Vous êtes sur la page 1sur 14

Parti 1 : Financement de PME en Afrique

Cette partie du notre recherche prendra en compte deux grands volets, nous aurons un premier
volet concernant le concept des PME et un second volet s’attardant sur les investissements des
PME en Afrique.

1. Concept des PME

Nous donnerons des définitions selon des revues de littérature sur le PME et traiterons les cas
particuliers du Gabon, de la Cote D’ivoire et du Maroc. Puis nous aborderons l’aspect des
financements des PME.

1.1 Définitions des petites et moyennes entreprises (PME)

La définition universelle de la petite et moyenne entreprise n’existe pas. D’après Taylor and
Adair, 1994 ; Les définitions des PME varient énormément suivant le contexte. En effet, le
seuil spécifique pour définir une PME varie largement suivant les pays et les organisations, et
dépendent du point de vue de chacun.

Toutefois Une PME africaine se définirait de façon générale comme étant Toute entreprise
réalisant un chiffre d'affaires de moins de 150 millions de FCFA (2485046 Dh environ)
employant moins de 1000 salariés.

Selon les travaux de Wtterwulghe (1998), Courrent et Quairel-Lanoizelée (2012), la définition


de la PME s’appuie sur deux approches : approche qualitative et approche quantitative. Selon
l’approche qualitative, la PME se définit comme étant « une entité propre où les fonctions
sont toutes intégrées ou du moins fortement reliées et où le propriétaire-dirigeant contrôle la
plupart des aspects, et pour quelques-unes, en y participant directement » (Julien, 1997).

Cette approche renvoie aux caractères descriptifs de l’entreprise qui permettent de mieux
comprendre les spécificités de la PME, à savoir, la centralisation de la gestion, la faible
formalisation de processus de prise de décisions, le manque de ressources et la faible
spécialisation des tâches (Marchesnay, 2003).

L’approche quantitative quant à elle, permet de définir les PME en s’appuyant sur des
indicateurs mesurables (Courrent, 2012), notamment l’effectif qui représente le nombre de
personnes exerçant une activité régulière au sein de l’entreprise (salariés, propriétaires et
actionnaires), le total du bilan et le chiffre d’affaires de l’entreprise.
En adoptant ces deux approches précédentes, les définitions issues de différents pays tentent
de définir la PME, en adoptant des définitions plus au moins adaptées aux conditions propres
à chaque pays.

 Définition selon le Gabon

Selon la Loi sur la PME gabonaise, l'article 3 de la loi 1/81 instituant des mesures
administratives et financières propres à promouvoir les PME gabonaises : « sont considérées
comme petites et moyennes entreprises gabonaises, toutes les entreprises qui sont la propriété
des personnes physiques gabonaises, ainsi que les sociétés dont au moins 51 % du capital est
détenu par des gabonais et pour lesquelles les fonctions de direction sont effectivement
exercées par des gabonais. Le chiffre d'affaires annuel de ces entreprises ne doit pas dépasser
500 M Fcfa ».

Toutefois, le montant du chiffre d’affaires maximal pourrait être modifié par décret par le
gouvernement (Matsanga, 1987). Pour définir la PME gabonaise, les autorités se sont
inspirées de la définition de la BEACII. En effet, les auteurs de la lo
ezi 1/81 reprennent la définition de la BEAC en y ajoutant le pourcentage que les résidents
nationaux doivent détenir en capital et l'importance de ceux-ci dans les fonctions de direction.

Selon l’Économie Gabonaise, « il ne faut pas qu’on pense qu’ici il s’agit des fonds de
donation. Il faut absolument que la PME puisse présenter un business plan qui permette de
rassurer le crédit. Donc ici, les dossiers sont examinés par les banques. La différence c’est que
vous avez un taux de 50% du montant de l’emprunt que vous demandez qui est couvert par la
société de garantie ».

Autrement dit, « nous avons un outil qui permet de sécuriser encore un peu plus les crédits et
les PME doivent se distinguer par leur bonne gestion, parce qu’à côté du financement, il y
aura la formation. C’est un facteur essentiel », explique Nicole Roboty Mbou.

 Définition selon la côte d’ivoire

En Côte d’Ivoire, la volonté de densifier un tissu de PME formelles et compétitives figure au


premier rang des priorités des autorités et des partenaires de développement.
D’après M. Félix ANOBLE : Ministre de la Promotion des PME, La loi ivoirienne définit la
Petite et Moyenne Entreprise, comme toute entreprise, productrice de biens et/ou de service
marchands, qui emploie en permanence moins de deux cents (200) personnes et qui réalise un
chiffre d’affaires annuel hors taxes n’excédant pas un milliard de francs CFA chiffre
d’affaires (suivant les secteurs d’activité),(> 150 millions et ≤ 1 milliard), le 13 avril 2022, en
Conseil des Ministres.

En somme, L’analyse des différentes définitions des PME à travers le monde révèle qu’il est
très difficile d’avoir une définition unique et consensuelle. En effet, Auciello (1975) utilisent
75 définitions différentes des PME dans les 75 pays cibles dans son étude, montrant ainsi la
multitude des approches définitionnelles existantes Selon le pays et le secteur d’activité.

 Définition selon le Maroc

Selon le « Livre blanc de la petite et moyenne entreprise PME », réalisé par le Ministère
Délégué auprès du Premier Ministre Chargé des Affaires Générales du Gouvernement
(1999). Il n’est pas facile de définir le terme PME. « La notion de « petitesse » se conçoit
essentiellement par rapport à un comportement économique et organisationnel (“Livre
Blanche La Petite et Moyenne Entreprise PME” 1999) ».
Au Maroc, il n’y a pas une seule définition de la PME. En fait, Il existe plusieurs définitions
selon les critères pris en considération. Dans la définition officielle de la PME, trois critères
sont pris en considération selon la Charte des PME. Le premier est relatif à la gérance
de l’entreprise qui doit être assurée d’une manière directe par des personnes
physiques (propriétaires, ou actionnaires).
Le deuxième critère est relatif à la propriété du capital ou au droit de vote qui ne peut pas être
détenu à plus de 25% par une entreprise ou un ensemble d’entreprises qui ne correspondent
pas à la définition des PME.
Le troisième critère est celui de la taille avec une distinction entre les entreprises existantes
(plus de deux ans et celles qui sont nouvelles. Pour être qualifiées de PME, les sociétés
existantes doivent obligatoirement avoir un effectif inférieur à 200 employés permanents,
avoir un chiffre d’affaires annuel hors taxe qui ne dépasse pas 75 millions DH, et/ou un total
bilan limité à 50 millions DH. Cependant, la définition de la PME élaborée par l’ANPME
tient compte uniquement du critère du chiffre d’affaires et fait abstraction de l’effectif de
l’entreprise.

1.2 Les moyens de financement


La création d'une entreprise demande à l'entrepreneur de posséder les fonds adéquats pour
couvrir les frais de démarrage. Dans le cas où ce financement n'est pas suffisant,
l'entrepreneur devra avoir recours aux sources de financement tant informelles que formelles
(Albagli et al., 1993). Pour une meilleure analyse, nous passerons brièvement en revue les
principales catégories de financement disponibles au démarrage.
Suivant la classification d'Albagli et al. (1993), nous distinguerons deux catégories de sources
de financement : les sources de financement informelles et les sources de financement
formelles.

a) Sources de financement informelle


Babeau et Kessler (1980), Abdaimi (1989) et Lelart (1989) suggèrent que les premières
sources de financement utilisées à la création de PME sont essentiellement de type informel,
c'est-à-dire l'apport personnel, le capital amical et les tontines. Plusieurs raisons avantageuses
poussent les entrepreneurs à se tourner plus vers ce financement informel.
D'abord, parce que ce financement est plus facile d'accès et aussi parce qu'il offre des
conditions de remboursement plus souples que le crédit bancaire (financement formel).

 Le capital personnel
Parmi toutes les sources de financement disponibles au démarrage, l'apport personnel est la
source privilégiée par l'entrepreneur. Selon Hénault et M'Rabet (1990), quelle que soit la
forme d'entreprise, les ressources propres de l'entrepreneur constituent l'essentiel du
financement. Hériteau (1995) et Camilleri (1996) soulignent que le financement personnel est
en général la règle au démarrage d'une entreprise dans les PVD.
Le capital de départ d'une PME est d'abord constitué par l'épargne de l'entrepreneur.
Selon une étude menée par Soédjédé (1990) auprès de 40 entreprises togolaises en création, ce
mode de financement représente près de la moitié du financement total, soit 47,29%. Selon
deux études menées par Camilleri (1996) à Dakar et au Burkina, 80% des artisans sénégalais
ont démarré avec une épargne personnelle.
Sur un échantillon de plus de 170 entreprises burkinabées, plus de 54% des entrepreneurs ont
démarré leur activité grâce à leur épargne personnelle.

 Le capital amical

Selon le Ministère de l'industrie et du commerce du Québec (1998), « le capital amical


provient des parents ou amis proches de l'entrepreneur, ou de toute personne ayant des
relations de proximité avec lui. Ces personnes ne seraient pas amenées à investir leur argent si
ce lien personnel n'existait pas ».
Dans les PI, Timmons et Gumpert (1985, cité dans Adotévi (1991)) suggèrent qu'en plus de
l'entrepreneur, la famille, les fournisseurs, les clients et autres investisseurs fournissent du
capital sous différentes formes telles que des matières premières, des machines, de la main-
d’œuvre.
Lelart (1989) ajoute les dons ou les prêts venant de parents ou d'amis, et aussi les emprunts à
des taux usuraires comme d'autres formes de capital. Selon Camilleri (1996), le financement
amical est récent dans les PVD. De plus, il peut prendre la forme de dons en nature ou en
service et les conditions de remboursement sont floues.

 Tontine

En plus de l'apport personnel et le capital amical, on retrouve spécialement dans les PVD
africains une autre source de financement informelle appelée « tontine ». Hénault (1988)
définit la tontine comme : « un regroupement de quatre à vingt personnes qui, par esprit
d'entraide ou de solidarité, se consentent des prêts mutuels dont les fonds sont puisés à même
une cotisation régulière des membres.
Ces tontines sont basées sur des relations de confiance, de connaissance mutuelle, de
solidarité professionnelle ». La tontine présente donc une caractéristique unique car elle
permet aux membres de verser de l'argent dans un fonds commun qui est reversé, à tour de
rôle, aux ayants droits, selon un calendrier préalablement arrêté en commun accord (L'Union,
22/09/2000 b).

b) Les sources de financement formelles

Contrairement au marché informel, la littérature sur le financement formel des entreprises est
très abondante. Cela s'explique par le fait que ce type de financement est plus connu, plus
structuré et mieux compris que le secteur informel. D'une manière générale, nous retenons
trois vastes catégories de financement fonnel : le financement bancaire, le financement par les
sociétés spécialisées et les organismes financiers gouvernementaux (Adotévi, 1991).
Vu que notre étude ne se concentre que sur les sources de financement les plus appréhendées
par les entrepreneurs lors de la création de leur entreprise, nous ne passerons pas en revue
toutes les sources de financement possibles. Lors de la création d'entreprises, nous ne verrons
que deux sources de financement qui sont le financement bancaire et l'aide gouvernementale
aux entreprises en démarrage (Bouloundou, 1994 et Albagli et al., 1993).

 Le financement bancaire
Selon Koffi (1983) et Naciri (1985), la banque est l'une des principales sources de
financement formelles des entrepreneurs des PI et des PVD. D'après l'Association des
banquiers canadiens (1998), le financement bancaire demeure la source la plus utilisée par les
entrepreneurs. Les banques canadiennes détenaient plus de 40 milliards de dollars de crédits
en cours dans plus de 650 000 PME en 1996, ce qui représente plus de 95%25 de la clientèle
d'affaires totale des banques.
D’après le système bancaire africain, il y a un total désintéressement du financement à la
création d’entreprises. Selon Camilleri (1996), « les banques ne s'intéressent pas aux PME
sous prétexte qu'elles sont insaisissables et ne présentent pas de garanties suffisantes. Les
banques ne souhaitent pas fournir de facilité de crédit même si l'entrepreneur est connu et est
client depuis longtemps ».
Kammonge (1993) affirme que les PME africaines sont confrontées à deux difficultés
majeures pour obtenir le prêt bancaire : un taux de crédit élevé et une absence de garanties.
La première difficulté est le taux de crédit élevé accordé à la PME par rapport aux grandes
entreprises. Les PME, en raison de la faiblesse de leur structure financière, de leur petite taille
et de leur gestion souvent approximative, sont considérées par les spécialistes de la finance
comme un secteur à haut risque par rapport à la grande entreprise. Ces caractéristiques de la
PME expliquent les raisons du taux de crédit élevé accordé aux PME.
La deuxième difficulté est le problème de l'absence de garanties de l'entrepreneur exigées par
la banque pour l'octroi du prêt. Ce manquement de l'entrepreneur rend difficile la
compréhension du banquier afin de permettre une confiance nécessaire à toute décision
favorable.
La présence de ces deux difficultés éloigne les PME en phase de démarrage du système
bancaire. Ceci est confirmé par Soédjédé (1990) qui affirme que : « au démarrage les
entrepreneurs africains n'utilisent quasiment pas le crédit bancaire et se rabattent sur le
financement informel ».

 Les interventions gouvernementales

Plusieurs raisons sont à l'origine de l'intervention de l'État auprès des PME. Selon l'OCDE
(2000), « les déficits existants du financement des PME dus aux problèmes que rencontrent
les PME pour obtenir du financement bancaire et un manque d'information sur les sources
alternatives de financement sont des justifications fréquemment invoquées des programmes
de financement des PME.
Les gouvernements mettent en place différents programmes de financement disponibles au
démarrage des entreprises et qui peuvent prendre la forme de subventions, prêts, garantie de
prêts, prise en charge d 'une partie ou de la totalité des intérêts sur les emprunts ou la
réduction des impôts à payer ».
Aujourd'hui et peu importe le pays, le gouvernement intervient dans la création de l'entreprise.
Du côté des PVD, les gouvernements sont aussi présents dans le financement de la PME.
Selon Albagli et al. (1993), par exemple au Congo, à cause de la faiblesse des garanties
bancaires des promoteurs, les pouvoirs publics fournissent les garanties et le soutien
logistique nécessaire en créant l'Agence de développement des petites et moyennes entreprises
et le Fonds de garantie et de soutien, deux organismes pouvant suppléer à cette carence.
L'État congolais a œuvré également à 38 l'instauration d'un environnement juridique propice à
la création de nouvelles entreprises. Selon Neck (1981), d'autres pays comme la Côte d'Ivoire
ont créé des fonds de garantie spéciaux avec une participation de l'État pour financer jusqu'à
80% du coût nécessaire à la création ou à l'agrandissement d'une petite entreprise.
Toutefois, s'il est facile de recueillir l'information sur les programmes gouvernementaux,
parvenir à bénéficier des programmes d'aide financière l'est beaucoup moins (Guay, 1999).
Pour avoir recours à cette aide, l'entrepreneur doit réaliser une recherche de programmes qui
répond aux caractéristiques de son projet et ensuite il faut remplir les critères d'admissibilité
qui se caractérisent généralement par la mise en place 39 d'un plan d'affaire, par la
démonstration de la rentabilité du projet et la mise de fonds initiale minimale (Choquette et
Brunelle, 1985).

Nous pouvons dire que les gouvernements, tant des PI que des PVD, sont présents dans le
financement des PME. La mise en place de ces programmes est bénéfique pour élargir le
choix de financement de l'entrepreneur pour son entreprise. Cependant, les entrepreneurs
rencontrent des difficultés pour avoir accès aux fonds de ces programmes.
2. L’investissement dans les PME en Afrique

2.1. Problème de financement des PME en Afrique

A- Contraintes de financement : théorie et preuves empiriques

a- L’accès au crédit et l’information imparfaite

Les déterminants des contraintes de crédit pour les entreprises sont généralement associés aux
problèmes relatifs aux asymétries d’information80. Akerlof (1970) fut le premier économiste à
reconnaître le rôle crucial joué par l’asymétrie d’information. Celui ci illustre les problèmes posés par
cette distorsion en prenant le marché de crédit d’un PED comme l’un des exemples. Il note que les
prêteurs sur gage (moneylenders) en Inde peuvent opérer plus facilement sur ce marché parce qu’ils
ont une connaissance particulière de caractéristiques des candidats à l’emprunt ainsi que de leur
capacité à respecter les termes du contrat. Par contre, les prêteurs formels (lenders) qui ne
possèdent pas cette information privée pourraient faire face au problème de sélection adverse.

L’analyse théorique de l’asymétrie d’information est particulièrement approfondie par Stiglitz et


Weiss (1981). Ceux-ci formalisent les effets de l’asymétrie d’information en utilisant un modèle de
rationnement et offrent une justification de l’existence d’un accès limité au crédit pour certains
emprunteurs.

Considérant le risque caractérisant l’emprunteur (ou le risque de son projet) comme n’étant pas
indépendant du niveau des taux d’intérêt appliqués et la fonction de profit du prêteur différente de
celle de l’emprunteur, ces auteurs montrent, sous l’hypothèse de non observabilité des
emprunteurs81, que l’équilibre du marché de crédit peut être obtenu avec rationnement82.

Les preuves empiriques sur les contraintes de financement en Afrique

L’asymétrie d’information transforme les fonds externes en substituts imparfaits des

fonds internes98. Cela suggère notamment que les entreprises pour lesquelles le coût

d’information est plus élevé sont susceptibles d’avoir plus de contraintes de financement.

De façon empirique, les contraintes de financement des entreprises sont généralement identifiées
par la sensibilité de l’investissement à l’égard de fonds internes99. Le principe

qui préside cette conception empirique est qu’en raison de l’asymétrie d’information les

fonds externes sont plus coûteux que les fonds internes100.

Pour identifier les contraintes de financement, l’échantillon de l’étude est souvent

divisé en entreprises contraintes et non contraintes101. Deux approches sont généralement

utilisées pour l’estimation de l’intensité de ces contraintes: le modèle de l’investissement de

Q de Tobin (p.ex., Fazzari et al, 1988) et le modèle de l’équation d’Euler (p.ex., Hubbard et

al, 1995; Bond et Meghir, 1994; Gilchrist et Himmelberg, 1995, 1998) 102. Les sensibilités

investissement-cash flow de différents sous-échantillons sont comparées. La sensibilité

élevée du sous-échantillon comprenant des entreprises considérées a priori contraintes

financièrement est interprétée comme étant une preuve de l’existence des contraintes plus sévères.
B- Contraintes de financement et l’influence des institutions

a- L’influence des institutions

Les institutions sont les règles de jeu (ou les contraintes) qui guident et façonnent

les interactions économiques (North, 1990). Ces règles peuvent être formelles (p.ex., lois,

règlements, droits de propriété) ou informelles (p.ex., normes, habitudes et pratiques,

conventions sociales)

Le tableau 1 présente la répartition géographique de l'aide directe dans l'ensemble


des provinces du Gabon. Nous observons que le financement du FAGA est présent sur
l'ensemble du territoire gabonais. Cependant, c'est la province de l'Estuaire qui bénéficie
en nombre et en volume de la quasi-totalité des engagements directs du FAGA. Cette
situation est un reflet de la composition du tissu économique national car l'essentiel de
l'activité économique se déroule dans cette province qui abrite la capitale politique et
administrative du pays.
Tableau 1
Répartition géographique des prêts du FAGA au 31 décembre 2000
Nombre de
Provinces % Montant du crédit en Fcfa %
projets
Estuaire
Haut-Ogooué 134 56,55 1 901 896 160 66,98
Moyen-Ogooué 8 3,40 92720754 3,26
Ngounié 9 3,80 50 197548 1,76
Nyanga 14 5,90 143636258 5,05
Ogooué Ivindo 9 3,80 74067907 2,60
Ogooué Lolo 3 1,26 28063336 0,99
Ogooué 5 2,10 27351 568 0,96
Maritime 20 8,43 224450108 7,90
Woleu-Ntem 35 14,76 296746049 10,50
Total
237 100 2839129688 100
Source . FAGA (2000).

Le tableau 2 présente les secteurs d'activité financés par le FAGA. Nous voyons
que le FAGA a financé 237 projets répartis dans l'ensemble des secteurs d'activités,
primaire, secondaire et tertiaire. Le secteur tertiaire est le plus important avec 117 projets
48
(ou 51% des montants alloués), suivi du secteur primaire avec 77 projets (ou 31 % des
montants alloués).
Tableau 2
Répartition sectorielle des prêts du FAGA au 31 décembre 2000
Secteurs d'activités
Secteurs primaires
Agriculture
Élevage
Pêche
Secteurs secondaires
Nombre de
Bois/dérivés % Montant du crédit en Fcfa %
projets
Bâtiment
Secteurs tertiaires
Automobile/garage
Boulangerie
Confection
Coiffure
15 6,35 171 087366 6
22 9,30 270755096 10
40 16,90 402710971 15
18 7,60 156724338 6
25 10,55 189313 145 6
6 2,55 58900859 2
6 2,55 81271388 3
4 1,70 83773596 3
12 5,00 76738981 2
Commerce
Éducation
Imprimerie
Photographie
8 3,35 418530883 15
Réparation
5 2,10 73086502 2
Librairie/papeterie
5 2,10 56724229 2
Restaurantlhôtellerie
7 3,00 59353710 2
Santé
Prestations de
services
7 3,00 72 676 165 3
3 1,25 41 706000 1
12 5,00 114502327 4
12 5,00 107566020 4
11 4,70 203882922 7
Divers 19 8,00 199 825 190 7
Total 237 100 2839129688 100
Source: FAGA (2000).

Le tableau 3 présente la répartition des prêts accordés par le FODEX par objet de
crédit, c'est-à-dire pour la création, pour l'expansion, pour la restructuration ou pour le
rachat d'entreprises. La création d'entreprises présente le plus grand nombre de prêts
avec 618 prêts, soit 80,50% du nombre total de prêts, et 55% du volume de prêts de
l'organisme. Ensuite, vient l'expansion qui représente 17,30% du nombre de prêts et 35%
du volume de prêts.
Tableau 3
Répartition par objet de crédit du FODEX au 31 mai 2000
% Volume de prêts en Fcfa %
80,50 Il 540 342 955 55
17,30 7282967919 35
Objets de crédit Nombre de prêts
0,20 129000000 1
2,00 1922926000 9
100 20 875 236 874 100
Création 618
Expansion 133
Restructuration 2
Rachat 15
Total 768
Source. FODEX (2000).
Suite à ces chiffres, nous pouvons dire que le FODEX est intéressé à financer la
création d'entreprises car plus de la moitié de ses fonds ont été utilisés à ces fins.

Tableau 4
Répartition sectorielle des prêts du FODEX au 31 mai 2000
Secteurs d'activités
Secteurs primaires Nombre de prêts % Volume de prêts en Fcfa %
A~riculture
66 8 1019120000 5
Elevage 30 4 490889443 2
Pêche
84 Il 685827577 3
Secteurs secondaires
Agroalimentaire 49 6 1408925000 7
Bois
Extraction/mines
Artisanat
Bâtiment, travaux
publics et immobilier
Productions diverses
52 7 4146800204 20
Ingénierie
Secteurs tertiaires
Hôtellerielrestauration

Transport
Distribution
5 1 472 600000 2
55 7 458216543 2
5 1 775000000 4
8 1 817299903 4
8 1 573517580 3
56 7 1149011004 6
40 5 2 195985617 11
159 21 2395229065 Il
Prestation de services 151 20 4286814938 20
Total 768 100 20 875 236 874 100
Source. FODEX (2000).
Ainsi, nous voyons que le secteur tertiaire a bénéficié du plus grand nombre de
prêts et a reçu le plus grand volume de prêts. En combinant les résultats des tableaux 3 et
4, nous pouvons dire que le FODEX, tout comme le FAGA, s'intéresse beaucoup à la
création d'entreprises dans le secteur tertiaire.
Cas de la COTE D’IVOIRE
Le manque de confiance des acteurs financiers envers les PME avec pour corollaires les garanties et
taux d’intérêts élevés créé chez les PME une autocensure à l’endroit des institutions financières.

D’après une enquête réalisée par le Cabinet ESP en partenariat avec la Cgeci (Patronat ivoirien), dans
le cadre de l’Initiative La Finance s’engage, il ressort que l’accès et les coûts élevés du financement
demeurent selon les entreprises les principaux obstacles à leur croissance, selon Apanews.

Et ce, malgré l’évolution positive du financement. Les PME relèvent toutefois des conditions
défavorables imposées par les banques et attribuent la progression de l’accès au crédit aux Systèmes
financiers décentralisés qui selon elles « touchent plus de personnes comparativement aux banques
».

Dans le top 3 des contraintes liées à l’accès au financement identifiées par les entreprises figurent
notamment le manque de confiance, la demande de garanties, les taux d’intérêts élevés et
l’appréciation du risque perçu par les institutions financières et les établissements bancaires.

Les acteurs financiers sont réticents à financer les entreprises devant exécuter les marchés publics
principalement en raison du non-respect et de la longueur des délais de paiement de l’Etat, ce qui
rend difficile l’accompagnement des fournisseurs de services et de produits dans les marchés publics.

Les structures financières admettent l’existence d’une crise de confiance envers les PME qu’elles
justifient d’ailleurs par le manque de fiabilité des états financiers et des déclarations des PME. Selon
elles, des PME « maquillent » leurs chiffres afin d’échapper au fisc.

De ce fait, il est impossible d’avoir une véritable appréciation de leur situation financière. En outre,
certains Centres de gestion agréés (CGA), censés aider les PME dans l’élaboration de leurs états
financiers deviendraient une partie du problème en les aidant à échapper au fisc.

Cas du maroc :

Prespective :

2 .2 -Perspectives d’investissements pour une meilleure performance des PME en Afrique

d’abord, des cadres réglementaires inadaptés au contexte d’Afrique peuvent être un


obstacle important au financement des PME. La réglementation en zone CEMAC offre
plusieurs exemples caractéristiques (FMI, 2006a). Le droit OHADA impose, par exemple, des
normes comptables tellement exigeantes aux PME d’Afrique centrale, que celles-ci, n’ayant
pas les moyens de les respecter, sont encouragées à rester dans le secteur informel, ce qui
les exclut des financements bancaires.
De même, l’imposition en zone CEMAC d’un taux prêteur maximum trop bas est un obstacle
direct à l’intervention des banques sur le segment des PME, ressenti alors comme trop risqué
pour la rémunération proposée. Ces quelques exemples, qui pourraient être largement
complétés, montrent qu’un ajustement à moindres frais du cadre réglementaire au contexte
local pourrait avoir des effets positifs sur le financement des PME.
Nous pouvons avoir les perspectives suivantes
a) Encourager le développement de systèmes financiers plus adaptés
L’amélioration de l’accès des PME au marché des financements passe inévitablement par une
réduction de l’asymétrie d’information entre intermédiaires financiers et PME. Une solution
consiste à encourager le développement de banques commerciales de tailles plus modestes
(comme au Kenya) ou de banques rurales (Ghana), idéalement à capitaux locaux, afin de
réduire la distance économique et géographique entre banques et PME (Kauffmann, 2005).
Pour les banques traditionnelles, souvent à capitaux étrangers, qui souhaitent approcher les
PME, le développement d’unités de crédit aux PME est de plus en plus répandu Afrique. Dans
certains cas, comme au Nigéria, ces unités peuvent même être communes à plusieurs banques.
Pour accompagner le développement rapide de ces structures en Afrique, les bailleurs de
fonds (notamment la Société financière internationale et la Banque Européenne
d’Investissement) mettent en place des programmes d’assistance technique visant à renforcer
les capacités des banques dans l’exercice du métier de crédit aux PME. Spécialisées sur les
PME, ces unités peuvent répondre de manière plus adaptée à leurs besoins et même dans
certains cas dispenser à leur tour une assistance technique aux entrepreneurs.
Dans la même logique, un autre moyen de réduire l’asymétrie d’informations consiste à
augmenter le nombre d’intermédiaires entre le prêteur qui dispose des fonds et l’emprunteur
final. Les banques peuvent ainsi prêter à des agents reconnus qui ont un meilleur accès aux
PME (coopératives, associations professionnelles).
Cette solution présente l’inconvénient d’augmenter le coût des financements pour le
bénéficiaire final, mais permet d’atteindre des PME qui n’auraient sinon accès à aucun crédit.
Le partenariat développé entre la Ghana Commercial Bank et l’Agricultural Development
Bank du Ghana d’une part et les associations de Susu collectors ghanéennes d’autre part,
illustre par exemple bien ce modèle (Aryeetey, 1998).
b) Des mécanismes de garantie plus fiables
Une solution pour réduire l’aversion des banques aux PME consiste également à développer
des mécanismes de garantie plus fiables et permettant aux prêteurs de ne pas être dépendants
des administrations judiciaires souvent défaillantes lorsqu’il s’agit de faire exercer les sûretés
classiques. Dans cette optique, de nombreux fonds de garantie « indépendants » dédiés aux
PME se sont développés au cours des années 1990.
Ces fonds, susceptibles de travailler avec tout type d’établissement de crédit, proposent de
garantir les engagements de la PME en échange d’une rémunération. Ces organismes ont
permis de répondre à un réel besoin des banques, ce qui s’est traduit par un accroissement de
leurs engagements sur les PME. Malheureusement, un certain nombre d’entre eux, souffrant
de mauvaise gestion, ont fait faillite (Kauffmann, 2005) et l’expérience montre que plusieurs
règles doivent être observées pour assurer le succès de ces fonds.
Tout d’abord, pour intéresser les banques, l’organisme doit être reconnu par la commission
bancaire du pays dans lequel elle opère afin de faire l’objet d’un accord de classement qui
permet aux banques de considérer leur exposition sur le fonds comme un actif non risqué.
Cette condition permet alors à la banque de déduire les prêts garantis dans ses calculs de ratio
de solvabilité (ratio Cooke), ce qui lui assure de respecter plus facilement les ratios
réglementaires et lui laisse donc une marge de manœuvre plus importante pour s’exposer sur
d’autres contreparties. Pour ce faire, le fonds de garantie doit néanmoins présenter un risque
de défaut très limité et être a priori soutenu par les autorités publiques.
Ensuite, ces fonds peuvent être plus efficaces à orienter les banques sur les marchés des PME
s’ils sont subventionnés. Ceci permet en effet d’offrir aux banques des conditions de garantie
suffisamment attractives (car peu coûteuses) pour les emmener sur des marchés qu’elles
négligeraient sinon car considérés comme trop risqués.
Ces subventions doivent néanmoins être provisoires : elles sont censées simplement jouer un
rôle de catalyseur et disparaître lorsque l’expérience des banques sur les marchés leur permet
de conduire une juste évaluation de leur coût du risque. Idéalement, ces fonds de garantie
doivent également être en mesure de proposer une assistance technique pour améliorer les
capacités d’analyse crédit de leurs clients.
Ayant peu d’expérience sur ces marchés, les compétences d’analyse crédit des banques sur les
PME en ASS sont en effet souvent très limitées. Enfin, il est important que les fonds ne
garantissent pas la totalité des prêts octroyés par les banques. Cette situation pousse en effet
ces dernières à dégrader leur sélectivité, ce qui a été une des principales raisons de la faillite
de nombreux fonds, notamment en Afrique centrale (Kauffmann, 2005)

Vous aimerez peut-être aussi