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TSMI COURS 76 / 158

6- Gestion des stocks

La gestion des stocks

6.1 – LA FONCTION APPROVISIONNEMENTS


6.1.1 – INTRODUCTION :
Aujourd’hui la rigueur impose de réduire les frais improductifs. Les industries cherchent à diminuer les charges de
maintenance tout en assurant un niveau de qualité satisfaisant. Les stocks de pièces de rechange n’échappent à cette
rigueur. D’ailleurs le nouvel objectif est clairement annoncé : « objectif stock zéro ».
Mais il ne faut quand même pas se laisser griser par les mots. Si le stock n’existe plus dans l’entreprise, il existe bien quelque
part, évidemment cette prestation n’est pas gratuite, par conséquent le coût de possession existe toujours. De la même
façon nous pouvons penser que l’outil informatique améliore la rapidité et la qualité de la gestion et réduit la durée de
passation d’une commande, par conséquent le coût de passation d’une commande diminue mais existe toujours.
6.1.2 – ACTIVITÉS DE LA FONCTION APPROVISIONNEMENTS :

APPROVISIONNEMENTS

ACHATS GESTION DES STOCKS

MAGASINAGE

6.1.3 – OBJECTIFS DE LA GESTION DES STOCKS :


La gestion des stocks doit permettre d’assurer une bonne disponibilité des matériels, de répondre sans délai aux demandes
d’articles, de définir la prévision des besoins, d’immobiliser juste le capital nécessaire en minimisant les coûts totaux de
gestion.

6.1.4 – ACTIVITÉS RELATIVES À LA GESTION DES PIÈCES DETACHEES :


Si le stock correspond à un double flux, le magasin est bien au centre d’un ensemble d’actions, organisé autour de 3 activités
principales.

Si entrée = sortie  pas de stock


magasin
Si entrée < sortie  risque de pénurie entrées sorties
articles
Si entrée > sortie  risque de stock pléthorique
en stock
Si entrée et pas de sortie  stock mort

 – PREMIÈRE ACTIVITÉ : le rangement, c’est le problème le plus important pour le magasinier qui doit assurer la
réception, le contrôle, le classement des pièces de rechange. Même si l’outil informatique facilite cette tâche (exemple :
logiciel Access du Pack Office, gestion de bases de données), il est important de bien maîtriser le coût de magasinage afin de
connaître le coût des pièces à la sortie du magasin.
 – DEUXIÈME ACTIVITÉ : l’activité précédente impose une codification claire, nette, précise et évolutive des pièces de
rechange.
 - TROISIÈME ACTIVITÉ : Elle n’a plus comme centre d’intérêt principal le magasin mais le service de gestion. Il faut gérer
les stocks, c’est à dire les diriger et non les subir. Nous recherchons une optimisation par recherche d’une immobilisation
minimale compte tenu de la contrainte suivante : répondre à la demande avec le minimum de rupture de stock.
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6.1.5 – LES STOCKS DE MAINTENANCE :


Même bien géré, un stock est toujours source de dépenses, car il immobilise un capital et il implique des surfaces couvertes,
d’où la nécessité :
- d’amortir les constructions, le mobilier, les moyens de manutention ;
- entretenir les locaux et le chauffage ;
- payer la main-d’œuvre ;
- d’avoir une assurance contre vol et détérioration de matériel.
Même avec une surveillance de tous les instants, le stock risque de devenir inutilisable soit par vieillissement ou changement
de mode. Il ne faut pas non plus négliger les indélicatesses qui peuvent être commises par le personnel.
 Les différentes catégories d’articles

PIECES EN STOCK
Etude des pièces de rechange
Les rechanges indispensables Les rechanges nécessaires Les fausses rechanges
Ces pièces sont à posséder absolument en stock car Ces pièces sont à tenir en stock selon Tout le reste ! Et qui n’a rien à faire dans le
elles sont liées aux risques de production, de sécurité, les variations de prix de vente des magasin…
de qualité ou de délai en cas de panne ou de casse fournisseurs, de leurs délais de
garantie et de leur consommation
Pièces Pièces Pièces Pièces Pièces Pièces Surplus Pièces
stratégiques spécifiques consommables spécifiques consommables oubliées travaux obsolètes
Composants Composants Composants Articles Composants qui ont Composants Articles qui Composant
ou organes qui plus utilisés souvent et standards des une rotation d’ancien n’ont rien à s en bon
ont été classiques des en grand nombre, fournisseurs importante pour équipement voir avec la état visuel
spécialement fournisseurs facile à trouver mais peu lesquels il faut démonté ou maintenanc mais qui
réalisés pour habituels mais chez les utilisés par prévoir une politique disparu de e mais qui sont
un équipement au délais fournisseurs l’entreprise d’achat permettant l’entreprise. restent de techniquem
donné et qui ne d’approvisionn habituels. donc aux délais d’en réduire les certains ent mauvais
sont ement très parfois long. coûts. Souvent de travaux (problèmes
absolument long. Pièces peu vieilles pièces neufs de durée de
pas disponibles coûteuses, mais stratégiques. parcequ’on vie, de
chez les Pièces souvent vendues ne sait pas mauvais
fournisseurs coûteuses car par lots où les stockage).
habituels ni fabriquées à importants. entreposer.
chez le la demande. C’est 10 à
constructeur. Il ne faut 20% de la
surtout pas totalité du
Pièces les jeter ! stock.
coûteuses car
nécessitant un
savoir faire
particulier
9% du stock 10% du 15% du stock 13% du stock 10% du stock 12% du 13% du 18% du
stock stock stock stock
26% du coût 23% du coût 9% du coût 12% du coût 18% du coût 6% du coût 4% du coût 2% du coût
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 Les différentes familles de stock

FAMILLE DE STOCK
Chaque type de stock doit avoir ses propres règles de gestion qui ne sont pas les même en fonction des articles de pièces de
rechange qui les composent
Tournant
Dormant
Pièces en constante utilisation Pièces peu souvent utilisées
Consommables Spécifiques Stratégiques Consommables Spécifiques

On ne tient évidemment pas compte des stocks « pirates » qui doivent être éliminés.

Afin de mieux gérer ces différents stocks, il faut se donner des paramètres définissant si le stock est trop « riche »
ou trop « pauvre ».
i. Le taux de couverture

Tc = (quantité en stock) / (consommation annuelle)

Si Tc = 0 : rupture de stock ou stock non jugé utile dans l’étude


Si Tc = infini : pas de sortie, étendre l’étude sur 3 ou 4 ans (stock dormant)

ii. Le taux de rotation

Tr = (consommation annuelle) / (quantité en stock)

Si Tr = 0,6 : 60% du stock est consommé sur une année (stock tournant)

 Organisation du magasin
Il ne s’agit pas simplement d’acheter des pièces et de les entreposer en tas : il faut les étiqueter, les ranger et les
gérer…On peut définir les tâches suivantes :

a- mise en stock d’une nouvelle pièce de rechange


Analyse de l’équipement, établissement des spécifications techniques, codification, ouverture de fiche,…

b- approvisionnement du stock
Choix de la méthode, demandes de devis, commandes, réception,…

c- mise des articles en magasin


Rangement, suivi des consignes de conservation, …

d- sortie des magasins


Etablissement des bons de sortie, mise à jour des fiches et des stocks, …
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e- contrôle des stocks


Inventaires, élimination de pièces, peignage technique, statistique, …

f- tenue du catalogue des pièces de rechange


code de référence en tant qu’article, désignation de référence, localisation, …

g- codification des pièces de rechange


déclinaison de familles satisfaisnt des contraintes précises d’utilisation et d’évolution.

h- création de fiches techniques


Afin d’éviter de se plonger dans les dossiers techniques, de trouver d’autre pièces similaires ou d’autre fournisseurs.

6.2 – LES COÛTS DE LA GESTION DES STOCKS

En gestion des stocks, on a à prévoir les quantités à commander, les dates de réapprovisionnement. Ceci doit se faire en
minimisant les coûts totaux de ces opérations.
Ce coût total comprend :
- le coût de passation de commandes ou coût d’acquisition (désigné par Ca ou Cpa) ;
- le coût des matériels commandés, appelé aussi coût d’achat ou valeur de consommation (désigné par C ou
Vco),
- le coût de possession du matériel (désigné par Cpo).

On peut également faire intervenir le coût de pénurie pour des raisons pratiques (coûts difficiles à évaluer) ; nous ferons
l’hypothèse dans un premier temps, que ce coût n’intervient pas pour le calcul des quantités économiques.
La gestion des stocks doit être telle que la somme de ces trois éléments de coûts soit minimale :

Coût total = coût de passation + coût d’achat + coût de possession


= Cpa + Vco + Cpo  valeur minimale

6.2.1 – COÛT DE PASSATION DES COMMANDES OU COÛT D’ACQUISITION (Cpa) :


Ce coût varie en fonction du nombre de commandes à passer à un même fournisseur (commandes uniques ou
groupées). Dans l’entreprise, il occasionne des frais dans les services suivants :
- service achat ;
- service gestion des stocks ;
- service réception (contrôle qualité) ;
- service magasin ;
- service comptable.
Pour une année, le coût d’acquisition total est égal au coût d’acquisition unitaire multiplié par le nombre de commandes :

Cpa total = Cpa . N = Cpa . ( K / Q )


- K : consommation annuelle prévisionnelle (en nombre).
- Q : quantité commandée à chaque réapprovisionnement.
- N : nombre de commandes annuelles.
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6.2.2 – COÛT DE POSSESSION (Cpo) :


Calculé sur une année, il est égal au produit du taux de possession annuel par la valeur du stock immobilisé. Le taux de
possession i est fonction de l’intérêt du capital immobilisé et des frais de stockage (locaux, impôts, assurances).
La valeur de ce taux varie entre 20 et 40% de la valeur du stock moyen.
Par commande, on réapprovisionne Q matériel, avec Q = K / N. Si on fait l’hypothèse d’une variation linéaire du stock
dans le temps, on peut représenter cette variation par le graphique suivant :

La valeur moyenne est Q/2, d’où : coût de possession = ( Q / 2 ) . Pu . i ou Pu est le prix unitaire du matériel.
En conclusion le coût de possession s’exprime par un pourcentage du stock moyen en valeur. Il est caractérisé par le
taux de possession du stock.
6.2.3 – VALEUR DU COÛT TOTAL :
Le coût total par an a pour valeur :

K  Q 
CT = (K .Pu ) +  .Ca  +  .Pu.i 
Q  2 

Coût total Coût de possession

Coût d’achat Coût d’acquisition

6.3- LES METHODES D’APPROVISIONNEMENT


Un service maintenance doit posséder en temps voulu, les matières et les produits nécessaires aux interventions de
maintenance. Pour cela, il faut déterminer quelles quantités commander et à quelles dates afin que le coût global soit le
moins élevé possible. Ce problème est naturellement indissociable de la gestion des stocks. Cette politique étant fondée sur
des prévisions (peut être inexactes), le mode de réapprovisionnement choisi doit faire preuve d’une grande souplesse pour
être adaptable en cas d’erreurs de prévision.
Les différents modes d’approvisionnement s’articulent autour de 2 paramètres :
- la quantité commandée qui peut être fixe ou variable ;
- le date de réapprovisionnement qui peut être à périodes fixes ou variables.
Cela permet d’envisager 4 méthodes (les plus utilisées) :
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Période fixe Période variable


Méthode de réapprovisionnement
Quantité fixe ou Méthode par point de commande
Programme d’approvisionnement
Méthode de recomplétement
Quantité
ou Cas des pièces coûteuses ou de sécurité
variable
Plan d’approvisionnement

6.3.1- Méthode de réapprovisionnement


Elle consiste à passer commande d’une quantité fixe à période fixe. Exemple : 1000 vis CHC tous les 10 mois. La passation
de commande peut se faire avant chaque livraison prévue ou en une seule fois en début d’année en prévoyant
l’échelonnement des livraisons.

Sd Sd Sd
Sd

Q Q Q Q
Ss

Tr Tr Tr

Légendes :
- Q : quantité commandée
- SD : stock disponible après livraison de Q
- TR : intervalles de réapprovisionnements.
- Ss : stock de sécurité.

Avantage : simplicité, pas de suivi au niveau du stock, d’où un coût de gestion réduit.

Inconvénient : ne couvre pas le risque de rupture de stock ou le risque de stock trop important, si la loi de consommation
varie durant une période de réapprovisionnement.

Cette méthode de gestion convient pour gérer le stock d’articles dont la consommation est régulière et pour lesquels le risque
de rupture de stock n’a que des conséquences limitées. Il est possible de prévoir un stock de sécurité, cela dépend du type et
du coût des articles.
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6.3.2- Méthode de recomplètement


Elle consiste à passer commande d’une quantité variable à période fixe.
Exemple : tous les 10 mois, le magasinier passe une commande de vis CHC en fonction du niveau de stock constaté, afin de
réapprovisionner celui-ci.

La quantité à commander devra tenir compte de ce qui reste en magasin, de ce qui est réservé ou alloué à une opération de
maintenance, de ce qui sera probablement consommé pendant le délai de livraison.

Avantage : meilleur contrôle du niveau de stock maximal.

Inconvénient : ne permet pas d’éviter d’éventuelle rupture de stock.

Elle s’appliquera donc aussi à des articles simples.


On considère que son champ d’action concerne 10% de la gestion des pièces de rechange, en particulier pour les articles
très banalisés.

Dans cette méthode il faut définir :


- un stock de sécurité permettant de limiter le risque de rupture de stock
- un niveau de stock après réapprovisionnement ou appelé aussi niveau de recouvrement NR :
NR = consommation moyenne durant l’intervalle de commande + stock de sécurité
NR = (Tc x Cm) + Ss
Avec
Cm = consommation moyenne dans une période donnée
Tc = délai entre 2 commandes exprimé dans la même unité de période

Tc Tc
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6.3.3- Méthode par point de commande


Elle consiste à commander la quantité économique fixe lorsque le stock diminuant atteint le stock d’alerte (période variable).

Ce schéma est bien sûr purement théorique, le délai de livraison n’est pas sans aléas, et la consommation peut subir
quelques variations. Le problème posé consiste à :
- prévoir la consommation moyenne probable pendant le délai d’approvisionnement ;
- prévoir le délai d’approvisionnement moyen probable ;
- prévoir les écarts probables de consommation ;
- prévoir les écarts éventuels de délai

 Calcul de la quantité économique Qe (formule de Wilson)

Le coût total par an à pour valeur : Représentation graphique du modèle de


Wilson

K  Q 
CT = (K .Pu ) +  .Ca  +  .Pu.i 
Q  2 

Sur la représentation graphique du modèle de Wilson il n’a pas été représenté le terme K.Pu car celui-ci n’intervient pas dans
le calcul de la quantité économique.
On remarque :
- le coût de possession annuel est une fonction linéaire de la forme : y = ax où x représente la variable Q.
- le coût de passation de commandes est une hyperbole équilatère de la forme : y = a/x.
- Le coût total passe donc par une valeur minimale pour CPA = CPO, à cette valeur correspond la quantité
économique Qe. Par conséquent on peut aussi dériver la fonction CT par rapport à la variable Q. La quantité
économique est celle qui annule cette dérivée : dCT/dQ = 0.
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On obtient :
dCT K .Ca 1 K .Ca 1 2 2.K .Ca
=0− 2
+ .Pu.i = 0  2
= .Pu.i  Q =
dQ Q 2 Q 2 Pu.i

2.K.Ca
On obtient la formule suivante dite « formule de Wilson » : Qe =
Pu.i

K : nbre de pièces par an


Ca : coût d’acquisition
Pu : prix unitaire
I : taux de possession

La quantité économique de commandes Qe donnera N commandes par an, d’une durée optimale (to) entre commandes telle
que :
to = 1 (an) / N = Qe / K (exprimé en année) ou To = (Qe . 12) / K (exprimé en mois)

 Calcul du stock d’alerte (Sa)


Afin d’éviter la rupture de stock, le stock d’alerte est constitué de façon à absorber l’imprévisible :

Sa (stock d’alerte) = Cd (consommation pendant le délai) + Ss (stock de sécurité)

Sa (stock d’alerte) = (Cm x d) + Ss (stock de sécurité)


Cm = consommation moyenne dans une période donnée (on le trouve aussi écrit sous la forme m )
d = délai de livraison exprimé dans la même unité de période

stock d’alerte = niveau de réapprovisionnement (NdR) = niveau de passation de commande (NpC).

Qe Qe
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 Calcul du stock de sécurité (Ss)


Le calcul du stock de sécurité est lié à l’étude des consommations antérieures. C’est un problème qui relève des statistiques.

Pour les articles dont la pénurie peut entraîner un coût élevé d’indisponibilité du matériel et qui présente un coût de
possession non négligeable, il faut déterminer le meilleur compromis entre ces deux coûts. Ce compromis est caractérisé par
le niveau de service de l’article Ns en % :

Ns = (coût de possession / coût de non production) x 100

Ns = ((i.Pu.K / N) / (Cr.K)) x 100

 i  Pu 
Ns =  1 −   100
 N  Cr 

Remarque : Si i.Pu < N.Cr


 i  Pu 
Ns =  1 −   100
 N  Cr 

Avec :
- i : taux de possession annuel en %.
- Pu : prix unitaire de l’article.
- N : nombre annuel de commandes.
- K : nombre de pièces commandées par an
- Cr : coût entraîné par une rupture de stock ou coût d’indisponibilité du matériel.

À ce niveau de service en % correspond une constante de niveau de service k .

Niveau de service Niveau de service Niveau de service


k k k
en % en % en %
50 0 85 1.04 99.5 2.58
55 0.13 90 1.28 99.6 2.65
60 0.25 95 1.65 99.7 2.75
65 0.39 96 1.75 99.8 2.88
70 0.52 97 1.88 99.9 3.09
75 0.67 98 2.05 99.99 3.75
80 0.84 99 2.33 100 3.95

Exemple : pour un article où Pu = 1000, i = 20%, N = 2 commandes par an et Cr = 5000$,


 0,2  1000 
Ns =  1 −   100 = 98 %, la constante k de service est 2.05
 2  5000 
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Si, sur une période antérieure considérée comme représentative, les consommations varient autour d’une valeur moyenne, il
est possible de considérer que la loi de cette consommation est une loi dite normale, ou loi de Laplace-Gauss. Dans ce cas
deux valeurs la caractérisent : sa valeur moyenne m et son écart-type .

Cas d’ue loi normale de distribution de défaillances


loi de distribution des
défaillances

E : étendue
m = MTBF
 = écart type

t
m − 3 m − 2 m −  m
m− m

Suivant la nature de l’article, ces deux valeurs m et  sont calculées sur des consommations qui peuvent être relatives :
- à la journée, consommations journalières.
- à la semaine, hebdomadaire.
- au mois, mensuelle.

La loi nous permet de trouver le stock de sécurité Ss : Ss = k .  . n


Avec n = le délai de livraison

Exemple :
Pour un article avec k = 2.05 et  = 4 calculé sur des consommations hebdomadaires.
Si n = 1 semaine : Ss = 2.05 x 4 = 9 articles
Si n = 9 semaines : Ss = 2.05 x 4 x 9 = 25 articles
Le stock d’alerte ou niveau de réapprovisionnement doit comprendre, en plus du stock de sécurité la consommation moyenne
durant le délai de livraison. Cette consommation prend en compte la valeur de m .
On obtient donc la valeur du stock d’alerte : Sa = m .n + (k .  . n)

Exemple :
Pour un article avec k = 2.65 et  = 3 et m = 12 calculé sur des consommations mensuelles.
Si n = 1 mois : Sa = 12 + (2.65 x 3) = 20 articles
Si n = 4 mois : Sa = (12 x 4) + (2.65 x 3 x 4 ) = 64 articles

La passation de commande doit se faire dès que le niveau de stock atteint :


- 20 articles, lorsque le délai de livraison est de 1 mois.
- 64 articles, lorsque le délai de livraison est de 4 mois.
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 Conclusion sur la méthode à point de commande

Avantages :
- une grande sécurité de fourniture des pièces de rechange ;
- évite des périodicités et inventaires de commandes.

Inconvénients :
- le stock d’alerte doit être périodiquement recalculé en fonction des variables délais et de consommations ;
- le nombre de commandes au même fournisseur est multiplié.

Cependant, son champ d’application concerne 80% de la gestion des pièces de rechange.

6.3.4- Cas particulier des pièces coûteuses (stratégiques)

Nous recherchons uniquement le nombre de pièces de rechange à posséder en magasin pour faire face aux ruptures
imprévisibles, sans tenir compte des pièces à remplacer à la suite d’usures considérées normales.

Ces pièces présentent les caractéristiques suivantes :


- elles ne concernent qu’un type de machine,
- elles coûtent cher,
- leur manque peut entraîner un coût de défaillance important.

Le résultat s’obtient par utilisation d’abaques définis à partir de la loi de Poisson.

L’abaque proposé est tracé pour un taux de possession de 20%


(le fait de posséder une pièce en stock coûte, durant un an, 20% de son prix d’achat).

Exemple :
Suivant l’abaque ci-dessous avec les hypothèses suivantes :
- nombre annuel moyen de casses : 2
- délai d’approvisionnement : 8 semaines
- prix de la pièce : 380 euros
- coût de la défaillance (coût de pénurie) : 27 000 euros qui représentent l’ensemble des frais résultant du manque de pièce
durant le délai d’approvisionnement de 8 semaines.
La lecture avec les points A, B, C et D, indique qu’il est souhaitable d’avoir 4 pièces en stock.

En cas de taux de possession différent de celui de l´abaque, il suffit de procéder à une règle de trois pour adapter l´abaque à
l´étude.
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Définition et objectifs
Le stock de sécurité est le niveau de stock qui permet de limiter les ruptures de stock dues aux aléas (prévisions non
conforme à la demande, délai d’approvisionnement plus long que prévu, etc.)
Ce stock de sécurité est dimensionné en fonction de plusieurs critères :

• l’importance relative des coûts de stockage et des coûts d’opportunité (coût d’une non vente):
- Plus les coûts de stockage sont importants par rapport aux coûts d’opportunité, moins le niveau du stock de
sécurité sera élevé
- Plus les coûts d’opportunité sont importants par rapport aux coûts de stockage, plus le niveau du stock de sécurité
sera élevé

• le niveau des aléas:


- Plus les aléas sont importants, plus le niveau du stock de sécurité sera élevé
- Moins les aléas sont importants, moins le niveau du stock de sécurité sera élevé

• le niveau de service souhaité:


- Plus on recherche une qualité de service importante (nombre de commandes livrées dans les temps), plus le
niveau du stock de sécurité sera élevé
- Moins la qualité de service n'a d’importance, moins le niveau du stock de sécurité sera élevé

Méthode de calcul
Stock de Sécurité = Ecart type de la Demande X Coefficient de sécurité X racine carré du Délai de réapprovisionnement
Le coefficient de sécurité est dépendant du taux de service cible. On utilise la loi Normale pour le déterminer. Par exemple, si on
souhaite un taux de service de 99%, coefficient de sécurité = 2.326

Restent à déterminer la quantité à réapprovisionner ou le seuil à partir duquel on réapprovisionne le stock selon le type de
gestion de stock adopté :

• réapprovisionnement du stock en fonction d’un point de commande (lorsque le stock atteint un niveau prédéfini, on
commande une quantité fixe)
Point de commande = Stock de Sécurité + Demande moyenne par période X délai de réapprovisionnement

• réapprovisionnement du stock à intervalle régulier de la quantité qui permet de reconstituer le seuil de


complétement (niveau de stock cible)
Seuil de complétement = Stock de Sécurité + Quantité consommée durant l’intervalle régulier + Quantité consommée
durant le délai de réapprovisionnement

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