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Séance 3.

Les vices de consentement : les mesures


préventives de protection du consentement

Dissertation : La violence économique est-elle admise en droit français ?

Selon l’arrêt de la première chambre civile de la Cour de cassation du 30 Mai 2000 « La
contrainte économique se rattache à la violence et non à la lésion ».

On peut rattacher la théorie des vices de consentement à l’article 1129 du code civil qui nous
dit qu’« il faut être saint d’esprit pour consentir valablement à un contrat ». Ce qui est
envisagé ici c’est la lucidité. Et donc sont nul tous les contrats qui sont conclus sous trouble
mental, indépendamment des mesures de protection dont la personne peut faire l’objet.
La théorie des vices de consentement réside dans l’article 1130 du code civil qui dispose que
« l’erreur, le dole et la violence vicient le consentement lorsqu’ils sont de tel nature que sans
eux, l’une des parties n’aurait pas contracté ou aurait contrat à des conditions
substantiellement différentes. » Il y a donc trois vices de consentement dans cette théorie.
Ce qui va nous intéresser dans le cadre de cette dissertation, c’est la violence et plus
particulièrement la violence économique.

L’économie est considérée comme « l’ensemble des phénomènes, faits et activités relatifs à
la production, à la circulation et à la consommation des richesses dans un ensemble
donné ».
De façon classique, la violence elle est définie comme la pression exercée sur un contractant
aux fins de le contraindre à consentir au contrat.
Elle est définie plus précisément à l’article 1140 du code civil qui prévoit qu’«  il y a violence
lorsqu'une partie s'engage sous la pression d'une contrainte qui lui inspire la crainte
d'exposer sa personne, sa fortune ou celles de ses proches à un mal considérable. » L’article
1142 du code civil répond à la question de savoir de qui doit provenir la violence pour
provoquer la nullité du contrat en indiquant que « la violence est une cause de nullité qu'elle
ait été exercée par une partie ou par un tiers ».

On peut également parler de la lésion qui désigne selon Serge Braudo « le préjudice né du
déséquilibre entre la valeur des prestations que reçoit ou doit recevoir un des contractants
et la valeur de celles qu'il a fournies ou qu'il doit fournir à son cocontractant. »

La notion de violence économique n’a pas de définition générale. Elle peut être définie
comme l’exploitation économique par une partie à un contrat, de l’état de nécessité de son
cocontractant à former un acte à un prix, plus élevé de celui qui serait prévu en l’absence de
cet état.
Et donc on peut distinguer cette forme de vice de consentement des autres en ce que le
consentement de la victime a été donné en connaissance de cause, même si elle n’a pas
contracté librement.

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Autrement dit, en contractant, la victime avait pleinement conscience de la portée de son
engagement, seulement elle s’est engagée sous l’empire de la menace. Et donc ce n’est pas
le consentement qui est ici vicié, mais c’est l’exploitation illégitime de l’auteur de la
contrainte.

On va donc se poser la question de savoir si la notion de violence économique est reconnue


en droit français ?

Dans un premier temps, nous allons voir que oui la nation de violence économique est
admise en droit français (I), mais dans un second temps nous allons voir qu’il y a des limites
dans la reconnaissance de cette notion (II).

I- L’admission de la notion de la violence économique

Nous allons tout d’abord nous pencher sur les conditions de la violence d’un point de vue
générale comme vice de consentent (A). Puis nous nous intéresserons ensuite à la
reconnaissance de la violence économique comme vice de consentement établie par la
jurisprudence (B).

A/ Les conditions relatives à l’exercice de la violence

Tout d’abord en ce qui concerne l’objet de la contrainte, on peut observer que la violence
envisagée à l’article 1140 du Code civil c’est toutes les formes de pressions qui peuvent
constituer des violences, ça peut être des menaces physiques, phycologiques, du chantage
etc. C'est à dire une contrainte exercée par la menace sur la volonté du contractant. La
contrainte exercée par l’auteur de la violence doit donc avoir pour seul effet que d’atteindre
le consentement de la victime, à défaut de quoi on ne saurait parler de vice du
consentement.
Cette menace peut consister en tout ce qui est susceptible de susciter un sentiment de
crainte chez la victime. Il peut s’agir, indifféremment, d’un geste, de coups, d’une parole,
d’un écrit, d’un contexte.
Toute fois, la menace dont fait l’objet le contractant doit être illégitime, en ce sens que l’acte
constitutif de la contrainte ne doit pas être autorisé par le droit positif. A contrario, lorsque
la pression exercée sur le contractant est légitime, quand bien même elle aurait pour effet
de faire plier la volonté de ce dernier, elle sera insusceptible d’entraîner l’annulation du
contrat.

La question alors se pose de savoir quelles sont les circonstances qui justifient qu’une
contrainte puisse être exercée sur un contractant. Donc pour le déterminer, il convient de se
reporter à l’article 1141 qui prévoit que « la menace d’une voie de droit ne constitue pas une
violence. Il en va autrement lorsque la voie de droit est détournée de son but ou lorsqu’elle
est invoquée ou exercée pour obtenir un avantage manifestement excessif. »
Cette disposition est inspirée par un arrêt de la troisième chambre civile de la Cour de
Cassation en date du 17 janvier 1984. Ou en l’espèce, elle avait estimé que « la menace de
l’emploi d’une voie de droit ne constitue une violence au sens des articles 1111 et suivants
du code civil que s’il y a abus de cette voie de droit soit en la détournant de son but, soit en
en usant pour obtenir une promesse ou un avantage sans rapport ou hors de proportion

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avec l’engagement primitif ». Il n’y aura donc pas violence si on menace quelqu’un d’une
voie de droit à condition que ce ne soit pas abusif.

Ainsi, par exemple la menace d’une poursuite judiciaire ou de la mise en œuvre d’une
mesure d’exécution forcée ne saurait constituer, en elle-même, une contrainte illégitime. En
ce sens d’un arrêt de la chambre commerciale de la Cour de Cassation en date du 22 janvier
2013 au sujet d’un cautionnement qui aurait été conclu sous la contrainte, la Cour de
Cassation considère que « la violence morale ne pouvait résulter des appels même
incessants d’un banquier, dès lors qu’il existait une raison légitime comme celle de finaliser
un acte de cautionnement pour garantir un concours bancaire à la société. »

La légitimité de la menace cesse, lorsque la voie de droit est soit détournée de son but, soit
invoquée ou exercée pour obtenir un avantage manifestement excessif. Par exemple c’est le
cas lorsque l’avantage procuré par l’exercice d’une voie de droit à l’auteur de la menace est
sans rapport avec le droit dont il se prévaut. En ce sens dans un arrêt de la première
chambre civile de la Cour de cassation en date du 25 Mars 2003, la Cour de Cassation a
reconnu la nullité d’une reconnaissance de dette qui avait été « obtenue sous la menace
d’une saisie immobilière relative au recouvrement d’une autre créance ».
Toutefois, ces conditions ne concernent pas forcément la violence économique, mais
englobe plus généralement que le vice de violence. Et c’est la jurisprudence qui va éclairer et
approfondir les conditions de le violence économique.

B/ Une reconnaissance de la violence économique par la jurisprudence

La question de l’origine de la violence pose un autre problème qui est la question de savoir si
la violence peut provenir d’une situation de dépendance d’une personne à l’égard de l’autre
et en particulier d’une dépendance économique. Est-ce que le consentement de la partie
faible ne serait pas vicié par une forme de violence ?
Ici c’est un élargissement de la notion de violence de l’article du code. On passera à une
conception plus économique de la violence. La violence ici vient plus des circonstances de la
violence que du comportement de la violence.

La Cour de Cassation a été très réticente à admettre la violence économique. Elle en a


d’abord admis le principe dans un arrêt de la première chambre civile du 30 Mai 2000 ou elle
nous dit que « la contrainte économique se rattache à la violence et non à la lésion ». Mais
dans cet arrêt elle n’applique pas la violence économique et elle ne pose aucune condition.
Car en effet en l’espèce, un particulier a été victime d’un incendie survenu dans le garage
qu’il exploitait. À la suite de quoi il a signé un accord sur la proposition de l’expert pour fixer
les dommages. L’assuré engage ensuite une action en nullité du protocole d’accord, en
invoquant la violence dont il aurait fait l’objet. La Cour d’appel de Paris rejette la demande
formulée par l’assuré au motif que la convention ne pouvait pas être attaquée pour cause de
lésion, celle-ci ne constituant pas une cause de nullité en droit français. La Cour de Cassation
casse et annule l’arrêt de la Cour d’appel estimant que la transaction en l’espèce pouvait
parfaitement faire l’objet d’une action en nullité, dans la mesure où la contrainte
économique à laquelle était soumis l’assuré lors de la conclusion de l’acte litigieux était
constitutive du vice de violence et non d’une lésion. Et donc c’est la première fois que la
Cour de Cassation admet que la contrainte économique puisse constituer un cas de violence.

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Egalement dans un arrêt de la première chambre civile de la Cour de Cassation en date 4
février 2015 (n°14-10920). Ou en l’espèce, la société Bouygues été chargé d’opération
immobilière couteuse avec des délais à respecter. Et dans la crainte de ne pas mener à bien
ce projet, elle accepte de conclure une transaction déséquilibrée. Le vice de violence
économique a été retenue en présence d’une menace illégitime qui a fait naitre la crainte de
faire mettre en échec l’opération. Donc on voit bien que la Cour de Cassation élargie la
notion de violence mais on va voir qu’elle reste réticente à la mettre en application et qu’elle
va effectuer une appréciation in concreto de la violence économique.

II- Les difficultés de la reconnaissance de la violence économique en droit français

Dans un premier temps nous allons nous intéresser au limite de la reconnaissance de la


notion établie par la jurisprudence (A). Puis nous allons voir qu’il reste de nombreux
questionnement sur la notion de violence économique (B).

A/ Des limites dans la reconnaissance avec une appréciation in concreto des juges

En effet les juges de la Cour de Cassation vont procéder à une appréciation in concreto de la
notion de violence économique. Ils vont tenir compte des circonstances de l’espèce.
Dans un arrêt « Bordas » du 3 Avril 2002, la Cour de Cassation va préciser ce qu’elle avait
admis dans son arrêt du 30 Mai 2000. En l’espèce, une rédactrice salariée a par convention à
titre onéreux reconnu la propriété de son employeur sur tous les droits d’exploitation d’un
dictionnaire intitulé « Mini débutants » à la mise au point duquel elle avait fourni dans le
cadre de son contrat de travail une activité supplémentaire. Au terme de sa carrière
poursuivie dans l’entreprise, elle en a été licenciée.
La salariée licenciée assigne alors son employeur en nullité de la cession pour violence ayant
alors vicié son consentement. La Cour d’appel considère d’une part, que le statut de salarié
plaçait la requérante en situation de dépendance économique par rapport à la société
d’édition, la contraignant d’accepter la convention sans pouvoir en réfuter ceux des termes
qu’elle estimait contraires tant à ses intérêts personnels qu’aux dispositions protectrices des
droits d’auteur. Et d’autre part que l’obligation de loyauté due envers son employeur ne
permettait pas à la salariée licenciée, sans risque pour son emploi, de proposer son
manuscrit à un éditeur concurrent. Et que donc cette crainte de perdre son travail,
influençant son consentement, ne l’avait pas laissée discuter les conditions de cession de ses
droits d’auteur comme elle aurait pu le faire si elle n’avait pas été en rapport de
subordination avec son cocontractant. La Cour de Cassation casse et annule l’arrêt rendu par
la Cour d’appel. Elle considère que la seule situation de dépendance économique ne suffit
pas à caractériser la violence cause de nullité contractuelle.
Et donc la Cour de Cassation estime que le vice de violence ne pouvait être caractérisé en
l’espèce que si la situation de dépendance économique dans laquelle se trouvait la salariée
était exploitée abusivement par son employeur. Or aucun des éléments sur lesquels les juges
du fond se sont appuyés ne permettait d’établir l’existence d’un tel abus. Et donc ici on a une
vision plus strict de la violence économique.

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La solution dégagée dans cet arrêt « Bordas » a été confirmée par la suite dans plusieurs
autres décisions. C’est le cas dans un arrêt de la première chambre civile de la Cour de
Cassation en date du 18 Février 2015 (n°13-28278). Ou en l’espèce, une société d’assurance
a confié la souscription et la gestion des contrats d'assurance à autre société assurances par
une convention. Cette convention a été résiliée par l'assureur en raison de ses résultats
déficitaires obtenu par le courtier d’assurance. Par la suite une deuxième convention est
signée mais celle ci comporte une clause de réduction des commissions de courtage et de
gestion en cas de déficit du résultat. Et le courtier invoque ensuite la dépendance
économique à l’égard de cette société. Le vice de consentement ici n’est pas retenu car les
juges retiennent qu’il avait une position éminente sur le marché du courtage et qu’il n’avait
entrepris aucune démarche pour trouver une nouvelle compagnie.

Ces différents arrêts viennent confirmer la difficulté dans l’application de la violence


économique. En effet, le vice de violence sera rejeté dans l’hypothèse où le mal invoqué
n’est pas susceptible d’atteindre directement la victime. La Cour cassation vient donc limiter
le champ de d’application de la contrainte économique. Et donc on voit bien que la notion
de violence économique n’est pas totalement admise en droit français.

B/ Des modifications simples laissant des interrogations dans la reconnaissance de la


violence économique

On peut dire que la violence économique est une notion d’origine jurisprudentielle. Elle a été
consacrée par l’ordonnance du 10 février 2016, avec l’article 1143 qui consacre l’abus de
l’état de dépendance. En effet cet article prévoit que « il y a également violence lorsqu’une
partie, abusant de l’état de dépendance dans lequel se trouve son cocontractant, obtient de
lui un engagement qu’il n’aurait pas souscrit en l’absence d’une telle contrainte et en tire un
avantage manifestement excessif. » Il ressort de cette disposition que trois conditions
cumulatives doivent être réunies pour que l’abus de l’état de dépendance. À savoir une
situation de dépendance, un abus de cette situation et l’octroie d’un avantage excessif.
Toute fois le texte ne précise pas de quel type de dépendance il doit s’agir, mais on peut en
déduire qu’il ne vise pas seulement l’état de dépendance économique.
Et donc il ne suffit pas de démontrer qu’une partie au contrat se trouve dans un état de
dépendance par rapport à une autre pour établir le vice de violence. Il faut également que la
partie en position de supériorité ait abusé de la situation. Et pour que l’abus de dépendance
soit caractérisé, l’auteur de la violence doit avoir obtenu un avantage manifestement
excessif que son cocontractant ne lui aurait jamais consenti s’il ne s’était pas retrouvé en
situation de dépendance.

Et la loi de ratification du 20 Avril 2018 modifie l’article 1143 du code civil. En effet
maintenant « il y a également violence lorsqu’une partie, abusant de l’état de dépendance
dans lequel se trouve son cocontractant « à son égard », obtient de lui un engagement qu’il
n’aurait pas souscrit en l’absence d’une telle contrainte et en tire un avantage
manifestement excessif ». Donc ici à l'article 1143, après le mot : « cocontractant », la loi de
2018 insère les mots : « à son égard ».
Ça signifie donc qu’il doit s’agir d’un état de dépendance à l’égard du cocontractant et qu’il
n’y pas pas violence si l’une des parties abuse de l’état de dépendance dans lequel se trouve
son cocontractant à l’égard d’un tiers ou même de manière général.

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Toute fois ces ordonnances n’ont pas apporté de grande avancé concernant la
reconnaissance de la violence économique. Le législateur fait preuve d’une grande prudence
concernant cette notion. Et donc on n’a toujours pas de réel définition de cette notion.
On peut donc dire que la violence économique est partiellement admise en droit français.
Car en effet même si elle a été consacrée dans des jurisprudences, elle n’est toujours pas
réellement admise. De plus avec l’appréciation in concreto, la Cour de cassation a censuré de
nombreuses décisions dans lesquels les juges avaient assimilé l’état de dépendance
économique à la violence. Et de fait, le seul déséquilibre de puissance économique entre les
cocontractants, ne sauraient suffire à constituer le vice de violence.

La violence est un vice de consentement qu’on voit rarement. Violence physique, moral et la
violence économique (abus de dépendance). La violence doit être illégitime (attention pas
parler de violence injuste) + la violence doit avoir été déterminante de notre consentement.

Article 1112-1 du code civil qui dispose que « celle des parties qui connais une information
qui est déterminante dans le consentement de l’autre … »
Le débiteur de l’information c’est celui qui sait, le créancier c’t celui qui ne sait pas. Le
débiteur de l’obligation c’est toute personne qui détient une information déterminante pour
le cocontractant. Le créancier c’est celui qui ignore légitiment l’information soit du fait de sa
technicité soit en raison du rapport de confiance qu’elle peut avoir avec son cocontractant.
Charge de la preuve dans l’arrêt de la plaquette fiche n°9. On va pas pouvoir prévoir de
clause au contrat comme quoi on n’a pas d’obligation d’information parce qu’elle est d’ordre
public et donc elle s’impose à tous.

Fiche 1. Troisième chambre civile de la Cour de Cassation du 16 Septembre 2015

En l’espèce, par un acte sous seing privé, une société immobilière a vendu à des particuliers
une maison implantée sur une parcelle partiellement boisée faisant une partie du
lotissement. Après la levée des conditions suspensives, la société refuse de retirer la vente.
Les particuliers ont alors intenté une action en justice en perfection de la vente. La
juridiction de premier degré a rendu un jugement dont on ignore la teneur et une des parties
a interjeté appel de la décision.
Par un arrêt en date du 3 Décembre 2013, la cour d’appel de Grenoble déclare la vente
parfaite. La société forme alors un pourvoi en Cassation. Elle considère que que la réticence
dolosive des époux consistait dans la dissimulation des informations relatives aux résultats
de l'enquête publique diligentée par les services de l'urbanisme survenus avant la signature
de l'acte authentique.
Qu'en écartant la réticence dolosive des acquéreurs au motif inopérant qu'« à la date de
signature du compromis, l'enquête publique venait seulement d'être déclenchée par arrêté
du 25 septembre 2012, et le PLU n'avait pas été adopté », la cour d'appel a privé sa décision
de base légale.
Qu'en retenant que le fait d'avoir déposé une demande de permis de construire sans
autorisation du vendeur ne traduisait aucune manœuvre dolosive de la part des époux, sans
tenir compte du caractère délibéré de la violation de leur obligation légale de solliciter
l'autorisation de la SCI Vence, mentionnée dans le formulaire de ladite demande, ce qui

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traduisait une volonté de dissimuler le nouvel état de constructibilité de la parcelle litigieuse
à la société venderesse, la cour d'appel a privé sa décision de base légale.

????

La troisième chambre civile de la Cour de Cassation rejette le pourvoi. Elle considère l'arrêté
municipal ordonnant l'enquête publique relative à la modification du plan d'occupation des
sols et à l'adoption du plan local d'urbanisme remontait au 28 septembre 2012 et que celui-
ci n'était pas adopté le 8 octobre 2012 lors de la signature de la promesse de vente.

Fiche 2. Première chambre civile de la Cour de Cassation du 3 Juillet 1996

En l’espèce, la commune de Venthon passe un contrat de location pour du matériel


informatique. Suite à une erreur sur des promesses faites à un tiers, elle demande
l’annulation du contrat. La juridiction de premier degré a rendu un jugement dont on ignore
la teneur et une des parties a interjeté appel de la décision.
La cour d’appel rejette la demande de la commune au motif que ci celle soutient à juste titre
avoir été induite en erreur du fait des promesses faites par un tiers au contrat, condamné
par la suite pour escroquerie, ne peut que se retourner contre ce dernier.

L’erreur provoquée par le dol d’un tiers à la convention peut-elle entrainer la nullité du
contrat lorsqu’elle porte sur sa substance ?

Par un arrêt du 3 Juillet 1996, la cour de cassation casse et annule l’arrêt de la Cour d’appel.
Elle considère que l’erreur provoquée par le dol d’un tiers à la convention peut entrainer la
nullité du contrat lorsqu’elle porte sur la substance même de ce contrat.

Fiche 3. Chambre commerciale de la Cour de Cassation du 10 Juillet 2012

En l’espèce, une première société a cédé la totalité des actions représentants le capital d’une
société de location longue durée de matériel informatique qu’elle détenait, à une deuxième
société. La deuxième société avec commissaire à l’’exécution ont mis en œuvre une
procédure arbitrale prévu au contrat après avoir découvert l’existence de contre lettres
consenties par la première société et celle dont elle cède les actions à certain de ses
locataires afin de permettre d’acquérir le matériel à prix résiduel avantageux.
Que par un arrêt du 25 Mars 2010, après renvoie, a cour d’appel a confirmé la sentence
arbitraire en retenant l’existence d’une réticence dolosive précontractuelle et infirme le
montant du préjudice indemnisable. La deuxième société demande la condamnation de la
première société au paiement de dommage et intérêt en réparation de la perte de chance
d’avoir pu réaliser un autre investissement.
L’arrêt retient que la deuxième société peut obtenir réparation de la perte de chance de
conclure un contrat plus avantageux sans avoir demandé la nullité du contrat affecté au dol.
Et que la perte de chance pour la société de réaliser une meilleure opération si elle avait été
complètement informé est sans lien avec la conservation des actions de la société de
location dans on patrimoine, le préjudice de cette perte de chance s’étant produit au
moment de la réalisation de l’opération. La décision de la deuxième société de ne pas

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rompre le contrat n’a pas rompu le lien de causalité entre la faute précontractuelle et le
préjudice dont il est demandé réparation.

Une société peut-elle demander un paiement de dommage-intérêt en réparation de la perte


de chance d’avoir pu réaliser un autre investissement suite à un l’existence d’une dolosive
précontractuelle si elle ne demande pas la nullité du contrat ?

Par un arrêt du 10 juillet 2012, la cour de cassation casse et annule l’arrêt de la cour d’appel.
Elle considère que la deuxième société en fessant le choix de ne pas demander l’annulation
du contrat, son préjudice réparable correspond uniquement à la perte de chance d’avoir pu
contracter à des conditions différentes, plus avantageuse.

Fiche 4. Première chambre civile de la Cour de Cassation du 18 Février 2015

En l’espèce, une société d’assurance habilitée à assurer les risques automobiles aggravés ou
temporaires, a confié la souscription et la gestion des contrats d'assurance entrant dans le
périmètre de cette habilitation à autre société assurances par une convention du 12
septembre 2005. Cette convention prévoyait que le courtier percevrait des commissions
d'apport et de gestion ainsi qu'une participation aux bénéfices, a été résiliée par l'assureur,
avec effet au 31 décembre 2007, en raison de ses résultats déficitaires. Les sociétés ont
conclu une seconde convention, signée le 31 juillet 2008 qui comportait une clause de
réduction des commissions de courtage et de gestion en cas de déficit du résultat
opérationnel annuel de l'assureur. La première société en invoquant les résultats déficitaires
des deux exercices suivants réclame le remboursement de trop-perçus sur commissions que
le courtier a refusé de payer, en opposant la nullité de cette clause. A la suite de quoi elles
ont mis un terme à leur partenariat.
Les sociétés ont soumis leur différend financier à l'arbitrage du Centre français d'arbitrage de
réassurance et d'assurance, en vertu de la clause compromissoire stipulée dans la
convention de délégation.
Par un arrêt en date du 1er Octobre 2013, la cour d’appel de Paris confirme la sentence
arbitrale en ce qu'elle rejette l'exception de nullité pour violence, par contrainte
économique, de la clause de réduction de ses commissions de courtage et de gestion. La
deuxième société a alors formé un pourvoi en cassation. Elle considère que ????

La première chambre civile de la Cour de Cassation rejette le pourvoi. elle considère que la
deuxième société dont le rang dans le classement des courtiers en France et le chiffre
d'affaires, supérieur en 2006 à celui réalisé par son partenaire, témoignaient d'une position
éminente sur le marché du courtage en assurance, n'avait entrepris aucune démarche avant
la prise d'effet de la résiliation de la première convention, alors pourtant qu'elle n'était pas
liée à la première société par une clause d'exclusivité, pour trouver un nouvel assureur
auprès duquel placer les risques, comme elle allait le faire avec succès lors la résiliation de la
seconde convention, la cour d'appel a, par ces seuls motifs, faisant ressortir l'absence d'état
de dépendance économique du courtier grossiste, justifié légalement sa décision de rejeter
l'exception de nullité pour violence, par contrainte économique.

Fiche 5. Première chambre civile de la Cour de Cassation du 4 Février 2015

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En l’espèce,

Fiche 7. Troisième chambre civile de la Cour de Cassation du 4 Mai 2016

En l’espèce, par acte notarié du 10 mai 2007, une dame a vendu une maison d'habitation, à
un premier couple qui l'ont revendue à un second couple, le 1er octobre 2007. Par actes des
18 août et 1er septembre 2008, la dame a assigné le premier et le second couple acquéreur
de la maison en annulation des ventes successives sur le fondement du vice du
consentement. La juridiction de premier degré a rendu un jugement dont on ignore la teneur
et une des parties a interjeté appel de la décision.
Par un arrêt du 4 décembre 2014, la cour d’appel de Rennes annule la vente du 10 mai 2007
ainsi que les ventes subséquentes. Pour rejeter la demande du premier couple tendant au
paiement d'une indemnité par la dame au titre de la plus-value apportée à l'immeuble du
fait des travaux qu'ils y ont effectués, l'arrêt confirme le jugement du chef de la nullité de
l'acte de vente du 10 mai 2007 et des obligations subséquentes en découlant. Et pour rejeter
la demande du deuxième couple tendant au paiement des travaux engagés à la suite de son
acquisition de la maison litigieuse, l'arrêt retient que la nullité de la vente du 10 mai 2007
n'est pas consécutive à la faute du premier couple et que le couple ne rapporte pas la preuve
qu'ils ont commis une faute engageant envers elle leur responsabilité.

Le premier couple forme alors un pourvoi en cassation. Il considère dans un premier temps,
qu'il y a violence, lorsqu'elle peut inspirer au contractant la crainte d'exposer sa personne ou
sa fortune à un mal considérable l'ayant déterminé à conclure le contrat dont il demande
l'annulation. Et qu'en se fondant, pour retenir la violence justifiant la nullité de l'acte de
vente du 10 mai 2007 ainsi que des reventes subséquentes, sur l'état psychologique de la
dame et sur le comportement manipulateur de son concubin, sans constater l'existence
d'une crainte d'un mal considérable l'ayant déterminée à conclure la vente litigieuse, la cour
d'appel a entaché sa décision d'un défaut de base légale. Et dans un second temps que la
violence, cause de nullité d'un acte juridique, s'apprécie au jour de la passation de cet acte.
La dame devait démontrer la crainte d'un mal considérable et présent, ce que ses
affirmations ne caractérisaient pas, qu'aucune pièce ne laissait penser qu'au moment de
l'acte de vente passé devant le notaire, elle pouvait avoir été privée de discernement et
avoir subi les pressions de son concubin et qu'aucun médecin ne venait certifier qu'elle
aurait pu présenter des troubles au moment de la vente. Que donc en annulant la vente
conclue le 10 mai 2007 sur le fondement de la violence, sans rechercher, comme cela lui
était demandé, si une crainte d'un mal considérable et présent existait lors de cette vente, la
cour d'appel a encore une fois privé sa décision de base légale.

???

Par un arrêt du 4 Mai 2016, la troisième chambre civile de la Cour de cassation casse et
annule l’arrêt de la cour d’appel.
Sur le premier moyen, elle considère qu'ayant relevé que les attestations versées aux débats
confirmaient le comportement manipulateur de l’exemple concubin de la dame. Car en effet
il l'isolait de son entourage familial et l'incitait à le laisser gérer son patrimoine, que la main
courante du 28 février 2007 et les certificats médicaux produits établissaient que la dame
avait présenté, peu avant la vente, des épisodes de troubles mentaux, que celle-ci avait été

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admise à percevoir l'allocation adulte handicapé à compter du 1er janvier 2009 en raison
d'un taux d'incapacité entre 50 et 75 %. La cour d'appel, qui pouvait se fonder sur des
éléments postérieurs à la date de formation du contrat, a pu déduire de l'ensemble de ces
éléments la violence constitutive d'un vice du consentement de la dame et a ainsi
légalement justifié sa décision.
Mais sur les autres moyens, elle considère d’une part que sans rechercher, comme il le lui
était demandé, si M. et Mme Y...ne pouvaient prétendre à une indemnité pour les
améliorations apportées à l'immeuble et lui ayant conféré une plus-value dont la dame
s'enrichirait alors sans cause, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision. Et
qu'en statuant ainsi, sans répondre aux conclusions de Mme Z...soutenant qu'elle avait
engagé des travaux qui avaient apporté une amélioration substantielle à la maison et que
l'absence de paiement de ces sommes serait à l'origine d'un enrichissement sans cause.

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