. Mais dans d'autres actions,
notamment dans le domaine de l'abus de pouvoir de négociation dominant, cette certitude
s'estompe rapidement. Le droit communautaire, en revanche, prime sur le droit français ou sert de
guide pour son application, contient des documents, des règlements et des communications de la
Commission européenne qui fournissent un critère d'analyse plus précis que le droit français et
offrent un degré de sécurité supérieur à celui du droit français.

132
Wolf Ernest, La Législation antitrust des Etats-Unis et ses effets internationaux [article], Revue internationale de
droit comparé Année 1950 2-3 pp. 440-477. Lien : https://www.persee.fr/doc/ridc_0035-
3337_1950_num_2_3_5656
133
François Campagnola (Juriste d’entreprise), La relation entre les droits de la concurrence respectivement
américaine et européenne est autant une affaire de filiation que de confrontations, article publié le 9 septembre 2019,
consulté le 23 mai 2023. LIEN : https://www.village-justice.com/articles/les-apports-americain-europeen-droit-
concurrence,32366.html
134
Aurélien CONDOMINES, ibid.

66
Enfin, une analyse systématique des décisions des autorités de concurrence européennes,
et en particulier celles des autorités de concurrence françaises, permet d'identifier des principes
importants car elles tendent encore à suivre leurs propres pratiques décisionnelles.135

Donc, le régime juridique de la concurrence déloyale est développé par la jurisprudence.


Elle englobe l’ensemble de pratiques exercées par une ou plusieurs entreprises dans le cadre d’un
marché afin de nuire à un de ses acteurs.

Généralement, la jurisprudence définit comme comportement constituant une faute :

 Le dénigrement : il s’agit de l’action par laquelle un concurrent répand des informations


malveillantes sur votre entreprise, ses pratiques et/ou sur ses produits, directement ou par
des intermédiaires.
 L’imitation ou la confusion : il s’agit d’un procédé de captation de clientèle opéré par
votre concurrent direct du marché au détriment d’un autre. Par exemple, le concurrent
utilise votre enseigne ou nom commercial afin de créer une confusion dans l’esprit de la
clientèle.
 Le parasitisme : dans l’hypothèse où l’entreprise se place dans le “sillage” de votre
entreprise afin de se servir de sa notoriété. Contrairement à la confusion, l’attitude de la
société est passive.
 La désorganisation : dans l’hypothèse où l’entreprise s’attelle sciemment à désorganiser
sa concurrente par différents moyens (débauchage de personnel, démarchage de clientèle,
etc.).
 Un de vos concurrents diffuse des informations erronées sur votre compte.136

L’importation de la jurisprudence européenne relative au Droit de la


concurrence pour développer la pratique et la mise en mouvement de Droit de
la concurrence au Maroc
Un projet de base de données de jurisprudence européenne en matière de droit de la
concurrence a été présenté à l'initiative du Conseil de la concurrence au siège du Conseil supérieur
de la magistrature à Rabat lors d'une réunion à laquelle ont notamment assisté le Premier président
et le Vice-président de la Cour de cassation . Le président du Conseil supérieur de la magistrature
(CSPJ), MOHAMED ABDENNABAOUI, et le président de la Commission grecque de la
concurrence, IOANNIS LIANOS, étaient présents.137

«Ce travail s’inscrit dans le cadre d’un jumelage que le conseil de la concurrence, sous la
supervision du ministère des Finances, a signé avec l’Union européenne et auquel participe trois
pays à savoir la Grèce, la Pologne et l’Italie.

135
Claire REYNAUD, ibid. p.43.
136
GERARD PICOVSCHI : Avocat spécialisé en droit des affaires, Droit de la concurrence, article mis à jour le
21/07/2021, consulté le 24 mai 2023. LIEN : https://www.avocats-picovschi.com/droit-de-la-
concurrence_menu2_20_1.html
137
Droit de la concurrence: Présentation à Rabat d'une base de données des jurisprudences européennes, article
publié le 19 janvier 2023 sur le lien : https://www.mapnews.ma/fr/actualites/economie/droit-de-la-concurrence-
pr%C3%A9sentation-%C3%A0-rabat-dune-base-de-donn%C3%A9es-des . Consulté le 02 avril 2023.

67
Ce cadre de travail et de coopération vise à renforcer l’aspect juridique des travaux du conseil et à
constituer une base de données de toute la jurisprudence européenne en matière de Droit à la
concurrence, dans la mesure où des centaines de jugements vont être mis à la disposition du conseil
et de l’autorité judiciaire de façon à appuyer les décisions marocaines en la matière sur une base
de données très riche. Sachant que le Droit marocain est assez proche de ce qui s’applique au
niveau des pays européens.
L’objet est de favoriser une bonne lecture du Droit à la concurrence, une lecture qui est de
nature à consolider la visibilité de l’Etat de droit au Maroc, de protéger les investisseurs et le
consommateur et de rendre l’économie marocaine plus attractive pour les investissements.»138
L'objectif de cette réunion était de présenter une partie du projet mené en collaboration avec le
Conseil de la concurrence dans le cadre des jumelages européens, dont l'objectif était de créer un
forum avec une base de données reflétant les décisions européennes en matière de concurrence.

En ce sens, cette initiative vise à rassembler une mine d'informations pour les juges
marocains chargés de l'application du droit de la concurrence, afin qu'ils puissent s'inspirer et
utiliser la jurisprudence européenne en matière de droit de la concurrence. Compte tenu de la
spécificité du Maroc.139Cela est de nature à renforcer la sécurité juridique pour les investisseurs,
grâce à un système juridique prévisible, avec des règles juridiques conformes à la législation
européenne, ce qui aura un impact positif sur l’investissement au Maroc.

Cette plateforme permettra aux juges marocains de s’informer et de s’inspirer des


jurisprudences européennes en termes de Droit de la concurrence.140

Exemples des décisions (Sanctions) des autorités européens de la concurrence :

1) Allemagne : la décision controversée du 6 février 2019 de l’Office fédéral de lutte


contre les cartels (voir ANNEXE 5)

2) Italie : sanction d’un million d’euros prononcée par l’autorité de protection des
données le 14 juin 2019 (voir ANNEXE 6)

138
AHMED RAHHOU le président du conseil de la concurrence, déclaration à la presse en marge de cette
Présentation à Rabat d’une base de données des jurisprudences européennes, le 19-01-2023 aux médias nationaux et
internationaux.
139
IOANNIS LIANOS, président de la Commission hellénique de la concurrence
140
EL MUSTAPHA LEBZAR, le secrétaire général du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Résultats de la
rencontre organisé autour le sujet «Droit de la concurrence : Présentation à Rabat d’une base de données des
jurisprudences européennes», le 19-01-2023, article consulté le 22 mai 2023. LIEN :
https://www.maroc.ma/fr/actualites/droit-de-la-concurrence-presentation-rabat-dune-base-de-donnees-des-
jurisprudences

68
Paragraphe 2 : les sources internes
La concurrence et le principe de libre prix au Maroc sont garantis dans les deux dernières
versions de la constitution et réglementés depuis 2000 par la loi 06-99. Après 2011, la nouvelle
réforme réglementaire deviendra les lois 104-12 et 20.13. Le train de la correction et de la réforme
ne cesse de réussir. Celle-ci a été couronnée par la loi 40-21, qui a modifié la loi sur les prix et
la concurrence 104-12, et la loi 41-21, qui a modifié la loi sur le Conseil de la concurrence 20-13,
entrée en vigueur ce jour, après le projet de règlement n°2.23. 273, modifiant et complétant le
règlement n° 4 pris pour l'application de la loi n° 104-12 sur la liberté des prix et la concurrence.

La liberté de concurrence, comme toute liberté, prend fin lorsque commence la liberté
d'autrui, pour assurer son efficience et son efficacité, certaines réglementations législatives, mais
surtout légales, sont nécessaires, capables de s'adapter aux changements rapides et continus du
marché commercial.141

A. La valeur constitutionnelle
Définition de la concurrence et la libre concurrence dans le Droit marocain
La liberté du commerce et de l'industrie présuppose la liberté de la concurrence. De plus,
sans surveillance, les « gagnants » de cette compétition ne sont peut-être pas toujours les meilleurs,
mais peut-être les plus impitoyables, à mesure que les pratiques commerciales équitables émergent
et évoluent. Il est donc devenu nécessaire de protéger la concurrence elle-même des actes déloyaux
d'autres agents économiques.142

Une valeur constitutionnelle issue de la constitution de 1996 et confirmée par


celle de 2011
Au Maroc, la liberté du commerce est un principe constitutionnel énoncé par l’article 15143
de la constitution de 1996 et confirmé par l’article 35 de la constitution de 2011144 qui garantit le
droit de propriété et la liberté d'entreprise, sous réserve de certaines règles et procédures propres à

141
MARC VEUILLOT (AFRICAN Practice - Managing Partner de CMS Bureau Francis Lefebvre Maroc) et
NADIA BENZAKOUR, juriste, équipe Afrique, CMS Bureau Francis Lefebvre Maroc, «Maroc : ce qu'il faut
savoir de la réforme du droit de la concurrence, selon CMS Bureau Francis Lefebvre» publié le 28 avril 2015,
consulté le 18 mai 2023 sur le site internet https://www.usinenouvelle.com/article/maroc-ce-qu-il-faut-savoir-de-la-
reforme-du-droit-de-la-concurrence-selon-cms-bureau-francis-lefebvre.N325325 .
142
Mohamed DRISSI BAKHKHAT, la réglementation de la concurrence au Maroc, publié sur son site internet
officielle : https://modrissi.org/references/reglementation-de-la-concurrence-au-maroc/ consulté le 04 avril 2023.
143
Le droit de propriété et la liberté d'entreprendre demeurent garantis. La loi peut en limiter l'étendue et l'exercice si les
exigences du développement économique et social de la nation en dictent la nécessité.
Il ne peut être procédé à expropriation que dans les cas et les formes prévus par la loi. [L’article 15 de la constitution marocaine
1996, Titre premier. Dispositions générales. Des principes fondamentaux].
144
Le droit de propriété est garanti. La loi peut en limiter l'étendue et l'exercice si les exigences du développement
économique et social de la Nation le nécessitent. Il ne peut être procédé à l'expropriation que dans les cas et les formes
prévus par la loi. L'Etat garantit la liberté d'entreprendre et la libre concurrence. Il œuvre à la réalisation d'un
développement humain et durable, à même de permettre la consolidation de la justice sociale et la préservation des
ressources naturelles nationales et des droits des générations futures. L'Etat veille à garantir l'égalité des chances pour
tous et une protection spécifique pour les catégories sociales défavorisées. [Article 35 de la constitution marocaine].

69
chaque métier. . Par conséquent, bien que la concurrence soit légale, elle peut être quelque peu
déloyale lorsqu'elle utilise des moyens ou des outils contraires aux pratiques commerciales ou à la
bonne foi. Pour cette raison, les autorités ont le devoir d'organiser la liberté de concurrence pour
protéger l'intérêt général en respectant non seulement les règles du marché mais aussi celles des
commerçants eux-mêmes. La dernière affaire concerne les sanctions et leurs diverses applications
prévues en cas de concurrence déloyale. Ainsi, la liberté de concurrence, comme toutes les libertés,
s'arrête là où commence la liberté d'autrui, et son efficience et son efficacité exigent des règles
législatives, mais surtout juridiques, spécifiques, capables de s'adapter aux évolutions rapides et
constantes de l'activité des entreprises. Sujet. La concurrence signifie donc une concurrence
économique qui se déroule sur le même marché pour atteindre un objectif économique spécifique.
Les opérateurs économiques peuvent utiliser n'importe quel procédé pour attirer ou fidéliser les
clients, partie intégrante de leur activité. La libre concurrence est un principe général du droit. Cela
représente une application spéciale d'un autre grand principe de la liberté du commerce et de
l'industrie. En effet, la concurrence n'est concevable que lorsque les opérateurs économiques sont
libres d'exercer leurs activités.145

La constitution de 2011 : l’instauration d’une institution constitutionnelle


indépendante chargée de la concurrence
La Constitution de 1996 a consacré le principe de la liberté d'entreprise (article 15), le
nouveau Code de commerce de 1996 a été promulgué comme base de la réforme du droit
commercial, suivi de la loi de 1997 sur le tribunal de commerce. Par ailleurs, les Companies Act
de 1996 et 1997 ont introduit un cadre juridique, notamment une nouvelle organisation de la
gestion, plus adaptée aux besoins de l'économie. Le parlement marocain a ainsi manifesté sa
confiance dans le bien-fondé du marché sans exclure l'autorégulation et a promulgué la loi n° 06-
99 du 5 juin 2000, instituant un nouveau cadre juridique réglementant la liberté des prix et la liberté
de la concurrence. La loi 06-99 sur la liberté des prix et la concurrence fixe les principales lignes
directrices en matière de concurrence et a été modifiée 13 ans plus tard. La loi exigeait deux
annotations préalables. Premièrement, sur le fond, il suit largement le modèle de l'Union
européenne, introduisant une gestion ex post des comportements anticoncurrentiels et un contrôle
des accords de fusion. Deuxièmement, l'une des particularités du droit marocain de la concurrence
sous la protection de l'ancienne loi est qu'il est divisé en deux autorités de la concurrence, le
Premier ministre avec des pouvoirs décisionnels et le Conseil de la concurrence avec des pouvoirs
consultatifs.146

145
Mohammed EL MERNISSI, « le conseil de la concurrence organe de régulation de la concurrence », revue
marocaine de droit et d’économie de développement, N°49, 2004, page249.
146
HALMAOUI LOUBNA (doctorante a l’UM5 RABAT) et MAISSAE BOUSSAOUF (professeur à la faculté des sciences
juridiques, économiques et sociales-SOUISSI), « les différentes menaces à la libre concurrence» Revue de droit civil, économique
et comparé, RDCEC ISSN : 2658-946X Vol 1 no 1 2020.

70
La loi 06-99 a permis au Premier ministre, à l’époque, d’intervenir notamment dans le
cadre des pratiques anticoncurrentielles et des opérations de concentration économique en prenant
toutes les décisions convenables à ces situations, il peut autoriser, interdire ou accepter sous
conditions les opérations de concentration, il peut également ordonner de mettre fin aux pratiques
anticoncurrentielles. Le conseil de la concurrence, par contre, n’avait pas un pouvoir décisionnel
et ladite loi ne lui reconnait que la compétence d’avis, de conseil et de recommandation.

Alors que la constitution marocaine du premier juillet 2011 a consacré le principe de la


libre concurrence tout en habilitant le Conseil de la concurrence, en tant qu’autorité administrative
indépendante, à garantir la transparence et l’équité dans les relations économiques, à travers
l’analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés, le contrôle des pratiques
anticoncurrentielle, des pratiques commerciales déloyales et des opérations de concentration
économique et de monopole.147

En 2014, le Droit de la concurrence national est renouvelé pour s’adapter à ces


réaménagements constitutionnels de 2011 relatives à la concurrence et la liberté des prix. D’une
part, le statut du conseil de la concurrence a été redéfini en adoptant la loi 104.12 relative à la
concurrence et liberté des prix et la loi 20.13 relative au Conseil de la Concurrence.

Dans ce sens, La loi 20.13 a garanti au Conseil une certaine indépendance en le dotant de
pouvoirs décisionnels, d’enquête et de sanction, tout en conservant son héritage d’avis et de
conseil. Elle lui a reconnu également la personnalité morale et l’autonomie financière.148

B. Les premières traces et les lignes directives de la législation relative à la


concurrence et la liberté des prix au Maroc
A l’indépendance, le Maroc adapte sa réglementation en fonction de son contexte
économique, la loi 008-71 du (12.10.1971) qui vient concrétiser l’obligation classique de loyale
concurrence prévue par l’art 84 du D.O.C149 représente la phase dirigiste et ne traite ni du

147 L’article 35 de la constitution de 2011.


148
SANAE EL HAJOUI, (2016), « le nouveau droit de la concurrence au Maroc », Ed REMALD. , SANAE EL
HAJOUI est l'auteur de la thèse « Efficacité d'action du des autorités de la concurrence Immixtion du Droit de la
concurrence Liberté contractuelle Liberté d'entreprendre Ordre public concurrentiel Prévisibilité Sécurité
juridique Transparence ».
149
Article 84 du DOC : «Peuvent donner lieu à des dommages-intérêts les faits constituant une concurrence
déloyale et, par exemple :
1. Le fait d'user d'un nom ou d'une marque à peu près similaires à ceux appartenant légalement à une maison ou
fabrique déjà connue, ou à une localité ayant une réputation collective, de manière à induire le public en erreur sur
l'individualité du fabricant et la provenance du produit ;
2. Le fait d'user d'une enseigne, tableau, inscription, écriteau ou autre emblème quelconque, identique ou semblable
à ceux déjà adoptés légalement par un négociant, ou fabricant, ou établissement du même lieu, faisant le commerce
de produits semblables, de manière à détourner la clientèle de l'un au profit de l'autre;
3. Le fait d'ajouter au nom d'un produit les mots : façon de… d'après la recette de..., ou autres expressions
analogues, tendant à induire le public en erreur sur la nature ou l'origine du produit ;
4. Le fait de faire croire, par des publications ou autres moyens que l'on est le cessionnaire ou le représentant d'une
autre maison ou établissement déjà connu.»

71
monopole, ni des concentrations économiques, le mouvement des concentrations économiques
suivait les mesures de régulation de l’économie nationale. En effet, la loi 008-71 sur la
réglementation, le contrôle des prix et les conditions de détention et de vente des produits et
marchandises est une loi qui pose la réglementation des prix comme étant la règle. Ainsi, l’art. 1er
et 3 de cette loi dispose que : «les prix de tout service, marchandise ou produit peuvent être
réglementés à tous les échelons de la commercialisation, ils sont fixés par le Premier ministre ou
les autorités déléguées à cet effet sur proposition du ministre de la compétence duquel relève la
marchandise, produit ou service et après avis du comité économique interministériel ».150

Indépendamment de la réglementation des prix, la loi impose leur publicité pour informer
le consommateur et non pour le contrôle qu’effectue l’Etat. Toutefois, l’art 5 de la même loi
impose l’affichage des produits réglementés ou non des marchandises ou produits exposés ou mis
en vente.

En 1973 lors du processus de modernisation du Droit marocain des affaires, certaines


activités incitaient les sociétés marocaines à la concentration dans ces secteurs, en 1989 le secteur
public cède aussi certaines activités dont il détenait le monopole, sauf que là, on incite les
marocains comme les étrangers à la concentration économique dans ces secteurs cédés.151

Par ailleurs, elle prévoit trois sortes d’infractions, on cite tout d’abord l’infraction de
majoration illicite des prix (Donner de fausses informations pour troubler l’ordre public
économique) qui sont des infractions qui varient selon que le prix est réglementé ou non, ensuite
l’infraction assimilée à la majoration illicite des prix et enfin l’infraction de stockage clandestin
(sous la loi 06-99).

C. L’apport de la législation marocaine en matière de la concurrence et la liberté des


prix depuis l’année 2000
L’apport de la loi 06-99 du 05 juin 2000 relative à la concurrence et la liberté
des prix
Le parlement marocain a ainsi montré sa confiance dans les vertus du marché, sans exclure
sa régulation volontaire, et a donc mis en œuvre la loi n° 06-99 du 5 juin 2000, créant un nouveau
cadre juridique pour l'organisation des prix et la liberté de concurrence. Cette loi a représenté une
véritable révolution dans un pays dominé par l'intervention de l'État. L'avantage de cette loi est
d'établir explicitement le principe de la liberté des prix et implicitement la liberté des autres formes
de concurrence. Cela rendait relativement claire la portée de la garantie constitutionnelle de la

150
Article 1er et 3 de la loi 08-71 relative au droit de la concurrence et la liberté des prix.
151
LARABI JAID ex Professeur d’Economie à la Faculté de Rabat, L’industrialisation de l’économie marocaine :
acquis réels et modalités d’une remise en cause, extrait (p. 91-117) publié sur le lien :
https://books.openedition.org/iremam/2421?lang=en

72
liberté d'entreprise et de la propriété privée. En outre, il interdisait certaines pratiques
anticoncurrentielles et contrôlait les concentrations économiques. Enfin, il a réglementé la liberté
de concurrence en confiant au Conseil de la concurrence le rôle de régulateur extrajudiciaire.152
Cependant, cette loi présentait des lacunes importantes dans ses efforts les plus importants pour
maintenir une concurrence saine et équilibrée. Certains auteurs n’avancent même que cette loi : «
a favorisé l'affinement juridique du marché intérieur pour une meilleure interaction avec le marché
international, déjà stimulé par les nouvelles mesures douanières et la réglementation des changes ».
C’est ce qui a motivé sa réforme par la loi n°104-12 du 30 juillet 2014 sur la liberté des prix et de
la concurrence, promulguée par le Dahir n°1-14-116 du 2 ramadan 1435 du 30 juin 2014,
abrogeant la loi 06-99. Cette loi vient compléter l’arsenal juridique du Droit des affaires. Cet
amendement tend à corriger les dysfonctionnements observés par l'administration et ainsi
confirmer les engagements du Maroc envers les organisations internationales et ses partenaires
commerciaux.153

L’apport de la loi 104-12 du 30 juillet 2014 relative à la concurrence et la liberté


des prix et la loi 20-13 sur le conseil de la concurrence
Les principaux instruments juridiques introduisant les règles de la concurrence au Maroc
sont la loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence et la loi 20-13 relative au Conseil de
la concurrence. Elle a pour objet de définir les dispositions régissant la liberté des prix et
d'organiser la libre concurrence. Elle définit les règles de protection de la concurrence afin de
stimuler l'efficience économique et d'améliorer le bien-être des consommateurs. Elle vise
également à assurer la transparence et la loyauté dans les relations commerciales.

Le préambule de cette loi indique qu’elle a pour objet de stimuler l’efficience économique,
définir les dispositions régissant la liberté des prix, d’améliorer le bien-être des consommateurs et
d’assurer la transparence et la loyauté dans les relations commerciales. Toutefois, elle impose
l’obligation de la libre concurrence qui vient s’ajouter à l’obligation traditionnelle de loyale
concurrence prévue par l’art 84 du D.O.C.

La dite loi a apporté différentes réformes qui se présente à travers :

1. Elargissement du champ d’intervention du Conseil de la concurrence.


2. Une nouvelle pratique anticoncurrentielle perse l’interdiction des prix abusivement bas.
3. Les personnes publiques ayant des activités économiques sont désormais soumises aux
mêmes règles de la concurrence que les personnes privées.
4. Prise en compte de nouveaux paramètres économiques.

152
ALAMI MACHICHI Driss, Concurrence, Droit et obligations des entreprises au Maroc, éd EDDIF, 2004, p.35
153
HASSAN DBZAT, Ibid., p65

73
5. Nouveaux pouvoirs conférés au Conseil de la concurrence : pouvoir décisionnel, pouvoir
d’enquête et pouvoir de sanction.
6. Le maintien définitif du principe du contrôle des prix pour certains services et produits.
7. Le pouvoir de recommander à l’Administration des mesures d’amélioration de la
concurrence sur le marché.
La dite loi prohibe en outre, certains comportements qui pourraient porter atteinte à la libre
concurrence, il s’agit de la prohibition des pratiques restrictives à la concurrence et l’interdiction
des pratiques anticoncurrentielles telles que les ententes ou les abus de position dominante. Les
concentrations économiques sont contrôlées à la base. La loi 104-12 a mis en place un conseil de
la concurrence organe administratif indépendant, doté de nouveaux pouvoirs, chargé de veiller au
respect des règles de la libre concurrence et au bon fonctionnement du marché. Une procédure
spéciale de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles est aussi mise en place avec un corps
d’organes d’enquêteurs chargé d’effectuer les investigations nécessaires.154

Soulignons également que l'exception au principe de libre concurrence concernant une liste
de produits et de services dont les prix de vente sont réglementés a été maintenue155 et ce, alors
même qu'à la suite de l'avis du Conseil de la concurrence en 2010, la loi n°06-99 relative à la
liberté des prix et de la concurrence avait été amendée en vue de limiter à quatre ans l'établissement
d'une liste de produits et de services dont les prix seraient à titre dérogatoire réglementés 156.

Les apports de La loi 40-21 modifiant la loi 104-12 relative à la liberté des prix
et de la concurrence et la loi 41-21 modifiant la loi 20-13 relative au Conseil de
la concurrence viennent d’être publiés au Bulletin officiel le 15 décembre 2023
Le Conseil de gouvernement, réuni le 24 mars 2022, a approuvé le projet de loi n° 40-21
modifiant et complétant la loi n° 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence. Dans le
cadre de l’exécution des Hautes instructions royales, de la consécration de la bonne gouvernance
et de la consolidation de la position du Conseil de la concurrence en tant qu’organe constitutionnel
indépendant, ce projet de loi vise la reconsidération des dispositions de la loi n° 104-12 relative à
la liberté des prix et de la concurrence, notamment :

 la modification des dispositions relatives aux procédures d’acceptation ou de refus du


Conseil pour les saisines relatives aux pratiques anticoncurrentielles ;

154
Une lecture brève des grands traits de la nouvelle loi 104-12.
155
Article 2 alinéa 2 de la loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence : "Sauf dans les cas où la loi
en dispose autrement, les prix des biens, des produits et des services sont déterminés par le jeu de la libre concurrence
sous réserve des dispositions du deuxième alinéa ci-dessous et des articles 3 et 4 ci-après.
Les dispositions du premier alinéa ci-dessus ne s'appliquent pas aux biens, produits et services dont la liste est fixée
par voie réglementaire après consultation du conseil de la concurrence.
Les modalités de réglementation des prix des biens, produits et services et celles de leur retrait de ladite liste sont
fixées par voie réglementaire."
156
Pierre Marly (Associé à AFRICA PRACTICE) le 03/02/2015. https://cms.law/fr/fra/publication/maroc-droit-de-
la-concurrence-au-maroc-reforme-et-avancees-flash-info-afrique. consulté le 06 mai 2023 à 12h30.

74
 la modification des dispositions relatives aux procédures d’audition des parties concernées
par les services d’enquête du Conseil ;
 la révision de la procédure de non-contestation des griefs et l’attribution de nouvelles
compétences au Rapporteur général dans l’exécution de ladite procédure ;
 la fixation des règles de détermination des sanctions pécuniaires ;
 la fixation des délais de prise de décision par le Conseil de la concurrence.157
Récemment publiée au Journal officiel, La loi 40-21 modifiant la loi 104-12 relative à la
liberté des prix et de la concurrence et la loi 41-21 modifiant la loi 20-13 relative au Conseil de la
concurrence sont venues modifier les dispositions du Droit marocain de la concurrence afin de le
moderniser et de combler certaines lacunes surtout en matière des procédures.

«Il s’agit d’une avancée considérable en matière législative dans le but de renforcer le rôle
et le mode de fonctionnement du Conseil de la concurrence. Ce nouveau corpus législatif et
réglementaire constitue une étape essentielle pour réaffirmer notre rôle de régulation», déclare
AHMED RAHHOU158. Le président du Conseil de la concurrence confie, par ailleurs, que ces
lois entreront en vigueur dès publication de leurs décrets d’application, «dans les plus brefs délais
lors des prochains Conseils du gouvernement». En effet, ces textes apporteront les clarifications
nécessaires par rapport notamment à la loi 41-21, en particulier celles relatives aux différentes
procédures et modalités de calcul des seuils de concentration.

Finalement, les projets de décret attendus avec impatience sont approuvés par
le conseil de gouvernement le 11 mai 2023 pour compléter l’arsenal juridique
relatif à la concurrence et liberté des prix
Le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret n°2.23.273 modifiant et
complétant le décret n°2-14-652 du 8 Safar 1436 (1 décembre 2014) pris pour l'application de la
loi n° 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence, présenté par la ministre de l'Economie et
des finances. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’action du gouvernement visant à parachever
l’arsenal juridique relatif à la concurrence, conformément aux Hautes Orientations de SM le Roi
Mohammed VI et en application des recommandations de la Commission spéciale qui a été
nommée par le Souverain. Ces recommandations consistent à donner la précision nécessaire à
l’actuel cadre légal et à renforcer la neutralité et les capacités du Conseil de la Concurrence. 159

157
Agence Marocaine de Presse, Actualités, « Conseil de gouvernement : approbation d’un projet de loi sur la
liberté des prix et de la concurrence », 24 mars 2022 : http://mapnews.ma/fr/actualites/politique/conseil-de-
gouvernement-approbation-dun-projet-de-loi-sur-la-libert%C3%A9-des-prix.
158
AHMED RAHHOU, président du Conseil de la concurrence, déclaration de presse après la publication des deux
lois 40-21 et 41-21 en bulletin officielle le 15 décembre 2022.
159
MUSTAPHA BAITAS (le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du
gouvernement), a indiqué lors d'un point de presse à l'issue du Conseil. Le 29 avril 2023.

75
Et de poursuivre que ledit projet de décret a aussi pour but d’adapter les dispositions du
décret n°2.14.652 avec les modifications apportées par la loi n°40.21 modifiant et complétant la
loi n° 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence, qui a été publiée au Bulletin Officiel
(BO) du 15 décembre 2022.

Selon le ministre, ce projet comprend des dispositions sur la détermination des chiffres
d’affaires nécessitant la notification de l’opération de concentration économique au Conseil de la
Concurrence en vue de délivrer une autorisation pour les réaliser.160

Il s’agit également de fixer le montant de la redevance, instituée en vertu de l’article 13 de


la loi n°104.12 tel que modifié et complété, et laquelle doit être payée en contrepartie de l’examen
de la demande d’autorisation des opérations de concentration économique, avec la détermination
des modalités de dépôt des notifications d’une manière simplifiée, conformément aux dispositions
de l’article 12 de la loi n°104.12, telles que abrogées et remplacées par la loi n°40.21.

En vertu de ce projet, souligne le ministre, il a été procédé à l’abrogation ou la


reformulation des articles qui ont été supprimés ou les dispositions desquels ont été supprimées ou
fusionnées, eu égard à leur nature législative, dans la loi n°104.12, en plus d’adapter les moyens
de notifications prévus par le décret n°2.14.652, avec ceux prévus par la loi n°40.21.161

Une complémentarité et une filiation étroite avec la loi 31-08 relative à la


protection du consommateur
Historiquement, le Maroc et les consommateurs marocains ont développé un arsenal
juridique très riche basé sur le D.O.C et d'autres lois comme le Dahir de 1914 (sur la vente de
marchandises et la prévention de la falsification des produits alimentaires et agricoles). Après
l'indépendance du Maroc, une vague de lois a été introduite et cela se justifie par le fait qu'il y a
eu une catastrophe majeure au Maroc qui a fait plusieurs milliers de victimes, l'incident du pétrole
toxique à Meknès en 1959, le législateur a tenté de résoudre cela en déclarant le dahir du 29 octobre
1959 (relative à la répression des crimes contre la santé publique).

Également d'autres lois, telles que la loi sur les prix et la concurrence 06-99 du 5 juin 2000,
qui a été déclarée invalide et remplacée par la loi sur les prix et la liberté de la concurrence 104-
12 du 30 juin 2014. Également la loi 24-09 sur la sécurité des produits et des services et la loi 28-
07 sur la sécurité alimentaire.

160
Extrait des Travaux du Conseil de gouvernement du jeudi 11 mai 2023, publié sur le site du portail national :
https://www.maroc.ma/fr/actualites/travaux-du-conseil-de-gouvernement-du-jeudi-11-mai-2023
161
L’Economiste, Liberté des prix et de la concurrence: le Conseil de gouvernement adopte un projet de décret
publié Le 12/05/2023 – lien : https://www.leconomiste.com/flash-infos/liberte-des-prix-et-de-la-concurrence-le-
conseil-de-gouvernement-adopte-un-projet-de

76
Ces lois ont contribué à la protection des consommateurs marocains, mais en raison des
lacunes qu'elles contiennent, le parlement marocain devait rédiger une nouvelle loi qui comble le
vide juridique en matière de droits des consommateurs, c'est pourquoi en 2011, le législateur a
décidé de rédiger une loi sur la protection des consommateurs. 31-08.162

1) Le rôle de la nouvelle loi n°31-08 relative à la protection des consommateurs


La loi n°31-08 édictant des mesures de protection du consommateur a été publiée au
bulletin officiel n°5932 du 7 avril 2011, se fixe pour principal objectif le renforcement et la
protection des droits des consommateurs, et ce, en leur garantissant une meilleure information, en
les protégeant contre les clauses abusives et certaines pratiques commerciales, et en prévoyant des
dispositions complémentaires relatives à la garantie conventionnelle, au service après-vente et au
surendettement. De même et au regard du rôle important du mouvement consumériste dans
l’information, la sensibilisation et la protection juridique des droits des consommateurs, cette loi
accorde aux associations de consommateurs reconnues d’utilité publique le droit d’ester en justice
en représentation des intérêts collectifs des consommateurs. La présente loi constitue un cadre
complémentaire du système juridique en matière de protection du consommateur, à travers laquelle
sont renforcés ses droits fondamentaux, notamment :

- le droit à l'information,
- le droit à la protection de ses droits économiques,
- le droit à la représentation,
- le droit à la rétractation,
- le droit au choix,
- le droit à l'écoute.163

Aussi, cette loi a pour objet :

 d'assurer l'information appropriée et claire du consommateur sur les produits, biens ou


services qu'il acquiert ou utilise ;
 de garantir la protection du consommateur quant aux clauses contenues dans les contrats
de consommation notamment les clauses abusives et celles relatives aux services
financiers, aux crédits à la consommation et immobiliers, ainsi qu'aux clauses relative à la
publicité, aux ventes à distance et aux démarchages ;

162
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, «guide du consommateur», document
conçu et réalisé par AWB EDITION MARS 2012, p.4
163
CHAMBRE FRANCAISE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MAROC en collaboration du
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies «Dispositions réglementaires en matière
d’information et de pratiques commerciales au vu de la loi n°31-08 sur la protection du consommateur», p.4 et 5.
Lien :
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjj2Jm6xYb_AhWEq6QK
HWeYDkI4ChAWegQIHBAB&url=https%3A%2F%2Fwww.cfcim.org%2Fwp-
content%2Fuploads%2F2015%2F05%2FObligation-des-entreprises-selon-la-loi-31-08-VFR-13-4-
2015.ppt&usg=AOvVaw0Y4W4TVki0pP-3REIGvGgF

77
 de fixer les garanties légales et contractuelles des défauts de la chose vendue et du service
a présente et de fixer les conditions et les procédures relatives à l'indemnisation des
dommages ou préjudices qui peuvent toucher le consommateur ;
 d'assurer la représentation et la défense des intérêts du consommateur à travers les
associations de protection du consommateur opérant conformément aux dispositions de la
présente loi.

Toutefois, demeurent applicables toutes dispositions législatives particulières relatives au


même objet et plus favorables au consommateur.164.

2) Les apports de la loi 31-08 édictant les mesures de protection des consommateurs
La loi 31-08, comportant 203 articles, s’articule autour de sept grands axes visant la
protection du consommateur165. Ainsi, le texte consacre le droit à l’information du
consommateur. Ce qui signifie que le fournisseur est tenu, avant la signature du contrat
d’acquisition d’un bien ou service, de fournir toute information pouvant intéresser le
consommateur sur les caractéristiques du produit et de l’informer sur le prix, le mode d’emploi,
l’étendue et les conditions de garantie, le renouvellement des contacts dans le cas d’abonnement à
durée déterminée et les délais de livraison.

 Le deuxième apport de la loi réside dans la fixation d’une liste exhaustive des clauses
abusives, facilitant ainsi la tache aux juridictions qui seront appelées à assainir les contacts
de ce type de clause.
 Le troisième volet porte sur la règlementation de certaines pratiques commerciales
utilisées par les fournisseurs. Par exemple, le texte de la loi interdit la publicité mensongère
pouvant induire le consommateur en erreur. Aussi l’encadrement des publicités
comparatives. Le texte aussi proscrit également la vente pyramidale. Cette pratique est
considérée comme déloyale et trompeuse puisqu’elle vise la création et la promotion d’un
système de promotion dans lequel le consommateur verse une participation en échange de
la possibilité de percevoir une contrepartie provenant plutôt de l’entrée de nouveaux
consommateurs que de la vente ou la consommation de produits.166
 Un autre apport est que les ventes en solde, le démarchage et le commerce électronique
sont clairement règlementés. Sur ce dernier point, le consommateur a droit à l’information
précontractuelle. La loi stipule qu’il doit être informe sur l’identité du fournisseur et ses
coordonnées, sur le prix et la garantie du produit et du service. toutes les conditions
contractuelles applicables aux contrats à distance doivent être facilement accessibles sur la

164
Article premier de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur promulguée par le dahir
n°1-11-03 du 14 RABII I 1432 (18 février 2011).
165
AZIZA BELOUAS, consommateurs: la loi pour vous protéger des abus enfin opérationnelle. Publié le 24
janvier 2011 à 0h00. Consulté le 05 mai 2023 à 19h05.
166
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, «Guide du consommateur», document
conçu et réalisé par AWB EDITION, ibid. p.14

78
page d’accueil du site internet du fournisseur et sur tout support de communication de
l’offre…
 • Loi 31-08 La cinquième contribution concerne la confirmation de la garantie légale contre
les défauts de la chose vendue, la garantie normale et le service après-vente. A ce titre,
chaque vendeur doit fournir à l'acheteur un D.O.C. au titre de la garantie légale contre les
vices cachés. La nouveauté apportée par le texte est l'allongement du délai de recours en
garantie contre le fournisseur. Cette action en justice est intentée contre l'immobilier dans
les deux ans suivant le D.O.C. au lieu de l'année prescrite et en cas de biens mobiliers dans
l'année D.O.C. au lieu des trente jours prévus.
 • La sixième partie de cette loi concerne l'endettement, le texte présente donc les conditions
du crédit à la consommation, du crédit immobilier et des options de versement ou d'achat.
En matière de crédits à la consommation, le législateur est particulièrement sélectif,
notamment pour éviter les dérapages. Il détermine les conditions de l'annonce et la
procédure de conclusion du contrat et la nature des informations fournies à l'emprunteur.
Le texte précise qu'il peut se rétracter dans un délai de 7 jours à compter de l'acceptation
de l'offre définitive et lui donne le droit d'entamer un remboursement anticipé de son crédit
du fait de son initiative et de son initiative et sans indemnité. De plus, la négligence du
consommateur ne peut être établie qu'après deux impayés et une mise en demeure
manquée.167
 Enfin, le septième point et non moins important c’est l’instauration des associations des
consommateurs.168

D. Une valeur stratégique issue du nouveau modèle de développement du Maroc :


Le rapport du nouveau modèle de développement adopté récemment au Maroc en 21 avril
2021 sous l’intitulé « Libérer les énergies et restaurer la confiance pour accélérer la marche vers
le progrès et la prospérité pour tous»169 a met l’accent sur le rôle prépondérant d’un arsenal

167
RHOMRI MOUNIR MOUNIA, Enseignante-chercheure à La FSJES de Meknès/La protection du
consommateur contre les clauses abusives entre le droit commun des contrats et la loi 31.08/ publié sur la revue
électronique des recherches scientifiques N°11- p.2 et 3. Lien :
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjj2Jm6xYb_AhWEq6QK
HWeYDkI4ChAWegQIIxAB&url=https%3A%2F%2Frevues.imist.ma%2Findex.php%2FRERJ%2Farticle%2Fdow
nload%2F38667%2F19985&usg=AOvVaw02HdikLll8S6M17rj_A1_F
168
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, «Guide du consommateur», document
conçu et réalisé par AWB EDITION, ibid. p.15
169
Extrait du Discours de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI Ouverture de la première session de la deuxième
année législative de la 10e législature - 13 octobre 2017 : « ...Si le Maroc a réalisé des progrès manifestes,
mondialement reconnus, le modèle de développement national, en revanche, s’avère aujourd’hui inapte à satisfaire
les demandes pressantes et les besoins croissants des citoyens, à réduire les disparités catégorielles et les écarts
territoriaux et à réaliser la justice sociale. A cet égard, Nous invitons le gouvernement, le parlement et les différentes
institutions ou instances concernées, chacun dans son domaine de compétence, à reconsidérer notre modèle de
développement pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît le pays… »

79
juridique et des institutions qui veillent sur la régulation du marché et un bon fonctionnement de
la concurrence :

«La libération des énergies entrepreneuriales et de l’initiative privée, essentielles à


l’accroissement de la création de valeur, exige des règles qui assurent l’égalité des chances
économique. La sphère économique étant le terrain naturel de jeu d’intérêts particuliers et de
dynamiques de connivence, d’ententes, et de rentes indues, il est essentiel que sa gouvernance
fasse l’objet d’une vigilance accrue. Cela passera par le renforcement des fonctions de régulation
indépendantes, qui sont essentielles pour assurer un fonctionnement transparent du marché et de
la concurrence loyale. La régulation devra être renforcée dans des secteurs tels que la finance, les
télécoms, l’énergie, et devra être étendue à des secteurs comme l’eau, les transports, le foncier
voire l’enseignement et à tout autre secteur où l’ouverture à l’initiative privée et la multiplication
d’acteurs sont nécessaires pour instaurer un cadre concurrentiel propice à la création de la valeur.
Il est essentiel que la régulation puisse assurer un accès plus aisé à ces secteurs pour les opérateurs
potentiels et garantisse un service de qualité au citoyen, quelles que soient leur localisation, leur
origine sociale ou encore leur taille pour les entreprises (par exemple, l’accès des PME au crédit
doit être amélioré, l’accès au numérique dans les territoires également, etc.). Ce renforcement de
la régulation fait appel à des compétences nouvelles à acquérir et à renforcer, de même qu’il fait
appel à l’indépendance des autorités de régulation, voire dans certains cas, comme pour l’ANRT,
le Conseil de la Concurrence et l’INPPLC, à l’exercice du pouvoir d’investigation et de sanction.
L’amélioration de la gouvernance économique nécessite également l’élimination des barrières
inéquitables et des situations de rentes injustifiées, la réduction de la bureaucratie, des
autorisations, des licences et agréments, souvent sources de corruption et de connivence public-
privé, pour les remplacer chaque fois que cela est possible par de simples déclarations ou des
cahiers de charges. Elle passera enfin par davantage de transparence en matière d’octroi des
exonérations fiscales et des aides publiques et dans l’attribution des marchés publics, dans le cadre
de la veille à la juste concurrence et à la réduction des conflits d’intérêts.»170

Section 2 : Gouvernance du Droit de la concurrence au Maroc

Paragraphe 1 : les différents acteurs qui interfèrent le contrôle et la régulation de la


concurrence à la lumière du Droit de la concurrence et la liberté des prix
A. Le législateur
L’article 36 de la Constitution dispose donc que l'abus de position dominante et de
monopole, et toutes les autres pratiques contraires aux principes de la concurrence libre et loyale

170
La commission spéciale de modèle de développement, le rapport général, avril 2021, ibid.

80
dans les relations économiques, sont sanctionnés par la loi. Avec la constitution marocaine de 2011
la régulation fait son entrée officielle au sein de l’ordre juridique marocain. Toutefois, il existe une
essence juridique à la régulation publique de l’économique et une essence sociologique à celle-ci.
Il est clair que le texte se réfère à cette notion à plusieurs reprises tout en maintenant les distinctions
entre l’Etat régulateur à travers les autorités constitutionnelles chargées de réguler certaines
activités économiques et l’Etat administration qui veille au maintien de la légalité et de la justice.171
Les lois qui ont créés les autorités administratives indépendantes sont des sources
législatives de la régulation publique économique au Maroc. Elles ont contribuées depuis des
années à l’introduction de cette notion dans le marché économique marocain. Les évolutions
structurelles et conjoncturelles de l’économie au Maroc ont engendré l’évolution du mode de
réglementation de cette dernière.
La constitution marocaine de 2011 est la source fondamentale de cette régulation publique
économique. Le texte est caractérisé par cette empreinte de régulation qui appartient à l’Etat qui
l’exerce par le biais des autorités de régulation appelé dans le texte constitutionnel par instance de
bonne gouvernance. le conseil de la concurrence est l’un de ces instances de bonne gouvernance
et de régulation (l’article 166), on Cite le conseil de la concurrence qui c’est l’autorité de régulation
de la concurrence par excellence, mais aussi s’ajoute à cela l’autorité pour la probité cité dans
l’article 167 et qui veille à instaurer une transparence et à mieux réguler les marchés publics tel
que cela était prévu dans l’article 35 et l’article 36 pour le principe de la libre concurrence.
Toutefois, il faut rappeler qu’il existe d’autres autorités de régulation économiques qui ont été
créées par de simples textes législatifs et qui ne disposent pas du pouvoir de rendre des avis ou de
trancher des différends relatifs aux activités économiques.
Le dénominateur commun entre tous ses régulateurs économiques reste l'activité
économique régulée, à savoir le secteur sonore qui, contrairement au secteur visuel, a été libéralisé
au Maroc. Sociologiquement, il s'agit d'une volonté de contrôler les entreprises d'État et de réguler
le marché financier, en évitant les abus qui se produisaient dans les pratiques administratives
antérieures.172
Le constituant marocain a voulu établir un nouvel ordre économique national en instaurant
la régulation concurrentielle comme clé de voûte de la nouvelle régulation de l’économie
marocaine et autour d’elle des régulations satellitaires susceptibles de l’orienter.173

171
ALI KAIROUANI, Les aspects juridiques de la régulation publique économique au Maroc/ Droit en Afrique/
ENOMOS LIBRARY, p.231
172
OUBEJJA KENZA, Professeure d’économie, Université Mohamed V, Rabat, «POLITIQUE DE LA
CONCURRENCE ET DEVELOPPEMENT. CAS DE LA LUTTE CONTRE LES ENTENTES
ANTICONCURRENTIELLES AU MAROC»/ MOROCCAN BUSINESS REVIEW RESEARCH - Volume 1
numéro 1 - octobre 2022 - ISSN: 2820-6940/ p.5.
Lien : https://revues.imist.ma/index.php/MB2R/article/download/35443/18086
173
NOUREDDINE EL AOUFI et MICHEL HOLLARD /ibid. p 48.

81
Les agences de régulation étant des satellites du Conseil de la concurrence, il est certain que le
caractère sectoriel de ces agences démontre la volonté de l'Etat de créer une distance entre ses
missions d'exécution et la régulation du marché. La norme constitutionnelle, ainsi que plusieurs
normes législatives, renforcent le concept de régulation publique de l'économie dans l'ordre
juridique marocain.174
Toutefois, l’influence du Droit international ne peut être négligeable on peut citer à titre
d’exemple les recommandations de l’OCDE particulièrement le rapport sur « l’Etat actionnaire,
gouvernance des entreprises publiques » dont les travaux ont été organisés à Rabat le 14-15
septembre 2005. Cette influence internationale provient également des institutions financières
internationales particulièrement la Banque Mondiale à travers l’indice Doing Business175. Cet
indice qui est relatif à la facilité de faire des affaires comprend plusieurs indicateurs relatif au Droit
en vigueur y compris la régulation publique de la concurrence qui devrait être assurée par les
autorités publiques.176
Le Maroc a enregistré une progression de 7 places au classement Doing Business 2020
publié le 24 octobre 2019 par le groupe de la Banque mondiale, pour se hisser au 53ème rang à
l’échelle mondiale parmi 190 pays avec un score de 73,4 sur 100. Cette avancée marque un progrès
significatif dans la réalisation de l’objectif du Maroc consistant à atteindre le top 50 à l’horizon
2021. En 10 ans, le Maroc a amélioré son classement de 75 places, passant du 128ème au 53ème
rang grâce à plus de 30 réformes entreprises visant l’amélioration du cadre juridique et
réglementaires des affaires, la simplification et la digitalisation d’un ensemble de procédures
administratives liées au cycle de vie de l’entreprise, ainsi que la création de plateformes
électroniques et de guichets uniques.

REF : Le comité national de l’environnement des affaires, Communiqué de presse / Doing business
2020 : le Maroc se hisse au 53ème rang à l’échelle mondiale

174
ALI KAIROUANI, ibid., p.231
175
DOING BUSINESS présente des indicateurs quantitatifs sur la réglementation des affaires ainsi que sur la protection
des droits de propriété de 190 économies – de l’Afghanistan au Zimbabwe - au fil du temps.
Doing Business mesure les réglementations concernant 12 domaines du cycle de vie d’une entreprise. Dix de ces domaines
sont inclus dans le score et le classement sur la facilité de faire des affaires : création d'entreprise, l'obtention d'un permis
de construire, raccordement à l'électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des investisseurs
minoritaires, paiement des taxes et impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats et règlement de
l’insolvabilité. Doing Business mesure également la réglementation du marché du travail et la passation des marchés
public. Ces domaines ne sont pas inclus dans le score et le classement sur la facilité de faire des affaires.
Les données de Doing Business 2020 sont mises à jour en date du 1er mai 2018. Les indicateurs sont utilisés pour analyser
les résultats économiques et identifier les meilleures réformes concernant la réglementation des affaires, en fonction de
l’objectif et du contexte local/ Réf (Lien) : https://archive.doingbusiness.org/fr/reports/global-reports/doing-business-2020
176
Rapport de la Banque Mondiale, Doing Business, 25 octobre 2016, p. 61. LIEN :
https://archive.doingbusiness.org/content/dam/doingBusiness/media/Annual-Reports/Foreign/DB16-minibook-french.pdf

82
Figure 1 : Evolution du classement du Maroc selon DOING BUSINESS
Le Maroc conserve ainsi son leadership en Afrique du Nord devant la Tunisie qui occupe le 78ème
rang, l’Egypte le 114ème et l’Algérie le 157ème.
Au niveau du continent africain, le Maroc maintient sa 3ème position derrière l’Ile Maurice 13ème
et le Rwanda 38ème, et devance le Kenya 56ème et l’Afrique du Sud 84ème.177

La réforme du système judiciaire marocain contribue de manière significative à sa


régulation publique, mais reste très vulnérable à une éventuelle anomie, principalement due à
l'inflation normative, qui représente la pathologie du système judiciaire. Ainsi, après avoir rappelé
ses origines, il serait important de s'intéresser aux facteurs influençant l'émergence de la régulation
des finances publiques.178

B. Conseil de la concurrence en tant qu’une institution constitutionnelle


indépendante
Le Conseil de la Concurrence est une institution indépendante chargée, dans le cadre de
l’organisation d’une concurrence libre et loyale, d’assurer la transparence et l’équité dans les
relations économiques, notamment à travers l’analyse et la régulation de la concurrence sur les
marchés, le contrôle des pratiques anticoncurrentielles, des pratiques commerciales déloyales et
des opérations de concentration économique et monopole.179 Il est doté de la personnalité morale
et de l’autonomie financière.180

La composition (voir ANNEXE 4)


Le CdC comprend, outre le Président, les membres suivants : deux magistrats, vice-
présidents, quatre membres spécialisés en matière économique ou de concurrence, deux membres
spécialisés en matière juridique, trois membres exerçant ou ayant exercé leurs activités dans les

177
Le comité national de l’environnement des affaires, Communiqué de presse / Doing business 2020 : le Maroc se
hisse au 53ème rang à l’échelle mondiale, publié le 24 octobre 2019, consulté le 06-03-2023.
178
ALI KAIROUANI, ibid.232.
179
L’article 166 de la Constitution, et décliné, entre-autres, par la Loi 20-13 du 30 juin 2020 relative au Conseil de
la Concurrence.
180
(Article 1 de la Loi 20-13).

83
secteurs de la production, distribution ou services et un membre spécialisé en matière de protection
du consommateur.
Les services administratifs du Conseil sont dirigés, sous l'autorité du Président, par le Secrétaire
Général. Le CdC se structure outre les services du Président de trois Directions (Direction des
Instructions, Direction des analyses, des études sectorielles et de la veille juridique et économique,
Direction des Affaires Administratives et Financières) et comptent 40 cadres.181

Les attributions
Le CdC a connu un renforcement de sa compétence et de ses attributions, suite à des
modifications normatives : anciennement créé par la Loi 06-99 sur la liberté des prix et de la
concurrence lui attribuant des fonctions essentiellement consultatives, puis hissé en 2011 au rang
d’institution constitutionnelle, enfin concerné en 2014 par deux nouvelles lois (104-12 et 20-13)
lui attribuant une compétence générale en matière de concurrence.
Le cadre juridique marocain impose au CdC une mission délicate :
 Dans le cadre de l’organisation d’une concurrence libre et loyale, il contribue à assurer la
transparence et l’équité dans les relations économiques au Royaume du Maroc ;
 Le travail d’instruction se développe suite à ses nouvelles attributions, ses avis constituent
désormais un guide pour les acteurs économiques, en fournissant une grille d’analyse
générale des risques concurrentiels et des enjeux dans un secteur ;
 Des études sectorielles initiées et réalisées permettent d’identifier les dysfonctionnements
d’un marché et de formuler des recommandations pour y remédier.182

Les principales innovations de la mise en place du cadre juridique du conseil


1) Pouvoir décisionnel et de sanction
Le Conseil a un pouvoir décisionnel en matière de lutte contre les pratiques
anticoncurrentielles et le contrôle des opérations de concentration économique (telles que définies
dans la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence) ;183
Il a le pouvoir de décider dans les affaires qui lui sont soumises, en imposant le cas échéant des
sanctions à l’égard des organismes qui ont transgressé les règles du Droit de la concurrence. Les
entreprises en cause ont la possibilité de porter recours contre les décisions du Conseil devant la
Cour d’appel de Rabat pour les contentieux relatifs aux pratiques anticoncurrentielles, et devant la
chambre administrative de la Cour de Cassation en matière de concentrations économiques.

2) Pouvoir d’auto-saisine
La loi précise que le Conseil peut sur proposition de son Rapporteur général se saisir
d’office de toutes les pratiques susceptibles d’affecter le libre jeu de la concurrence. 184 Bien

181
L’organigramme est disponible sur le site internet officiel du CdC : https://conseil-concurrence.ma/cc/le-
conseil/organisation/organigramme/
182
ANNEXE C1 - FICHE DE JUMELAGE STANDARD- MAROC/Projet financé par l’Union européenne/
ibid.p.9 et10
183
L’article 2 de la Loi 20-13
184
(Article 4 Loi 20-13)

84
entendu, le Conseil peut être saisi, pour toutes les pratiques anticoncurrentielles par les entreprises,
l’administration, les organismes paraétatiques tels que les conseils des collectivités territoriales,
les chambres de commerce, d’industrie et de services, les chambres d’agriculture, les chambres
d’artisanat, les chambres des pêches maritimes, les des organisations syndicales et
professionnelles, les instances de régulation sectorielles ou des associations de consommateurs
reconnues d’utilité publique.185

3) Pouvoir d’enquête
Le Conseil dispose de services d’instruction et d’enquête dirigés par un rapporteur général
assisté de rapporteurs généraux adjoints. Il s’agit d’un corps de rapporteurs et d’enquêteurs
habilités à procéder à toutes les investigations nécessaires afin d’instruire les affaires dont le
conseil est saisi. Le pouvoir d’enquête consiste entre autres en demandes d’information obligatoire
sous astreinte, enquêtes simples, perquisitions et saisies. Au moment de l’élaboration de la présente
fiche de jumelage, il n’y a pas encore eu d’enquête.186

4) Pouvoir de sensibilisation et de plaidoyer en faveur de la Concurrence


5) La consultation
Le Conseil peut être consulté par les Commissions permanentes du Parlement sur les
propositions de loi ou toute question concernant la concurrence. Il donne son avis sur toute
question relative à la concurrence à la demande du gouvernement, à la demande des conseils des
collectivités territoriales et autres organismes.187
Le Conseil peut être consulté par les juridictions sur les pratiques anticoncurrentielles
relevées dans les affaires dont elles sont saisies.188
Le Conseil est obligatoirement consulté par le gouvernement sur les projets de textes
législatifs ou réglementaires instituant un régime nouveau ou modifiant un régime en vigueur ayant
directement pour effet des atteintes à la concurrence.189
Le Conseil recueille l’avis des instances de régulation sectorielle.190

6) La communication externe
Le CdC communique afin de promouvoir une « culture » de la concurrence, vers le grand
public, les acteurs économiques et les décideurs. Il peut faire appel aux médias (presse, spots TV,
site Internet) et organise régulièrement des conférences, incluant des leaders d’opinion et du milieu

185
(Article 3 Loi 20-13)
186
L’article 16 de la loi 20-13
187
(Article 5 Loi 20-13)
188
(Article 6 Loi 20-13)
189
(Article 7 Loi 20-13)
190
(Article 8 de la Loi 20-13)

85
académique. Le CdC affiche une importance accrue à la communication et la visibilité : les actions
de communication (site Internet, rapports annuels, avis, outils ----médias et brochures) sont autant
d’éléments nécessaires pour pouvoir contribuer à une culture de la concurrence à l’échelle
nationale.191
C. La voie règlementaire
Les attributions du chef de gouvernement :
Le chef de gouvernement (ou l'autorité gouvernementale déléguée par lui à cet effet.) est
l’autorité administrative chargée de la politique des prix et de la concurrence au Maroc:

 En matière de concentration économique ;192


 En matière d’ententes, il est habilité à reconnaître par décision que certains accords,
notamment entre PME ou agriculteurs, ne sont pas considérés comme des pratiques
anticoncurrentielles ;
 En matière des pratiques anticoncurrentielles, le chef de gouvernement désigne les
fonctionnaires spécialement habilités à procéder aux enquêtes concurrence. De même qu’il
peut entreprendre toute investigation et saisir le conseil de la concurrence de tous faits
pouvant constituer des pratiques anticoncurrentielles et procéder à toutes enquêtes qu’il juge
utiles en matière de concurrence ;
 Le chef du gouvernement soumet obligatoirement au Conseil de la concurrence pour avis
tout projet de texte législatif ou réglementaire ayant pour effet de restreindre le jeu de la
concurrence ou l’accès au marché, d’octroyer des aides de l’état ou des collectivités locales ;
 En matière de réglementation des prix, la fixation et l’homologation des prix ou le retrait
des produits et services de la liste des produits et services dont les prix sont réglementés sont
établis par arrêté du chef de gouvernement ou l’autorité déléguée par lui à cet effet ;
 Le chef du gouvernement ou l’autorité déléguée par lui à cet effet préside la commission
interministérielle des prix et la commission centrale ;193

Politique des prix


La politique des prix du Maroc remonte à l'époque du protectorat, lorsque les prix étaient
fixés en vertu du code de commerce de 1913. Ce n'est qu'avec l'adoption de la loi n° 008/71 de
1971 qu'un cadre juridique et administratif suffisamment complet a été créé. Le contrôle des prix
peut s'appliquer à 172 catégories de produits et de services dans tous les secteurs de l'économie.
Certains produits, notamment le lait et ses dérivés, les produits agricoles (intrants tels que l'huile,
le sucre, la farine, les engrais, les cultures sucrières, les produits énergétiques) bénéficiaient d'un
soutien de l'État dans le cadre de sa réglementation.

Depuis 1982, la politique des prix a subi des changements importants dans ses principes
de base. Le Maroc, qui au début des années 1980 souffrait d'importants problèmes d'ajustement,
en partie dus à des facteurs externes défavorables mais aussi à des vulnérabilités structurelles
191
ANNEXE C1 - FICHE DE JUMELAGE STANDARD- MAROC/Projet financé par l’Union européenne/
ibid.p.11-12
192
Titre IV de la loi 104.12 «des opérations des concentrations économiques»
193
Site de La Direction de la Concurrence, des Prix et de la Compensation/ Concurrence : Intervenants. Consulté le
31-05-2023 sur le site : https://www.finances.gov.ma/fr/dcpc/concurrence/Pages/Intervenants.aspx

86
croissantes, a mis en œuvre des réformes dans les politiques nationales qui ont aidé l'économie à
réduire considérablement l'intervention directe de l'État. Les principaux contenus étaient la
libéralisation des prix, le commerce extérieur et la promotion des exportations.

En 2000, la loi 06/99 sur la liberté des prix et de la concurrence a été promulguée,
introduisant le principe de la liberté des prix, de sorte que seuls 15 groupes de produits et services
étaient réglementés. Ces produits continuent d'être réglementés, des biens et services considérés
comme stratégiquement ou socialement sensibles et dont les prix ne sont pas suffisamment
compétitifs dans leur domaine. La liberté des prix est considérée comme un principe fondamental
de l'économie de marché et joue un rôle fondamental dans l'établissement des règles et des
mécanismes d'une concurrence loyale sur le marché. Les prix fixés par le marché sont déterminés
par l'équilibre entre l'offre et la demande, permettant une allocation optimale des ressources sur un
marché donné.194Actuellement ce principe est consacré par la loi 104-12 sur la liberté des prix et
de la concurrence, l’administration peut intervenir pour fixer les prix de certains biens, produits
ou services dans les situations suivantes : Monopole de fait et de droit, Difficultés
d’approvisionnement, Dispositions législatives ou réglementaires.195

TABLEAU 1 : La liste des produits, les actes et services dont les prix sont réglementés

Liste des produits Liste des services Liste des actes


 la farine nationale de  l’électricité ;  les actes et services
blé tendre ;  l’eau potable ; médicaux dans le secteur
 le sucre ;  l’assainissement liquide ; médical privé ;
 le tabac  le transport de voyageurs par  les actes pratiqués par les
manufacturé ; route ; sages-femmes, infirmiers
 le gaz butane  le transport urbain de et infirmières du secteur
 les produits personnes par autobus ; privé ;
pharmaceutiques.  le transport par taxis de 1ére et  les actes hébraïques ;
 les livres scolaires 2ème catégories ;  les actes des notaires ;
 le transport mixte de  les insertions légales,
personnes. administratives et
judiciaires.

REFERENCE :196

194
défini par arrêté n° 3086.14 du 29 décembre 2014 du Ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé
des affaires générales et de la gouvernance
195
L’article 2 de la loi 104.12
196
La liste est défini par arrêté n° 3086.14 du 29 décembre 2014 du Ministre délégué auprès du chef du
gouvernement chargé des affaires générales et de la gouvernance

87
Les commissions provinciales chargées de contrôle des prix
Présidée par la division des affaires économiques des provinces/préfectures et composée
notamment de représentants des autorités locales, de l’ONSSA et de la délégation du commerce et
de l’industrie, cette commission provinciale veille principalement sur le contrôle de la qualité des
produits frais, le suivi de l’état du cheptel et volailles, et l’état des équipements de réfrigération
pour les commerçants de poisson, de viande et de produits périssables, outre la sensibilisation des
commerçants aux prix.

D. Le pouvoir judiciaire
Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire
Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire vise à consolider sa vision stratégique relative
au domaine de la formation des magistrats du Royaume qui trace des perspectives prometteuses
quant à la généralisation et l’unification de l’application du Droit de la Concurrence, considérant
le rôle de la justice dans la consécration de la bonne gouvernance et dans l’instauration de la
sécurité juridique et économique ainsi que dans la consolidation des principes de l’Etat de droit la
garantie de la sécurité judiciaire et économique et la consécration de la bonne gouvernance.197

Le but attendu de cette formation est de fournir les explications nécessaires sur les notions
de coalitions, d'ententes et d'abus de contrôle, ainsi que sur la gestion des comportements
anticoncurrentiels et les preuves associées à chaque comportement. Vous chercherez également à
maîtriser les processus de recherche et d'investigation utilisés pour examiner les dossiers soumis
au Conseil de la concurrence, leurs pouvoirs et responsabilités décisionnelles et consultatives, ainsi
que l'expertise en analyse de marché. En particulier, ces programmes de formation sont enrichis
de sujets liés au rôle du pouvoir judiciaire dans la réglementation de la concurrence et aux
domaines de compétence des tribunaux et des conseils de la concurrence. et le renforcement de la
capacité de juges hautement qualifiés à trancher des affaires dans ce domaine, compte tenu
notamment de la nature particulière des litiges en matière de droit de la concurrence, qui reposent
sur des considérations économiques plutôt que juridiques.

«Si la majorité des conventions de libre-échange conclues entre les Etats comportent des
dispositions régissant la concurrence, chaque Etat régie sa politique propre de concurrence, étant
donné que cette dernière demeure très souvent une prérogative souveraine198. Dans le cas de notre

197
Formation autour du « Rôle du pouvoir judiciaire dans l’application de la loi de la concurrence » organisée
le 22 Octobre 2022 consulté sur le site officiel du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire. Lien :
https://www.cspj.ma/fr/actualites/details?idact=10625
198
La vision Royale de Sa Majesté Mohammed VI, qui a déclaré dans son discours du 20 août 2009, prononcé par
Sa Majesté à Tétouan à l’occasion de la Révolution du Roi et du peuple, et dans lequel Sa Majesté a déclaré que:
«Quant aux objectifs visés par cette réforme, il s'agit de consolider la confiance dans une justice efficiente et
équitable et d'en conforter la crédibilité, tant il est vrai qu'elle constitue un rempart inexpugnable pour la
défense de l'Etat de droit, un fondement essentiel de la sécurité judiciaire et de la bonne gouvernance et un
facteur d'impulsion du développement. L'on doit également veiller à assurer la mise à niveau de ce secteur
pour lui permettre d'être au diapason des mutations qui s'opèrent à l'échelle nationale et internationale et de
répondre aux exigences de la justice du vingt-et-unième siècle ».

88
pays, l’article 35 de la Constitution du Royaume prévoit le principe de la libre concurrence et
confie, en vertu de l’article 166, la mission de réguler l’opération de la concurrence au Conseil de
la concurrence dont les prérogatives et la composition ont été fixés en vertu de la loi 20.13 relative
au Conseil de la concurrence, tandis que «les pratiques anti-concurrentielles»199 ont été
déterminées par la loi n°104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence.»200

Une relation étroite entre la justice et le Conseil de la concurrence


Les législations marocaines relatives à la concurrence comportent elles aussi des
dispositions organisant la relation entre la Justice et le Conseil de la concurrence, notamment :

 La possibilité de porter recours contre les décisions prises par le Conseil de la concurrence par-
devant les entités judiciaires compétentes : puisqu’il est possible de porter recours contre les
décisions du Conseil relatives aux pratiques anticoncurrentielles par-devant la Cour d’appel de
Rabat, et contre les décisions relatives aux opérations de concentration économiques par-devant
la Chambre administrative de la Cour de cassation.
 La possibilité pour les juridictions de prendre l’avis du Conseil de la concurrence sur les
pratiques anticoncurrentielles faisant l’objet d’affaires portées par-devant elles.
 La possibilité de mener des enquêtes de terrain, ordonnées par le Président du Conseil de la
concurrence, sur autorisation du ministère public compétent et en coordination avec celui-ci.

La pratique judiciaire ne dénote certes pas un cumule dans le domaine de l’application de


la loi de la concurrence, chose qui peut être conclue de la rareté des décisions rendues au sujet des
recours formés contre les décisions du Conseil de la concurrence, ou à travers celles statuant sur
des conflits soulevés par des parties lésées par des pratiques anticoncurrentielles, or la
généralisation de l’application de la loi de la concurrence et l’élargissement de ses notions au
regard des juges, aura pour effet de former des juges qualifiés pour statuer sur ce type d’affaires
et de renforcer leurs compétences dans ce domaine, compte tenu de la particularité des affaires
tenant à la concurrence et de la nature de ses conflits qui tendent plus vers le domaine économique
que juridique.201

De son côté, le Conseil de la concurrence insiste sur l’importance de ces cycles de


formation, dont l’objectif est d’échanger et approfondir l’expertise dans un domaine aux aspects
pluriels et témoignant de la coexistence du juridique et de l’économique.

En effet, ces workshops permettront, incontestablement, à la bonne compréhension et


l’interprétation juste des textes juridiques, concernant la concurrence dans les marchés, mais
également, la capitalisation en matière d’expertises, de jurisprudences et de doctrines.

199
Figurés dans le Titre III de la loi 104-12, «DES PRATIQUES ANTICONCURRENTIELS».
200
Mot du Président délégué du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire à l’occasion de la session de formation
autour du « Rôle du pouvoir judiciaire dans l’application de la loi de la concurrence » organisée le 12,13 et 14
Octobre 2022 consulté sur le site officiel du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire. Lien :
https://www.cspj.ma/fr/actualites/details?idact=10625
201
M’HAMMED ABDENABAOUI, ibid.

89
De surcroit, ces initiatives sont en symbiose avec l’esprit de la loi, qui aspire à la
concrétisation de l’Etat de droit, garantie la transparence dans le monde économique et protège le
consommateur. Et ce, par la bonne application du Droit de la concurrence, à travers les décisions
du Conseil, susceptibles de recours devant la justice, et ayant pour finalité de réguler les marchés
selon des bases juridiques solides et des analyses économiques approfondies et maitrisées, tout en
tenant compte de l’approche globale de la bonne gouvernance économique, laquelle permet
d’affirmer les droits de l’opérateur économique et de l’investisseur, au sein du marché national .
En plus de l’instauration d’un registre national de jurisprudence bien élaboré, assurant
l’application efficace du Droit de la concurrence contribuant ainsi donc, à instaurer un climat de
confiance, à renforcer la sécurité juridique et à moderniser l’économie nationale.202

Les efforts du ministre public en matière du Droit de la concurrence


La concrétisation des principes constitutionnels consolidant la concurrence libre, loyale et
licite nécessite, la mise en place d'un cadre juridique efficace, visant à protéger l'approche
économique axée sur la libre initiative, à instaurer une bonne gouvernance, à contrôler la situation
de la concurrence sur les marchés et lutter contre les pratiques anticoncurrentielles, ainsi que le
contrôle des opérations de concentration économique et de monopole. Mais également
l’adaptation des juges, aux évolutions des éléments favorisant un environnement concurrentiel
sain, en se dotant des mécanismes nécessaires pour mettre en œuvre les mesures appropriées pour
lutter contre toutes les formes d'ententes anticoncurrentielles.

Dans ce sens, la Présidence du Ministère Public a accordé une importance primordiale


à la protection des marchés, des pratiques anticoncurrentielles et qui contribuent à la transparence
et l’équité dans les relations économiques à travers la mise en œuvre de la politique pénale. Celle-
ci a été traduite par les circulaires publiées par la Présidence du Ministère Public dans ce sens,
notamment la circulaire, publiée le 24 janvier 2020, incitant les parquets auprès des tribunaux de
mettre en œuvre les dispositions répressives liées au climat des affaires, notamment les articles de
68 à 90 de la loi n° 104.12, relative à la liberté des prix et de la concurrence.203

Exemple des sessions de formation


Le Conseil Supérieur de la Magistrature, le Président du Ministère et le Conseil de la
Concurrence, en collaboration avec le Groupe de la Banque Mondiale et la Conférence des Nations

202
Ahmed RAHHOU, Président du Conseil de la concurrence, Communiqué conjoint, Atelier de formation sur
le thème : « le rôle du pouvoir judiciaire dans l’application du droit de la concurrence », p.2
203
Moulay El Hassan DAKI, Président du Ministère Public, Atelier de formation sur le thème : « le rôle du pouvoir
judiciaire dans l’application du droit de la concurrence »

90
Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), organisent une formation sur « le
système judiciaire dans l'application du droit de la concurrence ». Et ce les 12, 13 et 14 octobre
2022, à Rabat.

Cette rencontre s'inscrit dans la dynamique de complémentarité institutionnelle visant la


juste application du droit de la concurrence. Ainsi, ce séminaire donne aux juges spéciaux
l'occasion d'interagir avec leurs collègues européens ainsi qu'avec des experts du Groupe de la
Banque mondiale et de la CNUCED. L'objectif est d'examiner certains aspects procéduraux, les
recours, le contrôle juridictionnel, les pouvoirs d'enquête et les garanties liés aux pratiques
anticoncurrentielles et aux concentrations financières.204

E. Le consommateur (LES ASSOCIATIONS DE PROTECTION DU


CONSOMMATEUR APC)
Contexte général et fondement juridique
Le consommateur est l'opérateur du simulateur de marché. Elle intervient pour limiter les
défaillances du marché, améliorer l'offre en termes de prix et de qualité, voire intervient dans la
régulation des marchés, l'application des règles de concurrence et la compétitivité des entreprises.
Cela signifie que pour acheter des biens ou des services, le consommateur entre en relation avec
des entités physiques et morales impliquées dans la vente de biens ou la prestation de services.
Mais la nature de la relation entre professionnel et consommateur est très déséquilibrée. Les
compétences du professionnel, son potentiel et justement sa réalisation financière lui permettent
de dicter les termes de sa loi, ce qui ipso facto menace les intérêts du consommateur.205

Le consommateur, soit une personne physique, soit une personne morale joue un rôle
crucial dans la mise en œuvre du Droit de la concurrence au Maroc. Les consommateurs jouent
donc un rôle actif dans la promotion de la concurrence et dans la protection de leurs propres
intérêts. En outre, le lien étroit avec la loi 31-08 édictant des mesures de protection du
consommateur publiée au bulletin officiel n°5932 du 7 avril 2011 qui est venue également pour
renforcer les Droits des consommateurs en fixant des objectifs dont on trouve :

 Prévoir un ensemble de mécanismes pour activer le rôle du consommateur comme un


acteur économique ;

204
Communiqué conjoint établit par le Conseil de la concurrence, Atelier de formation sur le thème : « le rôle
du pouvoir judiciaire dans l’application du droit de la concurrence », p.1
205
NAIM SABIK, Thèse de Doctorat en Droit privé, «Le rôle de la propriété industrielle dans la protection du
consommateur», présentée et soutenue publiquement le 10 mai 2010, sous la direction de Franck MARMOZ,
Membres du jury : Mohamed CHADI, Professeur, Université Hassan II Mohammedia (Maroc)-Farid HATIMY,
Professeur Université Hassan II Casablanca (Maroc)- Franck MARMOZ, Maître de Conférences HDR, Université
Jean Moulin Lyon 3- Edouard TREPPOZ, Professeur, Université Lyon 2. Page 6.

91
 Faire participer le mouvement associatif en matière de protection des droits des
consommateurs.206

Les aspects du rôle des consommateurs

Voici quelques aspects importants du rôle des consommateurs à la lumière de les


législations de la protection des consommateurs et celles relatives au Droit de la concurrence :

1) Sensibilisation
Les consommateurs doivent être informés de leurs droits concurrentiels. Cela comprend la
connaissance des pratiques anticoncurrentielles telles que les cartels, l'abus de position de
négociation dominante et les fusions et acquisitions qui peuvent affecter les prix, la qualité des
produits et services et les choix offerts sur le marché. Avec une connaissance suffisante, les
consommateurs peuvent prendre des décisions éclairées et prendre des décisions concurrentielles.

En ce sens, il est important de souligner l'importance d'intégrer les éléments nécessaires


pour pouvoir contribuer à une culture concurrentielle au profit de tous les acteurs de l'économie,
notamment les consommateurs au niveau national, incluant ce rôle au sein de la chaîne de contrôle
et les principaux objectifs du gouvernement.

En outre, parmi les apports très intéressants de la législation relative à la protection du


consommateur, on peut citer :

 la mise en place du Conseil Consultatif Supérieur de la Consommation qui a parmi ses


missions :
 Etudier et proposer les orientations susceptibles d'éclairer l'action
gouvernementale dans le domaine de la consommation et la protection du
consommateur tenant compte de la situation du consumérisme au Maroc et des
pratiques internationales en la matière.207
 Lancement par le ministère en charge d’un programme d’appui direct, du mouvement
consumériste. Ce programme vise à financer des projets dans le cadre de conventions de
coopération entre le MICIEN et les Fédérations ou groupes d’associations de
consommateurs pour réaliser des activités collectives et pour l’organisation de campagnes
de sensibilisation sur les dispositions de la loi 31.08.208
 Commémoration le 15 mars de chaque année de la journée mondiale du consommateur en
organisant, les journées nationales du consommateur dont l’objectif est d’orienter, de
sensibiliser et d’informer le consommateur de ses droits. La cinquième édition des journées

206
CHAMBRE FRANCAISE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MAROC en collaboration du
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies «Dispositions réglementaires en matière
d’information et de pratiques commerciales au vu de la loi n°31-08 sur la protection du consommateur», ibid. p.3-5
207
CHAMBRE FRANCAISE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MAROC en collaboration du
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies «Dispositions réglementaires en matière
d’information et de pratiques commerciales au vu de la loi n°31-08 sur la protection du consommateur», ibid. p.37
208
CHAMBRE FRANCAISE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MAROC en collaboration du
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies «Dispositions réglementaires en matière
d’information et de pratiques commerciales au vu de la loi n°31-08 sur la protection du consommateur», ibid. p.38

92
a été organisée du 9 au 13 mars 2015 sous le thème «Connaissez vos droits pour mieux
les défendre ». Le lancement a eu lieu à la ville de Casablanca. Alors que la 10ème édition
de la Journée Nationale du Consommateur, s’est organisée e 15 mars 2023, à Rabat sous
le thème «Le consommateur marocain au cœur de la stratégie du développement du produit
local.» La présente édition a pour objectif de mettre en avant les efforts déployés par les
acteurs publics et privés pour le développement de la fabrication locale afin de mettre à la
disposition du consommateur marocain un produit compétitif qui répond aux normes de
qualité et de sécurité.209
 Création du Portail du Consommateur «www.khidmat-almostahlik.ma» qui a pour
objectifs :
 Sensibiliser et informer le consommateur ;
 Créer un espace pour recevoir les plaintes des consommateurs et les orienter vers
les parties compétentes ;
 Permettre au consommateur de communiquer avec les parties concernées par les
questions de la consommation, notamment les associations de protection du
consommateur ;
 Contribuer à informer le consommateur pour réduire les risques auxquels il peut
être soumit en matière de santé et de sécurité ou pour défendre ses intérêts
économiques.210

2) Signalement des pratiques anticoncurrentielles


Les consommateurs peuvent jouer un rôle actif en signalant les comportements
anticoncurrentiels aux autorités compétentes telles que le Conseil de la concurrence du Maroc. Si
un consommateur soupçonne un contrat illégal, un abus de position dominante dans la négociation
ou un autre comportement anticoncurrentiel, il peut en informer les autorités compétentes pour
mener une enquête et prendre les mesures nécessaires pour faire respecter les lois sur la
concurrence.

3) Boycott des pratiques anticoncurrentielles


Les consommateurs peuvent également exercer leur pouvoir en boycottant les entreprises
qui se livrent à des pratiques anticoncurrentielles. Si les consommateurs perçoivent qu'une
entreprise abuse de sa position dominante ou se livre à des pratiques anticoncurrentielles, ils
peuvent décider de ne pas acheter ses produits ou services. De tels comportements peuvent avoir
un impact significatif sur les entreprises et les inciter à se conformer aux règles de concurrence.211

209
10ÈME ÉDITION DE LA JOURNÉE NATIONALE DU CONSOMMATEUR: LE CONSOMMATEUR
MAROCAIN AU CŒUR DE LA STRATÉGIE DU DÉVELOPPEMENT DU PRODUIT LOCAL, consulté sur le
site officiel du ministre en charge. Lien : https://www.mcinet.gov.ma/fr/actualites/10eme-edition-de-la-journee-
nationale-du-consommateur-le-consommateur-marocain-au-coeur
210
CHAMBRE FRANCAISE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MAROC en collaboration du
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies «Dispositions réglementaires en matière
d’information et de pratiques commerciales au vu de la loi n°31-08 sur la protection du consommateur», ibid. p.39
211
MIDDLE EAST EYE, «Maroc : pour lutter contre la corruption et les pratiques anticoncurrentielles, des
instances qui ne servent à rien ?», article publié par REDA ZAIREG le 23 novembre 2019, consulté le 02-06-2023.
Lien : https://www.middleeasteye.net/fr/decryptages/maroc-pour-lutter-contre-la-corruption-et-les-pratiques-anti-
concurrentielles-des

93
4) Promotion de la concurrence
Les consommateurs peuvent soutenir les entreprises concurrentielles en favorisant
l'innovation, en encourageant la diversité des produits et en choisissant des fournisseurs alternatifs.
En favorisant la concurrence, les consommateurs contribuent à maintenir des prix compétitifs, à
améliorer la qualité des produits et services, et à encourager l'innovation sur le marché.212

5) Participation aux consultations et enquêtes publiques établies par les différentes


intervenantes
Les consommateurs peuvent participer aux débats publics organisés par les autorités
compétentes, notamment lors de l'élaboration de nouvelles réglementations ou de modifications
du droit de la concurrence. En exprimant leurs opinions et leurs préoccupations, les
consommateurs peuvent influencer les décisions politiques et contribuer à créer un environnement
concurrentiel plus favorable.

Il est important que les consommateurs soient conscients de leur rôle dans l'application du
droit de la concurrence et utilisent activement les mécanismes existants pour promouvoir une
concurrence saine et loyale sur le marché marocain.213

6) Le droit à la représentation
La loi 31-08 permet au consommateur de bénéficier du droit à la représentation et du droit
d’écoute. En cas de litige avec un fournisseur, le consommateur peut être représenté par une
association de protection du consommateur pour le procès ou pour le règlement à l’amiable.

 LES ASSOCIATIONS DE PROTECTION DU CONSOMMATEUR (APC)


Elles assurent l’information, la défense et la promotion des intérêts du consommateur et
concourent au respect des dispositions de la loi.
Au sens de la loi 31-08, ne peut être considérées comme APC, l’association qui:
 compte parmi ses membres des personnes morales ayant une activité à but lucratif ;
 perçoit des aides ou subventions d’entreprises ou de groupements d’entreprises fournissant des
produits, biens ou services au consommateur ;
 fait de la publicité commerciale ou qui n’a pas un caractère purement informatif, pour des biens,
produits ou services;
 se consacre à des activités autres que l’information et la défense des intérêts du consommateur;
 poursuit un but à caractère politique.

Les APC doivent avoir pour objet exclusif la protection des intérêts du consommateur et
être régies par des statuts conformes à la réglementation en vigueur.

MINISTERE DE L’INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DE L’ARTISANAT DEPARTEMENT DU COMMERCE


212

ET DE L’INDUSTRIE, RAPPORT DE SYNTHESE DU SEMINAIRE EN COMMEMORATION DE LA JOURNEE


MONDIALE DES DROITS DES CONSOMMATEURS Sur le thème « POUR UN CONSOMMATEUR AVERTI ET
RESPONSABLE », Le 10 MARS 2000 RABAT –MAROC. P.8
213
Ibid. P.9-13

94
Sous réserve et à condition de satisfaire à la législation et la réglementation en vigueur relatives
au droit d’association, les APC peuvent être reconnues d’utilité publique.214

 LES GUICHETS CONSEILS


Certaines associations abritent des centres d’écoute et d’orientation, appelés « guichet
conseil ». Le guichet conseil est ouvert au consommateur marocain pour lui permettre de recevoir
des informations, des conseils et des orientations. Les moyens de communication utilisés sont le
téléphone, le courrier, le courriel et même oralement, lors de la visite du consommateur.

Un des objectifs principaux des guichets est l’aide à la résolution des litiges. Le comité du
guichet (ou à défaut le département compétent) est chargé de statuer sur la recevabilité du litige
qui lui sera soumis. En cas d’irrecevabilité, le responsable explique au consommateur pourquoi sa
requête n’a pas eu de suites. A contrario, si le litige est déclaré recevable, l’association représente
le consommateur face au fournisseur.215

 ACTIONS EN JUSTICE DES ASSOCIATIONS DE PROTECTION DU


CONSOMMATEUR
Les APC, reconnues d’utilité publique ou ayant une autorisation spéciale, peuvent mener
des actions en justice, intervenir dans les actions en cours et se constituer partie civile devant le
juge d’instruction pour la défense des intérêts du consommateur. Elles peuvent exercer tous les
droits reconnus à la partie civile relatifs aux faits et agissements qui portent préjudice à l’intérêt
collectif des consommateurs.

Lorsque plusieurs consommateurs ont subi des préjudices par le même fournisseur et qui
ont une origine commune, les APC peuvent agir en réparation devant toute juridiction au nom de
tous, à condition d’être mandatées par au moins deux (2) des consommateurs victimes. Le mandat
s’exerce à titre gratuit.

Les associations de protection du consommateur peuvent demander à la juridiction de faire cesser


les agissements illicites ou de supprimer dans le contrat ou le contrat-type proposé, une clause
illicite ou abusive. L’injonction émanant de la juridiction est alors assortie d’une astreinte fixée
par la juridiction et de l’exécution provisoire. Le ministère public produit d’office ou sur ordre de
la juridiction saisie, les procès-verbaux ou les rapports d’enquête qu’il détient et dont la production
est utile pour trancher le litige. La juridiction saisie peut ordonner la publication du jugement

214
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, «Guide du consommateur», document
conçu et réalisé par AWB EDITION, ibid. p.15
215
Ibid. p.16

95
rendu. Cette publication s’effectue dans les conditions et sous les peines prévues par le code
pénal.216

F. Les intermédiaires (entre le producteur, le fournisseur, le distributeur, le


détaillant et le consommateur) et la rente injustifiée
Les intermédiaires et la rente injustifiée217 peuvent avoir un impact considérable sur la
concurrence et la régulation du marché. Les intermédiaires, tels que les distributeurs, les grossistes
ou les plateformes en ligne, jouent un rôle crucial dans la distribution des produits et services. Leur
pouvoir de marché peut influencer la concurrence de différentes manières. Par exemple, s'ils
détiennent une position dominante, ils peuvent exercer un contrôle excessif sur les prix, les
conditions de vente ou l'accès aux canaux de distribution, ce qui peut entraver l'entrée de nouveaux
concurrents sur le marché. Dans de tels cas, cela peut conduire à une réduction de la concurrence
et à un préjudice pour les consommateurs.218

Aujourd’hui il n’y a pas encore d’enquête approfondie sur le coût de cette intermédiation
du fournisseur au vendeur final. Il faut plus de transparence au niveau de ce maillon de la chaîne
pour mieux maitriser les prix.219

Par exemple, dans le cas des produits alimentaires, la flambée des prix est imputable en
premier ressort à la demande extérieure (Exportation) qui a entrainé une pénurie de l’offre
intérieure. L’Etat doit jouer son rôle de régulateur en ce qui concerne les produits incontournables
pour les citoyens. Dans certains pays même libéraux ou interdit l’exportation de certains produits
en cas de pénurie.

Or, cela n’empêche pas de dire que le marché est pourvu de certains risques
anticoncurrentiels par les intermédiaires qui exacerbent la situation. On peut les résumer en
certains points :

 Vente pendante non encadrée des produits avant leur mis en vente sur le marché ;
 Entremise d’intermédiaires-écran ;
 Stockage spéculatif ;

216
Ibid. p.16
217
La rente désigne généralement un revenu ou un profit excessif obtenu par une entreprise sans qu'elle ait besoin
de fournir une valeur supplémentaire significative. Lorsqu'une entreprise bénéficie d'une rente, elle peut avoir moins
d'incitation à innover, à offrir des prix compétitifs ou à améliorer la qualité de ses produits ou services. Cela peut
limiter la concurrence sur le marché et nuire aux consommateurs en termes de choix, de qualité et de prix. Lien :
https://www.economia.ma/content/rentes-droit-et-corruption
218
RACHID FILALI MEKNASSI, Juriste. Professeur de l’enseignement supérieur à l’Université Mohammed V,
Rabat, il est consultant auprès d’organismes publics nationaux et internationaux, expert du B.I.T entre autres. Il est
auteur de plusieurs publications dans les domaines du droit social et de la sécurité sociale et membre du directoire de
TRANSPARENCY Maroc, «RENTES, DROIT ET CORRUPTION», publié sur
https://www.economia.ma/content/rentes-droit-et-corruption , 2019. Consulté le 03-06-2023.
219
LAHCEN DAOUDI, économiste et ancien ministre des affaires publiques et de la gouvernance, «hausses des
prix alimentaires : les mesures du gouvernement sous la loupe des experts», article publié sur le lien :
https://ecoactu.ma/hausse-prix-produits-alimentaires-experts/ le 23 février 2023, consulté le 03-06-2023.

96
 Profusion incontrôlée de marchés informels parallèles ;
 Veille et alignement des prix au niveau du détail ;
 Opacité et asymétrie informationnelle entre intervenants dans le marché.220

Dans ce sens, on trouve la majorité des intermédiaires profitent actuellement de la


conjoncture en arguant par exemple la guerre en Ukraine pour augmenter les prix des aliments
alimentaires, et ce n’est pas nouveau.221

Paragraphe 2 : Diagnostic de la pratique du Droit de la concurrence et la liberté des prix au


Maroc
A. Le Droit de la concurrence au Maroc, réforme et avancée
Depuis 2001, avec l'adoption de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence, le Maroc
a transformé l'environnement juridique et institutionnel des entreprises marocaines dans une
conjoncture économique caractérisée par l'ouverture du commerce mondial, la mondialisation des
échanges et l'internationalisation des marchés. Et donc, il a franchi une étape importante dans un
long processus de réforme mené depuis plusieurs années dans le but de le moderniser et de lui
permettre de se hisser au niveau requis par la concurrence internationale.
Par conséquent, l'élaboration de la loi sur la liberté des prix et la concurrence n'a pas eu un effet
dissuasif sur les perturbations du marché ou la fraude de certains agents économiques. Ce sont
avant tout les pierres angulaires d'une économie moderne et ouverte dans laquelle la liberté des
prix, le libre accès au marché, la transparence et l'équité dans les transactions favorisent le
développement d'une structure économique efficace et compétitive.
Les dispositions de la Loi sur les prix et la liberté de la concurrence sont conformes aux principes
de transparence, de non-discrimination et d'équité promulgués par l'OMC et aux dispositions de
l'ensemble convenu de principes et de règles d'équité. Gérer les pratiques commerciales restrictives
de la CNUCED au niveau multilatéral.222
Le Droit marocain de la Concurrence a pour objectif fondamental de déterminer les règles du
processus concurrentiel au sein du marché national et réprimer les atteintes à ses mécanismes et à son
fonctionnement loyal. Matérialisant un processus de libéralisation des marchés, ce Droit offre deux
facettes : l'un est de limiter les excès de la concurrence, l'autre est d'encourager et de protéger le
développement de la concurrence. La lutte contre les infractions à la concurrence a donc pour but

220
HASSAN EL ARAFI, professeur en finances publiques à la FSJES-Mohammed V RABAT, «le marché est
pourvu de certains risques anticoncurrentiels qui exacerbent la situation», article publié sur le lien :
https://ecoactu.ma/hausse-prix-produits-alimentaires-experts/ le 23 février 2023, consulté le 03-06-2023.
221
MEHDI EL FAKIR. Economiste, «le Maroc doit trouver des marchés où on va acquérir des biens à moindre
prix». Article publié sur le lien : https://ecoactu.ma/hausse-prix-produits-alimentaires-experts/ le 23 février 2023,
consulté le 03-06-2023.
222
M. Rachid BAINA, Ex directeur des Prix et de la Concurrence, Ministère du Commerce et de l’Industrie, «Loi
sur la concurrence et contexte international Expérience marocaine», p.2

97
de supprimer les activités anticoncurrentielles. Elle consiste à lutter contre les accords entre
entreprises qui limitent la concurrence entre elles ou empêchent la concurrence de tiers. Elle
concerne également la lutte contre les fusions, qui peuvent paralyser la concurrence et permettre
l'abus de position dominante.223
Les finalités sont évidentes, la protection des consommateurs, l’amélioration du climat
d’affaire pour encourager plus de l’investissement et renforcer le positionnement de
l’environnement concurrentielle parmi les différentes économies du monde.
L’importance du Droit régissant la concurrence et garantissant le principe de liberté des prix
expliquent les réformes et les réaménagements qui ne cesse pas de succéder au fil de temps par
l’Etat Marocaine pour atteindre les objectifs nobles attendus surtout pour participer au
développement économique et prévenir contre tout perturbation du paix social que peut engendrer
les vices de concurrence et le flambé des prix des prix, des biens, et des services surtout des
produits vitales et premiers.

La première version de la réforme


Rappelons que la loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence a été adoptée
en juin 2014. Il faut souligner que cette loi a pour objectif de préserver les acquis de la loi 06-99
sur la liberté des prix et de la concurrence votée en juillet 2000. On note ainsi qu’en matière de
pratiques anticoncurrentielles, la loi 104-12 prône, entre autres, une absolution des accords
d’importance mineure en matière d’entente et d’abus de domination. La loi prône aussi
l’interdiction des prix de vente aux consommateurs abusivement bas par rapport aux coûts de
production, de transformation et de commercialisation. L’autre nouveauté qu’elle apporte
concerne la non-contestation de pratiques prohibées. Ainsi, lorsqu’une entreprise ou un organisme
ne conteste pas la réalité des griefs qui lui sont notifiés, le montant maximum de la sanction
encourue peut être réduit de moitié.224

En outre, et depuis sa réactivation en 2009, le Conseil de la concurrence marocain a amorcé


une campagne active de sensibilisation au Droit de la concurrence et a rendu plus d'une quarantaine
d'avis en matière de pratiques anticoncurrentielles. Mais il ne pouvait intervenir de son propre chef
et n'exerçait de fait qu'un rôle consultatif sans aucun pouvoir de sanction. En lui conférant la qualité
"d'institution administrative indépendante chargée d'assurer la transparence et l'équité dans les
relations économiques", la nouvelle Constitution du Maroc promulguée le 30 juillet 2011225 avait

223
Titre III : des pratiques anticoncurrentielles.
224
Des conclusions d’une une rencontre organisée par la Chambre française de commerce et d’industrie du
Maroc (CFCIM) sous le thème : « Loi N° 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence : Ambitions et
limites» publié par ROLAND AMASSOU le 09 juin 2020 sur le site : https://www.challenge.ma/concurrence-tout-
ce-quil-faut-savoir-127643/ .
225
Article 166 du Dahir n°1-11-91 du 27 Chaabane 1432 portant promulgation du texte de la Constitution (B.O.
n° 5964 bis du 30 juillet 2011) : "Le Conseil de la concurrence est une institution indépendante chargée, dans le

98
marqué la première étape importante d'une évolution sensible du Droit de la concurrence au
Maroc.226

1) Un champ d’application destiné à l’entreprise et au marché


Cette même loi définit son champ d’application, dans le titre 1er celui-ci énonce que la loi
s’applique :

1. à toutes les personnes physiques ou morales qu’elles aient ou non leur siège ou des
établissements au Maroc, dès lors que leurs opérations ou comportements ont pour objet ou
peuvent avoir un effet sur la concurrence sur le marché marocain ou une partie substantielle de
celui-ci.
2. à toutes les activités de production, de distribution et de services, y compris celles qui sont le
fait de personnes morales de Droit public lorsqu’elles agissent comme opérateurs économiques et
non dans l’exercice de prérogatives de puissance publique ou de missions de service public.
3. aux accords à l'exportation dans la mesure où leur application a une incidence sur la concurrence
sur le marché intérieur marocain.227

De cela on déduit que cette loi sur la concurrence s’intéresse à deux notions principales qui
sont : l’entreprise et le marché.

 L'entreprise : est une notion centrale du Droit de la concurrence, elle en est l'élément et le
sujet principal. C'est une entité économique, un agent qui agit sur le marché, dans la
production, la distribution ou les services. Elle suppose une autonomie de décision
suffisante pour déterminer son action sur le marché. Peu importe qu'elle appartienne à une
personne physique ou morale, elle tombe sous le coup des pratiques anticoncurrentielles.

 Le marché : c'est le lieu théorique où se rencontrent l'offre et la demande de produits ou


de services considérés par les acheteurs comme substituables aux autres services offerts.

Le Droit de la concurrence nécessite deux dispositions :


• Un ensemble de règles qui organise un contrôle à priori des structures du marché : il s’agit du
contrôle préventif des dommages faits aux marchés par le contrôle des concentrations
d’entreprises.
• Un ensemble de dispositions légales qui organise un contrôle à posteriori du comportement des
entreprises : les pratiques anticoncurrentielles, ententes illicites et abus de position dominante.

Ces différentes dispositions ne s’appliquent cependant que dans la mesure où le


fonctionnement de la concurrence sur un marché est en péril ou risque de l’être. Les règles relatives

cadre de l'organisation d'une concurrence libre et loyale, d'assurer la transparence et l'équité dans les relations
économiques, notamment à travers l'analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés, le contrôle des
pratiques commerciales déloyales et des opérations de concentration économique et de monopole."
226
Article 4 de la loi n°20-13 relative au Conseil de la concurrence : "Le conseil peut, sur proposition de son
rapporteur général, se saisir d'office de toutes les pratiques susceptibles d'affecter le libre jeu de la concurrence [....]."
227
Titre premier de la loi 104-12 RELATIVE A LA LIBERTE DES PRIX ET DE LA CONNCURRENCE :
http://adala.justice.gov.ma/production/legislation/fr/Nouveautes/Libert%C3%A9%20des%20prix%20et%20de%20l
a%20concurrence.pdf

99
aux marchés concurrentiels ont été adoptées pour favoriser et encadrer le processus de
compétition.228

2) Saisine élargie du Conseil de la concurrence


Avancée majeure : il est désormais possible au Conseil de la concurrence de s'autosaisir
sur proposition de son rapporteur général, de toutes les questions affectant la concurrence au
Maroc. Les possibilité de saisine sont également ouvertes aux entreprises : les entreprises ne sont
donc plus obligées de solliciter les chambres professionnelles pour saisir le Conseil de la
concurrence. Nul doute que ces modifications relatives aux possibilités de saisine du Conseil de la
concurrence favoriseront l'effectivité du Droit de la concurrence au Maroc.229

3) Nouvelles compétences et nouveaux pouvoirs


De nouvelles compétences sont reconnues au Conseil de la concurrence en sa qualité
d'institution administrative indépendante. Ainsi, les notifications de projet de concentration
dépassant un seuil réglementaire ne sont plus effectuées au Chef de Gouvernement mais
directement au Conseil de la concurrence. Ce dernier dispose dorénavant d'un pouvoir décisionnel
en matière de concentrations et de pratiques anticoncurrentielles (ententes anticoncurrentielles et
abus de position dominante). Outre le pouvoir d'instruire, le Conseil de la concurrence peut mener
des enquêtes nécessaires à l'application des dispositions de la loi sur la liberté des prix et de la
concurrence concernant les pratiques anticoncurrentielles et le contrôle des opérations de
concentration économique. Elle apporte également plus de transparence dans la mesure où elle
contraint les acteurs économiques à l’obligation d’émission et de remise de facture et à l’obligation
de communication du barème de prix et des conditions de vente.

La loi donc confère beaucoup de prérogatives au conseil de la concurrence (pouvoir d’auto-


saisine, pouvoir de décision, possibilités de prendre des mesures conservatoires, saisine du
Procureur du Roi). Le conseil peut également réaliser des expertises ; il dispose du pouvoir de
sanction en cas de non-exécution de ses injonctions ou de non-respect des engagements en matière
de pratiques anti-concurrentielles.230

4) Elargissement et modernisation du champ d'application matériel du Droit de la


concurrence
La loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence ne se limite pas à la
réforme institutionnelle : elle modernise en profondeur le Droit matériel de la concurrence
marocain. Le seuil de notification préalable d'une concentration a été élargi. Au seul et restrictif

228
Marc Veuillot, ibid. https://www.usinenouvelle.com/article/maroc-ce-qu-il-faut-savoir-de-la-reforme-du-droit-
de-la-concurrence-selon-cms-bureau-francis-lefebvre.N325325 .
229
Pierre Marly (Associé à AFRICA PRACTICE) le 03/02/2015. https://cms.law/fr/fra/publication/maroc-droit-de-
la-concurrence-au-maroc-reforme-et-avancees-flash-info-afrique. Consulté le 06 mai 2023 à 12h30.
230
ROLAND AMASSOU, Climat des affaires/ Concurrence : Tout ce qu’il faut savoir / d’après une rencontre
organisée sous le thème : « Loi N° 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence : Ambitions et limites»
publié le 09 juin 2020 sur le site : https://www.challenge.ma/concurrence-tout-ce-quil-faut-savoir-127643/ .

100
critère de 40% de parts de marché réalisé par les entreprises parties à l'opération justifiant une
notification préalable de cette dernière, la loi n°104-12 et son décret d'application231 ont ajouté
d'autres critères alternatifs de notification. Ces critères font l’objet du dernier réaménagement via
l’entrée en vigueur de la loi 41-12.

En matière de contrôle des pratiques anticoncurrentielles, s'inspirant de la pratique de la


Commission européenne (règle dite de MINIMIS), le législateur marocain a introduit une
exclusion au contrôle des pratiques anticoncurrentielles pour les "accords d'importances mineures
ne restreignant pas sensiblement le jeu de la concurrence", notamment les accords entre les
PME232.

Autre élément de modernisation : à l'instar du droit français et européen de la concurrence,


le Droit marocain connait désormais l'infraction de pratique de prix abusivement bas de produits
ou de services vendus aux consommateurs.

La deuxième version de réforme


Cette réforme apporte des modifications aussi bien au régime de contrôle des
concentrations qu’au Droit des pratiques anticoncurrentielles. Les principaux apports de cette loi
sont les suivants :233

1) Contrôle des concentrations


La loi prévoit dorénavant trois seuils de notification alternatifs, dont les niveaux de chiffre
d’affaires devront être précisés par voie règlementaire :

 Un seuil exprimé en chiffre d’affaires prenant en compte cumulativement le chiffre


d’affaires mondial de l’ensemble des entreprises parties à la concentration et le chiffre
d’affaires réalisé individuellement au Maroc par au moins une des entreprises parties à la
concentration ;
 Un seuil exprimé en chiffre d’affaires, tenant compte du chiffre d’affaires réalisé
individuellement au Maroc par au moins deux des entreprises parties à la concentration ;
 Et un seuil portant sur la part de marché cumulée des entreprises parties à la concentration
seuil fixé à 40 % des ventes, achats ou autres transactions sur un marché national de biens,
produits ou services de même nature ou substituables, ou sur une partie substantielle de
celui-ci.
Cette révision des seuils conduit à l’abandon du seuil alternatif basé exclusivement sur le
chiffre d’affaires mondial des parties qui conduisait à devoir potentiellement notifier des
opérations entre sociétés étrangères n’ayant aucune activité et aucun chiffre d’affaires au Maroc :

231
Décret n°2-14-652 du 8 safar 1436 (1er décembre 2014) pris pour l'application de la loi n°104-12 sur la liberté
des prix et de la concurrence.
232
Nous rappelons à ce sujet qu’environ de 95% des entreprises marocaines sont des Petites et Moyennes Entreprises.
233
THOMAS OSTER et SALMA BEDRAOUI IDRISSI, Modernisation du droit de la concurrence marocain : ce
qu’il faut retenir. https://www.twobirds.com/fr/insights/2023/global/modernisation-du-droit-de-la-concurrence-
marocain

101
 La loi instaure une procédure de notification simplifiée pour les opérations les plus simples,
lesquelles seront définies par voie règlementaire.
 La loi précise que les opérations de concentration réalisées au cours d’une période de deux
années entre les mêmes entreprises seront traitées comme une seule opération pour les
besoins du calcul des seuils de notification. Cet ajout vise à contrecarrer les stratégies de
contournement du contrôle des concentrations consistant à fractionner une opération en
plusieurs opérations successives afin de rester sous les seuils de notification.
 Enfin, l’examen des notifications sera désormais payant, avec la création d’une redevance,
dont le montant sera précisé par voie réglementaire, à la charge des entreprises
notifiantes.234

2) Pratiques anticoncurrentielles
La loi crée une procédure de transaction qui remplace la procédure de non contestation des
griefs. Cette procédure permet aux entreprises acceptant de ne pas contester les griefs de se voir
proposer une fourchette de sanction pécuniaire réduite.

La loi précise les éléments qui seront pris en compte dans le cadre de la détermination du
montant des sanctions pécuniaires. Parmi ces critères figurent le chiffre d’affaires et les ventes liés
à l’infraction, la durée de l’infraction, les gains illicites, le degré d’implication de l’entreprise dans
l’infraction, la gravité des faits ou encore l’importance du dommage causé à l’économie.

Le Conseil de la concurrence pourra également tenir compte d’éventuelles circonstances


aggravantes et/ou atténuantes dans le calcul des sanctions pécuniaires. La récidive ou le rôle leader
l’entreprise durant l’infraction pourront notamment venir alourdir la sanction. A l’inverse, le faible
niveau de participation de l’entreprise à l’infraction ou la cessation de la pratique de la propre
initiative de l’entreprise pourront constituer des circonstances atténuantes.

La coopération de l’entreprise mise en cause à l’enquête pourra également être prise en


compte par le Conseil de la concurrence pour moduler le montant de la sanction.235

3) Autres mesures notables


 La loi précise que les arrêts de la Cour d’appel de Rabat ayant confirmé, annulé ou réformé
une décision du Conseil de la concurrence pourra faire l’objet d’un recours auprès de la
Cour de cassation ;

234
MOHAMED AMINE HAFIDI, Le renouveau du Conseil de la concurrence, Publié le 5 janvier 2023 à 11h00,
consulté le 19 mai 2023. Lien : https://www.lavieeco.com/pouvoirs/le-renouveau-du-conseil-de-la-concurrence/
235
SEGOLENE PELSY, article publié dans la LETTRE D'ARTEMIS SA n° 26 (trimestre 1 2023), qui présente les
principaux apports des lois n° 40-21 et n° 41-21.p5 et 6.
Lien : https://ma.linkedin.com/posts/ikrameguimimi_lav26spgideartemis-activity-7043524977702109185-gFGu

102
 Portée par le gouvernement, cette réforme vise à moderniser les règles du Droit de la
concurrence afin de le rapprocher des standards des régimes d’autres pays industrialisés et
ainsi offrir aux entreprises des règles plus lisibles et des procédures simplifiées ;236
 Le projet de la mise en place d’une base de données des jurisprudences européennes en
matière de Droit de la concurrence.
 Des sessions de formations des acteurs du pouvoir judiciaire vu la particularité des affaires
tenant à la concurrence et de la nature de ses conflits qui tendent plus vers le domaine
économique que juridique.
 Des sessions de sensibilisation annuelles avec les médias afin de les sensibiliser aux enjeux
du Droit de la concurrence. Ces rencontre se déroule dans le cadre d’un jumelage
institutionnel Maroc-Union européenne (UE) et a pour vocation de permettre aux
journalistes de mieux cerner et analyser en profondeur les questions ayant trait à ce Droit.237

B. La liberté des prix sous l’ombre de la loi et la réglementation


Le principe de la liberté des prix est donc trop clair. Les prix des biens, des produits et des
services sont librement déterminés par les professionnels. Cela découle du principe de la liberté
contractuelle et s'oppose à la réglementation des prix. Ce principe concerne les biens, services et
produits, qu'il s'agisse de produits industriels, artisanaux ou agricoles, d'activités de service ou de
production.
Ainsi, les entreprises fixent librement leurs prix. Toute discrimination tarifaire est interdite
(les prix doivent être identiques pour des clients qui achètent selon les mêmes modalités). De plus,
certaines règles garantissent une saine concurrence.238

L’obligation d'informer le consommateur


Les entreprises sont libres de fixer les prix qu'elles souhaitent. En contrepartie, elles
doivent informer les consommateurs. Pour pouvoir faire jouer pleinement la concurrence, le
consommateur doit être informé avant d'acheter.239

236
La MAP «chambre des représentants, la réforme du conseil de la concurrence approuvée », publié le 26-07-2022
consulté le 29 avril 2023. Lien : https://ledesk.ma/encontinu/chambre-des-representants-la-reforme-du-conseil-de-la-
concurrence-approuvee
237
Le président du Conseil de la concurrence, AHMED RAHHOU, à l’occasionne d’une rencontre organisée le 07
février 2023, a souligné l’importance fondamentale de la presse pour faire le commentaire sur le droit de la
concurrence, sur les décisions du Conseil et pour être un support de compréhension pour les acteurs
économiques. Il a aussi affirmé que le droit de la concurrence est un droit qui est d’une certaine complexité au
niveau de l’exécution. Lien : https://fr.media7.ma/sensibilisation-aux-principes-du-droit-de-la-concurrence-par-le-
conseil-de-la-concurrence/
238
Les experts de la plateforme électronique OORIKA
239
L'alinéa 2 de l’article 3 du Code de la consommation 31-08 prévoit ainsi que « tout vendeur de produit ou
tout prestataire de services doit, par voie de marquage, d'étiquetage, d'affichage ou par tout autre procédé approprié,
informer le consommateur sur les prix [...] ».

103
Le vendeur a donc l'obligation de fournir au consommateur, dans ses conditions générales
de vente, le barème des prix en dirhams et TTC, le montant des réductions éventuelles et les
conditions de règlement.

Limites au principe de la liberté des prix


L'État intervient de 2 manières pour encadrer la liberté des prix. D'une part, il fixe
directement certains prix240, d'autre part, il interdit certaines pratiques nuisant à une saine
concurrence.

Dans certains cas, les prix peuvent être encadrés par l'État, dans le but de garantir la
concurrence. Ainsi, dans certains secteurs, les prix sont réglementés afin de protéger les
consommateurs d'une flambée des prix. L'État intervient après avis de l'Autorité de la concurrence
en cas d’insuffisance de concurrence due à des dispositions particulières ou à une situation de
monopole.241

Exemple : c'est le cas dans le domaine de la santé, du gaz, de l'électricité, des taxis, des
pharmacies, des notaires, etc.

De même, les prix peuvent être contrôlés par l’administration en cas de circonstances
exceptionnelles entraînant une hausse ou une baisse excessive des prix, pour un secteur déterminé,
pour une durée de 6 mois maximum prorogeable une seule fois.242

Exemple : un tel cas peut se présenter pour les prix du carburant dans la conjoncture
actuelle.

Liberté des prix et respect des règles de saine concurrence


Les comportements anticoncurrentiels ou mutuellement anticoncurrentiels sont interdits et
peuvent entraîner des sanctions civiles ou pénales. Il s'agit de pratiques qui peuvent limiter l'accès
d'une entreprise au marché, empêcher la fixation des prix sur le marché libre ou favoriser
artificiellement les hausses ou les baisses de prix (telles que les prix planchers, la vente à perte et
les prix discriminatoires). Les législateurs veillent à ce que la concurrence soit effective et que les
marchés fonctionnent de manière autonome.

Revente à perte
La loi interdit la revente à perte (ou dumping) lorsque le détaillant fixe un prix inférieur au
prix d'achat réel. Cette pratique, possible pour les grandes enseignes, n'est définitivement pas

240
Article 4 et Article 5 de la loi 104.12.
241
Titre II «DE LA LIBERTE DES PRIX» de la loi 104.12 relative à la liberté des prix et de la concurrence.
242
L’article 5 de la loi 104-12 : « Les dispositions des articles 2 et 3 ci-dessus ne font pas obstacle à ce que des
mesures temporaires contre des hausses ou des baisses excessives de prix, motivées par des circonstances
exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur
déterminé, soient prises par l’administration, après consultation du conseil de la concurrence. La durée d’application
de ces mesures ne peut excéder six (6) mois prorogeable une seule fois par l’administration»

104
rentable pour les petits commerçants. Toutefois, cette interdiction ne s'applique pas à la vente de
certaines marchandises, notamment les denrées périssables, les ventes pour cause de cessation ou
de changement d'activité, les produits saisonniers ou les produits soldés.

Les sanctions qui s'écartent de cette règle peuvent équivaloir à une amende administrative,
selon leur gravité.243

1) Revente à prix imposé


La loi interdit également la revente à prix imposé. Il s'agit du fait, pour un fournisseur,
d'exiger que le revendeur revende un bien à un prix minimum. Le fabricant donne un prix
« conseillé » de revente (souvent suivi par le revendeur), mais ce n'est pas une obligation.

Bon à savoir : un prix de revente maximum peut en revanche être imposé (notamment pour
aligner les prix dans un réseau de distribution).

2) Pratiques trompeuses
Par ailleurs, la loi interdit des pratiques trompeuses consistant à baisser ou augmenter
artificiellement les prix.244

Exemple : remise sur un prix gonflé donnant l'impression de casser un prix artificiellement
augmenté.

3) Prix cassés
Enfin, les prix abusivement bas sont interdits. Il s'agit de prix insuffisants par rapport aux
coûts de production et de commercialisation, et qui entraînent de fait l'éviction d'un concurrent.245

Bon à savoir : un prix très élevé est en revanche légal, à condition qu'il ne constitue pas
une tromperie.

C. Les critiques et les défis


En résumé, une analyse de la loi, de la pratique et des recherches menées révèle :

 La loi est imparfaite et dans certains cas si imprécise que les exceptions prévues par la loi
sont devenues la règle plutôt que l'exception.
 Le régulateur de la concurrence marocain, bien qu'organisé, ne fait pas son travail.
 Les agences gouvernementales ont un rôle important à jouer dans la gestion des
comportements anticoncurrentiels ;
 Que le droit ne fait pas encore partie intégrante de l'activité économique de la région ;
 Les juges des tribunaux de commerce chargés de l'application de cette loi ne sont pas
formés en la matière.
 Les associations de consommateurs susceptibles de jouer un rôle moteur dans l'application
de cette loi n'ont pas encore l'audience et la crédibilité nécessaires pour le faire.

243
Voir article 98 de la loi 104-12.
244
Voir article 06 de la loi 104-12.
245
Voir article 08 de la loi 104-12.

105
La législation marocaine relative à la concurrence a besoin d’être précisée et clarifiée. Ces
améliorations ne nécessitent pas forcément une modification de la loi. Elles peuvent être faites par
l’adoption de décrets d’application qui viendraient préciser certains points encore vagues.
Toutefois, l’adoption d’une législation ne suffit pas à assurer à elle seule la loyauté et la transparence
des marchés.
Les institutions chargées par la loi de contrôler les pratiques anti-concurrentielles doivent
remplir leur rôle et être dotés des moyens techniques et des ressources humaines pour le faire.
Un important travail de formation reste à effectuer sur les personnes chargées de l’appliquer,
magistrats, contrôleurs agents économiques et consommateurs, etc… pour instaurer une véritable
culture de la concurrence au Maroc.246
A ce titre, il est évident qu’il y a encore une présence trop importante de l’administration dans
l’appareil du conseil de la concurrence ainsi que des garde-fous excessifs et une remise en cause de la
place centrale du conseil de la concurrence. A titre d’exemple, l’Exécutif nomme par décret un
commissaire du gouvernement au sein du conseil de la concurrence. De même, sur la liberté des prix,
le conseil n’a qu’un simple rôle consultatif et surtout un pouvoir inexistant en matière d’homologation
des prix.247
En outre, afin de veiller à l’émergence d’une action privée plus efficace, il est nécessaire
de surmonter les obstacles d’ordre institutionnel et notamment reconnaitre l’autorité de chose
décidée aux décisions du conseil de la concurrence.248

246
Rapport a été établi sous la direction de M. PETROS MORGOS, Chef du Projet, avec la collaboration de Mmes MARIA
BAHNINI, NEZHA BENGEBARA, KENZA BENIS et de M. KHALID LAHBABI. M. RICHARD ROUSSEAU, Directeur
du Bureau du Développement Economique, à l'USAID/Maroc, et Nadia Amrani, Spécialiste en Programme de développement et
Conseillère en Genre, à l'USAID/Maroc, ont également contribué, par des commentaires utiles et des remarques pertinentes à
enrichir ce rapport/USAID MOROCCO MODERNIZATION OF COMMERCIAL LAW AND THE JUDICIARY
PROJECT/ EVALUATION DE LA LEGISLATION COMMERCIALE DU ROYAUME DU MAROC DRAFT 2.0
SEKKAT ABDELHAI, Avocat d'affaires, intervention lors d’une rencontre en matière de la concurrence
247
248
SERRAFI SALMA, ZEMRAN OTHMANE, BENCHEQROUN Moncef, Encadré par : Mme BOUIRI
Bouchra/ «Concurrence » mémoire du Master I Droit des Affaires 2018-2019/ FSJES-Mohammedia, page : 28.

106
Chapitre 3 : Le Droit de la concurrence et les PME au Maroc.

«La même exigence s’impose en ce qui concerne le nouveau pacte économique qui
implique le devoir d’être attentif à l’appareil de production, et de stimuler l’esprit d’initiative et
la libre entreprise, en s’attachant notamment à encourager les PME. Cette démarche est en
accord avec l’esprit de la nouvelle Constitution qui consacre l’Etat de droit dans le domaine des
affaires, prévoit une série de droits et institue un certain nombre d’instances économiques.
Celles-ci sont chargées de garantir la liberté d’entreprendre et les conditions d’une concurrence
loyale, ainsi que la mobilisation des dispositifs de moralisation de la vie publique et des moyens
de lutte contre le monopole, les privilèges indus, l’économie de rente, la gabegie et la
corruption.»249

Donc, le Droit de la concurrence et la liberté des prix sont deux concepts clés dans le domaine
de l'économie et de la régulation commerciale. Le Droit de la concurrence vise à promouvoir la
concurrence loyale et à prévenir les pratiques anticoncurrentielles, tandis que la liberté des prix donne
aux entreprises la capacité de fixer les prix de leurs produits et services en fonction des forces du
marché. L'interaction entre ces deux principes a un impact significatif sur les petites et moyennes
entreprises (PME) qui jouent un rôle essentiel dans l'économie.
Le Droit de la concurrence vise à garantir que les marchés restent ouverts, concurrentiels et favorables
aux consommateurs. Il réprime les pratiques anticoncurrentielles telles que les ententes illicites, les
abus de position dominante et les concentrations excessives. Cependant, l'application rigoureuse du
Droit de la concurrence peut parfois entrer en conflit avec la liberté des prix, en particulier pour les
PME.
Les PME ont souvent des ressources limitées et une position plus faible sur le marché par
rapport aux grandes entreprises. Elles peuvent donc être plus sensibles aux pressions
concurrentielles et aux variations des prix. La liberté des prix leur donne la possibilité de réagir
rapidement aux fluctuations du marché en ajustant leurs prix pour rester compétitives. Cependant,
les PME doivent également respecter les règles de la concurrence et éviter de s'engager dans des
pratiques anticoncurrentielles telles que la fixation de prix abusivement bas pour éliminer la
concurrence.

Ainsi, l'articulation entre le Droit de la concurrence et la liberté des prix est cruciale pour les
PME. D'un côté, le Droit de la concurrence protège les PME contre les pratiques anticoncurrentielles
de leurs concurrents plus puissants, assurant ainsi un environnement équitable. D'un autre côté, la

249
Extrait du Discours Royal à l’occasion du douzième anniversaire de la fête du Trône, du 20 Chaabane 1432 (30
juillet 2011)

107
liberté des prix permet aux PME de réagir aux conditions changeantes du marché et de concurrencer
de manière efficace.
Dans cette perspective, il est essentiel de trouver un équilibre entre ces deux principes pour
garantir que les PME puissent prospérer et se développer dans un environnement concurrentiel sain.
Cela nécessite une application adéquate du Droit de la concurrence, tenant compte des spécificités des
PME et de leur besoin de flexibilité pour ajuster les prix tout en évitant les pratiques
anticoncurrentielles.
Nous examinerons plus en détail dans un premier temps la motivation du choix des PME
comme des sujets d’un cas d’étude de l'impact du Droit de la concurrence et de la liberté des prix sur
les entreprises.
Dans un second temps, on va essayer de lever le voile sur les pratiques anticoncurrentielles qualifiées
violation des règles de la loi de la concurrence et la liberté des prix.
Dans la suite de ce chapitre, Les responsables de PME pensent souvent que le Droit de la
concurrence ne s’adresse qu’aux grands groupes et aux entreprises puissantes sur le marché. Or
rien n’est plus faux. Le Droit de la concurrence s’applique aussi aux pratiques des PME, en
particulier aux accords qu’elles concluent avec leurs fournisseurs, sous-traitants, distributeurs et
clients, ainsi que, bien entendu, aux rapports qu’elles entretiennent avec leurs concurrents.
Nous avons choisi de nous rapprocher du terrain à travers une étude exploratoire concernant
l’intégration et le respect des règles de la concurrence dans les PME Marocaines via une étude
empirique sur un échantillonnage choisi minutieusement (Section3).

Section 1 : pourquoi les PME ?


Les PME sont un vecteur de dynamisme économique incontestable, elles jouent un rôle
important dans la plupart des économies du monde, elles contribuent également de manière
significative à la réalisation d'un grand nombre des politiques économiques et sociales que même les
grandes entreprises n’y arrivent pas, surtout dans les pays en développement.250
On va successivement montrer la place des PME dans le tissu économique tant à l’échelle
nationale qu’à l’échelle internationale (paragraphe1), et essayer la recherche d’une définition pour la
PME.

250
Fadoua ANAIRI (Chercheur en Sciences Economiques et Gestion à la FSJES de RABAT-SOUISSI, Université
Mohammed V) et SAID RADI (Professeur à la FSJES de RABAT-SOUISSI, Université Mohammed V), «LES
DIFFICULTES DES PME AU MAROC : UNE ALERTE A LA DEFAILLANCE » article publié Dans le revue
économique, gestion et société, N°13 décembre 2017, p.2

108
Paragraphe 1 : La place des PME dans le tissu économique
A. A l’échelle internationale
Il n’y a pas de définition universellement acceptée de ce que l’on entend par « PME », mais
pratiquement tous les pays s’accordent sur un point : elles jouent un rôle essentiel dans la prospérité
économique. Les petites entreprises constituent une part considérable du tissu économique de bien
des pays et emploient une importante proportion de la main-d’œuvre mondiale. Même s’il n’y a pas
de données précises, d’après une recherche de la Banque mondiale, les PME représentent près de 95
% de l’ensemble des entreprises et emploient plus de 60 % à 70 % de la main d’œuvre du secteur
privé. On pense également que les PME contribuent à hauteur d’environ 50 % à la valeur ajoutée
brute mondiale.251

Les PME du secteur formel contribuent jusqu'à 45% dans la création de l'emploi et
contribuent à la hauteur de 33F% du PIB dans les économies en développement. Ces chiffres sont
significativement plus élevés en tenant compte des contributions estimées des PME opérant
dans le secteur informel.252

A mesure que les grandes entreprises réduisent leurs effectifs et externalisent de plus en
plus de fonctions, le poids des PME dans l’économie s’accroît. En outre, la croissance de la
productivité – et par conséquent de l’économie – tient en grande partie à la concurrence liée à la
naissance et la mort, l’entrée et la sortie des petites entreprises. Les taux élevés de rotation des emplois
et de brassage du marché du travail que cela implique sont un élément important du processus
concurrentiel et de la mutation structurelle. Moins de la moitié des petites entreprises nouvelles
survivent plus de cinq ans, et une fraction seulement constitue le noyau d’entreprises hautement
performantes qui sont le moteur de l’innovation et des performances industrielles. C’est pourquoi il
importe que les pouvoirs publics réforment les politiques et les conditions qui encadrent la création
et l’expansion des entreprises, afin d’optimiser les contributions que celles-ci peuvent apporter à la
croissance.253

Aux États-Unis, par exemple, «la Small Business Administration»254 a recensé en mars
2014 plus de 28,2 millions d’entreprises dans le pays et établi qu’entre 1993 et mi-2013, 63 % des
nouveaux emplois créés étaient imputables aux PME. Ces 28,2 millions d’entreprises, dont la plupart

251
ELIZABETH GASIOROWSKI-DENIS, La force économique des petites entreprises, article publié le 04 mars
2015, consulté le 22 juin 2023. Lien : https://www.iso.org/fr/news/2015/03/Ref1937.html
252
Le rapport de la banque mondiale (IFC World Bank 2010)
253
Synthèses OCDE (2000), «Les petites et moyennes, entreprises : force locale, action mondiale», p.2.
254
La Small Business Administration est une agence indépendante du gouvernement
américain ayant pour but d'aider, conseiller, assister et protéger les intérêts des petites entreprises.
Elle a été créée par le Small Business Act, une loi votée en 1953.

109
ont le statut d’« auto-entrepreneur », constituent près des trois-quarts de l’ensemble des entreprises
aux États-Unis.

En outre, d’après l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel


(ONUDI), qui s’occupe de la santé économique des pays en développement, l’accès au marché
mondial par la libéralisation, la dérèglementation et la démocratisation est la meilleure façon, pour
les pays en développement, d’abolir la pauvreté et les inégalités. Dans ce contexte, le développement
d’un secteur privé dynamique permettant aux PME de jouer un rôle central est un élément
important.255

Dans un contexte mondial caractérisé par une situation actuelle très délicate et volatile, et
dans le contexte de l'importance cruciale de la création d'emplois après les récentes crises financière
et sanitaire, ainsi que les conflits géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, ces financements
semblent se développer. La promotion de la croissance des petites et moyennes entreprises PME est
une priorité essentielle pour tous les pays du monde.

B. A l’échelle nationale
Dans les pays industrialisés comme dans les pays en développement, les PME jouent un
rôle important et fondamental. Les PME créent de la richesse, des opportunités d'emploi, contribuent
à l'équilibre économique régional et favorisent généralement l'utilisation efficace des ressources et la
croissance des pays. C'est un véritable moteur de développement et de progrès social.

Dans cette situation universelle, les petites et moyennes entreprises constituent la base de
la structure économique du Maroc. Numériquement, ils ont de loin le rôle le plus positif dans la
croissance économique, la création d'emplois et le développement régional et local. Cependant, leur
contribution est nettement inférieure au potentiel que ce groupe d'entreprises peut protéger. Les
institutions étatiques, conscientes de l'importance et du rôle de l'initiative privée dans le
développement économique et social, ne lui ont pas offert le soutien nécessaire tant en termes de
financement et de formation, qu'en termes d'infrastructures et d'investissements, à commencer par des
incitations fiscales. Cependant, une PME doit être traitée différemment d'une grande entreprise et
bénéficier d'un accompagnement particulier mieux adapté à ses besoins. Du fait de la fragilité de ses
structures et de la faiblesse de ses ressources, la PME est en effet plus exposée aux contraintes,
menaces et incertitudes de l'environnement général qu'une grande entreprise. Cela conduit à un échec
élevé des nouvelles entreprises et à une compétitivité et une performance insuffisantes des PME
existantes. Par conséquent, une nouvelle politique de promotion des PME doit être mise en place. A

255
ELIZABETH GASIOROWSKI-DENIS, ibid.

110
cet égard, la loi instituant la charte des PME constitue un cadre de référence pour les activités que
l'Etat envisage de mener en collaboration avec des entreprises privées dans les années à venir.256

La PME est présente dans tous les secteurs de l’activité économique marocaine : l’industrie,
l’artisanat, le BTP, le commerce et enfin les services qui englobent le tourisme, le secteur de la
télécommunication, le transport, les services financiers,…257

A croire aux chiffres officiels du récent rapport de «Maroc PME»258 (Maroc PME 2017),
le tissu économique marocaine est constitué de 3,5 millions auto-entrepreneurs, 2 millions de très
petites entreprises (dont le chiffre d’affaires est inférieur à 10 millions de DH), 35 000 PME (dont le
chiffre d’affaires est compris entre à 10 millions de DH et 200 millions de DH) et enfin 800 grandes
entreprises (dont le chiffre d’affaires dépasse les 200 millions de DH).

Selon les données publiées par l’Observatoire Marocain de la Très Petite et Moyenne
Entreprise (OMTPME) en 2020, le tissu économique marocain est constitué d’un ensemble des
entreprises dont les très petites moyennes entreprises (TPME) représentent 99,6 % de l’ensemble des
entreprises [dont 88,3 % de ces entreprises sont des micro-entreprises 6,6 % de ces entreprises sont
des très petites entreprises (TPE) (le chiffre d’affaires est inférieur à 10 millions de DH), 4,8% sont
des petites et moyennes entreprises (PME) (le chiffre d’affaires compris entre 10 et 200millions de
DH)] et 0,4 % sont des grandes entreprises (le chiffre d’affaires dépasse 200 millions de DH). En
revanche, et d’après le même rapport, les grands entreprises (GE) ne contribuent qu’à 26,2 % dans la
création d’emploi, mais leurs activités représentent 59,2% dans le chiffre d’affaire cumulé des
entreprises marocains, et 74% du chiffre d’affaire d’export, et 64,6% de la valeur ajoutée.259

S’agissant le rapport de BANK AL MAGHRIB (BAM), il indique que les PME du secteur
formel contribuent jusqu'à 41,2% dans la création de l'emploi et contribuent environs de 39-40%

256
Le préambule de de la loi 53-00 formant la charte de la petite et moyenne entreprise.
257
REVUE ALMANARA POUR LES ETUDES JURIDIQUES ET ADMINISTRATIVES, «La PME
marocaine et le cadre juridique», article consulté le 24 juin 2023. Lien : https://revuealmanara.com/la-pme-
marocaine-et-le-cadre-juridique/
258
Maroc PME : A la lumière de la loi 53-00 formant la charte de la petite et moyenne entreprise, du Cadre contractuel Etat-
Agence pour l’appui à l’entrepreneuriat et à la compétitivité des entreprises la régissant et de son avenant, l’Agence Nationale
pour la Promotion de la PME (Maroc PME) a pour principales missions :
 Le développement de la compétitivité et de la croissance des TPME moyennant des actions d’accompagnement, de
conseil et d’assistance technique et des soutiens à l’investissement ciblés et sur mesure générateur de valeur ajoutée et
d’emploi.
 Le renforcement de l’écosystème entrepreneurial à travers le développement de dispositifs d’accompagnement
entrepreneurial et de renforcement des capacités d’intervention des acteurs locaux.
 Le développement et la mise en œuvre des partenariats avec le secteur public ou privé ou les deux, pour la promotion
des programmes d’appui et d’accompagnement au profit des entreprises et pour développer l’initiative entrepreneuriale.
259
L’Observatoire Marocain de la Très Petite et Moyenne Entreprise (OMTPME), tableau de bord des
entreprises Edition 2020-2021, p3, 4 et 5.

111
du PIB dans les économies en développement. Ces chiffres sont significativement plus élevés en
tenant compte des contributions estimées des PME opérant dans le secteur informel.260

Malgré cette place importante, les Petites et moyennes entreprises (PME) souffrent
de plusieurs contraintes telles que celles relatives à la concurrence et l’accès aux marchés.
Aujourd’hui, le Maroc est très conscient de l’importance des PME et de leur contribution à la
croissance du pays.

Paragraphe 2 : A la recherche d’une définition de la PME


A. Evolution historique du concept « PME »
La recherche académique sur les petites entreprises a été effectuée dans divers champs
disciplinaires. Les économistes étaient peut-être plus lents à contribuer à la compréhension des
entreprises de petite taille.
Le concept PME a passé par trois étapes dans son histoire :
1ére étape
Dans un contexte économique reposant avant tout sur l'industrie et la recherche des
économies d'échelle, l’efficience de la PME dans les économies n’a pas été prise en
considération. Dans le langage économique le concept PME n’existait pas.

2ème étape
Dans une seconde phase, l’intérêt pour la PME commence à augmenter vis-à-vis la grande
entreprise. En fait, jusqu'à la fin des années 1960 aux années 1980, la préoccupation des
économistes industriels était centrée sur l'existence des avantages des économies des grandes
entreprises opérant dans la production et la technologie, et accordaient peu d'attention aux
avantages de ces petites entreprises (Johnson 2007).

3ème étape
Dans un contexte beaucoup plus récent, la PME commence à bénéficier d’une
attention particulière. A partir des années 1990, les autorités gouvernementales se sont
focalisées sur les PME et leurs capacités de création d’emploi après les réductions d’effectif
opérées par les grandes entreprises nord-américaines.

Malgré que les recherches académiques qui ont porté sur la gestion financière des PME
s’est remarquablement développée les dernières années, peu d’articles théoriques ont tenté
d’appréhender et de prévoir le comportement concurrentiel de cette catégorie d’entreprises. Les
connaissances développées jusqu’à présent sont embryonnaires et sont insuffisantes pour en
dégager des théories propres aux PME.261

260
Ismail BELHAJ, Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Économie, Finance et Management des
Organisations Faculté des sciences juridiques économiques et sociales Université Sidi Mohammed Ben
ABDELLAH, FES –Maroc/ «Les Petites Moyennes Entreprises Au Maroc Et Les Difficultés D'accès Au
Financement: Enquête Exploratoire», International Journal of ECONOMIC STUDIES and Management (IJESM),
ISSN 2789-049X, Int. J. ECON. STUD. MANAG. 2, No.2 (JUNE-2022), p.268
261
Ismail BELHAJ, ibid. p.269

112
B. Les critères de définitions des petites moyennes entreprises
Bien qu'il existe diverses définitions des PME, plusieurs approches tentent d'identifier
les caractéristiques de base qui distinguent les PME des grandes entreprises. Ils retiennent deux
séries types pour décrire les PME, quantitative et qualitative.

Critère qualitatif
L'avantage le plus intéressant des différentes définitions des PME est qu'elles tentent de
refléter avec précision la nature de ces PME. Cependant, il a l'inconvénient d'être personnalisé
pour chaque pays. La dimension humaine est considérée comme un élément fondamental de cette
approche. Cette dernière s'appuie sur des outils théoriques et analytiques qui mettent en lumière
des aspects spécifiques de l'entreprise, tels que le style de management, la délégation d'autorité et
la répartition des tâches.
Critère quantitatif
Les définitions qui prennent en compte des critères quantitatifs présentent de réelles
difficultés. Il existe de nombreuses façons de quantifier la taille de l'entreprise. Le critère est le
nombre d'employés, le chiffre d'affaires, le volume du bilan. Généralement stocké. L'approche
quantitative fait référence à des aspects représentatifs de la taille de l'entreprise. Il s'agit
généralement d'indicateurs clés quantitatifs liés, par exemple, à l'effectif permanent, au chiffre
d'affaires, aux dettes, à la taille du bilan, à la valeur ajoutée, au capital social et à la part de marché
de l'entreprise en question. Dans les pays en développement, où le marché et la taille des
entreprises sont petits, ce nombre se situe entre 100 et 200.262

C. La définition de la PME au niveau international


C’est le critère de la taille qui reste le plus souvent pris en considération dans la définition
d’une PME nonobstant la diversité des approches qui ont essayées de définir de la PME. En fait,
chaque pays dispose d’une définition distincte de la PME qui se base habituellement sur « l’effectif
employé ».

Les PME se définissent comme des entreprises indépendantes qui comptent un nombre de
salariés limité. Ce nombre varie selon les systèmes statistiques nationaux. Le plafond le plus
fréquent est de 250 salariés, notamment dans l’Union européenne. Cependant, certains pays fixent
la limite à 200 salariés, et les États-Unis quant à eux considèrent que les PME comprennent toutes
les entreprises de moins de 500 salariés.263

Les petites entreprises sont généralement celles qui emploient moins de 50 salariés, et les
micro-entreprises en comptent au maximum dix, parfois cinq. On les définit également par leurs

262
EL OUAZZANI HIND (Université Hassan 1er, Settat) et ROUGGANI Khalid, NABIL BOUAYAD Amine
(Université Sultan Moulay Slimane Faculté Poly disciplinaire de Khouribga), «Le Financement des petites et
moyennes entreprises : Cas du Maroc», p.4
263
Synthèses OCDE (2000), «Les petites et moyennes, entreprises : force locale, action mondiale», p.2

113
actifs financiers : dans l’Union européenne, les PME sont celles dont le chiffre d’affaires annuel
ne dépasse pas EUR 40 millions et/ou dont la valeur de bilan ne dépasse pas 27 millions EUR.264

Tableau 2 : Classification des entreprises selon leur effectif dans quelques pays
PETITES MOYENNES GRANDES
PAYS
ENTREPRISES ENTREPRISES ENTREPRISES
Belgique 1 à 50 51 à 200 > 201
Danemark 1 à 50 51 à 200 > 201
Etats-Unis 1 à 250 251 à 500 > 501
Finlande 1 à 50 51 à 200 > 201
Gr. Bretagne 1 à 50 51 à 200 > 201
Japon 1 à 49 50 à 500 > 501
Suisse 1 à 20 21 à 100 > 101
Source : OCDE (1994)

Aux États-Unis par exemple une entreprise qui emploie 500 employés est une PME tandis
qu’elle sera considérée faisant partie de la catégorie des grandes entreprises en Espagne. En
Europe, la PME est une entreprise indépendante qui emploie moins de 500 employés dont l’actif
immobilisé net est moins de 75 millions d'Euros et dont la part des capitaux permanents
détenue par une grande entreprise ne dépasse pas le tiers.

Une autre difficulté existe et réside dans le fait que divers définitions coexistent dans un
même pays et parfois pour sous même autorité gouvernementale. Les PME au Maroc ne font pas
l’exception, et la première difficulté rencontrée par les chercheurs qui entament des études qui
ont trait aux PME marocaines est de délimiter les critères de définition de la PME au Maroc
faute d’une définition unique et officielle.265

D. La définition de la PME au Maroc


Il n’est pas facile de définir le terme PME. « La notion de «petitesse» se conçoit
essentiellement par rapport à un comportement économique et organisationnel. D’une part, le
comportement économique de la petite entreprise se caractérise par l’incapacité d’exercer une
influence significative sur son marché. D’autre part, le comportement organisationnel se définit
par la présence d'un entrepreneur, qui marque la PME par sa personnalité.266

264
Synthèses OCDE (2000), «Les petites et moyennes, entreprises : force locale, action mondiale», ibid.
265
EL OUAZZANI HIND (Université Hassan 1er, Settat) et ROUGGANI Khalid, NABIL BOUAYAD Amine
(Université Sultan Moulay Slimane Faculté Poly disciplinaire de Khouribga), ibid. p.5
266
Selon le « Livre blanc de la petite et moyenne entreprise PME », réalisé par le Ministère Délégué auprès du
Premier Ministre Chargé des Affaires Générales du Gouvernement (1999).

114
Au Maroc, il n’y a pas une seule définition de la PME. En fait, il existe plusieurs définitions
selon les critères pris en considération. Dans la définition officielle de la PME, trois critères sont
pris en considération selon la Charte des PME. Le premier est relatif à la gérance de l’entreprise
qui doit être assurée d’une manière directe par des personnes physiques (propriétaires, ou
actionnaires). Le deuxième critère est relatif à la propriété du capital ou au droit de vote qui ne
peut pas être détenu à plus de 25% par une entreprise ou un ensemble d’entreprises qui ne
correspondent pas à la définition des PME. Le troisième critère est celui de la taille avec une
distinction entre les entreprises existantes (plus de deux ans et celles qui sont nouvelles. Pour être
qualifiées de PME, les sociétés existantes doivent obligatoirement avoir un effectif inférieur à 200
employés permanents, avoir un chiffre d’affaires annuel hors taxe qui ne dépasse pas 75 millions
DH, et/ou un total bilan limité à 50 millions DH.267

Cependant, la définition de la PME élaborée par l’ANPME tient compte uniquement du


critère du chiffre d’affaires et fait abstraction de l’effectif de l’entreprise. Selon cette dernière
définition, trois types d’entreprises sont distingués :

• La très petite entreprise : moins de 3 millions de DH.


• La petite entreprise : entre 3 et 10 millions DH.
• La moyenne entreprise : entre 10 et 175 millions DH.268

267
LOI N° 53-00 FORMANT CHARTE DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE, Dahir n° 1-02-188
du 12 joumada I 1423 (23 juillet 2002), B. O. n° 5036 du 15/09/2002, TITRE PREMIER : DISPOSITIONS
GÉNÉRALES :
Article Premier :
Au sens de la présente loi, on entend par petite et moyenne entreprise, ci-après dénommée PME, toute entreprise
gérée et/ou administrée directement par les personnes physiques qui en sont les propriétaires, copropriétaires ou
actionnaires, et qui n'est pas détenue à plus de 25% du capital ou des droits de vote par une entreprise ou
conjointement par plusieurs entreprises ne correspondant pas à la définition de la P.M.E.
Ce seuil peut être dépassé si l'entreprise est détenue par :
- des fonds collectifs d'investissement, tels que définis à l'article 27 ci-après ou,
- des sociétés d'investissement en capital, telles que définies à l'article 28 ci-après ;
- des organismes de capital risque, tels que définis à l'article 31 ci-après ;
- des organismes financiers dûment habilités à faire appel à l'épargne publique en vue d'effectuer des
placements financiers, à condition que ceux-ci n'exercent, à titre individuel ou conjointement, aucun contrôle sur
l'entreprise.
En outre, les P.M.E. doivent répondre aux conditions suivantes :
a) pour les entreprises existantes, avoir un effectif permanent ne dépassant pas deux cents personnes et
avoir réalisé, au cours des deux derniers exercices, soit un chiffre d'affaires annuel hors taxes n'excédant pas
soixante-quinze millions de dirhams, soit un total de bilan annuel n'excédant pas cinquante millions de dirhams ;
Lorsqu'il s'agit d'une P.M.E. qui détient directement ou indirectement plus de 25% du capital ou des droits
de vote dans une ou plusieurs entreprises, il est fait addition des effectifs permanents et des chiffres d'affaires
annuels hors taxes ou des totaux des bilans annuels de ladite P.M.E. et des autres entreprises précitées, sans toutefois
que le total de chacun de ces critères dépasse les seuils fixés ci-dessus.
b) pour les entreprises nouvellement créées, engager un programme d'investissement initial global
n'excédant pas vingt-cinq millions de dirhams et respecter un ratio d'investissement par emploi de moins de deux
cent cinquante mille dirhams.
On entend par entreprise nouvellement créée, toute entreprise ayant moins de deux années d'existence.
268
REVUE ALMANARA POUR LES ETUDES JURIDIQUES ET ADMINISTRATIVES, «La PME
marocaine et le cadre juridique», article consulté le 24 juin 2023. Lien : https://revuealmanara.com/la-pme-
marocaine-et-le-cadre-juridique/

115
Section 2 : les PME, auteurs ou victimes des pratiques anticoncurrentielles, des
pratiques restrictives de la concurrence et les effets des opérations de concentration
économique ?
En matière de concurrence, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, sont soumises
aux mêmes règles du jeu, celle du Droit de la concurrence. Il est donc essentiel que les PME qui
constituent la force vive de notre économie en aient pleinement connaissance et qu’elles puissent
également, le cas échéant, faire valoir leurs droits, lorsqu’elles s’estiment victimes de pratiques anti-
concurrentielles.

Sans en avoir toujours conscience, une PME peut enfreindre le Droit de la concurrence ;
par exemple, si elle conclut une entente avec ses concurrents locaux lors d’un appel d’offres, afin de
désigner à l’avance le vainqueur. De même, elle peut avoir imposé à ses distributeurs agréés le prix
de revente de ses produits ou leur avoir interdit de les commercialiser sur Internet.269

En cas d’infraction, les PME, comme toute entreprise, s’exposent alors à un risque de sanctions
pécuniaires, dont le montant peut être élevé. Il est donc essentiel qu’elles aient une parfaite
connaissance des règles. L’un des objectifs de ce chapitre est précisément de les aider dans cette
tâche, alors même qu’elles ne disposent pas toujours des moyens internes de sensibiliser leurs salariés
sur ce sujet. Il explicite également les lignes rouges à ne pas franchir et les « mauvaises excuses »
derrières lesquelles les entreprises ne peuvent s’abriter pour s’exonérer de leur responsabilité.

Mais une PME peut également être victime d’une pratique anticoncurrentielle, dont elle ne
soupçonne pas toujours l’existence. En particulier, un dénigrement, un refus d’accès à une
infrastructure essentielle ou un prix prédateur constituent des formes d’abus de position dominante
qui viennent brider le développement commercial d’une PME ou la marginaliser. Une PME peut aussi
se voir barrer l’accès à un nouveau marché géographique à cause d’un boycott collectif pratiqué par
des concurrents déjà installés. Elle peut être également victime d’un cartel sur les produits
intermédiaires.

On va essayer d’expliquer de manière concrète et pédagogique en quoi consistent les


comportements d’entente – que ce soit entre concurrents ou entre un fournisseur et ses distributeurs
(paragraphe1), les pratiques d’abus de position dominante (paragraphe2), celles relatives à la
dépendance économique (paragraphe3), les concentrations d’entreprises (paragraphe4) et la pratique
de prix abusivement bas (paragraphe5).

269
Emmanuel Combe, Vice-président de l’Autorité de la concurrence, ÉDITO/PME auteurs ou victimes de
pratiques anticoncurrentielles : maîtrisez votre destin !

116
Paragraphe 1 : Les ententes anticoncurrentielles (les cartels)
Le terme de « cartel » ne désigne pas uniquement une activité de trafic de drogue ! Il s’agit
aussi d’un terme utilisé dans le langage des spécialistes de la concurrence, pour évoquer une
entente illicite, le plus souvent secrète, entre concurrents, dont le seul but est d’éliminer la
concurrence sur le marché : les entreprises se comportent comme si elles ne formaient plus qu’une
seule entité. Le cartel peut avoir pour objectif de faire monter les prix (cartel « offensif ») ou
d’éviter qu’ils ne diminuent, suite à l’entrée d’un nouveau concurrent (cartel « défensif »).

Est interdit tout accord ou pratique concertée quel que soit sa forme (les actions concertées,
conventions, ententes ou coalitions expresses ou tacites), dès lors qu’il a pour objet ou peut avoir pour
effet de restreindre la concurrence sur le marché, notamment en :

 Limitant l'accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d’autres entreprises


(boycotter en commun un nouvel entrant, notamment en faisant pression sur les
fournisseurs pour qu’ils refusent de l’approvisionner ;
 Faisant obstacle à la formation des prix par le libre jeu du marché et en favorisant
artificiellement leur hausse ou leur baisse (fixer en commun le prix de vente, de manière
directe ou indirecte : cible de prix, niveau de marge, niveau de remise maximale, conditions
de paiement, frais de livraisons, etc.) ;
 Limitant ou contrôlant la production, les débouchés, les investissements ou le progrès
technique (déterminer en commun des quotas de production : chaque membre de l’entente
se voit attribuer une certaine quantité maximale à produire);
 Répartissant les marchés, les sources d'approvisionnement ou les marchés publics (se
répartir les marchés, sur une base géographique ou de clientèle. Par exemple, l’entreprise
de l’entreprise X se verrait octroyer, d’un commun accord avec ses deux concurrents, une
exclusivité dans un rayon de 5 km autour de son auto-école).270
Les ententes anticoncurrentielles sont prohibées car elles sont préjudiciables aux
consommateurs (finaux et intermédiaires) et à la collectivité. En effet, ces pratiques se traduisent
souvent par une hausse artificielle des prix et une détérioration de la qualité et de l’innovation.

Les accords sont les actes juridiques exprès (contrats, lettres, recommandations, circulaires,
directives…) ou tacites qu’ils aient force obligatoire ou non, ainsi que les pratiques concertées visant
à substituer aux nécessaires incertitudes liées au marché une prévisibilité accrue quant au
comportement des parties impliquées.271

Il peut s’agir d’un simple engagement moral tel le gentlemen's agreement, parfois traduit
par « convention de groupement préliminaire verbal », qui est un accord informel ou un ensemble

270
L’article 6 de loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence
271
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, Conseil de la concurrence Edition du 10 janvier 2022, p 35.

117
d'arrangements pouvant porter notamment sur des objectifs de prix, de volumes de vente, ou encore
sur des dates et lieux de réunions périodiques.

Un accord peut également exister si une entreprise impose unilatéralement un


comportement à une autre entreprise à partir du moment où l'autre entreprise est d'accord et/ou y a un
intérêt, surtout si l'entreprise se retire, soit par contrat, soit par menace, promesse d'incitation,
d'adopter une certaine ligne de conduite sur le marché (par exemple, accorder des remises,
s'approvisionner auprès d'un autre fournisseur). Au moins deux entreprises doivent participer à
l'accord pour qu'un accord interentreprises ait lieu. À cet égard, les accords entre sociétés appartenant
à un même groupe sont généralement exclus du droit de la concurrence, car toutes les sociétés
appartenant au groupe sont essentiellement assimilées à une seule et même société en droit de la
concurrence. Il n'est pas nécessaire d'établir l'existence d'un accord formel et écrit pour sanctionner
ce type d'activité. L'enquête menée par le Conseil de la concurrence et l'analyse des documents
demandés ou saisis à la suite de l'enquête de concurrence peuvent suffire à établir l'existence d'un
accord anticoncurrentiel fondé sur des circonstances graves et compatibles : écrits, déclarations,
échanges d'informations ou d'ajouts successifs etc. Un accord peut être sanctionné si les parties se
trouvent dans la même phase du processus économique (accords\accords horizontaux) ou dans des
phases différentes du processus économique (accords\accords verticaux).272

A. Accords horizontaux
Accords sur les prix
C’est la forme la plus courante et la plus ancienne de coordination entre les concurrents sur les
prix de produits ou services Ils ont pour effet de faire obstacle à la fixation libre des prix et favoriser
la hausse ou la baisse artificielle de ceux-ci.
Il peut s’agir d’une fixation expresse ou tacite \ directe (prix ou élément de prix) ou indirecte (élément
permettant d’établir le prix comme le coût de transport…).273
Elles peuvent consister à fixer des prix identiques (prix ajustés ou standardisés) ou à fixer des prix
différents (entraînant un partage du marché). Vous pouvez voir le prix, comment il est calculé, la
remise accordée, les conditions de la transaction (durée, durée du crédit, garantie), la marge et le
degré de fluctuation du prix à la hausse ou à la baisse. Ils peuvent prendre la forme de contrats, de
votes au sein d'organisations professionnelles, d'utilisation de tarifs communs, d'application de « tarifs
métiers » ou de catalogues communs, d'échanges entre concurrents par e-mail ou téléphone, voire
d'une simple poignée de main. Les systèmes de tarification communs ne sont autorisés que si leur
contenu se limite à des formules de coût et de prix et que chaque entreprise est libre de fixer les prix
et d'autoriser les remises. Vous ne pouvez pas prescrire ou proposer des montants ou des pourcentages

272
Idem, p36.
273
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 36

118
standards pour la répartition des coûts, ni prescrire ou proposer des augmentations de prix, des
remises, d'autres éléments de tarification ou des prix finaux.274

Accords sur les quantités


Ils visent à limiter artificiellement les quantités de biens ou de services produits ou fournis dans
un marché. Ils ont des effets similaires aux accords sur les prix.275

Accords sur la répartition des marchés ou de la clientèle


Ils ont pour objet :
 Le cloisonnement des marchés soit selon des critères géographiques, soit sur une base
quantitative, soit en fonction de catégories de produits ou services ;
 L’étouffement de la concurrence par une uniformisation des prix et conditions
contractuelles
 Fréquemment le cloisonnement et l’étouffement de la concurrence par la détermination des
quotas, la fixation des prix et parfois la manipulation des appels d’offres.

La forme juridique de l’accord est sans importance, seul compte l’effet de cristallisation
des parts de marché :

 Echanges d’informations sur la détermination de quotas ou de prix ;


 Engagement (Gentlemen’s agreement ou un "code éthique") qui impose de consulter
préalablement ses concurrents avant de répondre à une demande d’offre émanant d’un client
;
 Accord avec les concurrents dans le cadre d’un appel d’offres public\privé en vue
d’influencer le résultat d’un processus d’adjudication (échanges d’informations sur les
réponses faites ou en préparation des offres de couverture).276

C’est le cas des entreprises qui envisagent de déposer une offre et se concertent
préalablement pour déterminer celles d’entre elles qui déposera l’offre la plus avantageuse et
remportera l’appel d’offres. Les autres s’engagent soit à s’abstenir de participer à l’appel d’offres,
soit à déposer une offre artificiellement élevée, en contrepartie de l’obtention d’indemnités
compensatrices, de travaux de sous-traitance ou de l’assurance de pouvoir emporter une offre
ultérieurement.277

Accords visant l’exclusion d’autres concurrents du marché


Ils visent à exclure du marché des concurrents autres que les participants soit en
complément d’un partage de ce marché, soit avec ce seul objet.
Les diverses formes de l’entente :
 Les clauses de non-concurrence réciproques ;

274
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 37
275
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.37
276
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.37
277
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 38 et 39.

119
 La pratique de prix prédateurs par deux entreprises, pour empêcher par ce dumping, une
entreprise concurrente de pénétrer sur le marché en cause ;
 L’adoption de conditions d’adhésion à une organisation professionnelle ou d’obtention d’une
qualification ou d’un label, permettant l’accès à un marché, ne consistant pas en des critères
précis, objectifs et non discriminatoires.278

B. Accords verticaux
Accords sur la fixation des prix de revente
Les accords entre producteurs (ou importateurs) et distributeurs qui fixent les prix de revente
que doit pratiquer le distributeur sont absolument interdits. Cette interdiction s’applique aussi bien à
la détermination de prix fixes que de prix minimaux, de rabais, de composants du prix et d’autres
conditions de vente. Une entreprise n’a que la possibilité de fixer des prix de vente maximaux, pour
autant qu’ils ne correspondent pas dans les faits à un prix de vente fixe ou minimal.
Les recommandations de prix ne sont admissibles qu’à des conditions très restrictives :
 Elles doivent être expressément désignées comme non contraignantes ;
 Elles doivent être rendues largement accessibles, et non pas uniquement réservées aux
revendeurs ou commerçants ;
 Elles ne peuvent sous aucun prétexte être assorties de menaces ou autres formes de
pression, ni de l’octroi d’avantages particuliers ;
 Elles doivent être abandonnées lorsqu’elles sont largement suivies en pratique.

Le MONOMARQUISME
Les accords dont le trait principal est d'obliger ou d'inciter l'acheteur à s'approvisionner,
pour un type donné de produit, auprès d'un seul fournisseur.
Ils se matérialisent entre autres, dans les :
 Clauses de non-concurrence qui ne signifient pas que l'acheteur soit tenu de
s'approvisionner uniquement directement auprès du fournisseur, mais qu'il n'achètera et ne
reviendra pas ou n'intégrera pas dans ses produits des biens ou services concurrents.
 Quotas d'achat, l’acheteur réalisant l'essentiel de ses achats auprès d'un seul fournisseur
conformément à des mesures d'incitation ou à des engagements convenus avec celui-ci.
L'imposition de quotas d'achat peut par exemple prendre la forme d’une obligation d'achat
minimal ou de constitution de stocks, ou d'une tarification non linéaire comme notamment
des rabais conditionnels ou un prix à double composante (redevance fixe plus prix à
l'unité).

La clause dite « anglaise », en vertu de laquelle l'acheteur doit déclarer toute offre plus
avantageuse et ne peut l'accepter que si le fournisseur ne s'aligne pas sur elle, produira
vraisemblablement le même effet qu'une obligation de monomarquisme, surtout lorsque l'acheteur
est tenu d'indiquer l'origine de l'offre.
Ils ont pour effet de fermer l'accès du marché pour des fournisseurs concurrents ou potentiels,
d'atténuer la concurrence, faciliter la collusion entre fournisseurs en cas d'utilisation cumulative

278
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 41 et 42.

120
et, lorsque l'acheteur est un détaillant vendant aux consommateurs finals, d'affaiblir la concurrence
intermarques à l'intérieur du point de vente.279

La distribution exclusive
Dans le cadre d'un accord de distribution exclusive, le fournisseur accepte de ne vendre
ses produits qu'à un seul distributeur en vue de leur revente sur un territoire déterminé.
Dans le même temps, le distributeur est souvent limité dans ses ventes actives vers d'autres
territoires (exclusifs).280
La position détenue par le fournisseur et ses concurrents peut avoir une double
signification :
 Si les concurrents sont forts, l'affaiblissement de la concurrence intramarque sera en règle
générale compensée par une concurrence inter-marques suffisante.
 Si, en revanche, le nombre de concurrents devient relativement faible et si leur position sur
le marché est plus ou moins similaire en termes de parts de marché, de capacités et de
réseau de distribution, il existe un risque de collusion et/ou d'atténuation de la concurrence.

Plusieurs vendeurs exclusifs, c'est-à-dire différents fournisseurs désignant le même


vendeur exclusif sur un territoire donné, peuvent encore accroître le risque de collusion et/ou de
réduction de la concurrence. Si un distributeur se voit accorder le droit exclusif de commercialiser
deux produits concurrents majeurs ou plus sur le même territoire, la concurrence intermarques
pour ces marques peut être considérablement limitée.
La vente exclusive et unique augmente le risque d'affaiblissement de la concurrence
intramarque et de fragmentation du marché, ce qui peut notamment favoriser la discrimination par
les prix. L'approvisionnement exclusif, qui oblige les vendeurs exclusifs à s'approvisionner en
produits de cette marque directement auprès du fabricant, élimine davantage la capacité des
vendeurs exclusifs à arbitrer car ils ne sont pas autorisés à acheter auprès d'autres distributeurs
participants.281

Accord d’exclusivité de clientèle


Dans ce cadre, le fournisseur accepte de ne vendre ses produits qu'à un seul distributeur
aux fins de leur revente à une clientèle déterminée. En même temps, le distributeur est souvent
limité dans ses ventes actives à d'autres clientèles (concédées exclusivement).
Ce système risque surtout d'affaiblir la concurrence intramarque et de cloisonner le marché, ce qui
pourrait faciliter une discrimination par les prix. Lorsque la plupart ou la totalité des fournisseurs
pratiquent l'exclusivité de clientèle, la concurrence peut s'en trouver atténuée et les collusions

279
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.39
280
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.39
281
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 43.

121
facilitées, tant au niveau des fournisseurs qu'à celui des distributeurs. L'exclusivité de clientèle
peut conduire à fermer le marché aux autres distributeurs et, ce faisant, réduire la concurrence à
ce niveau.
La combinaison entre exclusivité de clientèle et distribution sélective constitue
normalement une restriction caractérisée, car d'ordinaire, les distributeurs désignés ne peuvent pas
librement procéder à des ventes actives auprès des utilisateurs finals.282

La distribution sélective
Les accords de distribution sélective restreignent d'une part le nombre de distributeurs
agréés et d'autre part leurs possibilités de revente. Contrairement à ce qui se passe pour la
distribution exclusive, la limitation du nombre de revendeurs agréés ne dépend pas du nombre de
territoires, mais de critères de sélection liés tout d'abord à la nature du produit.
Une autre différence consiste dans le fait que la restriction en matière de revente ne porte
pas sur les ventes actives sur un territoire, mais sur toutes les ventes à des distributeurs non agréés,
les revendeurs agréés et les clients finals étant les seuls acheteurs.
Elle risque d'affaiblir la concurrence intra-marque et, surtout s'il y a effet cumulatif,
d'évincer un ou plusieurs types de distributeurs, d'atténuer la concurrence et de faciliter les
collusions entre fournisseurs ou acheteurs.
La distribution sélective purement qualitative consiste à agréer les revendeurs sur la seule
base de critères objectifs requis par la nature du produit tels que la formation du personnel de
vente, le service fourni dans le point de vente, l'assortiment des produits vendus.... L'application
de tels critères n'impose pas de limitation directe au nombre de revendeurs agréés.
Elle ne produit pas en général d'effets préjudiciables à la concurrence pour autant que trois
conditions soient remplies :
 La nature du produit en question doit être telle qu'un système de distribution sélective est
nécessaire, c'est-à-dire qu'un tel système doit constituer une exigence légitime eu égard à
la nature du produit afin d'en préserver la qualité et d'en assurer le bon usage.
 Les revendeurs doivent être choisis sur la base de critères objectifs de nature qualitative
qui sont fixés de manière uniforme pour tous, portés à la connaissance de tous les
revendeurs potentiels et appliqués de façon non discriminatoire.
 Les critères définis ne doivent pas aller au-delà de ce qui est nécessaire.283

La distribution sélective quantitative ajoute d'autres critères de sélection qui limitent plus
directement le nombre potentiel de revendeur s agréés, en imposant par exemple un niveau de
vente minimal ou maximal, en fixant le nombre de revendeurs agréés, etc.

282
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 44.
283
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, idem. P.41

122
La position détenue par le fournisseur et ses concurrents sur le marché est particulièrement
importante pour apprécier les éventuels effets préjudiciables à la concurrence, car l'affaiblissement
de la concurrence intra-marque ne constitue un problème que si la concurrence intra-marques est
limitée. Plus la position du fournisseur est forte, plus l'affaiblissement de la concurrence intra-
marque fait problème. Le nombre de réseaux de distribution sélective présents sur le même marché
est un autre facteur important. Lorsque la distribution sélective est appliquée sur le marché par un
seul fournisseur, la distribution sélective quantitative ne produit généralement pas d'effets négatifs
nets pour autant que les biens contractuels, eu égard à leur nature, requièrent le recours à un
système de distribution sélective et que les critères de sélection appliqués soient nécessaires pour
en assurer une distribution efficace.284

Les redevances d’accès payables d’avance


Les redevances d'accès payables d'avance sont des redevances fixes versées par les
fournisseurs aux distributeurs dans le cadre d'une relation verticale, au début d'une certaine
période, pour pouvoir accéder à leur réseau de distribution et rémunérer les services que leur
assurent les détaillants. Cette catégorie recouvre diverses pratiques, telles que les primes
d'allocation d'espace («SLOTTING ALLOWANCES»), les redevances dites «de maintien»
(«PAY-TO-STAY FEES»), les paiements pour avoir accès aux campagnes de promotion d'un
distributeur, etc.
Elles peuvent parfois conduire à une éviction anticoncurrentielle d'autres distributeurs si
elles incitent le fournisseur à écouler ses produits par l'intermédiaire d'un seul distributeur ou d'un
nombre limité de distributeurs.
Elles peuvent aussi conduire à une éviction anticoncurrentielle d'autres fournisseurs, si leur
utilisation répandue renforce les barrières à l’entrée pour les nouveaux entrants de petite taille.285

La vente liée
C’est le cas lorsque les clients achètent un produit (le produit liant) sont également tenus
d'en acheter un autre, distinct (le produit lié), auprès du même fournisseur ou de quelqu'un désigné
par celui-ci.
Une vente liée peut avoir des effets d'éviction anticoncurrentiels sur le marché lié, le
marché liant, ou les deux marchés à la fois. L'effet d'éviction dépend du pourcentage des ventes
totales sur le marché du produit lié en question. Lier les ventes revient à imposer à l'acheteur au
moins une certaine forme de quota d'achat pour le produit lié. Si une obligation de non-concurrence

284
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, idem. P.42
285
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.42

123
est en outre contractée pour le produit lié, la possibilité que des effets d'éviction se manifestent sur
le marché du produit lié est accrue.
La vente liée peut affaiblir la concurrence pour les clients souhaitant acheter le produit lié,
mais pas le produit liant :
 Si le nombre de clients achetant uniquement le produit lié n'est pas suffisant pour soutenir
les concurrents du fournisseur sur le marché lié, la vente liée peut exposer ces clients à des
prix plus élevés.
 Si le produit lié constitue un produit complémentaire important pour les acheteurs du
produit liant, une diminution du nombre d'autres fournisseurs possibles pour le produit lié
et, partant, la raréfaction de ce produit peuvent rendre l'entrée sur le seul marché liant plus
difficile.286

C. Autres accords entre entreprises


Même s’ils n’entrent pas dans la catégorie des accords les plus graves, d’autres accords
entre entreprises peuvent avoir des effets sur la concurrence. Ils sont illicites s’ils restreignent la
concurrence de façon notable et ne sont pas justifiés par des motifs d’efficacité économique.
Un accord qui affecte de manière notable la concurrence peut être justifié pour des motifs
d’efficacité économique. Tel est le cas lorsqu’il est nécessaire pour réduire les coûts de production
ou de distribution, pour améliorer des produits ou des procédés de fabrication, pour promouvoir la
recherche ou la diffusion de connaissances techniques ou professionnelles, ou pour exploiter plus
rationnellement des ressources. La possibilité d’une justification est examinée non seulement pour
l’accord dans son ensemble, mais également pour chaque restriction individuellement, en ce sens
que chaque restriction doit être nécessaire pour générer le gain d’efficience économique invoqué.
En outre, la restriction ne doit pas permettre aux parties à l’accord de supprimer la concurrence
efficace.
En bref, Une typologie des accords potentiellement problématiques a été développée par la
pratique et codifiée, notamment dans l’Union européenne. Il est possible de s’en inspirer en Droit
Marocain. Dans tous les cas, il convient de rappeler que les restrictions décrites comme graves et
analysées dans les paragraphes précédents (accords sur les prix, territoires, clientèle, débouchés)
ne sont susceptibles d’être justifiés que dans des circonstances exceptionnelles.
Quelques cas fréquents d’accords horizontaux pouvant entraver la concurrence, mais susceptible
d'être justifiés par des motifs d'efficacité économique.
De façon schématique, un accord pourra être justifié si (1) le gain d’efficacité économique invoqué
ne peut pas être atteint d’une façon moins nuisible pour la concurrence et si (2) les avantages liés
au gain d’efficacité obtenu l’emportent sur les inconvénients créés pour la concurrence par
l’accord en question.287

286
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.43
287
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 45.

124
Partenariats avec des concurrents
Les partenariats entre entreprises concurrentes jouent un rôle important pour permettre à
des entreprises d’atteindre, en se regroupant et en mettant leurs ressources en commun, une taille
suffisante pour mener certains projets, par exemple dans la recherche et le développement, dans la
production conjointe, ou encore pour grouper leurs achats et ainsi augmenter leur pouvoir de
négociation. Dans le cas de projets risqués et nécessitant de lourds investissements, un partenariat
(par exemple sous la forme d’un consortium288) permettra, le cas échéant, de diversifier le risque
et donc de favoriser la réalisation de tels projets. Ces accords ont en général des effets favorables
sur la concurrence et peuvent donc être justifiés par des motifs d’efficacité économique. Ils
peuvent cependant aussi entraîner des restrictions de la concurrence, sous forme de coordination
des prix, de répartition de la clientèle ou encore de diminution de la production.289
Parmi les accords généralement considérés de façon bienveillante par les autorités de la
concurrence, mentionnons les catégories suivantes :
 les accords de recherche et de développement, soit les contrats par lesquels les parties
conviennent de mener conjointement des travaux de recherche et de développement. Ils
règlent généralement aussi l’usage que chaque partie peut faire du résultat de ces travaux ;
 les accords de production, soit les contrats par lesquels une entreprise confie à une autre
la production de ses produits (sous-traitance) ;
 les accords d’achats groupés, par exemple sous forme d’une centrale d’achats commune
à plusieurs concurrents ;
 les accords de transfert de technologie, qui incluent les contrats de transfert de droits
de propriété intellectuelle (brevets, marques, droit d’auteur sur logiciel, savoir-faire,
design, etc.) ainsi que les accords de licence portant sur de tels droits.290

Echanges d’informations
Il peut arriver que des concurrents soient amenés à travailler ensemble. Des concurrents
peuvent notamment être amenés à coopérer en vue de :
 Soumettre une offre conjointe dans une procédure d’appel d’offres (par exemple
consortium de construction)
 Développer un nouveau marché (par exemple au moyen d’une joint-venture ou d’une
entreprise commune).
 Racheter les activités d’un concurrent.

Dans tous ces cas, il est essentiel que les partenaires conservent constamment à l’esprit le
fait qu’ils sont et demeurent des concurrents. Ainsi :
 Ils devront limiter leurs échanges au strict objet de leur coopération.

288
Un consortium est une entente entre plusieurs personnes, associations ou entreprises en vue d'une coopération
pour l'exécution d'une ou plusieurs opérations économiques, financières, scientifiques ou culturelles. Sa durée est
celle de l'activité pour laquelle ses fondateurs l'ont prévu.
289
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 47.
290
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.44

125
 Ils devront s’assurer de ne pas transmettre à leur concurrent des informations sensibles sur
leur entreprise, notamment des informations de nature stratégique (plans de
développement, stratégie marketing, etc.), de nature financière (structure de coûts,
politique en matière de marges et de coûts, etc.) ou commerciale (réseau de vente, sources
d’approvisionnement, etc.), à moins que ces informations ne soient exigées et
indispensables en vue de la réalisation de l’objet de leur accord.291

En phase de pourparlers, autrement dit avant que la décision de mettre en œuvre


l’accord ait été prise, il est recommandé de confier les informations les plus sensibles aux
conseillers financiers de son partenaire, et non pas au partenaire directement. En d’autres termes,
il conviendra de mettre en place des garde-fous permettant de s’assurer que l’accord de coopération
ou le travail commun ne soit pas utilisé comme un moyen indirect de procéder à un échange illicite
d’informations entre concurrents.292

Vie associative
Les organisations professionnelles jouent un rôle important en tant que forum de discussion
d’une branche d’activité. Elles défendent les intérêts généraux de la branche, notamment pour
l’amélioration des conditions-cadres. Elles permettent également, dans certains cas, de réduire les
coûts de fabrication et d’élargir l’éventail des produits disponibles par l’adoption de standards
uniformes (normes énergétiques, caractéristiques unifiées de certains produits, etc.).
En ce sens, les organisations professionnelles s’inscrivent dans une dynamique
d’amélioration des mécanismes du marché et peuvent ainsi se révéler bénéfiques à la concurrence.
Mais, l’organisation ne doit ainsi pas se transformer en plateforme d’échanges d’informations
sensibles entre concurrents ou en lieu de conclusion d’ententes illicites.
Il convient donc de faire preuve de prudence dans les activités menées et les propos
échangés.
À cet égard, il convient de garder à l’esprit que les organisations professionnelles
comportent plusieurs risques :
 Des sujets confidentiels, dont il ne faudrait jamais discuter avec des concurrents (p.ex. des
hausses de prix prévues) ;
 Le Conseil de la Concurrence pourrait supposer, sur la base d’autres indices suggérant un
comportement coordonné au niveau de la branche, qu’un accord de nature cartellaire a été
conclu dans le cadre de l’organisation ;
 Les statuts de l’organisation pourraient désavantager certains concurrents déterminés ;
 D’éventuels standards techniques pourraient être utilisés pour écarter du marché certains
acteurs déterminés ;
 La défense des intérêts de la branche pourrait être confondue avec une protection des
intérêts commerciaux individuels de ses membres.293

291
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 48.
292
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.45
293
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 43,50 et 51

126
Les organisations professionnelles réalisent parfois des études de marché et d’autres
enquêtes statistiques auprès de leurs membres, qui ne sont pas contraires au Droit de la
concurrence.
Elles sont même susceptibles de la favoriser par une meilleure connaissance pour leurs
membres du marché dans lequel ils évoluent ainsi que, le cas échéant, par une meilleure
appréciation de leurs forces et faiblesses. De telles études peuvent néanmoins constituer un
échange d’informations illicite, voire un instrument de coordination du comportement
concurrentiel des membres de l’organisation.294

Partenariats avec des non-concurrents


Le fait de conclure des accords avec des entreprises qui ne sont pas concurrentes permet
souvent d’améliorer les processus de production ou de distribution et de favoriser l’innovation.
De tels accords ne sont en général pas interdits par le Droit de la concurrence, pour autant qu'ils
ne contiennent pas de restrictions qui ne sont pas nécessaires pour améliorer les processus de
production ou de distribution ou pour mener des projets de recherche et développement.
D’autres limitations convenues entre les partenaires, portant notamment sur des activités de
recherche ou commerciales sans lien direct avec le partenariat entrepris ou qui ne sont pas
nécessaires à la réalisation de l’objectif principal du partenariat, peuvent en revanche relever des
dispositions sur les accords illicites.
- Les cas d’engagements de ne pas développer ses activités dans un domaine nouveau sans
rapport direct avec le partenariat ou sans rapport avec la contribution de l’une ou l’autre des
parties,
- Les accords entre les parties portant sur la commercialisation par chacune des produits ou
services résultant du partenariat.295

Contrats avec des sous-traitants


Un accord de sous-traitance est un accord par lequel un donneur d’ordre fournit une
technologie ou un équipement à un sous-traitant (non-concurrent) qui s’engage à fabriquer certains
produits (exclusivement) pour le donneur d’ordre sur la base de cette technologie ou de cet
équipement.
Ces accords ne sont en général pas interdits par le Droit de la concurrence, pour autant que
la technologie ou l’équipement considéré soient nécessaires pour mettre le sous-traitant en mesure
de fabriquer les produits.

294
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.46
295
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 53

127
Toutefois, d’autres limitations imposées au sous-traitant, telles que l’obligation de ne pas effectuer
ou exploiter ses propres travaux de recherche et de développement ou de ne pas produire, en
général, pour des tiers, peuvent relever des dispositions sur les accords illicites.296

paragraphe2 : Les abus de position dominante


La détention d’une position dominante n’est pas illicite en soi. Elle entraîne toutefois pour
l’entreprise qui en bénéficie une "responsabilité spéciale" de ne pas en tirer profit au détriment de
ses concurrents et de ses partenaires commerciaux.
A. Notion de position dominante
La position dominante se définit comme la possibilité pour une entreprise de se comporter
de manière essentiellement indépendante par rapport aux autres participants au marché
(concurrents, fournisseurs ou acheteurs). La position dominante peut être du côté de l’offre (un
fournisseur incontournable) ou de la demande (un distributeur incontournable). En d’autres termes,
du fait de sa position sur le marché, l’entreprise dominante est dans une large mesure déliée de la
pression concurrentielle à laquelle est habituellement confrontée toute entreprise.
La position dominante n’est pas fonction de la taille de l’entreprise, mais de la taille et de
la structure du marché. Il arrive fréquemment que des PME soient confrontées à des partenaires
ou des concurrents qui se trouvent en position dominante. Toutefois, sur un marché local ou très
spécifique, même une PME pourra être considérée comme dominante. Il est également possible
que plusieurs entreprises, qui ne sont pas en position dominante sur le marché de façon
individuelle, soient considérées comme dominant ensemble le marché (position dominante
collective).297

B. Marché concerné et position sur le marché


Afin de déterminer la position de votre entreprise ou celle de ses partenaires contractuels,
il convient de délimiter le marché concerné.
La détermination du marché pertinent se fait sur la base de plusieurs critères, essentiellement sur
la base des produits et du territoire concernés.

Le marché de produits
Il comprend tous les produits ou services que les partenaires potentiels de l’échange
(fournisseurs ou clients) considèrent comme substituables en raison de leurs caractéristiques et de
l’usage auquel ils sont destinés. En d’autres termes, il faut rechercher les produits ou les services

296
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 54
297
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT, LOI TYPE SUR
LA CONCURRENCE, ibid., chapitre II, article I, alinéa d, p.9

128
qui ont des caractéristiques similaires et sont destinés à un même usage que ceux de l’entreprise
concernée.298
Le marché géographique
En outre, il couvre les domaines dans lesquels les partenaires de l'entreprise peuvent
acheter et vendre des produits sur le marché de produits. Ce marché peut être très local, par
exemple, si le produit en question est destiné à un client local, ou si les frais de port sont trop
élevés pour acheter le produit en dehors d'une région particulière. À l'inverse, si une entreprise fait
face à une concurrence mondiale, elle peut être nationale ou internationale.
Une fois que vous avez défini votre marché, vous devez analyser le classement de votre entreprise
par rapport à ses concurrents sur ce marché. Cette analyse est principalement basée sur la part de
marché de l'entreprise, exprimée en pourcentage des ventes totales sur les marchés pertinents par
rapport à ses concurrents.299
Si cette part de marché dépasse 50%, l’entreprise est présumée être en position dominante.
Il peut cependant y avoir dominance même avec une part de marché inférieure, notamment si le
reste de l’offre est très éclaté (parts de marché faibles), si les investissements requis pour entrer
sur le marché sont élevés, ou si l’entreprise concernée dispose d’un autre avantage (par exemple
marque de renom, exclusivité sur une technologie spécifique, position de force sur un marché
voisin, etc.).300
Exemples :
 Votre entreprise exploite un poste de production d’enrobés bitumineux. Votre concurrent
le plus proche est situé à 100 km. Tous les chantiers dans un rayon de 50 km de votre
entreprise se fournissent chez vous, car au-delà de cette distance la durée du transport de
l’enrobé bitumineux diminue sa qualité et le coût du transport devient excessif par rapport
au prix du produit lui-même. Votre entreprise est probablement dominante sur ce petit
marché local ;

 Votre entreprise détient un brevet sur un processus de fabrication d’un composé polymère.
Sur la base de cette technologie, elle a élaboré un caoutchouc particulièrement adapté aux
balais d’essuie-glaces et fournit, en volume, 62% de la demande mondiale de ce produit,
directement ou sous licence. En raison du brevet, il est difficile pour un concurrent de
parvenir à s’implanter sur ce marché. Votre entreprise détient vraisemblablement une
position dominante sur ce marché de niche.301

C. Les différents types d’abus


La loi sanctionne les entreprises dominantes qui abusent de leur position pour empêcher
d'autres entreprises d'entrer ou d'exercer une concurrence ou au détriment de partenaires

298
(Communication de la Commission européenne sur la définition du marché en cause aux fins du droit de la
concurrence, §7).
299
(Communication de la Commission européenne sur la définition du marché en cause aux fins du droit de la
concurrence, §8 et §29).
300
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, idem. P.48
301
Hubert O. Gilliéron et Denis CHERPILLOD, ibid. P 56

129
commerciaux. Par conséquent, la loi punit les actes qui entravent la concurrence ou abusent de la
position dominante sur le marché.
La notion d'abus est difficile à appréhender car elle ne se définit pas par les actes accomplis,
mais par son impact négatif sur la concurrence. Il est donc difficile de créer une typologie des actes
illégaux, car la question est toujours l'impact. La loi donne plusieurs exemples tels que :

 Le refus d’entretenir des relations commerciales, par exemple le refus de livrer ou


d’acheter des marchandises ou la cessation de livraison sans raison objective. Ce cas de
figure s’applique en particulier si l’entreprise livre des composants essentiels à certains de
ses concurrents.
 La discrimination de partenaires commerciaux en matière de prix ou d’autres conditions
commerciales, par :
- l’imposition de prix plus élevés à un concurrent (actuel ou potentiel) qu’à d’autres
clients ;
- l’octroi de rabais de fidélités, qui sont des remises liées à la condition que le client
s’approvisionne exclusivement pour la totalité ou une partie importante de ses
besoins auprès de l’entreprise dominante.
 Le fait par un opérateur historique d’imposer des conditions abusives aux autres opérateurs
afin de protéger sa part dans le marché (pour l’accès au réseau, la fourniture de la
technologie nécessaire à l’interopérabilité…).
 La réservation de la production de biens ou services sur un marché dérivé aux entreprises
de son choix en invoquant un droit de propriété intellectuelle.

Cette pratique n’est constitutive d’un abus de position dominante que si :


 le refus n’est pas justifié par des considérations objectives ;
 Il n’existe aucun substitut réel ou potentiel au produit\service objet du refus ;
 Le produit ou service objet du refus est nouveau et son apparition risque d’être entravée,
malgré une demande potentielle constante et régulière de la part des consommateurs.
 La sous-enchère en matière de prix ou d’autres conditions commerciales, dirigée contre
un concurrent déterminé. Il s’agit pour l’entreprise dominante de vendre à un niveau de
prix insupportable pour le concurrent pour l’éliminer et éventuellement relever ses prix
par la suite.
 La limitation de la production, des débouchés ou du développement technique;
 Le fait de subordonner la conclusion de contrats à la condition que les partenaires
acceptent ou fournissent des prestations supplémentaires.302

Paragraphe 3 : Les abus de dépendance économique


Contrairement à l’abus de position dominante se rapportant à une domination absolue,
l’abus de dépendance économique concerne les abus de domination relatifs aux relations verticales
entre entreprises.
L’abus de dépendance économique vise à appréhender certaines pratiques abusives qui
émergent, particulièrement dans les rapports de force entre fournisseurs et distributeurs et qui
échapperaient à la qualification d’abus de position dominante, en l’absence d’une telle position.

302
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.48

130
L’existence d’un abus de dépendance économique nécessite la réunion des éléments constitutifs
suivants :
- L’existence d’une relation client fournisseur ;
- L’existence d’une situation de dépendance économique ;
- L’absence de solution alternative ;
- L’exploitation abusive de cette situation de dépendance économique.303

Paragraphe 4 : Les concentrations d’entreprises


Le contrôle des concentrations a pour but d’empêcher qu’un regroupement d’entreprises
donne naissance à une entité dont la position sur le marché lui donnerait les moyens d’entraver la
concurrence.
Ainsi, à partir d’une certaine taille exprimée en termes de seuils de chiffres d’affaires
réalisés par les entreprises participantes, les opérations de concentration d’entreprises doivent
obligatoirement être notifiées au conseil de la concurrence et ne peuvent pas être réalisées avant
d’avoir été autorisées.
Ces seuils de chiffres d’affaires sont alternatifs :
 Le chiffre d'affaires total mondial hors taxes de l'ensemble des entreprises ou groupes de
personnes physiques ou morales parties à la concentration doit être égal ou supérieur à 750
millions de dirhams ;
 Le chiffre d'affaires total hors taxes réalisé au Maroc par deux au moins des entreprises
ou groupes de personnes physiques ou morales concernés par la concentration doit être
égal ou supérieur à 250 millions de dirhams.
 Les entreprises qui sont parties à l’acte ou qui en sont l’objet, ou qui lui sont
économiquement liées ont réalisé ensemble durant l’année précédente, plus de 40% des
ventes ; achats ou autres transactions sur un marché national de biens, produits ou services
de même nature ou substituables, ou sur une partie substantielle de celui-ci.304

Les opérations de concentration concernées sont les suivantes :


A. Les fusions au sens propre
Il s’agit d’une opération économique qui vise à créer une entité économique à partir de
structures juridiques en place ou à créer. Les entreprises doivent être indépendantes, sinon il s’agit
d’une restructuration en interne ou d’une prise en contrôle d’une seule et même entreprise.
Il existe plusieurs modalités de fusion :

La fusion par création d’une entité nouvelle


Elle donne lieu à la création d’une personne morale nouvelle, à laquelle sont transférées
les entreprises qui appartenaient à certaines entités anciennes, qui disparaissent alors, comme
personnes morales.

303
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.30
304
Voir première clause de l’article 8 du décret n° 2-14-652

131
La fusion absorption
Dans ce cas, l’une des entités disparait après avoir apporté son patrimoine à l’autre qui ne
survit pas comme personne morale.

La création d’une unité économique nouvelle ou fusion de fait


Lorsque, en l'absence de concentration juridique, la combinaison des activités d'entreprises
antérieurement indépendantes aboutit à la création d'un seul et même ensemble économique. C'est
notamment le cas lorsque deux ou plusieurs entreprises, tout en conservant leur personnalité
juridique propre, établissent, sur une base contractuelle, une gestion économique en commun ou
adoptent une structure à double cotation. Si cette opération entraîne une fusion de fait entre les
entreprises concernées avec création d'un seul et même ensemble économique, l'opération peut
être qualifiée de concentration.
L'existence d'une gestion économique unique et permanente est une condition préalable
pour déterminer s'il on est en présence d'une telle concentration de fait.305
D'autres facteurs, tels que la compensation des profits et des pertes, la répartition des recettes entre
les différentes entités à l'intérieur d'un groupe, leur responsabilité solidaire ou le partage des
risques externes, peuvent aussi entrer en considération. La fusion de fait, si elle peut s'appuyer sur
de simples dispositions contractuelles peut également être renforcée par des participations croisées
entre les entreprises qui constituent l'ensemble économique.

B. Les opérations de prise de contrôle d’une entreprise par une autre agissant seule
ou plusieurs agissant conjointement
Le contrôle découle des droits, contrats ou moyens qui confèrent, seuls ou conjointement
et compte tenu des circonstances de fait ou de droit, la possibilité d’exercer une influence
déterminante sur l’activité de l’entreprise.
Il en est ainsi :

Acquisition d'actions ou d'éléments d'actif


Le plus souvent, la prise de contrôle est réalisée par l'acquisition d'actions ou droits de
vote (conformément à la législation sur le Droit des sociétés, notamment l’article 144 de la loi n°
17-95 relative aux sociétés anonymes, promulguée par le Dahir n°1-96-124 du 2 Juillet 1996, telle
que modifiée et complétée), éventuellement combinée avec un pacte d'actionnaires en cas de
contrôle en commun, ou par l'acquisition d'éléments d'actifs.
Le contrôle exclusif peut découler d'une participation minoritaire, lorsque des droits spécifiques
sont attachés à cette dernière notamment lorsque :

305
Guide relatif à la mise en place de programmes de conformité au droit de la concurrence au sein des entreprises et
des organisations professionnelles, ibid. P.51 et 52

132
 Des actions préférentielles auxquelles sont attachés des droits spéciaux donnent à
l'actionnaire minoritaire la possibilité de déterminer la stratégie commerciale de l'entreprise
cible, tel le pouvoir de nommer plus de la moitié des membres du conseil de surveillance
ou d'administration.
 Un actionnaire minoritaire a le droit de gérer les activités de la société et d'en déterminer
la politique commerciale sur la base de la structure organisationnelle.

Contrôle commun
Lorsque deux ou plusieurs entreprises ou personnes ont le pouvoir de bloquer les décisions
qui déterminent la stratégie commerciale d'une entreprise. Il peut en résulter une situation de
blocage liée au fait que deux ou plusieurs sociétés mères ont le pouvoir de rejeter les décisions
stratégiques proposées. Ces actionnaires doivent donc nécessairement s'entendre sur la politique
commerciale de l'entreprise commune (contrôlée) et sont appelés à collaborer.
Les modalités de prise de contrôle sont les suivantes :
 Parité des droits de vote ou de représentation dans les organes de décision La forme la plus
classique est celle où deux sociétés mères se partagent à parité les droits de vote dans
l'entreprise commune. La parité peut aussi être obtenue en donnant aux deux sociétés mères
le droit de nommer un nombre égal de représentants dans les organes de décision de
l'entreprise commune.

 droit de veto : Il en est ainsi lorsque des actionnaires minoritaires ont des droits
supplémentaires qui leur permettent de s'opposer à des décisions capitales pour la stratégie
commerciale de l'entreprise commune.
 Exercice en commun des droits de vote : Même en l'absence de droits de Veto
spécifiques, deux ou plusieurs entreprises, qui acquièrent des participations minoritaires
dans une autre entreprise, peuvent en prendre le contrôle en commun. Ce peut être le cas
lorsque, ajoutées les unes aux autres, les participations minoritaires offrent les moyens de
contrôler l'entreprise cible. Autrement dit, les actionnaires minoritaires possèdent ensemble
une majorité des droits de vote, et se concertent pour les exercer. Cette concertation peut
découler d'un accord juridiquement contraignant ou être démontrée sur la base de
circonstances de fait.

Contrôle sur une base contractuelle qui conduit à un contrôle de la gestion et


des ressources de l’autre entreprise
Les contrats organisationnels conclus en vertu du droit national des sociétés ou d'autres
types de contrats, revêtant par exemple la forme de convention de location-gérance des activités,
par lesquels l'acquéreur acquiert le contrôle de la gestion et des ressources en dépit du fait que les
droits de propriété ou les actions ne sont pas transférés.
Un droit de jouissance sur les éléments d'actifs d'une entreprise : La conclusion d'un pacte
de contrôle associé à une location-gérance des activités de l'entreprise, la conclusion d'un contrat

133
spécifique visant à transférer le contrôle sur les ressources, la gestion et les risques
entrepreneuriaux…
Les liens purement économiques peuvent jouer un rôle décisif dès lors qu'il s'agit de
prendre le contrôle d'une entreprise. Dans des circonstances exceptionnelles, une situation de
dépendance économique peut conduire à un contrôle de fait lorsque, par exemple, de très
importants contrats de livraison à long terme ou des crédits octroyés par des fournisseurs ou des
clients, conjugués à des liens structurels confèrent une influence décisive.

C. La création d’une entreprise commune ("joint-ventures")


Accomplissant de manière durable toutes les fonctions d'une entité économique autonome
(c’est-à-dire d'une entreprise commune dite de plein exercice) lorsqu’une ou plusieurs entreprises
acquièrent le contrôle de l'ensemble ou de parties d'une autre entreprise.
Elle peut par exemple être constituée par plusieurs sociétés voulant développer ensemble un projet
nouveau, unissant ainsi leurs forces et leurs compétences pour en favoriser la réussite ou réduire
leur risque individuel.
Si, de manière générale, la mise en commun de ressources est de nature à favoriser la
concurrence, la réunion au sein d’une même entreprise de plusieurs entreprises par ailleurs
concurrentes, voire actives dans des marchés proches, est néanmoins de nature à restreindre la
concurrence à plusieurs égards, par exemple par des échanges d’informations sensibles entre
concurrents ou encore par une coordination du comportement des partenaires sur le marché.
Une entreprise commune de plein exercice remplit les conditions suivantes :
 Elle doit avoir les ressources suffisantes pour opérer de façon indépendante sur un marché;
 Elle doit avoir des activités allant au-delà d'une fonction spécifique pour les sociétés mères;
 Elle ne doit pas être tributaire des ventes à ses sociétés mères ou des achats auprès de celles-
ci et doit avoir en conséquence accès au marché en amont ou en aval de celui sur lequel
elle opère.

Paragraphe 5 : La pratique de prix abusivement bas


Il s’agit d’offres de prix ou pratique de prix aux consommateurs abusivement bas par
rapport aux coûts de production, transformation et de commercialisation (y compris les frais
résultant des obligations légales et réglementaires liées à la sécurité des produits) , dès lors que ces
offres ou pratiques ont pour objet ou peuvent avoir pour effet d’éliminer à terme d’un marché, ou
d’empêcher d’accéder à un marché, une entreprise ou l’un de ses produits.
Si l’entreprise est en position dominante, la preuve de la volonté d’éviction résulte de cette
pratique. Sinon, la même pratique constitue une présomption simple ou indice de la volonté
d’éviction, qui doit être complété par d’autres indices pour établir l’existence d’une telle volonté.

134
Section 3 : l’intégration et le respect des règles de la concurrence dans les PME au
Maroc (Enquête exploratoire)
Les responsables de PME pensent souvent que le Droit de la concurrence ne s’adresse
qu’aux grands groupes et aux entreprises puissantes sur le marché. Or rien n’est plus faux. Le Droit
de la concurrence s’applique aussi aux pratiques des PME, en particulier aux accords qu’elles
concluent avec leurs fournisseurs, sous-traitants, distributeurs et clients, ainsi que, bien entendu,
aux rapports qu’elles entretiennent avec leurs concurrents.
Nous avons choisi de nous rapprocher du terrain à travers une étude exploratoire concernant
l’intégration et le respect des règles de la concurrence dans 05 PME Marocaines issues du secteur
commercial (solutions d’impression) de la vente finale et la réparation des photocopieuses et
imprimantes parmi 11 PME exerçant cette activité et siégeant à la ville de MEKNES.
Une approche qualitative sera adoptée qui va se couronner de recommandations et des propositions
pour atteindre l’objectif de la conformité au Droit de la concurrence.

Paragraphe 1 : Méthodologie
Afin de vérifier la conscience des PME de la nécessité, l’importance et l’obligation de se
soumettre aux règles du Droit de la concurrence, nous avons essayé d’entamer une étude empirique
sur cinq (05) entreprises commerciales (PME) dans la ville de MEKNES parmi environ 13
entreprises exerçant l’activité de la vente des photocopieuses et des imprimantes.
A noter que ce choix de ces entreprises a substitué le choix des entreprises (PME : stations-
service) de la vente finale du gasoil et d’essence dans la ville de BENIMELLAL à cause le refus
de ces dernières de participer à notre étude dès qu’elles en eu connaissance que le clou d’objet
d’étude est le droit de la concurrence.

A. Présentation des cas


Notre recherche est de nature exploratoire, elle suit une logique de découverte : notre objet
d'étude est l’intégration et le respect des règles de la concurrence et nos sujets sont les PME. Ce
travail vise donc à :
 vérifier à quel point les PME ont conscience des règles du Droit de la concurrence ;
 identifier les risques qui peuvent aboutir à la violation des principes du Droit de la
concurrence et la liberté des prix ;
 avoir une idée sur comment les prix sont-établis ;
 découvrir les relations avec les fournisseurs et les concurrents ;

135
 comprendre la nature des actions menées par les dirigeants de PME pour l’intégration des
règles de la concurrence dans leur entreprise ;
 découvrir les efforts déployés pour la mise en place d’un programme de conformité au
Droit de la concurrence.

Pour ce faire, nous avons choisi la méthode de l'étude de cas en adoptant une approche
qualitative rétrospective qui convient aux processus se déroulant sur des espaces temporels et
géographiques très étendus (LANGLEY, 2009) et qui, de plus, permet de sélectionner des cas où
les processus étudiés ont des issues et caractéristiques différentes, conformément aux
recommandations d'Eisenhardt (1989) pour laquelle il est préférable de privilégier la variété des
exemples étudiés. En outre, d'après la typologie de Thomas (2011), comme notre recherche est de
nature exploratoire et soutient une approche de type "THEORY BUILDING", il est cohérent
d'opter pour des cas multiples et parallèles. Nous avons donc choisi d'étudier des PME exemplaires
dans le secteur des Technologies de l'Information et la Communication, jusqu'à arriver à saturation
théorique, c’est-à-dire à un stade où tout nouvel apport en provenance du terrain n'est plus
qu'infime (Eisenhardt, 1989). Les PME sélectionnées exercent ainsi leur activité dans un même
secteur, celui du commerce des solutions d’impression (la vente et la réparation des
photocopieuses et des imprimantes), choisi en raison de son importance dans les différents aspects
de la vie, ses domaines d'application diversifiés (privé et public), son évolution rapide. Cependant,
malgré l'homogénéité du secteur envisagé, les entreprises étudiées se distinguent au niveau du
rayonnement de leurs principaux marchés, les dates de créations, le nombre de salariés…
(Tableau 3).
Les entreprises au centre de notre étude ont donc été choisies en fonction de quatre critères:
leur appartenance au PME ; la disponibilité et l’opportunité pour se faire accepter dans les milieux
Observés, Pratiquer l’observation et l’écoute active, recourir au plus grand nombre de sources
d’information. L'identification de ces PME à, a suivi un processus en trois étapes :

a) Nous avons tout d'abord utilisé une liste d'entreprises (PME) spécialisés dans la vente des
imprimantes et des photocopieurs fournis par un agent (voie non officielle) qui travaille
dans le CRI (CENTRE REGIONAL D’ INVESSTISSEMENT- annexe de MEKNES).
Nous avons croisé cette liste avec celles disponibles sur internet et avec une autre obtenue
de la part de l’un des dirigeants de l’une des PME sujets de notre enquête;
b) Le croisement de ces trois listes a permis de mettre en lumière 18 entreprises dont l’une de
leurs activités principales est la vente des électro de photocopie et d’impression;
c) A la suite de communications téléphoniques qui ont permis d'évaluer l'intérêt des cas, nous
en avons retenu cinq pour réaliser des études approfondies et en avons réservé trois
supplémentaires, dans l'éventualité où nous ne serions pas parvenues à saturation théorique
au sens d'Eisenhardt (1989).

A noter que les PME sujets de notre étude ont exigé que leurs identités restent antonymes.

136
Le tableau ci-dessous offre un aperçu de la situation des cinq entreprises étudiées :
PME NOMBRE DATE DE FORME
ACTIVITE ET PRODUIT PRINCIPAUX
DE
CREATION JURIDI-
SALARIES MARCHES
QUE
1 L’électroménager dont on 18 2004 La région FES- SARL
trouve les produits de MEKNES
photocopieurs et des
imprimantes.
2 Vente des produits et services 11 2001 5 Régions du Maroc SARL
de bureautique dont on trouve
les produits de photocopieurs
et des imprimantes.
3 La vente et la réparation des 7 2009 7 Régions du Maroc SARL
photocopieurs et des
imprimantes.
4 La vente et la réparation des 9 2013 Tout le Maroc sauf les SARL
photocopieurs et des 3 régions du sud.
imprimantes.
5 La vente et la réparation des 7 2010 7 Régions du Maroc SARL
photocopieurs et des
imprimantes.
TABLEAU 3: Présentation des PME étudiées

B. Méthode de recueil des données (Anonyme)

Des entretiens semi-directifs ont été conduits avec quatre des créateurs et dirigeants
d'entreprises, alors que l’entreprise 1 a désigné un salarié pour répondre à notre entretien via une
communication téléphonique. Ceux-ci ont été sollicités prioritairement en raison de leur
compréhension des caractéristiques de leur organisation, de leur produit et leurs marchés. Nous
avons également rencontré des représentants commerciaux et techniciens de réparation qui
travaillant pour quatre de ces entreprises afin d'éclairer certains points. Trois des dirigeants
interrogés ont agrandi dans le domaine (ex technicien, 2 ex représentants).

Nous avons utilisé un guide d'entretien (questionnaire : figuré sur ANNEXE1) afin de
conduire la discussion, explorer les perceptions des acteurs et élucider leurs arguments les moins
clairs.

137
Les entretiens se sont déroulés sur une période d’un mois, entre le début et la fin de juin 2023 et
ont duré en moyenne de 30 minutes; ils ont été enregistrés et retranscrits avec 4 dirigeants et la
communication téléphonique avec le représentant de la PME 1 a durée 15 minutes. Ce travail de
retranscription a été réalisé par deux personnes pour éviter toute déperdition en matière
d’informations. La retranscription s’est faite rapidement après les entrevues pour restituer les
contenus de la manière la plus juste possible.

Cela nous a offert des conditions optimales pour nous imprégner une vision claire de la
présence des règles du Droit de la concurrence au sein des PME.

Paragraphe 2 : Les résultats


A. Résultats obtenus suite le questionnaire

Connaissance des règles du Droit de la concurrence


 4 parmi les 5 PME ne savent pas qu’il existe un Droit qui encadre la concurrence et la, en
revanche une seule PME qui est consciente de l’existence d’un Droit de la concurrence et a
montré quelque connaissances sur quelques comportements qu’on peut les qualifier dans la
case des ententes et qu’il existe une autorité de la concurrence au Maroc et c’était à travers
des publications spécialisées.

Risques de violation des principes du Droit de la concurrence et de la liberté


des prix
 Le souci de la PME en matière des pratiques anticoncurrentielles :
Les PME sujet de l’enquête Les principaux risques
1 les abus de la position dominante :
 Au niveau des marchés de produit.
Les ententes :
 Les accords verticaux:
 Accord d’exclusivité de
clientèle
2 Les ententes :
 Accords horizontaux :
 Accords sur les quantités.
 Accords sur la répartition des
marchés ou de la clientèle.
3 Les ententes :

138
 Accords horizontaux :
 Accords sur les quantités.
 Accords sur la répartition des
marchés ou de la clientèle.
 Les accords verticaux:
 La vente liée.

4 Les ententes :
 Accords horizontaux :
 Accords sur la répartition des
marchés ou de la clientèle.
 Les accords verticaux:
 La vente liée.
 La distribution sélective.

5 Les ententes :
 Accords horizontaux :
 Accords sur la fixation des
prix de revente :
 Accords sur la répartition des
marchés ou de la clientèle.
 Les accords verticaux:
 La vente liée.

Tableau 4 : les principaux risques qui pourraient conduire à une violation des règles de la
concurrence et de la liberté des prix dans votre secteur d'activité.

 S’agissant la détermination des prix, toute les entreprises prend en considération les critères
suivants :
 Le coût de revient :
– les charges fixes sont à payer quel que soit le niveau de l’activité (exemple : le loyer) ;
– les charges variables varient en fonction de l’activité (exemple : l’achat de matière
premières, le FRET306, le FOB307, taxe parafiscale, TVA, TIC) ;

306
Prix du transport de marchandises par air, par mer, par navigation intérieure ou par route ; le transport lui-même.
307
FOB est l'acronyme de l’expression anglaise « FREE ON BOARD » qui se traduit par « sans frais à bord » en
français. Ainsi, un prix FOB signifie que le vendeur fournit les marchandises sans frais de transport et assurance.

139
 Le prix de vente que fixe l’entreprise doit assurer une marge (bénéfice) suffisante pour
dégager un résultat positif ;
 Le positionnement et l’image que l’entreprise souhaite adopter ;
 L’environnement ;
 L’offre ;
 La demande.
 Toutes les PME ont exprimé qu’elles ont déjà été confrontées à des problèmes liés à la
fixation des prix et à la concurrence déloyale.

Relations avec les fournisseurs et les concurrents :


 Deux (02) PME entretiennent des relations commerciales régulières avec les fournisseurs,
par contre trois (03) PME souffrent DU refus d’entretenir des relations commerciales, par
exemple le refus de livrer des marchandises ou la cessation de livraison sans raison objective.
Ce cas de figure s’applique en particulier si le fournisseur livre des composants essentiels à
certains de ses concurrents.
 Trois (03) PME ont reconnu qu’elles ont été impliquées dans des pratiques de cartel ou
d'entente illicite avec leurs concurrents.

Actions menées pour l'intégration des règles de la concurrence


 l’absence de la mise en place des procédures internes pour garantir le respect des règles de
la concurrence au sein des cinq (05) PME
 les PME ne disposent aucun responsable ou équipe dédiée à la conformité au Droit de la
concurrence.

Mise en place d'un programme de conformité au Droit de la concurrence


 Une seule PME parmi les cinq qui a envisagé la mise en place d'un programme de
conformité au Droit de la concurrence dans votre entreprise via des interventions modestes
en matière de la sensibilisation et des essayes modestes de mettre en place de mécanismes
de surveillance internes.
 L’absence de la formation et la faiblesse de la sensibilisation et d’aucune assistance
technique que peuvent bénéficié les PME, et également l’absence des juristes au sein des
PME se considèrent comme les principaux défis que vous rencontrez dans l'intégration des
règles.

B. Autres donnée issus de l’interview (sous forme QUESTION/REPONSE)


Tenant compte du caractère directif de l’entretien, nous avons été obligé de répondre aux
différentes questions des personnes interrogées, des techniciens et autres également sont des
simulations de ces PME et de leurs représentants commerciales.

140
S’agissant les relations avec les autres concurrents:

Q : Est-il possible de discuter avec des concurrents?


R: Oui. Cependant, nous devons faire attention à ce dont nous discutons. Il est parfaitement
légitime de couvrir des sujets généraux (fiscalité industrielle, formation des salariés,
développement du marché, réglementation, etc.). D'autre part, les discussions sur les niveaux de
prix, les volumes du marché, les importations parallèles et les systèmes de distribution doivent être
évitées.
Q: Que dois-je faire si un concurrent soulève un sujet problématique lors d'une
discussion?
R: Nous vous recommandons de refuser de discuter du sujet en profondeur, de demander de ne pas
continuer à discuter du sujet ou de mettre fin à la discussion et de vous en aller. Si la discussion
fait l'objet d'un procès-verbal, assurez-vous de consigner les désaccords et les retraits afin de
pouvoir ultérieurement fournir une preuve d'absence à la réunion.

Accords entre concurrents sur les prix :

Q : Un concurrent majeur et mon entreprise ont pour habitude de ne pas fournir


certains produits en dessous d'un certain prix. Est-ce légal?
R : Non, il s’agit d’un accord sur les prix. Cette pratique est illégale et doit être abandonnée.

Q : En vertu d’une ancienne pratique, mes concurrents et moi n’accordons jamais à


nos clients de rabais supérieur à 10%. Cette pratique constitue-t-elle un accord sur les prix
?
R : Oui, un accord sur les prix peut porter tant sur le prix final que sur une composante de celui-
ci. Dans ce cas, votre entreprise fixe certes son prix de base librement, mais elle s’interdit de le
réduire au-delà d’un certain pourcentage.

Accords entre concurrents sur la répartition du marché ou de la clientèle :

Q : Avec mon principal concurrent, qui se trouve à Fès, nous avons convenu que je
ne répondrai pas à la clientèle située à la province de Fès. En contrepartie, mon concurrent
renoncera à participer aux appels d’offres pour le marché De la ville du MEKNES. Est-ce
licite ?
R: Non, il s’agit d’un accord de partage de la clientèle selon le territoire. Cette pratique est illégale
et doit être abandonnée.

Q : Avec mes quatre principaux concurrents, nous avons convenu que si l’un de nous
était approché par un nouveau client, nous chercherions d’abord à savoir s’il était déjà en
relation d’affaires avec l’un de nous. Si tel est le cas, nous refusons de faire une offre ou
faisons une offre volontairement inintéressante. Est-ce licite ?
R : Non, il s’agit également d’un accord de partage de clientèle. Ce type de pratique est illégal et
doit être abandonné.

Q : Avec mes quatre principaux concurrents, nous nous réunissons lors de chaque
appel d’offres important et décidons, selon un tournus, lequel d’entre nous fera l’offre la
plus intéressante et décrochera le marché. Est-ce licite ?
R: Non, il s’agit d’un cartel de soumission. Cette pratique est illégale et doit être abandonnée.

141
Q : Je souhaite participer à un appel d'offres public, mais mon entreprise ne dispose
pas des compétences nécessaires ou des fonds suffisants pour participer à cet appel d'offres.
Puis-je contacter un concurrent qui se trouve dans la même situation que moi et soumettre
une offre conjointe répondant aux critères définis dans les documents d'appel d'offres?
R : Oui, de tels consortiums sont fondamentalement pro-concurrentiels tant que vous et les
entreprises impliquées pouvez soumettre individuellement des offres et, bien sûr, tant que vous
apparaissez tous transparents pour vos clients.
Cependant, n'échangez avec des concurrents que les informations absolument nécessaires à l'offre
conjointe. De plus, si vous ne parvenez pas à vous mettre d'accord sur les termes du consortium
avec votre concurrent, veuillez ne pas participer à cette offre individuellement ou en tant que
membre d'un autre consortium.

Accords verticaux sur la fixation des prix de revente

Q : Puis-je donner à mes distributeurs une recommandation de prix de revente à titre


indicatif ?
R : Il y a un problème avec les recommandations de prix. En tout état de cause, elles doivent être
accessibles et expressément désignées comme non contractuelles. Si les prix dans les pays voisins
s'avèrent nettement inférieurs, les recommandations devront être ignorées. Les recommandations
de prix ne doivent en aucun cas s'accompagner de pressions (ex : menaces de résiliation, non-
livraison, etc.) ou d'obtention d'avantages particuliers (rabais, primes pour respect des
recommandations).

Q : Lorsqu’un fournisseur livre l’un de ses distributeurs, peut-il imposer un prix de


revente?
R : Non, le distributeur doit être entièrement libre de déterminer ses prix.

Q : En tant que distributeur, puis-je suivre volontairement la recommandation de


prix, sachant que je ne subirai aucun préjudice si je ne la respecte pas?
R: En vertu de la loi actuelle, cela n'est pas recommandé. En suivant volontairement la
recommandation de prix, vous exprimez votre consentement à ce qui peut être interprété comme
un accord de non-concurrence.

Q : Le fournisseur m'offre des conditions d'achat particulièrement avantageuses


voire une prime si je vends ses produits à un prix fixe (minimum). Dois-je accepter cette
offre?
R : Non. Vos fournisseurs ne peuvent pas fixer de prix de revente. Alors déclinez cette offre.

Accords verticaux et clauses d’exclusivité

Q : Puis-je imposer à un client des quantités d’achats minimales ?


R: Oui, en principe c'est possible. Si l'obligation d'achat minimum équivaut pratiquement à la non-
concurrence (c'est-à-dire si l'obligation d'achat porte sur plus de 80 % des besoins du client pour
le produit concerné, déterminés sur la base de la valeur des achats effectués au cours de l'exercice
comptable précédent), elle ne peut être effectuée indéfiniment ni pendant plus de cinq ans. Aussi,
cet engagement d'achat minimum ne doit pas en pratique empêcher le client d'acheter des produits
contractuels auprès d'autres fournisseurs de la même marque, par exemple si cet engagement
couvre l'ensemble des besoins du client. Un tel engagement d'achat pourrait alors être interprété
comme un partage indirect du marché.

142
Accords verticaux portant sur des restrictions territoriales ou de clientèle :

Q : Puis-je interdire à un distributeur de revendre des produits par Internet ?


R : Non. Les ventes par Internet sont considérées comme des ventes passives et doivent donc
toujours être possibles.

Paragraphe 3 : Les synthèses


 Les responsables de PME pensent souvent que le Droit de la concurrence ne s’adresse
qu’aux grands groupes et aux entreprises puissantes sur le marché ;
 Plus de 90 % des PME marocaines présentent un manque de connaissances et de
sensibilisation aux règles du Droit de la concurrence ;
 Elles sont préoccupées par les pratiques anticoncurrentielles telles que les ententes et les
abus de position dominante ;
 Plus de 98 % des PME sont menacés d’être des victimes des pratiques anticoncurrentielles ;
 Plus de 75 % des PME exercent des pratiques anticoncurrentielles dont 90 % à cause d’un
manque de connaissance des règles du Droit de la concurrence ;
 Un nombre très rare entre les PME qui ont mis en place des procédures internes ou des
programmes de conformité au Droit de la concurrence ;
 Le prix fixé par les PME est influencée tant par des facteurs exogènes que par des facteurs
endogènes ;

Paragraphe 4 : les recommandations


 Des efforts supplémentaires et urgents sont nécessaires pour promouvoir la conformité et
améliorer la compréhension des règles de la concurrence parmi les PME.
 Renforcer la communication, la sensibilisation et la formation des PME en matière de du
Droit de la concurrence et la liberté des prix.
 Adapter le Droit de la concurrence et la liberté de prix à la moralité et les particularités du
Marocains et du Maroc.
 Accélérer la formation des magistrats en la matière.
 Tenir compte de la conjoncture actuelle caractérisée par l’inflation et le flambant des prix.
 Accéder à la réglementation du secteur des carburants car il impacte toutes les autres
secteurs.
 Renforcer la convergence au niveau des politiques de la concurrence et notamment la
convergence entre les intervenants en la matière.
 Appliquer les bonnes règles de la bonne gouvernance entre tous les acteurs qui agissent sur
la concurrence.

143
 Renforcer l’application des sanctions prévues par la loi sur les entreprises qui violent les
règles de la concurrence.
 Renforcer et développer les techniques du contrôle des pratiques concurrentielles au sein
de tous les marchés et dans les différentes entreprises notamment les PME.
 La formation des enquêteurs et des spécialistes compétents en matière du Droit de la
concurrence.
 Développer l’arsenal juridique relatif à la concurrence pour couvrir le monde numérique et
les nouvelles technologies.
 Adopter les recommandations de l’Observatoire international des régulations
économiques308 dans le rapport : «les CONCLUSIONS PRELIMINAIRES sur LA
REGULATION DE LA CONCURRENCE A TRAVERS LE MONDE (BONNES
PRATIQUES ET ENSEIGNEMENTS)», mais seulement celles qui sont compatibles avec
les particularismes du Maroc et celles qui peuvent apporter plus d’efficacité et d’efficience
à l’expérience Marocaine en matière de la régulation de la concurrence.

308
L’Observatoire international des régulations économiques (OIRE), lancé à l’initiative de la Fondation de
droit continental, a été inauguré le 7 juillet 2015, à l’occasion d’une conférence de presse au Quai d’Orsay
sous le haut patronage du ministre des affaires étrangères et du développement international. Ce panel est
composé de personnalités éminentes du monde juridico‐économique issues du monde entier, pays développés ou
dites émergents ou en développement confondus. Il remet par le présent document ses premières conclusions
sur le thème de la régulation de la concurrence.

144
Conclusion :

En conclusion, ce mémoire a examiné de manière approfondie la notion de concurrence, le


Droit de la concurrence et la liberté des prix, en mettant en évidence l'influence du Droit de la
concurrence européen, en particulier celui de la France, sur le Maroc, ainsi que sa relation avec les
petites et moyennes entreprises (PME) marocaines.

La méthodologie de cette étude a permis d'explorer le cadre conceptuel, historique et


évolutif du Droit de la concurrence à l'échelle mondiale, ainsi que le cadre légal, institutionnel et
réglementaire du Droit de la concurrence et de la liberté des prix au Maroc. Une enquête
exploratoire a également été menée auprès d'un échantillon représentatif de PME opérant dans le
même secteur d'activité.

Les résultats obtenus ont souligné plusieurs constats importants. Tout d'abord, il a été
observé une transposition totale du Droit européen sans adaptation à la réalité morale marocaine,
ce qui a conduit à des lacunes et à un retard dans la mise en œuvre du Droit de la concurrence au
Maroc. De plus, l'absence de convergence entre les institutions chargées de la concurrence, les
difficultés et la lenteur dans la mise en place d'un Conseil de la concurrence en tant qu'institution
constitutionnelle indépendante, ainsi que la méconnaissance et l'ignorance des règles de la
concurrence au sein des PME, ont été identifiées comme des facteurs limitant.

Face à ces constats, plusieurs solutions sont proposées. Il est primordial de mettre en place
de manière rapide et urgente un Conseil de la concurrence qui doit pratiquer ses attributions
dévolues et ses larges pouvoirs en matière de la concurrence afin de renforcer l'environnement
concurrentiel sur les marchés, notamment face à la flambée des prix. De plus, il est recommandé
de renforcer le rôle du pouvoir judiciaire en formant les magistrats au Droit de la concurrence, afin
de garantir une application effective de ce Droit. En parallèle, il est crucial de sensibiliser les PME
à l'importance de respecter les principes et règles de la concurrence, afin de les prévenir des
pratiques anticoncurrentielles et de favoriser leur compétitivité et les encourager à adopter et
mettre en œuvre des programmes de conformités au Droit de la concurrence et la liberté des prix.

L'ensemble de ces mesures vise à promouvoir une concurrence saine et équitable, et à créer
un environnement propice au développement économique du Maroc ainsi qu'à la croissance des
PME du pays. Il est essentiel que les acteurs concernés, tant sur le plan institutionnel que sur celui
des entreprises, et également les consommateurs collaborent et s'engagent activement dans la mise
en œuvre de ces recommandations, afin de stimuler l'innovation, la création d'emplois et la
croissance économique dans le contexte concurrentiel qui ne cesse jamais de s’évoluer.

145
LES ANNEXES

ANNEXE 1 :

Questionnaire sur La concurrence et la liberté des prix au Maroc : L’impact


du Droit de la concurrence sur les PME au Maroc, Secteur : commerce des
machines d’impression (imprimantes et photocopieuses), à la ville de
MEKNES.
Nous vous remercions vivement de prendre le temps de participer à cette étude. Celle-ci s’inscrit
dans le cadre d’un projet de fin d’étude pour l’obtention d’une licence en DROIT PRIVE
FRANÇAIS, UNIVERSITE SULTAN MOULAY SLIMANE, FACULTE
POLYDISCIPLINAIRE de BENI MELLAL.

L’objectif de cette étude est de traiter les questions délicates relatives à la concurrence qui ont
contribués à l’instauration du Droit de la concurrence au Maroc et son impact sur les différents
marchés et sur les différentes structures sociales et économiques notamment les PME, et
précisément les PME commercial dont on trouve la vente des imprimantes et des photocopieuses
représente l’une des activités principales ou exclusives de la PME.

Votre contribution à cette étude est très importante pour nous aider à atteindre nos objectifs de
recherche. Nous vous encourageons donc à répondre aux questions avec honnêteté et précision.
Nous tenons à vous assurer que toutes les réponses fournies seront traitées avec plus grande
confidentialité et que les données collectées ne seront utilisées qu’à des fins de recherche.

Nous apprécions grandement votre participation à cette étude et votre contribution à notre
recherche .Merci beaucoup.

Informations générales

1. Nom de l'entreprise : ANONYME


2. Forme juridique :
3. Année de création :
4. Nombre d'employés :
5. Les activités de la PME :

Section 1: Connaissance des règles du Droit de la concurrence

146
1) Êtes-vous conscient de l'existence des règles du Droit de la concurrence au Maroc ?
a) Oui
b) Non

2) Pouvez-vous citer quelques-unes des règles du Droit de la concurrence que vous connaissez ?
3) Avez-vous accès à des informations sur les règles du Droit de la concurrence pour les PME
au Maroc ?
a) Oui, à travers des publications spécialisées
b) Oui, à travers des formations ou des ateliers
c) Non

Section 2: Risques de violation des principes du Droit de la concurrence et de la liberté des


prix :

4) Quels sont, selon vous, les principaux risques qui pourraient conduire à une violation des
règles de la concurrence et de la liberté des prix dans votre secteur d'activité ?

5) Comment établissez-vous vos prix de vente ?


a) En fonction des coûts de production
b) En fonction de la demande du marché
c) En fonction des prix pratiqués par la concurrence
d) Autre (précisez)

6) Avez-vous déjà été confronté à des problèmes liés à la fixation des prix et à la concurrence
déloyale ?
a) Oui
b) Non

Section 3: Relations avec les fournisseurs et les concurrents


7) Entretenez-vous des relations commerciales régulières avec vos fournisseurs ?
a) Oui
b) Non

8) Avez-vous déjà été impliqué dans des pratiques de cartel ou d'entente illicite avec vos
concurrents ?
a) Oui
b) Non

9) Comment assurez-vous une concurrence loyale avec vos concurrents dans le marché ?
10)
Section 4: Actions menées pour l'intégration des règles de la concurrence :

147
11) Avez-vous mis en place des procédures internes pour garantir le respect des règles de la
concurrence au sein de votre entreprise ?
a) Oui, nous avons des procédures clairement définies
b) Oui, mais elles sont informelles ou peu structurées
c) Non, nous n'avons pas mis en place de procédures spécifiques

12) Disposez-vous d'un responsable ou d'une équipe dédiée à la conformité au Droit de la


concurrence ?
a) Oui
b) Non

Section 5: Mise en place d'un programme de conformité au Droit de la concurrence


13) Avez-vous déjà envisagé la mise en place d'un programme de conformité au Droit de la
concurrence dans votre entreprise ?
a) Oui
b) Non

14) Si oui, quelles sont les actions que vous avez entreprises pour la mise en place d'un tel
programme ?
a) Élaboration d'un code de conduite
b) Sensibilisation et formation des employés sur les règles de la concurrence
c) Mise en place de mécanismes de surveillance internes
d) Autres (précisez)

15) Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans l'intégration des règles ?

148
ANNEXE 2 :

149
ANNEXE 3 :

150
ANNEXE 4

151
ANNEXE 5

Allemagne : la décision controversée du 6 février 2019 de l’Office fédéral de lutte contre les
cartels :Allemagne : la décision controversée du 6 février 2019 de l’Office fédéral de lutte contre les
cartels L’Office fédéral de lutte contre les cartels (BUNDESKARTELLAMT) a rendu une décision le 6
février au terme de plusieurs années d’enquête portant sur les croisements de données effectués par
Facebook via ses différents service si . De façon générale, l’office a reproché à l’entreprise de ne pas
suffisamment informer ses usagers de l’existence de ces croisements, ni de leurs finalités. Sur le fondement
du RGPD, le consentement à ces traitements de données ne saurait être déduit de la seule acceptation des
conditions générales d’utilisation lors de l’ouverture d’un compte sur le réseau social ou une autre
application du groupe. Ces manquements sont d’autant plus graves que les sources de données sont
multiples. Outre les partages réalisés à partir des applications dont Facebook est propriétaire (WHATSAPP
et INSTAGRAM, par exemple), il est également procédé à des collectes via des sites tiers sur lesquelles
figurent les boutons « LIKE » et « SHARE ». Les personnes utilisatrices du service se voient tracées sur
des pages de sites web n’ayant aucun lien avec Facebook, quand bien même elles n’auraient pas cliqué sur
ce bouton. L’entreprise est donc en mesure de connaître précisément leurs habitudes de navigation et
d’affiner en fonction leur profilage, audelà même des données qu’elles ont chargées dans le réseau social.
On notera sur ce point que la CNIL française ainsi que l’Autorité espagnole de protection des données
avaient déjà relevé et sanctionné cette pratique dans deux décisions en 2017, les autres manquements alors
reprochés à Facebook étant similaires à ceux relevés dans la décision ici commentée (voir La Rem, n° 42,
pp. 18-20, et n° 44, pp. 17-19). Au vu du nombre d’utilisateurs allemands de Facebook (23 millions
d’utilisateurs quotidiens, 32 millions d’utilisateurs mensuels), l’Office déduit que ses pratiques sont
constitutives d’un abus de position dominante. Elles lui permettent en effet d’accéder à une quantité
quasiment illimitée de données personnelles, tant sur le marché des réseaux sociaux que sur celui des
applications satellites, telles que celles dédiées à la messagerie privée. L’entreprise est ainsi à même de
proposer des services de publicité personnalisée sans équivalent chez ses concurrents. Aussi, l’Office a
enjoint le réseau social à revoir ses conditions de traitement à l’aune du RGPD. Selon sa décision, le partage
des données issues des applications propriétaires du groupe avec le réseau social ne pourra être effectué
qu’avec le consentement explicite de l’utilisateur. Il en est de même pour les collectes procédant des sites
tiers, une information préalable devant par ailleurs être délivrée aux internautes quant aux finalités de celles-
ci. Le consentement devra naturellement être distinct de l’acceptation des conditions générales d’utilisation
et ne pas constituer une condition d’accès aux services. Bien que ces griefs rejoignent ceux formulés devant
d’autres autorités et juridictions, la décision de l’Office a fait l’objet d’une suspension le 26 août dernier,
Facebook ayant fait appel devant la Cour provinciale de DÜSSELDORFII. Les juges ont en effet estimé
que les conditions d’utilisation des services de Facebook étaient suffisamment claires pour que ses
utilisateurs puissent garder le contrôle sur le sort de leurs données. Par ailleurs, il n’existerait pas de
corrélation entre le partage de celles-ci et un éventuel abus de position dominante. Une décision au fond
devrait prochainement être rendue sur cette épineuse question.

Revue Européenne des Médias et du Numérique, n ° 52, automne 2019, pp. 18-20

152
ANNEXE 6

Italie : sanction d’un million d’euros prononcée par l’autorité de protection des données le 14 juin
2019 Dans la continuité du scandale Cambridge Analytica (voir La rem n°48, p. 90), l’autorité
italienne de protection des données (Garante per la protezione dei dati personali) a également
prononcée une sanction à l’égard de Facebook, le 14 juin 2019iii . L’autorité a ainsi établi que 57
utilisateurs italiens du réseau social avaient téléchargé et utilisé l’application partenaire this is your
digital life. Outre les données transmises par ces personnes, il est établi que la collecte portait
également sur les informations de leurs « amis », ce qui porte à 214077 le nombre d’utilisateurs
concernés en Italie. Ceux-ci n’étaient bien sûr pas informés de l’existence de ces collectes par «
amis » interposés, et n’y avaient donc pas consenti. Le grief est désormais classique ! Aussi, même
s’il semble que les données n’aient pas été transmises à l’entreprise Cambridge Analytica,
l’autorité estime quand même le manquement suffisamment grave pour infliger une amende d’un
million d’euros, tenant compte de la taille de la base de données eu cause. La décision contribue à
un mouvement global de responsabilisation des réseaux sociaux, et en particulier de Facebook, et
qui mobilise aussi bien le droit des données personnelles que le droit de la concurrence ou de la
consommation. A ce titre, on rappellera que l’autorité italienne de la concurrence avait déjà
sanctionné Facebook fin 2018 pour pratiques commerciales trompeuses au sens du Code de la
consommation (voir La Rem, n° 49, pp. 19-21). Un certain nombre de clauses des conditions
générales d’utilisation ont également pu être annulées par les juridictions françaises sur ce même
fondement (voir La Rem, n° 48, pp. 26-27, et n° 50-51, pp. 16-18).

Revue Européenne des Médias et du Numérique, n ° 52, automne 2019, pp. 18-20

153
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

OUVRAGES GENERAUX ET SPECIALISES

1) ALAIN BIENAYMÉ, « CONCURRENCE, ÉCONOMIE », ENCYCLOPÆDIA


UNIVERSALIS [EN LIGNE], CONSULTE LE 29 MARS 2023. URL :
HTTPS://WWW.UNIVERSALIS.FR/ENCYCLOPEDIE/CONCURRENCE-ECONOMIE/
2) ALI KAIROUANI, « LES ASPECTS JURIDIQUES DE LA REGULATION
PUBLIQUE ECONOMIQUE AU MAROC » / DROIT EN AFRIQUE/ ENOMOS
LIBRARY
3) ALAMI MACHICHI DRISS, CONCURRENCE, DROIT ET OBLIGATIONS DES
ENTREPRISES AU MAROC, ÉD EDDIF, 2004, P. 35.
4) CORALIE ANADON • INGALILL D’ARMAILLÉ • LIZA BELLULO • SOPHIE-
ANNE DESCOUBES • MARIANNE FAESSEL-KAHN • VIRGINIE GUIN • ANNE
PERROT • SÉBASTIEN SORIANO • FABIEN ZIVY. SONT LES PERSONNES QUI
ONT PARTICIPÉ À LA RÉDACTION ET À LA RÉALISATION DE CET OUVRAGE:
LIVRE DE 25 ANS POUR CONSTRUIRE LA CONCURRENCE. P 06-24 EN FICHIER
PDF DISPONIBLE SUR LE LIEN :
HTTPS://WWW.AUTORITEDELACONCURRENCE.FR/SITES/DEFAULT/FILES/20
19-05/LIVRE_25ANS.PDF
5) CLAIRE MONGOUACHON. LE DROIT EUROPÉEN DE LA CONCURRENCE FACE À
SES FINALITÉS: UN DÉBAT PHILOSOPHIQUE. REVUE DE LA RECHERCHE
JURIDIQUE - DROIT PROSPECTIF, 2018, DOCTRINE JURIDIQUE ET PHILOSOPHIE
POLITIQUE ET MORALE (DIR. J.-Y. CHÉROT). HAL-02011886. P.4
6) FRÉDÉRIC MARTY CHARGÉ DE RECHERCHE CNRS UMR 7321 GREDEG
UNIVERSITÉ NICE SOPHIA ANTIPOLIS AUDITION HAUT CONSEIL DE LA VIE
ASSOCIATIVE GROUPE DE TRAVAIL DROIT, FISCALITÉ, COMPTABILITÉ,
FINANCEMENT PARIS, INTÉRÊT GÉNÉRAL ET CONCURRENCE LES ENTITÉS À
BUT NON LUCRATIF À L’ÉPREUVE DES RÈGLES EUROPÉENNES, LE 9 JUIN 2015,
P1-P3;
7) GEORGES DECOCQ, ANDRÉ DECOCQ / DROIT DE LA CONCURRENCE, DROIT
INTERNE ET DROIT DE L'UNION EUROPÉENNE/9E ÉDITION, PARUTION:
26/10/2021(OUVRAGE).
8) LAHSEN ABDELMALKI, RENÉ SANDRETTO, L’OMC ET LA RÉGULATION DU
COMMERCE INTERNATIONAL EN DANGER? / DANS REGARDS CROISÉS SUR

154
L'ÉCONOMIEREGARDS CROISÉS SUR L'ÉCONOMIE 2017/2 (N° 21)2017/2 (N° 21),
PAGES 131 À 140 / ÉDITIONS LA DÉCOUVERTE / LIEN :
HTTPS://WWW.CAIRN.INFO/REVUE-REGARDS-CROISES-SUR-L-ECONOMIE-2017-
2-PAGE-131.HTM
9) MICHÈLE RIOUX ENSEIGNE AU DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE ET
ELLE EST DIRECTRICE DE RECHERCHE AU CENTRE ÉTUDES INTERNATIONALES
ET MONDIALISATION DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL. NOUS
AVONS ABORDÉ L’IMPACT DE LA GLOBALISATION SUR LA CONCURRENCE
DANS M. RIOUX, « GLOBALISATION ET CONCURRENCE », ÉTUDES
INTERNATIONALES, VOL XXXIII, NO. 1, MARS 2002, EXTRAIT DES PAGES. 109-136
10) MICHÈLE RIOUX, VERS UN DROIT MONDIAL DE LA CONCURRENCE? GROUPE
DE RECHERCHE SUR L'INTÉGRATION CONTINENTALE/UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
À MONTRÉAL DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE C.P.8888, SUCC. CENTRE-
VILLE, MONTRÉAL, H3C 3P8/ CONTINENTALISATION CAHIER DE
RECHERCHE 99-8 DÉCEMBRE 1999,
11) RHOMRI MOUNIR MOUNIA, ENSEIGNANTE-CHERCHEURE À LA FSJES DE
MEKNÈS/LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR CONTRE LES CLAUSES
ABUSIVES ENTRE LE DROIT COMMUN DES CONTRATS ET LA LOI 31.08/ PUBLIÉ
SUR LA REVUE ÉLECTRONIQUE DES RECHERCHES SCIENTIFIQUES N°.LIEN:
HTTPS://WWW.GOOGLE.COM/URL?SA=T&RCT=J&Q=&ESRC=S&SOURCE=WEB&
CD=&VED=2AHUKEWJJ2JM6XYB_AHWEQ6QKHWEYDKI4CHAWEGQIIXAB&UR
L=HTTPS%3A%2F%2FREVUES.IMIST.MA%2FINDEX.PHP%2FRERJ%2FARTICLE%
2FDOWNLOAD%2F38667%2F19985&USG=AOVVAW02HDIKLLL8S6M17RJ_A1_F
12) LARABI JAID EX PROFESSEUR D’ECONOMIE A LA FACULTE DE RABAT,
L’INDUSTRIALISATION DE L’ECONOMIE MAROCAINE : ACQUIS REELS ET
MODALITES D’UNE REMISE EN CAUSE, EXTRAIT (P. 91-117) PUBLIE SUR LE LIEN :
HTTPS://BOOKS.OPENEDITION.ORG/IREMAM/2421?LANG=EN

DISCOURS ROYALES et TEXTE LEGISLATIFS ET


REGLEMENTAIRES: LOIS/DECRETS...

13) EXTRAIT DU DISCOURS ROYAL A L’ OCCASION DU DOUZIEME


ANNIVERSAIRE DE LA FETE DU TRONE, DU 20 CHAABANE 1432 (30 JUILLET
2011) ;

155
14) EXTRAIT DU DISCOURS DU 20 AOUT 2009, PRONONCE PAR SA MAJESTE A
TETOUAN A L’OCCASION DE LA REVOLUTION DU ROI ET DU PEUPLE ;
15) L’ARTICLE 15 DE LA CONSTITUTION DE 1996 ;
16) L’ARTICLE 35 DE LA CONSTITUTION DE 2011 ;
17) ARTICLE 166 DE LA CONSTITUTION DE 2011 ;
18) LA LOI N°104-12 DU 30 JUILLET 2014 SUR LA LIBERTE DES PRIX ET DE LA
CONCURRENCE, PROMULGUEE PAR LE DAHIR N°1-14-116 DU 2 RAMADAN 1435
DU 30 JUIN 2014, ABROGEANT LA LOI 06-99 ;
19) LA LOI 06-99 DU 05 JUIN 2000 RELATIVE A LA CONCURRENCE ET LA LIBERTE
DES PRIX ;
20) LA LOI 20-13 RELATIVE AU CONSEIL DE LA CONCURRENCE ;
21) LA LOI 40-21 MODIFIANT LA LOI 104-12 RELATIVE A LA LIBERTE DES PRIX ET
DE LA CONCURRENCE ;
22) LA LOI 41-21 MODIFIANT LA LOI 20-13 RELATIVE AU CONSEIL DE LA
CONCURRENCE ;
23) DECRET N°2.23.273 MODIFIANT ET COMPLETANT LE DECRET N°2-14-652 DU 8
SAFAR 1436 (1 DECEMBRE 2014) PRIS POUR L'APPLICATION DE LA LOI N° 104-12
SUR LA LIBERTE DES PRIX ET DE LA CONCURRENCE ;
24) LOI N° 53-00 FORMANT CHARTE DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE,
DAHIR N° 1-02-188 DU 12 JOUMADA I 1423 (23 JUILLET 2002), B. O. N° 5036 DU
15/09/2002,
25) LA LOI N° 17-95 RELATIVE AUX SOCIÉTÉS ANONYMES, PROMULGUÉE PAR LE
DAHIR N°1-96-124 DU 2 JUILLET 1996, TELLE QUE MODIFIÉE ET COMPLÉTÉE;
26) LA LOI 31-08 ÉDICTANT DES MESURES DE PROTECTION DU CONSOMMATEUR
PUBLIÉE AU BULLETIN OFFICIEL N°5932 DU 7 AVRIL 2011;
27) ARTICLE 84 DU DOC;
28) LA LOI 008-71 DU (12.10.1971) QUI VIENT CONCRETISER L’OBLIGATION
CLASSIQUE DE LOYALE CONCURRENCE ;
29) ARRÊTÉ N° 3086.14 DU 29 DÉCEMBRE 2014 DU MINISTRE DÉLÉGUÉ AUPRÈS
DU CHEF DU GOUVERNEMENT CHARGÉ DES AFFAIRES GÉNÉRALES ET DE LA
GOUVERNANCE;
30) LE SHERMAN ACT : 1ER TEXTE DE DROIT DE LA CONCURRENCE ;
31) L’OMNIBUS TRADE AND COMPETITIVENESS ACT DE 1988 ;
32) LE CLAYTON ANTI-TRUST ACT.

156
THESES DE DOCTORAT ET MEMOIRES

33) LIONEL ZEVOUNOU, THÈSE POUR L’OBTENTION DU GRADE DE DOCTEUR EN DROIT


PUBLIC: LE CONCEPT DE CONCURRENCE EN DROIT, PRÉSENTÉE ET SOUTENUE
PUBLIQUEMENT LE 8 DÉCEMBRE 2010, SOUS LA DIRECTION DE MONSIEUR PIERRE
BRUNET PROFESSEUR À L’UNIVERSITÉ PARIS OUEST NANTERRE LA DÉFENSE,
MEMBRE DE L’INSTITUT UNIVERSITAIRE DE FRANCE/ UNIVERSITE PARIS OUEST
NANTERRE LA DEFENSE/ UFR DROIT ET SCIENCES POLITIQUES – ECOLE DOCTORALE
DROIT ET SCIENCES POLITIQUES ;
34) NAIM SABIK, THÈSE DE DOCTORAT EN DROIT PRIVÉ, «LE RÔLE DE LA PROPRIÉTÉ
INDUSTRIELLE DANS LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR», PRÉSENTÉE ET
SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 10 MAI 2010, SOUS LA DIRECTION DE FRANCK
MARMOZ, MEMBRES DU JURY: MOHAMED CHADI, PROFESSEUR, UNIVERSITÉ HASSAN
II MOHAMMEDIA (MAROC)-FARID HATIMY, PROFESSEUR UNIVERSITÉ HASSAN II
CASABLANCA (MAROC)- FRANCK MARMOZ, MAÎTRE DE CONFÉRENCES HDR,
UNIVERSITÉ JEAN MOULIN LYON 3- EDOUARD TREPPOZ, PROFESSEUR, UNIVERSITÉ
LYON 2;
35) ODILE MATHILDE BOUDOU, RÉSUMÉ D’UNE THÈSE DE DOCTORAT EN DROIT PRIVÉ,
«LA LIBERTÉ CONTRACTUELLE AU REGARD DU DROIT DE LA CONCURRENCE: DROIT
COMMUNAUTAIRE ET DROIT FRANÇAIS», SOUS LA DIRECTION DE HÉLÈNE
GAUDEMET-TALLON, SOUTENUE EN 2001 À PARIS 2. LIEN :
HTTPS://WWW.THESES.FR/2001PA020009 ;
36) CLAIRE REYNAUD SOUS LA DIRECTION DE MONSIEUR LE PROFESSEUR LAURENT
BENZONI, «DATA ET DROIT DE LA CONCURRENCE : ÉTATS-UNIS ET EUROPE », MASTER
2 DROIT COMPARÉ DES AFFAIRES DIRIGÉ PAR MADAME LE PROFESSEUR MARIE GORÉ
2020-2021, UNIVERSITE PARIS II-PANTHEON ASSAS, P.41 LIEN : HTTPS://IDC.U-
PARIS2.FR/SITES/DEFAULT/FILES/MEMOIRES/ME%CC%81MOIRE%20CLAIRE%20REYNA
UD%20.PDF ;
37) SANAE EL HAJOUI, (2016), « LE NOUVEAU DROIT DE LA CONCURRENCE AU MAROC »,
ED REMALD. , SANAE EL HAJOUI EST L'AUTEUR DE LA THÈSE « EFFICACITÉ D'ACTION
DU DES AUTORITÉS DE LA CONCURRENCE IMMIXTION DU DROIT DE LA
CONCURRENCE LIBERTÉ CONTRACTUELLE LIBERTÉ D'ENTREPRENDRE ORDRE
PUBLIC CONCURRENTIEL PRÉVISIBILITÉ SÉCURITÉ JURIDIQUE TRANSPARENCE »;
38) SERRAFI SALMA, ZEMRAN OTHMANE, BENCHEQROUN MONCEF, ENCADRE PAR :
MME BOUIRI BOUCHRA/ «CONCURRENCE » MEMOIRE DU MASTER I DROIT DES
AFFAIRES 2018-2019/ FSJES-MOHAMMEDIA;
39) EL OUAZZANI HIND (UNIVERSITE HASSAN 1ER, SETTAT) ET ROUGGANI KHALID,
NABIL BOUAYAD AMINE (UNIVERSITE SULTAN MOULAY SLIMANE FACULTE POLY

157
DISCIPLINAIRE DE KHOURIBGA), «LE FINANCEMENT DES PETITES ET MOYENNES
ENTREPRISES : CAS DU MAROC» ;

RAPPORTS INSTITUTIONNELS, GUIDES, CONFERENCES ET


COLLOQUES

40) EXAMEN DES ACTIVITÉS DE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS ET D’ASSISTANCE


TECHNIQUE EN MATIÈRE DE DROIT ET DE POLITIQUE DE LA CONCURRENCE ET DE LA
PROTECTION DU CONSOMMATEUR, CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE
COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT, 21 AVRIL 2023;
41) CHAMBRE FRANCAISE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MAROC EN
COLLABORATION DU MINISTERE DE L’INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DES
NOUVELLES TECHNOLOGIES «DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES EN MATIERE
D’INFORMATION ET DE PRATIQUES COMMERCIALES AU VU DE LA LOI N°31-08 SUR
LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR» ;
42) MINISTERE DE L’INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DES NOUVELLES
TECHNOLOGIES, «GUIDE DU CONSOMMATEUR», DOCUMENT CONÇU ET REALISE PAR
AWB EDITION MARS 2012 ;
43) HUITIÈME CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES CHARGÉE DE REVOIR TOUS LES
ASPECTS DE L’ENSEMBLE DE PRINCIPES ET DE RÈGLES ÉQUITABLES CONVENUS AU
NIVEAU MULTILATÉRAL POUR LE CONTRÔLE DES PRATIQUES COMMERCIALES
RESTRICTIVES / LOI TYPE SUR LA CONCURRENCE (2020), CHAPITRE IV RÉVISÉ
/GENÈVE, 19-23 OCTOBRE 2020 POINT 16 DE L’ORDRE DU JOUR PROVISOIRE QUESTIONS
DIVERSES. LIEN :
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ah
UKEwjsufvGsYf_AhU6xQIHHZYwC6wQFnoECAgQAw&url=https%3A%2F%2Functad.org%2Fs
ystem%2Ffiles%2Fofficial-
document%2Ftdrbpconf9L2_fr.pdf&usg=AOvVaw0JQRab3a_PW2v4_I_Yk3Vn ;
44) CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT/LOI
TYPE SUR LA CONCURRENCE/SERIE DE LA CNUCED SUR LES QUESTIONS RELATIVES
AU DROIT ET A LA POLITIQUE DE LA CONCURRENCE/ÉLEMENTS EVENTUELS A
INCORPORER DANS LES ARTICLES D’UNE LOI SUR LA CONCURRENCE,
COMMENTAIRES ET FORMULES DIFFERENTES RELEVEES DANS DES LEGISLATIONS
EXISTANTES/NEW YORK ET GENEVE, 2007. LIEN :
HTTPS://WWW.GOOGLE.COM/URL?SA=T&RCT=J&Q=&ESRC=S&SOURCE=WEB&CD=&C
AD=RJA&UACT=8&VED=2AHUKEWJS9MVTSIF_AHUWHEWKHBY6AF8QFNOECAGQAQ

158
&URL=HTTPS%3A%2F%2FUNCTAD.ORG%2FSYSTEM%2FFILES%2FOFFICIALDOCUMEN
T%2FTDRBPCONF7D8_FR.PDF&USG=AOVVAW0RNCPF5P6-WYUP_LIHVBDJ ;
45) LE RAPPORT : «LES CONCLUSIONS PRELIMINAIRES SUR LA REGULATION DE LA
CONCURRENCE A TRAVERS LE MONDE (BONNES PRATIQUES ET
ENSEIGNEMENTS)» ETABLI PAR L’OBSERVATOIRE INTERNATIONAL DES
RÉGULATIONS ÉCONOMIQUES (OIRE);
46) HASSAN DABZAT, CHARGÉ DE MISSION AUPRÈS DU PREMIER MINISTRE, PÔLE
CONCURRENCE/ VERS UNE CULTURE DE LA COMPÉTITION ET DE LA CONCURRENCE
AU MAROC/ LES JOURNÉES DE L’ÉCONOMIE-GESTION 3 ÈME ÉDITION, ACTES DU
COLLOQUE, DROIT ET GESTION D'ENTREPRISE, TEXTES RÉUNIS PAR PIERRE CÉLIER/
ENSET DE MOHAMMEDIA VENDREDI 18 MAI 2007, FACULTÉ SJES DE RABAT-AGDAL
SAMEDI 19 MAI 2007
47) CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DEVELOPPEMENT,
SITE INTERNET OFFICIELLE. LIEN : À PROPOS DE LA CNUCED | CNUCED (UNCTAD.ORG)
48) M. FRANÇOIS MOLINS, PROCUREUR GÉNÉRAL PRÈS LA COUR DE CASSATION, EN
OUVERTURE DU COLLOQUE "AUTONOMIE ET DROIT DE LA CONCURRENCE". LIEN :
HTTPS://WWW.COURDECASSATION.FR/TOUTES-LES-
ACTUALITES/2019/11/29/AUTONOMIE-ET-DROIT-DE-LA-CONCURRENCE
49) NOUREDDINE EL AOUFI ET MICHEL HOLLARD /FONDEMENTS D’UNE PRAGMATIQUE
DE LA CONCURRENCE AU MAROC? NOTE D’ORIENTATION / CONSEIL DE LA
CONCURRENCE/ 31 MAI 2010,
50) LE « LIVRE BLANC DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE PME », REALISE PAR
LE MINISTERE DELEGUE AUPRES DU PREMIER MINISTRE CHARGE DES AFFAIRES
GENERALES DU GOUVERNEMENT (1999).
51) GUIDE RELATIF A LA MISE EN PLACE DE PROGRAMMES DE CONFORMITE AU
DROIT DE LA CONCURRENCE AU SEIN DES ENTREPRISES ET DES ORGANISATIONS
PROFESSIONNELLES, CONSEIL DE LA CONCURRENCE EDITION DU 10 JANVIER 2022 ;
52) AUTORITÉ DE LA CONCURRENCE FRANÇAISE, MIEUX COMPRENDRE LES RÈGLES DE
CONCURRENCE, GUIDE À DESTINATION DES PME;
53) HUBERT O. GILLIERON ET DENIS CHERPILLOD, FEDERATION DES ENTREPRISES
ROMANDES DE GENEVE ET CENTRE PATRONAL, CONFORMITE AU DROIT DE LA
CONCURRENCE GUIDE PRATIQUE A L’USAGE DES PME ;
54) ANNEXE C1 - FICHE DE JUMELAGE STANDARD- MAROC/Projet financé par l’Union
européenne ;
55) RAPPORT DE L’USAID A ETE ETABLI SOUS LA DIRECTION DE M. PETROS MORGOS,
CHEF DU PROJET, AVEC LA COLLABORATION DE MMES MARIA BAHNINI, NEZHA
BENGEBARA, KENZA BENIS ET DE M. KHALID LAHBABI. M. RICHARD ROUSSEAU,
DIRECTEUR DU BUREAU DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE, A L'USAID/MAROC, ET
NADIA AMRANI, SPECIALISTE EN PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT ET CONSEILLERE

159
EN GENRE, A L'USAID/MAROC, ONT EGALEMENT CONTRIBUE, PAR DES
COMMENTAIRES UTILES ET DES REMARQUES PERTINENTES A ENRICHIR CE
RAPPORT/USAID MOROCCO MODERNIZATION OF COMMERCIAL LAW AND THE
JUDICIARY PROJECT/ EVALUATION DE LA LEGISLATION COMMERCIALE DU
ROYAUME DU MAROC DRAFT 2.0 ;
56) (COMMUNICATION DE LA COMMISSION EUROPEENNE SUR LA DEFINITION DU
MARCHE EN CAUSE AUX FINS DU DROIT DE LA CONCURRENCE).
57) LE RAPPORT DE LA BANQUE MONDIALE (IFC WORLD BANK 2010)
58) SYNTHESES OCDE (2000), «LES PETITES ET MOYENNES, ENTREPRISES : FORCE
LOCALE, ACTION MONDIALE» ;
59) PUBLICATION DES NATIONS UNIES ETABLIE PAR LA CNUCED, RAPPORT DE
L’INSTRUMENT DE LA COOPERATION TECHNIQUE, UNCTAD/TC/2015/1/REV.2, EISBN :
978-92-1-004607-7 ;
60) LE RAPPORT DE ICPAC (ETATS-UNIS, INTERNATIONAL COMPETITION POLICY
ADVISORY COMMITTEE REPORT, 2000 – WWW.USDOJ.GOV/ATR/ICPAC
61) L’OBSERVATOIRE MAROCAIN DE LA TRES PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
(OMTPME), TABLEAU DE BORD DES ENTREPRISES EDITION 2020-2021 ;
62) Le Plan d’Action Maroc-UE pour la mise en œuvre du Statut Avancé (2013-2020) reprend dans son
chapitre 6.10 sur la Réforme de la « Politique de Concurrence » ;
63) FLYER DE LA PHASE 2: RENFORCER UNE ÉCONOMIE OUVERTE ET INCLUSIVE/ VINGT
ANS DE COLLABORATION FRUCTUEUSE/ 2021/ ;
64) LA COMMISSION SPÉCIALE DE MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT, LE RAPPORT
GÉNÉRAL, AVRIL 2021.

ARTICLES ET PUBLICATIONS DE REVUES SPECIALISES EN DROIT


OU/ET ECONOMIE

65) ALEXANDRA BEAUCHAMP ET SANDRINE VICTOR, « INTRODUCTION AU DOSSIER «


UNE HISTOIRE DE LA CONCURRENCE: CHAMPS D’ÉTUDES ET INTERPRÉTATIONS
HISTORIENNES » », LES CAHIERS DE FRAMESPA [EN LIGNE], 39 | 2022, MIS EN LIGNE LE
31 JANVIER 2022, CONSULTÉ LE 11 AVRIL 2023. URL :
HTTP://JOURNALS.OPENEDITION.ORG/FRAMESPA/12220
66) COULIBALY ABOU SAÏB, DOCTEUR EN DROIT, MAÎTRE-ASSISTANT, UNITÉ DE
FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES,
UNIVERSITÉ DE OUAGADOUGOU/ LE DROIT DE LA CONCURRENCE DE L’UNION
ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE OUEST AFRICAINE. REVUE BURKINABBÉ DE DROIT, N°
43-44, 1ER ET 2ÈME SEMESTRES 2003, P1

160
67) HARTMUT ROSA, « LA COMPÉTITION COMME MODE D’INTERACTION », SOCIOLOGIE
[EN LIGNE], N° 3, VOL. 10 | 2019, MIS EN LIGNE LE 17 MAI 2021, CONSULTÉ LE 29 MARS
2023. URL : HTTP://JOURNALS.OPENEDITION.ORG/SOCIOLOGIE/5933 ;
68) HICHAM EL MOUSSAOUI. PUBLIÉ EN COLLABORATION AVEC UN MONDE LIBRE SUR
LE JOURNAL LIBÉRAL DE RÉFÉRENCE EN FRANCE CONTREPOINTS CONSULTÉ SUR LE
SITE INTERNENT HTTPS://WWW.CONTREPOINTS.ORG/2012/05/01/81391-ISLAM-ET-
ECONOMIE-DE-MARCHE-INCOMPATIBLES LE 30 MARS 2023 À 22:44GMT
69) HADRI SAMIR, LE DROIT DE LA CONCURRENCE AU MAROC, PUBLIE LE 29-11-2012
CONSULTE LE 14 AVRIL 2023. LIEN : LE DROIT DE LA CONCURRENCE AU MAROC -
LEGAVOX (LEGAVOX.FR)
70) HALMAOUI LOUBNA (DOCTORANTE A L’UM5 RABAT) ET MAISSAE BOUSSAOUF
(PROFESSEUR À LA FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES, ÉCONOMIQUES ET
SOCIALES-SOUISSI), « LES DIFFÉRENTES MENACES À LA LIBRE CONCURRENCE»
REVUE DE DROIT CIVIL, ÉCONOMIQUE ET COMPARÉ, RDCEC ISSN: 2658-946X VOL 1 NO
1 2020.
71) MOHAMMED EL MERNISSI, « LE CONSEIL DE LA CONCURRENCE ORGANE DE
RÉGULATION DE LA CONCURRENCE », REVUE MAROCAINE DE DROIT ET D’ÉCONOMIE
DE DÉVELOPPEMENT, N°49, 2004, PAGE249.
72) MARC VEUILLOT (AFRICAN PRACTICE - MANAGING PARTNER DE CMS BUREAU
FRANCIS LEFEBVRE MAROC) ET NADIA BENZAKOUR, JURISTE, ÉQUIPE AFRIQUE, CMS
BUREAU FRANCIS LEFEBVRE MAROC, «MAROC: CE QU'IL FAUT SAVOIR DE LA
RÉFORME DU DROIT DE LA CONCURRENCE, SELON CMS BUREAU FRANCIS LEFEBVRE»
PUBLIÉ LE 28 AVRIL 2015, CONSULTÉ LE 18 MAI 2023 SUR LE SITE INTERNET
HTTPS://WWW.USINENOUVELLE.COM/ARTICLE/MAROC-CE-QU-IL-FAUT-SAVOIR-DE-
LA-REFORME-DU-DROIT-DE-LA-CONCURRENCE-SELON-CMS-BUREAU-FRANCIS-
LEFEBVRE.N325325 ;
73) OUBEJJA KENZA, PROFESSEURE D’ÉCONOMIE, UNIVERSITÉ MOHAMED V, RABAT,
«POLITIQUE DE LA CONCURRENCE ET DEVELOPPEMENT. CAS DE LA LUTTE CONTRE
LES ENTENTES ANTICONCURRENTIELLES AU MAROC»/ MOROCCAN BUSINESS
REVIEW RESEARCH - VOLUME 1 NUMÉRO 1 - OCTOBRE 2022 - ISSN: 2820-6940/ P.5. LIEN
: HTTPS://REVUES.IMIST.MA/INDEX.PHP/MB2R/ARTICLE/DOWNLOAD/35443/18086
74) RACHID FILALI MEKNASSI, «RENTES, DROIT ET CORRUPTION», PUBLIÉ SUR:
HTTPS://WWW.ECONOMIA.MA/CONTENT/RENTES-DROIT-ET-CORRUPTION , 2019.
CONSULTÉ LE 03-06-2023.
75) WOLF ERNEST, LA LEGISLATION ANTITRUST DES ETATS-UNIS ET SES EFFETS
INTERNATIONAUX [ARTICLE], REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARE ANNEE
1950 2-3 PP. 440-477. LIEN : HTTPS://WWW.PERSEE.FR/DOC/RIDC_0035-
3337_1950_NUM_2_3_5656 ;

161
76) FRANÇOIS CAMPAGNOLA (JURISTE D’ENTREPRISE), LA RELATION ENTRE LES DROITS
DE LA CONCURRENCE RESPECTIVEMENT AMERICAIN ET EUROPEEN EST AUTANT UNE
AFFAIRE DE FILIATION QUE DE CONFRONTATIONS, ARTICLE PUBLIE LE 9 SEPTEMBRE
2019, CONSULTE LE 23 MAI 2023. LIEN : HTTPS://WWW.VILLAGE-
JUSTICE.COM/ARTICLES/LES-APPORTS-AMERICAIN-EUROPEEN-DROIT-
CONCURRENCE,32366.HTML
77) REVUE SUR LE DROIT ET LA POLITIQUE DE LA CONCURRENCE, LES EFFETS
POSITIFS DU DROIT ET DE LA POLITIQUE DE LA CONCURRENCE POUR LES PAYS
DEVELOPPES ET LES PAYS EN DEVELOPPEMENT 2004/1 (VOL. 6), PAGES 47 A 68
/ÉDITIONS DE L'OCDE/ISSN 1560-7798.

EXPERTS EN MATIERE DE LA CONCUURENCE:


RESPONSABLES/PROFESSEURS/ECONOMISTES/JURISTES

78) AHMED RAHHOU LE PRÉSIDENT DU CONSEIL DE LA CONCURRENCE, DÉCLARATION


À LA PRESSE EN MARGE DE CETTE PRÉSENTATION À RABAT D’UNE BASE DE DONNÉES
DES JURISPRUDENCES EUROPÉENNES, LE 19-01-2023 AUX MÉDIAS NATIONAUX ET
INTERNATIONAUX;
79) M. SEIICHI KONDO, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT DE L'OCDE À L’ÉPOQUE, CETTE
DÉCLARATION A ÉTÉ FAITE À L'OCCASION DU COLLOQUE DU FMC QUI S'EST TENU À
PARIS LE 19 JUIN 2001.
80) SCHMITTHOFF, VOIR CHIA-JUI CENG (DIR) (1988).
81) PEDRO MANUEL MORENO, L'ESPAGNOL A ÉTÉ NOMMÉ SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
ADJOINT DE LA CNUCED PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES LE 4
NOVEMBRE 2022;
82) REBECA GRYNSPAN
83) , DU COSTA RICA, EST LA PREMIÈRE FEMME ET LA PREMIÈRE RESSORTISSANTE
D'AMÉRIQUE CENTRALE À OCCUPER LE POSTE DE SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA
CNUCED. CONSULTÉ SUR LE SITE INTERNET OFFICIEL DE LA CNUCED.
84) AURÉLIEN CONDOMINES (ASSOCIÉ RESPONSABLE DE LA PRATIQUE DROIT
ÉCONOMIQUE AU SEIN D’ARAMIS, DONT IL EST UN DES FONDATEURS),
INTRODUCTION AU DROIT FRANÇAIS DE LA CONCURRENCE, ARTICLE CONSULTÉ LE
20 MAI 2022. LIEN : HTTPS://WWW.ARAMIS-
LAW.COM/FR/PUBLICATIONS/INTRODUCTION-AU-DROIT-FRANCAIS-DE-LA-
CONCURRENCE/
85) AZIZ HMIOUI, PROFESSEUR HABILITÉ ECOLE NATIONALE DE COMMERCE ET DE
GESTION, FÈS- MAROC, «CLIMAT DE L’INVESTISSEMENT ET ATTRACTIVITÉ DU MAROC
POUR L’INVESTISSEMENT DIRECT ÉTRANGER».

162
86) FRANÇOIS CAMPAGNOLA (JURISTE D’ENTREPRISE), LA RELATION ENTRE LES
DROITS DE LA CONCURRENCE RESPECTIVEMENT AMÉRICAIN ET EUROPÉEN EST
AUTANT UNE AFFAIRE DE FILIATION QUE DE CONFRONTATIONS, ARTICLE PUBLIÉ LE
9 SEPTEMBRE 2019, CONSULTÉ LE 23 MAI 2023. LIEN : HTTPS://WWW.VILLAGE-
JUSTICE.COM/ARTICLES/LES-APPORTS-AMERICAIN-EUROPEEN-DROIT-
CONCURRENCE,32366.HTML
87) GEORGES DECOCQ EST PROFESSEUR DE DROIT À L'UNIVERSITÉ PARIS-DAUPHINE,
PSL ET CO-DIRECTEUR DU CENTRE DE RECHERCHE DROIT DAUPHINE (CR2D). IL EST
SPÉCIALISTE DU DROIT DES AFFAIRES ET ÉCONOMIQUE ET ENSEIGNE NOTAMMENT
LE DROIT DE LA CONCURRENCE.
88) ANDRÉ DECOCQ ÉTAIT PROFESSEUR ÉMÉRITE DE L'UNIVERSITÉ PARIS II PANTHÉON-
ASSAS ET DOYEN HONORAIRE DE LA FACULTÉ DE DROIT DE LYON;
89) GÉRARD PICOVSCHI - AVOCAT SPÉCIALISÉ EN DROIT DES AFFAIRES, DROIT DE LA
CONCURRENCE, ARTICLE MIS À JOUR LE 21/07/2021, CONSULTÉ LE 24 MAI 2023. LIEN :
HTTPS://WWW.AVOCATS-PICOVSCHI.COM/DROIT-DE-LA-
CONCURRENCE_MENU2_20_1.HTML
90) HASSAN EL ARAFI, PROFESSEUR EN FINANCES PUBLIQUES À LA FSJES-MOHAMMED V
RABAT, «LE MARCHÉ EST POURVU DE CERTAINS RISQUES ANTICONCURRENTIELS QUI
EXACERBENT LA SITUATION», ARTICLE PUBLIÉ SUR LE LIEN :
HTTPS://ECOACTU.MA/HAUSSE-PRIX-PRODUITS-ALIMENTAIRES-EXPERTS/ LE 23
FÉVRIER 2023, CONSULTÉ LE 03-06-2023.
91) LAURENCE BOUREL, SPÉCIALISTE EN DROIT COMMERCIAL DES AFFAIRES ET DE LA
CONCURRENCE À MARLAIX (BARREAU DE BRESTE)/ LES GRANDES RÈGLES DE LA
CONCURRENCE INTERNATIONALE, PRÉSENTATION DU BRETAGNE COMMERCE
INTERNATIONAL ET LAURENCE BOUREL AVOCAT.
92) LAHCEN DAOUDI, ÉCONOMISTE ET ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES PUBLIQUES ET
DE LA GOUVERNANCE, «HAUSSES DES PRIX ALIMENTAIRES: LES MESURES DU
GOUVERNEMENT SOUS LA LOUPE DES EXPERTS», ARTICLE PUBLIÉ SUR LE LIEN :
HTTPS://ECOACTU.MA/HAUSSE-PRIX-PRODUITS-ALIMENTAIRES-EXPERTS / LE 23
FÉVRIER 2023, CONSULTÉ LE 03-06-2023.
93) MOHAMED EL MERGHADI, EX SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CONSEIL DE LA
CONCURRENCE, LA RÉGULATION DE LA CONCURRENCE AU MAROC :EVOLUTION DU
CADRE LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE,
94) M. RACHID BAINA, DIRECTEUR DES PRIX ET DE LA CONCURRENCE EN MINISTÈRE DU
COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE/
95) MEHDI EL FAKIR. ECONOMISTE, «LE MAROC DOIT TROUVER DES MARCHÉS OÙ ON
VA ACQUÉRIR DES BIENS À MOINDRE PRIX». ARTICLE PUBLIÉ SUR LE LIEN:
HTTPS://ECOACTU.MA/HAUSSE-PRIX-PRODUITS-ALIMENTAIRES-EXPERTS/ LE 23
FÉVRIER 2023, CONSULTÉ LE 03-06-2023.

163
96) PATRICK HUBERT (AVOCAT ASSOCIÉ, CLIFFORD CHANCE) ET ADRIEN CASTAN
(AVOCAT STAGIAIRE, CLIFFORD CHANCE) / DROIT CONSTITUTIONNEL ET LIBERTÉ DE
LA CONCURRENCE/ NOUVEAUX CAHIERS DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL N° 49
(DOSSIER : L’ENTREPRISE) - OCTOBRE 2015 - P. 15 À 27. LIEN : HTTPS://WWW.CONSEIL-
CONSTITUTIONNEL.FR/NOUVEAUX-CAHIERS-DU-CONSEIL-
CONSTITUTIONNEL/DROIT-CONSTITUTIONNEL-ET-LIBERTE-DE-LA-CONCURRENCE
97) SABRINA BRINGUIER-FAU, DOCTORANTE CHARGÉE D’ENSEIGNEMENT À
L’UNIVERSITÉ TOULOUSE I CAPITOLE (IRDEIC), «LA VOLONTÉ EN DROIT DE LA
CONCURRENCE»
98) THOMAS OSTER ET SALMA BEDRAOUI IDRISSI, MODERNISATION DU DROIT DE LA
CONCURRENCE MAROCAIN: CE QU’IL FAUT RETENIR.
HTTPS://WWW.TWOBIRDS.COM/FR/INSIGHTS/2023/GLOBAL/MODERNISATION-DU-
DROIT-DE-LA-CONCURRENCE-MAROCAIN
99) GERARD PICOVSCHI - AVOCAT SPECIALISE EN DROIT DES AFFAIRES, DROIT DE LA
CONCURRENCE, ARTICLE MIS A JOUR LE 21/07/2021, CONSULTE LE 24 MAI 2023. LIEN :
HTTPS://WWW.AVOCATS-PICOVSCHI.COM/DROIT-DE-LA-
CONCURRENCE_MENU2_20_1.HTML*
100) S. SLIMANI, LYCEE MILITAIRE D’AIX-EN-PROVENCE, CHAPITRE 4 – COMMENT SE
FORMENT LES PRIX SUR UN MARCHE ? P.2, 3 ET 4
101) SEKKAT ABDELHAI, AVOCAT D'AFFAIRES, INTERVENTION LORS D’UNE
RENCONTRE EN MATIERE DE LA CONCURRENCE ;
102) FADOUA ANAIRI (CHERCHEUR EN SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION A LA
FSJES DE RABAT-SOUISSI, UNIVERSITE MOHAMMED V) ET SAID RADI
(PROFESSEUR A LA FSJES DE RABAT-SOUISSI, UNIVERSITE MOHAMMED V), «LES
DIFFICULTES DES PME AU MAROC : UNE ALERTE A LA DEFAILLANCE » ARTICLE
PUBLIE DANS LE REVUE ECONOMIQUE, GESTION ET SOCIETE, N°13 DECEMBRE
2017, GESTION ET SOCIETE, N°13 DECEMBRE 2017
103) ELIZABETH GASIOROWSKI-DENIS, LA FORCE ECONOMIQUE DES PETITES
ENTREPRISES, ARTICLE PUBLIE LE 04 MARS 2015, CONSULTE LE 22 JUIN 2023. LIEN :
HTTPS://WWW.ISO.ORG/FR/NEWS/2015/03/REF1937.HTML
104) M.-A. FRISON-ROCHE, “CONTRAT, CONCURRENCE, RÉGULATION”, RTDCIV.
JUILLET-SEPTEMBRE 2004, P. 457.
105) ISMAIL BELHAJ, LABORATOIRE INTERDISCIPLINAIRE DE RECHERCHE EN
ÉCONOMIE, FINANCE ET MANAGEMENT DES ORGANISATIONS FACULTE DES
SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES UNIVERSITE SIDI MOHAMMED
BEN ABDELLAH, FES –MAROC/ «LES PETITES MOYENNES ENTREPRISES AU MAROC ET
LES DIFFICULTES D'ACCES AU FINANCEMENT: ENQUETE EXPLORATOIRE»,
INTERNATIONAL JOURNAL OF ECONOMIC STUDIES AND MANAGEMENT (IJESM), ISSN
2789-049X, INT. J. ECON. STUD. MANAG. 2, NO.2 (JUNE-2022),

164
106) REVUE ALMANARA POUR LES ETUDES JURIDIQUES ET ADMINISTRATIVES, «LA
PME MAROCAINE ET LE CADRE JURIDIQUE», ARTICLE CONSULTE LE 24 JUIN 2023.
LIEN : HTTPS://REVUEALMANARA.COM/LA-PME-MAROCAINE-ET-LE-CADRE-
JURIDIQUE/

SITES INTERNET ET COMMUNIQUES DE PRESSE

107) DIRECTION DE L'INFORMATION LEGALE ET ADMINISTRATIVE, HTTPS://WWW.VIE-


PUBLIQUE.FR/FICHES/270244-QUEST-CE-QUE-LA-CONCURRENCE;
108) COMMUNIQUE CONJOINT SUR UN ATELIER DE FORMATION SUR : « LE ROLE DU
POUVOIR JUDICIAIRE DANS L’APPLICATION DU DROIT DE LA CONCURRENCE »
(CSPJ.MA) ;
109) OMC | INTERACTION ENTRE LE COMMERCE ET LA POLITIQUE DE LA
CONCURRENCE - DOCUMENTS (WTO.ORG) ;
110) LE SITE OFFICIEL DE L’OCDE, CONCURRENCE - OCDE (OECD.ORG)
111) MAROC - ORGANISATION DE COOPERATION ET DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUES (OECD.ORG)
112) HTTPS://WWW.OECD.ORG/FR/SITES/MENA/
113) OMC | A PROPOS DE L'ORGANISATION (WTO.ORG)
114) CJCE, 10 JANVIER 1985, COMMISSION C/ FRANCE, L’AFFAIRE DU PRIX DU LIVRE.
115) HTTPS://WWW.LAROUSSE.FR/DICTIONNAIRES/FRANCAIS/TRUST/80080
116) HTTPS://WWW.UN.ORG/FR/CHRONICLE/ARTICLE/LIMPORTANCE-HISTORIQUE-DU-
G77.
117) AGENCE MAROCAINE DE PRESSE, ACTUALITÉS, « CONSEIL DE GOUVERNEMENT:
APPROBATION D’UN PROJET DE LOI SUR LA LIBERTÉ DES PRIX ET DE LA
CONCURRENCE », 24 MARS 2022:
HTTP://MAPNEWS.MA/FR/ACTUALITES/POLITIQUE/CONSEIL-DE-GOUVERNEMENT-
APPROBATION-DUN-PROJET-DE-LOI-SUR-LA-LIBERT%C3%A9-DES-PRIX;
118) FORMATION AUTOUR DU « RÔLE DU POUVOIR JUDICIAIRE DANS L’APPLICATION
DE LA LOI DE LA CONCURRENCE » ORGANISÉE LE 22 OCTOBRE 2022 CONSULTÉ SUR LE
SITE OFFICIEL DU CONSEIL SUPÉRIEUR DU POUVOIR JUDICIAIRE. LIEN :
HTTPS://WWW.CSPJ.MA/FR/ACTUALITES/DETAILS?IDACT=10625 ;
119) LE COMITÉ NATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES, COMMUNIQUÉ DE
PRESSE / DOING BUSINESS 2020 : LE MAROC SE HISSE AU 53ÈME RANG À L’ÉCHELLE
MONDIALE;

165
120) AHMED RAHHOU, PRÉSIDENT DU CONSEIL DE LA CONCURRENCE, DÉCLARATION
DE PRESSE APRÈS LA PUBLICATION DES DEUX LOI 40-21 ET 41-21 EN BULLETIN
OFFICIELLE LE 15 DÉCEMBRE 2022.
121) MUSTAPHA BAITAS (LE MINISTRE DÉLÉGUÉ CHARGÉ DES RELATIONS AVEC LE
PARLEMENT ET PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT), A INDIQUÉ LORS D'UN POINT
DE PRESSE À L'ISSUE DU CONSEIL. LE 29 AVRIL 2023.
122) MOHAMED DRISSI BAKHKHAT, LA RÉGLEMENTATION DE LA CONCURRENCE AU
MAROC, PUBLIÉ SUR SON SITE INTERNET OFFICIELLE :
HTTPS://MODRISSI.ORG/REFERENCES/REGLEMENTATION-DE-LA-CONCURRENCE-AU-
MAROC/
123) PIERRE MARLY (ASSOCIÉ À AFRICA PRACTICE) LE 03/02/2015.
HTTPS://CMS.LAW/FR/FRA/PUBLICATION/MAROC-DROIT-DE-LA-CONCURRENCE-AU-
MAROC-REFORME-ET-AVANCEES-FLASH-INFO-AFRIQUE , CONSULTÉ LE 06 MAI 2023 À
12H30.
124) ROLAND AMASSOU, CLIMAT DES AFFAIRES/ CONCURRENCE: TOUT CE QU’IL FAUT
SAVOIR / D’APRÈS UNE RENCONTRE ORGANISÉE SOUS LE THÈME: « LOI N° 104-12
RELATIVE À LA LIBERTÉ DES PRIX ET DE LA CONCURRENCE: AMBITIONS ET LIMITES»
PUBLIÉ LE 09 JUIN 2020 SUR LE SITE: HTTPS://WWW.CHALLENGE.MA/CONCURRENCE-
TOUT-CE-QUIL-FAUT-SAVOIR-127643/
125) DROIT DE LA CONCURRENCE: PRESENTATION A RABAT D'UNE BASE DE DONNEES
DES JURISPRUDENCES EUROPEENNES, ARTICLE PUBLIE LE 19 JANVIER 2023 SUR LE
LIEN : HTTPS://WWW.MAPNEWS.MA/FR/ACTUALITES/ECONOMIE/DROIT-DE-LA-
CONCURRENCE-PR%C3%A9SENTATION-%C3%A0-RABAT-DUNE-BASE-DE-
DONN%C3%A9ES-DES .
126) AHMED RAHHOU LE PRESIDENT DU CONSEIL DE LA CONCURRENCE,
DECLARATION A LA PRESSE EN MARGE DE CETTE PRESENTATION A RABAT D’UNE
BASE DE DONNEES DES JURISPRUDENCES EUROPEENNES, LE 19-01-2023 AUX MEDIAS
NATIONAUX ET INTERNATIONAUX.
127) IOANNIS LIANOS, PRESIDENT DE LA COMMISSION HELLENIQUE DE LA
CONCURRENCE.
128) EL MUSTAPHA LEBZAR, LE SECRETAIRE GENERAL DU CONSEIL SUPERIEUR DU
POUVOIR JUDICIAIRE, RESULTATS DE LA RENCONTRE ORGANISE AUTOUR LE SUJET
«DROIT DE LA CONCURRENCE : PRESENTATION A RABAT D’UNE BASE DE DONNEES
DES JURISPRUDENCES EUROPEENNES», LE 19-01-2023, ARTICLE CONSULTE LE 22 MAI
2023. LIEN : HTTPS://WWW.MAROC.MA/FR/ACTUALITES/DROIT-DE-LA-CONCURRENCE-
PRESENTATION-RABAT-DUNE-BASE-DE-DONNEES-DES-JURISPRUDENCESLA VIE
PUBLIQUE, ARTICLE CONSULTE SUR HTTPS://WWW.VIE-PUBLIQUE.FR/FICHES/270249-
COMMENT-EST-DETERMINE-LE-PRIX-DUN-BIEN-OU-DUN-SERVICE-SUR-UN-MARCHE ,
LE 07/05/2023;

166
129) PLATEFORME LES BONS PROFS, ARTICLE CONSULTE SUR LE LIEN :
HTTPS://WWW.LESBONSPROFS.COM/COURS/COMMENT-SE-FORMENT-LES-PRIX-SUR-
UN-MARCHE/ LE 07/05/2023.
130) PLATEFORME SUPER PROFESSEURS, COMMENT L'ENTREPRISE FIXE-T-ELLE LE
PRIX D'UN PRODUIT ? COURS EXTRAIT DE :
HTTP://WWW.SUPERPROFESSEUR.COM/258.HTML
131) PLATEFORME MANAGER GO, SAVOIRS & SAVOIR-FAIRE POUR CADRES ET
DIRIGEANTS PRESSES, ARTICLE CONSULTE LE 07-05-2023 SUR LE LIEN :
HTTPS://WWW.MANAGER-GO.COM/MARKETING/DOSSIERS-METHODES/FIXATION-
TARIFS-DE-VENTE
132) LA PLATEFORME ECONOMYPEDIA, ARTICLE CONSULTE LE 31 MARS 2023 A 00:30
GMT SUR LE LIEN : HTTPS://ECONOMY-PEDIA.COM/11032311-PRICE-FREEDOM.

167
TABLE DES MARTIERES

INTRODUCTION ................................................................................................................................................... 10

CHAPITRE 1 : LE CADRE GENERAL DE LA CONCURRENCE : CONCEPTUEL, HISTORIQUE ET EVOLUTIF. ................... 12

SECTION 1 : LES CONCEPTS (MOTS-CLES) AUTOUR DE LA CONCURRENCE ................................................................................. 12


Paragraphe1 : La concurrence ........................................................................................................................... 12
A. En réalité sociologique, la concurrence (la compétition) est un mode d’interaction ........................................... 13
De la traditionnelle à la modernité .................................................................................................................. 13
Les principes généraux de la concurrence ....................................................................................................... 14
La concurrence et Religion .............................................................................................................................. 15
B. En Economie, la concurrence est la mère des régulations................................................................................... 16
Le marché : le terrain de la concurrence par excellence ................................................................................. 16
1) La définition du marché ............................................................................................................................. 16
2) Exemples du marché .................................................................................................................................. 16
3) Les composantes du marché ...................................................................................................................... 16
 La demande :......................................................................................................................................... 17
 La typologie de la demande :.............................................................................................................. 17
 Les indicateurs de la demande : ......................................................................................................... 17
 L’offre :.................................................................................................................................................. 17
 L’environnement : ................................................................................................................................. 18
4) Le temps du marché ................................................................................................................................... 18
Notion d’entreprise en Droit de la concurrence .............................................................................................. 19
Une double approche de la concurrence en Economie ................................................................................... 19
C. La finalité de la concurrence ................................................................................................................................. 20
La concurrence pour le bien-être social et l’intérêt public .............................................................................. 20
La concurrence au service du consommateur, et la source du développement économique ........................ 21
Paragraphe 2 : La politique de la concurrence ................................................................................................... 22
A. La notion de la politique de la concurrence .......................................................................................................... 22
B. L’équilibre (offre-demande) et la coopération au sein de la politique concurrence ............................................ 24
C. La coopération internationale pour une bonne politique de la concurrence ....................................................... 24
D. Les vertus de la politique de la concurrence ........................................................................................................ 26
La concurrence permet d’obtenir des prix compétitifs et des prix bas pour tous : ......................................... 26
La concurrence élargit la taille du marché....................................................................................................... 26
Une meilleure qualité ...................................................................................................................................... 27
Plus de choix .................................................................................................................................................... 27
Innovation ....................................................................................................................................................... 27
La concurrence n’est pas l’ennemi de l’emploi ............................................................................................... 27
Paragraphe 3: Les règles de la concurrence ....................................................................................................... 28
A. Les principaux règles du Droit de la concurrence ................................................................................................. 28
B. L’objet des règles de la concurrence .................................................................................................................... 28
Paragraphe 4 : Le principe de la liberté des prix ................................................................................................ 29

168
A. Le principe ............................................................................................................................................................ 29
B. Comment les entreprises fixent les prix ? ............................................................................................................. 29
Les variables internes ...................................................................................................................................... 29
1) La rentabilité .............................................................................................................................................. 29
2) Le positionnement et l’image que l’entreprise souhaite adopter .............................................................. 30
Les variables externes du marché ................................................................................................................... 30
1) L’environnement ........................................................................................................................................ 30
2) L’offre ......................................................................................................................................................... 30
3) La demande ................................................................................................................................................ 31
C. EXEMPLE : La Structure Des Prix (Les Produits Pétroliers) .................................................................................... 31
D. Risques associés à l'élaboration des prix .............................................................................................................. 31
Risques d'un prix de vente trop haut............................................................................................................... 31
Risques d'un prix de vente trop bas ................................................................................................................ 31
1) Le premier est économique ....................................................................................................................... 31
2) Le second est marketing ............................................................................................................................ 32
E. Quand il n'y a pas de liberté de prix ? ................................................................................................................... 32
SECTION2 : DE LA CONCURRENCE AU DROIT DE LA CONCURRENCE ......................................................................................... 32
Paragraphe1 : La genèse du Droit de la concurrence ........................................................................................ 33
A. Le Droit de la concurrence .................................................................................................................................... 33
B. La distinction entre la « politique de la concurrence » et le « droit de la concurrence » en pratique ................. 34
C. Les premières traces du Droit de la concurrence : ............................................................................................... 34
D. Les écoles de pensée qui imprègnent le Droit et la politique de la concurrence ................................................. 35
Le Droit américain de la concurrence .............................................................................................................. 35
1) La genèse.................................................................................................................................................... 35
2) Les écoles du Droit de la concurrence aux USA .......................................................................................... 36
Le Droit européen de la concurrence .............................................................................................................. 37
1) La genèse.................................................................................................................................................... 37
2) Les écoles du Droit de la concurrence en Europe ...................................................................................... 38
Paragraphe 2 : l’évolution du droit et de la politique de la concurrence sous l’ombre de la dimension
internationale et du particularisme national ..................................................................................................... 39
A. Droit international: d’une LEX MERCATORIA à la juxtaposition des Droits nationaux.......................................... 39
B. La concurrence globalisée : défis et enjeux .......................................................................................................... 40
C. De la création d’une culture de la concurrence .................................................................................................... 43
D. Les équivoques qui constituent des obstacles au Droit et à la politique de la concurrence................................. 44
En ce qui concerne le Droit de la concurrence ................................................................................................ 45
En ce qui concerne la politique de la concurrence .......................................................................................... 45

CHAPITRE 2 : LE DROIT DE LA CONCURRENCE AU MAROC : LE CADRE LEGAL, REGLEMENTAIRE ET


INSTITUTIONNEL A LA LUMIERE D’UNE CONSTANTE EVOLUTION. ....................................................................... 47

SECTION 1 : LES SOURCES DU DROIT DE LA CONCURRENCE MAROCAIN ................................................................................... 47


Paragraphe 1 : sources universelles ................................................................................................................... 49
A. Les recommandations et les orientations des institutions intergouvernementales internationales.................... 49
Les orientations et les recommandations de la CNUCED sous les auspices de l’ONU ..................................... 49
1) Présentation de la CNUCED ........................................................................................................................ 49
2) LA CNUCED et le Droit et la politique de la concurrence ........................................................................... 51

169
L’assistance technique et les recommandations de l’Organisation de coopération et de développement
économique (OCDE) ................................................................................................................................................... 53
1) Présentation de l’OCDE .............................................................................................................................. 53
2) OCDE et Concurrence ................................................................................................................................. 53
3) Le Forum Mondial sur la Concurrence FMC ............................................................................................... 54
4) L'OCDE et la région MENA .......................................................................................................................... 54
5) Un partenariat solide entre le Maroc et l’OCDE ......................................................................................... 55
6) Participation du Maroc aux travaux de l'OCDE .......................................................................................... 56
Les orientations et les recommandations de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et les
engagements du Maroc comme Etat membre depuis sa constitution ...................................................................... 56
1) Présentation de l’OMC ............................................................................................................................... 56
2) L’OMC : un rôle d’influence transcendant sur l’activité commerciale international .................................. 56
3) En quoi consiste le rôle de régulateur de l’OMC ? ..................................................................................... 57
4) Assistance technique en matière de commerce et la politique de la concurrence .................................... 57
La coopération entre le Royaume du Maroc et l’Union Européenne (UE) en matière de la politique et le
Droit de la concurrence.............................................................................................................................................. 58
1) Contexte général ........................................................................................................................................ 58
2) Activités connexes : assistance bilatérale et multilatérale déjà fournie au profit du Maroc ..................... 60
 Appui au renforcement des autorités de la concurrence du Maroc (2010-2011) :............................... 60
 Programme de coopération Maroc-Allemagne (GIZ) : .......................................................................... 60
 Partenariat de coopération avec la Société Financière Internationale «SFI», membre du Groupe de la
Banque Mondiale (signé le 22 janvier 2020 pour une durée de 3 ans) : ......................................................... 60
 Convention de coopération avec SES EXPERTEN en mars 2020 : .......................................................... 60
B. Les caractères généraux de la participation doctrinale relative au Droit de la concurrence ................................ 61
La dominance de la théorie économique dans la doctrine en Droit de la concurrence .................................. 61
L’autonomie de la volonté et le Droit de la concurrence ne formerait-ils pas « un couple impossible» ? ...... 61
1) Vers une adaptation de la volonté à un Droit de la concurrence purement socio-économique ............... 62
2) La remise en cause de l’autonomie de la volonté par le Droit de la concurrence...................................... 63
C. La jurisprudence : le fondement principal du Droit de la concurrence................................................................. 64
La jurisprudence européenne et américaine : une relation de filiation qui oriente le Droit de la concurrence
dans la majorité des législations nationales ............................................................................................................... 64
L’importation de la jurisprudence européenne relative au Droit de la concurrence pour développer la
pratique et la mise en mouvement de Droit de la concurrence au Maroc ................................................................ 67
Exemples des décisions (Sanctions) des autorités européens de la concurrence : ......................................... 68
1) Allemagne : la décision controversée du 6 février 2019 de l’Office fédéral de lutte contre les cartels (voir
ANNEXE 5)............................................................................................................................................................. 68
2) Italie : sanction d’un million d’euros prononcée par l’autorité de protection des données le 14 juin 2019
(voir ANNEXE 6) .................................................................................................................................................... 68
Paragraphe 2 : les sources internes ................................................................................................................... 69
A. La valeur constitutionnelle ................................................................................................................................... 69
Définition de la concurrence et la libre concurrence dans le Droit marocain ................................................. 69
Une valeur constitutionnelle issue de la constitution de 1996 et confirmée par celle de 2011 ...................... 69
La constitution de 2011 : l’instauration d’une institution constitutionnelle indépendante chargée de la
concurrence ............................................................................................................................................................... 70

170
B. Les premières traces et les lignes directives de la législation relative à la concurrence et la liberté des prix au
Maroc 71
C. L’apport de la législation marocaine en matière de la concurrence et la liberté des prix depuis l’année 2000 ... 72
L’apport de la loi 06-99 du 05 juin 2000 relative à la concurrence et la liberté des prix ................................. 72
L’apport de la loi 104-12 du 30 juillet 2014 relative à la concurrence et la liberté des prix et la loi 20-13 sur le
conseil de la concurrence........................................................................................................................................... 73
Les apports de La loi 40-21 modifiant la loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence et la loi
41-21 modifiant la loi 20-13 relative au Conseil de la concurrence viennent d’être publiés au Bulletin officiel le 15
décembre 2023 .......................................................................................................................................................... 74
Finalement, les projets de décret attendus avec impatience sont approuvés par le conseil de gouvernement
le 11 mai 2023 pour compléter l’arsenal juridique relatif à la concurrence et liberté des prix ................................. 75
Une complémentarité et une filiation étroite avec la loi 31-08 relative à la protection du consommateur ... 76
1) Le rôle de la nouvelle loi n°31-08 relative à la protection des consommateurs ........................................ 77
2) Les apports de la loi 31-08 édictant les mesures de protection des consommateurs................................ 78
D. Une valeur stratégique issue du nouveau modèle de développement du Maroc : .............................................. 79
SECTION 2 : GOUVERNANCE DU DROIT DE LA CONCURRENCE AU MAROC ............................................................................... 80
Paragraphe 1 : les différents acteurs qui interfèrent le contrôle et la régulation de la concurrence à la lumière
du Droit de la concurrence et la liberté des prix ................................................................................................ 80
A. Le législateur ......................................................................................................................................................... 80
B. Conseil de la concurrence en tant qu’une institution constitutionnelle indépendante ....................................... 83
La composition (voir ANNEXE 4) ...................................................................................................................... 83
Les attributions ................................................................................................................................................ 84
Les principales innovations de la mise en place du cadre juridique du conseil .............................................. 84
1) Pouvoir décisionnel et de sanction ............................................................................................................ 84
2) Pouvoir d’auto-saisine ................................................................................................................................ 84
3) Pouvoir d’enquête ...................................................................................................................................... 85
4) Pouvoir de sensibilisation et de plaidoyer en faveur de la Concurrence ................................................... 85
5) La consultation ........................................................................................................................................... 85
6) La communication externe......................................................................................................................... 85
C. La voie règlementaire ........................................................................................................................................... 86
Les attributions du chef de gouvernement : ................................................................................................... 86
Politique des prix ............................................................................................................................................. 86
Les commissions provinciales chargées de contrôle des prix .......................................................................... 88
D. Le pouvoir judiciaire ............................................................................................................................................. 88
Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire ...................................................................................................... 88
Une relation étroite entre la justice et le Conseil de la concurrence .............................................................. 89
Les efforts du ministre public en matière du Droit de la concurrence ............................................................ 90
Exemple des sessions de formation ................................................................................................................ 90
E. Le consommateur (LES ASSOCIATIONS DE PROTECTION DU CONSOMMATEUR APC) ......................................... 91
Contexte général et fondement juridique ....................................................................................................... 91
Les aspects du rôle des consommateurs ......................................................................................................... 92
1) Sensibilisation ............................................................................................................................................ 92
2) Signalement des pratiques anticoncurrentielles ........................................................................................ 93
3) Boycott des pratiques anticoncurrentielles ............................................................................................... 93
4) Promotion de la concurrence ..................................................................................................................... 94

171
5) Participation aux consultations et enquêtes publiques établies par les différentes intervenantes ........... 94
6) Le droit à la représentation ........................................................................................................................ 94
 LES ASSOCIATIONS DE PROTECTION DU CONSOMMATEUR (APC) ....................................................... 94
 LES GUICHETS CONSEILS ....................................................................................................................... 95
 ACTIONS EN JUSTICE DES ASSOCIATIONS DE PROTECTION DU CONSOMMATEUR .............................. 95
F. Les intermédiaires (entre le producteur, le fournisseur, le distributeur, le détaillant et le consommateur) et la
rente injustifiée ............................................................................................................................................................... 96
Paragraphe 2 : Diagnostic de la pratique du Droit de la concurrence et la liberté des prix au Maroc .............. 97
A. Le Droit de la concurrence au Maroc, réforme et avancée .................................................................................. 97
La première version de la réforme .................................................................................................................. 98
1) Un champ d’application destiné à l’entreprise et au marché .................................................................... 99
2) Saisine élargie du Conseil de la concurrence ........................................................................................... 100
3) Nouvelles compétences et nouveaux pouvoirs ........................................................................................ 100
4) Elargissement et modernisation du champ d'application matériel du Droit de la concurrence .............. 100
La deuxième version de réforme ................................................................................................................... 101
1) Contrôle des concentrations .................................................................................................................... 101
2) Pratiques anticoncurrentielles ................................................................................................................. 102
3) Autres mesures notables.......................................................................................................................... 102
B. La liberté des prix sous l’ombre de la loi et la réglementation ........................................................................... 103
L’obligation d'informer le consommateur ..................................................................................................... 103
Limites au principe de la liberté des prix ....................................................................................................... 104
Liberté des prix et respect des règles de saine concurrence ......................................................................... 104
Revente à perte ............................................................................................................................................. 104
1) Revente à prix imposé .............................................................................................................................. 105
2) Pratiques trompeuses .............................................................................................................................. 105
3) Prix cassés ................................................................................................................................................ 105
C. Les critiques et les défis ...................................................................................................................................... 105

CHAPITRE 3 : LE DROIT DE LA CONCURRENCE ET LES PME AU MAROC. .............................................................. 107

SECTION 1 : POURQUOI LES PME ?...............................................................................................................................108


Paragraphe 1 : La place des PME dans le tissu économique ............................................................................109
A. A l’échelle internationale .................................................................................................................................... 109
B. A l’échelle nationale ........................................................................................................................................... 110
Paragraphe 2 : A la recherche d’une définition de la PME ...............................................................................112
A. Evolution historique du concept « PME » ........................................................................................................... 112
1ére étape ..................................................................................................................................................... 112
2ème étape ................................................................................................................................................... 112
3ème étape ................................................................................................................................................... 112
B. Les critères de définitions des petites moyennes entreprises ............................................................................ 113
Critère qualitatif ............................................................................................................................................ 113
Critère quantitatif .......................................................................................................................................... 113
C. La définition de la PME au niveau international ................................................................................................. 113
D. La définition de la PME au Maroc ....................................................................................................................... 114
SECTION 2 : LES PME, AUTEURS OU VICTIMES DES PRATIQUES ANTICONCURRENTIELLES, DES PRATIQUES RESTRICTIVES DE LA
CONCURRENCE ET LES EFFETS DES OPERATIONS DE CONCENTRATION ECONOMIQUE ? .............................................................. 116

172
Paragraphe 1 : Les ententes anticoncurrentielles (les cartels) .........................................................................117
A. Accords horizontaux ........................................................................................................................................... 118
Accords sur les prix ........................................................................................................................................ 118
Accords sur les quantités ............................................................................................................................... 119
Accords sur la répartition des marchés ou de la clientèle.............................................................................. 119
Accords visant l’exclusion d’autres concurrents du marché ......................................................................... 119
B. Accords verticaux ................................................................................................................................................ 120
Accords sur la fixation des prix de revente .................................................................................................... 120
Le MONOMARQUISME .................................................................................................................................. 120
La distribution exclusive ................................................................................................................................ 121
Accord d’exclusivité de clientèle ................................................................................................................... 121
La distribution sélective ................................................................................................................................. 122
Les redevances d’accès payables d’avance ................................................................................................... 123
La vente liée ................................................................................................................................................... 123
C. Autres accords entre entreprises........................................................................................................................ 124
Partenariats avec des concurrents ................................................................................................................ 125
Echanges d’informations ............................................................................................................................... 125
Vie associative ............................................................................................................................................... 126
Partenariats avec des non-concurrents ......................................................................................................... 127
Contrats avec des sous-traitants ................................................................................................................... 127
paragraphe2 : Les abus de position dominante ...............................................................................................128
A. Notion de position dominante ............................................................................................................................ 128
B. Marché concerné et position sur le marché ....................................................................................................... 128
Le marché de produits ................................................................................................................................... 128
Le marché géographique ............................................................................................................................... 129
C. Les différents types d’abus ................................................................................................................................. 129
Paragraphe 3 : Les abus de dépendance économique .....................................................................................130
Paragraphe 4 : Les concentrations d’entreprises .............................................................................................131
A. Les fusions au sens propre .................................................................................................................................. 131
La fusion par création d’une entité nouvelle ................................................................................................. 131
La fusion absorption ...................................................................................................................................... 132
La création d’une unité économique nouvelle ou fusion de fait ................................................................... 132
B. Les opérations de prise de contrôle d’une entreprise par une autre agissant seule ou plusieurs agissant
conjointement ............................................................................................................................................................... 132
Acquisition d'actions ou d'éléments d'actif ................................................................................................... 132
Contrôle commun.......................................................................................................................................... 133
Contrôle sur une base contractuelle qui conduit à un contrôle de la gestion et des ressources de l’autre
entreprise................................................................................................................................................................. 133
C. La création d’une entreprise commune ("joint-ventures") ................................................................................ 134
Paragraphe 5 : La pratique de prix abusivement bas ......................................................................................134
SECTION 3 : L’INTEGRATION ET LE RESPECT DES REGLES DE LA CONCURRENCE DANS LES PME AU MAROC (ENQUETE EXPLORATOIRE)135
Paragraphe 1 : Méthodologie ..........................................................................................................................135
A. Présentation des cas ........................................................................................................................................... 135
B. Méthode de recueil des données (Anonyme)..................................................................................................... 137

173
Paragraphe 2 : Les résultats.............................................................................................................................138
A. Résultats obtenus suite le questionnaire............................................................................................................ 138
Connaissance des règles du Droit de la concurrence .................................................................................... 138
Risques de violation des principes du Droit de la concurrence et de la liberté des prix ............................... 138
Relations avec les fournisseurs et les concurrents : ...................................................................................... 140
Actions menées pour l'intégration des règles de la concurrence .................................................................. 140
Mise en place d'un programme de conformité au Droit de la concurrence .................................................. 140
B. Autres donnée issus de l’interview (sous forme QUESTION/REPONSE) ............................................................. 140
S’agissant les relations avec les autres concurrents: ..................................................................................... 141
Accords entre concurrents sur les prix : ........................................................................................................ 141
Accords entre concurrents sur la répartition du marché ou de la clientèle : ................................................ 141
Accords verticaux sur la fixation des prix de revente .................................................................................... 142
Accords verticaux et clauses d’exclusivité ..................................................................................................... 142
Accords verticaux portant sur des restrictions territoriales ou de clientèle : ................................................ 143
Paragraphe 3 : Les synthèses ...........................................................................................................................143
Paragraphe 4 : les recommandations ..............................................................................................................143

CONCLUSION : ................................................................................................................................................... 145

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................................................................... 154

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