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Les Normes IAS IFRS Et Les Normes Marocaines Etudes Et Retraitements
Les Normes IAS IFRS Et Les Normes Marocaines Etudes Et Retraitements
09/2008
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 2
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 61
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 26
INDEX DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AP : Assemblé Plénière
CDVM : Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
CNC : Conseil National de la Comptabilité
CGNC : Code Général de Normalisation Comptable
CP : Comité Permanent
CTS : Commissions Techniques Spécialisées
FASB : Federal Accounting Standards Board
FIFO : First In First Out
IAS : International Accounting Standards
IASB : International Accounting Standards Board
IASC : International Accounting Standards Committee
IASCF : International Accounting Standards Committee Foundation
IFAC : International Federation Of Accountants
IFRS : International Financial Reporting
IFRIC : International Financial and Reporting Interpretations committee
IOSCO : International Organization of Securities COmmission
OICV : Organisation Internationale des Comités de Valeurs
NGC : Norme générale comptable
OEC : Ordre des Experts-Comptables
PCGE : Plan Comptable Général des Entreprises
RRNC : Rapport sur le Respect des Normes et Codes
ROSC : Reports en Observance of Standards and Codes
SAC : Standards Advisory Council
SEC : Securities & Exchange Commission
SIC : Standars Interpretations committee
US GAAP : Generally Accepted Accounting Principles (normes produites par le
FASB, Etats-Unis)
1
INTRODUCTION
En effet, il devenait impossible pour les acteurs de l‟économie que sont les entreprises, de
pouvoir convenablement se comparer et se concurrencer sur le marché mondial, sans pour
autant tenir compte des divergences réglementaires qui existent dans les législations
financières et comptables actuelles.
C‟est ainsi que la communauté internationale a pris conscience, qu‟une solution devait être
trouvée, afin d‟harmoniser et d‟unifier les référentiels comptables.
En 1973, une dizaine de pays se sont réunis pour tenter de répondre favorablement à ce
constat. Et c‟est ainsi que fut crée l‟IASC (International Accounting Standards Committee)
dans le but de normaliser les comptabilités et créer un standard unique, les normes IFRS
(International Financial Reporting Standards).
L‟IASC est devenu au 1er avril 2001, l‟IASB (International Accounting Standard Board) et
c‟est à cette date que les nouvelles normes adoptées ont commencées à s‟appeler « IFRS »
(International Financial Reporting Standards) à la place de « IAS » (International Accounting
Standards).
L‟adoption des normes IFRS dans le monde est en train de se réaliser à grande vitesse : En
2002, l‟Union Européenne (U.E.) a décidé d‟uniformiser les règles comptables de ses Etats-
membres en adoptant les normes IFRS.
Pour le Maroc, le CDVM1 avait exigé qu‟à partir de 2005, les groupes cotés doivent établir
leurs comptes consolidés selon un référentiel déterminé (marocain ou IFRS). Toutefois,
l‟ouverture à l‟international, la double cotation (Paris et Casablanca), ainsi que la désuétude
du référentiel comptable de consolidation par rapport aux groupes internationaux faisant appel
public à l‟épargne, ont fais que la de plus en plus de sociétés marocaines (Maroc télécom,
ONA, SNI,..) ont adopté le référentiel de l‟IASB, étant donné que les IFRS constituent un
référentiel de qualité reconnue par les différentes places financières au niveau international.
Si pour l‟instant, au Maroc, toutes les sociétés ne sont pas concernées, les normes ont
vocation à s‟appliquer à terme à l‟ensemble des entreprises, contexte international l‟oblige.
De ce fait, le législateur et les organismes de normalisations marocains sont appelés à
moderniser les normes comptables et le droit financier en vigueur pour permettre une
implémentation optimale des normes IAS/IFRS.
1
Conseil Déontologiques des Valeurs Mobilière
2
La maitrise des normes comptables internationales et de leur l‟application est inéluctablement
l'une des conditions de la réussite de l'harmonisation comptable au Maroc. Une bonne
connaissance des normes IAS/IFRS permettra de renseigner sur les différents retraitements à
apporter aux normes comptables marocaines pour qu‟elles soient conformes aux normes
comptables internationales.
A travers une étude comparative des normes IAS/IFRS et des normes comptables marocaines,
nous tenterons, dans ce qui suit, de dégager les principales modifications à introduire à la
comptabilité marocaine pour qu‟elle soit conforme aux prescriptions des normes
internationales.
Pour ce faire, nous aborderons, dans une première partie, le cadre conceptuel des normes
IAS/IFRS : Nous essayerons d‟expliquer ce que sont les normes IFRS, comment elles ont été
mis en place, dans quels buts et quel changement vont- elles impliquer.
La deuxième partie sera consacrée aux normes comptables marocaines : nous procéderons à
une présentation du cadre conceptuel des normes comptables marocaines, du contenu de ces
normes et les principaux retraitements comptables nécessaires pour assurer le passage des
normes marocaines aux normes IAS/IFRS.
3
PARTIE 1 : LES NORMES COMPTABLES
INTERNATIONALES IAS/IFRS
Parler des origines des normes comptables internationales, c‟est parler du cadre réglementaire
international des normes IAS/IFRS, à savoir l'IASC (International Accounting Standards
Committee).
I. CONSTITUTION DE L’IASC
L‟International Accounting Standards Committee (IASC) fut créé en 1973 par Henri Benson,
l‟un des anciens présidents de la plus importante organisation professionnelle britannique
(Institute of Chartered Accountants of England and Wales). Cette initiative privée,
rassemblant les instances professionnelles de neuf pays, n‟avait pas pour objet initial d‟ériger
une normalisation internationale.
Jusqu‟à la fin des années 80, le travail de l‟IASC consistait à rechercher un consensus
normatif permettant la comparabilité des états financiers. Toutefois, la normalisation nationale
restait la règle, chaque pays s‟efforçant à ce que les IAS (International Accounting Standards)
publiées par le Board soient compatibles avec les normes et conventions locales et non
l‟inverse. Cette recherche du consensus ne pouvait qu‟aboutir à un jeu d‟options multiples
nuisant à la comparabilité des états financiers.
En 1986, l‟IASC se pencha sur un travail qui allait devenir ultérieurement le socle de la
normalisation comptable : la construction d‟un cadre conceptuel susceptible d‟apporter des
réponses à quelques questions essentielles.
En 1989, ce cadre conceptuel était achevé ; il permettait d‟identifier sans ambiguïté les
principaux destinataires des états financiers (les apporteurs de capitaux à risque), de préciser
les caractéristiques qualitatives de l‟information financière, de formuler un vocabulaire précis,
enfin de définir la forme et le contenu des documents de synthèse.
Globalement, ce cadre conceptuel, assez peu différent de celui du FASB2, s‟inscrivait dans
une logique anglo-saxonne privilégiant l‟information de marché, la prééminence de la
substance sur la forme et la préférence de la juste valeur au coût historique.
Au début des années 90, sous la pression d‟un double constat, l‟IASC changea de stratégie.
4
internationale. D‟une place financière à l‟autre, les états financiers étaient assez peu
comparables et seules les normes américaines formaient un ensemble achevé.
Afin d‟éviter que l‟OICV, très influencée par la SEC4 américaine, ne produise ses propres
normes, l‟IASC s‟engagea dans une politique de réduction des options comptables devant
aboutir à un seul traitement technique de référence, avec, néanmoins, la possibilité de recourir
à un traitement alternatif secondaire.
En 1993, l‟OICV adopta un premier ensemble de normes pouvant être acceptées par les
régulateurs nationaux. Forts de ce succès, l‟IASC et l‟OICV s‟engagèrent, contractuellement,
en 1995, à proposer un corps de normes essentielles (core standards) acceptables par
l‟ensemble des places financières internationales.
En second lieu, sur un plan institutionnel, l‟IASC restait une organisation «trop»
professionnelle largement dominée par l‟IFAC6, car les dix-sept personnes composant le
Board étaient nommées par son conseil. Pour s‟ériger en « normalisateur » international, il
fallait acquérir une légitimité plurielle et incontestée.
C‟est ainsi que l‟IASC eut l‟idée d‟ouvrir sa structure à d‟autres acteurs institutionnels en leur
offrant des postes d‟ «observateurs» sans droit de vote. Le FASB fut admis en 1988, la
Communauté européenne en 1990 et l‟OICV en 1996. Il fallait aussi répondre à de
nombreuses critiques portant sur le déficit de représentativité de l‟organisation (absence de
représentants des utilisateurs de l‟information financière, absence des normalisateurs
nationaux, déséquilibre géographique). Il était temps de changer de structure afin de donner à
l‟organisation une assise incontestée.
En 1997 fut créé le Strategic Working Party, chargé d‟explorer les différentes formes que
pourrait adopter la nouvelle structure. Finalement, c‟est à Venise, le 19 novembre 1999, que
disparut l‟IASC au profit d‟une nouvelle organisation proche de celle du FASB, associant un
Board de trustees et un Board technique, l‟IASCF/IASB.
3
Le sigle originel anglais est IOSCO« International Organization of Securities COmmission».
4
Securities and Exchange Commission
5
La SEC ne donna pas son approbation à cette résolution et continua à exiger des sociétés étrangères une
normalisation US GAAP (ou un document de compatibilité entre les deux normalisations).
6
L‟IFAC (International Federation of Accountants) est un organisme strictement professionnel créé en 1977 afin
de coordonner la profession comptable au niveau mondial.
5
II. IASC : STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
La nouvelle structure de l‟IASC a pris effet le 1er avril 2001. Très comparable à son
homologue américain, elle se compose d‟un Board de trustees à vocation politique et
stratégique (IASCF) et d‟un Board plus opérationnel (IASB) auquel sont rattachés plusieurs
organes dérivés. Le schéma suivant cette organisation :
Structure organisationnelle de l’IASB au 1er juillet 2005
IASC Foundation
(22 trustees)
nomme, supervise, finance
IASC Board
(14 membres)
décide de son programme
approuve standards, exposés-sondages,
interprétations
SAC
(30 membres ou plus)
IFRIC
conseille techniquement
(12 membres)
interprète standards
1. IASC Foundation
L‟IASCF est une fondation de droit privé américain dont le siège social se trouve aux Etats-
Unis dans l‟État du Delaware. Cette structure est composée de 22 trustees élus pour trois ans
renouvelables une fois. Le choix des trustees doit satisfaire une double représentativité.
Tout d‟abord, le Board des trustees doit illustrer une représentativité géographique des
marchés de capitaux ; c‟est ainsi que l‟on trouve 7 représentants des Amériques, 8 de
l‟Europe, 6 de la région Asie Pacifique, enfin un représentant de l‟Afrique du sud. Une
seconde représentativité doit exprimer la pluralité des acteurs, qu‟ils soient experts,
utilisateurs des états financiers ou encore universitaires7.
C‟est ainsi que l‟on trouve 7 représentants nommés par l‟IFAC (International Federation of
Accountants), 1 représentant désigné par les préparateurs, 2 par les utilisateurs et 1 par les
universitaires. Les onze autres représentants sont cooptés par leurs pairs.
7
Cette représentativité exclut toute représentation institutionnelle. Aucune représentation politique de l‟Europe
ne figure dans le Board des trustees. De plus, la constitution est telle qu‟il n‟existe aucune garantie pour qu‟un
ressortissant d‟un pays soit remplacé par l‟un de ses compatriotes.
6
Le Board des trustees a un rôle politique, stratégique et financier. Tout d‟abord, il nomme les
membres de l‟IASB, de l‟IFRIC8 et du SAC9 et est le seul à pouvoir amender la constitution
de l‟organisation. Ensuite, les trustees donnent des orientations stratégiques aux différents
organes dont ils désignent les membres (on citera par exemple le rapprochement engagé avec
le FASB). Enfin, le Board pourvoit au financement de l‟ensemble de l‟organisation
essentiellement par la recherche de financements privés émanant des grandes sociétés et des
grands cabinets d‟audit.
De façon un peu analogue au Board des trustees, on retrouve une forte représentation du
monde anglo-saxon et une représentativité professionnelle, car sur les quatorze membres, cinq
sont tenus d‟avoir une expérience de l‟audit, trois doivent avoir une expertise dans la
préparation des états financiers, trois doivent connaître l‟utilisation de ces états et, enfin, un
des membres doit représenter les milieux académiques. En outre, sept des quatorze membres
sont officiellement chargés d‟établir des liaisons institutionnelles avec certains normalisateurs
nationaux.
Le rôle du Board est essentiel, car il décide des sujets à traiter, de leur programmation ; enfin
il assume la responsabilité totale de la normalisation (élaboration des normes, approbation et
interprétation).
Cette modification est mineure quant au processus d‟élaboration des normes, conforme au
« due process »10. En revanche, ce changement de sigle a une forte portée sémantique, car,
désormais, l‟information n‟est plus seulement « comptable et technique » (accounting), elle
devient très largement financière (financial) et doit « rendre compte » de la substance d‟une
entité à des tiers, principalement des actionnaires ayant confié un mandat à des dirigeants
(reporting).
8
International Financial and Reporting Interpretations Committee »
9
Standards Advisory Council
10
« due process » est une procédure officielle et obligatoire préalable à l‟adoption d‟une norme. Le processus
mis en place par l‟IASB respecte la chronologie suivante : rédaction d‟un document de discussion appelant des
commentaires publics, consultation de groupes d‟experts (SAC, working groups), rédaction d‟un relevé de
conclusions, auditions publiques, expérimentations (éventuellement), enfin exposé-sondage (exposure draft)
pour commentaires publics. Toute approbation de norme, exposé-sondage ou interprétation doit faire l‟objet d‟un
vote recueillant au minimum neuf voix sur quatorze.
7
3. IFRIC et SAC
Le travail de l‟IASB est complété et alimenté par celui de deux instances dérivées dont les
membres sont nommés par le Board de l‟IASC : l‟« International Financial and Reporting
Interpretations Committee » (IFRIC) et le « Standards Advisory Council » (SAC).
L‟IFRIC est composé de douze membres non permanents et non salariés nommés pour une
durée de trois ans. Son mode de fonctionnement est assez comparable à celui de l‟IASB, dont
un de ses membres préside chaque réunion. Il respecte en effet un «due process» (exposé-
sondage et auditions publiques) et rend compte de ses travaux à l‟IASB qui, seul, les entérine.
Ses décisions requièrent une large majorité, car tout vote positif doit recueillir moins de quatre
voix « contre » un projet.
Le rôle de l‟IFRIC est très important, car si les normes élaborées par l‟IASB sont souvent des
normes d‟objectif et de contenu, elles manquent parfois d‟interprétations techniques. C‟est
précisément le rôle de l‟IFRIC que d‟apporter, en liaison avec les normalisateurs nationaux,
une dimension plus opérationnelle et technique à chacune des normes adoptées.
Il est essentiel de retenir que les textes de référence sont d‟abord les normes IAS/IFRS mais
que les interprétations de l‟IFRIC sont tout aussi importantes. Sur la forme, l‟IFRIC a
succédé, lors de la réforme de 2001, au « SIC » (Standing Interpretations Committee) ; on ne
s‟étonnera pas alors, comme pour la juxtaposition des normes IAS/IFRS, de lire les deux
acronymes suivants : « SIC », pour les textes antérieurs à 2001 et « IFRIC » pour ceux qui
sont postérieurs à la nouvelle organisation.
Le SAC se réunit trois fois par an, sous forme d‟audience publique. Par la nature de ses
membres, le rôle du SAC est essentiellement d‟informer (et réciproquement) l‟IASB et
l‟IASC en donnant des avis et en émettant des recommandations sur les travaux en cours et à
venir.
L‟élaboration d‟une norme est soumise à une procédure stricte appelée « due processus »
celle-ci est basée sur une concertation avec toutes les parties intéressée à travers notamment
les organismes nationaux en liaison avec l‟IASB. Les processus étapes de l‟élaboration ou de
la modification d‟une norme IAS/IFRS suit, en principe, les étapes suivantes :
1. L'équipe technique de l'IASB est chargée d'identifier et d'analyser tous les problèmes
comptables associés au sujet traité ;
2. Analyse des règles existantes aux niveaux nationaux et des pratiques adoptées et
échanges de vues avec les normalisateurs comptables nationaux ;
8
3. Consultation avec le Standards Advisory Council (SAC) de la possibilité d'inscrire ce
projet dans le programme de travail de l'IASB ;
7. L'IASB publie un exposé-sondage ("exposure draft") approuvé par au moins neuf (9)
votes favorables du board sur un total de quatorze (14) membres de l‟IASB ; l'exposé-
sondage présente également les opinions divergentes et le fondement des conclusions
("basis for conclusions") ;
9. L'IASB étudie l'opportunité de tenir une réunion publique sur le thème envisagé et
d'effectuer des tests sur le terrain ;
10. L'IASB approuve la norme définitive par au moins neuf (9) votes favorables sur un
total de quatorze (14) ; la norme présente les opinions divergentes et le fondement des
conclusions.
9
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DES NORMES IAS/IFRS
Les normes comptables internationales IAS/IFRS se fondent sur une philosophie propre. Elles
introduisent un véritable changement d‟esprit par rapport à la tradition comptable, en
privilégiant les investisseurs comme destinataires de la comptabilité, en adoptant de nouveaux
concepts à savoir "La prééminence de la réalité économique sur la forme juridique" et "La
juste valeur" et en soulignant la primauté du bilan sur les comptes des produits et charges.
L‟IASB est un organisme privé, indépendant des pouvoirs publics, mais dont les principaux
interlocuteurs sont, outre les organismes professionnels et les grands cabinets d‟audit, les
principaux régulateurs boursiers regroupés au sein de l‟OICV. C‟est ainsi que l‟IASB ne
cache pas que parmi les différents destinataires potentiels de la comptabilité, il privilégie les
actionnaires : « Comme les investisseurs sont les apporteurs de capitaux à risque de
l‟entreprise, la fourniture d‟états financiers qui répondent à leurs besoins répondra également
à la plupart des besoins des autres utilisateurs susceptibles d‟être satisfaits par des états
financiers »11.
Cette optique conduit notamment les IAS/IFRS à intégrer dans le bilan certains éléments du
hors bilan actuel (produits dérivés par exemple) et à renforcer les obligations des entreprises
en matière de communication financière. Par exemple, les informations sectorielles sont plus
détaillées.
Alors qu‟on s‟appuie généralement sur la forme d‟une opération pour en déterminer
l‟intégration dans les comptes, les IAS/IFRS entendent passer au delà des apparences
juridiques et retranscrire la réalité économique sous-jacente. C‟est ainsi que les actifs faisant
l‟objet d‟un crédit-bail (donc n‟appartenant juridiquement pas à l‟entreprise) doivent être
retraités comme s‟ils avaient été financés par emprunt.
11
§ 10 du cadre conceptuel précisant les principes du référentiel IAS.
10
3. Juste valeur "Fair value"
Un reflet fidèle de la réalité économique obligerait à évaluer les actifs et les passifs à leur
„juste valeur‟, c‟est-à-dire à leur valeur normale de marché, celle-ci pouvant dans certains cas
être évaluée à partir de modèles économétriques ou de la valeur actualisée des flux futurs de
trésorerie que le bien est susceptible de générer.
Tant en raison de difficultés pratiques que parce que ce projet a suscité de vives critiques, ce
principe n‟est toutefois pas appliqué à tous les actifs et passifs des entreprises (l‟IASB ne
semble plus suivre la voie du "full fair value". Il se traduit néanmoins, par exemple, par
l‟inscription, en contrepartie du compte de résultat, des plus ou moins values latentes liées aux
titres de participation ou à des créances ou dettes libellées en devises. Il implique également
de procéder à des tests de dépréciation pour réévaluer régulièrement la valeur des
immobilisations corporelles.
Le référentiel IAS/IFRS s‟appuie prioritairement sur une définition des actifs et des passifs.
Dès lors, un produit est conçu comme un accroissement d‟actif (ou une réduction de passif),
une charge comme une réduction d‟actif (ou un accroissement de passif), et le résultat se
mesure comme l‟évolution des capitaux propres constatée entre la clôture et l‟ouverture (hors
opérations avec les actionnaires).
Les IAS/IFRS ont pour vocation d‟appliquer des normes comptables compréhensibles,
reconnues dans le monde entier, capables de fournir une information transparente et de
qualité, destinée aux utilisateurs (dirigeants, investisseurs, membres du personnel,
fournisseurs, clients, État…) afin de les sécuriser et les aider dans leur prise de décisions.
L‟idée est de favoriser l‟émergence d‟une information financière à jour, de qualité, reconnue
sur le plan mondial et susceptible de donner une image plus fidèle sur la réalité économique
d‟une entreprise, indépendamment du système juridique et fiscal de son pays d‟origine ; ce
qui permettra une meilleure comparabilité des performances des entreprises à l‟échelle
internationale.
L‟objectif ultime des normes comptables internationales IAS/IFRS est de fournir une
information financière utile pour les utilisateurs. Elle doit, de ce fait, répondre aux quatre
11
principales caractéristiques qualitatives suivante : l‟intelligibilité, la pertinence, la fiabilité et
la comparabilité.
1. Intelligibilité
Une qualité essentielle de l‟information fournie dans les états financiers est d‟être
compréhensible immédiatement par les utilisateurs. A cette fin, les utilisateurs sont supposés
avoir une connaissance raisonnable des affaires et des activités économiques et de la
comptabilité et une volonté d‟étudier l‟information d‟une façon raisonnablement diligente.
Cependant, l‟information relative à des sujets complexes, qui doit être incluse dans les états
financiers du fait de sa pertinence par rapport aux besoins de prises de décisions économiques
des utilisateurs, ne doit pas être exclue au seul motif qu‟elle serait trop difficile à comprendre
pour certains utilisateurs.
2. Pertinence
Pour être utile, l‟information doit être pertinente pour les besoins de prises de décisions des
utilisateurs. L‟information possède la qualité de pertinence lorsqu‟elle influence les décisions
économiques des utilisateurs en les aidant à évaluer des événements passés, présents ou futurs
ou en confirmant ou corrigeant leurs évaluations passées.
La pertinence de l‟information est influencée par sa nature et son importance relative. Dans
certains cas, la nature de l‟information est suffisante à elle seule pour la rendre pertinente. Par
exemple, le fait de présenter un nouveau secteur peut affecter l‟appréciation des risques et des
opportunités auxquels est confrontée l‟entreprise, quelle que soit l‟importance relative des
résultats réalisés par le nouveau secteur au cours de l‟exercice. Dans d‟autres cas, c‟est à la
fois la nature et l‟importance relative qui sont importante, par exemple, le montant des stocks
détenus dans chacune des principales catégories qui sont appropriées à l‟activité.
L‟information est significative si son omission ou son inexactitude peut influencer les
décisions économiques que les utilisateurs prennent sur la base des états financiers.
L‟importance relative dépend de la taille de l‟élément ou de l‟erreur, jugée dans les
circonstances particulières de son omission ou de son inexactitude. En conséquence,
l‟importance relative fournit un seuil ou un critère de séparation plus qu‟une caractéristique
qualitative principale que l‟information doit posséder pour être utile.
3. Fiabilité
Pour être utile, l‟information doit également être fiable. L‟information possède la qualité de
fiabilité quant elle est exempté d‟erreur et de biais significatifs et que les utilisateurs peuvent
lui faire confiance pour présenter une image fidèle de ce qu‟elle est censée présenter ou ce
qu‟on pourrait s‟attendre raisonnablement à la voir présenter.
12
Pour être fiable, l‟information doit présenter une image fidèle des transactions et autres
événements qu‟elle vise à présenter ou dont on s‟entend raisonnablement à ce qu‟elle les
présente. Ainsi, par exemple, un bilan doit présenter une image fidèle des transactions et
autres événements qui génèrent des actifs, des passifs et des capitaux propres pour l‟entreprise
à la date de clôture et qui satisfont aux critères de comptabilisation.
Pour cela, il est nécessaire qu‟ils soient comptabilisés et présentés conformément à leur
substance et leur réalité économique et non pas seulement selon leur forme juridique
(Prééminence de la substance sur la forme). La substance des transactions et autres
événements n‟est pas toujours cohérente avec ce qui ressort du montage juridique apparent.
Par exemple, une entreprise peut céder un actif à un tiers, de telle façon que les actes visent à
conférer la propriété juridique à ce tiers. Néanmoins, des accords peuvent exister, qui font en
sorte que l‟entreprise continue à bénéficier des avantages économiques futurs représentatifs de
cet actif. Dans de telles circonstances, la comptabilisation d‟une vente ne donnerait pas une
image fidèle de la transaction qui a été conclue (si tant est qu‟il y ait eu, en fait, une
transaction).
Pour être fiable, l‟information contenue dans les états financiers doit être neutre (Neutralité),
c‟est à dire sans parti pris. Les états financiers ne sont pas neutres si, par la sélection ou la
présentation de l‟information, ils influencent les prises de décisions ou le jugement afin
d‟obtenir un résultat ou une issue prédéterminé.
Les préparateurs d‟états financiers, cependant, sont confrontés avec les incertitudes qui, de
façon inévitable, entourent un grand nombre d‟événements et de circonstances, tels que le
recouvrement des créances douteuses, la durée d‟utilité probable des immobilisations
corporelles et le nombre de demandes en garantie qui peuvent survenir. De telles incertitudes
sont reconnues à travers une information sur leur nature et étendue et par l‟exercice de la
prudence dans la préparation des états financiers.
La prudence est la prise en compte d‟un certain degré de précaution dans l‟exercice des
jugements nécessaires pour préparer les estimations dans des conditions d‟incertitude. Pour
faire en sorte que les actifs ou les produits ne soient pas surévalués et que les passifs ou les
charges ne soient pas sous-évalués.
Pour être fiable, l‟information contenue dans les états financiers doit être exhaustive
(Exhaustivité), autant que le permettent le souci de l‟importance relative et celui du coût. Une
omission peut rendre l‟information fausse ou trompeuse et, en conséquence, non fiable et
insuffisamment pertinente.
13
4. Comparabilité
Les utilisateurs doivent être en mesure de comparer les états financiers d‟une entreprise dans
le temps afin d‟identifier les tendances de sa situation financière et de sa performance. Les
utilisateurs doivent également être en mesure de comparer les états financiers d‟entreprises
différentes afin d‟évaluer, de façon relative, leurs situations financières, leurs performances et
les variations de leurs situations financières. En conséquence, l‟évaluation et la présentation
de l‟effet financier de transactions et d‟événements semblables doivent être effectuées de
façon cohérente et permanente pour une même entreprise et de façon cohérente pour
différentes entreprises.
Une des implications importantes de la caractéristique qualitative de comparabilité est que les
utilisateurs soient informés des méthodes comptables utilisées dans la préparation des états
financiers et de tout changement apporté à ces méthodes ainsi que des effets de ces
changements. Les utilisateurs doivent être en mesure d‟identifier les différences entre les
méthodes comptables pour des transactions et autres événements semblables, utilisées par la
même entreprise d‟un exercice à l‟autre et utilisées par différentes entreprises. La conformité
avec les normes comptables internationales, y compris l‟indication des méthodes comptables
utilisées par l‟entreprise, aide à atteindre cette comparabilité.
Le besoin de comparabilité ne doit pas être confondu avec l‟uniformité pure et ne doit pas
constituer un obstacle à l‟introduction de dispositions normatives comptables améliorées. Il
n‟est pas approprié pour une entreprise de continuer à comptabiliser de la même façon une
transaction ou un autre événement si la méthode adoptée ne permet pas de respecter les
caractéristiques qualitatives de pertinence et de fiabilité. De même, il est inapproprié pour une
entreprise de maintenir inchangées ses méthodes comptables lorsqu‟il existe d‟autres
méthodes plus pertinentes et plus fiables.
Dans le cadre de ces normes, les pratiques comptables vont changer (comptabilisation des
opérations de fusion acquisition, du traitement des immobilisations, des risques de change,
des provisions…), soit par des imputations, soit par des jeux d‟écritures différents.
14
1. Adoption des normes IAS/IFRS
L‟objectif principal de l‟adoption des normes IAS/IFRS s‟inscrit dans un processus continu de
création et de mise en place d‟un marché intérieur des services financiers. En effet, le conseil
européen de Lisbonne des 23 et 24 mars 2000 a souligné la nécessité d‟accélérer
l‟achèvement de ce marché d‟ici 2005. Ceci étant, il a invité la commission à prendre des
mesures visant à améliorer la comparabilité des états financiers élaborés par les sociétés
faisant appel public à l‟épargne et c‟est ainsi qu‟il a été décidé que ces sociétés doivent être
tenues d‟appliquer un jeu unique de normes comptables.
A noter que la faculté d‟étendre l‟application des normes internationales aux comptes sociaux
annuels des sociétés faisant appel public à l‟épargne ou aux autres sociétés, a été laissée aux
Etats membres (2007 pour les comptes sociaux des sociétés cotées).
Cependant, il est probable qu‟à plus long terme toutes les entreprises seront concernées, ce
d‟autant plus que les normes comptables nationales de chaque pays européen ou non européen
15
ayant de fortes relations économiques ou financières avec l‟Europe vont finir par converger
vers le référentiel IAS.
Ne sont concernées par le passage aux normes IAS/IFRS que celles qui ont fait l‟objet d‟une
approbation par la commission européenne, par le biais d‟un règlement. Les normes
approuvées doivent être publiées intégralement dans chacune des langues officielles de la
communauté dans un règlement concerné. La commission est seule habilitée à adopter les
normes. Elle est assistée dans ce travail par un comité de réglementation comptable.
Les normes comptables internationales ne peuvent être adoptées par la commission que :
si elles répondent à l‟intérêt public européen et
si elles satisfont aux critères d‟intelligibilité, de pertinence, de fiabilité et de
comparabilité exigés de l‟information financière.
Le passage aux normes IAS/IFRS constitue une opportunité stratégique réelle pour les
entreprises en termes de communication financière. Elle a été qualifiée de “révolution
culturelle” par certains acteurs et doit faire l‟objet d‟une réflexion structurée dans chaque
groupe d‟entreprises concerné, à tous les niveaux opérationnels.
16
financière, date de première publication en normes IAS, modification des systèmes
d‟information, mise en place des moyens humains et formation),
Simuler les comptes en IAS en cours de période de transition (jeu d‟essai, conformité,
retraitements d‟ouverture et comparatifs),
Préparer le marché aux écarts significatifs,
Réussir le projet (publier les premiers comptes en normes IAS),
Suivre l‟évolution des normes et des interprétations nouvelles.
La mobilisation des énergies est essentielle à la réussite du projet qui doit conduire tous les
acteurs de l‟entreprise à anticiper le changement plutôt que de le subir. Sous l‟impulsion de la
direction générale, véritable maître d‟ouvrage du chantier, un chef de projet sera désigné pour
constituer et animer un groupe de travail dédié. Ce groupe aura pour principales missions de :
Réaliser les travaux selon les étapes définies en amont et notamment l‟état des lieux
des divergences et informations manquantes,
Coordonner les travaux de sous-commissions éventuelles (ateliers de travail),
Proposer des solutions en matière d‟organisation,
Sou mettre des propositions de choix comptables,
Organiser la communication.
Former les équipes.
Pour contribuer à la réussite du projet, ce groupe devra comprendre des représentants de tous
les services ou de toutes les entités concernées (direction financière, consolidation, contrôle
de gestion, comptabilité, procédures, systèmes, audit, communication, formation,….), des
spécialistes IAS, les commissaires aux comptes et/ou des consultants extérieurs.
L‟inventaire des divergences pourra être mené. Il pourra se décliner entre les divergences
dites “incompressibles”, pour lesquelles la méthode applicable selon l'IAS est différente de la
méthode actuelle, et les divergences optionnelles dans le cas où, au-delà du traitement de
référence, un traitement alternatif est autorisé. Le choix d‟un traitement non préférentiel devra
être largement documenté et comporte un risque de non-conformité aux futures normes, eu
égard aux objectifs actuels de l‟IASB.
La préparation du marché n‟implique pas une publication anticipée trop hâtive, mais plus
raisonnablement la communication progressive d‟éléments permettant aux marchés de
connaître les principaux ajustements éventuels et leur incidence sur les états financiers.
17
Ainsi, par étapes successives, les sociétés pourront fournir des tableaux de réconciliation entre
certains postes clés des états financiers établis aux normes nationales et ceux qui auraient été
présentés sous le référentiel IAS/IFRS
18
IAS 41 Agriculture
IFRS 1 Première adoption des IFRS
IFRS 2 Paiement fondé sur des actions
IFRS 3 Regroupements d‟entreprises
IFRS 4 Contrats d‟assurance
IFRS 5 Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées
Depuis 2001, les normes édictées par l‟IASB portent le nom de “IFRS” International
Financial Reporting Standards (normes internationales d‟information financière), le champ
d‟action de la normalisation comptable s‟élargissant ainsi à l‟information financière.
Cependant, l‟IASB a naturellement reconnu les normes “IAS” édictées par l‟IASC avant
2001, et les 31 d‟entre elles qui sont aujourd‟hui toujours en vigueur conservent cette
dénomination.
Ainsi, il existe des normes de portée générale, les plus nombreuses, qui s‟appliquent à toutes
les entités. À titre d‟exemple, on citera les textes qui concernent la présentation des états
financiers, celles qui circonscrivent les notions d‟actif et de passif ou encore celles qui
concernent des points d‟évaluation.
Une deuxième catégorie de normes porte sur des opérations particulières. Ces textes peuvent
être relatifs à la comptabilisation des avantages accordés au personnel, au coût des emprunts,
aux contrats de location ou encore au paiement fondé sur des actions.
Enfin, il existe des normes plus particulières à certains secteurs d‟activité économique ; on
citera les textes portant sur les instruments financiers, les contrats d‟assurance, les immeubles
de placement ou l‟agriculture.
Le tableau ci-dessous peut donner un éclairage sur cette typologie dont les catégories sont loin
d‟être exclusives, car certaines normes peuvent figurer simultanément dans plusieurs
compartiments. En complément de cette typologie, la dernière ligne de ce tableau souligne les
textes qui concernent plus particulièrement les comptes consolidés.
19
Chaque norme comprend un objectif, un champ d‟application, un contenu (des informations à
fournir), ainsi qu‟un ensemble de définitions. À l‟origine, les normes IAS proposaient
différents traitements techniques qui aboutissaient à une pluralité d‟options. Cette situation a
quasiment disparu, car chaque norme propose un traitement de référence (« préférentiel ») et
un traitement de substitution dont l‟usage doit être très clairement justifié.
Intitulé de l‟interprétation
SIC 7 Introduction de l‟euro (IAS 21)
SIC 10 Aide publique. Absence de relation spécifique avec des activités opérationnelles (IAS 20)
SIC 12 Consolidation – Entités ad hoc (IAS 27)
SIC 13 Entités contrôlées conjointement – Apports non monétaires par des coentrepreneurs
SIC 15 Avantages dans les contrats de location simple (IAS 17)
SIC 21 Impôt sur le résultat – Recouvrement des actifs non amortissables réévalués
SIC 25 Impôt sur le résultat – Changement de statut fiscal d‟une entreprise ou de ses actionnaires (IAS 12)
SIC 27 Évaluation de la substance des transactions prenant la forme juridique d‟un contrat de location
SIC 29 Informations à fournir – Accords de concession de services (IAS 1)
SIC 31 Produits des activités ordinaires – Opérations de troc portant sur des services de publicité (IAS 18)
SIC 32 Immobilisations incorporelles – Coûts liés aux sites web (IAS 38)
IFRIC 1 Variation des passifs existants relatifs au démantèlement, à la remise en l‟état de sites et similaires
(IAS 1, 8, 16, 23, 36,37) - Immeubles de placement
IFRIC 2 Parts sociales des entités coopératives et instruments similaires (IAS 32 et 39)
20
CHAPITRE 3 : IAS/IFRS: LES GRANDS CHANGEMENTS
Les normes IAS/IFRS ont introduis, comme nous l‟avons souligné plus haut, la notion de la
"Prééminence de l'économique sur le juridique" et celle de "La juste valeur". Elles ont
recours, également à la technique d‟actualisation qui consiste simplement à reconnaître dès
l‟origine les effets de la valeur temps sur l‟évaluation des actifs et des passifs d‟une entité.
Pour assurer une meilleure pertinence de l‟information financière, les normes IAS/IFRS ont
abandonné les deux principes suivants : Le coût historique et prudence. Selon les IFRS, ces
deux principes ne reflètent pas la réalité économique et financière de l‟entreprise.
A- Comptes de résultat
1- Présentation
Le classement des charges et produits est fait soit par nature (exemple : Chiffre d‟affaires,
salaires, dotations aux amortissements, frais de transport…) ou par destination (Chiffre
d‟affaires, coût des ventes, charges administratives, coût commerciaux….). Les charges par
nature doivent faire l‟objet d‟informations supplémentaires en annexes. Les produits et
charges non courants seront désormais supprimés et rattachés au comptes « autres produits »
et « autres charges » selon leur nature.
21
2- Eléments à présenter :
B- Bilan:
1- Présentation
Un actif (ou une dette) est qualifié de « courant » au sens de la norme IAS 1, s‟il répond à
l‟une des conditions suivantes :
Il est destiné à être consommé ou vendu dans le cycle d‟exploitation de l‟entreprise
(remboursé pour les dettes) ;
Il est détenu à l‟origine pour être vendu ;
Il doit être utilisé ou cédé dans les douze mois (éteinte si c‟est une dette) ;
Il correspond à la trésorerie ou un équivalent de la trésorerie (elle ne peut être différée
au-delà de douze mois dans le cas d‟une dette).
Tout élément ne correspondant pas à cette définition doit être, par défaut, classé en « non
courant ». Si cette nouvelle obligation ne devrait pas poser de problèmes majeurs pour la
classification des actifs, elle nécessitera néanmoins des aménagements pour la classification
des actifs, notamment celle des provisions (long terme et court terme), celle des dettes
financières (part à moins d‟un an et part à plus d‟un an).
22
Immeubles de placements
Actifs financiers
Participations mises en équivalence
Stocks
Clients et d‟autres débiteurs
Trésorerie et équivalents de trésorerie
Fournisseurs et autres créditeurs
Provisions
Passifs financiers
Actifs et passifs d‟impôt
Intérêts minoritaires
Capital émis et réserves
Le référentiel international IAS/IFRS prévoit des tests de dépréciation avec prise en compte
de la dépréciation ou de la ré-estimation de la valeur d‟un bien qui modifie sa base
amortissable. Les provisions devront être utilisées avec circonspection, afin de ne pas fausser
le résultat.
Par valeur d‟un Bien à terme, on entend la valeur actualisée de celui-ci, en fonction des
critères d‟un marché. Cette valeur future était considérée comme négligeable, et son montant
difficile à déterminer, n‟était pas déduit du coût du Bien. Cependant dans certaines activités
où cette valeur résiduelle actualisée est importante, on a la possibilité d'en déduire le montant
de la valeur amortissable.
Ces dépenses devront, être comptabilisées de manière rétrospective soit en charges, soit en
immobilisations. De ce fait, ils ne doivent plus figurer au niveau de l‟actif. Il faut donc contre-
passer chaque compte et les amortissements y afférents en contre partie d‟un compte de
réserve pour le solde d‟ouverture et en contre partie d‟un compte de charges pour les
augmentations de l‟exercice.
23
b) Immobilisations incorporelles
Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire identifiable sans substance
physique, détenu en vue de son utilisation pour la production ou la fourniture de biens ou de
services, pour une location à des tiers, ou à des fins administratives. Par application des
dispositions de l‟IFRS1 :
1. si un ancien élément incorporel ne répond plus à la définition d‟une
immobilisation incorporelle, cet élément doit être réaffecté au goodwill si acquis
dans le cadre d‟un regroupement d‟entreprises avec une prise en compte
rétrospective des dotations d‟amortissement. Dans le cas contraire, ce bien doit être
sorti du bilan (avec annulation des dotations d‟amortissements déjà constatées) en
contre partie d‟un compte de réserve.
2. si un ancien élément incorporel répond toujours aux critères, avec un coût et des
amortissements différents, un retraitement rétrospectif est préconisé.
3. si un ancien élément incorporel qui n‟était pas immobilisé satisfait aux nouveaux
critères d‟immobilisation, deux cas de figure sont possibles :
- S‟il faisait partie du goodwill, il peut être comptabilisé séparément, avec prise
en compte rétrospective des dotations aux amortissements.
- S‟il avait été acquis séparément, et donc comptabilisé en charge, aucun
retraitement n‟est à opérer.
Exemple : le Goodwill
Egalement appelé écart d'acquisition ou survaleur, le Goodwill est la différence entre le prix
d'achat d'une entreprise et son actif net comptable réévalué.
c) Immobilisations corporelles :
A l’entrée : la norme IAS 16 stipule qu‟une immobilisation corporelle est inscrite au bilan si
et seulement si :
Il est probable que des avantages économiques futurs liés à l‟élément bénéficieront à
l‟entreprise ;
Le coût de l‟élément peut être mesuré de façon fiable
24
En normes IFRS, une immobilisation corporelle est inscrite à l‟actif à son coût d‟acquisition
(ou de production) actualisé, minoré des rabais, remises et escomptes. Et majoré des charges
directes ; des coûts de démantèlements et de restauration des sites ; des coûts de l‟emprunt
(sur option) ; Sous déduction des subventions d‟investissement, et enfin sur option.
L'approche par composant concerne les éléments d'une immobilisation qui doivent être
remplacés à intervalles réguliers, correspondent à des utilisations distinctes ou procurent des
avantages économiques à l'entreprise selon des rythmes différents. Ces éléments devront faire
l'objet d'un plan d'amortissement propre et les dépenses de remplacement seront
immobilisables, ce qui interdira la possibilité de constituer une provision : Une provision ne
peut en effet être constatée sur le plan comptable que si elle est destinée à faire face à une
augmentation de l'actif net.
La norme IAS 16 prévoit que le plan d‟amortissement d‟un Bien doit refléter « le rythme
selon lequel les avantages économiques futurs liés à cet actif sont consommés par cette
entité».
25
Cette mesure aura pour conséquence des révisions plus fréquentes du plan d‟amortissement,
puisque la consommation des avantages économiques peut varier avec le temps. Une
utilisation pourra être allongée du fait de dépenses d‟amélioration, par contre des
changements techniques ou des évolutions du marché pourront amener à en réduire
l‟utilisation.
Le mode linéaire est appliqué à défaut de mode mieux adapté. Les Normes IAS/IFRS
introduisent d‟autres méthodes et adoptent de nouvelles bases d‟amortissement :
L‟immobilisation doit être réévaluée à sa juste valeur qui correspond à la valeur du marché.
En l‟absence de valeur de marché, on peut prendre comme critère le coût de remplacement du
bien net d‟amortissement.
Selon L‟IAS 16, la réévaluation est possible mais elle doit être régulière (périodicité de 3 à 5
ans) et concerner toute une classe d‟immobilisations de la même catégorie. L‟écart de
réévaluation peut être transféré en réserve au lieu de transiter par le compte de CPC.
Plus-value : La contrepartie de l‟augmentation de la valeur nette comptable provenant
de la réévaluation des immobilisations corporelles doit être portée en capitaux propres
sous le libellé « écart de réévaluation »
Moins-value : Lorsque la valeur d‟un actif diminue à la suite d‟une réévaluation, la
moins-value constatée est comptabilisée en charge.
La norme IAS 11 sur les contrats de construction impose la méthode de l‟avancement lorsque
le résultat à terminaison peut être estimé de façon fiable. La méthode d‟avancement est
également imposée par la norme IAS 18 s‟agissant de la comptabilisation des produits et des
charges rattachées à une prestation de service s‟étalant dans le temps. Cette norme stipule en
26
outre que, lorsque les dépenses ne peuvent être estimées de manière fiable, la constatation du
revenu est différée.
f) Location financière
Les normes IAS/IFRS, fortement inspirées des normes anglo-saxonnes, adoptent le principe
« substance over form », selon lequel la réalité des faits doit l‟emporter sur la forme juridique.
L‟IAS 17 définit le contrat de location tel une convention par laquelle le bailleur cède au
preneur, pour une période déterminée le droit d‟utiliser un bien moyennant le versement d‟un
loyer.
Etant donné que le contrat de crédit bail génère des avantages économiques futurs à
l‟entreprise, il doit être désormais inscrit au bilan parmi les actifs immobilisés.
La norme IAS 12 interdit l‟actualisation des actifs d‟impôts différés dans la mesure où il
n‟apparaît pas toujours réaliste de pouvoir définir un échéancier fiable de renversement des
différences temporelles (Il s‟agit des différences entre le bénéfice imposable et le bénéfice
comptable qui trouvent leur origine dans un exercice et s‟inversent dans un ou plusieurs
exercices ultérieurs) .
On comptabilise un impôt différé actif pour toute différence temporelle déductible, s'il est
probable qu'elle sera utilisée, sauf si l'impôt différé actif provient du goodwill négatif ou de la
comptabilisation initiale d'un actif dans une transaction qui n'est pas un regroupement
d'entreprises et qui n'affecte ni le résultat comptable ni le résultat fiscal ou encore s‟il provient
des pertes des filiales, succursales, entreprises associées et coentreprises, dans la mesure où il
n'existera pas de bénéfice imposable sur lequel imputer la différence temporelle, et il est
probable que la différence temporelle ne s'inversera pas dans un avenir prévisible.
Les titres de propriété (actions) doivent être évalués à leur juste valeur. Les titres de créance
doivent être actualisés et comparer à leur juste Valeur
Les avantages du personnel désignent toutes formes de contrepartie donnée par une entreprise
au titre des services rendus par son personnel.
Les stock-options
L‟application des normes IFRS rend obligatoire la comptabilisation des paiements à base
d‟actions et notamment des stock-options. La norme IFRS 2 impose de comptabiliser une
27
charge légale à la juste valeur des options attribuées (options d‟achat ou options de
souscription). Cette charge est constatée en contrepartie des capitaux propres.
Cette charge devra obligatoirement être étalée entre la date d‟attribution des options (« grand
date ») et la date d‟acquisition définitive des options qui correspond à la date à partir de
laquelle l‟obtention des options n‟est plus conditionnelle au passage du temps ou à un
événement particulier.
5- Actifs courants
a) Les stocks
Selon la norme IAS 2, les stocks sons des actifs (acheté, produit ou en cours de production)
destinés à être vendus ou pour être intégrés dans le cycle de production.
Lors de leur entrée, les stocks sont valorisés au coût d'achat (prix d'achat, droits de douane,
taxes non récupérables, frais de transport et de manutention, sous déduction des rabais,
remises et ristournes) et de transformation (main d'œuvre directe, frais généraux affectés en
fonction de rythmes standards de production). Le coût de revient des stocks peut également
inclure les autres frais encourus engagés pour amener les produits au lieu et dans l'état
nécessaire à leur incorporation dans le cycle de production.
Les produits individualisables sont évalué à leur coût de revient propre. Les biens fongibles
sont valorisés selon une seule des deux règles admises : FIFO ou prix unitaire moyen pondéré.
Lorsque la valeur de réalisation nette (prix de vente normal diminué des frais de
commercialisation) est inférieure au coût de revient des stocks, l'ajustement intervient par
voie de provision
b) Créances
Au comptant, elles rentrent au bilan à leur valeur d‟origine. A crédit, elles rentrent au bilan à
leur valeur actualisée en fonction de la durée de l‟échéance.
La norme IAS 21 ne fait pas de distinction entre les différences de change réalisées et les
écarts de conversion : ces différences et écarts sont inscrits en résultat, qu‟il s‟agisse de pertes
ou de gains.
28
6- Passifs non courants
a) Subventions :
Subventions d’investissement :
Selon les IFRS, elles doivent être inscrites au bilan soit :
au passif en tant que produits à repartir sur plusieurs exercices ;
en déduction du coût de l‟immobilisation subventionnée.
Subventions publiques :
La subvention publique est une mesure prise par l‟Etat ou un organisme public national ou
international, destinée à fournir un avantage économique spécifique à une entreprise
répondant à certains critères. Sont exclues les formes d‟aides publiques dont la valeur ne peut
être raisonnablement déterminée. Il existe deux catégories de subventions : celles liées au
résultat et celles liées à des actifs.
La comptabilisation des subventions publiques ne doit avoir lieu que s‟il existe une assurance
raisonnable que l‟entreprise se conformera aux conditions attachées aux subventions et que
les subventions seront reçues.
Le remboursement d‟une subvention liée au résultat doit être imputé en premier lieu à tout
produit différé non amorti lié à la subvention. Si le remboursement excède le produit différé
ou s‟il n‟existe pas de crédit différé, le remboursement doit être immédiatement comptabilisé
en charges.
29
la méthode comptable adoptée pour les subventions publiques, y compris les méthodes
de présentation adoptées dans les états financiers;
la nature et l‟étendue des subventions publiques comptabilisées dans les états
financiers et une indication des autres formes d‟aide publique dont l‟entreprise a
directement bénéficié;
les conditions non remplies et toute autre éventualité relative à de l‟aide publique qui a
été comptabilisée.
La norme IAS 23 stipule que les coûts d‟emprunts doivent être comptabilisés en charge dans
l‟exercice au cours duquel ils sont encourus ; et se prononce ainsi clairement sur la non
capitalisation des charges d‟emprunt. Elle prévoit un autre traitement autorisé pour les charges
d‟emprunt. Ainsi celles qui sont directement imputables à l‟acquisition, la construction ou la
production d‟un bien et pouvant donner lieu à la capitalisation des charges d‟emprunt doivent
être immobilisées comme une partie du coût de ce bien. Le montant des charges d‟emprunt
capitalisés doit être déterminé conformément à la présente norme »
La notion du coût d‟emprunt ne se limite pas uniquement aux frais financiers sur emprunts
dans la mesure où elle inclut également d‟autres frais occasionnés par l‟emprunt de fonds
comme :
Les différences de change sur emprunts en devises
L‟amortissement des coûts accessoires encourus par l‟usage de l‟emprunt
La norme IAS 12 interdit l‟actualisation des passifs d‟impôts différés dans la mesure où il
n‟apparaît pas toujours réaliste de pouvoir définir un échéancier fiable de renversement des
différences temporelles.
On comptabilise un impôt différé passif pour toutes les différences temporelles imposables,
sauf si, l'ID passif provient du goodwill (c'est à dire si l'amortissement du goodwill n'est pas
déductible fiscalement), ou s‟il provient de la comptabilisation initiale d'un passif dans une
transaction qui n'est pas un regroupement d'entreprises et qui n'affecte ni le résultat comptable
ni le résultat fiscal.
7- passifs courants
A) Dettes :
Présenté séparément des états financiers, il doit comprendre les éléments suivants :
le résultat net de l‟entreprise
30
chacun des profits et des pertes comptabilisés directement en capitaux propres, et le
total de ces éléments
l‟effet cumulé des changements de méthodes comptables et correction d‟erreurs
fondamentales comptabilisées.
L‟entreprise doit également présenter dans cet état ou en annexes, les transactions sur le
capital, les mouvements sur les résultats accumulés et sur les réserves, en indiquant chaque
élément de variation de la valeur comptable de chaque catégorie de capital séparément.
Cet état présente une information sur les évolutions historiques de la trésorerie (caisse, dépôts
à vue, moins les découverts momentanés...) et des équivalents de trésorerie (placements à
court terme liquides, facilement convertibles) avec une classification des flux par type
d‟activités (opérationnelles, d‟investissement ou de financement).
Ainsi, les résultats traduisent les accroissements ou réductions de valeurs de ceux-ci, sans en
restituer d‟ailleurs l‟intégralité car de plus en plus de variations d‟actifs ou de passifs sont
constatées directement dans les capitaux propres : réévaluation d‟immobilisation, variation de
valeur de certains instruments financiers, écarts de conversion…
L‟objectif est de mesurer la performance en tant que variation entre deux bilans. Le nouvel
état, qui n‟est pas encore défini de façon précise et qui suscite encore des débats, distinguerait
les éléments suivants :
D‟une part le résultat opérationnel et le résultat financier ;
D‟autre part, concernant les actifs évalués à la juste valeur, les variations de valeur du
bilan (dépréciation ou réévaluation d‟immobilisations corporelles, variation des
goodwills).
Les valeurs nettes seraient directement fournies sans passer par les dotations et les reprises de
provisions.
31
La comptabilité doit ainsi constituer un système d‟information performant, et organiser une
communication comptable fréquente et fiable afin de donner les outils qui permettront de
prendre les bonnes décisions et de mesurer la capacité future de l‟entreprise.
L'information sectorielle
La norme IAS 14 impose une documentation très détaillée des investissements, par secteur
d'activité et par zone géographique. Cela suppose de s'équiper en systèmes décisionnels, ou au
minimum de disposer d'une base de données métier fortement documentée qui centralise ces
informations. Ceci afin de pouvoir restituer aux investisseurs ou aux banques des indicateurs
de performances normalisés.
IV. CONSOLIDATION.
1. Périmètre de consolidation :
Ainsi, à l‟avenir, en IFRS, il faudra consolider une telle entité en indiquant, en notes annexes,
les restrictions dont elle fait l‟objet, à moins que ces restrictions puissent conduire à
considérer que la société n‟est pas, in fine, contrôlée.
Le contrôle est présumé, s‟il y a détention directe ou indirecte de la majorité des droits de vote
(Contrôle de droit). Le contrôle peut également exister en vertu des clauses contractuelles
(Contrôle contractuel) ou résulter de fait (Contrôle des faits).
32
PARTIE 2 : NORMES COMPTABLES MAROCAINES FACES
AUX NORMES IAS/IFRS
Les dispositions de caractère comptable contenues dans le Dahir des Obligations et Contrats
ainsi que le Dahir formant Code de Commerce (articles 10 à 18) du 12 Août 1913 avaient
gardé, en effet, pour objet exclusif la créance auprès des "Commerçants" des moyens de
preuve susceptibles de servir de repère au juge, afin d'établir les droits et obligations des
parties lors des litiges portés devant les tribunaux.
De même, les sanctions pénales ayant trait à la comptabilité, prévues aux articles 556 à 562 du
Code Pénal, traitent uniquement des cas de violation des intérêts des créanciers, et punissent
l'absence de tenue irrégulière dans les seuls cas de cessation de paiement constatés par les
tribunaux.
La réglementation comptable contenue dans les textes régissant le droit des sociétés
(notamment les dahirs du 11/8/1922 et du 1/9/1926) a eu également pour objet principal de
prémunir les créanciers contre la distribution de dividendes fictifs. La tentative de
transparence comptable introduite par le Dahir du 25/07/1970 n'avait pas été consolidée par
d'autres mesures plus radicales telles que par exemple le dépôt des comptes annuels auprès
des Greffes des tribunaux, ou la reconnaissance formelle du droit de la minorité à demander
des expertises comptables:
Néanmoins, le pouvoir fiscal a rempli le vide laissé par le législateur commercial et ceci par
l'introduction au Maroc du Plan comptable français de 1957, ou plus exactement de ses états
de synthèse et règles d'évaluation, a été faite par l'arrêté du sous secrétaire d'état aux Finances
33
n°087665 du 05 mars 1965 modifié et complété par arrêté du Ministre des Finances n°790-69
du 31/12/1969.
Dans ces conditions, la comptabilité ne pouvait répondre que d‟une manière approximative ou
incomplète aux besoins croissants d‟information sur les véritables performances des
entreprises, et sur l'évolution de leur équilibre financier.
Depuis 1982, un vaste programme a été lancé pour instaurer un cadre institutionnel comptable
conforme aux standards internationaux. Les efforts déployés, ont abouti progressivement à
l‟adoption des textes suivants :
Etant donné son contenu, cette loi peut être définie comme étant l‟ensemble des normes plus
ou moins coercitives qui régissent la production, la présentation et la diffusion de
l‟information comptable.
34
III. ORGANISATION GENERALE DES STRUCTURES DU COMMISSION DE NORMALISATION
COMPTABLE12
Le CNC est régi par le décret n° 2.88.19 du 16 novembre 1989 instituant le CNC, tel que
complété par le décret n° 2-00-682 du 1er novembre 2000 et par le décret n° 2-02-888 du 22
mai 2003 ; et par l‟arrêté du Premier Ministre n° 3-131-95 du 14 juillet 1995, approuvant le
règlement intérieur dudit Conseil. Il a pour missions de :
coordonner et synthétiser les recherches théoriques et méthodologiques de
comptabilité ainsi que leurs applications pratiques ;
concevoir, élaborer et proposer les normes comptables générales et sectorielles ;
collecter et diffuser toutes informations relatives à la normalisation, l‟enseignement et
la formation comptable ;
recommander toutes mesures susceptibles d‟améliorer l‟information comptable tant au
niveau national qu‟au niveau des entreprises ;
coordonner et encourager les actions de recherches, d‟études et de perfectionnement se
rattachant à la discipline comptable ;
représenter l‟Etat dans les organismes internationaux de normalisation comptable.
2. Structure
12
Source : « Réforme comptable », octobre 2007, Ministère de l‟Economie et des Finances
35
Ces CTS soumettent leurs travaux au CP et à l‟AP pour examen ou adoption.
Une fois les projets des normes comptables adoptés par l‟AP du CNC, le Ministre chargé des
Finances, qui assure la présidence dudit Conseil, établit les textes de mise en vigueur desdites
normes et les soumet au Secrétariat Général du Gouvernement aux fins de leur publication au
Bulletin Officiel. Une fois éditées, ces normes sont alors diffusées par le CNC auprès des
personnes et usagers concernés.
3. Réalisations du CNC
Depuis sa création, le CNC a tenu 11 assemblées plénières dont la dernière a eu lieu le 10 mai
2007. Les normes comptables adoptées par ledit Conseil se présentent comme suit :
avis n° 1 et n° 2 relatifs aux modalités d‟application de la loi n° 9.88 relative aux
obligations comptables des commerçants : adoptés par la 1ère AP réunie le 26 juillet
1993 ;
plan comptable des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières
(OPCVM) : adopté par la 4ème AP réunie le 27 juillet 1995 et mis en vigueur par
arrêté du Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs n° 2172.95 du 21
aôut1995.
plan comptable des Assurances mis en vigueur par arrêté du Ministre des Finances et
des Investissements Extérieurs n° 840.96 du 8 mai 1996 ;
avis du CNC sur les projets de décrets et d‟arrêtés relatifs aux liasses fiscales en
matière d‟Impôt sur les Sociétés (I.S) et d‟Impôt Général sur le Revenu (IGR) ;
avis du CNC sur les conditions d‟agrément des sociétés exploitant des centres de
gestion de comptabilité agréés institués par la loi n°57/90 et mis en vigueur par décret
n° 2.96.333 du 31 octobre 1997.
réévaluation libre des bilans, qui fixe les modalités d‟application de l‟article 9 de la loi
de finances pour l‟exercice 1999/2000, a été mis en vigueur par décret n° 2-99-1014
du 04 mai 2000.
plan comptable des établissements de crédit mis en vigueur par arrêté du Ministre de
l‟Economie et des Finances n° 1331.99 du 23 août 1999 publié au B.O n° 4732 du 7
octobre 1999 ;
projet de loi et de méthodologies relatives aux comptes consolidés. 7ème AP du CNC
réunie le 17 janvier 2001 ;
plan comptable des Coopératives mis en vigueur par arrêté du Ministre de l‟Economie,
des Finances, de la Privatisation et du Tourisme n°441-01 du 26 février 2001 ;
plan Comptable de l‟Etat ;
normes comptables applicables à la titrisation des créances hypothécaires mises en
vigueur par arrêté du Ministre de l‟Economie, des Finances, de la Privatisation et du
Tourisme n° 351-01du 09 février 2001;
plan comptable du secteur immobilier qui a fait l‟objet de l‟avis n° 3 du C NC ;
36
plan comptable des associations ;
loi n° 44-03 modifiant la loi 9-88 relative aux obligations comptables des
commerçants (comptabilité super-simplifiée).
plan comptable des Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole (ORMVA) ;
plan comptable des Associations de Micro-crédit ;
plan comptable des Assurances 2005 mise en vigueur par arrêté du Ministre des
Finances et de la privatisation n°1493-05 du 20 octobre 2005 ;
règles comptables applicables aux opérations de pension effectuées par les OPCVM
mises en vigueur par arrêté du Ministre des Finances et de la privatisation n° 24-06 du
6 janvier 2006 ;
avis n° 4 relatif aux normes comptables applicables aux concessions de services
publics ;
avis n° 5 relatif aux comptes consolidés.
plan comptable des partis politiques.
plan comptable de Bank Al-Maghrib ;
plan comptable des Sociétés Mutualistes ;
plan comptable des Caisses de Retraite mis en vigueur par l‟avis n° 6 du CNC ;
plan comptable des Sociétés de Bourse ;
transposition, aux Etablissements de Crédit, des normes comptables internationales
IAS/IFRS pour les comptes consolidés.
Pour les normes comptables qui sont en cours de préparation et de finalisation au niveau des
CTS et des Groupes de travail, se présentent comme suit :
projet de plan comptable des collectivités locales ;
projet de règles comptables applicables aux organismes de placement en capital risque
(OPCR) ;
projet de normes comptables applicables aux Fonds Hassan II pour le Développement
Economique et Social ;
projet de plan comptable du secteur hôtelier.
Les travaux de ce groupe constituent le seul forum international permettant, notamment, aux
pays en voie de développement, de débattre des questions comptables et de tirer profit des
évolutions mondiales en ce domaine. Le Groupe joue un rôle précurseur dans certains
domaines comptables. Le Conseil National de la Comptabilité représente, régulièrement, le
Maroc, aux travaux du Groupe.
37
En février 1988 il a été institué une commission mixte franco-marocaine pour la coopération
en matière de normalisation comptable par échange de lettres entre le Ministre chargé des
Finances marocain (lettre du 31 décembre 1987) et son homologue français (lettre du 25
février 1988).
Le Maroc a fait l‟objet d‟un diagnostic de la part d‟une mission de la Banque Mondiale (BM)
dans le cadre du projet relatif aux Rapports sur le Respect des Normes et Codes (RRNC/
ROSC13 en anglais).
La Banque Mondiale a élaboré en juillet 2002, un rapport sur les normes et pratiques de
comptabilité et d‟audit applicables aux entreprises marocaines, particulièrement celles faisant
13
Reports on Observance of Standards and Codes
38
appel public à l‟épargne, aux établissements de crédit et aux entreprises d‟assurance. Ce
rapport qui s‟inscrit dans le cadre du programme ROSC, vise essentiellement l‟amélioration
de l‟information financière dans notre pays. Les principaux acteurs de ce projet sont :
la normalisation comptable : Conseil National de la Comptabilité (CNC) ;
la profession comptable : Ordre des Experts-Comptables (OEC) ;
la formation : Institut Supérieur de Commerce et d‟Administration des Entreprises
(ISCAE);
la régulation : Bank Al-Maghrib, Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières,
Selon le rapport de la banque mondiale, la comptabilité sociale marocaine "ne donne pas
l‟image la plus réaliste possible de la situation économique des entreprises. En effet, la
comptabilité est perçue comme un outil de gestion de l‟entreprise, de collecte de l‟impôt et
enfin d‟information financière. La fourniture d‟états financiers aux investisseurs n‟est donc
pas le premier objectif des normes et plans comptables marocains".
Il a relevé également que "le droit comptable marocain n‟adhère pas au principe de
prééminence de la substance sur la forme. Et qu‟il ne prévoit pas d‟obligation de
consolidation des comptes pour les entreprises commerciales. Cette lacune a des implications
significatives sur la transparence de l‟information financière".
Il a soulevé également que "les états financiers marocains ne permettent pas à leurs
utilisateurs de comprendre les effets des relations entre parties liées sur la situation financière
d‟une entreprise". En effet, "la réglementation marocaine ne prévoit pas d‟obligation de
présentation des relations entre parties liées et des transactions entre celles-ci".
Projet 1 : amélioration des normes d‟information financière à travers l‟adoption des normes
comptables internationales pour les entités d‟intérêt public (EIP) et amélioration des
normes nationales de comptabilité pour les autres entreprises ;
Projet 2 : développement de la profession comptable et du contrôle légal de l‟information
financière ;
Projet 3: mise en place des mécanismes de contrôle des états financiers préparés par les EIP à
l‟usage des utilisateurs externes ;
Projet 4: mise à disposition de l‟information financière au public. Ce projet a connu les
évolutions ci-après :
- table ronde à Washington en février 2005 ;
- vidéo-conférence avec la BM en février 2005 et avec FIRST;
39
- réunion tenue au mois d‟avril 2005, sous la présidence de Monsieur. le
Secrétaire Général du MFP et en présence des membres du comité de
pilotage et de l‟ensemble des parties prenantes au projet ;
- institution du Comité de Pilotage par lettre du 23 janvier 2006 de Monsieur
le Premier Ministre ;
- réunion de démarrage des travaux dudit Comité en date du 22 mars 2006 en
vue de piloter la mise en œuvre des composantes formant plan d‟action de
ce projet ;
- finalisation du projet de règlement intérieur du Comité de Pilotage.
40
CHAPITRE 2 : NORMES COMPTABLES MAROCAINES: APERCU
SUR LES DISPOSITIONS
Selon l‟article premier de la loi 9-88 instituant la loi comptable, « toute personne physique ou
morale ayant la qualité de commerçant au sens du Code de Commerce est tenue de tenir une
comptabilité dans les formes prescrites par la présente loi et les indications figurant aux
tableaux y annexés.»
La loi comptable s‟applique à tous ceux qui accomplissent dans le cadre de leur activité
permanente des actes de commerce tels qu‟ils sont définis dans le code de commerce.
En effet, l‟application de ces dispositions amène à inclure parmi les personnes assujetties à la
loi comptable les entreprises, les établissements, les organismes, les offices et toute autre
entité installée au Maroc et exerçant une activité de nature :
commerciale ;
industrielle ;
artisanale ;
de services ;
d‟assurances ;
de banque, de change et de courtage.
La loi a retenu sept principes comptables fondamentaux dont l‟application normale par
l‟entreprise amène celle-ci à obtenir des états de synthèse qui donnent une image fidèle de son
patrimoine, de sa situation financière et de ses résultats :
41
1. Principe de continuité d’exploitation
Selon ce principe, l‟entreprise doit établir ses états de synthèse dans l‟hypothèse d‟une
poursuite normale de son activité. Elle est donc supposée n‟avoir ni l‟intention ni l‟obligation
de mettre fin à ses activités ou de réduire sensiblement la taille de son exploitation. La
conséquence pratique est que les actifs sont évalués normalement.
Dans le cas où les conditions d‟une cessation ou d‟une réduction de l‟activité sont réunies,
l‟hypothèse de continuité d‟exploitation doit être abandonnée au profit de l‟hypothèse de
liquidation ou de cession. (article 20)14
En vertu de ce principe (article 13), l‟entreprise établit ses états de synthèse en appliquant les
mêmes règles d‟évaluation et de présentation d‟un exercice à l‟autre. L‟entreprise ne peut
introduire de changement dans ses méthodes et règles d‟évaluation et de présentation que dans
des cas exceptionnels.
Ce principe répond au souci d‟assurer la comparabilité des états de synthèse d‟une entreprise
dans le temps. Dans le cas de changement de méthodes, l‟entreprise doit les justifier dans
l‟ETIC, avec indication de leur influence sur le patrimoine, la situation financière et les
résultats.
Ce principe signifie que l‟entreprise comptabilise ses éléments sur la base de leur valeur
d‟entrée, en unités monétaires courantes. Cette valorisation doit rester intangible quelle que
soit l‟évolution ultérieure du pouvoir d‟achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de
l‟élément comptabilisé.
En effet, l‟article 14 de la loi comptable prévoit qu‟à l‟heure date d‟entrée dans l‟entreprise,
les biens acquis à titre onéreux sont enregistrés à leur coût d‟acquisition, les biens acquis à
titre gratuit à leur valeur actuelle et les biens produits à leur coût de production.
L‟intérêt de ce principe réside dans le fait qu‟elle découle d‟une réalité justifiable excluant des
estimations contestables.
Etant donné que l‟activité de l‟entreprise est découpée en exercices comptables, les charges et
les produits doivent, en vertu du principe de spécialisation des exercices, rattachés à l‟exercice
qui les concerne effectivement et à celui-là seulement.
La spécialisation (ou indépendance) des exercices signifie que les produits et les charges sont
comptabilisés lorsqu‟ils sont acquis ou lorsqu‟ils sont engagés, sans attendre les
encaissements ou décaissements correspondants (article 10).
14
Les numéros d‟article cités dans ce chapitre font référence à la loi 9-88 instituant la loi comptable
42
Ce principe traduit le fait que la comptabilité est une comptabilité d‟engagement et non une
comptabilité de trésorerie. Ainsi, les transactions à crédit sont enregistrées au moment de leur
conclusion et non lors du règlement.
Le respect de ce principe exige aussi que les opérations rattachables à l‟exercice mais connu
postérieurement à la date de clôture et avant celle d‟établissement des états de synthèse,
doivent être comptabilisées parmi les opérations de l‟exercice. On est aussi amené à créer des
comptes de régularisation pour enregistrer les charges et les produits qui se rattachent aux
exercices ultérieurs.
5. Principe de clarté
Conformément à ce principe (article 15), les éléments des états de synthèse doivent être
inscrits dans les comptes sous la rubrique adéquate, avec la bonne dénomination et sans
compensation entre eux.
6. Principe de prudence
L‟avenir étant, par définition, incertain, il faut faire preuve de prudence dans l‟établissement
des états de synthèse, en particulier dans l‟évaluation des actifs et des dettes.
Ce principe aboutit à la règle suivante : un produit n‟est comptabilisé que lorsqu‟il est certain
et définitivement acquis à l‟entreprise; une charge dès qu‟elle est probable (article 16).
Les exemples d‟application de ce principe sont multiples :
création d‟une provision dès qu‟une dépréciation d‟actif ou un risque de perte
quelconque se manifeste avec une probabilité suffisante ;
non prise en compte des plus-values potentielles sur actifs, tant que celles-ci ne sont
pas réalisées, c‟est-à-dire tant que le bien n‟est pas vendu ;
amortissement des immobilisations, même au cas où la valeur vénale est supérieure à
la valeur comptable ;
constatation des moins-values sur les actifs même si elles sont temporaires à la date
d‟établissement des états de synthèse.
La prudence suppose une appréciation raisonnable des risques de l‟entreprise. Son application
évite de transférer sur des exercices ultérieurs des charges ou des minorations de produits, qui
doivent grever le résultat de l‟exercice présent.
Le principe d‟importance significative impose de tenir compte de toutes les opérations dont
l‟importance peut affecter les évaluations ou les décisions des utilisateurs des états de
synthèse.
43
Ce principe est consacré par la loi comptable dans l‟article 11 qui prévoit que les états de
synthèse : « doivent comprendre autant d‟informations qu‟il est nécessaire pour donner une
image fidèle des actifs et passifs ainsi que de la situation financière et des résultats de
l‟entreprise
Lorsque l‟application d‟une prescription comptable ne suffit pas pour donner l‟image fidèle
mentionnée au présent article, des informations complémentaires doivent être données. »
Il s‟agit, par exemple :
des méthodes de conversion et de traitement des opérations en devises étrangères ;
méthodes d‟évaluation des stocks ;
évaluation des participations ;
évaluations des brevets et marques commerciales.
La loi a prévu une série de règles aptes à garantir la transparence et la fiabilité des
enregistrements comptables. Ainsi, toute personne assujettie à la loi comptable doit tenir un
livre - journal, un grand- livre, un livre d‟inventaire et un manuel de procédure.
44
Le grand-livre enregistre les écritures du livre – journal selon le plan comptable des
commerçants.
Le livre d‟inventaire enregistre chaque exercice le bilan et le compte de produits et
charges (article 6).
Le livre journal et le livre d‟inventaire sont côtés et paraphés par le greffier du tribunal
de première instance dont dépend l‟entreprise (article 8). La cote est l‟attestation du
nombre de pages contenu dans chaque livre. La paraphe certifie l‟existence du livre
obligatoire et lui confère une date certaine.
Le manuel de procédure décrit l‟organisation comptable de l‟entreprise (article 4). Ce
document n‟est pas obligatoire pour les entreprises réalisant un chiffre d‟affaires
inférieur ou égal à 10.000.000 DH. Il est nécessaire à la compréhension du système de
traitement. Il doit répondre aux principales questions suivantes :
- Quelle est l‟organisation générale de l‟entreprise ? (Forme, capital, activité,
effectif, répartition du capital, organisation des services comptables, plan des
comptes, classement et archivage des pièces justificatives, etc.) ;
- Comment les informations de base sont-elles saisies ?(procédures internes
d‟élaboration et de saisie de l‟information. Par exemple, pour la fonction «
achat » sera décrite la procédure allant du bon de commande à la réception de
la facture, son contrôle et son enregistrement) ;
- Comment les informations de base sont-elles traitées ? (méthodes d‟évaluation
et d‟appréciation).
Une comptabilité qui n‟est pas tenue dans les formes prescrites par la loi comptable peut être
rejetée par l‟administration fiscale (article 23).
L‟obligation pour les commerçants d‟avoir un cadre comptable émane de la loi, ce qui montre
que le dispositif de forme fait partie intégrante de la normalisation comptable.
En effet, l‟article 2 de la loi 9-88 dispose que « le plan de comptes doit comprendre des
classes de comptes de situation, des classes de comptes de gestion et des classes de comptes
spéciaux, telles qu‟elles sont définies aux tableaux annexés à la présente loi. »
Cette disposition a pour objectif d‟aboutir directement aux états de synthèse à partir des
comptes, sans aucun retraitement extracomptable (compte principal – poste – rubrique –
masse – état de synthèse).
Le plan de comptes est présenté en deux modèles :
un modèle normal réservé aux moyennes et grandes entreprises dont le CA est
supérieur à 10.000.000 DH ;
un modèle simplifié destiné aux petites entreprises (CA inférieur ou égal à 10.000.000
DH).
45
IV. CONDITIONS DE FOND DE TENUE DE LA COMPTABILITE
1. Méthodes d’évaluation
L‟évaluation est le processus de détermination des montants monétaires auxquels les éléments
des états de synthèse sont comptabilisés. La norme comptable marocaine édicte :
une démarche méthodologique en matière d‟évaluation ;
des règles d‟évaluation pour tous les éléments du patrimoine ;
des règles spécifiques pour les éléments dont la valeur dépend des fluctuations en
monnaie étrangère.
A. Démarche méthodologique
a) Valeur d’entrée
b) Valeur actuelle
Il s‟agit de la valeur d‟un élément à une date quelconque, et plus spécialement, à la date de
l‟inventaire.
La valeur actuelle d‟un bien est sa valeur vénale (valeur d‟estimation), c‟est le prix présumé
qu‟accepterait de verser un acquéreur éventuel, dans l‟état et le lieu où se trouve le bien et en
fonction de la situation de l‟entreprise.
La valeur actuelle s‟apprécie par référence au marché (prix) et à l‟utilité du bien pour
l‟entreprise. Elle doit tenir compte de la situation de l‟entreprise au moment de la
46
comptabilisation du bien ; l‟hypothèse retenue sera le plus souvent celle d‟une continuité de
l‟exploitation.
c) Valeur au bilan
C‟est la valeur comptable nette retenue à l‟arrêté des comptes. En effet, pour l‟arrêté des
comptes, la valeur comptable des biens est déterminée conformément aux prescriptions
suivantes :
la valeur d‟entrée des biens dans le patrimoine est maintenue en écriture en tant que
valeur brute ;
cette valeur est comparée à la valeur actuelle des biens. Les plus-values constatées entre
valeur actuelle et valeur d‟entrée ne sont pas comptabilisées (principe de prudence).
Par contre, les moins-values sont constatées en comptabilité.
Ces principes généraux sont mis en œuvre de façon différente selon les éléments du
patrimoine auxquels ils s‟appliquent. Ainsi, la valeur comptable nette (valeur au bilan) est
égale :
s‟il s‟agit d‟un bien amortissable, à la valeur nette d‟amortissement. Dans le cas où la
valeur actuelle est inférieure à la valeur nette d‟amortissement, l‟entreprise doit
procéder à la constitution, soit d‟un amortissement exceptionnel, soit d‟une provision
si la dépréciation n‟est pas jugée définitive ;
s‟il s‟agit d‟un bien non amortissable, à la plus faible des valeurs entre la valeur
actuelle et la valeur d‟entrée ;
s‟il s‟agit d‟un élément du passif, à la plus élevée des valeurs entre la valeur d‟entrée
et la valeur actuelle.
47
Ne constituent pas des frais accessoires d‟acquisition :
la TVA récupérable ;
les frais d‟acquisition d‟immobilisation (droit d‟enregistrement, honoraires,
commissions et frais d‟actes). Ces frais sont à inscrire dans la rubrique
« immobilisations en non valeur » ;
les frais financiers ;
les frais d‟administration générale de l‟entreprise (frais des personnels administratifs,
comptables, etc).
La valeur d‟entrée des éléments de l‟actif immobilisé dont l‟utilisation est limitée dans le
temps doit faire l‟objet de correction de valeur sous forme d‟amortissement.
C‟est la VNA qui est retenue comme valeur d‟inventaire, sauf si la valeur actuelle lui est
inférieure.
Pour les immobilisations non amortissables, la comparaison se fait entre la valeur d‟entrée et
la valeur actuelle. La valeur actuelle d‟une immobilisation est déterminée à partir du marché
et de l‟utilité du bien pour l‟entreprise.
48
Ainsi, si la valeur actuelle est inférieure à la valeur d‟entrée ou à la valeur nette
d‟amortissement, l‟entreprise est autorisée à constater dans sa comptabilité la moins-value
résultant de la différence entre ces deux valeurs.
Pour l‟arrêté des comptes, la valeur comptable nette des immobilisations est déterminée de la
manière suivante :
la valeur d‟entrée est maintenue en tant que valeur brute ;
la valeur comptable nette dépend de la comparaison signalée, elle est soit la VE ou la
VNA si la VA leur est supérieure ou égale, soit la VA si elle leur est inférieure (article
14).
b) Les Stocks
Les stocks sont définis comme étant l‟ensemble des biens ou des services qui alimentent le
cycle d‟exploitation de l‟entreprise.
Constituent des stocks : les marchandises achetées et revendus en l‟état ; les matières et
fournitures qui entrent dans la fabrication des produits finis ; les produits finis fabriqués par
l‟entreprise et les en-cours, produits ou services ayant atteint un stade de fabrication
intermédiaire.
i. Valeur d‟entrée
Une distinction doit être opérée selon que les articles en stocks peuvent être suivis
individuellement (articles identifiables) ou non (articles interchangeables ou fongibles).
Les biens identifiables font l‟objet d‟une évaluation individuelle et spécifique. Ils sont évalués
à leur valeur d‟entrée réelle, c‟est-à-dire : à leur coût d‟acquisition, pour les biens acquis à
titre onéreux et à leur coût de production, pour les biens produits par l‟entreprise.
Le coût d‟acquisition est déterminé par la somme du prix d‟achat facturé, les droits de
douanes et les frais accessoires, diminuée des taxes légalement déductibles et les réductions
commerciales
Les frais accessoires d‟achat représentent les charges supportées par l‟entreprise pour amener
le bien acquis dans le lieu et l‟état où il se trouve. Il s‟agit essentiellement des commissions
sur achats, frais de transit, frais de transport, frais d‟assurances, frais de déchargement et
manutention, etc.
49
Ne sont pas à retenir, les dépenses générales, les frais financiers et les frais ultérieurs de
stockage (location d‟entrepôt, transport entre magasins).
Cependant, dans le cas exceptionnel d‟un cycle d‟approvisionnement supérieur à un an, les
frais financiers, issus d‟un contrat d‟emprunt spécifique se rapportant à ce cycle, peuvent être
inclus dans le coût d‟acquisition avec mention dans l‟ETIC.
Le coût de production est déterminé par l‟addition des éléments suivants : coût d‟acquisition
des matières et fournitures consommées ; charges directes de production (main d‟œuvre,
amortissements) et les charges indirectes qui peuvent être raisonnablement rattachées à la
production du bien (frais de maintenance des bâtiments et des installations de production).
Le coût de production ne doit pas comprendre : les dépenses d‟administration générales ; les
frais de recherche et développement ; les frais financiers sauf s‟ils sont contractés pour le
financement spécifique d‟une production dont le cycle dépasse 12 mois et concernent la
période de fabrication ; les consommations anormales de matières premières et main
d‟œuvre ; les coûts de stockage et les coûts de distribution.
Les biens non identifiés unité par unité nécessitent l‟utilisation d‟une convention reliant
l‟ordre de sortie du stock à l‟ordre d‟entrée. Ainsi, la norme internationale prévoit l‟évaluation
des biens fongibles par application :
soit d‟une méthode du coût moyen pondéré ;
soit de la méthode FIFO « premier entré/premier sorti ».
Ces deux méthodes sont les seules admises par la loi comptable (article 14) et la législation
fiscale.
50
CHAPITRE 2 : ANALYSE COMPARATIVE DES NORMES IAS/IFRS
ET NORMES COMPTABLES MAROCAINES : PRINCIPAUX
RETRAITEMENTS
Les principes comptables fondamentaux à la base des normes marocaines sont les mêmes que
ceux des normes internationales à l‟exception du principe de la prééminence de la réalité sur
l‟apparence, non applicable au Maroc, et le principe d‟intangibilité du bilan d‟ouverture, non
applicable pour les normes internationales (exemple : correction des erreurs fondamentales).
Au Maroc, les charges et les produits doivent être classés uniquement par nature :
Charges d‟exploitation et produits d‟exploitation : concernant les charges
d‟exploitation (redevance de crédit-bail), le Plan Comptable Marocain préconise
l‟enregistrement des crédits-bails dans le CPC
Charges financières et Produits financiers
Charges non courantes et produits non courants.
51
Pour les normes internationales, la présentation des charges et des produits peut se faire par
nature ou par fonction. Les éléments obligatoires sont :
Produits des activités ordinaires
Résultat opérationnel
Charges financières
Quote-part dans le résultat net des entreprises associées et des coentreprises
comptabilisées selon la méthode de la mise en équivalence
Charge d‟impôt sur le résultat
Résultats des activités ordinaires
Eléments extraordinaires
Intérêts minoritaires
Résultat net de l‟exercice
Impôts Différés
Au niveau des comptes consolidés, il n‟existe pas de différences majeures entre les règles
marocaines et les normes internationales en matière d‟impôts différés. Les impôts différés ne
sont comptabilisés au Maroc que dans les comptes consolidés. Dans les comptes sociaux, seul
est comptabilisé l‟impôt courant à payer au titre de l‟exercice concerné.
La norme IAS 12 Impôts sur le résultat, préconise la comptabilisation des impôts différés dans
les comptes sociaux et dans les comptes consolidés. Elle impose la comptabilisation de passif
et actif d‟impôts différés basés sur des conséquences fiscales futures des différences
temporelles taxables.
3. Bilan
Au Maroc, les actifs sont classés selon une liquidité croissante et les passifs sur l‟exigibilité
croissante.
S‟agissant des normes internationales, la présentation des états financiers est traitée par la
norme IAS 1. Selon cette norme, chaque entreprise doit décider, selon la nature de ses
activités, de présenter, au bilan, séparément ses actifs et passifs courants et non courants.
Lorsqu‟une entreprise choisit de ne pas distinguer les éléments courants des éléments non
courants, elle doit présenter ses actifs et passifs en fonction de leur liquidité. Les éléments
obligatoires d‟un bilan selon les normes internationales sont :
Immobilisations corporelles
Immobilisations incorporelles
Actifs financiers
Participations comptabilisées selon la méthode de mise en équivalence
Stocks
52
Clients et autres débiteurs
Trésorerie et autres débiteurs
Fournisseurs et autres créditeurs
Actifs et passifs d‟impôts
Provisions
Passifs non courants portant intérêt
Intérêts minoritaires
Capital émis et réserves
Des postes, rubriques et sous totaux supplémentaires doivent être présentés au bilan
lorsqu‟une norme comptable internationale l‟impose ou lorsqu‟une telle présentation
est nécessaire pour présenter une image fidèle de la situation financière de l‟entreprise.
En principe, et selon les normes marocaines, les charges constatées lors d‟un exercice
constituent des charges afférentes à ce même exercice (principe de spécialisation des
exercices). Toutefois, des charges importantes et dont l‟impact profite à plus d‟un exercice
peuvent être immobilisées afin d‟être réparties sur plusieurs exercices. Il peut s‟agir des:
Frais préliminaires :
Il s‟agit essentiellement des frais de constitution, des frais préalables au démarrage ou
d‟augmentation du capital. Ils sont amortissables le plus tôt possible et dans un délai
maximum de 5 ans. La règle du prorata temporis ne leur est pas applicable.
Les normes IAS ne reconnaissent pas le concept des frais d‟établissement ou des coûts de
démarrage. Ils sont comptabilisés en tant que charges des exercices courants.
Aucun des comptes susmentionnés ne doit figurer sur les états de synthèse retraités, nous
devons contre-passer chaque compte ainsi que son compte d‟amortissement.
53
Le débit du compte « réserves » pour la fraction déjà amortie lors des exercices
antérieurs;
2. Immobilisations incorporelles
Au Maroc, le PCGE (Plan Comptable Général des Entreprises) prévoit que l‟écart
d‟acquisition soit amorti, sans exception, selon un plan d‟amortissement dont la durée doit
refléter les hypothèses retenues et les objectifs fixés lors de l‟acquisition.
L‟IAS 38 interdit la comptabilisation parmi l‟actif des frais à étaler ou des frais
d‟établissement Par contre avec le PCGE marocain les frais à étaler et d‟établissement sont
comptabilisés à l‟actif est amortis sur une durée maximum de 5 ans.
A la différence des règles marocaines, IAS 38 interdit l‟inscription des frais d‟établissement et
des frais à étaler au niveau des actifs. Selon cette norme, ils ne répondent pas aux critères de
distinction d‟un actif.
3. Immobilisations corporelles
54
Approche par composante
Au Maroc, l‟approche d‟immobilisation par composante n‟est pas aussi systématique
que dans les normes internationales
Selon IAS 16, les composantes d‟une immobilisation complexe, ayant des durées de
vie différentes que l‟immobilisation principale, doivent être immobilisées séparément
et amorties selon leurs propres durées
Contrats de location
Au Maroc, le crédit-bail (le leasing) est constaté en charges, contrairement aux normes
internationales, traitant celui-ci comme un élément d‟actif (immobilisation généralement)
4. Immobilisations Financières
Le CGNC distingue au sein des immobilisations financières, les titres de participation et les
autres titres immobilisés; et d‟autre part les titres et valeurs de placement figurant à l‟actif
circulant
Evaluation initiale :
Les placements sont comptabilisés à leur coût d‟acquisition qui comprend : le prix d‟achat et
les coûts de transaction (honoraires, commissions versées, courtage…). Ceci constitue une
différence majeure avec le CGNC qui comptabilise le coût des transactions directement en
charges.
Au Maroc, les pertes de changes latents sont comptabilisées au bilan dans des comptes d‟écart
de conversion. Une provision pour risque de change est constatée, en cas de perte latente. Le
gain de change latent n‟est pas intégré dans le résultat comptable, mais il est pris en compte
dans la détermination du résultat fiscal.
Selon les normes IAS/IFRS, les pertes latentes, dues aux variations des cours de monnaies
étrangères, sont comptabilisées directement dans le résultat comptable. Elles ont une
incidence directe sur le résultat. Les transactions en monnaies étrangères sont comptabilisées
comme suit :
55
Evaluation en utilisant le cours de change à la date de transaction
Evaluation en utilisant le cours de clôture à la date de clôture pour les éléments
monétaires et celui du jour de la transaction pour les éléments non monétaires
Les écarts de change sont comptabilisés dans le compte de résultat
6. Stocks
Il n‟y pas de divergences majeures entre le traitement des stocks selon les normes
internationales et marocaines. Les principes comptables sont comparables, toutefois
l‟information à fournir est plus complète en normes IAS/IFRS qu‟en règles marocaines.
La norme IAS 2 impose de fournir en annexe une information sur la valeur des stocks
dépréciées et comptabilisées à la valeur nette de réalisation. Les méthodes d‟évaluation des
stocks admises sont les mêmes selon les deux normes.
7. Créances
Elles sont classées selon leur fonction économique et financière et non selon leur échéance.
Elles rentrent au bilan à leur coût historique et restent dans leur poste d‟origine de leur
naissance jusqu‟à leur échéance.
Selon les normes marocaines, les créances circulantes sont inscrites à leur valeur nominale en
principal, telle que celle-ci résulte des conventions légales ou contractuelles liant l‟entreprise
à ses débiteurs.
En normes IAS/IFRS, Le montant des produits des activités ordinaires doit être évalué à la
juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir en tenant compte du montant de toute
remise commerciale ou rabais pour quantités consenti par l‟entreprise.
8. Provisions
Au Maroc, c‟est surtout le principe de prudence, qui est à la base de la dotation aux
provisions. Les provisions pour grosses réparations ne sont pas permises par les normes
internationales. L‟approche par composante au niveau de la gestion des immobilisations
permet de combler les impacts de cette non autorisation.
56
Selon la norme 37, une provision ne doit être comptabilisée que si les conditions ci-dessous
sont respectées :
Un passif résultant d‟événements passés
Une obligation actuelle qui aboutira à une sortie de ressources
La probabilité d‟évaluer de façon fiable le montant de l‟obligation
Ces conditions ne sont pas les mêmes qu‟au Maroc. En effet, les provisions pour grosses
réparations, qui ne respectant pas la condition première de l‟IAS 37, sont autorisées par la
réglementation comptable marocaine.
Subventions
Selon les IFRS les subventions doivent être comptabilisées en produits, sur une base
systématique sur les exercices nécessaires pour les rattacher aux coûts liés qu‟elles sont
censées compenser
La subvention est dans ce cas rapportée au résultat de l‟exercice dont elle compense les
charges, soit en considérant la subvention comme un produit, soit en diminuant les charges
qui lui sont liées.
Au Maroc, les gains de change latents sont comptabilisés au bilan dans des comptes d‟écart de
conversion. Une provision pour risque de change est constatée, en cas de perte latente. Le
gain de change latent n‟est pas intégré dans le résultat comptable, mais il est pris en compte
dans la détermination du résultat fiscal.
Selon les normes IAS/IFRS, les gains latents, dus aux variations des cours de monnaies
étrangères, sont comptabilisés directement dans le résultat comptable. Ils ont une incidence
57
directe sur le résultat. Les transactions en monnaie étrangères sont comptabilisées comme
suit:
Evaluation en utilisant le cours de change à la date de transaction
Evaluation en utilisant le cours de clôture à la date de clôture pour les éléments
monétaires et celui du jour de la transaction pour les éléments non monétaires
Les écarts de change sont comptabilisés dans le compte de résultat
En application du principe de prudence, cet écart qui est un produit latent à long terme n‟a pas
de trace dans le CPC.
Aussi, dans les normes internationales, les informations complémentaires relatives aux
avantages du personnel et exigées sont très détaillées par rapport à ce qui est exigé pour les
provisions pour risques et charges au Maroc.
III. CONSOLIDATION
Le périmètre de consolidation
Il définit l‟ensemble des sociétés à consolider qui sont l‟ensemble du groupe15 et des sociétés
– associés.
Il existe trois types de contrôle : Le contrôle exclusif c‟est la rétention de plus de 50% des
droits de vote ou plus de 40% de ces droits si aucun autre associé ne détient une fraction
supérieure à 30%. Le contrôle conjoint : lorsqu‟une entreprise est exploitée en commun par
plusieurs autres, aucun associé ne peut exercer un contrôle exclusif. L‟influence notable :
lorsqu‟une entreprise dispose d‟au moins 20% des droits de vote dans sa participation.
15
Le groupe est constitué par la société mère, les filiales et les sociétés multi – group
58
METHODE DE
FORME DE CONTROLE TYPE DE PARTICIPATION
CONSOLIDATION
Contrôle exclusif Filiale 16 Intégration globale
Contrôle conjoint Société multi groupes17 Intégration proportionnelle
Influence notable Société associée 18 Mise en équivalence
L‟intégration globale consiste à prendre tous les comptes de la filiale pour leur montant global
et à les intégrer à ceux de la mère. Les droits sur l‟actif net des actionnaires autres que ceux
du groupe sont portés au passif du bilan consolidé dans une rubrique intitulée « Intérêts
minoritaires ». La part de la mère dans les capitaux propres de la filiale lors de prise de
participation est utilisée pour solder le compte « titres de participation dans la société mère ».
On parle d‟intégration proportionnelle lorsque les comptes de la société multi groupes ne sont
repris qu‟à concurrence du pourcentage de la mère dans la participation (pas d‟intérêts
minoritaires).
IV. COMPARATIF DES REGLES POSEES PAR LE PLAN COMPTABLE GENERAL DES
ENTREPRISES ET LES NORMES IAS
16
La filiale est une société placée sous le contrôle exclusif de la société – mère.
17
L‟entreprise multi groupe est une entreprise où la société mère exerce un contrôle conjoint avec d‟autres
groupes.
18
L‟entreprise associée est une société placée sous l‟influence notable de la société – mère (part du capital >
20%).
59
Valeur comptable des Actifs : Biens évalués Valeur de marché des Actifs : Biens évalués
au coût historique. selon le concept de juste valeur (fair value)
60
Conclusion
Face à la mondialisation, la concentration des capitaux et le développement des modes de
financements ; les systèmes comptables ne pouvaient que se transformer. Désormais, la
comptabilité n‟est plus seulement un moyen de preuve ou un système nécessaire pour calculer
l‟impôt. Mais plutôt un outil indispensable qui a pour vocation de fournir une information
financière pertinente, fiable et donc utile pour les dirigeants des entreprises, des actionnaires
et des tiers.
Le Maroc, par ses relations économiques internationales, notamment avec l‟union européen,
ne peut rester à l‟écart. D‟ailleurs, les sociétés multinationales et plusieurs sociétés
marocaines, en raison de leur double cotation (Maroc et Paris) ont adopté les normes
IAS/IFRS.
Le passage aux normes IFRS doit être conçu comme un projet d‟envergure, plein d‟enjeux
stratégiques pour toutes les parties concernées : les dirigeants d‟entreprises, les investisseurs,
l‟Etat ….Ces derniers, sont appelés à se préparer au chantier de conversion par l‟anticipation
des coûts de passage, la réalisation des simulations et la formation des ressources humaines
concernées.
Adopter le référentiel IFRS par une entreprise, c‟est d‟abord adopter une démarche
méthodologique en trois phases, dans le cadre d‟un projet de plus haut niveau :
La première phase est celle "d‟état des lieux", et nécessitera une forte implication du
staff financier de l‟entreprise et de l‟expert comptable, afin de déterminer les
modifications à opérer ;
La deuxième phase est celle d‟organisation inhérente à la gestion de projets
complexes;
Enfin, la troisième phase de l‟élaboration et la mise en œuvre des plans d‟action
portées par toutes les équipes de l‟entreprise.
Sur le plan national, l‟implémentation des normes IFRS au Maroc rencontre certaines
difficultés d‟ordre conceptuel, organisationnel et réglementaire.
Normes comptables statiques en déphasage avec le référentiel IFRS dont les principes
fondamentaux sont la prééminence de l‟économique sur le juridique et la juste valeur.
61
La divergence entre la comptabilité et la fiscalité au Maroc entrave l‟évolution vers un
référentiel international. Jusqu‟à présent, Les états de synthèse sont établis dans un but
fiscal plutôt que financier.
le cadre législatif et réglementaire doit être revu afin que les investisseurs aient accès à
une information financière suffisante, dans un délai raisonnable, et de façon aisée
Les instances de réglementation comptable doivent être réorganisées et revu afin que
les investisseurs aient accès à une information financière suffisante, dans un délai
raisonnable, et de façon aisée
L‟unicité de notre référentiel comptable applicable aux entreprises de grande taille au
même titre que les PME.
L‟existence de l‟informel, y compris dans les structures dites organisées. Il faut
d‟abord inciter tous les opérateurs économiques à souscrire aux réformes entreprises
sur le plan national avant d‟aller vers un référentiel international.
62
ANNEXE : RESUME DU CONTENU DES NORMES IAS/IFRS
PUBLIEES AU 31 MARS 2007
63
IAS 1 : PRESENTATION DES ETATS FINANCIERS :
1. Objectif de la norme :
La norme présente les dispositions sur lesquelles repose l'établissement des états financiers
ainsi que leur contenu, notamment pour en assurer la comparabilité.
2. Contenu de la norme
Les états financiers doivent faire référence à la totale conformité au référentiel IAS/IFRS. Les
états financiers doivent être élaborés selon les hypothèses suivantes :
La continuité d'exploitation,
L'enregistrement comptable des engagements,
La permanence des méthodes de présentation des comptes,
La matérialité et le regroupement des éléments,
La non compensation,
La présentation des informations comparatives d'exercices antérieurs.
3. Incidences comptables
d'un bilan, différenciant les éléments courants des éléments non courants,
d'un compte de résultat, présenté par nature ou par destination,
d'un tableau de variation des capitaux propres,
d'un tableau des flux de trésorerie,
des notes annexes, décrivant les méthodes comptables utilisées et les diverses
informations explicatives.
IAS 2 : STOCKS
1. Objectif de la norme :
2. Contenu de la norme
Les stocks sont des actifs (acheté, produit ou en cours de production) destinés à être vendus
ou pour être intégrés dans le cycle de production.
Lors de leur entrée, les stocks sont valorisés au coût d'achat (prix d'achat, droits de douane,
taxes non récupérables, frais de transport et de manutention, sous déduction des rabais,
remises et ristournes) et de transformation (main d'œuvre directe, frais généraux affectés en
fonction de rythmes standards de production). Le coût de revient des stocks peut également
inclure les autres frais encourus engagés pour amener les produits au lieu et dans l'état
nécessaire à leur incorporation dans le cycle de production.
Les biens fongibles sont valorisés selon une seule des deux règles admises : FIFO ou prix
unitaire moyen pondéré.
3. Incidences comptables
Lorsque la valeur de réalisation nette (prix de vente normal diminué des frais de
commercialisation) est inférieure au coût de revient des stocks, l'ajustement intervient par
voie de provision.
1. Objet de la norme
La norme précise les modalités selon lesquelles doit être établi le tableau de flux de trésorerie
qui constitue un élément obligatoire des états financiers.
2. Contenu de la norme
Le tableau de flux de trésorerie doit être présenté en respectant les principes suivants :
séparation des flux de trésorerie entre opérations d'exploitation, opérations
d'investissements et opérations de financement ;
rapprochement entre le tableau des flux de trésorerie et le bilan ;
préférence pour un tableau de flux de trésorerie basé sur les flux bruts d'encaissements
et de décaissements (méthode directe) ; la méthode indirecte reste autorisée ;
commentaires sur la trésorerie non disponible.
3. Incidences comptables
Tous les flux de trésorerie libellés en devises doivent être comptabilisés au cours du jour de la
transaction.
1. Objet de la norme
La norme expose les choix des méthodes comptables à appliquer, ainsi que les conséquences
d'un changement de méthodes comptables, d'estimations ou d'erreurs.
2. Contenu de la norme
Les méthodes comptables doivent être conformes au référentiel IAS/IFRS dans leur
intégralité. En cas de méthode spécifique non traitée en IAS / IFRS, la méthode retenue par
l'entreprise doit être définie par rapport au cadre conceptuel et éventuellement à d'autres
référentiels existants.
Les changements de méthodes comptables sont autorisés uniquement par une norme ou si leur
application permet d'aboutir à la production d'états financiers plus fiables et plus pertinents.
Les changements d'estimations comptables résultent de modifications dans les données sur la
base desquelles ont été évaluées les caractéristiques des actifs et des passifs (standards de
production, modalités d'utilisation d'une immobilisation, évolution de leur valeur
résiduelle…).
Les erreurs sont constituées par des omissions ou inexactitudes contenues dans les précédents
états financiers, et qui auraient pu être évitées.
3. Incidences comptables
Les erreurs sont corrigées obligatoirement de manière rétrospective, comme si elles n'avaient
jamais eu lieu.
1. Objet de la norme
2. Contenu de la norme
Qu'ils aient des conséquences favorables ou défavorables pour l'entreprise, les événements
postérieurs doivent :
entraîner un ajustement si l'événement affecte une situation existante dans ces comptes
clôturés ;
être seulement mentionnés en annexe dans le cas où ils génèrent une situation nouvelle
n'existant pas à la clôture des comptes.
3. Incidences comptables
1. Objet de la norme
Elle précise les modalités de la comptabilisation des produits et des coûts relatifs aux contrats
de construction.
2. Contenu de la norme
3. Incidences comptables
Si le résultat probable à terminaison est une perte, celle-ci doit être comptabilisée en charges
immédiatement et intégralement.
1. Objet de la norme
2. Contenu de la norme
Les créances et dettes d‟impôts courants doivent être évaluées pour le montant que l‟entité
s‟attend à recevoir ou à payer en appliquant les taux d‟impôt en vigueur à la date de clôture.
3. Incidences comptables
Un passif d‟impôt différé est comptabilisé pour toutes les différences temporelles imposables,
sauf s‟il est généré par un goodwill.
Un actif d‟impôt doit être comptabilisé pour toutes les différences temporelles déductibles
dans la mesure où il est probable qu‟un bénéfice imposable sera disponible pour l‟imputer.
Les créances et dettes d‟impôt doivent être présentées séparément des autres créances et
dettes, en faisant la distinction entre impôts courants et différés.
1. Objet de la norme
Elle est précise les informations sectorielles à fournir afin d‟analyser l‟activité des différents
secteurs et de faciliter la prévision des flux de trésorerie futurs de l'entité.
2. Contenu de la norme
3. Incidences comptables
La structure d'organisation de l'entité doit être basée sur les secteurs identifiés. Les
informations à présenter sont synthétisées dans le tableau suivant :
1. Objet de la norme
2. Contenu de la norme
Une immobilisation corporelle est un actif détenu pour être utilisé dans la production de
fournitures de biens ou de services ou à des fins administratives, dont l‟usage s‟étendra sur
plusieurs exercices.
3. Incidences comptables
1. Objet de la norme
Elle définit deux types de contrats : location financement et location simple. Elle analyse la
nature de ces contrats chez le preneur et le bailleur.
2. Contenu de la norme
Un contrat de location est un accord par lequel le bailleur cède au preneur le droit d'utilisation
d'un actif.
3. Incidences comptables
Pour le bailleur, l'actif loué figure comme une créance égale à l'investissement net. Il n'y a pas
de retraitement à effectuer pour les contrats de location simple.
2. Contenu de la norme
Un produit peut se définir comme l'entrée d'avantages économiques dans le cadre de l'activité
normale de l'entité (vente de biens & services, intérêts, redevances et dividendes). La norme
définit pour chaque opération le fait générateur :
Pour la vente de biens, le transfert de propriété qui rend effectif la vente,
Pour les prestations de services, le degré d'avancement qui définit le montant du
produit,
Pour les intérêts, lorsqu‟il est probable que les avantages économiques iront à
l‟entreprise,
Pour les redevances, dès qu‟elles sont acquises et ce, en fonction des termes du
contrat,
Pour les dividendes, une fois la certitude du versement établie.
3. Incidences comptables
L'ensemble de ces produits est évalué à « la juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir,
après déduction des rabais, remises et ristournes ».
1. Objet de la norme
Elle traite de la comptabilisation de l'ensemble des avantages à court et long terme dont
bénéficie le personnel.
2. Contenu de la norme
Sont distingués :
Les avantages à court terme tels que les avantages en nature, primes, intéressement,
cotisations pour des prestations spécifiques ;
Les avantages postérieurs à l'emploi tels que les retraites, assurances vie, pensions.
3. Incidences comptables
Pour les avantages postérieurs à l'emploi, l'IAS 19 distingue les régimes à cotisations définies
(comptabilisation de la charge liée à cet avantage) et les régimes à prestations définies qui
engagent la société à assurer une prestation future. Cette dernière sera évaluée et actualisée
annuellement. Pour autant, l'écart de valorisation, s'il reste dans une fourchette de plus ou
moins 10 % peut ne pas être comptabilisé. Au-delà, le différentiel est enregistré. Il donne lieu
à étalement.
L'entreprise, afin de couvrir ses engagements, peut être amenée à acquérir des actifs. Les
revenus attendus de ces investissements seront alors comptabilisés afin de réduire la charge
initiale liée à cet engagement.
1. Objet de la norme
Elle définit le mode de comptabilisation et les informations à fournir sur les subventions et
autres aides publiques que l'entreprise est en mesure d'obtenir afin de produire ou acquérir des
ressources génératrices d‟avantages économiques futurs.
2. Contenu de la norme
IAS 20 distingue :
les subventions liées au résultat, à savoir celles qui doivent être comptabilisées en
produits en contrepartie des charges auxquelles elles sont liées,
les subventions liées à des actifs qui peuvent être comptabilisées au bilan soit en
produits différés, soit en déduisant la subvention du prix d'acquisition de
l'immobilisation.
3. Incidences comptables
En annexe, il est fait état de la méthode de comptabilisation retenue, la nature et l'étendue des
subventions perçues.
1. Objet de la norme
Elle énonce les règles de comptabilisation des transactions d'une entité libellées en monnaie
étrangère et de ses activités à l'étranger. Elle définit également les critères aidant au choix de
la monnaie dite fonctionnelle pour chaque entité d'un groupe et de la monnaie de présentation
des états financiers.
Elle fixe les modalités de conversion des états financiers individuels dans la monnaie de
présentation.
2. Contenu de la norme
3. Incidences comptables
Les différences de change issues des transactions sont comptabilisées en produit ou charge de
l'exercice en cours. Lors de la conversion des états financiers d'une filiale étrangère,
l'intégralité des différences de change est comptabilisée dans les capitaux propres.
L‟annexe précise les éléments suivants : le montant des différences de change intégré dans le
résultat, l'écart de conversion inclus dans les capitaux propres, la monnaie fonctionnelle.
1. Objet de la norme
Elle traite des coûts d'emprunt et de leur éventuelle incorporation dans le prix de revient d'un
« actif qualifié ».
2. Contenu de la norme
3. Incidences comptables
Méthode alternative : capitaliser les coûts d'emprunt s'ils sont directement attribuables à
l'acquisition, la construction ou la production d'un actif qualifié, à condition que la méthode
soit homogène pour tous les actifs et permanente d‟un exercice à un autre).
1. Objet de la norme
Elle concerne l'information sur l'impact des relations entre l‟entreprise et les parties liées.
2. Contenu de la norme
Une partie est liée à une entité présentant les états financiers si elle contrôle l'entité (ou est
contrôlée par elle), que ce soit directement ou indirectement, par lien familial ou position de
dépendance. Il en est de même pour les entreprises ayant des intérêts dans l'entité, leur
conférant une influence notable.
Toutes les transactions entre les parties liées, quelles qu‟en soient la nature, doivent être prises
en compte.
3. Incidences comptables
1. Objet de la norme
Elle précise les méthodes comptables et les états financiers que présente un régime de retraite
Elle ne traite pas les informations concernant les adhérents individuels et ni leurs droits
individuels aux prestations de retraite.
2. Contenu de la norme
La norme distingue des obligations spécifiques pour les différents régimes de retraite :
Les régimes à cotisations définies sont des régimes dans lesquels le montant des
prestations à payer au titre des retraites, est déterminé par les cotisations versées à un
fonds, augmenté des placements réalisés.
Les régimes à prestations définies sont des régimes dans lesquels le montant des
prestations à payer est déterminé compte tenu de la rémunération et des années de
présence des salariés.
3. Incidences comptables
Les placements détenus au titre des retraites doivent être comptabilisés à la juste valeur. Pour
ce faire, il faut tenir compte de la valeur actualisée des prestations de retraite à régler.
2. Contenu de la norme
Une société en contrôle une autre lorsqu'elle détient plus de 50 % de ses droits de vote. Il en
est de même si elle détient de véritables pouvoirs sur l'autre entité.
Les comptes des entreprises consolidées doivent en principe être arrêtés à la même date. La
méthode de l'intégration globale doit être utilisée sur la base du pourcentage d'intérêt. Les
retraitements doivent être opérés (élimination des opérations intra-groupe). Les écarts
d'évaluation (actifs et passifs) sont traités suivant la méthode de la réévaluation globale.
3. Incidences comptables
Les méthodes de consolidation utilisées doivent être décrites. La part des intérêts des
minoritaires doit être détaillée. En cas de sortie du périmètre de consolidation, des
retraitements doivent être opérés.
1. Objet de la norme
Elle concerne les entreprises dans lesquelles l'investisseur exerce une influence notable. Les
entreprises associées ne sont ni des filiales, ni des co-entreprises de l'investisseur.
2. Contenu de la norme
3. Incidences comptables
Chaque année, la juste valeur des participations dans des entreprises associées doit être
déterminée.
Elle édicte les méthodes de correction des états financiers pour prendre en compte les effets
de l'hyperinflation.
2. Contenu de la norme
Aucun niveau de taux d‟inflation n'est défini pour qualifier une économie hyperinflationniste.
Il faut tenir compte de l'environnement de l'économie locale. A titre pratique, quelques
indicateurs permettent d‟apprécier une situation hyperinflationniste tel que :
préférence des agents économiques pour des biens non monétaires ou des devises
étrangères plus stables ;
majorité des prix locaux exprimés en devises étrangères plus stables ;
taux d‟intérêt, salaires et prix liés à un indice de prix ;
taux cumulé d‟inflation proche de 100% sur trois ans consécutifs.
Les actifs et les passifs sont réévalués à leur valeur courante à la date de clôture (à l'exception
des actifs et passifs monétaires, qui sont déjà exprimés en unité monétaire courante).
Un indice général des prix est appliqué à la valeur actuelle des transactions enregistrées au
compte de résultat, avec inscription de l‟impact de ce retraitement sur une ligne distincte du
résultat de la période.
3. Incidences comptables
Le profit ou la perte sur la situation monétaire nette est comptabilisé en résultat. Les états
financiers d'une entité consolidée située dans une économie hyperinflationniste doivent être
retraités, avant d'être convertis dans une monnaie stable utilisée par le groupe.
Les méthodes de réévaluation doivent être indiquées, notamment les indices de prix utilisés.
1. Objet de la norme
Elle traite de la comptabilisation des opérations effectuées dans le cadre des coentreprises.
2. Contenu de la norme
3. Incidences comptables
Dans le cas d‟activités ou d‟actifs contrôlés conjointement, une comptabilité distincte peut ne
pas être imposée à la coentreprise. Les opérations et quotes-parts respectives sont alors saisies
dans les comptes des coentrepreneurs.
Dans le cas d‟une entité contrôlée conjointement, c‟est la coentreprise qui comptabilise les
opérations dans ses comptes. Ceux-ci sont intégrés dans les comptes consolidés des
coentrepreneurs selon la consolidation proportionnelle ou selon la méthode de mise en
équivalence.
1. Objet de la norme
Elle définit les instruments financiers et formule les exigences en matière de présentation.
2. Contenu de la norme
Un instrument financier est défini comme un contrat qui donne lieu à la fois à un actif
financier pour une entité et à un passif financier ou à un instrument de capitaux propres d‟une
autre entité.
3. Incidences comptables
L‟émetteur d‟un instrument financier classe cet instrument selon ses différentes composantes,
en fonction de la substance de l‟accord. La norme traite aussi de la détention de ses propres
actions et de la règle de compensation entre les actifs financiers et les passifs financiers.
IAS 33 : INSTRUMENTS FINANCIERS : INFORMATION A FOURNIR ET PRESENTATION
1. Objet de la norme
Elle veut améliorer la comparaison des performances entre diverses entités ou d‟une entité sur
différentes périodes en utilisant un dénominateur commun : le résultat par action .
2. Contenu de la norme
1. Objet de la norme
Elle prescrit le contenu minimum d‟un rapport financier intermédiaire, sans en préciser la
fréquence et la périodicité et sans définir quelles entités doivent publier des tels rapports.
2. Contenu de la norme
Le résultat par action de la période intermédiaire (de base et dilué) doit être présenté.
L‟information sera comparative, on présentera donc la période cumulée comparable de
l‟exercice précédent.
3. Incidences comptables
Il y a lieu d‟apprécier l‟importance relative des données financières par rapport à la période
intermédiaire.
Les produits des activités ordinaires perçus de façon saisonnière, cyclique ou occasionnelle ne
doivent pas être ni anticipés, ni différés à la date intermédiaire, sauf en cas d‟activité
fortement saisonnière pour laquelle une estimation des produits ou charges sur une base
glissante est envisageable.
1. Objet de la norme
Elle définit les méthodes de dépréciation des actifs sauf s'ils sont traités par une autre norme
(stocks, impôts différés, actifs issus de contrats de construction ou instruments financiers).
2. Contenu de la norme
Des indices internes et externes doivent permettre d'être vigilants sur l'éventuelle perte de
valeur des actifs. Cette dernière doit être contrôlée au travers de tests de dépréciation.
A charge pour l'entreprise de définir la juste valeur des actifs. Pour cela, elle devra prendre la
valeur la plus élevée (valeur recouvrable) :
entre l'évaluation du prix de vente de l'actif sur le marché actif (juste valeur nette)
et celle de la trésorerie future générée par son utilisation et par sa sortie à l'issue de sa
période d'utilité (valeur d‟utilité).
Si un actif ne génère pas des entrées de trésorerie qui soient largement indépendantes des
entrées de trésoreries d'autres actifs, l'entreprise doit déterminer la valeur recouvrable de
l'Unité Génératrice de Trésorerie (UGT). Cette dernière se définit comme étant le plus petit
groupe identifiable d'actifs dont l'utilisation génère des entrées de trésorerie de manière
autonome.
3. Incidences comptables
Si l'on constate une perte de valeur (Impairment), elle devra être comptabilisée en charge pour
la différence. Si cette perte fait suite à une réévaluation, la variation constatée devra alors être
affectée à l'écart de réévaluation compris dans les capitaux propres. La valeur de l'actif étant
diminué, il en sera de même pour les amortissements futurs. L'entreprise devra fournir par
catégorie d'actifs et par secteur, les mouvements de pertes de valeur justifiés par actifs, le
montant du goodwill affecté et non affecté aux UGT et la description des méthodes retenues.
2. Contenu de la norme
Une provision n'est constituée que si les conditions suivantes sont réunies :
l'entité a, à la clôture, une ou plusieurs obligations résultant d'un événement passé,
cette obligation va probablement générer des sorties de ressources, au profit de tiers,
sans contrepartie d‟avantages économiques,
une estimation fiable peut être réalisée.
Un actif éventuel est défini comme un actif potentiel découlant d‟éléments passés qui ne se
confirmera que par la survenance d‟éléments futurs incertains non intégralement contrôlés par
l‟entité.
Un passif éventuel est défini comme une obligation potentielle découlant d‟éléments passés
qui ne se confirmera que par la survenance d‟éléments futurs incertains non intégralement
contrôlés par l‟entité.
3. Incidences comptables
Cette provision ne doit pas tenir compte de l'éventuelle sortie d'actifs, ou remboursement, qui
compenseraient le coût de l'obligation.
Les provisions pour restructuration ne doivent prendre en compte que les coûts qu‟elle
nécessite à l'exclusion de tous les coûts liés à des activités qui se poursuivront.
1. Objet de la norme
2. Contenu de la norme
Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire identifiable, sans substance
physique. Deux conditions doivent être remplies pour que l'actif soit considéré comme
identifiable, à savoir qu‟il soit séparable de l'entité ou qu‟il résulte de droits, contractuels ou
légaux.
3. Incidences comptables
Une immobilisation incorporelle doit répondre aux critères de comptabilisation d'un actif,
c'est-à-dire :
qu'il est probable qu'il procurera des avantages économiques futurs revenant à l‟entité,
que le coût de cet actif peut être déterminé de manière fiable.
Si la durée de vie de l‟immobilisation incorporelle est définie, celle-ci doit être amortie sur
durée équivalence. En outre, elle doit faire l'objet d'un test annuel de dépréciation (selon IAS
36). Si sa durée de vie est indéfinie, elle doit, outre ce test annuel de dépréciation, faire l'objet
à chaque clôture d'une revue d'utilité.
Les états financiers doivent préciser, entre autre, la valeur brute des immobilisations, le cumul
des amortissements et la durée d‟utilité.
1. Objet de la norme
2. Contenu de la norme
La définition des instruments financiers est déjà réalisée dans la norme IAS 32. Pour autant,
elle précise leur classement.
Ainsi, les actifs financiers comprennent les actifs financiers en juste valeur par résultat, les
actifs détenus jusqu‟à leur échéance, les prêts et créances émis par l‟entreprise ainsi que les
actifs financiers émis ou acquis, disponibles à la vente.
Les passifs financiers sont constitués de passifs financiers en juste valeur par résultat et
d‟autres passifs financiers.
3. Incidences comptables
L‟évaluation des instruments financiers s‟opère soit au coût amorti soit à la juste valeur. Dès
que l'entité se trouve engagée dans une relation afférente à un instrument financier générant,
pour elle, des engagements, elle doit constater, dans ses comptes, l'actif ou le passif financier
correspondant.
La note annexe doit décrire les méthodes et hypothèses retenues pour déterminer la juste
valeur des instruments financiers, les principes comptables retenus, la comptabilité de
couverture.
1. Objet de la norme
2. Contenu de la norme
Un immeuble de placement est un bien immobilier détenu, en propre ou par le biais d‟un
contrat de location financement, à des fins de génération d'un loyer ou d'une valorisation du
capital immobilisé.
3. Incidences comptables
Lors de son entrée dans le patrimoine de l'entité, l'immeuble est évalué à son coût, incluant les
frais d'acquisition. Les valorisations d'inventaire reposent :
soit sur la juste valeur,
soit sur la méthode du coût amorti, à savoir après prise en compte du cumul des
amortissements et des pertes de valeur.
La même méthode doit être utilisée pour tous les immeubles de placement détenus par l'entité.
Les immeubles de placement doivent être présentés séparément à l‟actif. L‟entité devra, entre
autre, préciser la méthode de valorisation utilisée pour les immeubles de placement, les
hypothèses retenues pour la détermination de la juste valeur ou encore la description des
couvertures.
1. Objet de la norme
Elle prescrit le traitement comptable, la présentation des états financiers et les informations à
fournir pour les entités ayant une activité agricole.
2. Contenu de la norme
La norme définit certains termes fondamentaux. Une activité agricole est la gestion de la
transformation biologique d'un actif biologique dans le but de le vendre en l'état, d'en obtenir
des produits agricoles ou des actifs biologiques additionnels.
La production agricole est le produit récolté des actifs biologiques de l‟entité. Un actif
biologique est un animal ou une plante vivante. La transformation biologique comprend tout
processus qui engendre des changements qualitatifs ou quantitatifs de l‟actif biologique. La
récolte est le détachement de la production d‟un actif biologique ou l‟arrêt des processus
vitaux biologiques.
3. Incidences comptables
Pour être comptabilisé, l'actif biologique ou la production agricole doivent être contrôlés, du
fait d‟évènements passés, par l‟entreprise, doivent permettre de générer des avantages
économiques futurs et doivent pouvoir être évalués à leur juste valeur ou leur coût défini de
façon fiable.
A chaque date de clôture, la juste valeur doit être évaluée et une éventuelle correction doit être
comptabilisée.
Une entreprise dont l‟activité est agricole doit émettre dans la note annexe les informations
suivantes : la description des actifs biologiques, les méthodes et hypothèses retenues pour
définir la juste valeur ces actifs.
1. Objet de la norme
Elle définit les règles à appliquer lors de la production des premiers états financiers IFRS, de
telle manière qu‟ils contiennent des informations transparentes pour les utilisateurs,
comparables entre exercices.
2. Contenu de la norme
La société, qui applique cette norme, devra le faire pour ses premiers états financiers IFRS et
pour chaque rapport financier intermédiaire relatif à l‟exercice couvert par ses premiers états
financiers.
3. Incidences comptables
La date de transition est la date du bilan d‟ouverture du premier exercice établi selon le
référentiel IFRS. L‟entreprise doit appliquer par la suite les mêmes méthodes comptables,
conformes à chaque IAS/IFRS que celles utilisées pour son premier bilan. Deux catégories
d‟exceptions sont décrites dans la norme :
les exemptions à certaines dispositions d‟autres IFRS ;
et l‟interdiction d‟application rétrospective de certaines dispositions d‟autres IFRS.
Les premiers états financiers établis selon le référentiel IFRS devront être présentés avec un
comparatif d‟au moins un exercice. Les impacts liés au passage au référentiel IFRS devront
être explicités. Ainsi, un rapprochement entre capitaux propres avant et après mise en œuvre
des normes IAS/IFRS devra être produit.
1. Objet de la norme
Elle définit le traitement comptable des opérations pour lesquelles le prix à payer par une
entité, pour bénéficier d‟une prestation ou de la livraison d‟un bien, dépend de la valeur de
son action. Elle n‟est pas applicable notamment lors de regroupement d‟entreprises.
2. Contenu de la norme
Une entité doit appliquer cette Norme dans les cas suivants :
les transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui sont réglées en
instruments de capitaux propres ;
les transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui sont réglées soit en
instruments de capitaux propres, soit en trésorerie, le choix étant laissé à l‟entité ou au
bénéficiaire du paiement.
3. Incidences comptables
Les biens ou services acquis sont enregistrés dans les états financiers en fonction de leur
nature; en contrepartie, on enregistrera soit une augmentation des capitaux propres soit une
dette soit les deux.
La valeur d‟enregistrement doit être la juste valeur des biens reçus ou des services rendus si le
paiement est effectué en actions, ou la juste valeur de la dette si le paiement est en numéraire
fondé sur le prix de l‟action.
1. Objet de la norme
2. Contenu de la norme
3. Incidences comptables
L'excédent de la part d'intérêts de l'acquéreur dans la juste valeur des actifs, passifs et passifs
éventuels acquis sur le coût de regroupement est à comptabiliser comme goodwill.
En cas de goodwill négatif, une nouvelle évaluation des actifs et passifs devra avoir lieu afin
de déterminer un goodwill positif.
L'acquéreur peut réviser ces valeurs par contrepartie du goodwill dans un délai de 12 mois.
Après la comptabilisation initiale, l'acquéreur doit évaluer le goodwill acquis lors du
regroupement au coût moins le cumul des pertes de valeurs (Impairment test).
1. Objet de la norme
Elle définit l‟information financière liée aux contrats d‟assurance (ou de réassurance) mis en
œuvre par toute entité qui émet de tels contrats.
2. Contenu de la norme
3. Incidences comptables
1. Objet de la norme
Elle spécifie :
La comptabilisation des actifs non courants détenus en vue de la vente
La présentation et les informations à fournir sur les activités abandonnées.
2. Contenu de la norme
Une entité doit classer un actif non courant comme détenu en vue de la vente si sa valeur
comptable est recouvrée principalement par le biais d‟une transaction de vente plutôt que par
son utilisation continue. Sa vente doit être hautement probable lors de l‟établissement des
états financiers.
3. Incidences comptables
Une entité doit évaluer l‟actif concerné au montant le plus bas entre sa valeur
comptable et sa juste valeur diminuée des coûts de la vente ;
Une entité doit comptabiliser une perte de valeur relative à toute réduction initiale ou
ultérieure de l‟actif à la juste valeur diminuée des coûts de la vente ;
A l‟inverse, elle doit comptabiliser un profit au titre de toute augmentation ultérieure
de la juste valeur diminuée des coûts de la vente de l‟actif, sans que cette
revalorisation excède le cumul des pertes de valeurs déjà comptabilisées ;
Une entité ne doit pas amortir un actif non courant lorsqu‟il est classé comme détenu
en vue de la vente ;
Une entité doit présenter un actif non courant classé comme détenu en vue de la vente
séparément des autres actifs du bilan ;
Le résultat net des produits et charges afférant aux activités en cours d‟abandon ou de
cession est présenté de manière isolée au compte de résultat.
Les ressources minérales concernent notamment les minerais, le pétrole, le gaz naturel et les
autres ressources non renouvelables de nature similaire.
Sont seules visées les opérations de prospection et d‟évaluation des ressources, ce qui exclut
les opérations entreprises avant l‟obtention des droits de prospection de la zone ciblée, et les
opérations postérieures à la constatation de la faisabilité technique et à la viabilité
commerciale de l‟exploitation du gisement.
2. Contenu de la Norme
3. Incidences comptables
Les dépenses de prospection et d‟évaluation de ressources minérales sont classées, selon leur
nature, en immobilisations incorporelles (droits de forage, études topographiques ou
géophysiques par exemple) ou corporelles (forages exploratoires, creusement de tranchées par
exemple).
Un test de dépréciation est pratiqué en cas de survenance d‟un indice de perte de valeur, par
référence à l‟unité génératrice de trésorerie à laquelle se rapportent les actifs de prospection et
d‟évaluation.
Doivent être indiqués la nature et le mode de valorisation, ainsi que le montant des actifs,
passifs, produits et charges découlant des activités de prospection et d‟évaluation des
ressources minérales.
1. Objet de la norme
2. Contenu de la norme
Ainsi, l‟entité devra mentionner les informations suivantes sur les comptes de résultat et de
capitaux propres :
Les profits nets ou pertes nettes sur les actifs ou les passifs financiers, séparément ;
Le produit total d‟intérêt et la charge totale d‟intérêt pour les actifs et passifs financiers
qui ne sont pas comptabilisés à leur juste valeur par le biais du résultat ;
Les produits et charges de commissions relatifs aux instruments financiers détenus ou
placés au nom de particuliers, de fiducies, de régimes de retraite ou d‟autres
institutions ;
Les produits d‟intérêts courus sur les actifs financiers qui ont subi une perte de valeur ;
Le montant des pertes de valeur pour chaque catégorie d‟actif financier.
1. Objet de la norme
Future remplaçante de la Norme IAS 14, la Norme IFRS 8, applicable à compter du 1er
janvier 2009, prescrit les informations à produire par les entités cotées sur les performances de
leurs secteurs d‟activités.
2. Contenu de la Norme
Le choix n‟appartient plus à l‟entreprise quant à la détermination de ses secteurs : elle doit
obligatoirement communiquer ses informations sectorielles sur la base de la segmentation
retenue en interne par la Direction (management approach) pour juger des performances des
segments et décider des allocations de ressources.
3. Informations à fournir
L‟entreprise doit communiquer la méthode selon laquelle sont définis ses segments ainsi que
celle selon laquelle sont évalués les actifs, passifs et résultats de chacun des segments
identifiés.
OUVRAGES :
Normes IAS/IFRS –Que faute il faire ? Comment s’y prendre ? ; DFCG collection
Laurent Bailly ; Comprendre les IFRS ; Maxima Laurent du Mesnil éditeur
De Muriel Nahmias ; L'essentiel des normes IAS/IFRS ; éditions d‟organisation
C.Maillet et A. Le Manh ; Les normes comptables internationales IAS/IFRS ;
édition Foucher
Guide de référence sur les IFRS 2007 ; Guide IAS Plus, Deloitte.
Réforme Comptable, document édité en octobre 2007, Ministère de l‟Economie et
des Finances
Circulaire de la CDVM n° 06/05 relative à la publication et à la diffusion
d‟informations financières par les personnes morales faisant appel public à
l‟épargne ; 13 octobre 2005.
Mémento Comptable, Cabinet Mesnaoui
Décret n° 2-88-19 du 16 novembre 1989 (16 rebia II 1410) instituant le Conseil
national de la comptabilité
Loi 9-88 instituant la comptabilité normalisée dans les entreprises marocaines.
Avis N° 5 du Conseil National de la Comptabilité sur l'obligation d'établir et de
présenter des comptes consolidés pour les groupes marocains
Rapports sur le Respect des Normes et Codes (RRNC), Royaume du Maroc
(Maroc) : Comptabilité et Audit ; 25 juillet 2002.
SITE WEB :
http://www.focusifrs.com/edito/plan.asp
http://www.iasc.org.uk
http://www.cegid.fr/lyon-finance.org/normes/
http://www.kpmg.fr
http://mazars.com/
http://www.deloitte.fr
http://www.finances.gov.ma