Vous êtes sur la page 1sur 31

Gestion Financière UIK

Gestion Financière

2. Cours Gestion Financière


1
Gestion Financière UIK

Enseignant : Dr. JEDDEY.MERIEM


e-mail : meriem-jeddey@hotmail.fr
Semestre II 1 ére Année Licence BI A.U. : 2022 /2023
Nombre de Semaines 14

Charge Horaire 3h GESTION FINANCIERE


T.D

Cours

Objectifs

Le cours de Gestion Financière 1 ère année vise essentiellement à développer les méthodes
permettant à l’étudiant d’être capable d’interpréter les états financiers et d’analyser la situation
financière d’une entreprise afin de fournir des outils d’aide à la prise de décisions au niveau de
l’entreprise.

Au terme de ce cours, l’étudiant aurait appris à analyser la situation financière de


l’entreprise. Il aurait assimilé les étapes suivantes :
 La collecte de l’information
 Le traitement et la normalisation de l’information par l’élaboration du bilan de
synthèse, l’état de résultat et des SIG.
 L’analyse de l’information collectée (l’équilibre financier, l’analyse par les ratios et
l’analyse des flux financier)

Méthodologie

Cours Magistral (Méthode expositive) & Travaux Dirigés


Ce cours est divisé en séances de cours et séances de travaux dirigés. L’enseignement s’appuient
sur des méthodes pédagogiques interactives afin d’impliquer l’étudiant dans l’acte d’apprentissage
et dans l’aboutissement des raisonnements. Nous avons constaté qu’une démonstration régulière
suivie de la mise en pratique et d’exercices répétés sont associés à des niveaux de participation
supérieurs chez les étudiants et à une tendance vers l’orientation axée sur le sens et/ou la
réalisation.
Evaluation

 Contrôle continu*** (Assiduité et interrogation orale (10%), Partiel (20%))


 Examen Final (70%)

2
Gestion Financière UIK

Bibliographie

 BARREAU J. et DALAHAYE J. : « Gestion financière » - 10e DUNOD, 2001


 BODIE Z. et R. MERTON, « Finance », pearson Edition, 2001
 BOURI A., « Gestion Financière », Editions IRA 2007
 BREALEY R., MYERS S. ET ALLEN F. : « Principes de gestion financière » - Pearson
Education, 2006
 CHARREAUX G., « Gestion Financière», Editions LITEC 2000
 CHARREAUX G., « Finance d'entreprise », Editions EMS, 2014
 COHEN E. : "Analyse financière"- Economica, 2006
 COLASSE B. : "Gestion financière de l'entreprise"- PUF –3e, 2008
 LEVASSEUR M. et QUINTART A. : "Finance"- Economica, 1998
 Mattoussi H., « Les décisions financières de l’entreprise », Editions CPU 2003
 Omri A. et S.Ben Naceur, « Gestion financière», Collection gestion de l’entreprise, 1999
 PILVERDIER- LATREYTE J. : « Finance d’entreprise » - Economica, 1999 ;
 Rajhi M.T, « GESTION FINANCIERE : Avec ces pratiques corrigés », e CEFI, 2010
 Solnik B., « GESTION FINANCIERE », Editions Nathan, 1986
 VAN HORNE J.C. : « Principe de gestion financière » - Economica, 1991
 Vernimmen P., « FINANCE D’ENTREPRISE », 6e, Editions DALLOZ, 2005

3
Gestion Financière UIK

Plan du cours1

Chapitre I : L’analyse du Bilan


I. La gestion financière dans l’entreprise
1. Définition de la gestion financière
2. Le rôle de la gestion financière
3. Le processus de la fonction financière
II. Le bilan comptable
III. Le bilan fonctionnel
1. Les cycles de l’activité de l’entreprise
1.1 le cycle d’investissement
1.2 Le cycle d’exploitation
1.3 le cycle de financement
2. le bilan fonctionnel
2.1 Présentation du bilan fonctionnel
2.2 Calcul des soldes significatifs
Chapitre II : Analyse du Résultat
I. L’état de résultat
1. Les éléments de l’état de résultat prévus par le cadre conceptuel
1.1 Les éléments positifs de l’état de résultat : les produits
I.2. Les éléments négatifs de l’état de résultat : les charges au sens large
2. Les résultats de l’état de résultat
II. L’état des soldes intermédiaires de gestion
1. Développements relatifs à certains soldes intermédiaires
2. Présentations des SIGS
III. La capacité d’autofinancement (CAF)
1. Définition
3. Produits et charges calculés et opérations sur capital
4. Détermination de la CAF
Chapitre III : Analyse par les ratios
I. Ratios de liquidité
II. Les Ratios de structure
1. Ratios de structure de l’actif
2. Ratios de structure du passif
3. Ratios de gestion

1
Ce plan du cours est présenté à titre indicatif, il n’est pas définitif. Il pourra, au cours du semestre, être sujet à
modifications
4
Gestion Financière UIK

Introduction Générale

La finance s’intéresse aux différents acteurs économiques et à la façon dont ils


atteignent leurs objectifs par l’utilisation d’outils financiers dédiés. Elle comporte plusieurs
volets, dont les principaux sont les suivants : Finance d’entreprise, Finance de marché et
Finance publiques. Ce cours se focalise en particulier dans le domaine de la finance
d’entreprise et porte plus précisément sur l’analyse financière.

L’analyse financière est fondée sur l’analyse et l’interprétation des résultats portant sur
la lecture des documents comptables et financiers. Elle est au service des différents
utilisateurs qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise qui se voient utilisées et traduire
les informations fournies en fonction de leurs centres d’intérêts et de la position qu’il occupe
par rapport à l’entreprise.

C’est ainsi que notre cours comporte 4 chapitres. Le premier chapitre analyse le bilan
pour pouvoir apprécier l’équilibre financier de l’entreprise, le deuxième chapitre analyse
l’état de résultat ou autrement dit analyse de l’activité et l’appréciation de la rentabilité de
l’entreprise à travers l’élaboration des états de solde de gestion. Le troisième porte sur
l’analyse par les ratios.

5
Gestion Financière UIK

Chapitre I : L’analyse du Bilan

Introduction

L’entreprise évolue dans un environnement constitué de divers partenaires. Pour


atteindre son objectif et faire face à ses engagement avec ces partenaires se doit d’entre
compétitives. L’analyse financière vient dans ce cadre pour faire le point sur la situation
financière de l’entreprise en mettant en évidence ses forces et ses faiblesses. Sur la base des
informations comptable et extra comptable, l’analyste financier, en fonction de son orientation
et ses objectifs, procède au retraitement et au reclassement de ces information de façon à
donner une image plus fidèle de la situation financière l’entreprise et de son activité.
L’analyse financière se base alors sur les états de synthèse comptables, à savoir : le bilan,
l’état de résultat, l’état des flux de trésorerie et les notes aux états financiers.

Au niveau de ce chapitre nous nous intéresserons aux retraitements et reclassements du


bilan comptable pour l’adapter aux objectifs de l’analyste et à ses orientations. Au niveau de
la première section nous présenterons une brève présentation du rôle de la gestion financière
dans l’entreprise. Le reste du chapitre sera consacré à l’analyse du bilan.

I. La gestion financière dans l’entreprise


1. Définition de la gestion financière

La gestion financière est définie comme étant l’ensemble des activités de planification,
de prise de décision et du contrôle quant à l’allocation des ressources financières disponibles
par l’entreprise en vue d’atteindre ses objectifs.

Elle a pour objectif d’expliquer comment a évolué la structure financière de l’entreprise,


à déterminer quelle est sa structure financière et de déterminer si cette structure est-elle
équilibrée. Elle tend à déterminer la capacité d’endettement de l’entreprise en expliquant
comment ont évolué les actifs de l’entreprise et à connaitre comment a évolué le cycle
d’exploitation de l’entreprise ce qui l’amène à comprendre comment a évolué l’activité
(variation du chiffre d’affaires) et surtout comment a évolué la rentabilité (les rentabilités
économiques et financières sont-elles satisfaisantes)

2. Le rôle de la gestion financière

D’une façon générale, le rôle attribué aux gestionnaires financiers est d’assurer une
allocation optimale (emploi efficace) des ressources financière de l’entreprise à fin de
maximiser la richesse des actionnaires. En d’autre terme, il s’agit de satisfaire la double
contrainte de rentabilité et d’équilibre financier. Les gestionnaire financier s’assureront que
l’entreprise maximise sa valeur tout en ajustement ces flux monétaires (l’encaissement et
décaissement) de manière à être solvable.

Par le biais des théories et des outils de la gestion financière le responsable financier
peut prendre des décisions adéquates concernant l’investissement et le financement de

6
Gestion Financière UIK

l’entreprise dans l’objectif et de maximiser sa valeur. Il saura faire un diagnostic périodique


sur la santé financière et la gestion des différents éléments du patrimoine à court terme

3. Le processus de la fonction financière

Le gestionnaire financier commence pour préparer la prise de décision par la collecte


d’informations. Ces informations seront traitées lors l’analyse financière pour dégager les
points forts et les points faibles de la situation financière. Le processus se présente comme
suit

Collecte d’informations
Analyse

Contrôle Réalisation d’objectifs


Décisions

II. Le bilan comptable

Pour analyser le bilan, une double approche des comptes est possible : une perception
patrimoniale et une considération fonctionnelle. Avant de procéder à la présentation des
différents retraitements et reclassement nous présentons d’abords un rappel du bilan
comptable.

La définition du bilan dans le nouveau système comptable de 1997(NSC 97) est comme
suit « Le bilan est une représentation à une date donnée de la situation financière de
l’entreprise ». Il fournit une information sur les ressources économiques (emploi) ou actifs,
les ressources financières (dettes et les capitaux propres) de l’entreprise. Selon le NSC 97 le
classement des actifs et des passifs devrait se faire d’une part selon leur provenance c'est-à-
dire leur fonction dans le processus d’activité de l’entreprise et d’autre part selon leur liquidité
et exigibilité. Il faut préciser qu’au niveau du bilan, une distinction est donc faite entre les
éléments courants et les éléments non courants. Cette distinction est retenue aussi bien pour
les actifs que pour les passifs.

Tableau1 : le bilan comptable selon le NSC97

Actifs Capitaux propres et passifs


Capitaux propres
Actifs non courants Passifs non courants

7
Gestion Financière UIK

Actifs courants Passifs courants

 Les actifs sont regroupés en deux principales rubriques :


- Les actifs non courants composés des actifs immobilisés et des autres actifs non
courants.
- Les actifs courants composés de stocks, clients, liquidités, etc.

 Les passifs sont eux aussi ventilés passifs non courants, passifs courants :
- Les passifs non courants comprennent essentiellement les emprunts à plus d’un an
- Les passifs courants comprennent les crédits vis-à-vis des fournisseurs, de l’Etat, du
personnel et des banques.
- Les capitaux propres appartiennent aux actionnaires et comprennent le capital, les
réserves, les autres capitaux propres, les résultats reportés et le résultat de l’exercice.

Tableau2 : les postes du bilan selon le NSC 1997

Actifs = emplois Capitaux propres et passifs= ressources


(besoins de financement) (moyens de financement)

Actifs non courants Capitaux propres


- Immobilisations incorporelles - Capital social
- Immobilisations corporelles - Réserves
- Immobilisations financières - Autres capitaux propres
- Autres actifs non courants - Résultats reportés
- Résultat de l’exercice
Passifs non courants
- Emprunts
- Autres passifs financiers
- Provisions

Actifs courants Passifs courants


- Stocks - Fournisseurs et comptes rattachés
- Clients et comptes rattachés - Autres passifs courants
- Autres actifs courants - Concours bancaires et autres passifs
- Placements et autres actifs financiers financiers
- Liquidités et équivalents de
liquidités

Pour utiliser le bilan à des fins d'analyse financière, il est indispensable de connaître
avec précision le contenu des différentes postes qui y figurent. Notons que certains postes
méritent plus d’attentions et d’explications tels que Les immobilisations en non valeurs, les
Immobilisation en recherche et développement, Immobilisations financières, les écarts de
conversion et les subventions d’investissement vu la complexité de leur retraitement.

8
Gestion Financière UIK

III. Le bilan fonctionnel

L’analyse financière fonctionnelle se caractérise par rapport à la conception


patrimoniale de l’entreprise par la prise en compte de la fonction de différentes opérations
réalisées par l’entreprise à savoir l’exploitation, l’investissement et le financement.
L’attention est portée sur la réalisation de l’équilibre emplois-ressources, afin d’analyser la
politique de financement et d’en tirer des conclusions quant à la viabilité de l’entreprise et son
équilibre.

1. Les cycles de l’activité de l’entreprise


Les cycles de l’activité de l’entreprise sont le cycle d’investissement, le cycle
d’exploitation et le cycle de financement

1.1 le cycle d’investissement


Le cycle d’investissement regroupe toutes les opérations d’acquisition de biens durables
réalisées par l’entreprise pour fonctionner et qui représentent des emplois stables. Il est
constitué de plusieurs phases : la sélection des investissements, leur utilisation, leur
dépréciation et leur revente.

2.1 Le cycle d’exploitation


 Description du cycle d’exploitation
Le cycle d’exploitation est un cycle court par rapport au cycle d’investissement qualifié
de cycle long. Il regroupe des opérations successives qui
Opérations
commencent par l’acquisition des matières premières ou des
marchandises jusqu'à l’encaissement des produits ou des services
vendus. L’étude du cycle d’exploitation mérite une attention
particulière compte tenu de son importance dans l’actif total de l’entreprise.

Besoins
ACE : Le Schéma (1.1) : Emplois et ressources du cycle d’exploitation
- Stocks au sens large
- Créances Ressources

Dettes d’exploitation :
DE
- Fournisseurs
Achats
- Dettes fiscales
Production et sociales
Ventes

ACHE Opérations DHE 9


diverses
Gestion Financière UIK

Comme on le distingue au niveau du schéma les opérations du cycle d’exploitation se


composent d’opérations hors exploitation et des opérations d’exploitations qui dégagent des
flux réels (de marchandises, de matières, de produits finis) ayant pour contrepartie des flux
monétaires (règlement des fournisseurs, paiement des clients). Les décalages dans le temps
qui existent entre ces deux catégories de flux expliquent l’existence de créances et de dettes.
Les délais qui s’écoulent entre l’achat et la revente de marchandises, entre la production et la
vente de produits finis sont à l’origine de stocks.
- Les opérations d’exploitation génèrent simultanément des actifs circulant
d’exploitation et des dettes d’exploitation ;
- Les opérations hors exploitation génèrent simultanément les actifs circulant hors
exploitation et des dettes hors exploitation ;
- Les actifs circulant d’exploitation et hors exploitation représente le besoin de
financement et les dettes d’exploitation et hors exploitation constituent des ressources
de financement.

Généralement, les besoins excèdent les ressources, de sorte que la différence génère un
besoin financier appelé Besoin en fonds de roulement qui se décompose en Besoin en Fonds
de Roulement d’Exploitation (BFRE) et en Besoin en Fonds de Roulement Hors Exploitation
(BFRHE).

BFRE= ACE – PCE


BFRHE= ACHE – PHE

 Le Besoin en Fonds de Roulement d’exploitation


Représente le décalage entre le besoin de financement d’exploitation et les ressource
d’exploitation. Lorsque les capitaux investis dans les stocks et dans les créances commerciales
dépassent les dettes fournisseurs, le cycle d’exploitation aboutit à un manque de trésorerie
temporel que l’on appelle : Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation.

 Le Besoin en Fond de Roulement hors exploitation

La Besoin en Fonds de Roulement hors exploitation est la différence entre les emplois
hors exploitation et les ressources hors exploitation Ce besoin est qualifié d’être peu
compressible.
4.1 le cycle de financement

Le cycle de financement est un cycle long qui correspond à l’ensemble des opérations
financière de l’entreprise. Il fait appel aux ressources stables dont dispose l’entreprise. Ces
ressources comprennent les ressources propres et les ressources externes.
2. le bilan fonctionnel
10
Gestion Financière UIK

2.1 Présentation du bilan fonctionnel

Le bilan fonctionnel classe les emplois et les ressources selon les cycles qui
caractérisent la vie de l’entreprise. Les emplois et les ressources sont regroupés en quatre
grandes masses :
- Les emplois stables (liés aux opérations d’investissement) et les ressources durables
(liées aux opérations de financement)
- Les emplois et les ressources circulants d’exploitation et hors exploitation ;
- Les emplois et les ressources circulants de trésorerie résultant des opérations réalisées
par l’entreprise.

Le bilan fonctionnel s’établit sur la base d’un bilan comptable. Il s’établit à partir du
bilan comptable avant répartition du résultat. Le résultat de l’exercice est donc inclus dans
les capitaux propres parmi les ressources stables de l’entreprise. Il s’agit d’un classement en
fonction de la provenance des opérations contrairement à la logique des reclassements de
solvabilité et de liquidité du bilan financier. Tout comme le bilan traditionnel, le bilan
fonctionnel est scindé horizontalement (une partie haute pour les éléments stables, et une
partie basse pour les éléments circulants). Mais les termes actif/passif sont remplacés ici par
les notions d’emplois / ressources.

La fonction investissement regroupe les actifs stables qui sont composés des actifs
immobilisés en valeurs brutes. Dans la mesure où les immobilisations concernent le cycle
d’investissement, il faut les comptabiliser pour leur valeur brute, c'est-à-dire leur valeur
d’achat. La fonction financement concerne les postes de capitaux propres, des passifs non
courants et les amortissement et provisions pour dépréciation. D’un point de vue financier,
les amortissements et les provisions jouent un rôle très important, parce qu’ils constituent une
ressource financière, un moyen de financement interne. En effets, il s’agit de charges
calculées non décaissées et qui permettent de financier le renouvellement des immobilisations
ou des pertes probables.

La fonction exploitation au sens large est composée des autres postes : Aux emplois
nous trouvons Les emplois d’exploitation bruts : stocks, clients et comptes rattachés et
d’autres actifs d’exploitation et les emplois courants hors exploitations bruts : créances
diverses, placements et autres actifs financiers, les autres actifs hors exploitation et les postes
de liquidités et équivalent de liquidités. Aux ressources nous trouvons les ressources
courantes d’exploitation : fournisseurs et comptes rattachés, dettes fiscales et social, les
ressources courantes hors exploitation : dettes sur immobilisation, dettes fiscales relatives à
l’impôt sur bénéfice ainsi que les concours bancaires courants.

11
Gestion Financière UIK

Tableau 9 : le bilan fonctionnel

Emplois Ressources
Emplois stables Ressources stables

Actif immobilisé en valeur brute - Capital social


- Réserves
- Autres capitaux propres
- Résultat de l’exercice
- Amortissements et provisions
- Dettes financières (sauf concours
bancaires courants)
Emplois circulant Ressources circulantes
Exploitation : Exploitation :
- Avances et acomptes versés sur - Avances et acomptes reçus sur
commandes commandes
- Stocks - Fournisseurs et comptes rattachés
- Clients et comptes rattachés - Dettes fiscales et sociales (T.V.A.
- Autres créances d’exploitation sur biens et services)
- Charges constatées d’avance - Autres dettes d’exploitation
d’exploitation - Produits constatés d’avance
Hors exploitation : d’exploitation
- Placements Hors exploitation :
- Créances pour I.S. - Fournisseurs d’immobilisations
- Autres créances hors exploitation - Dettes pour I.S
(T.V.A. déductible sur - Dettes diverses
immobilisations…) - Produits constatés d’avance hors
- Créances diverses exploitation
Trésorerie active - Autres dettes hors exploitation
Banque et caisse Trésorerie passive
Concours bancaires courants et soldes
créditeurs de banque

2.2 Calcul des soldes significatifs


L’analyse du bilan fonctionnel repose sur le calcul de trois soldes :
- Le Fond de Roulement (FR)
- Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR)

12
Gestion Financière UIK

- La trésorerie Nette (TN)

 Le Fonds de Roulement : Il représente l’excédent des ressources stables sur les emplois
stables. Une structure financière est dite équilibrée si elle se caractérise par un excédent de
ressources stables sur les emplois stables : l’entreprise finance alors la totalité de ses
investissements par des ressources durable et une partie de son actif circulant.

Les différents cas :


 Fonds de Roulement > 0 : les emplois stables sont financés par des ressources stables.
L’entreprise dispose d’une marge de sécurité elle peut financer une partie de son actif
circulant
 Fonds de Roulement = 0 : les emplois stables sont égales aux ressources stables.
L’entreprise n’a donc pas d’excédent.
 Fonds de Roulement < 0 : les ressources stables n’arrivent pas à financer les emplois
stables. L’entreprise est en déséquilibre financier.

 Le Besoin en Fonds de Roulement : Il provient des opérations engendrées par le cycle


d’exploitation. Il se décompose en besoin en fonds roulement d’exploitation (BRFE) et besoin
en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE).
 BFRE= Emplois courants hors exploitation – Ressources courants hors exploitation
Le BFRHE provient des postes acycliques par rapport à l’activité normale de l’entreprise.

BFR= BFRE +BFRHE


Les différents cas :
 Besoin de Fonds de Roulement > 0 : les emplois d’exploitions de l’entreprise sont
alors supérieurs aux ressources d’exploitation. L’entreprise doit donc assurer son
financement à court terme soit par son excédent de ressources à long terme (fonds de
roulement), soit par des ressources financières à court terme (concours bancaires,
compte courant d’associé…).
 Besoin de Fonds de Roulement = 0 : le passif circulant de l’entreprise est égal à l’actif
circulant. L’entreprise n’a donc pas de besoin d’exploitation à financer.
 Besoin de Fonds de Roulement < 0 : les emplois d’exploitation sont alors inférieurs
aux ressources d’exploitation. L’entreprise n’a donc pas besoin d’exploitation à
financer et connaît une trésorerie d’exploitation structurellement positive, qu’elle peut
utiliser en effectuant des placements.

 La trésorerie Nette
TN = FR- BFR
La trésorerie nette permet d’ajuster le FR et BFR : c’est la relation fondamentale de trésorerie.

 Equilibre financier

 Equilibre parfait : la situation de rêve. Le FR couvre non seulement la


totalité du BFR mais dégage en plus une trésorerie excédentaire.
13
Gestion Financière UIK

 Equilibre normal : le FR couvre presque totalement le BFR, le reste est


couvert par le découvert bancaire ou le crédit de trésorerie comme
l’escompte d’effets de commerce, etc.
 Déséquilibre : situation inconfortable. Risque important de cessation de
paiements en cas des suppressions des découverts par les banques .En
règle général, cette situation ne pourra pas durer longtemps car elle
conduit directement à la cessation de paiements. Il faut donc trouver des
fonds nécessaires pour combler le déficit : apports en espèces, crédit à
long ou moyen terme…

Chapitre II : Analyse du Résultat

Selon le cadre conceptuel 80, l’état de résultat regroupe les produits et les charges de
l’entreprise et retrace ainsi les revenus et gains ainsi que les charges et pertes découlant d’un
exercice comptable engendrant le résultat net de l’exercice. Il permet de refléter la
performance financière et la rentabilité de l’entreprise. Il convient de souligner que le plan
comptable tunisien propose deux présentations (deux modèles) pour l’état de résultat : le
modèle autorisé (présentation des charges par nature : personnel, amortissement…) et le
modèle de référence (présentation des charges par fonction de l’entreprise : production
administration…).

Au niveau de ce chapitre nous procéderons en premier temps à la présentation de l’état


de résultat selon le modèle autorisé puis à la présentation des soldes intermédiaires de gestion
et enfin nous nous intéresserons à la capacité d’autofinancement.

I. L’état de résultat

D’après la norme comptable générale (NCT 1), le rôle de l’état de résultat est de fournir
des renseignements sur la performance de l’entreprise. L’information sur la performance est
utile pour évaluer la rentabilité et l’activité de l’entreprise et sa capacité à générer des flux de
trésorerie à partir des ressources qu’elle contrôle. Elle est aussi utile pour évaluer l’efficacité
avec laquelle l’entreprise a utilisé ces ressources et sa capacité à employer des ressources
supplémentaires.

1. Les éléments de l’état de résultat prévus par le cadre conceptuel

Les produits (revenus et gains) représentent les éléments positifs (les rentrées de fons)
de l’état de résultat alors que les charges (charges proprement dites et pertes) représentent les
éléments négatifs de l’état de résultat (les sorties de fonds).

1.1 Les éléments positifs de l’état de résultat : les produits


14
Gestion Financière UIK

a) Les revenus

Les revenus englobent soit les rentrées de fonds ou autres augmentations de l’actif de
l’entreprise, soit les règlements des dettes de l’entreprise résultant :

 De la livraison ou la fabrication de marchandises,


 De la prestation de services,
 De la réalisation d’autres opérations
Qui s’inscrivent dans le cadre des activités principales ou centrales de l’entreprise.

b) Les gains

Ce sont les accroissements de capitaux propres résultant de transactions périphériques


ou incidentes ainsi que de toute autre transaction, évènement et circonstance affectant
l’entreprise à l’exception de ceux résultant des revenus et des apports des propriétaires sur
capital ».

2.1 Les éléments négatifs de l’état de résultat : les charges au sens large
a) Les charges au sens étroit du terme

Les charges sont soit les sorties de fonds ou autres formes d’utilisation des éléments
d’actifs soit la constitution du passif résultant :

 De la livraison ou de la fabrication de marchandises,


 De la prestation de services,
 De la réalisation d’autres opérations,
Qui s’inscrivent dans le cadre des activités principales ou centrales de l’entreprise ».

b) Les pertes

Ce sont des diminutions des capitaux propres résultant des transactions et autres
événements et circonstances affectant l’entreprise à l’exception de ceux résultant des charges
ou des distributions aux propriétaires du capital.

2. Les résultats de l’état de résultat (Modèle autorisé)

La présentation de l’état de résultat selon le modèle autorisé permet de dégager les


résultats suivants :
 Le résultat d’exploitation : il mesure la performance industrielle et commerciale de
l’entreprise quelque soit le mode de production utilisé. Ce résultat indique l’efficacité
du mode de production d’une entreprise.
 Le résultat des activités ordinaires avant impôt
 Le résultat des activités ordinaires après impôt
 Le résultat net de l’exercice : il traduit l’enrichissement ou l’appauvrissement de
l’entreprise au cours de l’exercice considéré. C’est aussi la part résiduelle du résultat
d’exploitation revenant aux actionnaires après que les créanciers et l’Etat ont perçu

15
Gestion Financière UIK

leur part. Pour passer du résultat des activités ordinaires après impôt au résultat net de
l’exercice, il faut inclure les éléments extraordinaires***.
 Le résultat net après modifications comptables

*** Sont considérés comme éléments extraordinaires les éléments qui ne sont, à la fois
pas, sensés se répéter fréquemment au cours des prochains exercices, ne sont pas typiques
des activités ordinaires de l’entreprise et ne découlent pas principalement de décisions ou
d’appréciations des dirigeants ou des propriétaires.

Etat de résultat (Modèle de référence)

Exercice N
Revenus
– Coût des ventes
Mage Brute
+ Autres produits d’exploitation
– F rais de distribution
– Frais d’administration
– Autres charges d’exploitation
Résultat d’exploitation
+ Produit des placements
– Charges financières nettes
+ Autres gains ordinaires
–Autres pertes ordinaires
Résultat des activités ordinaires
– Impôt sur les bénéfices
Résultat des activités ordinaires après impôt
± Eléments extraordinaires (gain/perte)
Résultat net de l’exercice

Etat de résultat (Modèle autorisé)

Exercice N
Revenus
+ Autres produits d’exploitation
Total des produits d’exploitation A
± Variation des stocks
– Achat de marchandises consommées
– Achat d’approvisionnement consommé
– Charges de personnel
– Dotation aux amortissements et aux provisions
– Autres charges d’exploitation
Total des charges d’exploitation B
16
Gestion Financière UIK

Résultat d’exploitation A–B


+ Produit des placements
– Charges financières nettes
+ Autres gains ordinaires
–Autres pertes ordinaires
Résultat des activités ordinaires
– Impôt sur les bénéfices
Résultat des activités ordinaires après impôt
± Eléments extraordinaires (gain/perte)
Résultat net de l’exercice

II. L’état des soldes intermédiaires de gestion

Les soldes intermédiaires de gestion peuvent être déterminés en cascade. Ainsi


différentes catégories d’indicateurs de performances sont à distinguer au niveau de cet état.
L’état des soldes intermédiaires de gestion décrit donc les différents paliers dans la formation
du résultat de l’entreprise en dégageant les différentes marges pertinentes pour l’appréciation
des performances de l’entreprise. La publication de ces soldes est utile pour les utilisateurs
des états financiers pour situer les données relatives à l’entreprise et leur évolution par rapport
aux données agrégées du même secteur ou à l’échelle nationale.

La norme comptable générale présente un schéma des soldes intermédiaires de gestion.

Schéma des soldes intermédiaires de gestion

Produits Charges Soldes


(1) Ventes de Coût d’achat des …  Marge … …
marchandises et autres marchandises commerciale
produits d’exploitation
(2)Revenus et autres … Ou (Déstockage de …  Production … ...
produits d’exploitation production)
Production stockée …
Production immobilisée
… …

Total … Total

 (2)Production … Achat consommés …  Marge sur coût … …


matières

Total
 (1)Marge … (1)et  Valeur … …
commerciale (2)Autres ajoutée brute
 (2)Marge sur coût … charges (1) et (2)
matière externes
17
Gestion Financière UIK

 Subvention …
d’exploitation(*)

Total

 Valeur Ajoutée … Impôt et taxes …  Excédent … …
Brute Charges de personnel brut (ou
… insuffisance)
d’exploitation
Total …
 Excédent brut … Ou insuffisance brute …  Résultat des … …
d’exploitation … d’exploitation Autres activités
 Autres produits charges ordinaires … ordinaires
ordinaires … Charges financières (positif ou
 Produits Dotations aux … négatif)
financiers … amortissements et
 Transfert et aux provisions …
reprise de charges ordinaires impôt sur
le résultat ordinaire
Total Total

(1) Activités de négoce


(2) Activité de production
(*) Ayant le caractère de complément de prix.

1. Développements relatifs à certains soldes intermédiaires

On appelle marge, toute différence entre un prix de vente et un coût. Une marge est
généralement qualifiée à partir du coût auquel elle correspond. On distingue par exemple
marge commerciale, marge sur coût matière etc …. La marge commerciale pour les
entreprises commerciales et la marge sur coût matières pour les entreprises industrielles.

1.1 Marge commerciale


La marge brute commerciale ou marge sur coût des marchandises vendues ou marge
commerciale désigne la différence entre le montant des ventes de marchandises et le coût
d’achat de ces marchandises vendues. Elle traduit l’activité commerciale de l’entreprise. Cette
marge hors taxes peut être calculée en pourcentage : soit par rapport au prix de vente hors
taxe, soit par rapport au coût d’achat hors taxes de la marchandise vendue et l’on obtient alors
un « taux de marge ».

La marge sur coût des marchandises vendues s’obtient par la différence entre les ventes 1
et les coûts des marchandises vendues2.

(1) Ventes : les ventes sont représentées par les revenues nets des réductions
commerciales et des rendues sur marchandises.

18
Gestion Financière UIK

(2) Le coût des marchandises vendues : le coût des marchandises vendues s’obtient
come suit

+ Achats de marchandises
+ Frais accessoires d’achat de marchandises comptabilisés par la nature dans les
comptes autres qu’achats.
+Stocks initiaux de marchandises
-Stocks finals de marchandises

= Coût d’achat des marchandises vendues

Les achats doivent donc être pris en compte dans le calcul de la marge sur coût des
marchandises vendues y compris les frais accessoires d’achat.

II.1 Production de l’exercice

La production de l’exercice regroupe les ventes nettes de toutes réductions


commerciales dites production vendue et la production immobilisée, le tout corrigé de la
variation des stocks de produits soit en ajoutant la production stockée en cas de stocks finals
de produits supérieurs aux stocks initiaux soit en retranchant le déstockage dans le cas ou les
stocks initiaux de produits dépassent les stocks finaux de produits. La production vendue ne
tient compte ni des subventions d’exploitation ni des redevances pour brevets, licences,
manques et autres.

La production de l’exercice se calcule comme suit :


+Revenus nets de RRR accordés
+stocks finals de produits finis, de produits semi-finis et de produits en cours
-stocks initiaux de produits finis, de produits semi-finis et de produits en cours
+production immobilisée de l’exercice
= Production de l’exercice

3.1 La marge sur coût matières

La marge sur coût matières est un solde intermédiaire spécifique aux entreprises
industrielles qui désigne la différence entre la production de l’exercice et le coût des matières
consommées pour réaliser une production. En pratique, il s’établit des normes de marge sur
coût matières par branche d’activité. Certains, qualifient cette marge de valeur ajoutée directe,

Selon les pratiques généralement utilisées, la marge sur coût matières représente la
différence entre la production de l’exercice et les achats consommés. Les achats consommés
sont déterminés comme suit :

+ Achats de matières premières et consommables


+Frais accessoires d’achat de matières premières et consommables comptabilisés par nature
dans les comptes autres qu’achats

19
Gestion Financière UIK

+Stocks initiaux de matières premières et consommables


-Stocks finals de matières premières et consommables

= Achats consommés (se rapportant à la production de l’exercice)

3.1 La valeur ajoutée de l’exercice

Ce solde exprime la richesse créée par l’entreprise pour la communauté nationale. Cette
richesse sera ensuite repartie entre les salariés, l’Etat, les bailleurs de fonds autres que les
propriétaires, et l’entreprise elle-même et ses propriétaires. La valeur ajoutée produite
exprime, donc, la création ou l’accroissement de valeur apportée par l’entreprise dans
l’exercice de ses activités ordinaires aux consommations provenant des tiers dites
consommations intermédiaires.

Il s’agit d’une valeur ajoutée brute dans le sens ou elle ne prend pas en compte la
consommation des investissements par le biais des dotations aux amortissements. La valeur
ajoutée déterminée après déduction des amortissements est qualifié de valeur ajoutée nette.

5.1 L’excédent (l’insuffisance) brut d’exploitation

Le solde excédent brut d’exploitation indique la rentabilité opérationnelle de l’entreprise


avant charges financières, produits financiers, amortissements et provisions. Il est constitué
par la différence entre : d’une part la valeur ajoutée brute majorée des subventions
d’exploitation, et les charges de personnel et les impôts et taxes autres que l’impôt sur les
sociétés.

Un excédent brut d’exploitation représente l’excédent de ressources produites par


l’entreprise par son exploitation. Cet excédent servira à rémunérer les dettes, maintenir l’outil
de production, payer l’impôt sur les sociétés et rémunérer les capitaux propres. Cet excédent
exprime donc la capacité de l’entreprise à engendrer des ressources de trésorerie. Une
entreprise qui dégage une insuffisance brute d’exploitation est économiquement condamnée.

6.1 Résultat des activités ordinaires

Le résultat des activités ordinaires présente le résultat de l’entreprise hors éléments


extraordinaires.
III. La capacité d’autofinancement (CAF)

La croissance de l’entreprise est conditionnée par la capacité de l’entreprise à investir.


De ce fait, pour se développer, garantir sa pérennité, faire face à la concurrence, améliorer son
potentiel technique, se redéployer, s’attaquer à d’autres segments de marché, lancer de
nouveaux produits etc..., l’entreprise se fixe un programme d’investissement aux quel elle doit
trouver les moyens financiers nécessaires pour le réaliser. Les besoins en financement sont
donc importants et permanents. Le recours à l’emprunt bancaire est l’une des solutions. La

20
Gestion Financière UIK

source la moins coûteuse et qui assure à l’entreprise une indépendance financière est le
financement interne. En effet, la direction de l’entreprise veut garder une autonomie de
décision pour pouvoir réunir le maximum d’atouts en faveur de l’épanouissement de
l’entreprise sans être contrainte. L’ensemble de ces considérations pousse l’entreprise à faire
recourir à ses propres moyens pour faire face à ses besoins en investissements. C’est ce qu’on
appelle l’opération d’autofinancement. Pour pouvoir s’autofinancer, l’entreprise doit avoir
une structure financière fiable et dégager des fonds, en un mot, elle doit avoir une capacité
d’autofinancement (CAF).

1. Définition

La CAF est un flux potentiel de trésorerie généré sur l’ensemble des opérations de
gestion courante de l’entreprise. Sont écartées de cette définition, les opérations issues du
désinvestissement de l’entreprise ainsi que les quotes-parts de gestion courante, des
opérations sont appelées, par opposition aux opérations sur capital (les analystes financiers
estiment que ces opérations ne reflètent pas la capacité de l’entreprise à générer des liquidités
et à s’autofinancer en comptant mais refléteraient plutôt des décisions de cessions et des
subventions d’investissements occasionnelles). La CAF écarte aussi les produits et les charges
calculées puisqu’il s’agit d’un flux de trésorerie.

La capacité d’autofinancement peut se calculer comme suit :

Capacité d’Autofinancement = Produits encaissables liés à la gestion courante – charges


décaissables liées à la gestion courante

La CAF diffère donc du Résultat net de l’entreprise du fait qu’elle ne tient pas compte
des produits et des changes calculées ni des produits et des charges non liés à la gestion
courante tel que les pertes et gains sur opérations de capital.

2. Produits et charges calculés et opérations sur capital

Pour déterminer la CAF, il faut donc uniquement prendre en compte les charges
décaissables et les produits encaissables. Il faut de fait corriger le Résultat de l’exercice en y
ajoutant le total des charges calculées qui ont été prises en compte et en le diminuant du total
des produits calculés qui ont été rajoutés.

a) Les charges calculées : (ou charges non décaissables)

Elles correspondent :
-Aux dotations aux amortissements qui constatent une dépréciation des éléments de
l’actif mais qui n’a pas entraînée de dépense de la part de l’entreprise
- Aux dotations aux provisions car la dépense dans ce cas la n’est pas encore intervenue.

21
Gestion Financière UIK

Et ceci est valable quelque soit le type d’amortissement ou de provision passé, c'est-à-
dire les comptes 681 et 686.

b) Les produits calculés : (ou produits non encaissables)

Ils correspondent aux reprises sur amortissements et provisions qui ne constituent pas
une recette réelle pour l’entreprise mais annulent simplement un amortissement ou une
provision antérieure (soit les comptes 781 et 786).

c) Neutralité des opérations sur Capital

Le calcul de la CAF suppose que l’on ne doit pas tenir compte des opérations qui ont pu
avoir ou peuvent avoir une incidence sur la trésorerie de l’entreprise mais qui ne sont pas liées
à des opérations de gestion courante. Il s’agit alors des opérations liées à la politique
d’investissement de la firme, qu’il s’agisse de la quote-part des subventions d’investissement
virées au compte de Résultat (compte 739) ou des éventuels profits réalisés lors de la cession
d’un élément de l’actif (compte 736).

d) Détermination de la CAF

La CAF se calcule à partir de l’état de résultat selon deux méthodes :

Première méthode dite soustractive

Rang Libellé N° compte


1 Excédent brut d’exploitation
2 + Autres produits ordinaires sauf : 734+735+745
- Produits nets sur cessions
d’immobilisations (736)
- Quotes-parts des
subventions
d’investissement inscrites
au résultat de
l’exercice(739)
- Reprises sur provisions
d’exploitation (781)
3 - Autres charges ordinaires sauf : 634+635+637
- Charges nettes sur cession
d’exploitations (636)
4 + Produits financiers sauf : 751+752+753+754+755+756+757+796
- Reprises sur provisions
financiers (786)

5 - Charges financières sauf : 651+653+654+655+656+657


- Dotations aux
amortissements et aux
provisions financières (686)

22
Gestion Financière UIK

6 + Gains extraordinaires 77
7 - Pertes extraordinaires 67
8 - Impôts sur le bénéfice 69
9 CAF de l’exercice 9= 1+2-3+4-5+6-7-8

Ainsi on peut écrire :

CAF= EBE+ autres produits encaissables (sauf produits de cessions d’immobilisation)


– autres charges décaissables (sauf charges sur cessions d’immobilisations)

 Deuxième méthode dite additive

Résultat net de l’exercice


+ Charges calculées (dotations) (68)

-Reprises sur charges calculées (78)

-Produits nets sur cession d’immobilisation (736)

+Charges nettes sur cession d’immobilisations (636)

-Quotes-parts des subventions d’investissement inscrites au résultat de l’exercice (739)

= CAF de l’exercice

23
Gestion Financière UIK

Chapitre III : Analyse par les ratios

Les ratios, outil traditionnel de l’analyse financière, représente des rapports entre deux
éléments du bilan ou de l’état de résultat afin d’en tirer une conclusion sur la situation
économique ou de les performances de l’entreprise tant à un moment donné que dans son
évolution au cours de plusieurs périodes. L’analyse par les ratios peut se faire donc selon deux
approches comparatives différentes : en comparaison avec les entreprises d’un même secteur
industriel et en comparaison avec les performances de l’entreprise elle-même dans le temps
(analyse de tendance)

Généralement, d’une part il est établit qu’un ratio en lui-même ne nous enseigne rien.
Toutefois, pour être significatif ce dernier doit être comparé dans le temps ou à d’autres ratios
de même nature ou de natures différentes. D’autre part pour être significative, l’analyse en
termes de ratios doit respecter certains principes comme le fait que les ratios utilisés doivent
être peu nombreux mais assez significatifs et qu’il il faut les présenter de manière croissante
afin de pouvoir suivre l’évolution d’une entreprise à travers un certain nombre de ratios.

On peut classer les ratios en TROIS grandes familles :


 Ratios de liquidité
 Ratios de structure
 Ratios de gestion (ratios de composante de BFR)

I. Ratios de liquidité

24
Gestion Financière UIK

La liquidité de l’entreprise montre sa capacité ou son aptitude à faire face à ses


engagements (dettes), par les moyens dont elle dispose inscrits dans son actif. L’analyse de la
liquidité suppose une comparaison ou un rapprochement entre les éléments de l’actif circulant
(stock créance client et la trésorerie) et les éléments du passif circulant (dettes fournisseurs
dette diverses, concours bancaire etc…) . L’aptitude de la société à faire face à ses passifs
courants à leurs échéances peut être appréciée par les ratios suivants :

Trois ratios de liquidité sont utilisés :

Ratio de liquidité générale = Actifs courants / Passifs courants > 1  FDR >0

Ratio de liquidité restreinte = (Actifs courants – stocks) / Passifs courants

Ratio de liquidité immédiate = liquidités et équivalents de liquidités / Passifs courants


 SI (Ratio de liquidité restreinte et Ratio de liquidité immédiate)  inférieur à 1
peut traduire de graves difficultés de paiement ou, à l’inverse, une gestion de trésorerie
zéro.)

Remarque : Une entreprise très rentable peut être mise en faillite si le niveau de sa
trésorerie ne lui permet pas de régler ses paiements qui arrivent à échéance.

Ces ratios doivent être interprétés avec prudence. Nous énoncerons dans ce qui suit une
lecture des tendances éventuelles des ratios de liquidité

Un ratio de liquidité générale supérieur à 1 traduit un fonds de roulement net positif.

25
Gestion Financière UIK

Il peut être comparé aux valeurs observées chez les entreprises concurrentes ou ayant le
même type d’activité ainsi qu’aux valeurs atteintes par l’entreprise au cours des exercices
précédents.

Le ratio de liquidité générale n’explique pas parfaitement la liquidité de l’entreprise car


dans les actifs courants figurent des éléments dont le degré de liquidité est faible comme les
stocks (leur liquidité est incertaine). L’analyse doit être donc complétée par le calcul du ratio
de liquidité restreinte. Ce ratio indique la capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes
courantes par les encaisses et le recouvrement de ses créances. Ce ratio est généralement
inférieur à 1et son niveau dépend de la nature de l’activité de l’entreprise.

Un ratio de liquidité restreinte ou immédiate nettement inférieur à 1 peut traduire de


graves difficultés de paiement ou, à l’inverse, une gestion de trésorerie zéro.

II. Les Ratios de structure

L’étude de la structure financière se concentre sur l’analyse du passif du bilan et plus


précisément sur l’endettement et le choix des modes de financement. L’entreprise a
généralement le choix entre le financement propre (les apports en capital et
l’autofinancement) et le financement externe (emprunts). Les ratios de structure sont établis
grâce à la comparaison entre un élément de l’actif ou du passif et le montant total du bilan.
Les ratios de structure financière sont de plusieurs natures mois nous retenons essentiellement
les ratios suivants.

1. Ratios de structure de l’actif

Ils mesurent le poids relatif de chaque composant de l’actif.


Ratio d’immobilisation = actifs immobilisés / total actif

Ratio des actifs corporels = actifs corporels / total actif

Ratio des actifs financiers = actifs financiers / total actif

Ratios des actifs circulants = actifs circulants / total actif

Ratio des stocks = stocks / total actif

Ratio des disponibilités = disponibilités / total actif

Ces rations permettent la comparaison de l’entreprise avec les entreprises d’un même
secteur qu’il soit industriel, commerciale etc... Tous ces ratios sont à comparer aux normes
sectorielles puisque le secteur impose une structure bien donnée de l’actif.

2. Ratios de structure du passif

26
Gestion Financière UIK

Les ratios de structure du passif nous renseignent sur l’utilisation de la dette par
l’entreprise dans le financement de son actif ainsi que sur son aptitude à respecter ses
engagements. La comparaison de ces ratios aux normes bancaires usuelles est un moyen
d’estimer la capacité d’endettement de l’entreprise.

Les principaux ratios utilisés sont :

Ratio d’autonomie financière à long terme = capitaux propres / capitaux permanents >50%

Ratio de solvabilité générale = capitaux propres / dettes totales >50%

Ratio de couverture des charges financières = Bénéfice avant intérêts et impôt / Charges
financières >1

Ratio de capacité de remboursement des DLT = PNC / CAF >3 OU 4 ANS

 Le ratio d’autonomie financière permet de mesurer la couverture des capitaux


permanents par les capitaux propres. Il permet également d’apprécier la capacité
d’endettement à LMT de l’entreprise. Plus le ratio est faible, plus l’entreprise dépend
des bailleurs de fonds. Selon les normes bancaires courantes, ce ratio doit être
supérieur à 50%. Cette valeur limite correspond, pour les prêteurs à long terme, au
souci que les actionnaires prennent une part suffisante du risque. Plus cette part est
importante, plus les prêteurs ont en effet de chances de récupérer leurs capitaux en cas
de liquidation de l’entreprise. On associe souvent à cette contrainte du ratio
d’autonomie financière à long terme> ½ celle du ratio de solvabilité générale > 50%.

 Le ratio de couverture des frais financiers indique aux créanciers si les bénéfices
générés par l’exploitation suffisent à couvrir les charges financières. Un ratio égal à 1
signifie qu’il n’y aucun surplus pour l’état et les actionnaires. Un ratio élevé rassure
les créanciers.

 Un ratio de remboursement des dettes à long terme égal à 3 ou 4 signifie que 3 ou 4


années de résultat de l’entreprise (CAF) seront nécessaires pour rembourser les dettes
à long terme. Un tel niveau est jugé correct par les financiers.

III. Ratios de gestion

Les ratios de gestion sont calculés à partir de données de l’état de résultat et du bilan. Ils
permettent d’apprécier l’efficacité de la gestion des éléments de l’actif et de l’utilisation des
ressources de l’entreprise.

CAHT
Rotation des actifs =
Actif total

27
Gestion Financière UIK

Ce ratio nous indique le nombre de fois pendant lesquels l’actif se transforme en chiffre
d’affaires. Il exprime l’efficacité d’utilisation des capitaux investis dans l’entreprise. plus la
rotation des actifs est rapide plus l’entreprise a des chances d’être rentable. La rotation de
l’actif des entreprises commerciales est généralement plus importante que celles des
entreprises industrielles car elles exigent moins d’investissements et dégagent un chiffre
d’affaires plus élevé.

Ratios Calculs Analyse


'
Rotation des coût d achat des marchandises vendues Les ratios de
stocks de stock moyen des marchandises rotation des
marchandises stocks mesurent
la rapidité avec
laquelle les
stocks se
stock moyen de marchandises transforment par
Délai ' x 360 les opérations de
d’écoulement coût d achat des marchandises vendues production et/ ou
des des ventes en
marchandises créances et en
Rotation des liquidités.
'
stocks de MP coût d achat de matières premières consommées
stock moyen de MP Le poids des
stocks dans le
Délais BFR est lié à la
d’écoulement stock moyen de MP durée pendant
des stocks de '
x 360 laquelle ils
coût d achat des MP consommées
MP restent dans
l’entreprise et à
leur valeur. un
ratio de rotation
de stock élevé
est généralement
faible. Toute
fois, un ratio de
rotation
coût de production des PFvendus significativemen
Rotation des t plus élevé que
stock moyendes PF
stocks de la moyenne du
produits finis stock moyen des PF secteur peut
x 360 signifier que le
coût de production des PF vendus
Délai stock de
d’écoulement l’entreprise est
des stocks de insuffisant pour
PF satisfaire la
demande des
clients.
28
Gestion Financière UIK

Rotation des CATTC (à crédit ) Le ratio de


crédits clients clients et effets à recevoir rotation des
créances clients
Délai moyen clients et effets à recevoir nous renseigne
de x 360 sur la vitesse de
CATTC (à crédit )
recouvrement recouvrement
des créances des créances
clients clients.
Le délai de
recouvrement
correspond à une
durée moyenne
des crédits
accordés par
l’entreprise à ses
clients.
Si le délai est
très important
court par rapport
au secteur, la
politique de
l’entreprise est
jugée sévère.
Ceci tend à
affecter
défavorablement
le chiffre
d’affaires ainsi
que la rentabilité
de l’entreprise.
Si le délai est
long, ceci
encourage les
ventes mais le
risque
d’insolvabilité
est plus
important.
Le ratio de
Rotation des achats à crédit TTC rotation des
dettes Fournisseurs et effets à payer dettes
fournisseurs fournisseurs
exprime la
fournisseurs et effets à payer vitesse de
x 360
Achats TTC à crédit renouvèlement
Délai moyen des dettes
de règlement fournisseurs.
des Le délai de
fournisseurs règlement

29
Gestion Financière UIK

indique le délai
moyen accordé
par les
fournisseurs à
l’entreprise. ce
délai doit être le
plus long
possible puisque
qu’il constitue
une ressource
pour l’entreprise.

Pour mieux interpréter les ratios de rotation des éléments courants, il convient de les
comparer entre eux : Plus la rotation des stocks est lente plus le délai de règlement des
fournisseurs doit être important afin de permettre à l’entreprise d’utiliser cette ressource pour
financer des stocks.

Il faut également comparer le délai de recouvrement des créances clients au délai de


règlement des dettes fournisseurs. Une bonne gestion implique un délai de règlement des
dettes fournisseurs supérieur au délai de recouvrement des créances clients. Ceci ne veut pas
dire qu’il faut maximiser les dettes fournisseurs cas ces dettes impliquent le plus souvent un
coût. En plus ces derniers offrent souvent des escomptes pour les paiements au comptant.

L’analyse financière s’intéresse plus particulièrement aux créances clients et aux dettes
fournisseurs parce qu’elles sont caractéristiques des relations de chaque entreprise avec ses
marchés amont et aval. Les durées de crédit consenties ou obtenues sont à la mesure du
pouvoir de négociation de la firme. Mais la vitesse de rotation des créances et dettes renvoie
aussi à la nature de l’activité. Ainsi l’industrie aéronautique a des délais clients
incomparablement supérieurs à ceux d’un groupe hôtelier.

30
Gestion Financière UIK

31

Vous aimerez peut-être aussi