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Droit des sociétés

Cours de M. Buchberger
I. Qu’est-ce qu’une société?
A. Notion

1. Définition
• Art. 1832 C. civ. : La société est instituée par deux ou plusieurs
personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une
entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de
partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en
résulter.
• Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l’acte de
volonté d’une seule personne.
• Les associés s’engagent à contribuer aux pertes.
2. Nature juridique
• Contrat ou institution?
• art. 1101 C. civ. : « Le contrat est un accord de
volontés entre deux ou plusieurs personnes
destiné à créer, modifier, transmettre ou
éteindre des obligations ».
• Institution: « une idée d’œuvre ou d’entreprise
qui se réalise et dure juridiquement dans un
milieu social ; pour la réalisation de cette idée,
un pouvoir s’organise qui lui procure des
organes ».
B. Utilisations

• Organiser une entreprise


• Structurer un groupe de sociétés
• Organiser un patrimoine immobilier
• Réaliser une optimisation fiscale
C. Distinctions

1. Sociétés et associations
• Art. 1er loi de 1901 : « L’association est la
convention par laquelle deux ou plusieurs
personnes mettent en commun, d’une façon
permanente, leurs connaissances ou leur
activité dans un but autre que de partager des
bénéfices »
• Ccass. 11 mars 1914, « Caisse rurale de
Manigod »: partage de bénéfice est « un gain
pécuniaire ou d'un gain matériel qui ajouterait
à la fortune des associés »
2. Société et GIE
• L. 251-1 et s. du Code de commerce
• But: « faciliter ou développer l'activité
économique de ses membres, d'améliorer ou
d'accroître les résultats de cette activité. Il
n'est pas de réaliser des bénéfices pour lui-
même ».
• Activité doit se rattacher à l’activité
économique de ses membres et doit avoir un
caractère auxiliaire.
3. EI

a. Présentation

• Loi du 14 février 2022


• EI est « une personne physique qui
exerce en son nom propre une ou
plusieurs activités professionnelles
indépendantes » (art. L. 526-22 C. com.
i. Constitution du patrimoine professionnel

• Tout EI a automatiquement un patrimoine


professionnel distinct de son patrimoine
personnel
• Condition: immatriculation sur le registre
professionnel dont il dépend (mais pas besoin
de « constituer » le patrimoine professionnel )
• Composition du patrimoine :

• Figurent automatiquement dans le patrimoine pro les biens, droits,


obligations et sûretés dont il est titulaire et qui sont utiles à son activité
(art. L. 526-22 C. com.).
• Art. R. 526-26, I C. com. : les biens utiles « s'entendent de ceux qui, par
nature, par destination ou en fonction de leur objet, servent à cette
activité ».
• Ex: fonds de commerce et autres fonds professionnels, matériel, stocks,
fonds de caisse, immeuble ou partie de l’immeuble utilisée pour l’activité
• Biens mixtes?
• La charge de la preuve concernant le contenu du patrimoine pro incombe
à l’EI.
ii. Conséquences de la création du
patrimoine
• Option possible pour l’IS
• Patrimoine d’affectation
Actif Patrimoine
professionnel

Passif

EI
Actif
Patrimoine
personnel
Passif
Actif Créancier
professionnel
• Action en paiement
Passif sur le patrimoine
professionnel

EI
Pas d’action en paiement sur
le patrimoine personnel

Actif

Passif
Exceptions à la protection
• Renonciation au profit d’un créancier (art. L. 526-25 C. com.)
• Garanties accordées à un créancier professionnel portant
sur un bien qui n’est pas dans le patrimoine que ce créancier
peut en principe saisir (art. L. 526-22 C. com.)
• Pour les créanciers personnels, si le patrimoine personnel
est insuffisant, le droit de gage général des créanciers peut
s'exercer sur le patrimoine professionnel, dans la limite du
montant du bénéfice réalisé lors du dernier exercice clos
• Traitement de faveur de certains créanciers (administration
fiscale et organismes de sécurité sociale)
Exceptions à la protection
• Renonciation au profit d’un créancier (art. L. 526-25 C. com.)
• Garanties accordées à un créancier professionnel portant
sur un bien qui n’est pas dans le patrimoine que ce créancier
peut en principe saisir (art. L. 526-22 C. com.)
• Pour les créanciers personnels, si le patrimoine personnel
est insuffisant, le droit de gage général des créanciers peut
s'exercer sur le patrimoine professionnel, dans la limite du
montant du bénéfice réalisé lors du dernier exercice clos
• Traitement de faveur de certains créanciers (administration
fiscale et organismes de sécurité sociale)
Portée limitée
• Avant-dernier alinéa de l’article L. 526-22 C.
com. prévoit la réunion des patrimoines en cas
de décès ou de cessation d’activité
iii. Transfert du patrimoine professionnel
• Art. L. 526-27 C. com.: transfert universel du patrimoine
professionnel
• Mais « sous réserve de la présente section, les dispositions
légales relatives à la vente, à la donation ou à l'apport en
société de biens de toute nature sont applicables, selon le
cas. Il en est de même des dispositions légales relatives à
la cession de créances, de dettes et de contrats ».
• Mise à l’écart de certaines règles: en particulier, mise à
l’écart des textes relatifs aux publicités légales et au droit
d’opposition des créanciers en cas de vente de fonds de
commerce.
b. Société et statut d’EI
• Règles relatives à la constitution:
– Pas besoin de rédiger des statuts si EI. Mais Modèle
type d’état descriptif du patrimoine affecté (C. com.,
art. A 526-1 et A 526-2, annexe 5-1).
– Composition du patrimoine est automatique dans
l’EI. Mais pour l’EURL, l’associé choisit ce qu’il
apporte à la société. Et c’est plus clair donc on évite
les risques de litige.
• Fonctionnement: plus simple dans l’EI (pas de
rituel social)
Limitation de responsabilité et contournement

Actif
Patrimoine
de la société
EURL Passif

Apport
fait à la
société
Actif Patrimoine
de l’associé
Associé Passif
• Action en
paiement contre
la société Créancier
personne morale
EURL de la
société
Apport
fait à la
société Pas d’action en
paiement contre
l’associé personne
physique
Associé
• Fin de l’activité
• Transmission du patrimoine
• Comptabilité
• Procédures collectives
• Régimes fiscaux et sociaux
D. Classifications
• Que classe-t-on?

– Les sociétés commerciales par la forme

• SNC (société en nom collectif)


• SARL (société à responsabilité limitée)
• SA (société anonyme)
• SAS (sociétés par actions simplifiée)

– Les sociétés civiles


SAS
SNC
Société en commandite
par actions
Société
européenne

SARL
atelier
du
bijou

SNC du
Miroir
(restaurant
et buraliste)
1. Sociétés civiles et sociétés commerciales

a. Sociétés commerciales par la forme

• Sociétés commerciales par la forme


Art. L. 210-1 C. com.

• Sociétés civiles par la forme? Non.


b. Sociétés civiles ou commerciales par leur
objet
• Pour qu’une société soit civile ou commerciale
par son objet il faut:
– Qu’elle ne soit pas commerciale par la forme
– Déterminer la nature de l’activité
• Activité statutaire ou activité réelle?
– Activité statutaire (objet social): Cass. com. 5 mai
2009, n° 08-17599
– Activité réelle: Cass. 3ème civ. 18 févr. 2009, Bull.
Joly 2009, p. 566, note B. Saintourens
2. Sociétés de personnes et sociétés de
capitaux

a. Enoncé de la distinction
• Sociétés de capitaux (sociétés par actions)
• Sociétés de personnes
b. Intérêts de la distinction
• Taxation des bénéfices
– Sociétés de personnes + EURL: transparence
fiscale
– Sociétés de capitaux + SARL
• IS (25%)
• Taxations des dividendes versés

• Taxation des cessions de droits sociaux


3. Sociétés à risque limité et sociétés à
risque illimité

4. Classifications en fonction de la taille


• Sociétés cotées et sociétés non cotées
• Distinction entre les PME et les autres sociétés
II. Qu’est-ce que le droit des sociétés?

A. Historique du droit des sociétés

• Code Hammourabi
• Code civil 1804
• Code de commerce de 1807
• Loi du 24 juillet 1867 (sociétés par actions)
• Loi du 7 mars 1925 (SARL)
• Loi du 24 juillet 1966
• Loi du 4 janvier 1978
• Loi du 11 juillet 1985 (EURL)
• Loi 3 janvier 1994, puis loi 12 juillet 1999 (SAS)
• Loi 18 septembre 2000: codification
B. Sources du droit des sociétés

• Code civil
• Code de commerce
• Code monétaire et financier
• « Code » des sociétés
• Soft law
• Droit européen
C. Grands mouvements actuels

• Contractualisation
• Corporate governance
– « Rapport sur le gouvernement d’entreprise »
dans les SA cotées
– Soft law Code de gouvernement d’entreprise
AFEP/MEDEF et MiddleNext
• La RSE (responsabilité sociale et
environnementale)

• Stakeholders theory

• Loi Pacte du 22 mai 2019: modification des articles


1833 et 1835 C. civ.

• Loi Pacte du 22 mai 2019: sociétés à mission (art. L.


210-10 et s. C. com.)

• La loi du 28 mars 2017 relative au devoir de vigilance


des sociétés mères et des entreprises donneuses
d'ordre.
• La compliance (loi Sapin du 9 décembre 2016)

• Simplification du droit
– loi du 19 juillet 2019 sur la simplification du droit

• Européanisation du droit des sociétés


– Directive de 1968 (devenue directive du 16 septembre 2009, puis directive
2017/1132 du 14 juin 2017) sur la validité des engagements sociaux et sur les
cas de nullité
– Règlement 2157/2001 du 8 octobre 2001 relatif au statut de la SE + directive
2001/86/CE complétant le statut de la SE concernant l’implication des
travailleurs
– Directive du 11 juillet 2007 concernant certains droits des actionnaires des
sociétés cotées, modifiée par une directive du 17 mai 2017

• Développement du numérique
Partie I: Constitution des sociétés

Titre I: L’acte juridique à l’origine de la


société
Chapitre I: Eléments caractéristiques du
contrat de société

Section 1: L’existence de plusieurs associés


Section 2: L’apport

§1. Typologie des apports


A. Apport en numéraire
• Souscription/libération
• Avance en compte-courant
• Cass. com. 10 mai 2011
B. Apport en nature
• Apport en pleine propriété
• Apport en jouissance
• Apport en usufruit ou en nue-propriété
C. Apport en industrie
• Actions d’industrie ou parts d’industrie
• Ne participe pas à la formation du capital social
• Ne récupère pas son apport à la dissolution de la société
• Participe aux bénéfices dans les mêmes proportion que
celui qui a le moins apporté (art. 1844-1 C. civ.).
• Contributions aux pertes?
• Obligations aux dettes
• Obligation de non-concurrence et d’exclusivité, ce qui
n’est pas le cas des autres associés (Cass. com. 19 mars
2013, n° 12-14407)
• Les parts et actions d’industrie ne sont pas cessibles
§2: Caractère essentiel de l’apport

A. Principe

1. L’apport est la principale obligation de


l’associé
2. L’apport permet de constituer le capital
social de la société
a. Notion de capital social
b. Rôle du capital social

3. Clé de répartition des parts sociales ou


actions
• VN = K/nombres des parts ou actions
• Nombre de parts = K/VN

4. Clé de répartition des bénéfices, des pertes,


et des droits de vote
B. Relativisation du principe
Section 3: La participation aux résultats

§1. Le droit aux bénéfices et aux économies

§2. L’obligation de contribuer aux pertes


A. Notion de contributions aux pertes

• Cass. com. 13 juin 1978, n° 76-15.503, Rev.


sociétés 1979, p. 843
• Cass. com. 26 juin 1984, n° 83-10.049
• Cass. com., 3 déc. 1991, n° 90-15.038
• Cass. Com 18 décembre 2012, n° 11-30.572
B. Distinction entre contribution aux pertes
et obligations aux dettes
• P. Carcreff, Gaz. Palais, 1976, I, doc., p. 145
§3. La répartition des résultats entre les
associés

A. Principe
• Article 1844-1 du Code civil: la part de chaque
associé dans les bénéfices et sa contribution
aux pertes se déterminent à proportion de sa
part dans le capital social
B. Exception
ESOPE

Jean de la
Fontaine
• 1er exemple: Cession de contrôle échelonnée
dans le temps
– 1ère étape: cession du contrôle de la société
– 2ème étape: promesse d’achat du reliquat pou un
prix plancher

– Valide? Cass. Com. 20 mai 1986, Bowater:


convention n’a pas pour objet d’exonérer un des
associés de toute contribution aux pertes
• 2ème exemple: Convention de portage: convention
par laquelle un porteur accepte, sur demande du donneur d’ordre, de se
rendre actionnaire par acquisition ou souscription d’actions, étant
expressément convenu que, après un certain délai, ces actions seront
transférées à une personne désignée dans la convention (bénéficiaire,
qui peut être le donneur d’ordre) et à prix fixé dès l’origine.

– Cass. Com. 24 mai 1994 et arrêt « L » du 22 février


2005
• 3ème exemple: les promesses de rachat à prix
plancher (ex: opération de capital
investissement)
– Cass. Com. 16 nov. 2004
• Critère de l’objet + notion de « bailleur de fonds »
• « peu important à cet égard qu’il s’agisse d’un
engagement unilatéral de rachat ».

– Cass. Com. 22 févr. 2005 (arrêt Z)


• Critère: existence d’une « fenêtre »
Section 4: L’affectio societatis
• Volonté des associés de collaborer ensemble, sur un pied d’égalité, au
succès de l’entreprise commune
• Ou plus simplement: volonté réelle de constituer une société
• Cass. com. 9 juin 2009, n° 08-17532
• Cass. com. 11 juin 2013, n° 12-22296
• Cass. com., 21 septembre 2022, 19-26.203, Publié au bulletin
Chapitre 2: Conditions de validité de l’acte
juridique

Section 1: Consentement

§1: Existence du consentement


Article 1201 du Code civil, « Lorsque les parties ont conclu un contrat apparent
qui dissimule un contrat occulte, ce dernier, appelé aussi contre-lettre, produit
effet entre les parties. Il n'est pas opposable aux tiers, qui peuvent néanmoins
s'en prévaloir ».
§2: Intégrité du consentement

Section 2: Capacité

§1. Les mineurs et les incapables majeurs


A. Les mineurs
• Mineurs non émancipés
• Mineurs émancipés
Article L. 121-2 C. com.: capacité commerciale possible
B. Les incapables majeurs
• Sans protection: annulation si trouble mental au moment de
l’acte
• Majeur sous sauvegarde de justice
– Rescision pour lésion
– Possibilité d’être associé d’une SNC?
• Majeur sous curatelle
– Assistance nécessaire du curateur pour les actes de disposition
(apport en nature)
– Rescision pour lésion
– Impossibilité d’être associé d’une SNC
• Majeur sous tutelle
– Nécessité d’une représentation continue
– Impossibilité d’être associé d’une SNC
§2. Les sociétés entre époux et partenaires
de PACS

A. Les sociétés entre époux

B. Les sociétés entre partenaires de PACS


Section 3: Le contenu du contrat

§1: Conditions tenant à l’objet social

A. Doit être déterminé


• Cass. com. 12 janvier 1988
B. Doit être licite
• Article 1833 C. Civ.
• Nullité de la société
• Objet social ou activité sociale?
– Pour les SNC: c’est l’activité
– Pour les SARL et société par actions: Directive 16
septembre 2009 (+ CJCE Marleasing 13 novembre
1990) : uniquement l’objet social
§2: Rôle de l’objet social
• Détermine nature d’une société non
commerciale par la forme
• Extinction ou réalisation de l’objet social est
une cause de dissolution
• Limite aux pouvoirs des dirigeants dans les
sociétés à risque illimité
• Responsabilité des dirigeants en cas de non-
respect de l’objet social
Chapitre 3: L’instrumentum de l’acte
juridique

Section 1: Les statuts

§.1: L’exigence d’un écrit


• Principe: Art. 1835 C. civ.
• Exception: SEP et SCF (art. 1871 C. civ.)
§2 : Les mentions obligatoires

• Article 1835 du code civil:


– Les apports de chaque associé
– La forme (c'est-à-dire SNC, SARL, SA, ou SAS)
– L’objet social
– L’appellation (c'est-à-dire la dénomination sociale). Nous
développerons plus tard cette question.
– Le siège social. Idem.
– Le capital social
– La durée de la société
– Les modalités de fonctionnement
§3: La mention facultative: la raison d’être

• Article 1835 C. civ.

Section 2: Les autres instrumenta


• Le préambule
• Le règlement intérieur
Titre 2: La société personne morale

Chapitre 1: Notion de personnalité morale

• Fiction
• Réalité
– Cass. 2ème civ. 28 janv. 1954, Comité d’établissement des Forges de la
Marine et d’Homécourt : « La personnalité n’est pas une création de
la loi […] elle appartient, en principe, à tout groupement pourvu
d’une possibilité d’expression collective pour la défense d’intérêts
licites, dignes, par suite, d’être juridiquement reconnus et protégés »
– CA Nouméa, 22 août 2011, RG n° 10/531 et n° 10/532
Chapitre 2: Les formalités
de constitution
Chapitre 3: La société en formation
Section 1: Les rapports entre associés

• Art. 1842 al. 2 C. civ.: Rapports régis par le contrat de


société
• Cass. com. 9 avr. 1991: Les dirigeants n’entrent en
fonction qu’à l’immatriculation
• Cass. com. 26 févr. 2008, n° 06-17.981 : pendant la
période de formation, on peut céder des « actions »
« selon les modes du droit civil »
• Comparer: Cass. com. 21 janv. 2021, n° 19-23.122 ;
Cass. com., 15 mai 2012, n° 11-30192 (à propos d’une
SEP)
Section 2: Les rapports avec les tiers
• Distinction SEF et SCF
• Enjeu de la distinction : dans la SEF, en
principe seules les personnes qui ont conclu
l’acte sont tenues, alors que dans la SCF
(régime SEP), tous les associés peuvent être
poursuivis s’ils ont agi au vu et au su des tiers.
• Organisation d’une représentation par
anticipation de la personne morale, avant son
immatriculation

• Textes:
– Art. 1843 C. civ. et 6 D. du 3 juillet 1978.
– Pour les sociétés commerciales: art. L. 210-
6 C. com., art. R. 210-5 (SARL), R. 210-6 (SA
non cotées) et R. 210-7 (SA cotées).
§1. Conditions de la reprise des actes
• Immatriculation de la société

• Acte pris au nom et pour le compte de la société en


formation
– Cass. com. 13 nov. 2013, n° 12-26158: contrat conclu par une
société « en cours d’enregistrement » est nul
– Cass. com. 10 févr. 2021, n° 19-10006: nullité du contrat conclu
par « la société (…), en cours d’immatriculation au registre du
commerce et des sociétés, représentée par son gérant »
– Pas d’action contre ceux qui ont représenté la société qui n’avait
pas la personnalité morale :Cass. com. 18 nov. 2020 no 18-
23.239 F-D.
- Un mécanisme de reprise

Reprise des actes


par annexion Reprise des actes
1 2
aux statuts par mandat

Signature Immatriculation
des statuts de la société

Reprise des actes


3 par décision de l’assemblée
des associés (reprise balai)
• Sévérité de la Cour de cassation concernant les
mécanismes de reprise
– l’acte signé par tous les fondateurs avant l’immatriculation
n’emporte pas reprise, bien qu’ils aient précisé qu’ils
agissaient en tant que futurs associés: Cass. com., 23 mai
2006 ; Cass. com. 6 déc. 2005
– Ratification tacite par la société n’est pas prise en compte :
Cass. 1ère civ. 2 oct. 2002; Cass. com. 23 mai 2006. V.
Cependant: Cass. com. 5 nov. 2003

• Souplesse:
– Cass. Com. 14 janvier 2003 et Cass. com. 1er juillet 2008:
admet un mandat accordé a posteriori
– Alternative: clause de substitution: Cass. com. 15 janv. 2020,
n° 17-28127
§2. Conséquences de la reprise des actes
ou de l’absence de reprise des actes

• Conséquences de la reprise des actes

• Conséquences de l’absence de reprise des


actes
– Mandat: Cass. com. 3 avril 1973
Chapitre 4: L’individualisation de la
personne morale

Section 1: La dénomination sociale


• Cass. com. 12 mars 1985, (Bordas) : Une fois introduit dans les statuts, le
nom d’un associé qui avait servi à désigner la personne morale est
devenu « un signe distinctif qui s’est détaché de la personne physique qui
le porte, pour s’appliquer à la personne morale qu’il distingue, et devenir
ainsi objet de propriété incorporelle »
• Cass. com. 6 mai 2003 (Arrêt Ducasse): dans l’hypothèse où le nom de
famille était notoire avant de devenir également la dénomination de la
société, cette dernière ne peut pas la déposer en tant que marque :
Section 2: Le siège social
• Siège statutaire
• Siège réel: lieu de la direction effective (centre
juridique)
§1: Le choix du siège social
statutaire
• Local appartenant à la société, ou loué par la
société
• Domiciliation dans le local d’habitation du
représentant légal
• Domiciliation collective
§2: Le rôle du siège social
• Lieu où les formalités légales doivent être réalisées
• Détermination du tribunal compétent pour assigner
une société
• Détermination de la loi applicable : lex societatis
– Critère du siège statutaire, et parfois du siège réel (art.
1837 al. 2 . Civ.; art. L. 210-3, al. 2, C. com.)
• AG non obligatoirement tenues au siège statutaire:
Cass. com. 31 mars 2021, n° 19-12.057
Section 3: Nationalité

Section 4: Le patrimoine de la société


• Une illustration de l’autonomie patrimoniale
de la société: l’abus de biens sociaux:
- Cass. crim. 9 oct. 1969
- Cass. crim. 20 févr. 2002
Section 5: L’intérêt social

§1. Définition de l’intérêt social

• Loi Pacte 22 mai 2020  Art. 1833 al. 2 C. civ.:


« la société est gérée dans son intérêt social,
en prenant en considération les enjeux sociaux
et environnementaux »
• Intérêt social = intérêt de l’entreprise
CA Paris 22 mai 1965 (arrêt Fruehauf)
Stakeholders
• Intérêt social = intérêt commun des associés
• Intérêt social = intérêt de la société personne
morale
§2. Sanction de la violation de l’intérêt
social
• Com. 12 mai 2015, no 13-28.504
• Art. 1157 C. civ.: « lorsque le représentant
détourne ses pouvoirs au détriment du
représenté, ce dernier peut invoquer la nullité
de l’acte accompli si le tiers avait connaissance
du détournement ou ne pouvait l’ignorer ».
Applicable aux sociétés?
Chapitre V: La responsabilité des personnes
morales

Section 1: La responsabilité civile

Section 2: La responsabilité pénale


• Art. 121-2 CP : « Les personnes morales, à l’exclusion de l’état, sont
responsables pénalement… des infractions commises, pour leur
compte, par leurs organes ou représentants. La responsabilité pénale
des personnes morales n’exclut pas celle des personnes physiques
auteurs ou complices des mêmes faits ».
Chapitre 6: Les sociétés sans personnalité
morale

Section 1: Les sociétés en participation

§1. L’intérêt du recours à une SEP


• Coopération inter-entreprises: gros travaux de
construction, coproductions
cinématographiques, pools bancaires…
• Cass. 1ère civ. 14 janvier 2003
§2. Caractéristiques de la SEP
• Pas besoin d’écrit
• Pas de personnalité morale
• Possibilité pour les associés de céder les droits qu’ils ont
dans la société: Cass. 3ème civ., 21 janv. 2021, n° 19-
23.122. V. déjà : Cass. com., 15 mai 2012, n° 11-30192
• Commerciale ou civile par son objet
• Peut être conclue à durée indéterminée
– Conséquence: « la dissolution peut résulter à tout moment
d'une notification adressée par l'un d'eux à tous les associés,
pourvu que cette notification soit de bonne foi, et non faite à
contretemps » (art. 1872-2 C. civ.)
§3 Organisation et fonctionnement de la
SEP

A. Rapports entre associés


• Liberté statutaire
• Application « en tant que de raison » des
dispositions applicables aux SNC ou aux
sociétés civiles (art. 1871-1 C. civ.)
B. Concernant les biens mis à disposition
de la société (art. 1872 C. civ.)
• 1ère option: les associés demeurent propriétaires.

• 2ème option: les biens sont mis en indivision


– Pas de possibilité de partage avant la dissolution de la
société (art. 1872-2 C. civ.)
– Règle vaut pour les sociétés à durée déterminée et à
durée indéterminée (Cass. com. 1er oct. 1996)

• 3ème option: un des associés est considéré, à l’égard


des tiers, comme propriétaire de tous les biens qu’il
acquiert en vue de la réalisation de l’objet social.
C. Responsabilité des associés envers les
tiers (art. 1872-1 C. civ.)

1. Contre qui peuvent agir les créanciers?

• Principe: chaque associé contracte en son


nom personnel
• Exceptions:
– Les associés ont agi au vu et au su des tiers en
qualité d’associés. Société ostensible. Il faut des
actes personnels et positifs: Cass. Com. 15 juillet
1987.
– Un associé, par son immixtion, a laissé croire
qu’il allait s’engager.
– Preuve que l’acte a tourné au profit d’un autre
associé que celui qui a conclu l’acte (Cass. com., 9
juill. 1996, no 94-13.515).
2. Sur quels biens les créanciers peuvent-ils
se faire payer ?
• Si chaque associé est resté propriétaire de ses
biens (1ère option prévue à l’article 1872 C. civ.)
• Si le bien est indivis(2ème option prévue à
l’article 1872 C. civ.)
– Si le créancier n’est pas créancier de tous les
associés
• Doit demander le partage (art. 815-17 al. 2 C. civ.)
• Possible uniquement si SEP à durée indéterminée:
demande de la dissolution de société, puis le partage
(Cass. 3ème civ., 4 mai 2016)
– Si le créancier est le créancier de tous les associés,
il peut saisir le bien
• Si un des associés est considéré à l’égard des
tiers comme propriétaire de tous les biens
qu’il acquiert en vue de la réalisation de l’objet
social (3ème option prévue à l’article 1872 C.
civ.)
Section 2: Les sociétés créées de fait
• Art. 1873: règles applicables aux SEP sont
applicables aux SCF.
• Conditions: existence des éléments
caractéristiques d’une société.
• Cass. 1ère civ. 12 mai 2004: les éléments
caractéristiques ne peuvent se déduire les uns
des autres et doivent être caractérisés
séparément.
Titre 3: La nullité des sociétés

Chapitre 1: Les causes de nullité des


sociétés

• Art. 1844-10 C. civ.


• Art. L. 235-1 C. com.
Section 1: Les causes de nullité
propres aux sociétés

• Art. 1844-10 C. civ.


– Art. 1832 C. civ. (mais pas art. 1844-1 C. civ.)
– Art. 1833 al. 1er C. civ.

• Art. L. 235-1 C. com.


– Art. L. 235-2 C. com.
Section 2: Nullité résultant des lois qui
régissent la nullité des contrats

Section 3: Fraude et fictivité

• Directive du 9 mars 1968, devenue directive


du 14 juin 2017
• CJCE 9 mars 1999 (Centros)
Chapitre 2: L’action en nullité
• Prescription: 3 ans
• Régularisation possible (sauf illicéité de l’objet
social) (art. 1844-11 C. civ. et L. 235-3 C. com.)
• Mise en demeure de l’associé incapable ou
dont le consentement est vicié, pour qu’il
mette un terme à l’incertitude (art. 1844-12 C.
civ. et L. 235-6 C. com.). V. également
aujourd’hui art. 1183 C. civ.
Chapitre 3: Les effets de la nullité des
sociétés
• Absence de rétroactivité (art. 1844-15 C. civ.
et L. 235-10 C. com.)
• Dissolution de la société, qu’on appelle
« société de fait »
• Nullité non opposable aux tiers de bonne foi
(art. 1844-16 C. civ. et L. 235-12 C. com.)
Partie 2: Fonctionnement des sociétés

Titre 1: Les dirigeants des sociétés


Chapitre 1: Typologie des dirigeants

Section 1: Les dirigeants de droit

Section 2: Les dirigeants de fait

• Cass. Com. 27 mars 2007, n° 05-17.311 :


direction de fait se caractérise par une
immixtion dans la gestion de la société, c’est-
à-dire par une activité positive et habituelle de
gestion, en toute indépendance et liberté.
Chapitre 2: Pouvoirs des dirigeants

Section 1: Dans l’ordre interne

Section 2: Dans l’ordre externe


§1. Généralités
• Importance de la vérification des pouvoirs du dirigeant
par les tiers (extrait K bis)
• Importance de vérifier que l’acte n’empiète pas sur les
pouvoirs légaux d’un autre organe (ex: atteinte
irréversible à l’objet social)
• Clauses statutaires limitatives des pouvoirs des
dirigeants ne sont pas opposables aux tiers
• Opposabilités par les tiers des clauses statutaires
– Civ. 2e, 23 oct. 1985; Soc. 11 juin 1997; Cass. 3e civ. 14 juin
2018, n° 16-28.672
– Com. 13 nov. 2013
§2. Sociétés à risque illimité
• Le gérant n’engage la société que par les actes
qui entrent dans l’objet social (art. L. 221-5 C.
com. pour les SNC)
• Rappel: clauses statutaires limitatives de
pouvoirs sont inopposables aux tiers
§3. Sociétés à risque limité
• Principe: Le dirigeant engage la société même par
les actes qui dépassent l’objet social (art. L. 223-18
C. com. ; L. 225-56 ; L. 227-6)
• Exception: le tiers savait que l’acte dépassait l’objet
social ou ne pouvait l’ignorer, étant précisé que la
seule publication des statuts ne suffit pas à
démontrer la connaissance de l’objet social par le
tiers
• Rappel: inopposabilité aux tiers des clauses
statutaires limitatives des pouvoirs des dirigeants
Chapitre 3: La responsabilité des dirigeants

Section 1: La responsabilité civile


• Art. 1850 C. civ.: art. L. 223-22 et L. 225-251 C.
com.
§1. Responsabilité envers la société

A. Obligation de loyauté envers la société

• Cass. com. 15 nov. 2011, n° 10-15049


B. L’exercice de l’action en responsabilité

• Action sociale ut universi


• Action sociale ut singuli (art. 1843-5 C. civ.)
§2. Responsabilité envers les associés
A. L’obligation de loyauté envers les
associés

• Cass. com., 27 févr. 1996, Vilgrain


B. L’exigence d’un préjudice individuel

• Il ne faut pas que le préjudice de l’associé soit


le corollaire de celui subi par la société (Cass.
com., 26 janv. 1970, n° 67-14.787)
§3. Responsabilité envers les tiers
Exigence d’une faute séparable des fonctions

A. Notion de faute séparable des fonctions

• Inspiration : arrêt Pelletier du 30 juillet 1873 (responsabilité


des fonctionnaires)
• Fondement: personnalité morale
• Ne s’applique aux sociétés dénuées de PM: Cass. com. 4
févr. 2014, n° 13-3386
• Cass. com. 20 mai 2003: la faute séparable des fonctions
est la faute intentionnelle, d’une particulière gravité,
incompatible avec l’exercice normal des fonctions
B. Evolution de la notion de faute séparable
et de son application
• Cass. com. 17 décembre 2013, n° 12-25.638 : manquement à
une obligation comptable, obligation qui a disparu au moment
du jugement.
• Faute pénale intentionnelle est une faute séparable des
fonctions (Cass. com. 28 sept. 2010, n° 09-66255 ; Cass.
com.18 sept. 2019, n° 16-26.962)
• Chambre criminelle de la Cour de cassation n’exige pas de
faute séparable des fonctions: Cass. crim. 4 juin 2018, n° 16-
83984
Section 2: La responsabilité pénale

Abus de biens sociaux (art. L. 241-3 pour les SARL et art. L. 242-6, 3°
C. com. pour les SA ) : fait pour les dirigeants de ces sociétés de faire,
de mauvaise foi, des biens ou du crédit de la société, un usage qu’ils
savent contraire à l’intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou
pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils sont
intéressés directement ou indirectement.

« Quel que soit l’avantage à court terme qu’elle peut procurer,


l’utilisation des fonds sociaux ayant pour seul objet de commettre un
délit tel que la corruption est contraire à l’intérêt social en ce qu’elle
expose la personne morale au risque anormal de sanctions pénales
ou fiscales contre elle-même et ses dirigeants et porte atteinte à son
crédit et à sa réputation ». Cass. crim. 27 oct. 1997 (affaire
Carignon)
Chapitre 4 : La révocation des dirigeants

Section 1: Révocation ad nutum et


révocation pour juste motif
• Révocation ad nutum
• Révocation pour juste motif
Section 2: Encadrement de la révocation

• Juste motif (si dirigeant révocable pour juste motif)


• Dommages et intérêts si révocation dans des
conditions injurieuses ou vexatoires
• Obligation de communiquer les motifs
– Arrêt fondé sur le principe du contradictoire et le devoir
de loyauté : Cass. com., 29 mars 2011, n° 10-17667
– Arrêt uniquement fondé sur l’obligation de loyauté :
Cass. com., 14 mai 2013, n° 11-22.845 (arrêt rendu à
propos d’un « PDG », révocable ad nutum)
• Théorie des incidents de séance
Titre 2: Les associés

Chapitre 1: Les parts sociales et les actions

Section 1: Notion de parts sociales


et d’actions
• Art. 529 C. civ.
Section 2: Opérations portant sur les droits
sociaux

§1. Cession
A. Nature des cessions de droits sociaux

• Cessions de droits sociaux sont des actes de commerce lorsqu’elles


ont pour objet de transférer le contrôle d’une société commerciale
• Conséquences:
– Compétences tribunaux de commerce (résulte déjà de L. 721-3 C. com.,
qui permet d’étendre la compétence à toutes les cessions)
– Solidarité (Cass. 1ère civ. 3 juill. 2013, n° 12-17714)
B. Conditions formelles

1. Cessions de parts sociales


• Opposabilité à la société

• Opposabilité aux tiers


2. Cession d’actions

• Art. L. 228-1 C. com.

• Blockchain

• https://www.economie.gouv.fr/entreprises/
blockchain-definition-avantage-utilisation-application

• Art. L. 211-16 Code monétaire et financier


C. Conditions matérielles

1. L’exigence d’un prix déterminable


• Article 1591 C. civ.
• Conditions
– le prix ne doit pas nécessiter un nouvel accord (Com. 14 déc.
1999)
– Les critères de détermination doivent être objectifs
– Les critères doivent être précis
• Référence à un bilan antérieur (Cass. com. 18 juin 1996)
• Référence aux résultats et à la valeur de l’entreprise (Com. 10 mars 1998)
• Expert sur le fondement de 1843-3 ou un tiers sur le fondement de 1592
C. civ.
Art. 1843-4 C. civ.
• 1ère hypothèse: loi renvoie à cet article
• 2ème hypothèse: statuts prévoient une cession
sans préciser un prix déterminé ou
déterminable: application de l’article 1843-4 C.
civ.
• 3ème hypothèse non prévue par le texte: renvoi
à l’article 1843-4 C. civ. par le contrat de
cession
2. L’exigence d’un consentement non vicié

• Arrêt « Quille » 1er octobre 1991: erreur sur la


substance des titres dès lors que l’activité de la
société est impossible

D. Les garanties de passif


• Par cette garantie, « le cédant s’engage à prendre à sa
charge tout ou partie des dettes existant
antérieurement à la cession et qui se révéleraient
postérieurement à celle-ci »
§2. Démembrements de droits sociaux
• Nu-propriétaire: abusus
• Usufruitier: usus et fructus
A. La répartition des droits entre
l’usufruitier et le nu-propriétaire
1. La répartition des droits de vote

• Répartition prévue par la loi:


– Art. 1844 al. 3 C. civ. Nu-propriétaire a le droit de
vote, sauf pour les décisions concernant
l’affectation des résultats
– Art. L. 225-110 C. com.:
• Usufruit: AGO
• Nu-propriétaire: AGE
• Dérogation possible à ce qui est prévu par la loi (art. 1844
al. 4 C. civ.)

– Privation totale du droit de vote du nu-propriétaire, qui doit


conserver le droit de participer aux décisions collectives (art.
1844 C. civ. nouvelle version reprend Cass. com. 4 janv. 1994
(De Gaste)

– Privation du droit de vote de l’usufruitier, sauf pour


l’affectation des résultats (Cass. com. 31 mars 2004), et sauf le
droit de l’usufruitier de participer aux décisions collectives
(nouvelle version de l’article 1844 C. civ. remet en cause Cass.
3ème civ. 15 sept. 2016, n° 15-15172)

– Possibilité de prévoir dans une convention un mandat pour


l’usufruitier d’exercer le droit de vote du nu-propriétaire sera
exercé par l'usufruitier.
2. Répartition des droits
pécuniaires
• Cass. com. 5 oct. 1999: les dividendes « participent
de la nature des fruits »  Les dividendes reviennent
à l’usufruitier
B. L’absence de qualité d’associé de
l’usufruitier
• Cass. com. 1er déc. 2021, n° 20-
15.164 (avis)
• Cass. 3ème civ., 16 févr. 2022, n° 20-
15.164
§3. Droits sociaux indivis
• Art. 1844 al. 2 et L. 225-110 al. 2 C. civ.
• Cass. com. 21 janv. 2014, n° 13-10151
• Cass. 3ème civ., 27 juin 2019, 18-17.662
Chapitre 2: Les assemblées d’associés

Section 1: Modalités de prise de décision


en assemblée

• Quorum
• Majorité
Section 2: Compétence de l’assemblée des
associés
§1. L’affectation des résultats

• Mise en réserve (Réserves légales, statutaires


et libres)
• Distribution de dividendes
• Report à nouveau
§2: La modification des statuts

A. Généralités

B. Les opérations sur le capital social

1. Augmentation de capital
Augmentation de capital par incorporation de réserves

1 2
Actif Passif Actif Passif
Stocks K social : 300 Stocks K social : 500
Immobilisations Réserves : 200 Immobilisations Réserves : 0
Créances Créances

Dettes Dettes
2: Les réductions de capital

Actif Passif
Stocks K social : 300
Immobilisations Réserves : 0
Créances RAN débiteur : - 200
Dettes

Actif Passif
Stocks K social : 300-200 =
Immobilisations 100
Créances Réserves : 0
RAN débiteur : 0
C.Section 1: Formes
Les opérations juridiques
de restructuration

1: Fusion

Société
A Société B

D
A C
B
Fusion –absorption (suite)

Société
AB

A D
B C
Fusion par création d’une
société nouvelle

Société
A
Société
C
Société
B
2. Scission
• L. 236-17 et s. C. com.

Société
scindée
3. Apport partiel d’actif
• Apport en nature
• Possibilité d’opter pour le régime des scissions
• Cass. com. 12 févr. 2013, n° 11-23895
Ex. d’un apport partiel d’actif soumis au régime des
scissions: extrait Bodacc A n°20170043 publié le
02/03/2017
Annonce n° 1228
N° RCS : 572 195 550 RCS Paris
Dénomination : EDITIONS DALLOZ
Forme : Société par actions simplifiée
Capital : 3956040.00 EUR
Adresse : 31/35 rue Froidevaux 75014 Paris
n°Identification : 572 195 550 RCS Paris
Dénomination : EDITIONS DALLOZ
Oppositions : Article L.236-21 du code de commerce
Avis au Bodacc relatif au projet commun de scission nationale. Société scindée : EDITIONS DALLOZ Forme :
Société par actions simplifiée Adresse du siège : 31/35 rue Froidevaux 75014 Paris Capital : 3956040.00 EUR
Numéro unique d'identification : 572195550 Lieu d'immatriculation : Paris. Société bénéficiaire de la scission :
DALLOZ FORMATION Forme : Société par actions simplifiée Adresse du siège : 45 rue Liancourt 75014 Paris
Capital : 1000.00 EUR Numéro unique d'identification : 822133518 Lieu d'immatriculation : Paris. Evaluation de
l'actif et du passif dont la transmission à la société bénéficiaire est prévue : actif de 335848.00 EUR - passif de
103552.00 EUR. Rapport d'échange des droits sociaux : Rémunération de l'apport : Il sera attribué à la société
EDITIONS DALLOZ 6.566 actions nouvelles, de 10 Euros chacune de valeur nominale de la société DALLOZ
FORMATION qui augmentera en conséquence son capital social pour le porter de 1.000 Euros à 66.660 Euros.. Le
montant prévu de la prime d'apport partiel d'actif : 4.00 EUR. Date du projet commun de scission : 07.02.2017. Date
et lieu du dépôt du projet au RCS au titre de chaque société participante : Pour la société EDITIONS DALLOZ :
24.02.2017 (au greffe du tribunal de commerce de PARIS). Pour la société DALLOZ FORMATION : 24.02.2017 (au
greffe du tribunal de commerce de PARIS).
D. Transformation des sociétés
1. Conditions de la transformation
• Cass. com. 19 décembre 2006
2. Effets de la transformation

• Art. 1844-3 C. civ.


• CA Paris 22 sept. 2015
• Cass. com. 3 janv. 1995, n° 93-19.713
• Cass. com. 10 déc. 1996, n° 94-20.070
Section 3: La nullité des délibérations

§1. Les causes de nullité


A. Les causes de nullité prévues à l’article
1844-10 C. civ.
• Art. 1844-10 alinéa 3 : « La nullité des actes ou délibérations des organes
de la société ne peut résulter que de la violation d'une disposition
impérative du présent titre, à l'exception du dernier alinéa de l'article
1833, ou de l'une des causes de nullité des contrats en général ».
B. Causes de nullité prévues à l’article L. 235-1
C. Com.
« La nullité d'un acte modifiant les statuts ne peut résulter que
d'une disposition expresse du présent livre ou des lois qui
régissent la nullité des contrats » (c’est la même chose que pour
la nullité de la société).

« La nullité d'actes ou délibérations autres que ceux prévus à


l'alinéa précédent ne peut résulter que de la violation d'une
disposition impérative du présent livre, à l'exception de la
première phrase du premier alinéa de l'article L. 225-35 et de la
troisième phrase du premier alinéa de l'article L. 225-64, ou des
lois qui régissent les contrats, à l'exception du dernier alinéa de
l'article 1833 du code civil ».
1. Les délibérations modifiant les statuts
• Nécessité d’une disposition expresse « du
présent livre »
2. Délibérations ne modifiant pas les statuts

• Art. L. 235-1 C. com.


Sanctionne par la nullité la violation d’une disposition
impérative du « présent livre », c’est-à-dire du livre
relatif aux sociétés commerciales.
C. Interrogations quant au domaine des
nullité des délibérations
• Cas particulier de la violation d’une disposition réglementaire
– Partie réglementaire du Code de commerce
– Décret du 3 juillet 1978 relatif aux sociétés civiles
• ch. mixte 16 décembre 2005, BJ 2006, p. 536.
• Cass. com. 7 juill. 2015, n° 14-18705

• Cas particulier de la violation des statuts


– Principe: pas de nullité d’une délibération pour violation des statuts
– Exception:
• Cass. com. 18 mai 2010 (n° 09-14855), Larzul: nullité possible s’il a été
fait usage de la faculté ouverte par une disposition impérative d’aménager
conventionnellement la règle qu’elle pose
• Cass. com. 10 février 2015 (n° 13-25.588).
§2. Le régime de la nullité
• Prescription
• Régularisation
• Rétroactivité
• Protection des tiers
Chapitre 3: Les droits individuels des
associés

Section 1: Le droit aux bénéfices

§1. En cours de vie sociale


• Le droit aux dividende

– Bénéfice d’exercice ou perte d’exercice : résulte,


après déduction des amortissements et des
provisions, de la différence entre les produits et les
charges de l’exercice tels qu’ils apparaissent dans le
compte de résultat

– Bénéfice distribuable: bénéfice d’exercice – les pertes


antérieures et les réserves légales ou statutaires + le
report à nouveau bénéficiaire (art. L. 232-11 C. com.)

• Le droit aux réserves


§2. Les droits après dissolution de la société

A. Le droit au remboursement de l’apport

• Restitution de l’apport à la dissolution (art. 1844-9 C. civ.)


• Possibilité de prévoir que certains biens reviendront à un
associé en particulier (art. 1844-9 C. civ.).
• Apporteur en nature a le droit de récupérer en priorité le
bien qu’il a apporté, à charge de soulte (art. 1844-9 C. civ.)
• Règles particulières
– Apport en nature en jouissance
– Apport en industrie: pas de restitution d’apport
• Cass. 1ère civ., 19 avr. 2005, n° 01-17.226
• Cass. 1ère civ. 30 mai 2006 ; n° 04-14749

B. Le droit au boni de liquidation


Section 2: Le droit de vote

§1. Reconnaissance du droit de vote


• Principe
– Article 1844 C. Civ.
– Cass. com. 9 février 1999, Château d'Yquem; Cass.
com. 23 octobre 2007; Cass. com. 9 juillet 2013 (n°
11-27.235, 731)
– Cass. com 24 octobre 2018 no 17-26.402
• Exceptions
• Répartition du droit de vote
§2. Abus du droit de vote

A. Dans les rapports internes


1. Abus de révocation d’un dirigeant
• Cass. com. 13 mars 2001, n° 98-16.197: intention vexatoire et contraire à l’intérêt
social caractérisant une volonté de nuire
• Cass. com. 14 mai 2013, n° 11-22845
2. L’abus de majorité
• Abus de majorité: Décision contraire à
l’intérêt social et prise dans l’unique dessein
de s’avantager au détriment de la minorité
(Cass. com. 22 avril 1976)
– Cass. com. 3 juin 2003, n° 00-14.386
– Cass. 3e civ. 8 juillet 2015 n° 13-14.348
• Sanction: nullité de la décision prise
abusivement; dommages et intérêt
3. L’abus de minorité ou d’égalité
• Abus de minorité: vote ou absence de vote
contraire à l’intérêt général de la société en ce que
cela aurait interdit la réalisation d’une opération
essentielle pour celle-ci, dans l’unique dessein de
favoriser les intérêts du minoritaire au détriment
de l’ensemble des autres associés (Cass. com. 15
juill. 1992, n° 90-17.216, Six; Cass. com. 20 mars
2007, n° 05-19.225, Cass. com. 9 mars 1993, n° 91-
14.685, Flandin; Cass. com. 14 janv. 1992, n° 90-
13.055, Vitama)
4. Interrogations sur les abus de majorité et
de minorité
• Abus de majorité négatif:
– Cass. 1ère Civ., 16 juillet 1998, n° 96-16.247 (refus
d’un majoritaire d’une SCP de voter
l’incorporation des plus-values d’actif),

– Cass. 3ème civ., 14 janv. 2009, n° 07-20813 (refus


d’accepter le retrait de minoritaires d’une SCI)
• Abus de minorité positif
B. Dans les rapports externes
• Cass. com. 18 février 2014, n° 12-29752: exigence d’une «
faute intentionnelle d'une particulière gravité, incompatible
avec l'exercice normal des prérogatives attachées à la qualité
d'associé, de nature à engager sa responsabilité personnelle
envers le tiers cocontractant de la société ».

Holding Les Centrale


mousquetaires d’approvisionnement
du groupe
1 action
Contrat
d’enseigne SAS Contrat
(clause (statut: unanimité d’approvisionnement (avec
unanimité) pour décisions obligation de maintien de
extraordinaires) l’enseigne)
Associé
Section 3. Le droit de ne pas être
contraint d’augmenter ses
engagements
§1. Notion d’augmentation des
engagements

• Article 1836 C. Civ.; L. 223-30 al. 5 C. com. Et L.


225-96 C. com.
• Pas de possibilité d’obliger les associés à effectuer
des versements complémentaires (Cass. com. 5
mai 2009, n° 08-14044).
• Mais obligation d’effectuer les versements prévus
par les statuts (Cass. com. 9 juin 2014, n° 01-
12887)
• Différence entre augmentation des engagements,
et diminution des droits
• Evolution vers l’interdiction de tout engagement
nouveau sans consentement : Cass. 9 févr. 1937;
Cass. com. 26 mars 1996, n° 93-21.250 ; Cass. com.
24 juin 1997, n° 95-20.056)
B. Applications
• SARL (art. L. 223-9 C. com.)
• SAS (art. L. 227-19 C. com.):
– clauses d’inaliénabilité, clauses d’exclusion pour
changement de contrôle  unanimité
– clauses d’agrément, clauses d’exclusion autres que
pour changement de contrôle  majorité possible
Section 4: Le droit de faire partie de la
société

• Exclusion légale (ex. Art. 1860 C. civ.)


• Clauses d’exclusion
– Autorisées par la loi (art. L. 227-16 C. com.)
– Sans autorisation de la loi: Cass. com. 13/12/1994
(Midi-libre)
– Quid des promesses de cession de droits sociaux?
• Cass. com. 6 mai 2014 (n° 13-17349)
Titre 3: Les autres acteurs

Chapitre 1: Les commissaires aux comptes

Chapitre 2: Les salariés

Chapitre 3: Les acteurs en cas de crise


Partie 3: Disparition des sociétés
commerciales

Titre 1: Les causes de dissolution


Chapitre 1: Les causes de dissolution
automatiques

Section 1: Arrivée du terme

• Art. 1844-6 C. com.


• Cass. com. 30 juin 2015
Section 2: Réalisation ou extinction de l’objet social

• Cass. com. 30 mars 2016, n° 14-13.729

Section 3: Disposition statutaire

Section 4 : Clôture d’une liquidation judiciaire pour


insuffisance d’actif
Chapitre 2: Dissolution provoquée

Section 1: Réunion de toutes les parts


en une seule main

• 1844-7  1844-5 C. civ.


• Cass. Com. 3 déc. 2013, n° 12-23787

Section 2: Décision des associés

• Mutuus dissensus
• Cass. com. 8 févr. 2011, n° 10-11788
Section 3: Décision du tribunal à la demande
d’un associé pour justes motifs
• Art. 1844-7, 5° C. Civ.
• Mésentente entraînant la paralysie de la
société
– Exigence d’une paralysie: Cass. com. 21 oct. 1997, PB, n° 95-21.156 ;
Cass. com. 5 avril 2018, n° 16-19.829)
– Disparition de l’affectio societatis ne suffit pas à entraîner la
dissolution: Cass. 3ème civ. 16 mars 2011, n° 10-15459
– Demandeur ne doit pas être à l’origine de la mésentente: Cass. com. 16
juin 1992, Bull. Joly 1992, p. 945; Cass. 3ème civ 16 sept. 2021, n° 19-
23.596. Sa demande n’est pas irrecevable, mais la dissolution ne
pourra pas être prononcée (Cass. com. 16 sept. 2014, n° 13-20083)
– Désignation possible d’une administrateur provisoire (Cass. com. 26 avril
1982, rev. soc. 1984, p. 93)
• Inexécution de ses obligations par un associé
– Cass. com. 3 mai 2018, n° 15-23.456
Titre 2: Les effets de la dissolution

Chapitre 1: Principe: la liquidation


Section 1: Publicité de la liquidation
• Art. 1844-8 C. civ. et L. 237-2 C. com.: dissolution produit ses
effets à l’égard des tiers à compter de sa publication au RCS

Section 2: Maintien de la personnalité morale de la société

• Art. 1844-8 C. civ. et L. 237-2 C. com.: Personnalité morale subsiste jusqu’à


(la publication de) la clôture de la liquidation

• la personnalité morale subsiste aussi longtemps que les droits et


obligations à caractère social ne sont pas liquidés, peu importe que la
liquidation ait été clôturée (Cass. com. 13 févr. 1996).
Section 3: Procédure de liquidation
• Nomination du liquidateur
• Missions du liquidateur
– Dresser un inventaire
– Transformer en liquidité les actifs
– Payer les créanciers
– Restitution des apports et partage du boni
– Réunion des associés, pour faire approuver les comptes de la
liquidation
– Clôture de la liquidation
– Radiation de la société au RCS
Section 4: Responsabilités et recours
• Responsabilité du liquidateur
– Pas d’exigence d’une faute séparable (Cass. com.,
11 juin 2013, n° 12-18853)
• Action contre la société
• Action contre les associés
– Cass. com. 8 oct. 2013, n° 12-24825
Chapitre 2: Exception: la transmission
universelle du patrimoine
• Fusion et scission: art. 1844-4 C. civ.
• Dissolution d’une société unipersonnelle: art.
1844-5 C. civ.

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