Professeure OKHAYA Latifa Le conflit socio-cognitif (CSC)
La théorie du CSC repose sur l’idée que l’effet
structurant du conflit cognitif s’accroît s’il s’accompagne d’un conflit social : des apprenants mis en présence et confrontés à une même tâche seront amenés à développer des actions et des verbalisations qui vont entrer en conflit car reposant sur des schèmes cognitifs quelque peu différents ; cette confrontation offre aux sujets en présence plus de chances de mettre en place des processus d’accommodation des structures de connaissances initiales et d’améliorer les processus d’équilibration (Xavier & De Ketele, 1999). Pour que le CSC soit pertinent, il faut qu’il remplisse trois conditions : 1) la présence explicite de plusieurs points de vue. 2) une situation où le CSC est net et non fuyant. 3) ne pas confondre un effectif CSC avec une situation où l’acquiescement d’un des protagonistes peut être de simple complaisance ou de soumission. Le CSC confirme le rôle décisif et positif de la coopération d’égal à égal entre pairs et infirme les rapports d’autorité. Un apprenant avance que le cerveau de l’homme est plus grand que celui de la femme. Un autre réplique que la taille du cerveau est proportionnelle au poids du corps. Les deux vont confronter leurs points de vue. Chacun va présenter ses arguments, ce qui crée un conflit entre les deux en plus de l’interaction. Chacun des deux élèves ou même un autre élève va prendre conscience de réponses autres que les siennes. La différence entre les deux points de vue devient explicite. Ce conflit pourrait conduire les élèves à un changement conceptuel car ils vont écouter les deux thèses et ne retenir que celle qui est plus convaincante. Donc c’est le conflit qui est à la base d’un changement conceptuel, et non la simple interaction entre deux élèves, qui peut se produire sans conflit. La situation Brousseau (1982) définit la situation comme « un ensemble de rapports, implicites ou explicites, entre un élève ou un groupe d’élèves, un certain milieu, comprenant éventuellement du matériel, et un système éducatif, le professeur, organisé aux fins de l’appropriation par les élèves d’un savoir constitué ». Brousseau (1975) la décrit de la façon suivante : « …un processus d’apprentissage peut être caractérisé de façon très générale (sinon déterminé) par une suite de situations identifiables (naturelles ou didactiques) reproductibles et aboutissant régulièrement à la modification d’un ensemble de comportements des élèves, modification caractéristique de l’acquisition d’un ensemble de connaissances déterminé. Chacune des situations, comme d’ailleurs le processus entier, met donc en présence : Un savoir. Des sujets. Des moyens didactiques ». Pour Margolinas (1993, p. 33) : « il s’agit d’une situation qui se noue, le plus souvent dans la classe, entre un maître et un ou des élèves autour d’un savoir à enseigner. Dans la situation didactique, les intentions d’enseigner et d’apprendre sont affichées ». la situation-problème la situation-problème est définie comme une situation de classe construite de manière à ce que les apprenants débouchent sur un problème alors même qu’ils pensaient maîtriser la situation (B. Darley, 2000). D’après Robardet (Darley, 2000), la construction d’une situation- problème répond à un certain nombre de règles : 1 – identifier aussi clairement que possible l’obstacle à l’apprentissage programmé (ou, au moins, l’un d’entre eux considéré comme crucial). 2 – elle est organisée en sorte que l’obstacle se révèle à l’élève sous forme d’un problème à résoudre ; problème qui doit apparaître en cours d’action et non proposé arbitrairement par l’enseignant. 3 – pour résoudre le problème l’élève va devoir élaborer une stratégie originale à partir de ses connaissances antérieures ; c’est cette stratégie qui se révèlera être l’objet d’apprentissage lors de l’institutionnalisation. la formulation d’hypothèses et des conséquences de ses hypothèses doit faire partie de la stratégie mise en place par les élèves. 5 – des confrontations de stratégie sont organisées pour provoquer des débats scientifiques. 6 – la validation de la solution se fait naturellement par la résolution du problème, pas par une intervention dogmatique de l’enseignant. 7 – une institutionnalisation par analyse réflexive de la solution et du parcours le plus efficace permet de conscientiser les étapes de la démarche et de stabiliser les procédures mises en œuvre. 8 – 8ème règle inspirée de Brousseau : donner aux apprenants les outils conceptuels nécessaires pour que le problème qui leur sera soumis ait un sens. D’après Jonnaert (Jonnaert & Pallascio, 1996), la construction d’une situation-problème répond à un certain nombre de questions : 1 - Un contenu Question : Sur quoi devra porter l’apprentissage ? Réponse : Déterminer un contenu ; réaliser une analyse conceptuelle de ce contenu ; identifier des entrées possibles dans ce contenu. 2 - Les connaissances de l’enseignant Question : Mes connaissances d’enseignant sont-elles pertinentes par rapport au contenu envisagé ? Réponse : Analyser ses propres compétences par rapport au contenu envisagé en réalisant les problèmes et les exercices relatifs à ce contenu ; identifier ses forces, ses performances, ses lenteurs, ses hésitations, ses réticences et ses obstacles par rapport à ce contenu ; se remettre à jour par rapport à ce contenu. 3 - Une hypothèse d’objectif Question : Où les élèves devraient-ils arriver au terme de l’activité par rapport à ce contenu ? Réponse : Formuler une hypothèse d’objectif dans la quelle l’enseignant présente des résultats d’apprentissage qu’il suppose voir apparaître au terme de l’activité ; cette réponse suppose une exploration suffisante du savoir envisagé. 4 - Un réseau de connaissances Question : Que croient connaître les élèves à propos du contenu envisagé ? Réponse : Faire émerger les représentations des élèves à propos des contenus qui leur sont proposés ; analyser ces représentations ; organiser le réseau des connaissances à mettre en relation avec le 5 - Des chemins possibles Question : Avec ces connaissances, par quelles voies les élèves pourront-ils cheminer vers le savoir envisagé ? Réponse : Articuler le réseau des connaissances des élèves aux entrées possibles pour aborder le contenu envisagé ; identifier les tâches possibles pour permettre aux élèves de mettre à l’épreuve leurs connaissances. 6 - Des situations Question : Dans quelles situations les élèves pourront-ils réaliser les tâches identifiées ? Réponse : Préparer des situations dans lesquelles les élèves pourront réaliser les tâches identifiées à l’étape précédente. Chacune de ces situations-problèmes met en jeu : a) Un savoir. b) Un contrat didactique. c) Des apprenants. d) l’enseignant en classe. e) Des moyens didactiques. Objectif obstacle La notion d’objectif est issue du modèle behavioriste de l’apprentissage, hérité de Skinner et Watson. On sait qu’elle permet de définir les connaissances à acquérir (qu’il s’agisse de savoirs ou de savoir-faire) en termes de comportements observables des élèves. La psychologie behavioriste postule en effet que l’activité mentale est une « boîte noire » aux processus inaccessibles et qu’il vaut mieux se centrer sur ses entrées (inputs) et ses sorties (outputs). D’où le fameux schéma S-R (comme stimulus- réponse) longtemps dominant en psychologie. La pédagogie par objectifs (PPO) en est une application à l’enseignement. Elle conduit à définir les objectifs en termes comportementaux, sous la forme : l’élève sera capable de... (à laquelle s’ajoute un verbe d’action). Définis a priori, les objectifs opérationnels amènent à découper les tâches intellectuelles en petites unités, de façon à faciliter la réussite des élèves et l’évaluation de leurs La notion d’obstacle « épistémologique » a été introduite par Gaston Bachelard (1938). Il identifiait l’obstacle comme étant « des causes d’inertie » provoquant des lenteurs et des troubles. De plus Bachelard considérait ces obstacles épistémologiques comme le moteur de l’évolution de la connaissance, puisqu’ils constituent la rupture qui dynamise le progrès de la connaissance. Brousseau parle aussi de l’obstacle mais cette fois ci de l’obstacle didactique, si les choix pédagogiques de l’enseignant ou du système éducatif sont erronés, ces derniers vont fonctionner comme obstacle à l’apprentissage des nouvelles connaissances et induit l’élève en erreur. Un obstacle didactique est donc une représentation négative de la tâche d'apprentissage, induite par un apprentissage antérieur, et faisant entrave à un apprentissage nouveau. Il y a donc obstacle lorsque les « conceptions nouvelles » à s’approprier contredisent les « conceptions antérieures » de l’élève. « Un obstacle didactique est une représentation de la tâche, induite par un apprentissage antérieur, étant la cause d’erreurs systématiques et faisant obstacle à l’apprentissage actuel ». « Il y a obstacle lorsque les conceptions nouvelles à former contredisent les conceptions antérieures bien assises de l’apprenant » (Bednarz, Garnier, 1989). On retrouve aussi cette idée d’obstacle chez Piaget qui le voyait du point de vue épistémologie génétique : Pour Piaget l’obstacle est du aux limitations psychologiques. Nature des obstacles Une prise en considération des obstacles dans une perspective d’enseignement implique une connaissance, au moins partielle, des origines possibles de ces obstacles. En effet, d’une part cette connaissance permet de cerner ces obstacles et d’autre part, elle en permet une meilleure utilisation pédagogique. Cependant, une connaissance des origines de ces obstacles exige de la part de l’enseignant des compétences précises. Ces dernières peuvent être acquises dans des formations dispensées dans les centres de formation des enseignants. Ceci est possible si sont réunies les conditions d’une formation qui puisse effectivement développer ces compétences chez l’enseignant. Nous pouvons citer les origines suivantes : • Des obstacles liés au langage ; • Des obstacles liés à la simplification du savoir pour des fins d’enseignement ; Des obstacles liés à la nature du savoir lui-même ; • Des obstacles liés à des notions nécessaires à la compréhension du concept à l’étude ; • Des obstacles générés par les livres et les manuels scolaires ; • Des obstacles générés par les modèles proposés par l’enseignant ou les livres de référence ; • Des obstacles liés au style d’apprentissage de l’apprenant ; • Des obstacles en rapport avec les actions éducatives menées Face à l'obstacle La question qui se pose ici, comment opérer face à l’obstacle ? L’ignorer sans le méconnaître ? L’éviter et le contourner en posant le problème autrement ? Ou bien suivre une stratégie qui consiste à « Faire avec pour aller contre ». Tous ces modes de traitement, suppose que l’obstacle a été identifié, mais il faut signaler que dans la plupart des cas, l’enseignant ne se rend pas compte de l’existence de ces obstacles qui bloquent ses élèves et empêchent l’acquisition du savoir scientifique a ce propos Bachelard disait « J’ai souvent été frappé du fait que les professeurs ne comprennent pas que leurs élèves ne comprennent pas... » La prise en compte didactique des obstacles : Comment opérer face à l’obstacle ? sans prendre en considération les représentations des élèves qui conditionnent Astolfi (1996) nous propose six étapes nécessaires pour la prise en compte des présentations: 1- Les entendre par une écoute positive de ce qu’expriment les élèves. 2 - Les comprendre en postulant que les erreurs ne sont pas fortuites mais méritent d’être analysées. 3 - Les faire identifier : Vu le fonctionnement inconscient des représentations, la prise de conscience par chacun contribuant déjà à leur évolution. 4 - Les faire comparer ce qui favorise la décentration des points de vue, et révèle aux élèves une diversité qu’ils n’imaginent pas dans les idées en présence dans la classe pour expliquer un même phénomène. 5- Les faire discuter en provoquant des conflits socio-cognitifs dont la psychologie indique que ce sont d’importants leviers du développement intellectuel. 6- Les suivre en surveillant leur évolution à court et moyen terme, au long de la scolarité obligatoire et d’abord au cours La dualité objectif-obstacle Le concept d’objectif-obstacle a été introduit par JEAN-LOUIS MARTINAND dans sa thèse de doctorat (1982). MARTINAND a essayé de marier deux concepts qui sont a priori contradictoires : Les obstacles et les objectifs. En parlant de ce couplage MARTINAND dit: « une tentative pour faire rejoindre deux courants, celui des pédagogues qui cherchent, à travers les objectifs, à rendre plus efficaces les actions didactiques, et celui des épistémologues qui s’intéressent aux difficultés qu’affronte la pensée scientifique » “ Les propositions que nous faisons pour ne garder que les objectifs utiles consistent à exprimer les objectifs en termes d’obstacles franchissables, c’est à dire de difficultés réelles que les élèves rencontrent et peuvent vaincre au cours du curriculum”. Astolfi (1989) nous a fourni un processus qui nous permet de mettre en oeuvre le concept d’objectif-obstacle, ces étapes sont les suivantes : a) Repérer les obstacles à l’apprentissage (dont les représentations font partie), sans les minorer ni les sur valoriser. b) Définir inversement, et de manière plus dynamique, le progrès intellectuel correspondant à leur éventuel franchissement. c) Sélectionner, parmi la diversité des obstacles repérés, celui (ou ceux) qui paraît franchissable au cours d’une séquence, produisant un progrès intellectuel décisif. d) Se fixer comme objectif le dépassement de cet obstacle jugé franchissable. e) Traduire cet objectif en termes opérationnels selon les méthodologies classiques de formulation des objectifs. f) Construire un dispositif (ou plusieurs), cohérent avec l’objectif, ainsi que des procédures de remédiation en cas de difficulté. Le chercheur et professeur en sciences de l'éducation Philippe MEIRIEU a généralisé ce concept de situation-problème dans un ouvrage intitulé « Apprendre… Oui, Mais comment ? » La première édition de cet ouvrage ne contient pas ce concept de situation-problème, il faut attendre la réédition parue en 1990 pour voir apparaître le phénomène dans une annexe qui propose un « Guide méthodologique pour l'élaboration d'une situation- problème » dans laquelle il expose la structure que doit suivre une situation-problème : « il est proposé aux élèves de suivre une tâche (…) cette tâche ne peut être menée à bien que si l'on surmonte un obstacle qui constitue le véritable objectif d'acquisition du formateur. Grâce à l'existence d'un système de contraintes, le sujet ne peut mener à bien le projet sans affronter l'obstacle. Grâce à l'existence d'un système de ressources (le papier et le crayon, le dictionnaire) , le sujet peut surmonter l'obstacle. » Gerard DE VECCHI et Nicole CARMONA-MAGNALDI3 ont établi une liste des critères essentiels qui définissent une situation-problème et ce qu'elle devrait comporter : Du sens : elle doit interpeller l'apprenant, qui ne doit pas simplement exécuter 2. Être liée à un obstacle qui sera repéré, défini et dépassable pour les élèves et dont il doivent prendre conscience au fur et à mesure qu'ils construisent leurs conceptions. 3. Faire naître un questionnement. 4. Créer des ruptures qui vont déconstruire leurs représentations initiales. 5. Correspondre à une situation complexe qui pourra s'ouvrir sur différentes réponses et différentes stratégies. 6. Déboucher sur un savoir d'ordre général ( une notion, un concept, une règle ou compétence) Les grands théoriciens constructivistes ont déterminés deux pôles. Le premier est didactique : la situation est conçue pour surmonter une représentation fausse qui fait obstacle à l'acquisition d'un savoir. La situation-problème est structurée en fonction de l'objectif à atteindre ou de l'obstacle à surmonter. Le deuxième pôle est pédagogique : il est centré sur la relation maître-élève, les situations sont plus ouvertes, elles interpellent les représentations initiales des apprenants afin de les Les fondements du concept de la situation-problème viennent des théories émises par la psychologie cognitive, trois grands auteurs se sont distingués dans ce domaine : Jean PIAGET, Lev VYGOTSKI et Henri WALLON. Ces philosophes s'intéressent aux stratégies mentales mises en place par les individus. Ce courant psychologique considère qu'apprendre c'est comprendre. Les connaissances sont acquises selon un processus de résolution de problèmes qui suscite un questionnement. Jean PIAGET a déterminé deux concepts auxquels s'est rajouté un troisième établi par VYGOTSKI et WALLON : La représentation mentale : il s'agit d'une construction intellectuelle momentanée qui donne sens à une situation en utilisant pour cela les connaissances stockées en mémoire par l'individu. 2. Le conflit cognitif : un déséquilibre cognitif est créé, dû à la perception d'une différence entre ce que l'on croit savoir et ce que l'on constate. D'après PIAGET, l'individu ne sera motivé que s'il constate un déséquilibre. 3. Conflit socio-cognitif : développé par VYGOTSKI et WALLON, il prévoit qu'il naît de la confrontation d'une interprétation d'un phénomène avec celle d'une personne qui a observé le phénomène mais qui le comprend différemment. Il s'agit en fait d'une divergence de points de vue. Le fait d'exprimer son point de vue personnel ou bien de réfuter les arguments d'un autre tiers font évoluer les Des ajouts sont venus compléter ces trois concepts essentiels à l'efficacité d'une situation problème, parmi lesquels : • Le contrat didactique : Il s'agit d'un contrat implicite passé entre l'enseignant et son élève, il garantit entre autre que les échanges dans la classe se passent sans difficultés. Pour recueillir les situations initiales d'un élève il faut que celui-ci puisse se sentir en confiance afin de dévoiler ses connaissances, le contrat didactique participe de ce climat de confiance. • La Zone Proximale de Développement : Développée par le psychologue biélorusse Lev VYGOSTKI, elle détermine ce qui conditionne les perspectives de développement d'un apprenant : la marge de développement dont un individu dispose lors d'un apprentissage sous l'aile de l'adulte. L'enfant peut ainsi résoudre un problème d'un niveau – ou stade, comme le définit VYGOTSKI – supérieur à l'aide d'un adulte qui joue le rôle d'un médiateur. : « ce que l'enfant sait faire aujourd'hui en collaboration, il saura le faire tout seul demain ». En somme l'efficacité dans l'apprentissage consisterait à anticiper le développement dans les limites de la ZPD, l'objectif et l'obstacle déterminés dans la situation-problème doivent correspondre à ce qui est susceptible d'être réussi, conduisant par la Définition de la situation problème la situation-problème est une situation d'apprentissage que l'on propose aux élèves par le biais d'une tâche au cours de laquelle il faudra dépasser un obstacle qui pourra mettre en doute les représentations initiales des élèves et amenant ainsi à la création de nouvelles connaissances pour les supplanter dans les esprits. Objectif-obstacle Cette idée d'objectif-obstacle fût développée par Jean- Louis MARTINAND . Si à première vue le rassemblement des deux termes serait un oxymore évident (l'obstacle empêche l'objectif d'être atteint), le chercheur français articule entre eux ces deux termes. Deux perspectives de l'obstacle sont ainsi mises en lumière : 1. Dans un premier temps la notion d'obstacle telle que nous la concevons dans la vie quotidienne. L'obstacle revêt ici un aspect négatif : il incarne les multiples difficultés qui peuvent s'imposer à nous au cours d'un apprentissage : celles qui empêchent Dans leur ouvrage Didactique des Sciences, Jean- Pierre ASTOLFI et Michel DELEVAY distinguent sept étapes possibles pour caractériser une objectif- obstacle : 1. Repérer les obstacles à l'apprentissages. Les représentations des élèves peuvent en faire partie. 2. Définir le progrès intellectuel correspondant à un franchissement (intellectuel) Sélectionner parmi tous celui qui paraît franchissable au cours d'une séquence produisant un progrès intellectuel décisif. 4. Se fixer comme objectif le dépassement de cet obstacle jugé infranchissable. 5. Situer cet objectif parmi les familles que distinguent les taxonomies classiques, l'aspect dominant d'un objectif- obstacle relevant toujours de l'une d'elles (objectif d'attitude, de méthode, de connaissance, de savoirs- faire, d'acquisition d'un langage ou code…) 6. Traduire cet objectif en termes “opérationnels“ selon les méthodologies classiques de formulation des objectifs. 7. Construire un dispositif cohérent avec l'objectif ainsi que des procédures de remédiations en cas de difficultés.