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Dédicace

A ma famille

Et

A toutes ces personnes qui participent à la


formation de l’être que je suis.

I
Remerciements

Le présent document constitue le résultat des travaux que nous avons effectués au sein
du Laboratoire des Procédés Industriels de Synthèse, de l’Environnement et des Energies
Nouvelles (LAPISEN), pendant 2 (deux) mois. Nous ne saurions donc présenter ce rapport
sans accorder une note de gratitude à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à son
élaboration.

Nos remerciements vont à l’endroit de :

• La Direction Générale de l’INP-HB, avec à sa tête le Directeur Général Dr MOUSSA


DIABY pour ses actions, qui concourent à la création d’un excellent cadre
d’apprentissage ;
• Tout le personnel administratif de l’École Supérieure d’Industrie (ESI) avec à sa tête le
Directeur Prof. TANOH AKA, qui ne cesse d’exhorter les élèves à l’excellence à
travers le travail bien fait ;
• Prof. GUEU SOUMAHORO, directeur du Département de Formation et de
Recherche du Génie Chimique et Agro-Alimentaire (DFR-GCAA), pour son soutien,
ses conseils et sa disponibilité ;
• Prof. YAO BENJAMIN, Directeur du Laboratoire des Procédés Industriels de
Synthèse, de l’Environnement et des Energies Nouvelles (LAPISEN), qui a accepté de
nous ouvrir les portes du Laboratoire ;
• Prof. AKMEL DJEDJRO, notre encadreur pédagogique, pour l’encadrement dans la
réalisation de ce rapport ;

À toutes les personnes que nous n’avons pas citées mais dont leur soutien moral ou matériel
nous ont permis l’élaboration ce document.

II
Avant-propos

L’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) est un établissement


public national basé à Yamoussoukro. Il a été créé par décret n° 96678 du 4 septembre 1996,
de la fusion de quatre (4) grandes écoles que sont : l’École Nationale
Supérieure des Travaux Publics (ENSTP), l’Institut National Supérieur de l’Enseignement
Technique (INSET), l’École Nationale Supérieure d’Agronomie (ENSA) et l’Institut Agricole
de Bouaké (IAB) pour donner un institut qui compte en son sein neuf (9) grandes écoles
reparties sur trois (3) sites, à savoir :

- L’INP-HB Sud qui comprend :


• L’École Supérieure des Travaux Publics (ESTP) ;
• L’École Supérieure des Mines et de Géologie (ESMG) ;
• Les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE) ;
• L’Ecole Supérieure du Pétrole et de l’Energie (ESPE).
- L’INP-HB Centre qui a en son sein :
• L’École Supérieure d’Industrie (ESI) ;
• L’École Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises
(ESCAE).
- L’INP-HB Nord qui se compose de :
• L’École Supérieure d’Agronomie (ESA) ;
• L’École de Formation Continue et de Perfectionnement des Cadres
(EFCPC) ;
• L’École Doctorale Polytechnique (EDP).

L’ESI, l’école à laquelle nous appartenons, forme des techniciens supérieurs et des ingénieurs.
Notre formation qui a débuté l’année académique (2021-2022), s’étend sur trois (3) années et
sera sanctionnée par le Diplôme d’Ingénieur en Sciences et Technologie du Génie des Procédés
(STGP). L’un des points clés de cette formation est le fait d’effectuer un stage chaque année
sur tous les 3ans par l’étudiant. Ces stages ont pour objectifs de permettre aux étudiants de
conduire des travaux et d’acquérir de l’expérience quant au monde professionnel, à
l’élaboration de documents (rapport de stage, mémoire, …). C’est donc dans ce cadre que nous

III
avons effectué un stage d’une durée de 2 mois au Laboratoire des Procédés Industriels de
Synthèse, de l’Environnement et des Energies Nouvelles (LAPISEN).

IV
Liste des sigles et abréviations
ACV : Analyse du cycle de vie
CNSL Cashew Nut Shell Liquid
CPGE : Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles ;
d : diamètre ;
DFR-GCAA : Département de Formation et de Recherche du Génie Chimique et Agro-
Alimentaire ;
EDP : Ecole Doctorale Polytechnique ;
EFCPC : Ecole de Formation Continue et de Perfectionnement des Cadres ;
ESA : Ecole Supérieure d’Agronomie ;
ESTP : Ecole Supérieure des Travaux Publics ;
EP : Ecole Préparatoire ;
ESA : Ecole Supérieure d’Agronomie ;
ESCAE : Ecole Supérieure de Commerce d’Administration des Entreprises ;
ESI : Ecole Supérieure d’Industrie ;
ESPE : Ecole Supérieure du pétrole et de l’énergie ;
g : gramme ;
GENR : Groupe Energies Nouvelles et Renouvelables ;
GNTA-BM : Groupe de Nutrition et Technologie Alimentaire et Biochimie Microbiologie ;
GPE : Groupe des Procédés et Environnement ;
INP-HB : Institut National Polytechnique Felix Houphouët-Boigny ;
ISO : International Organization for Standardization
kg: kilogramme
kg CO2 eq : kilogramme de dioxyde de carbone équivalent
kg N eq : kilogramme d’azote équivalent
kg P eq : kilogramme de phosphore équivalent

km: kilomètre
kWh: kilowattheure
L : Litre
LAPISEN : Laboratoire des Procédés Industriels de Synthèse, de l’Environnement et des
Energies Nouvelles ;

V
MJ : Mégajoule

VI
Liste des tableaux
Tableau 1: Composition des pommes de cajou (Lautié et al. 2001) ......................................... 9
Tableau 2 : Flux de référence .................................................................................................. 20
Tableau 3: Inventaire pour la production de 1kg de confiture ................................................ 21
Tableau 4: Inventaire pour la production de 1 L de jus........................................................... 21
Tableau 5: Inventaire pour la production de 1 L d’alcool ....................................................... 22
Tableau 6: Noms des flux dans Agribalyse ............................................................................. 27
Tableau 7: impact global du procédé de production de confiture ........................................... 32
Tableau 8 : impact global du procédé de production de jus ................................................... 33
Tableau 9 : impact global du procédé de production d’alcool ................................................ 34
Tableau 10: Résultats des deux principales catégories ........................................................... 36
Tableau 11: Impacts des composants du procédé de production de confiture pour la catégorie
réchauffement climatique ......................................................................................................... 37
Tableau 12: Impacts des composants du procédé de production de jus pour la catégorie
réchauffement climatique ......................................................................................................... 38
Tableau 13: Impacts des composants du procédé de production d’alcool pour la catégorie
réchauffement climatique ......................................................................................................... 39
Tableau 14: Impacts des composants du procédé de production de confiture pour la catégorie
eutrophisation ........................................................................................................................... 40
Tableau 15: Impacts des composants du procédé de production de jus pour la catégorie
eutrophisation ........................................................................................................................... 41
Tableau 16: Impacts des composants du procédé de production d’alcool pour la catégorie
eutrophisation ........................................................................................................................... 42

VII
Liste des figures
Figure 1 : Les groupes de recherche et leurs responsables ........................................................ 3
Figure 2: Cuisson des noix de cajou et amandes grillées. ......................................................... 7
Figure 3: Anacarde .................................................................................................................... 7
Figure 4: Produits dérivés de la pomme de cajou ...................................................................... 8
Figure 5: Historique de l’ACV ................................................................................................ 10
Figure 6: Etapes du cycle de vie d’un produit ......................................................................... 11
Figure 7 : Etapes de l’ACV ..................................................................................................... 13
Figure 8 : Chaine de cause à éffet............................................................................................ 15
Figure 9: Structure d’une analyse de cycle de vie appliquée à la combustion du carburant. .. 16
Figure 10: Transfert de pollution d'une étape vers une autre .................................................. 17
Figure 11: Page de bienvenue openLCA .................................................................................. 20
Figure 12: Inventaire pour la production de 1kg de confiture ................................................. 21
Figure 13: Inventaire pour la production de 1 L de jus ........................................................... 21
Figure 14: Inventaire pour la production de 1 L d’alcool........................................................ 22
Figure 15: Site Web openlca Nexus ........................................................................................ 23
Figure 16: Importer une base de données zolca………………………………………………24
Figure 17: Base de données activée ........................................................................................ 23
Figure 18: Sélection de « add new child category » ................................................................ 24
Figure 19: L’onglet processes.................................................................................................. 24
Figure 20: Nom de la nouvelle catégorie................................................................................. 25
Figure 21: Catégorie « A– MES PRODUITS »………………………………………26
Figure 22: Sélection de « new process » ................................................................................. 25
Figure 23: Création du processus « production de confiture » ................................................ 26
Figure 24: Processus dans la catégorie « A– MES PRODUITS » .......................................... 26
Figure 25 : Onglet « inputs/outputs » ...................................................................................... 27
Figure 26: Creation d’un nouveau flux.................................................................................... 27
Figure 27 : Fenêtre des flux ..................................................................................................... 28
Figure 28: Inputs/outputs pour la production de confiture ...................................................... 28
Figure 29: Inputs/outputs pour la production de jus ................................................................ 28
Figure 30: Inputs/outputs pour la production de confiture ...................................................... 28
Figure 31: Onglet general information .................................................................................... 29
Figure 32 : Creation du « product system »............................................................................. 29

VIII
Figure 33 : « product systems » créés……………………………………………………31
Figure 34 : bouton« calculate » ............................................................................................... 30
Figure 35 : onglet « impact analysis »………………………………………………………..31
Figure 36 : onglet « contribution tree » ................................................................................... 30
Figure 37 : Lac eutrophe .......................................................................................................... 35
Figure 38: Résultats des deux principales catégories .............................................................. 36
Figure 39: Impacts des composants du procédé de production de confiture pour la catégorie
réchauffement climatique ......................................................................................................... 38
Figure 40: Impacts des composants du procédé de production de jus pour la catégorie
réchauffement climatique ......................................................................................................... 39
Figure 41: Impacts des composants du procédé de production d’alcool pour la catégorie
réchauffement climatique ......................................................................................................... 40
Figure 42: Impacts des composants du procédé de production de confiture pour la catégorie
eutrophisation ........................................................................................................................... 41
Figure 43: Impacts des composants du procédé de production de jus pour la catégorie
eutrophisation ........................................................................................................................... 42
Figure 44: Impacts des composants du procédé de production d’alcool pour la catégorie
eutrophisation ........................................................................................................................... 43

IX
Résumé

Cette étude vise à évaluer les impacts environnementaux de procédés de transformation


de la pomme de cajou en jus, confiture et alcool. Pour ce faire, une analyse du cycle de vie a
été réalisée avec le logiciel openLCA. Les résultats obtenus mettent en lumière les
contributions de chaque flux de matière et d'énergie aux impacts environnementaux dont les
deux principales catégories impactées sont le réchauffement climatique et l'eutrophisation.
Pour la catégorie de réchauffement climatique, la culture de la pomme de cajou ( 2,811402479
kg CO2 eq ) et l’utilisation du gaz ( 0,868438322 kg CO2 eq ) émergent comme facteurs clés,
tandis que l'électricité et le transport jouent des rôles plus modestes. En ce qui concerne
l'eutrophisation, la culture de la pomme de cajou ( 0,027816629 kg N eq ) est également un
contributeur significatif, soulignant l'importance de la gestion des nutriments dans la culture
de la pomme de cajou. L'analyse des résultats révèle donc des opportunités d'amélioration,
notamment en adoptant des pratiques agricoles durables et en explorant des sources d'énergie
plus propres. Ces conclusions sont essentielles pour guider les décideurs, les acteurs de
l'industrie agroalimentaire et les agriculteurs en Côte d'Ivoire vers des pratiques plus
respectueuses de l'environnement.

Mots clés : pomme de cajou, impacts environnementaux, analyse du cycle de vie, openLCA

X
Sommaire

Dédicace .........................................................................................................................................I

Remerciements ......................................................................................................................... II

Avant-propos.......................................................................................................................... III

Liste des sigles et abréviations ................................................................................................ V

Liste des tableaux ................................................................................................................. VII

Liste des figures ...................................................................................................................VIII

Résumé...................................................................................................................................... X

Sommaire................................................................................................................................. XI

INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS .............................................................................. 2

I. PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL................................................... 3

II. PRESENTATION DU THEME ......................................................................................... 4

III. GENERALITES SUR LA BIOMASSE D’INTERET.................................................... 4

IV. L’ANALYSE DU CYCLE DE VIE (ACV) ...................................................................... 9

DEUXIÈME PARTIE : MATERIEL ET METHODES .................................................... 18

I. MATERIEL ......................................................................................................................... 19

II. METHODES ...................................................................................................................... 20

TROISIÈME PARTIE : RÉSULTATS ET DISCUSSIONS .............................................. 31

I. IMPACTS GLOBAUX ....................................................................................................... 32

II. IMPACTS DES COMPOSANTS DU CYCLE DE VIE ................................................ 37

CONCLUSION ....................................................................................................................... 44

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 45

TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... XI

XI
INTRODUCTION
L'environnement et la nature jouent un rôle fondamental dans la vie de l'homme. Depuis
les premiers jours, cette relation étroite fournit à l’espèce humaine les ressources nécessaires à
sa survie et à son développement.

Pourtant, l’impact des activités humaines sur cet environnement précieux est indéniable.
Comme l'a documenté le rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement, les
activités humaines ont conduit à des niveaux alarmants de pollution, de perte de biodiversité
et de changement climatique (PNUE, 2022).

Les progrès technologiques et le développement économique ont apporté de nombreux


avantages à l'humanité, mais ils ont également entraîné une détérioration de notre
environnement. Les émissions de gaz à effet de serre, la pollution de l'air et de l'eau, la
déforestation, l'épuisement des ressources naturelles sont autant d'impacts néfastes causés par
nos activités.

La Côte d'Ivoire, en tant que l'un des principaux producteurs mondiaux d’anacarde, joue
un rôle essentiel dans la chaîne d'approvisionnement mondiale de ce fruit à coque et sa
transformation en produits finis est de plus en plus importante dans le pays ( Banque mondiale,
2023). Cependant, avec la croissance de l'industrie agroalimentaire et de la demande de
produits dérivés de la pomme de cajou, se pose la question cruciale des impacts
environnementaux associés à ces procédés de transformation.

Face à cette réalité, il est impératif de trouver des solutions pour atténuer les effets
négatifs de nos activités sur l'environnement. La modélisation des impacts environnementaux
par l’analyse du cycle de vie est devenue un outil essentiel dans la recherche de solutions
durables.

Dans l’optique d’avoir une idée de l’impact de la transformation de la pomme de cajou


à l’usine école de l’INP-centre et afin d'identifier les sources principales de pollution, le thème
suivant a été soumis notre étude : « EVALUATION DES IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX DE TROIS PROCÉDÉS DE TRANSFORMATION DE LA
POMME DE CAJOU AVEC LE LOGICIEL openLCA ».

Afin de mener à bien notre travail, nous l’avons scindé en trois parties. La première
partie, sera consacrée aux généralités ; la seconde partie, présentera le matériel et les méthodes
utilisés et enfin, la troisième partie, les résultats obtenus et les discussions qui en découle.

1
PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS

2
I. PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL
1. Présentation du LAPISEN
Le Laboratoire des Procédés Industriels de Synthèse, de l’Environnement et des
Énergies Nouvelles (LAPISEN) a été créé en 1994 et est actuellement dirigé par le Professeur
Yao K. Benjamin. C’est un laboratoire qui opère principalement dans le domaine des sciences
de l’ingénieur.

Les recherches menées au sein de ce laboratoire sont équilibrées entre deux extrêmes que sont
d’une part, la production de la connaissance sur le plan académique et d’autre part,
l’élaboration de solutions aux problèmes de collectivités industrielles.

2. Organisation
Dans un souci d’efficacité, le LAPISEN est organisé en quatre principaux groupes : le
Groupe des Procédés et Environnement (GPE), le Groupe de Nutrition et Technologie
Alimentaire et Biochimie Microbiologie (GNTA-BM), le Groupe Énergies Nouvelles et
Renouvelables (GENR), et le Groupe Chimie de l’Eau et Substance Naturelle (GCESNA).

La Figure 1 présente les groupes de recherches ainsi que leurs responsables.

Figure 1 : Les groupes de recherche et leurs responsables

3
3. Missions et activités du LAPISEN
La mission principale de ce laboratoire est la mise en œuvre des recherches finalisées en
vue de fournir aux décideurs gouvernementaux et industriels, des outils indispensables au
développement.

Dans cette perspective, il mène des travaux d’intérêt communautaire en partenariat avec des
organismes spécialisés nationaux et internationaux, des particuliers dans les domaines tels
que la gestion des ressources en eau, l’amélioration des techniques de conservation des
aliments, la gestion des problèmes liés à l’environnement et à l’énergie et la résolution des
problèmes de santé humaine. Il se propose aussi de mener des travaux d’intérêt industriel en
partenariat avec les industries chimiques et alimentaires en vue de l’amélioration des procédés
mis en œuvre et d’apporter son expertise pour la résolution des problèmes ponctuels liés à
l’environnement industriel.

II. PRESENTATION DU THEME


1. Intitulé du thème
Le thème soumis à notre étude durant la période de stage est : « EVALUATION DES
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE TROIS PROCEDES DE
TRANSFORMATION DE LA POMME DE CAJOU AVEC LE LOGICIEL
openLCA ».

2. Cahier de charge
Pour atteindre notre objectif, notre étude s’articulera autour des points suivants :

• Bibliographie sur l’analyse du cycle de vie ;


• Bibliographie sur le logiciel openLCA ;
• Inventaire des flux de matière et d’énergie des trois procédés étudiés ;
• Evaluation des impacts sur openLCA

III. GENERALITES SUR LA BIOMASSE D’INTERET


1. Anacardier
1.1. Historique et origine
L’anacardier est originaire des régions tropicales du Brésil. Le nom cajou serait dérivé
du tupi-guarani (tribu indienne du Nordeste du Brésil) "acâ-yú" qui signifie pomme jaune

4
(Lautié et al. 2001). La culture de l’anacardier s’est développée en Afrique de l’ouest à cause
de sa grande rusticité et de ses multiples produits. Outre les fruits que sont la noix et la pomme
de cajou, la plante fournit une gamme de produits secondaires. Ainsi, les feuilles servent de
condiments et ont certaines propriétés thérapeutiques (brûlures). L’écorce riche en tannin est
utilisée en tannerie. Elle sert à préparer des encres indélébiles et de la poudre noire. Elle
possède également des propriétés médicinales (constipations, aphtes, etc.). Le bois de couleur
jaune à rouge, sert en ébénisterie et à la fabrication de caisses. Les gommes d’anacarde,
exsudats qui s’écoulent du tronc et des branches des vieux arbres, servent à préparer des colles
inattaquables par les insectes (pour les reliures) et à éliminer les verrues et les cors.

1.2. Caractéristiques agronomiques


L’anacardier, Anacardium occidentale appartient à la famille des anacardiacées. C’est
un arbre qui peut atteindre une dizaine de mètres et dont le diamètre du tronc peut varier entre
1,2 à 1,5 m (Lautié et al. 2001). Bien qu’il soit rustique, il se développe de préférence à des
altitudes inférieures à 1 000 m, dans les zones tropicales chaudes ayant une alternance de
saisons sèches et humides. Il s’adapte à divers sols, mais préfère des sols légers, sableux,
profonds, bien drainés et composés à 25% d’argile. L’anacardier est souvent sujet à certaines
attaques parasitaires dont les plus courantes sont celles qui causent l’anthracnose et la
moisissure noire de l’oïdium. Ces phytopathologies sont responsables des attaques des
inflorescences des fruits et nuisent directement à la production. Les insectes nuisibles les plus
couramment rencontrés sont des chenilles dévoreuses et enrouleuses de feuilles (Eutelia et
Sylepta), les cochenilles, les thrips, les flatidés et trois espèces d’Helopeltis (H. anacardii, H.
shoutedeni et H. antonii). Ces insectes piquent les feuilles, les bourgeons et les pousses tendres
créant des taches brunes qui se nécrosent en quelques jours. Pseudotheraptus wayi, insecte
attaquant les cocotiers, peut aussi affecter l’anacardier. Enfin, Acrocercops syngramma cause
aussi des pertes dans la production en provoquant la chute des feuilles (Lautié et al. 2001).
L’anacardier, selon les conditions climatiques, peut être cultivé pour sa fructification ou pour
le reboisement. Sa durée de vie est d’environ 30 ans. Il produit deux fruits : la noix de cajou
(vrai fruit) et la pomme de cajou (faux fruit). C’est lorsque la noix de cajou atteint une taille
maximale (30 à 35 jours) que le pédoncule, qui jusque-là était normal se met à se développer
considérablement et rapidement. Il devient charnu et se transforme en une pomme de cajou.
Pendant ce temps, la noix perd de l’humidité, diminue de volume et durcit. Ces deux types de
fruits atteignent leur maturité au même moment. La récolte est difficile à mécaniser à cause de
la hauteur et de la largeur du feuillage. Les fruits sont donc ramassés manuellement après être

5
tombés au sol. La maturation progressive impose de renouveler la récolte tous les 2 à 4 jours
pour les pommes de cajou et tous les 7 à 10 jours si seulement les noix sont valorisées (Lautié
et al. 2001).

2. Noix de cajou
La noix de cajou au sens botanique du terme, est le vrai fruit de l’anacardier. C’est un
akène de couleur grise ou brun gris à maturité, réniforme et mesurant en moyenne 2,7 cm de
long sur 2,1 cm de large et 1,6 cm d’épaisseur. Son poids peut varier de 3 à 10 g, en moyenne
5 g, mais certaines peuvent atteindre 20 g au Brésil (Lautié et al. 2001). Elle fournit deux
produits principaux. Le premier, l’amande de cajou est obtenue après décorticage de la noix
(Figure 2). Elle est consommée salée ou pimentée, ou est utilisée dans l’industrie alimentaire
pour faire des gâteaux, du chocolat, du nougat, de la confiserie, des crèmes glacées, etc. Elle
sert également à préparer du beurre d’anacarde. Après pression de l’amande, une huile est
extraite, “ l’huile des Caraïbes ”, qui est comestible et utilisée également en pharmacie. Les
tourteaux issus du pressage très riches en glucides et de bon goût, servent en pâtisserie et en
confiserie. Le second, le baume de cajou ou CNSL (Cashew Nut Shell Liquid) est un liquide
oléagineux noirâtre et caustique extrait de la coque entourant l’amande. Il est employé dans
diverses industries. Ainsi, il peut être transformé en diverses résines, utilisées pour la
fabrication de garnitures de freins et de disques d’embrayages, pour modifier les propriétés du
caoutchouc, pour protéger les sols contre les produits chimiques, pour servir de revêtement
imperméable aux surfaces métalliques et aux câbles électriques et pour servir de liant à de
nombreux matériaux qui entrent dans la composition de certains adhésifs. Le baume peut être
aussi transformé industriellement en des produits secondaires comme des encres indélébiles
d’imprimerie, des désinfectants, des insecticides, des antiseptiques, des peintures, des vernis,
des laques et des émaux. Notons aussi qu’il a un très grand nombre d’utilisations locales. En
effet, il est utilisé pour ses propriétés médicinales (suppression des verrues, guérison de la
lèpre, lutte contre le cancer, antiseptique) et pour ses propriétés imperméabilisantes
(constructions en bois, fonds de bateaux et filets de pêche) (Lautié et al. 2001 ; Soro 2002 ;
Soro 2008).

6
Figure 2: Cuisson des noix de cajou et amandes grillées. (Soro 2008)
3. Pomme de cajou
3.1. Description et caractéristiques
La pomme de cajou est le pédoncule hypertrophié de la noix de cajou. A maturité, elle
est de couleur jaune, rouge ou orangée. Cette couleur est due à la fine couche cireuse qui
constitue la peau de la pomme. Quelle que soit la couleur de la peau, sa chair est toujours jaune.
La forme de la pomme est ronde ou cordiforme (forme de cœur), d’où son nom Anacardium
qui signifie forme de cœur.

Pomme de cajou

Figure 3: Anacarde

3.2. Composition et différentes voies de valorisation


La pomme de cajou est très juteuse (85 à 90% d'eau), sucrée (7 à 13% de glucides),
légèrement parfumée et acide (Lautié et al. 2001). Elle est aussi très riche en vitamine C
(Tableau 1) et en polyphénols (Michodjehoun-Mestres et al. 2009). Enfin elle contient des
quantités non négligeables de caroténoïdes (Assunção and Mercadante 2003 ; Abreu 2012).

7
Compte tenu de sa richesse en sucre, elle sert à faire des confitures, des conserves au sirop, du
jus de fruit, des pâtes de fruits, des gelées, des fruits confits, du vin, de l'alcool, du vinaigre.

(b)Confiture de pomme de cajou


(a)Jus de la pomme de cajou

(c)Liqueur de pomme de cajou

Figure 4: Produits dérivés de la pomme de cajou (Soro 2008)

La transformation de la pomme de cajou est cependant limitée par les caractéristiques du fruit.
Ce pédoncule est en effet très riche en tannins qui lui confèrent une astringence
particulièrement forte. Cette astringence semble provenir essentiellement des membranes
cireuses de la peau. Cela explique l’importance du pelage avant la transformation des fruits.
L’astringence pourrait être due aussi aux traces de baume contenues dans le mésocarpe de la
noix. Le second facteur qui limiterait la transformation de la pomme de cajou en jus est sa très
grande richesse en sucres réducteurs (glucose et fructose). En effet, la présence des sucres
réducteurs qui sont des précurseurs de la réaction de Maillard et du brunissement non
enzymatique pose un problème de couleur lors de la transformation du fruit en jus.

8
Tableau 1: Composition des pommes de cajou (Lautié et al. 2001)

IV. L’ANALYSE DU CYCLE DE VIE (ACV)


1. Historique de l’ACV
Dès les années 70, les effets des activités économiques qui génèrent des dommages
environnementaux visibles et localisés (déchets, fumées d'usines, pollution de l'eau, pollution
des sols etc.) devinrent une préoccupation croissante de la part des industriels pour
l'environnement. Le chercheur Jay Forrester (1975) du MIT (Massachusetts Institute of
Technology) a en effet construit un modèle simulant les futurs de l'économie mondiale. L'étude
en est arrivée à trois conclusions principales : la première est que dans un horizon de temps
d'environ 100 ans, sans changement majeur dans les rapports physiques, économiques et
sociaux ayant jusqu'à cette période (et encore aujourd'hui) gouverné le développement
mondial, la société se retrouverait en marge d'énergie non renouvelable sur laquelle est basée
le développement industriel (Tietenberg,1992). Aux Etats Unis, une des conséquences de la
prise de conscience qui a résulté de ces évènements a été la mise en place de systèmes
permettant l'évaluation de l'énergie nécessaire à la fabrication d'un produit (Gisèle
Belem,2005). Pour justifier des préoccupations visant la réduction des matières premières et
de l'énergie consommée ; en 1969. Harry E. Teastley Jr. réalisa la première étude multicritère
pour Coca Cola, dont les objectifs étaient de permettre de faire des choix entre : le verre et le
plastique pour l'embouteillage du produit. La production de la bouteille en interne, les diverses
modalités associées à la fin de vie (recyclage).

Ce fut une période de développement continue de la méthode (Figure 5).

9
Figure 5: Historique de l’ACV

Au début des années 90. L’on a vu la mise en œuvre des approches multicritères
(consommation de matières et d'énergies ; émission dans l'air, l'eau, le sol et les déchets). La
prise en compte de l'ensemble du cycle de vie des produits, depuis leur fabrication à leur
élimination finale en passant par leur phase d'utilisation devient vital. Ces approches sont
qualifiées d'écobilans. La diversité des données et des méthodes utilisées rend les résultats
obtenus difficilement utilisables d'un pays ou d'une région à l'autre.

Dès lors ces approches sont taxées d'expérimentales, même de partiales (les écobilans
avaient un objectif de marketing ou de lobby). Pour une homogénéisation des techniques
utilisées, le développement de la normalisation internationale (famille des normes ISO 14040
: International Organization for Standardization / Organisation internationale de normalisation)
a fixé des bases méthodologiques et déontologiques et retenu le terme « d'Analyse de cycle de
vie »

(ACV) en anglais Life Cycle Assessment (LCA) en lieu et place d’« écobilan » (N.Boeglin et
al. 2015). On assiste alors au développement des méthodes d'évaluation des impacts
environnementaux. Les travaux de normalisation sont engagés. Ces travaux débouchent sur la
publication de normes encadrant la pratique de l'ACV en 1997, 1998 et 2000, et permettent de
rendre les résultats plus robustes et fiables puis de les actualiser en 2006 (ISO 14040, 2006 ;
ISO 14044, 2006) (Maric-Lise Pannier, 2006).

Il est à noter que dans le domaine de l'évaluation globale et multicritères des impacts
environnementaux, l’ACV est l'outil le plus abouti. Sa pratique et sa diffusion contribuent à en

10
faire un instrument de plus en plus performant et reconnu. On peut en outre l'utiliser au sein
de démarches de développement durable. Notamment celles orientées sur les produits.
Néanmoins il ne traite que de la dimension environnementale (voire, dans certains cas rares,
économique) et non de l'axe social ou sociétal du développement durable (N. Bloeglin et al,
2015).

2. Etapes du cycle de vie


A chaque étape du cycle de vie un produit consomme de l'énergie et des matières
premières non renouvelables et crée des impacts sur l'air, l'eau et le sol (Figure 6).

Figure 6: Etapes du cycle de vie d’un produit

11
3. Etat de l’art de l’ACV
L’ACV permet de quantifier les impacts d'un « produit » (qu’il s'agisse d'un bien, d'un
service voire d'un procédé) en considérant l'ensemble du cycle de vie de ce produit, de
l'extraction et de l'acquisition de la matière première, à l'utilisation, au traitement en fin de vie
et à l'élimination finale des déchets en passant par la production d'énergie et de matière et la
fabrication : soit « du berceau (extraction des matières) à la tombe (traitement en fin de vie)
(from cradle-to-grave) ». Au travers d'une telle perspective systématique, le déplacement de
charges environnementales potentielles entre les différentes étapes du cycle de vie ou entre des
processus particuliers peut être identifié et évité.

En pratique, les flux de matières et d'énergies entrant et sortant à chaque étape du cycle
de vie sont inventoriés (inventaire du cycle de vie : ICV) puis on procède à une évaluation des
impacts environnementaux à partir de ces données grâce à des coefficients préétablis
permettant de calculer la contribution de chaque flux aux divers impacts environnementaux
étudiés. En fonction de l'objet de l'étude, les impacts couramment retenus sont : l'effet de serre,
l’acidification, l'épuisement des ressources naturelles, l'eutrophisation etc. Généralement, on
retient également la somme de certains flux issue de l'inventaire : la quantité d'énergie, la
quantité de déchets (N. Boeglin et al, 2015).

Les effets réels des impacts dépendant des caractéristiques du milieu récepteur ; la
complexité des phénomènes en jeu et de leur interaction est une source d'incertitude sur la
valeur réelle des impacts ; ces impacts sont donc qualifiés « d'impacts potentiels ». Le caractère
« potentiel » du calcul des impacts locaux (eutrophisation par exemple) est plus visible que
celui des impacts globaux (effet de serre par exemple) dont les conséquences ne dépendent pas
ou peu du milieu récepteur.

Les résultats d'une ACV sont exprimés sous forme de série de résultats qui présentent à
la fois des impacts potentiels de types « X kg d'équivalents CO2 pour l'effet de serre ». « Y Kg
d'équivalents SO2 pour l'acidification » et des flux physiques de types « Z MJ d'énergies non
renouvelables » et « W kg de déchets banals ».

4. Etapes de l’ACV
La figure 7 présente les quatre étapes d'une analyse du cycle de Vie selon les normes ISO

14040 et 14044.

12
Figure 7 : Etapes de l’ACV
- Etape 1 : Définition des objectifs et du champ d'étude

Cette étape permet de présenter le principe et la méthodologie de travail de la première phase


de l'analyse du cycle de vie (ACV) qui porte sur la définition du champ d'application et des
objectifs à atteindre.

Il est impératif d'indiquer, pour définir l'objectif de l'ACV :

• L'application envisagée ;
• les motifs justifiant la mise en place de l'étude et sa réalisation ;
• L'usage qui sera fait des résultats.

- Etape 2 : Inventaire du Cycle de Vie (ICV)

Cette étape concerne la quantification des Flux de matières et énergies entrant et sortant des
frontières du système associés aux étapes du cycle de vie.

- Etape 3 : l'évaluation des impacts du cycle de vie

Dans cette étape, on transforme l'inventaire de flux réalisé à l'étape précédente en une série
d'impacts potentiels clairement identifiables. Il s'agit d'établir un lien entre les substances mises

13
(pollutions et déchets) ou extraites (consommations) et les problèmes causés à
l'environnement.

Les résultats obtenus à cette étape sont utilisés pour :

• Identifier et classer les opportunités d’amélioration ;


• Caractériser la performance environnementale du produit ou du système étudié ;
• Le comparer à d'autres systèmes de produits ayant la même fonction ;
• Indiquer les points environnementaux nécessitant une action éventuelle (qui peut être
par exemple l'éco-conception ou la re-conception du produit).

Pour cela Les indicateurs environnementaux sont calculés : ils sont issus du regroupement et
de la pondération des flux de substances émises et consommés (Marie-Lise Pannier, 2017).
L'impact d'une étape sur une catégorie donnée se calcule par la multiplication des quantités des
substances répertoriées dans l'inventaire de cette étape par les facteurs de caractérisation
d'impact de la méthode pour cette catégorie et pour chacune des substances (Angélique
Leonard et al, 2014).
𝑛

Ip = ∑ mi. FCi
𝑖=0

Ip : Catégorie d'impact ponctuel

mi : Quantité de substance (i) émise

FCi : Facteur de caractérisation de la substance (i)

- Etape 4 : Interprétation du Cycle de Vie

L'objectif principal est de vérifier la cohérence des résultats avec les objectifs et le champ
de l'étude et de conclure celle-ci en expliquant les limitations et en fournissant des
recommandations visant la diminution de l'empreinte environnementale du produit ou du site
évalué. Cette étape est itérative avec les trois précédentes de manière à toujours valider que les
résultats obtenus permettent de répondre aux objectifs de l'étude (par exemple il arrive que la
non-disponibilité de certaines données puisse conduire, en cours d'étude, à restreindre le champ
d'étude). C'est également ici que l'on tentera d'évaluer la robustesse des résultats (en réalisant
par exemple des études de sensibilité). Ces études permettent notamment de s’assurer que les
incertitudes et variabilités qui sont liées sont bien d'un ordre inférieur à celui des différences

14
constatées entre les performances environnementales des différents systèmes étudiés
(N.Boeglin et al. 2015).

Les méthodes d'analyse d'impacts permettent ainsi de relier des données d'un inventaire
aux dommages ou impacts environnementaux, dont elles sont l'origine. La chaine de cause à
effets des problématiques environnementales permet de distinguer les effets dits « primaires »
découlant directement des activités étudiées et les effets « secondaires » qui sont la
conséquence des effets primaires. On peut regrouper ces différentes méthodes en deux
catégories selon leur positionnement sur la chaine reliant les causes à l'effet.

- Méthodes midpoint (les impacts considérés apparaissent au milieu de la chaine de causalité),


elles sont dites « orientées problèmes ». Les substances émises ou consommées ayant des effets
similaires sont regroupées dans des catégories d'impacts « intermédiaires ».

On peut citer comme catégories d'impacts midpoint : le réchauffement climatique,


l'acidification, l'eutrophisation, la toxicité etc. Ce sont aujourd'hui les méthodes plus
reconnues.

- Méthodes endpoint (les impacts considérés sont à la fin de la chaine de causalité), elles sont
dites « orientés dommages ». Ce type de méthode estime les dommages potentiels qui
pourraient en résulter sur la santé humaine, les écosystèmes et les ressources. Bien que plus
pertinentes en matière de communication, ces méthodes souffrent d'une plus grande incertitude
(Dimitri Eggermont, 2013)

La figure 8 est une illustration d'une cascade d'impacts causée par l'émission du dioxyde de
soufre. Dans sa chaine de cause à effet les catégories de méthodes sont bien distinguées. La
position mitoyenne des effets et la position finale des dommages sont observées.

Figure 8 : Chaine de cause à éffet

15
L'illustration par l'intégration des mécanismes dans la structure d'une analyse de cycle vie
appliquée à la combustion du carburant associé aux émissions permet d'obtenir le cadre général
d'évaluation dans l'analyse de cycle de vie, représenté à la Figure 9.

L'expression de l'indicateur environnemental se fait à différents niveaux du mécanisme


environnemental :

- L'indicateur peut quantifier le dommage environnemental, et est alors de la catégorie


endpoint.

- L'indicateur peut quantifier la pression sur l'environnement à travers une catégorie d'impact,
exprimée à un niveau intermédiaire du mécanisme environnementale et est de la catégorie
midpoint.

Figure 9: Structure d’une analyse de cycle de vie appliquée à la combustion du carburant.

5. Enjeux de l’ACV
L'un des enjeux de l'utilisation de l'ACV est qu'elle permet de comparer des situations et
d'identifier les déplacements de pollution d'un milieu naturel vers un autre, ou d'une étape du
cycle de vie vers une autre. Elle aide à mieux discerner les arbitrages pertinents lors d'une prise
de décision (Arnaud RISPE. Janvier 2013). Cette bonne connaissance des impacts permet
d'hiérarchiser les améliorations et d'éclairer les choix techniques.

16
La figure 10 décrit cette notion de transfert de pollution d'une étape de cycle de vie à une autre,
transfert qui peut être révélé par une telle analyse. Dans ce cas de figure, en diminuant un
impact environnemental au niveau des matières premières, on augmente au niveau des étapes
de la fabrication et de l'utilisation. En d'autres termes une action de progrès peut avoir pour
effet de réduire la pollution due à la matière et à la fin de vie tout en l'augmentant durant sa
fabrication et son utilisation.

Figure 10: Transfert de pollution d'une étape vers une autre

17
DEUXIÈME PARTIE : MATERIEL ET
METHODES

18
I. MATERIEL
Dans le cadre d’une ACV, le bon logiciel doit être choisi en tenant compte des études
précédentes et en analysant les autres expériences de recherche. Ce logiciel doit être complet,
fournir davantage de données et fonctionner avec la base de données Ecoinvent. Cochant toutes
les cases précédemment citées, le logiciel Open LCA a été choisi pour cette étude.

Le matériel qui a servi à l’élaboration de ce travail est donc l’ensemble constitué par
les logiciels openLCA et Excel.

1. Présentation de openLCA
openLCA est un logiciel open source développé par GreenDelta en 2007 pour l’Analyse
de Cycle de Vie (ACV) et pour les études de durabilité. C’est un outil populaire utilisé par les
entrepreneurs pour identifier des opportunités de réduire l’utilisation des ressources et
émissions, optimiser leur approche business et prendre des décisions basées sur des critères
économiques et environnementaux.

Avec un faible coût total de possession, une installation facile, des fonctionnalités de
modélisation professionnelle et de collaboration en équipe, le plus grand ensemble de données
disponibles pour l'ACV, et non des moindres une transparence totale, openLCA est un bon
choix pour une utilisation dans l'industrie. Il convient également comme base pour une solution
logicielle personnalisée, pour des applications Web ou de bureau puissantes et intuitives.

19
Figure 11: Page de bienvenue openLCA
2. Excel
Pour faciliter leur visualisation, les résultats obtenus avec openLCA ont été exportés vers
Excel afin de construire de divers histogrammes.

II. METHODES
1. Définition des objectifs et du champ de l’étude
Le but de cette étude est d’évaluer les impacts environnementaux des procédés de
production de confiture, jus et alcool de pomme de cajou à l’usine école de l’INP-centre. Les
résultats obtenus serviront d’une part à informer sur les impacts environnementaux de ces
procédés et d’une autre à proposer des alternatives plus écoresponsables afin de minimiser ces
impacts.

Les flux de référence retenus sont les suivants :

Tableau 2 : Flux de référence

Procédés Flux de référence


Confiture 1 kg de confiture
Jus 1 L de jus
Alcool 1 L d'alcool

2. Inventaire des cycles de vie


Pour chacun des flux de référence, il faut :

• Production de confiture
Tableau 3: Inventaire pour la production de 1kg de confiture

FLUX (Matière/Energie) VALEUR UNITE


Pomme de cajou 0,5 kg
Electricité 0,021 kWh
Eau 1,76 L
Transport 223 kg.km
Eaux usées 1,745 L

20
Chaleur 38,8 MJ
Sucre 0,5 kg
Vapeur 0,045 L
Sel 15 g

Figure 12: Inventaire pour la production de 1kg de confiture

• Production de jus

Tableau 4: Inventaire pour la production de 1 L de jus

FLUX (Matière/Energie) VALEUR UNITE


Pomme de cajou 1,25 kg
Electricité 0,51 kWh
Eau 3,75 L
Transport 223 kg.km
Eaux usées 3,75 L

Figure 13: Inventaire pour la production de 1 L de jus

21
• Production d’alcool

Tableau 5: Inventaire pour la production de 1 L d’alcool

FLUX (Matière/Energie) VALEUR UNITE


Pomme de cajou 5 kg
Electricité 0,72 kWh
Eau 15 L
Transport 223 kg.km
Eaux usées 15 L

Figure 14: Inventaire pour la production de 1 L d’alcool

3. Evaluation des impacts du cycle de vie


3.1. OpenLCA Nexus
Afin d'intégrer des données dans openLCA, des bases de données doivent être créées ou
importées. Le site Web openLCA Nexus (https://nexus.openlca.org/) est un référentiel Web
qui fournit des bases de données gratuites et à l'achat optimisées pour une utilisation dans
openLCA. Il combine des données proposées par des fournisseurs de données d'ACV de
premier plan tels que thinkstep (bases de données Gabi), le centre ecoinvent (ecoinvent) ou le
Centre commun de recherche de la Commission européenne (ELCD).

22
Figure 15: Site Web openlca Nexus
Les bases de données téléchargées depuis openLCA Nexus peuvent être facilement importées
dans openLCA. Les formats pour l'importation de bases de données qui sont pris en charge
sont les suivants : zolca, Ecospold1 et Ecospold2, Exceller, ILCD, simapro CSV.

Une fois la base de données téléchargée et sauvegardée sur l’ordinateur, On peut l'importer
directement dans openLCA.

Dans notre cas, la base de données choisie est Agribalyse, la référence pour l’ACV des produits
agroalimentaires.

Figure 16: Importer une base de données zolca Figure 17: Base de données activée

23
Pour importer une nouvelle base de données, faites clic droit dans la fenêtre navigation,
sélectionnez « restore database » et double-cliquez sur la base de données cible pour l'activer
(figures 16 et 17).

Les types de fichiers au format ecospold1, ecospold2, excel, ILCD et simapro CSV peuvent
être importés dans les bases de données openLCA existantes. Si nécessaire, créez une nouvelle
base de données vide en faisant un clic droit dans la fenêtre de navigation et en sélectionnant
« new database ».

3.2. Etapes de l’évaluation


La base de données étant importée et lancée, on peut à présent commencer l’évaluation
des impacts :

- La première étape consiste en la création de nouvelles catégories dans l’arborescence des


produits. Faites clic droit sur l’onglet « Processes » et sélectionnez « add new child category »
(figures 18 et 19).

III. RESULTATS

Figure 19: L’onglet processes Figure 18: Sélection de « add new


child category »

Une fenêtre vous demandant de nommer la nouvelle catégorie créée apparaitra. Nous lui avons
donné le nom « A – MES PRODUITS ». Cliquez sur « OK » pour passer à l’étape suivante
(figure 20).

24
Figure 20: Nom de la nouvelle catégorie
- Dans cette catégorie, on va créer trois nouveaux processus, c’est-à-dire un pour chacun de
nos produits en faisant clic droit sur « A – MES PRODUITS » et en sélectionnant ensuite
« new process ». Ces processus auront pour nom : « production de confiture », « production de
jus » et « production d’alcool » (figures 21 et 22).

Figure 21: Catégorie « A– MES PRODUITS » Figure 22: Sélection de « new process »
On indique aussi au logiciel qu’on désire créer un nouveau flux pour la sortie de chaque
processus unitaire en cochant la case « create a new flow for the process (as quantitative
reference) ». Dans le cas de la production de confiture, le flux de sotie est « confiture » et la
« reference flow property » est « Mass » car on évalue l’impact de la production de de 1 kg
de confiture (figure 23).

25
Figure 23: Création du processus « production de confiture »

Les processus créés figureront dans « A– MES PRODUITS ».

Figure 24: Processus dans la catégorie « A– MES PRODUITS »

- Dans la troisième étape, nous renseignons l’ensemble des flux de matière et d’énergie
nécessaires à la production de nos produits. Pour ce faire, cliquez sur un processus et allez dans
l’onglet « inputs/outputs » situé en bas de l’écran (figure 25).

26
Figure 25 : Onglet « inputs/outputs »
Dans cet onglet, il faut renseigner les flux entrants dans « inputs », les sortants dans « outputs »
ainsi que leur quantité. Dans la base de données Agribalyse, ces flux ont des noms qu’il faut
connaitre et qui sont dans le tableau 26 :

Tableau 6: Noms des flux dans Agribalyse

Pour entrer les flux, faites clic droit dans la partie « inputs » ou « outputs » selon sa nature et
en sélectionnez ensuite « create new » (figure 26) et une nouvelle fenêtre apparaitra (figure 27)

Figure 26: Creation d’un nouveau flux

27
Dans cette fenêtre, il faut écrire le nom des flux en se basant sur les informations du tableau
précédant.

Fenêtre pour le nom du flux

Figure 27 : Fenêtre des flux

Figure 28: Inputs/outputs pour la production de Figure 29: Inputs/outputs pour la


confiture production de jus

Figure 30: Inputs/outputs pour la production de confiture

28
- Dans la dernière étape, on va enfin pouvoir passer à la création des « product systems » en
cliquant sur l’onglet « general information » (figure 31) situé en bas de l’écran puis sur « create
product system » (figure 32).

Figure 31: Onglet general information

Figure 32 : Creation du « product system »


Les « product systems » créés apparaitront dans le dossier « product systems ». Il suffit de
cliquer sur l’un des « product system » puis sur « calculate » pour lancer le calcul d’impact
(figures 34 et 34).

29
Figure 33 : « product systems » créés Figure 34 : bouton« calculate »
Après calcul, les impacts globaux ainsi que les contributions de tous les flux pour chaque
catégorie d’impact seront respectivement disponibles dans les onglets « impact analysis »
« contribution tree » (figures 35 et 36).

Figure 35 : onglet « impact analysis » Figure 36 : onglet « contribution tree


»

30
TROISIÈME PARTIE : RÉSULTATS ET
DISCUSSION

31
I. IMPACTS GLOBAUX
1. Résultats toutes catégories confondues
Après la modélisation, on obtient les résultats suivants :

• Production de confiture

Tableau 7: impact global du procédé de production de confiture

Nom Résultat de l'analyse d'impact Unité

Acidification des eaux terrestres et des


eaux douces 0.030831633471001773 mol H+ eq

Cancer effets sur la santé humaine 1.0112805848803188E-7 CTUh

Changement climatique 4.286117964200311 kg CO2 eq

Changement climatique - biogénique 0.0015822183465685532 kg CO2 eq

Changement climatique - fossile 3.9496533164423915 kg CO2 eq

Changement climatique - utilisation et


transformation des terres. 0.33488242941135005 kg CO2 eq

Ecotoxicité eau douce 14.091324228183872 CTUe

Eutrophisation des eaux douces 7.744412762038471E-4 kg P eq

Eutrophisation marine 0.016359698411078184 kg N eq

Eutrophisation terrestre 0.1193376382235044 mol N eq

Rayonnement ionisant, HH 0.1027860663645178 kBq U-235 eq

Utilisation des sols 463.2782905661718 Pt

Effets non cancérogènes sur la santé


humaine 5.772388810836295E-7 CTUh

Appauvrissement de la couche d'ozone 4.033858448266829E-7 kg CFC11 eq

Formation d'ozone photochimique, kg d'éq.


HH 0.009259661983576944 COVNM

32
Utilisation des ressources, vecteurs
énergétiques 50.789985425432974 MJ

Utilisation des ressources, minéraux et


métaux 5.158166856343315E-6 kg Sb eq

Produits inorganiques respiratoires 2.346314502222077E-7 maladie inc.

Pénurie d'eau 50.046897222211186 m3 depriv.

• Production de jus

Tableau 8 : impact global du procédé de production de jus

Résultat de l'analyse
Nom d'impact Unité

Acidification des eaux terrestres et des eaux


douces 0.04773374557652827 mol H+ eq

Cancer effets sur la santé humaine 1.7492876417906666E-7 CTUh

Changement climatique 2.2388755924125716 kg CO2 eq

Changement climatique - biogénique 0.0018112466664639655 kg CO2 eq

Changement climatique - fossile 1.7649778701205732 kg CO2 eq

Changement climatique - utilisation et


transformation des terres. 0.4720864756255331 kg CO2 eq

Ecotoxicité eau douce 4.975722259796526 CTUe

Eutrophisation des eaux douces 9.654668210392668E-4 kg P eq

Eutrophisation marine 0.027959713754186412 kg N eq

Eutrophisation terrestre 0.19505540607166394 mol N eq

kBq U-235
Rayonnement ionisant, HH 0.37544448274667486 eq

Utilisation des sols 929.4326326455787 Pt

33
Effets non cancérogènes sur la santé
humaine 2.890587017519716E-7 CTUh

Appauvrissement de la couche d'ozone 2.0727020715426012E-7 kg CFC11 eq

kg d'éq.
Formation d'ozone photochimique, HH 0.00992529459812438 COVNM

Utilisation des ressources, vecteurs


énergétiques 22.583197069461004 MJ

Utilisation des ressources, minéraux et


métaux 7.088831034718605E-6 kg Sb eq

Substances inorganiques respiratoires 3.17021781868638E-7 maladie inc.

Pénurie d'eau 7.014194889123023 m3 depriv.

• Production d'alcool

Tableau 9 : impact global du procédé de production d’alcool

Nom Résultat de l'analyse d'impact Unité

Acidification des eaux terrestres et des eaux


douces 0.19015837806147987 mol H+ eq

Cancer effets sur la santé humaine 6.970696784638475E-7 CTUh

Changement climatique 8.771796324254382 kg CO2 eq

Changement climatique - biogénique 0.006941153460529662 kg CO2 eq

Changement climatique - fossile 6.876602757461454 kg CO2 eq

Changement climatique - utilisation et


transformation des terres. 1.888252413332392 kg CO2 eq

Ecotoxicité eau douce 19.577589206896896 CTUe

Eutrophisation des eaux douces 0.0038207408723007707 kg P eq

Eutrophisation marine 0.11166163588547576 kg N eq

34
Eutrophisation terrestre 0.7785228678767272 mol N eq

kBq U-235
Rayonnement ionisant, HH 0.7222682585374386 eq

Utilisation des sols 3715.5400531331134 Pt

Effets non cancérogènes sur la santé humaine 1.1291449809115678E-6 CTUh

Appauvrissement de la couche d'ozone 7.374962778770695E-7 kg CFC11 eq

kg d'éq.
Formation d'ozone photochimique, HH 0.03924255571082704 COVNM

Utilisation des ressources, vecteurs


énergétiques 72.42597009877123 MJ

Utilisation des ressources, minéraux et métaux 2.7814848645444765E-5 kg Sb eq

Substances inorganiques respiratoires 1.2565637129242775E-6 maladie inc.

Pénurie d'eau 27.890038008917777 m3 depriv.

Notre étude s’articulera autour des deux principales catégories d’impact :

• L’eutrophisation : L’eutrophisation comprend tous impacts potentiels de niveaux excessifs


de macronutriments. L'enrichissement en nutriments peut entraîner un changement indésirable
dans la composition des espèces et une production élevée de biomasse dans les écosystèmes
aquatiques et terrestres. L'azote et le phosphore, ainsi que d'autres émissions provoquant des
effets similaires, sont regroupés dans la catégorie d'impact de l'eutrophisation (Curran,2012);

Figure 37 : Lac eutrophe


35
• Le réchauffement climatique : C’est l'impact des émissions humaines sur le forçage radiatif
(c'est-à-dire l'absorption du rayonnement thermique) de l'atmosphère, et est mesuré en unités
de kg d'équivalent CO2. Le réchauffement climatique, qui entraîne un changement climatique,
peut affecter les écosystèmes et la santé humaine. La plupart des émissions de gaz à effet de
serre (GES) augmentent le forçage radiatif, ce qui augmente la température de surface (l’ «
effet de serre ») (Curran,2012).

2. Catégories principales
En ne tenant compte que de ces deux catégories, on obtient avec le tableau 10 :

Tableau 10: Résultats des deux principales catégories

Catégories d'impact (unité)


Procédés Eutrophisation (kg N eq) Réchauffement climatique (kg CO2 eq)
Confiture 0,016359698 4,286117964
Jus 0,027959714 2,238875592
Alcool 0,003820741 8,771796324

Les catégories d'impact ayant des unités différentes, les résultats graphiques sont présentés en
% ( figure 38 ). Le "'100%" est défini indépendamment pour chaque catégorie par la valeur
totale des impacts. Lorsque plusieurs processus sont comparés, le "100%" est défini par la
valeur la plus élevée d'impact au sein de chaque catégorie (Angélique Léonard et al, 2014).
120

100

80

60

40

20

0
Eutrophisation (kg N eq) Rechauffement climatique (kg CO2 eq)

Confiture Jus Alcool

Figure 38: Résultats des deux principales


catégories

36
- L'analyse de chaque procédé montre que le procédé de production d’alcool a globalement
l'impact le plus important sur la catégorie réchauffement climatique. Viennent ensuite le
procédé de production de confiture dont l'impact est estimé à 49% et celui pour la production
jus avec un impact à 26%.

- Dans la catégorie eutrophisation les procédés de production de jus et de confiture sont les
plus impactant avec respectivement 100% et 59%. Le procédé de production d’alcool a
l'impact le moins important et est estimé à 14%.

II. IMPACTS DES COMPOSANTS DU CYCLE DE VIE


Le tableau présentant les résultats des ACV comparatives des trois procédés ne fournit pas
d'informations sur la partie (ou le composant) du cycle de vie qui présente la charge la plus
élevée des différents impacts environnementaux, ni sur le potentiel d'amélioration le plus
important. En revanche, une analyse plus approfondie des "points chauds", tels qu'ils sont
présentés les figures et tableaux suivants donne une image claire du profil environnemental
des trois systèmes et identifie également l'origine des performances relativement bonnes ou
mauvaises.

1. Réchauffement climatique
• Production de confiture

Tableau 11: Impacts des composants du procédé de production de confiture pour la catégorie
réchauffement climatique

Flux (matière/énergie) Resultat [kg CO2 eq]


PRODUCTION DE CONFITURE 4,286117964
Production de chaleur, gaz butane 2,811402479
Culture de la pomme de cajou 0,868438322
Sucre 0,560186399
Transport 0,036325369
Sel 0,007372523
Electricité 0,001188885
Eaux usées 0,000883161

37
3
Production de chaleur, gaz
butane
2,5
Culture de la pomme de cajou

2 Sucre
kg CO2 eq

1,5 Transport

1 Sel

Electricité
0,5

Eaux usées
0
1

Figure 39: Impacts des composants du procédé de production de confiture pour la catégorie
réchauffement climatique
La principale contribution à l'impact climatique provient de la production de chaleur au gaz
butane (2,811402479 kg CO2 eq), ce qui suggère que le processus de chauffage a un impact
significatif. La culture de la pomme de cajou (0,868438322 kg CO2 eq) et le sucre
(0,560186399 kg CO2 eq) contribuent également de manière notable.

Les contributions de l'électricité, du transport et des eaux usées sont relativement faibles en
comparaison.

• Production de jus

Tableau 12: Impacts des composants du procédé de production de jus pour la catégorie
réchauffement climatique

Flux (matière/énergie) Resultat [kg CO2 eq]


PRODUCTION DE JUS 2,238875592
Culture de la pomme de cajou 2,171095804
Transport 0,036325369
Electricité 0,028872931
Eaux usées 0,001897911
Eau du robinet 0,000683577

38
2,5

Culture de la pomme de cajou


1,5
kg CO2 eq

Transport
Electricité
1 Eaux ussées
Eau du robinet

0,5

0
1

Figure 40: Impacts des composants du procédé de production de jus pour la catégorie
réchauffement climatique
La culture de la pomme de cajou (2,171095804 kg CO2 eq) est la principale source d'impact
climatique, indiquant que la production des matières premières est la phase la plus critique.

Le transport, l'électricité et les eaux usées ont des contributions plus faibles.

• Production d’alcool

Tableau 13: Impacts des composants du procédé de production d’alcool pour la catégorie
réchauffement climatique

Flux (matière/énergie) Resultat [kg CO2 eq]


PRODUCTION D’ALCOOL 8,771796324
Culture de la pomme de cajou 8,684383217
Electricité 0,040761785
Transport 0,036325369
Eaux usées 0,007591645
Eau du robinet 0,002734309

39
10

6 Culture de la pomme de cajou


kg CO2 eq

Electricité
5
Transport
4 Eaux ussées
Eau du robinet
3

0
1

Figure 41: Impacts des composants du procédé de production d’alcool pour la catégorie
réchauffement climatique
La culture de la pomme de cajou (8,684383217 kg CO2 eq) est la principale contribution à
l'impact climatique, soulignant à nouveau l'importance de la phase de production des matières
premières.

L'électricité et l'eau du robinet ont des contributions comparativement faibles, tandis que le
transport et les eaux usées ont des impacts modérés.

2. Eutrophisation
• Production de confiture

Tableau 14: Impacts des composants du procédé de production de confiture pour la catégorie
eutrophisation

Flux (matière/énergie) Résultats [kg N eq]


PRODUCTION DE CONFITURE 0,016359698
Culture de la pomme de cajou 0,011126652
Sucre 0,004692287
Production de chaleur, gaz butane 0,000473256
Eaux usées 3,57881E-05
Transport 2,00231E-05
Sel 9,41041E-06
Electricité 1,86375E-06

40
0,012
Culture de la pomme de cajou

0,01
Sucre

0,008
Production de chaleur, gaz
butane
kg N eq

0,006 Eaux usées

0,004 Transport

Sel
0,002

Electricité
0
1

Figure 42: Impacts des composants du procédé de production de confiture pour la catégorie
eutrophisation

La culture de la pomme de cajou (0,011126652 kg N eq) est la principale source


d'eutrophisation, suivie par le sucre (0,004692287 kg N eq).

Les autres flux, y compris le transport, l'électricité et les eaux usées, ont des contributions
relativement faibles.

• Production de jus

Tableau 15: Impacts des composants du procédé de production de jus pour la catégorie
eutrophisation

Flux (matière/énergie) Résultats [kg N eq]


PRODUCTION DE JUS 0,027959714
Culture de la pomme de cajou 0,027816629
Eaux usées 7,69085E-05
Electricité 4,52625E-05
Transport 2,00231E-05

41
0,03

0,025

0,02
Culture de la pomme de cajou
kg N eq

0,015 Eaux ussées


Electricité

0,01 Transport

0,005

0
1

Figure 43: Impacts des composants du procédé de production de jus pour la catégorie
eutrophisation

La culture de la pomme de cajou (0,027816629 kg N eq) est la principale source


d'eutrophisation, indiquant que la gestion des nutriments dans la culture de la pomme de cajou
peut avoir un impact significatif.

Les autres flux, tels que le transport, l'électricité et les eaux usées, ont des contributions
moindres.

• Production d’alcool

Tableau 16: Impacts des composants du procédé de production d’alcool pour la catégorie
eutrophisation

Flux (matière/énergie) Résultats [kg P eq]


PRODUCTION D’ALCOOL 0,003820741
Culture de la pomme de cajou 0,003781279
Electricité 1,75919E-05
Eaux usées 1,72681E-05
Transport 2,95821E-06
Eau du robinet 1,6436E-06

42
0,004

0,0035
Culture de la pomme de
0,003 cajou

0,0025 Electricité
kg P eq

0,002 Eaux ussées

0,0015
Transport

0,001
Eau du robinet
0,0005

0
1

Figure 44: Impacts des composants du procédé de production d’alcool pour la catégorie
eutrophisation
La culture de la pomme de cajou (0,003781279 kg P eq) est la principale contribution à
l'eutrophisation. Les autres flux, y compris le transport, l'électricité, l'eau du robinet et les eaux
usées, ont des impacts relativement faibles.

Ces résultats indiquent que la culture de la pomme de cajou est une étape clé contribuant de
manière significative aux impacts environnementaux, tant pour le réchauffement climatique
que pour l'eutrophisation, dans les trois procédés. Il pourrait être intéressant d'explorer des
pratiques agricoles plus durables pour réduire ces impacts. De plus, l'utilisation de gaz butane
pour la production de chaleur dans le processus de confiture a également un impact
considérable sur le réchauffement climatique, ce qui pourrait être une opportunité
d'amélioration en examinant des sources d'énergie plus propres.

43
CONCLUSION

Les objectifs visés à travers cette étude étaient non seulement d’évaluer les impacts
environnement de trois procédés de transformation de la pomme de cajou via l’analyse du
cycle de vie mais aussi d’identifier les ‘’points chauds’’ de chacun de ces procédés.

De ce fait, en suivant les étapes d’une ACV, nous avons d’abord procédé à la définition
des objectifs et du champ de l’étude, ensuite nous avons inventorié l’ensemble des flux de
matière et d’énergie de chacun des procédés étudiés. L'évaluation des impacts
environnementaux réalisée à l'aide du logiciel openLCA a permis de mettre en lumière des
informations essentielles pour la durabilité de l'industrie agroalimentaire dans le pays. Les
résultats ont démontré que la culture de la pomme de cajou et l'utilisation de gaz butane pour
la production de chaleur sont des étapes clés contribuant de manière significative aux impacts
environnementaux, en particulier en ce qui concerne le réchauffement climatique et
l'eutrophisation, dans les trois procédés étudiés.

Par conséquent, ces données fournissent une base pour des actions futures visant à
réduire l'empreinte environnementale de ces procédés, notamment en adoptant des pratiques
agricoles plus durables, en optimisant la gestion des ressources, et en envisageant des sources
d'énergie plus propres

44
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45
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46
TABLE DES MATIERES
Dédicace .........................................................................................................................................I

Remerciements ......................................................................................................................... II

Avant-propos.......................................................................................................................... III

Liste des sigles et abréviations ................................................................................................ V

Liste des tableaux ................................................................................................................. VII

Liste des figures ...................................................................................................................VIII

Résumé...................................................................................................................................... X

Sommaire................................................................................................................................. XI

INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS .............................................................................. 2

I. PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL................................................... 3

1. Présentation du LAPISEN ............................................................................................... 3

2. Organisation...................................................................................................................... 3

3. Missions et activités du LAPISEN .................................................................................. 4

II. PRESENTATION DU THEME ......................................................................................... 4

1. Intitulé du thème............................................................................................................... 4

2. Cahier de charge ............................................................................................................... 4

III. GENERALITES SUR LA BIOMASSE D’INTERET.................................................... 4

1. Anacardier......................................................................................................................... 4

1.1. Historique et origine .................................................................................................. 4

1.2. Caractéristiques agronomiques ................................................................................ 5

2. Noix de cajou ..................................................................................................................... 6

3. Pomme de cajou ................................................................................................................ 7

3.1. Description et caractéristiques ................................................................................. 7

3.2. Composition et différentes voies de valorisation .................................................... 7

IV. L’ANALYSE DU CYCLE DE VIE (ACV) ...................................................................... 9

XI
1. Historique de l’ACV ......................................................................................................... 9

2. Etapes du cycle de vie ..................................................................................................... 11

3. Etat de l’art de l’ACV .................................................................................................... 12

4. Etapes de l’ACV ............................................................................................................. 12

5. Enjeux de l’ACV ............................................................................................................. 16

DEUXIÈME PARTIE : MATERIEL ET METHODES .................................................... 18

I. MATERIEL ......................................................................................................................... 19

1. Présentation de openLCA .............................................................................................. 19

2. Excel ................................................................................................................................. 20

II. METHODES ...................................................................................................................... 20

1. Définition des objectifs et du champ de l’étude ....................................................... 20

2. Inventaire des cycles de vie ............................................................................................ 20

3. Evaluation des impacts du cycle de vie ......................................................................... 22

3.1. OpenLCA Nexus ...................................................................................................... 22

3.2. Etapes de l’évaluation ............................................................................................. 24

TROISIÈME PARTIE : RÉSULTATS ET DISCUSSION ................................................ 31

I. IMPACTS GLOBAUX ....................................................................................................... 32

1. Résultats toutes catégories confondues ......................................................................... 32

2. Catégories principales .................................................................................................... 36

II. IMPACTS DES COMPOSANTS DU CYCLE DE VIE ................................................ 37

1. Réchauffement climatique ............................................................................................. 37

2. Eutrophisation ................................................................................................................ 40

CONCLUSION ....................................................................................................................... 44

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 45

TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... XI

XII

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