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CHAPITRE 12
LES FACTEURS ET LES CHOIX DE PRODUCTION
https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/good-morning-business/le-coq-sportif-revient-en-force-aux-jo-de-2024_VN-202003060260.html
L’organisation de l’activité de l’entreprise a pour objet d’identifier l’ensemble des choix que doit réaliser une
entreprise pour améliorer sa performance.

I. CARACTERISER LA STRUCTURE DE COUTS DE L’ENTREPRISE

A. LES FACTEURS DE PRODUCTION

1) Le facteur travail
Le facteur travail est fourni par les ménages qui vendent leur force de travail en échange d’un salaire.
Le facteur travail désigne la main-d’œuvre, c’est-à-dire la force, l’énergie, les compétences déployées par les
hommes et les femmes pour produire des biens et des services. On mesure le facteur travail par :
– l’aspect quantitatif : la quantité de travail disponible est fonction de la population active, c’est-à-dire de
l’ensemble des individus exerçant (population active occupée) ou cherchant à exercer (chômeurs) une
activité rémunérée ;
– l’aspect qualitatif (qui sera étudié plus particulièrement en 2e année) : le travail nécessite des
qualifications particulières. Celles-ci ont évolué durant les 50 dernières années, avec notamment une
baisse de la proportion d’ouvriers en raison de l’automatisation croissante des processus de production.
Exemple : le groupe Michelin compte plus de 110 000 salariés en 2017 (quanti) ; les opérateurs
représentent environ 62 % de l’effectif contre 30 % pour les techniciens et agents de maîtrise et 8 % pour le
management (quali).

2) Le facteur capital
Le facteur capital représente tous les biens qui sont nécessaires à la production. On distingue pour le capital
fixe (biens durables qui servent plusieurs années avant d’être renouvelés) :
– capital technique (bâtiments, machines, équipements),
– capital immatériel (brevets, marques) ;

3) Le facteur connaissances ou capital humain


Le facteur connaissances est le savoir car la principale source de richesse dans les économies développées
réside dans les savoirs et moins dans les ressources matérielles. Le savoir est devenu un facteur de production
fondamental du fait de l’accélération du changement qui se manifeste au travers des progrès scientifiques et
technologiques, et de la diffusion des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Dans l’économie contemporaine, les investissements immatériels sont privilégiés, en particulier les dépenses
d’éducation et de formation, de recherche et développement, ainsi que tout ce qui concourt à accroître
l’innovation technologique et organisationnelle.

4) Le facteur matières premières


Ce facteur concerne les biens ou les services qui vont être détruits ou transformés durant le processus de
production. Il s’agit principalement des matières premières et de l’énergie. Elles sont essentielles dans de
nombreuses activités industrielles (chimie, pharmacie, métallurgie…). Les matières premières comme les
sources d’énergie ont un coût fluctuant selon le contexte de leur production et leur cotation dans les bourses
de matières premières.

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B. LA COMBINAISON PRODUCTIVE

Groupe Le Duff. Plongée dans l'usine Bridor de Servon-sur-Vilaine (orange.fr)


Le facteur travail est combiné au facteur capital pour assurer la production. Pour faire le choix de la
combinaison productive, l’entreprise prend en considération le coût, la qualité et les contraintes techniques. La
combinaison productive optimale est la combinaison la moins coûteuse et la plus efficace.
Quand on peut remplacer un facteur de production par un autre, on dit que ces facteurs sont substituables (par
exemple la machine à vendanger et les vendangeurs). Si deux facteurs doivent être utilisés ensemble, ils sont
complémentaires (par exemple le photographe et son appareil). Un facteur qui ne peut être remplacé par un
autre est incompressible (par exemple le travail de l’artiste peintre qui ne peut être remplacé par une
machine).

C. LES COUTS DE PRODUCTION ET LA PRODUCTIVITE


La productivité mesure l'efficacité d'un facteur de production. On compare la quantité de production (biens et
services produits) à la quantité de facteurs utilisée (comme les consommations intermédiaires qui servent à la
fabrication des biens).
⮚ la productivité du travail est le rapport entre la production obtenue et la quantité de travail utilisée

⮚ la productivité du capital est le rapport entre la production obtenue et la quantité de capital utilisée.

II. ANALYSER L’INFLUENCE DES PARAMETRES ECONOMIQUES SUR LES DECISIONS DE L’ENTREPRISE

A L’INFLUENCE DES TAUX D'INTÉRÊT SUR LES DÉCISIONS DE L’ENTREPRISE


L’évolution des taux d'intérêt influence certaines décisions des entreprises, en particulier celles qui concernent
l’investissement.
L'investissement est un coût pour l'entreprise qui peut le financer par un emprunt bancaire. Dans ce cas, le taux
d'intérêt représente le coût de cet emprunt. Sa baisse encourage l'emprunt et de façon indirecte
l'investissement.
Une baisse des taux d'intérêt va encourager l'investissement et jouer sur les modalités de financement choisies
par les entreprises.
Par exemple depuis le début des années 2010, les chefs d'entreprise augmentent sensiblement leurs
investissements, car la baisse des taux leur permet d’une part d'emprunter pour financer ces investissements,
et d'autre part rend les placements financiers moins rémunérateurs.

B L’INFLUENCE DU COÛT DES FACTEURS DE PRODUCTION SUR LES DÉCISIONS DE L’ENTREPRISE


Parmi les différents coûts liés à la production, celui du travail a une influence déterminante sur les décisions de
l’entreprise. Le niveau des salaires est un des déterminants de la décision de recruter du personnel. En ce qui
concerne la décision de recrutement, les entreprises prennent en compte leurs besoins en niveau de
qualification, la disponibilité des demandeurs d’emploi, et leur adaptation à l’emploi proposé. La rémunération
n’est pas toujours le paramètre essentiel de la décision de recrutement.

III. ARGUMENTER LE CHOIX DE L’ENTREPRISE ENTRE « FAIRE » ET « FAIRE FAIRE »

La décision de conserver certaines activités ou au contraire de les confier à un prestataire extérieur peut
découler d’une analyse de la chaîne de valeur au sens de Michael Porter.
La chaîne de valeur est un processus permettant d’identifier les différentes activités d'une entreprise pour
distinguer celles qui sont créatrices de valeur et les autres.
Les activités créatrices de valeur se répartissent en deux catégories : les activités principales et les activités de
soutien.
● Les activités principales sont constituées notamment de :
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– la logistique interne (réception, stockage et manutention des matières premières et des marchandises
nécessaires à la production),
– la production,
– les ventes et le marketing.

● Parmi les activités de soutien figurent :


– l’approvisionnement,
– le développement technologique ainsi que la recherche et développement ,
– la gestion du personnel,
– les fonctions liées à l’infrastructure de l’entreprise, comme la finance et la comptabilité.

A. LE CHOIX DE « FAIRE »

L’analyse de la chaîne de valeur peut aider l’entreprise à identifier les activités qui doivent être conservées en
interne.
- En effet, l’entreprise doit être performante sur ses activités clés, c’est-à-dire celles qui constituent son
cœur de métier et qui sont sources d’avantages concurrentiels. Au sens de Porter, les activités
principales constituent le cœur de métier de l’entreprise. Ces activités doivent donc être privilégiées
par l’entreprise.
- Par ailleurs, en conservant la totalité des activités liées au processus de production, l’entreprise peut
réduire ses coûts de transport, de gestion de stock et de logistique, et avoir une plus grande maîtrise sur
la qualité des produits.
Pourtant, certains secteurs d’activité, comme l’industrie du luxe et l’industrie automobile, ont massivement
recours à des stratégies d’impartition.

B. LE CHOIX DE « FAIRE FAIRE »

Le principe de l’impartition consiste à « faire faire » une partie ou l’intégralité des activités de l’entreprise à des
partenaires extérieurs.

L’entreprise choisit alors d’externaliser certaines activités non essentielles, pour lesquelles elle est moins
performante que d’autres acteurs sur le marché.
Traditionnellement, l’impartition comprend les activités de sous-traitance, de concession et de franchise, qui
créent des relations de coopération étroite entre les différents partenaires.
- En recourant à l’impartition, les entreprises cherchent à bénéficier du savoir-faire spécifique de leurs
partenaires, et se recentrent sur les activités créatrices de valeur.
- En allégeant leur structure et en la réduisant aux activités essentielles, les entreprises peuvent
améliorer leur fonctionnement, gagner en flexibilité, et se concentrer sur les activités sources
d’avantages concurrentiels, comme l’innovation.
Mais l’impartition crée également une dépendance réciproque entre les partenaires, et peut entraîner une
perte de savoir-faire qui fragilise l’entreprise. Dans l’industrie du luxe et dans l’industrie automobile, le
développement de la sous-traitance permet bien de mettre en évidence les avantages et les contraintes des
donneurs d’ordre et de leurs sous-traitants dans cette stratégie d’impartition.

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