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Cours de Management II 2022
Cours de Management II 2022
MANAGEMENT II
Semestre 2
Section 5 , 6,7 et 8
le processus du management
Chapitre I
Définition du management
Le processus du management
Planification
Organisation
Direction
Contrôle
Signification des fonctions du
management
PLANIFIER C Gérer les Changements
O
M
ORGANISER M Répartir les objectifs
U Décider
N Déléguer
I
DIRIGER Q Motiver
U Former
E Gérer les Conflits
R
CONTROLER Evaluer
LA PLANIFICATION
Planifier, c’est décider à l’avance de ce qui sera fait, comment, quand et par qui cela
serait fait ?
L’organisation est la partie la plus visible du management car elle permet de définir les
tâches à accomplir, de les regrouper et d’établir des liens de subordination, de
coopération et d’information.
Les objectifs sont des résultats à atteindre par l'unité de travail du manager, dans un délai
déterminé. Ils sont confiés au manager par sa hiérarchie. Le manager a pour responsabilité
l'atteinte des objectifs par l'unité.
Pour cela, il doit décomposer les objectifs de l'unité en un ensemble de tâches à affecter à
chaque collaborateur.
Le but de l'opération n'est pas forcément de décliner les objectifs collectifs de l'unité en des
objectifs individuels par poste. Il peut être suffisant, et plus motivant pour les collaborateurs, de
voir le manager confier à un groupe de collaborateurs un des objectifs de l'unité, charge à ce
groupe de répartir lui-même des objectifs individuels.
Etapes
La prise de décision
LES QUALITES DU DECIDEUR
C'est quelqu'un :
Qui a confiance en lui (ainsi que les autres)
Qui se connaît (et connaît les autres)
Qui sait apprécier le risque
Qui connaît les limites de son pouvoir de décision (définition de fonction)
Qui a envie de décider (motivations)
Qui sait s'adapter aux évolutions de son environnement
Qui sait gérer ses priorités
Qui sait proposer
Qui sait obtenir l'adhésion (application des décisions)
Qui peut "rationaliser" son intuitif (limites du rationnel)
Qui sait s'entourer de conseillers
Qui sait anticiper les conséquences de ses décisions
Qui accepte de revoir ou annuler une décision antérieure
La prise de décision
Le Manager devrait :
1. Dire pourquoi la décision a été prise sans que l'équipe en soit avertie
auparavant.
2. Indiquer ce qu'il attend de l'exécution de la décision.
3. Indiquer la mesure dans laquelle certaines activités ou certains intérêts ont été
pris en compte avant que la décision ait été prise.
4. Dire la flexibilité dont l'équipe dispose dans la mise en œuvre de la décision.
5. S'assurer qu'elle comprend (a) qu'une décision devrait être prise rapidement,
(b) que sa coopération est nécessaire pour que la décision soit efficace.
La prise de décision par l'équipe
Déléguer c'est confier des décisions. C'est confier le libre exercice d'un pouvoir de décision.
On peut confier des tâches, mais s'il n'y a pas exercice de la décision il n'y a pas délégation.
Il ne s'agit pas d'un don, d'un abandon, puisque la transmission est révocable, provisoire : on
n'abandonne pas, on confie.
Le délégant (celui qui délègue) reste, en fin de compte, responsable des décisions prises par le
délégataire (celui qui reçoit la délégation).
Les avantages de la délégation
Pour le déléguant : • Disponibilité pour réfléchir aux décisions engageant l'avenir et pour
les préparer.
Son "Capital Temps" est mieux • Disponibilité avec son équipe pour l'animer, communiquer et la
utilisé former.
Principes d’harmonie • Les buts personnels des employés doivent s’intégrer aux objectifs
de l’entreprise.
des objectifs :
Clarté et intégrité des • L’objet de communication consiste à faire en sorte que les
individus comprennent l’importance de maintenir le climat de
communications : collaboration nécessaire pour atteindre les buts de l’entreprise.
Principe de • Les salariés dans une entreprise ont tendance à suivre ceux en qui
ils voient un moyen de satisfaire leurs buts personnels d’où la
leadership : nécessité pour les managers d’être des leaders efficaces .
Motiver
La motivation est une prédisposition à agir d'une façon orientée vers un objectif spécifique
(Hellriegel et Slocum) .
On peut définir la motivation comme un état, dans la perspective de l'individu, qui représente
la force de sa propension à faire des efforts dans le sens d'un comportement particulier
(Gibson).
Le mot motivation se rapporte à un comportement orienté vers un objectif. Un comportement
orienté vers un objectif se caractérise par un processus, qui consiste à choisir et à orienter
certaines actions, parmi des activités auxquelles on se livre de plein gré, pour atteindre des
objectifs (Chung).
Les motivations sont des expressions des besoins d'une personne : elles sont donc personnelles
et intériorisées (Davis).
La motivation se rapporte à la somme des efforts déployés pour atteindre un objectif (Dubrin)
Motiver
On trouve dans ces définitions plusieurs dénominateurs communs qui peuvent nous aider à
caractériser le phénomène de la motivation :
(1) Le besoin intérieur donne de l'énergie au comportement humain et l'active ;
(2) Le dynamisme est la force intérieure qui pousse le comportement dans un sens
particulier ;
(3) Les objectifs sont les incitations ou les gratifications qui renforcent la satisfaction
personnelle, et celle-ci renforce à son tour la perpétuation des besoins .
Avec ces concepts, nous définirons comme suit la motivation :
La motivation est le besoin ou le dynamisme intérieur qui pousse un individu à agir dans
un sens orienté vers un objectif
Le travail et la motivation
La qualité
Les principes du contrôle
a- Le principe de préparation
Le contrôle ne s'improvise pas. Toute décision concernant une règle à suivre, un objectif à
atteindre, une spécification à respecter doit s'accompagner d'une définition de critères et
modalités de contrôle.
b- Le principe de qualification et quantification
La clarté des objectifs et la précision du contrôle gagnent toujours à s'appuyer sur des critères
quantitatifs et qualificatifs, y compris dans les domaines où leur définition est délicate, tels
que le climat humain, la qualité de l'innovation, l'image du service, etc.
c- Le principe d'anticipation
Dans le choix des critères de contrôle, on donnera la préférence à ceux qui permettent de
réagir le plus tôt possible. Il est clair que le contrôle ne se limite pas au résultat final; il doit
embrasser tout le processus de réalisation. Pour la même raison, on cherchera aussi à
accélérer la collecte, le traitement et la diffusion des informations.
Les principes du contrôle
d- Le principe d'équilibrage
Il y a danger à ne contrôler que certains aspects d'une activité : un contrôle "rendement" risque
d'entraîner un abaissement de la "qualité", un contrôle "économie" de provoquer une réduction du
"service".
e- Les principes d'élaboration et présentation des éléments chiffrés.
La périodicité n'a pas besoin d'être la même à tous les échelons et sur tous les problèmes.
La rapidité de parution est plus importante qu'un degré d'exactitude inutile à l'action
Les degrés de synthèse diffèrent d'un niveau à l'autre : les éléments de contrôle changent de nature
lorsqu'on remonte la hiérarchie.
Il n'y a pas seulement addition des résultats partiels, mais fusion et changement d'unité de mesure.
La mise en valeur des écarts significatifs doit dégager les tendances qui apparaissent clairement par une
comparaison aisée avec les périodes de référence passées (présentations graphiques).
Le contrôle et les collaborateurs
L’auto-contrôle
L’entretien
L’auto-contrôle
Le collaborateur à partir de son tableau de bord fait son propre contrôle de ses activités.
Lui seul peut s'exercer en continu et déclencher une réaction immédiate;
C'est un puissant facteur de motivation
Il allège le travail du responsable.
Toutefois, l'auto-contrôle n'est généralement pas suffisant car le choix des mesures correctives
est limité par le champ d'action et la compétence du collaborateur.
L’entretien
Le contrôle par entretien est indispensable; il se fait à partir des moyens d'auto-contrôle dont
dispose le collaborateur et sont nécessairement plus détaillés que les moyens de contrôle du
responsable.
Cet entretien a plusieurs objectifs :
Tout d'abord il faut former le collaborateur
Ensuite l'aider à déceler ses vraies difficultés et à les résoudre
Compléter l'analyse portée uniquement sur les résultats par une analyse sur les voies et
moyens utilisés.
Permettre au responsable d'apprécier les chances d'atteindre le résultat par une
connaissance des mesures prises.
Tableau récapitulatif des fonctions et
activités du management
FONCTIONS ACTIVITES
PLANIFICATION Prévisions, Développement des objectifs, Programmation, Etablissement de
l’emploi, Budget du temps, Développement des procédures, Développement des
régulations, etc.
Appelée aussi, école classique, car c’est à partir d’elle qu’apparaît une littérature
consacrée à l’entreprise au début du 20e siècle. Ce courant est apparu dans un contexte
économique sociologique et intellectuel particulier. En effet, concurremment
(collectivement) industriel, la volonté de rationalisation des organisations de travail, prend
un caractère scientifique à partir du début du 20ème siècle.
L’école du management scientifique
Taylor (1856-1915) considère que pour obtenir le maximum du facteur travail, il faut
une division des tâches. Il veut lutter contre les gaspillages du temps, d’argent et de
matière, en ayant recours à une méthode scientifique.
Taylor est le fondateur de l’OST (Organisation Scientifique du Travail). Son principal
objectif, est d’assurer le maximum de prospérité, pour l’employeur et pour chaque
salarié. Cette prospérité dépend de la productivité de chacun.
Fréderic Taylor et l’organisation du travail
Pour atteindre son objectif, Henry Ford doit résoudre un certain nombre de problèmes :
S’inspirant des travaux de Taylor, Ford met en pratique cette nouvelle organisation du
travail en mettant en place un nouveau mode de production.
Henry FORD
Au sein de son entreprise, Ford organise le mode de production autour de deux concepts clés
la standardisation du produit : la définition d’un mode opératoire formalisé et favorisant les
économies d’échelles repose sur une standardisation du produit fini qui n’est alors produit qu’en
une seule version de manière à simplifier au maximum le processus de production et à bénéficier
d’économies d’échelles importante (la Ford T n’était produite qu’en une seule couleur par
exemple, le noir).
le travail à la chaîne : l’organisation du mode de production repose sur un mode de production
en continu, dans lequel les différentes tâches élémentaires se succèdent les unes après autres et
où le produit fini circule d’un atelier à l’autre. Ce type d’organisation sera matérialisé dans
l’espace par la mise en place d’une chaîne de fabrication.
Les limites de l’OST
Alors que Taylor investi ses énergies sur l’ingénierie industrielle, en vue de l’utilisation optimale
des facteurs de production, Henry Fayol (1841-1925) le français, consacre ses réflexions au
travail de la haute direction, dans son ouvrage « Administration Industrielle et Générale »
Fayol est le premier à identifier les six fonctions clés du management :
1. Fonction technique ;
2. Fonction commerciale ;
3. Fonction financière ;
4. Fonction de sécurité ;
5. Fonction comptable ;
6. Fonction administrative.
Fayol et les principes d’administration
Pour Fayol, il faut organiser les tâches quotidiennes avec le maximum de sécurité, en ayant
recours à des axes de communication précise entre les individus et entre les services. Cela
conduit aux principes suivants :
Codification des fonctions du chef : planifier, organiser, commander, coordonner et
contrôler.
La hiérarchie linaire.
L’unité de commandement.
La centralisation des décisions.
Max Weber
Max Weber (1864-1920), est un sociologue allemand, pour lui la gestion dune entreprise et
la sélection de son personnel se fait sur le critère des qualifications techniques. Il n y a pas
de lien personnel entre le chef et les membres et faire recruter une famille et sengager
vers le népotisme vont à lencontre dune organisation.
Weber s’est intéressé à la bureaucratie qui est une forme particulière dorganisation
reposant sur des principes de droit et de rationalité et garantissant lefficacité.
Max Weber : Le modèle bureaucratique
C'est une organisation désincarnée de son aspect humain, basée sur la compétence, la
rigueur, la précision et, bien sûr, une stricte hiérarchie. Ce modèle, selon Weber, est à la
fois le plus efficace et le plus égalitaire : chacun est traité de la même manière.
Max Weber
Emigré aux Etats-Unis en 1922, l’australien G. E. MAYO (1880-1949) est considéré comme
le fondateur du mouvement des relations humaines et de la sociologie du travail.
Professeur et chercheur, il réalisa plusieurs enquêtes sur la psychologie industrielle. La plus
connue, dite « expérience de HAWTHORNE » fut menée entre 1927 et 1932 dans un atelier
de la « WESTERN ELECTRIC» à Chicago avec ses collaborateurs de la HARVARD BUSINESS
SCHOOL.
L’expérience et les résultats
L’expérience :
Son objet a consisté à étudier les effets de certaines variations de l’environnement
physique et des conditions de travail (éclairage, horaires, primes, temps de repos) sur la
productivité d’un groupe expérimental de six ouvrières volontaires dans un atelier de
bobinage.
Les résultats :
Les résultats du groupe expérimental, comparés à ceux d’un groupe témoin, ont montré
que la productivité augmentait avec l’amélioration des conditions de travail (effet
attendu) et continuait d’augmenter quand on détériorait ces conditions (effet inattendu).
Les conclusions
Cette expérience a amené E. MAYO à conclure que les gains de productivité constatés ne
résultaient pas de l’amélioration des conditions de travail mais du changement des relations
sociales entre les membres du groupe, devenus une équipe homogène, et entre le groupe et
la direction. La motivation économique n’était donc pas le seul élément moteur du
comportement. C’est la raison pour laquelle E. MAYO préconise la mise en place de
structures d’autorité laissant plus de responsabilité aux travailleurs.
Kurt Lewin et la dynamique de groupe
Les études de Rensis LIKERT prolongent celles de MAYO et LEWIN sur les relations de l’homme
au travail. Psychologue américain, professeur de psychologie industrielle, il préconise une
organisation par groupe qui autorise la prise en compte des valeurs personnelles de chacun.
Il détaille une cinquantaine de traits caractéristiques des organisations sur chacun desquels
se différencient quatre styles de direction
Les styles de direction de LIKERT
• Le style autoritaire exploiteur : les subordonnés sont contraints par un système de sanctions ;
• Le style autoritaire paternaliste : les subordonnés sont contraints par un système de bâton /
carotte ;
• Le style consultatif : les subordonnés sont consultés mais n'ont pas de véritable influence sur la
décision ;
• Le style participatif de groupe qui s’appuie sur des rapports de coopération entre membres de
l’organisation, sur la prise de décision et le contrôle en groupe et enfin sur La fixation en groupe
d’objectifs globaux et personnels ambitieux.
LIKERT conseille la constitution des groupes pour réduire les distorsions dans le cheminement des
informations. Le mode de direction participatif est souvent celui qui est le plus compatible avec
les attentes des membres de l’organisation.
Les contributions de l’école des relations humaines
Maslow (1908-1970), s’est intéressé à la satisfaction des besoins des individus en définissant une
hiérarchisation de ces besoins en cinq catégories :
Besoins physiologiques ;
Besoins de sécurité ;
Besoins d’appartenance ;
Besoins d’estime ;
Besoins d’accomplissement.
Ces besoins hiérarchisés doivent être pris en compte par l’entreprise. Un besoin de niveau 2 ne
peut être satisfait que si ceux de niveau 1 le sont totalement.
La théorie X et la théorie Y de McGregor
McGREGOR (1906-1964), est l'un des premiers à rejeter globalement les techniques de
management qui reposent sur la théorie classique (qu'il appelle " théorie X ") et cela pour les
raisons suivantes :
la théorie classique est bâtie sur des modèles (Armée, église ...) qui ne sont plus du tout
adaptés aux réalités de l'entreprise moderne (surtout après la 2ème guerre mondiale).
la théorie classique ne tient pas compte de l'influence du milieu dans laquelle elle
évolue (environnement économique et politique, concurrence ....).
La théorie X et la théorie Y
Les hypothèses concernant les comportements humains sont simplistes, voire inexactes
(aversion pour le travail et les responsabilités, recherche de la sécurité maximum...).
La théorie classique a pour pivot central la notion d'autorité alors que ce concept n'est
qu'un outil, parmi d'autres, du management et de la motivation.
LA théorie X et la théorie Y
McGregor propose donc une théorie du management (Théorie Y) qui repose sur les
postulats suivants :
Il faut limiter les sanctions et promouvoir les récompenses : L'homme recherche la satisfaction
d'objectifs sociaux égoïstes. Si l'exercice de responsabilités satisfait ces objectifs sociaux
(reconnaissance, pouvoir, argent ...) il recherchera les responsabilités et ne les rejettera pas.
Ainsi mis en confiance, de nombreux individus peuvent faire preuve de créativité et il est
prouvé que l'on utilise que très imparfaitement les capacités d'intelligence et d'imagination des
salariés d'une entreprise.
Récapitulation de la théorie X et la théorie Y
La théorie X
La nature de l’individu est de fuir le travail
Les gens ont besoin d’être dirigés, contraints et contrôlés
L’individu-type aime être dirigé parce qu’il fuit les responsabilités
La théorie Y
L’effort physique ou mental dépensé dans le travail est aussi naturel que celui
dépensé dans le jeu ou le repos
Le contrôle extérieur et la menace ne sont pas les seuls moyens d’obtenir l’effort
nécessaire
On s’investit dans la mesure de la récompense
L’individu peut apprendre à accepter, puis à rechercher des responsabilités
La capacité de créer est largement répandue
F. Herzberg : la théorie des deux facteurs
La théorie des deux facteurs a été développée par Frederick Herzberg, elle stipule que la
satisfaction au travail et l'insatisfaction au travail agissaient de manière indépendante.
Ainsi, le contraire de la satisfaction n'est pas l'insatisfaction mais l'absence de satisfaction.
De même, le contraire de l'insatisfaction est l'absence d'insatisfaction. Il est donc possible
pour un employé d'être à la fois satisfait et insatisfait dans son travail.
Les apports de Herzberg
Les facteurs d'ambiance - hygiène (bruit, chaleur, salaire, statut, relations humaines...) : Ils sont relatifs aux
conditions de travail et doivent avoir un niveau de base. Si les conditions sont en dessous de ce niveau
minimal, le travail s'en ressent, mais la productivité n'est pas influencée à la hausse si les conditions de
travail sont supérieures au niveau de base. Ces conditions doivent être remplies pour ne pas générer
d'insatisfaction.
Les chefs de file de l’école néo-classique sont des praticiens de l’organisation, chefs
d’entreprises ou conseillers en organisation, leurs recommandations, parfois érigées en
théorie, découlent d’un « vécu » de l’entreprise.
ALFRED P. SLOAN
OCTAVE GELINIER
PETER FERDINAND DRUCKER
Alfred P. SLOAN
Dans son célèbre ouvrage « MES ANNEES A LA GENERAL MOTORS » SLOAN (1875-1966),
raconte comment il réussit, progressivement, à diriger son entreprise en appliquant des
principes de décentralisation coordonnée.
Décentralisation
Coordination
Décentralisation
l’autonomie des décisions dans les limites définies par la politique générale de
l’entreprise.
Parce qu’elle est source d’économie et d’efficacité, la coordination est nécessaire. Elle
se traduit par :
La mise en place de structures sans responsabilité hiérarchique (structures
consultatives),
L’uniformisation des méthodes de gestion (généralisation des budgets et des
standards) et la centralisation des décisions financières (analyse des résultats,
centralisation des informations grâce à l’informatique).
Octave GELINIER
La structure des responsabilités : Pour que la structure soit légère, O. GELINIER préconise la
délégation des responsabilités avec ou sans délégation de pouvoir sachant que déléguer,
c’est confier à un subordonné la mission d’atteindre un objectif en lui laissant une certaine
latitude dans le choix des moyens.
Peter Ferdinand DRUCKER
DRUCKER définit le manager par les tâches qui lui incombent à savoir, fixer les objectifs,
analyser et organiser le travail en une structure, motiver et communiquer, mesurer
grâce à des normes et former les employés.
Synthèse du courant néoclassique
La notion de " prise de décision " a, de tous temps, fasciné les conseils en organisation : Quand,
comment, de quelle manière ...? Les économistes également se sont posés la question de savoir si
les choix exprimés démocratiquement (à la majorité) étaient optimaux et en fonction de critères qui
ne sont pas, économiquement rationnels, ou, en d'autre termes, peut-on avoir seul raison contre la
multitude ? ARROW et, d'une façon différente, GALBRAITH, montreront que les choix collectifs ne
sont pas optimums dans la mesure (entre autre) où les personnes du groupe ne décident pas en
pleine connaissance de cause (contraintes d'accès aux informations (rationalité limitée).
C'est dans cet esprit que s'inscrivent les travaux de H. SIMON, CYERT et MARCH
Herbert SIMON
L’étude du processus de décision montre que la rationalité des décisions, c’est-à-dire leur
adéquation aux buts, est limitée. En effet :
L’environnement est trop complexe pour être appréhendé dans sa totalité ;
La connaissance des conséquences de la décision est toujours fragmentaire ;
Il est difficile de préciser la valeur à attacher aux conséquences futures de l’action ;
En pratique, on n’examine qu’un nombre très restreint de choix possibles.
Les applications
H.A. SIMON a précisé comment son analyse de la décision pouvait servir aux entreprises. Il
distingue deux classes de décisions :
les décisions programmées (procédures répétitives et routinières), exemple : traitement
des commandes, facturations, etc.
les décisions non programmées (problèmes non structurés ou de grande importance),
exemple : lancement d’un nouveau produit, investissement.. etc.
Pour traiter ces décisions, il existe des techniques traditionnelles et des techniques nouvelles
qui tendent à réduire le nombre de décisions non programmées.
Conséquence sur le management
Les décisions non programmées sont du ressort des responsables de l’organisation. Le rôle
des dirigeants est alors de coordonner les contributions des membres de l’organisation en vue
de l’atteinte des objectifs communs et du bien-être individuel. La coordination doit donc
permettre de stabiliser les attentes du personnel et de les axer vers la réalisation des objectifs.
D’après SIMON, divers mécanismes d’influence de l’action individuelle facilitent la
coordination :
La division du travail,
La définition de procédures et de programmes d’action,
La communication des décisions,
L’établissement des consignes,
L’endoctrinement: c.à.d. le fait de convaincre les employés d’adhérer aux idées de
l’entreprise.
Richard CYERT et James MARCH
Richard M. CYERT (1921-1998) et James G. MARCH (1928-2018) ont développé les idées de H.A.
SIMON et contribué fortement à la théorie du comportement de la firme. L’étude du
mécanisme des décisions dans l’entreprise les conduit à s’intéresser aux modèles de
procédures à l’intérieur des entreprises, modèles dont le but est de décrire le processus
d’élaboration des décisions ; de prédire le comportement de l’entreprise en faisant fonctionner
le modèle selon les conditions variables du marché. Leur théorie de comportement de
l’entreprise est fondée sur les quatre conceptions fondamentales suivantes :
Quasi-résolution des conflits,
Volonté d’éviter l’incertitude,
Recherche sur les problèmes,
Education de l’organisation.
L’école socio-technique
Ainsi, selon EMERY, l'environnement du travail, pour être fécond et satisfaire les équilibres
psychologiques de ses membres doit obligatoirement:
Proposer des tâches suffisamment variées, ce qui permet d'accepter une charge de
travail assez lourde.
Faire connaître et comprendre la nature du travail qu'il effectue
Favoriser l'apprentissage en travaillant (effet d'apprentissage)
Autoriser un certain degré de liberté et d'initiative dans l'accomplissement des tâches.
Reconnaître socialement le travailleur.
Permettre à ce dernier de situer son travail par rapport à la politique générale de
l'entreprise.
Faire sentir que son travail est socialement utile et qu'il sera, pour lui, un vecteur pour un
futur meilleur (financier, social, pouvoir ...)
Henry MINTZBERG
Selon Mintzberg, toute organisation définit sa structure par les moyens utilisés pour la division
et la coordination du travail et des tâches.
La première nuance à poser est la distinction entre les opérateurs, à la base de la structure
c’est-à-dire le personnel en contact avec le produit ou le client, et l’instance qui conçoit le
travail à réaliser.
Division des tâches
Coordination des tâches
Division des tâches
la dimension horizontale
la dimension verticale
Division des tâches
La dimension horizontale
On parlera de division horizontale forte lorsque les opérateurs effectuent un nombre limité
de tâches répétitives, ou de division horizontale faible s’ils réalisent beaucoup de tâches
très diversifiées.
Exemple : le travail d’un professeur d’université qui enseigne des matières très
spécifiques est davantage divisé horizontalement que la tâche d’un instituteur primaire qui
enseigne des matières plutôt variées.
Division des tâches
La dimension verticale
La division verticale sera forte s’il existe une séparation claire entre la conception des tâches
à réaliser et leur exécution ; faible si les opérateurs qui réalisent le travail sont aussi ceux qui le
conçoivent.
La standardisation des résultats : des standards sont définis par rapport aux
caractéristiques et au volume de la production attendue des opérateurs.
La standardisation des qualifications : la coordination se fait par le biais de la
formation spécifique de celui qui exécute le travail.
La standardisation des normes : ce sont des normes, des valeurs établies pour
l’organisation dans sa globalité, qui dictent le travail et auxquelles les membres
adhèrent. Ce mode de coordination apparaît notamment dans certains ordres
religieux.
Les buts
Mintzberg est également très attentif à une deuxième composante essentielle des
organisations : les buts poursuivis par chaque organisation, qu’il distingue en
buts de mission et buts de système.
Les buts de mission ont trait aux produits, aux services ou encore aux clients de l’organisation.
Exemple : Un groupe d’alphabétisation veut améliorer les apprentissage de la lecture
et de l’écriture au premier niveau.
Les buts de système se rapportent aux caractéristiques de l’organisation ou de ses membres,
indépendamment des biens ou services qu’elle produit. Exemple : Un Conseil
d’Administration décide de fusionner deux associations, pour atteindre les normes.
La distribution du pouvoir
Mintzberg révèle les acteurs fondamentaux suivants entre lesquels se répartit le pouvoir
dans les organisations.
Le centre opérationnel
Le sommet stratégique
La ligne hiérarchique
Les analystes de la technostructure
Le personnel de soutien logistique,
Les propriétaires de l’organisation,
Les associations d’employés
Enfin chaque organisation est traversée par une idéologie, certains préfèrent le terme de culture.
Selon les types d’organisation ces différents acteurs détiendront plus ou moins de pouvoir c’est-à-
dire influenceront, à des degrés divers, les prises de décisions stratégiques de l’organisation.
La distribution du pouvoir
Le centre opérationnel constitué par les travailleurs, qui réalisent l’activité de production
des biens ou services proposés par l’organisation. Si ces travailleurs sont faiblement qualifiés
on parle d’opérateurs, si leur degré de qualification est élevé on parlera plutôt
de professionnels.
La distribution du pouvoir
Le sommet stratégique, composé par la direction et ses adjoints directs. C’est là que se
prennent généralement les décisions stratégiques pour l’organisation.
La distribution du pouvoir
La ligne hiérarchique intégrant les cadres intermédiaires. Elle représente une hiérarchie
d’autorité entre le centre opérationnel et le sommet stratégique.
La distribution du pouvoir
Le personnel de soutien logistique, ceux qui aident les opérateurs : nettoyage, restauration,
service juridique.
La distribution du pouvoir
L’articulation entre toutes ces modalités permet de construire une typologie des
configurations des organisations, qui sera particulièrement utile dans une
étude de changement organisationnel
La configuration entrepreneuriale
La configuration missionnaire
La configuration bureaucratique
La configuration professionnelle
La configuration adhocratique
128
La configuration entrepreneuriale ou
autocratie
L’autocratie est une organisation placée sous l’autorité personnelle d’un acteur unique.
La personne qui contrôle cette organisation en est souvent le fondateur et le propriétaire.
Les décisions sont centralisées au niveau de ce seul acteur.
129
La configuration missionnaire
Sa caractéristique principale est le dévouement de ses membres à une cause. Les buts de mission qui
ont trait aux clients-mêmes de l’organisation prédominent plutôt que les buts de système.
Le pouvoir reste relativement centralisé : les dirigeants définissent les missions de l’organisation et
prennent les décisions stratégiques, même si les acteurs, qui ont assimilé ces valeurs, peuvent prendre
certaines décisions moins importantes
La configuration bureaucratique ou la 130
bureaucratie mécaniste
Le terme adhocratique provient du latin « ad hoc » : les travailleurs travaillent en groupes de projet
pour répondre aux besoins spécifiques des clients.
Ce genre d’organisation fonctionne par ajustement mutuel : les opérateurs, même s’ils sont très
qualifiés, se réfèrent plus aux formations complémentaires et aux capacités développées dans le
cadre de leur travail, notamment par échange entre professionnels.
La coordination entre unités fonctionne par des mécanismes de liaison.
La division du travail est faible tant au niveau vertical (les projets exigent une autonomie des
opérateurs) qu’horizontal (importance d’une polyvalence puisque les tâches varient
selon les projets).
133
Conclusion
L’« école japonaise » se manifeste dans les années 1960 avec le redécollage industriel du
Japon. Elle acquiert une reconnaissance internationale avec le « système Toyota » vers 1980,
soit vingt ans après. La phase de maturité de cette « école japonaise » peut être positionnée
vers 1995, année où les publications vont commencer à « s’assécher ».
136
Les objectifs de la pensée japonaise
La plupart des méthodes d’organisation de l’école japonaise reposent sur des caractéristiques
d’application très précises afin de remplir plusieurs objectifs :
Des démarches « pas à pas », très progressives, nécessitant une gestion du temps sur des
périodes relativement longues.
Une implication forte des managers avant la mise en œuvre auprès des personnels. Les
supérieurs montrent l’exemple et concourent directement au déploiement des objectifs.
137
Les objectifs de la pensée japonaise
Les participants les plus prolifiques sont honorés sous différentes formes non monétaires,
venant donner une place au symbolique dans l’organisation.
Le juste-à-temps qui est une amélioration drastique de la réponse de l’outil industriel liée à un
comportement des clients difficilement prévisible.
L’amélioration est acquise par des approches organisationnelles nouvelles avec le
raccourcissement de la profondeur des processus, le changement rapide de production pour
réduire les lots, la suppression des stocks, l’équilibrage de la production et le flux tiré par l’aval.
En complément, le gaspillage sous toutes ses formes est combattu.
Tout le personnel doit être impliqué dans des démarches de progrès permanent.
139
Les auteurs de l’école japonaise
Les deux premiers auteurs japonais significatifs sont .... américains. Il s'agit de Joseph JURAN et
d'Edward DEMING qui sont les inventeurs du concept de " qualité totale ".
Ne trouvant que peu d'écho dans leur propre pays, encore empreint de l'esprit de TAYLOR
dans l'immédiat après-guerre, c'est au Japon que ces deux consultants développèrent ces
concepts " qualité ".
Leur principale contribution à la philosophie de la qualité est d'avoir défini une méthodologie
permettant de déterminer les coûts évitables et inévitables induisant la qualité, construisant
par-là, un outil d'évaluation financière de la qualité.
140
Joseph JURAN
JURAN montre la façon dont la " philosophie qualité " affecte les différents
niveaux d'activité de l'entreprise et souligne l'importance de la " trilogie de la
qualité " que sont :
planification
contrôles
Améliorations techniques permanentes.
141
Shigeo SHINGO
La flexibilité
Le système Poka-Yoke : zéro défaut, zéro contrôle. Il préconise en effet la mise en place de
systèmes de contrôle " en continu " à l'issu de chaque étape du processus de production.
Ceci permet de réduire considérablement les coûts engendrés par les produits finis
défectueux, et engendre une production tellement fiable qu'elle rend (théoriquement)
inutile tout contrôle final du produit fini.
143
La flexibilité
SHINGO pense que l'avenir va vers des systèmes productifs extrêmement flexibles, capable
de s'adapter aux changements de goût, à de nouvelles technologies etc. ...
Il définit l'organisation occidentale des systèmes productifs de la façon suivante :
Grandes séries
Stocks importants
Temps d'adaptation des fabrications à une nouvelle technologie très long.
Méthodes de contrôle tolérant les pannes et les défauts
Recherchant toujours l'augmentation des cadences
144
La flexibilité
Selon lui, les raisons de la plus grande compétitivité des entreprises japonaises sont les suivantes :
Le système SMED (single minute exchange of die = changement d'outillage en moins de 10 mn).
L'une des obsessions de SHINGO était la panne. Il ne pouvait accepter qu'une panne bloque
l'ensemble du processus de fabrication. Il va donc mettre au point un certain nombre de procédés
techniques qui vont permettre de réduire, en toutes circonstances, les temps de réparation,
passant de plusieurs heures à quelques minutes.
146
Taïchi OHNO
On doit à Taïchi OHNO la mise au point, chez TOYOTA, de la fameuse technique du " just in
time " qui permet de réduire considérablement les stocks. Ou, plus exactement, de déplacer
le problème des stocks vers ses fournisseurs. Cette philosophie du JIT (ou JAT en français) ne se
résume pas aux problèmes de stocks. En effet, les autres préceptes sont les suivants :
Produire ce que la clientèle souhaite, lorsqu'elle le souhaite
Rechercher la souplesse maximale et apprendre à produire de petites quantités
Éviter les attentes ou les temps morts
Apporter directement les pièces ou les produits nécessaires à l'endroit où ils sont
nécessaires.
Maîtriser totalement la qualité
N'acheter que des produits fabriqués selon les principes de la qualité totale
Disposer d'un personnel polyvalent, informé et solidaire des objectifs de l'entreprise
147
Kenichi OHMAE
Kenichi OHMAE (ancien directeur du bureau McKinsey de Tokyo) analyse la pensée stratégique
japonaise et la distingue de celle pratiquée en occident dans de nombreux domaines.
Le premier point, selon lui, est que les entreprises japonaises planifient pour réaliser les profits à long
terme, alors que celles de l‘ouest sont obnubilées par la recherche de bénéfices immédiats. Ceci
explique, selon OHMAE, l'avance prise dans le domaine de la " High Tech " qui demande des années
de recherches fondamentales non rentables immédiatement.
Un autre point semble fondamental pour lui. Il estime que les "managers " des firmes occidentales
sont enfermés dans des raisonnements purement rationnels, ce qui limite considérablement
l'imagination.
148
Kenichi OHMAE
introduction à la stratégie
PLAN DU CHAPITRE
Le diagnostic stratégique
Origines de la stratégie
La stratégie consiste à:
déterminer les objectifs à long terme d’une entreprise,
Définition
Types de finalité
Définition de la finalité
Finalités économiques
Finalités sociales
Finalités sociétales
Finalités économiques
Protection de l’environnement ;
La création des emplois ;
La contribution au développement du pays ;
Le financement d’œuvres collectives ;
Etre une entreprise citoyenne : participer à la satisfaction de
l’intérêt général.
Les objectifs d’une stratégie
Définition
Objectifs économiques
Définition
Types de diagnostics
Diagnostic interne
Diagnostic externe
Définition
L’environnement présente :
des contraintes et des menaces (transformation de
l’environnement susceptible de remettre en cause les
positions stratégiques et la position concurrentielle d’une
firme) qui pèsent sur les choix stratégiques
Mais il offre aussi des opportunités (phénomène
susceptible de faciliter l’atteinte des objectifs) de
développement que l’entreprise doit savoir découvrir et
saisir.