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Gastrectomies Pour Lésions Bénignes (40-320)
Gastrectomies Pour Lésions Bénignes (40-320)
Résumé. – Les gastrectomies sont des interventions réalisant une résection gastrique plus ou moins étendue.
La principale indication des gastrectomies pour lésions bénignes était représentée par le traitement radical de
la maladie ulcéreuse. Ce sont les antrectomies et les gastrectomies des deux tiers. La vagotomie puis les
médications antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine (anti-H2) et enfin la mise en œuvre de traitements
éradiquant « Helicobacter pylori » ont réduit de façon spectaculaire les indications de gastrectomie pour
maladie ulcéreuse. Moins de 5 % des patients ont un échec de guérison de l’ulcère après traitement médical.
De ce fait, moins de 1 % des interventions pour ulcère sont des gastrectomies.
Les indications chirurgicales de résection gastrique, typique ou atypique, pour des tumeurs bénignes ou pour
des troubles fonctionnels sont elles aussi exceptionnelles et les revues de la littérature faisant état de
résections gastriques dans ces indications se résument le plus souvent à quelques cas.
Enfin, la chirurgie mini-invasive a démontré ses possibilités thérapeutiques et ses bénéfices dans la réalisation
de gastrectomies réglées et atypiques pour ces indications hors pathologie cancéreuse. Cette technique
chirurgicale constitue à ce jour une voie d’abord fréquemment utilisée pour la réalisation des résections de
tumeurs bénignes.
La baisse significative des indications de gastrectomies réglées et atypiques par abord conventionnel nous a
amené à restreindre la description des gastrectomies pour lésions bénignes et à décrire essentiellement les
procédures de base les plus utilisées permettant la réalisation des gastrectomies partielles et des
gastrectomies atypiques.
© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Mutter D et Marescaux J. Gastrectomies pour lésions bénignes. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Techniques
chirurgicales - Appareil digestif, 40-320, 2001, 16 p.
40-320 Gastrectomies pour lésions bénignes Techniques chirurgicales
DÉFINITIONS
1 Installation du patient
Les gastrectomies partielles, habituellement réservées aux lésions et de l’équipe opératoire.
bénignes, consistent en l’ablation d’un secteur gastrique déterminé.
Il s’agit rarement du secteur polaire supérieur. Il s’agit en général
d’un secteur inférieur, l’antre ou les deux tiers de la poche gastrique.
A2
À l’inverse, les gastrectomies atypiques réalisent l’ablation à
l’emporte-pièce d’un fragment non défini anatomiquement de la
paroi gastrique.
Lors de la réalisation d’une gastrectomie polaire inférieure, la limite
droite de l’exérèse est située en aval du pylore, à la partie initiale du A1
premier duodénum, 1 cm à gauche de l’artère gastroduodénale. 1
Cette limite marque la frontière entre le duodénum mobile et le
duodénum fixe. o
¶ Antrectomie
L’antrectomie réalise une section plus économique de l’estomac. La
ligne de section gastrique est plus horizontale. Elle part d’un point
situé un travers de doigt au-dessus de l’angulus, jonction des parties
horizontale et verticale de la petite courbure. Elle se termine sur la 2 Tracé de l’incision.
grande courbure au niveau d’un point situé à la partie médiane de
l’arcade gastroépiploïque. Sur le plan technique, il n’y a
pratiquement aucune modification entre les deux techniques en
dehors d’une dissection plus limitée de la grande courbure.
Le rétablissement de continuité est assuré selon deux modalités
distinctes en fonction des choix des opérateurs et des considérations
anatomiques locales constatées en peropératoire. Le rétablissement
peut faire appel :
– à une anastomose gastroduodénale, manuelle ou mécanique, qui
rétablit le circuit digestif normal, encore appelée Billroth I ou Péan ;
– ou une anastomose gastrojéjunale qui réunit le moignon restant
de l’estomac à la première anse jéjunale, encore appelée Billroth II.
Là encore, l’anastomose est manuelle ou mécanique ;
– dans le cadre des anastomoses gastrojéjunales, il faut distinguer
les rétablissements selon Polya, historiquement anastomose à
bouche totale, des rétablissements selon Finsterer, anastomose à
bouche partielle. Par extension, et depuis l’avènement des sutures
mécaniques réalisant des anastomoses habituellement à bouche
partielle, cette distinction n’est plus toujours respectée.
Nous décrivons ci-après la technique de la gastrectomie des deux tiers en l’estomac. Un billot, gonflable de préférence, ou une cassure de la
précisant, chaque fois que cela est nécessaire, les particularités de table au niveau de la pointe des omoplates du patient permettent
l’antrectomie. une meilleure exposition. On n’oublie pas de supprimer cet artifice
La description de la technique opératoire suit les principes généraux lors de la fermeture pariétale. Le chirurgien se place à la droite du
de l’intervention qui sont : patient, son (ou ses) aide(s) en face de lui. L’instrumentiste se place
en face du chirurgien, à la gauche de l’assistant (fig 1).
– installation du patient et voie d’abord ;
L’incision est une médiane allant de la xiphoïde à l’ombilic. La partie
– mobilisation et libération de la grande courbure ; haute de l’incision dégage largement l’appendice xiphoïde pour
– mobilisation et section du duodénum ; donner un jour suffisant à la portion haute de l’estomac. La partie
inférieure de l’incision déborde légèrement l’ombilic vers la gauche
– mobilisation et libération de la petite courbure ;
si le patient est pléthorique (fig 2). L’incision préserve le ligament
– section de l’estomac ; rond pour faciliter l’exposition. Certaines équipes préfèrent une voie
– rétablissement de la continuité. d’abord horizontale (bi-sous-costale), mais nous n’y voyons aucun
avantage particulier.
Une protection pariétale par une jupette en plastique est
INSTALLATION DU PATIENT ET VOIE D’ABORD habituellement mise en place et un écarteur pariétal de type Gosset
L’intervention est menée sous anesthésie générale, le patient en maintient l’exposition du champ opératoire. Il est dans la plupart
décubitus dorsal. Une antibioprophylaxie est systématiquement des cas inutile de réaliser une traction supérieure sous-costale. Une
utilisée. Une sonde nasogastrique permet de vider totalement exploration rapide de la cavité abdominale est réalisée.
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3 Le premier geste consiste en une traction vers le haut du corps de l’estomac. 4 Nous préférons réaliser une dissection passant entre la paroi gastrique et les vais-
Celui-ci est saisi par l’aide avec une compresse pour éviter qu’il ne glisse ou à l’aide seaux afin de préserver ces derniers. La grande courbure est dévascularisée de proche en
d’une ou deux pinces de Babcock. Le côlon transverse est laissé dans le champ opéra- proche, avec ligature élective par des points résorbables de tous les vaisseaux unissant
toire et l’épiploon est légèrement soulevé afin de tendre les vaisseaux l’unissant à l’es- l’épiploon à l’estomac. Chaque paquet artérioveineux doit être lié de manière sélective.
tomac.
MOBILISATION ET LIBÉRATION
DE LA GRANDE COURBURE
Ce temps réalise la libération de la face postérieure de l’estomac qui
représente la clef de la gastrectomie polaire inférieure. Le premier
geste consiste en la traction vers le haut du corps de l’estomac.
Celui-ci est saisi par l’aide avec une compresse pour éviter qu’il ne
glisse ou à l’aide d’une ou deux pinces de Babcock. Le côlon
transverse est laissé à la partie inférieure du champ opératoire et
l’épiploon est légèrement soulevé afin de tendre les vaisseaux
l’unissant à l’estomac (fig 3). Nous préférons réaliser une dissection
passant entre la paroi gastrique et les vaisseaux gastroépiploïques
afin de les préserver, même si leur utilité pour vasculariser
l’épiploon n’est pas primordiale. À l’inverse, s’il est envisagé de
réaliser un rétablissement de la continuité avec passage d’une anse
précolique, il est parfois nécessaire de procéder à une omentectomie.
Dans ce cas, l’épiploon est enlevé en monobloc avec l’estomac.
La grande courbure est dévascularisée de proche en proche, avec
ligature élective de tous les vaisseaux unissant l’épiploon à
l’estomac. Chaque paquet artérioveineux doit être lié de manière
sélective (fig 4). La ligature peut être réalisée indifféremment à l’aide
de points résorbables, notre préférence, mais également non
résorbables, de clips, ou à l’aide d’une pince automatique appliquant
deux agrafes et sectionnant au centre (pince LDSt, Autosuture-
Tyco) (fig 5). Cette dissection est menée de la partie moyenne de
5 Cette ligature peut également être réalisée en utilisant une pince automatique ap-
l’estomac vers la gauche, jusqu’à la fin de l’arcade gastroépiploïque, pliquant deux agrafes et sectionnant au centre (pince LDSt, Autosuture-Tyco).
avec ligature de l’artère gastroépiploïque gauche au contact de
l’estomac. Pour la réalisation d’une antrectomie simple, cette coaguler les quelques rameaux vasculaires qui y cheminent. La
dissection est plus limitée, s’arrêtant à la partie moyenne de l’arcade dissection est alors poursuivie vers la droite jusqu’au niveau du
gastroépiploïque. Il est ici impératif de conserver l’arcade vasculaire, pylore.
alimentée par l’artère gastroépiploïque gauche, qui participe à la
vascularisation du corps de l’estomac.
Ce temps permet d’aborder l’arrière-cavité des épiploons qui est MOBILISATION ET SECTION DU DUODÉNUM
libérée en effondrant les quelques adhérences postérieures unissant Les adhérences postérieures du pylore, constantes, sont dégagées de
l’estomac au pancréas. Ces adhérences prédominent à droite. Elles proche en proche avec hémostase par coagulation ou ligatures des
sont idéalement disséquées au bistouri électrique, ce qui permet de petits pédicules vasculaires. Cette dissection bénéficie de l’usage
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d’enfouissement nécessite une longueur de 2,5 cm de paroi satisfaisante, la suture est faite par des points séparés dans le sens
duodénale, longueur supérieure à celle requise pour appliquer une longitudinal, ce qui prévient le risque de passage d’un point dans le
agrafeuse. Certains auteurs ont prôné l’adjonction de colle pancréas, dans le canal de Santorini ou dans le cholédoque. Si
biologique au contact de la suture du moignon, mais les résultats aucune suture de qualité n’est réalisable, le geste le plus simple est
n’objectivent pas de réduction significative du taux de fistule de réaliser une duodénostomie, ou fistule dirigée sur sonde. Après
postopératoire [2]. Ce taux, bien que faible, de l’ordre de 4,5 % [11], libération et section du duodénum, une sonde en caoutchouc, sonde
reste une complication grave de cette chirurgie. multiperforée ou sonde de Pezzer, est introduite dans la lumière du
moignon duodénal sur 3 à 4 cm. Une bourse ou des points ferment
Prise en charge des duodénums difficiles le moignon autour de la sonde (fig 9C). La sonde est extériorisée
dans le flanc droit par un trajet aussi direct que possible, et est
La disponibilité des systèmes d’agrafage mécanique et la relative
doublée par une lame de drainage. Cette duodénostomie ramène
rareté des indications tendent à faire oublier les difficultés pouvant
300 à 600 mL de liquide par jour. Elle est maintenue pendant 8 à 15
être liées à la dissection du duodénum. Une maladie ulcéreuse
jours, puis est progressivement retirée. Le trajet se ferme
chronique ou aiguë peut avoir totalement remanié la région
spontanément dans la majorité des cas.
pylorique et rendre la dissection et le contrôle du duodénum
difficiles. En effet, l’évolution du processus ulcéreux en arrière du
duodénum intéresse le bloc duodénopancréatique, c’est-à-dire le ¶ Anastomose gastroduodénale
pancréas, le cholédoque et le canal de Santorini. Le processus de La réalisation d’une anastomose gastroduodénale impose la
sclérose périulcéreux fait disparaître le plan de clivage entre le conservation d’un moignon duodénal de bonne qualité et la
duodénum et le cholédoque et explique la possibilité de lésion de la possibilité d’affronter les deux segments digestifs, estomac et
voie biliaire pendant la dissection. L’opacification de la papille et du duodénum sans tension. Afin de gagner un peu de longueur et
cholédoque par la vésicule, la canulation du cholédoque sont des avant de réaliser l’anastomose, il convient de décoller le bloc
artifices théoriquement efficaces mais en réalité de réalisation duodénopancréatique de ses attaches postérieures. La dissection
difficile en raison de l’état inflammatoire local. La dissection débute par une incision du péritoine en regard du deuxième
progressive du duodénum, dont le but est de réséquer en totalité duodénum. Le décollement en arrière du duodénum et du pancréas
l’ulcère, peut en outre léser le pancréas, le canal de Santorini et être et en avant de la veine cave est réalisé sous contrôle direct de la vue
responsable d’une fistule pancréatique. Pour cette raison, il nous avec coagulation progressive de tous les petits vaisseaux rencontrés.
semble aujourd’hui préférable de laisser l’ulcère en place et de Cette dissection est préférable au décollement manuel réalisé à
réaliser une fermeture duodénale protégée. l’aveugle et risquant d’entraîner un hématome de la loge
Plusieurs cas de figure peuvent se présenter. Si l’état du duodénum rétropancréatique (manœuvre de Kocher). Il permet de « remonter »
ou la longueur de duodénum sain disponible ne permet pas le bloc duodénopancréatique de plusieurs centimètres et d’affronter
d’appliquer une pince à agrafage linéaire, le duodénum doit être le duodénum et l’estomac. Deux clamps droits rigides sont placés
suturé sans dissection, car celle-ci peut se révéler très laborieuse et de part et d’autre de la zone de section duodénale. La section est
entraîner une déchirure de la paroi sans possibilité de résection de effectuée aux ciseaux droits ou à l’aide d’un bistouri, manuel ou
l’ulcère. Il est alors préférable de laisser l’ulcère en place et de électrique (position coupe). La tranche duodénale est laissée en
suturer le duodénum par des points séparés. Le duodénum est attente jusqu’à la réalisation de la suture. On peut également
suturé transversalement si une longueur suffisante est disponible s’abstenir de la mise en place du clamp duodénal. Le duodénum est
pour réaliser deux plans. Si le bord postérieur n’est pas dissécable exposé et sectionné à l’aide d’un bistouri froid ou aux ciseaux. Ceci
en raison de l’ulcère et de sa réaction inflammatoire au contact du laisse plus d’étoffe sur le moignon et est moins traumatisant pour la
pancréas et si ses bords supérieurs et inférieurs sont de qualité tranche duodénale. La lumière duodénale est obturée à l’aide d’une
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9 A. Utilisation d’une pince à agrafage linéaire, 55 mm, chargeur bleu.
B. Réalisation d’une suture manuelle complétée d’une bourse d’enfouissement.
C. Réalisation d’une duodénostomie temporaire.
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compresse bétadinée pendant la dissection finale de l’estomac. Il est la petite courbure, avec ligature successive de ses branches
encore possible d’utiliser une pince automatique d’agrafage linéaire antérieures et postérieures (fig 10). Cette ligature effectuée à
(type GIAt, ou TLCt). Celle-ci est placée 1 cm en amont de la zone proximité de l’estomac préserve une branche collatérale du tronc
retenue pour l’anastomose. Le fragment comportant les agrafes est cœliaque à destinée du foie : l’artère hépatique gauche accessoire
recoupé au dernier moment pour la réalisation de l’anastomose. qui peut être dominante ainsi que l’artère cardiotubérositaire qui
Cette méthode présente l’avantage de réaliser toute la dissection de vascularise le cardia.
l’estomac à pièce « fermée », mais fait perdre environ 1 cm de paroi Après section des branches de l’artère gastrique gauche, un fil repère
duodénale pour l’anastomose. Enfin, certains auteurs proposent la est placé sur la paroi de l’estomac : il représente le point de départ
réalisation de l’anastomose gastroduodénale à l’aide d’une pince à de la ligne de section d’une gastrectomie des deux tiers. Pour une
agrafage circulaire (de type PCEEAt, Autosuture-Tyco ou CDHt, antrectomie, l’artère gastrique gauche est préservée au contact de
Ethicon). Le moignon duodénal est alors coupé après mise en place l’estomac. La dissection de la petite courbure est effectuée à
d’une pince à bourse. Celle-ci permet le positionnement de l’angulus, zone quasi avasculaire.
l’enclume de pince à anastomose circulaire (cf anastomose selon
Péan).
SECTION DE L’ESTOMAC
Certains auteurs proposent de réaliser une anastomose préservant
le pylore et l’innervation vague. Cette technique diminuerait les Les modalités de section de l’estomac ne dépendent pas de la
séquelles fonctionnelles de la gastrectomie. Elle n’est toutefois pas procédure choisie pour effectuer le rétablissement de la continuité.
de pratique courante [26]. En effet, l’usage des systèmes d’agrafage automatique est
aujourd’hui la solution qui doit être considérée comme la plus
simple, rapide et efficace. La section utilisant l’agrafage linéaire est
MOBILISATION ET LIBÉRATION employée aussi bien dans l’optique d’une anastomose selon Péan
DE LA PETITE COURBURE que pour une anastomose selon Polya. Un second fil repère est placé
Cette dernière étape de la mobilisation gastrique impose d’écarter le à la partie gauche de la ligne de section. Pour une gastrectomie des
lobe gauche du foie. Une valve récline le lobe hépatique gauche vers deux tiers, la partie gauche de la ligne de section se situe sur la
le haut et la droite. L’assistant peut alors relever la partie distale de grande courbure (fig 11A), au niveau des premiers vaisseaux courts.
l’estomac vers le haut et la gauche de façon à exposer l’origine de Pour la réalisation d’une antrectomie, la ligne de section gastrique
l’artère gastrique gauche. Celle-ci est liée peu après son arrivée sur se termine sur la grande courbure à la partie terminale de l’artère
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11 Tracé des lignes de section.
A. Gastrectomie des deux tiers. B. Antrectomie.
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12 Après mise en place d’une compresse abdominale protectrice sur le pancréas, sous la zone
de section, une agrafeuse linéaire de type TAt 90 mm, agrafes vertes, est appliquée et fermée. Elle
réalise un agrafage à trois rangées d’agrafes ; application d’un clamp et section.
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15 Anastomose gastroduodénale à la pince mécanique circulaire. C. Introduction de la pince dans l’estomac.
A. Réalisation d’une bourse sur le moignon duodénal. D. La pince perfore la face postérieure de l’estomac.
B. Introduction et serrage de l’enclume de la pince à anastomose circulaire. E. Anastomose.
Anastomose manuelle par la réalisation d’un second surjet antérieur, séroséreux (fig 17A).
L’anastomose est placée en position sous-mésocolique par la
Bien entendu, cette anastomose est réalisable de façon classique, par
réalisation de la suture du mésocôlon à la face antérieure de
une suture manuelle. L’anastomose peut être réalisée sur toute la
l’estomac.
largeur de la section de l’estomac (technique de Polya), soit sur une
partie de celle-ci (technique de Finsterer). Le principe technique reste Variante : ce type d’anastomose peut également être réalisé à la face
le même, la différence essentielle réside en la réalisation d’une postérieure de l’estomac. Après section de l’estomac par une
raquette comme décrit précédemment en cas de réalisation d’une agrafeuse linéaire de 90 mm, la face postérieure de l’estomac est
anastomose partielle. Nous décrivons l’anastomose la plus longue, présentée en regard du grêle comme pour l’anastomose mécanique.
sans raquette, et en variation les particularités de l’anastomose La suture latérolatérale est alors réalisée en quatre plans.
partielle. Cette anastomose n’est habituellement pas drainée. Une sonde
L’estomac est totalement disséqué, la zone de section repérée, mais gastrique peut être passée au travers de l’anastomose et maintenue
l’estomac non sectionné. Après réalisation et suture de la berge quelques jours jusqu’à reprise du transit.
postérieure de la brèche mésocolique, l’anse grêle est présentée au
Variantes
contact de l’estomac. Un premier surjet séromusculaire solidarise
l’anse grêle et l’estomac. Pendant sa réalisation, l’estomac et l’anse De nombreuses variantes de cette anastomose sont retrouvées dans
grêle restent fermés. Les deux extrémités du surjet sont présentées la littérature. Pour notre part, nous nous en tenons à l’anastomose
tendues. Le grêle et l’estomac sont ouverts de part et d’autre de ce mécanique sous-mésocolique anisopéristaltique.
surjet d’adossement. Un second surjet réalisé au fil résorbable On cite pour mémoire :
décimale 3 est réalisé de la petite à la grande courbure, à points
totaux : c’est un surjet d’hémostase. La section de l’estomac est alors – les anastomoses isopéristaltiques ;
complétée. Un premier surjet à points totaux est à nouveau réalisé – les anastomoses réalisées en précolique, qui nécessitent parfois la
entre l’estomac et le bord antérieur du grêle. La suture est achevée réalisation d’une omentectomie complémentaire. Ces anastomoses
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15 (suite) F. Réalisation de la gastrectomie par une pince à agrafage linéaire de G. Aspect final.
90 mm.
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17 A. Anastomose manuelle : A1. repérage de la première anse jéjunale ; A2. suture de la brèche postérieure ; A3. surjet d’adossement postérieur ; A4. surjet interne postérieur ;
entrent souvent dans le cadre d’interventions palliatives, lorsque (fig 17B). La tranche de section gastrique est partiellement fermée
l’arrière-cavité des épiploons est inaccessible ; par des points séparés à partir de la petite courbure, réalisant ainsi
– les anastomoses sur anse en « Y », qui sont en général réservées une raquette, comparable à celle réalisée pour une anastomose selon
aux diversions duodénales totales ; Péan. Ce qui caractérise l’anastomose selon Finsterer est l’accolement
de l’intestin grêle au « manche » de la raquette gastrique, ce qui
– les anastomoses réalisées sur la face antérieure de l’estomac, créerait une coudure s’opposant au reflux biliaire dans l’estomac.
moins fonctionnelles, parfois utilisées dans des exérèses de propreté Pour cela, trois ou quatre points sont passés et noués, chargeant
hors du cadre des gastrectomies pour lésions bénignes ; successivement la face antérieure puis postérieure de l’estomac et
– l’anastomose selon Finsterer : elle est également réalisée en sous- l’intestin grêle (fig 17B1). L’anastomose entre la première anse
mésocolique. Sa principale variation par rapport à l’anastomose jéjunale et le moignon gastrique distal est ensuite réalisée selon les
selon Polya est sa longueur. Si l’anastomose selon Polya est une mêmes étapes que l’anastomose selon Polya : adossement du
anastomose à bouche totale, effectuée sur la quasi-totalité de la péritoine sous-mésocolique à la face postérieure de l’estomac ;
tranche gastrique, l’anastomose selon Finsterer est à bouche partielle, réalisation du plan postérieur entre l’extrémité de la raquette
réalisée sur la partie gauche de la tranche de section gastrique gastrique et l’anse jéjunale (fig 17B2) ; ouverture du jéjunum ;
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réalisation du plan antérieur ; adossement du mésocôlon à la face surtout dans les régions où le coût et la disponibilité du traitement
antérieure de l’estomac. Cette technique est aujourd’hui délaissée médical restent aléatoires [1]. Leurs indications doivent être mesurées
au profit des anastomoses postérieures à bouche totale, mécaniques, en fonction des troubles fonctionnels marquant la vie de ces
[8, 9]
qui sont rapides et sûres. patients , en particulier le dumping syndrome.
Évolution
Ce type d’anastomose (Polya ou Billroth II) est particulièrement sûr Gastrectomies atypiques
et les désunions anastomotiques sont exceptionnelles. Après
anastomose mécanique, on peut observer des chutes d’escarre avec
La qualité des bilans d’imagerie (examens échographiques,
méléna et éventuellement anémie transitoire. Parfois, il peut être
tomodensitométriques et imagerie par résonance magnétique) ainsi
nécessaire de réintervenir pour compléter l’hémostase d’une tranche
que les progrès de la fibroscopie ont permis d’accroître la mise en
de section [11].
évidence de tumeurs bénignes. Devant ce diagnostic se pose le
problème d’une éventuelle indication opératoire pour en réaliser
CONCLUSION l’exérèse. L’absence de diagnostic histologique exact, les risques
Les gastrectomies pour pathologies bénignes sont devenues rares, éventuels de dégénérescence, la répétition des examens de
leur utilité étant même mise en doute pour certains auteurs [24, 25]. surveillance et l’inquiétude des patients ou des médecins traitants
Elles restent toutefois d’actualité dans la pathologie ulcéreuse [12], amènent ces patients à décider l’ablation de leur lésion. Celle-ci est
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18 Procédé de Wangensteen,
1940. Modification avec ajout
d’une gastro-entéro-anastomose.
alors réalisée par résections gastriques partielles ou, souvent, mobilisation de la grosse tubérosité est poursuivie jusqu’au contact
atypiques. Les gastrectomies atypiques sont des gastrectomies qui du bord gauche de l’œsophage en liant tous les vaisseaux courts de
ne suivent pas de repères stricts. Elles ont pour but de réséquer des la rate. L’estomac est mobilisé sur sa face postérieure vers le haut.
tumeurs avec une marge de sécurité minimale et suffisante, en L’artère gastrique gauche est libérée et liée à son origine. La
préservant au maximum le réservoir gastrique. Habituellement, elles dissection se termine par la mobilisation de l’œsophage abdominal.
préservent au moins une des deux courbures gastriques afin de La petite courbure de l’estomac est réséquée par applications
respecter la vascularisation de l’estomac. Les procédés anciennement successives d’agrafes par plusieurs chargeurs d’une pince à
décrits (procédé de Wangensteen, 1940) (fig 18) réséquant la grande anastomose et section linéaire (de type GIAt ou TLCt) : la première
courbure, ou la réalisation de tubulisations gastriques pour rangée d’agrafes débute 3 à 4 cm en avant du pylore et la réalisation
œsophagoplastie réalisant, par agrafage, la résection de la petite d’un tube est poursuivie jusqu’à la partie moyenne de la grosse
courbure, permettent l’ablation de la plupart des lésions gastriques. tubérosité. L’agrafage doit emporter la lésion bénigne, mais le tube
Il est admis que l’estomac accepte toute forme de résection atypique. n’a pas besoin de monter dans le thorax et peut rester court (fig 19B).
Ces méthodes ont ouvert la voie à de nombreuses formes de Les agrafes sont enfouies par un surjet. L’œsophage intra-abdominal
résections partielles. Tout au plus faut-il respecter certaines règles, est sectionné sur une bourse. L’enclume d’une pince à agrafage
comme la réalisation d’une pyloroplastie en cas de sacrifice des nerfs circulaire est introduite et nouée. Une anastomose gastro-
vagues, afin de prévenir un trouble de la vidange gastrique pouvant œsophagienne est réalisée par la pince à anastomose circulaire avant
entraîner un lâchage précoce des sutures. L’utilisation des agrafeuses ablation de la pièce opératoire par application d’une agrafeuse
linéaires a rendu ces résections partielles rapides et sûres. linéaire (TAt 55 ou TX) puis section de la pièce opératoire. Une
L’avènement de la chirurgie mini-invasive laparoscopique, pyloroplastie complète le geste en raison du risque de trouble de
éventuellement associée à une endoscopie haute [22] permet vidange gastrique (fig 19C).
aujourd’hui de procéder à de multiples gestes de façon mini- Les indications de ces gestes pour lésions bénignes sont
invasive. Depuis 1991 [6], de nombreuses publications rapportent des exceptionnelles. Le principal inconvénient de cette reconstruction est
exérèses laparoscopiques [7] et nous traitons ces aspects dans un de laisser l’œsophage à proximité du duodénum après suppression
chapitre spécifique. du pylore, avec un risque de reflux biliaire et une possible
Nous limitons ce chapitre aux principales techniques, simples, qui œsophagite peptique. Pour cette raison, les indications de ces
permettent de procéder à l’ablation de toute tumeur de l’estomac. procédures sont discutées. Dans les reconstructions pour cancer, il
En effet, la gastrectomie polaire inférieure (antrectomie et n’est le plus souvent pas indiqué de conserver la grosse tubérosité
gastrectomie des deux tiers) permet de procéder à l’ablation des et des montages incluant des systèmes de prévention du reflux
tumeurs inférieures. Nous décrivons ci-après une technique simple (interposition iléocæcale, résection avec conservation pylorique) sont
de résection partielle de la partie supérieure de l’estomac, ainsi que proposés (voir gastrectomies pour cancer).
les techniques de résection cunéiformes.
¶ Résection atypique par agrafage
¶ Gastrectomie supérieure
Il est admis que toute forme de résection cunéiforme, réalisée par
La résection de la partie supérieure de l’estomac fait classiquement une ou plusieurs applications d’agrafeuses linéaires, permet de
appel à la technique de gastrectomie polaire supérieure. Nous réaliser l’exérèse d’une partie de la paroi gastrique (fig 20A, B).La
préférons réaliser, dans cette indication, l’équivalent d’un geste de lésion peut éventuellement être repérée au cours de l’intervention
tubulisation gastrique. Celui-ci permet de procéder à la résection de par endoscopie, de façon à préserver au maximum la vascularisation
la petite courbure et de la partie supérieure de la grosse tubérosité de la paroi gastrique. Les seules règles qui guident ces résections
de l’estomac (fig 19A, B). Il reprend exactement les principes de sont une conservation d’au moins un pédicule vasculaire de bonne
l’œsophagectomie selon Santi-Lewis, sans œsophagectomie associée qualité sur l’estomac. Les indications de ce type de résections restent
et donc sans temps thoracique. rares. En fait, ces techniques ont trouvé des indications privilégiées
Dans un premier temps, l’estomac est libéré de ses attaches au en chirurgie mini-invasive [7]. Dans ces techniques, l’absence de
niveau de la grosse tubérosité. L’arcade gastroépiploïque constituée palpation impose de repérer les lésions par d’autres moyens
des artères gastroépiploïques droite et gauche est conservée au (endoscopie peropératoire, gastroscopie cœlioscopique
contact de l’estomac car elle assure sa vascularisation. La transpariétale).
14
Techniques chirurgicales Gastrectomies pour lésions bénignes 40-320
*
B
*
A
19 A. Tubulisation gastrique : mobilisation de la grosse tubérosité ; section des vaisseaux courts vers la rate.
B. Section de l’estomac par application de quatre coups de pince à section-anastomose linéaire, du cardia à la
grosse tubérosité.
C. Anastomose œsojéjunale à la pince à agrafage circulaire.
*
C
*
B
*
A
20 Résection cunéiforme.
A. Résection partielle de la grosse tubérosité. B. Résection partielle du sommet de la grosse tubérosité.
15
40-320 Gastrectomies pour lésions bénignes Techniques chirurgicales
Conclusion permettent parfois de les mettre en évidence et ce sont alors les moyens
et techniques mini-invasifs qui sont utilisés pour réaliser leur exérèse.
Les gastrectomies pour lésions bénignes sont devenues rares. Les Les gastrectomies réglées pour lésions gastriques bénignes ont par
indications liées à la maladie ulcéreuse sont exceptionnelles et les ailleurs largement bénéficié de l’apport des systèmes d’agrafage
tumeurs bénignes, qui représentent moins de 2 % des tumeurs automatiques, permettant la réalisation standardisée de résections
gastriques, sont le plus souvent silencieuses. Les progrès diagnostiques rapides et sûres.
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