Vous êtes sur la page 1sur 16

Droit Communautaire

INTRODUCTION

La référence à la communauté de droit se veut à la fois l’expression de la réalité du


système communautaire et la manifestation de l’aspiration à un développement
croissant. L’existence du droit communautaire est le signe et la garantie des rôles du
droit dans l’ordre communautaire.

Le droit s’avère être un vecteur fondamental du renforcement de la communauté.


L’intérêt et l’importance du droit communautaire nous amène à articuler le cours
autour de trois chapitres principaux : d’abord, un premier chapitre qui étudiera
l’historique du droit communautaire, ensuite le deuxième chapitre traitera les sources
du droit communautaire et enfin dans le troisième chapitre parlera des principes et la
mise en œuvre du droit communautaire.
Chapitre I : Historique du droit communautaire

L’idée d’Europe n’a pas existé de tout temps même si certains historiens ont tenté de
rechercher ses racines depuis l’antiquité grecque ou romaine. Aujourd’hui, ce qui
constitue l’Union Européenne apparaît comme un modèle d’intégration. D’un point
de vue théorique comme pratique, l’étude de cette organisation internationale est
intéressante.

En théorie, l’Union Européenne a mis sur pieds un ordre juridique et des principes
dont on ne trouve pas d’équivalents en droit international. C’est un système juridique
assez différent qui constitue à ce titre un registre différent du droit international
classique.

En pratique, elle apparaît comme une organisation d’avant-garde ayant largement


réussi l’intégration des États qui la composent. A ce titre, elle constitue également une
sorte de modèle, un exemple à imiter. Cela est très net dans le Traité de l’UEMOA
(Union Économique et Monétaire Ouest Africaine) crée en 1994 ou celui de l’Union
Africaine crée en 2000. Dans ces traités africains, on y retrouve à la fois les mêmes
institutions (Commissions, Conseils des ministres, Parlement et Cour de justice) et les
mêmes actes juridiques (Règlements, décisions et directives).

Une brève histoire de la construction européenne laisse apparaître trois grandes


données :

- un perfectionnement constant de l’organisation,


- un élargissement de cercle des États membres (Europe des 6, puis des 12, 15 et
enfin des 27 États aujourd’hui),
- la part des crises.

I – Un perfectionnement constant

La nécessité d’une unité de l’Europe a été ressentie très tôt. On peut, sans remonter
trop loin, citer par exemple le fameux discours de Victor Hugo tenu en 1849 qui
évoquait les « États-Unis d’Europe ». Il y a également le discours du ministère
français des affaires étrangères, Aristide Briand devant l’Assemblée de la Société des
Nations appelant à la création d’une ‘Union Européenne’ dans le cadre de la Société
des Nations.
En vérité, l’Union Européenne ne commence à prendre forme qu’au lendemain de la
2nde guerre mondiale. Quelques initiatives marquent cette période :

- Dans le domaine militaire, il y a la création en 1948 de l’Union Européenne


Occidentale (UEO) entre la France, le Royaume-Unis et les États du Benelux
(Belgique, Pays-Bas, Luxembourg). En 1949, l’OTAN voit le jour.

- Dans le domaine économique, c’est la naissance de OECE (Organisation


Européenne de Coopération Économique) qui deviendra l’OCDE (Organisation de
Coopération et de Développement Européen) et dont la vocation était de recueillir les
aides du plan Marshall.

- Dans le domaine politique, c’est la création en 1949 du Conseil de l’Europe qui est
une organisation censée symboliser la solidarité européenne dans le domaine de
l’idéologie politique et des droits de l’Homme.

C’est dans ce cadre que sera conclu la Convention européenne des droits de l’Homme
dont le respect est assuré par une Cour européenne des droits de l’Homme qui siège à
Strasbourg.

On remarque toutefois que toutes ces initiatives souffrent d’un double handicap.
D’une part, elles ne regroupent pas toutes des États européens et d’autre part, elles
restent très sectorielles c’est-à-dire qu’elles ont des ambitions assez limitées.

En fait, le noyau institutionnel de l’actuelle Union Européenne ne commence à se


former qu’à partir de la création de deux autres organisations à savoir la Communauté
Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA, 1951) et la Communauté Européenne
de l’Énergie Atomique (EURATOM, 1957) et la Communauté Économique
Européenne (CEE, 1957).

La CECA ne concerne, comme son nom l’indique, que le secteur de l’industrie


lourde. Sa création répond à la nécessité économique de réorganiser ce secteur
sinistré après la guerre mais aussi la nécessité politique de réconcilier la France et
l’Allemagne dont l’entente constitue la garantie des progrès institutionnels.

Avec la CECA, on parle de l’Europe des Six (France, République Fédérale


Allemande, Italie, Benelux). Elle est constituée de quatre principaux organes :

- la Haute Autorité, un organe indépendant chargé de veiller à l’intérêt


communautaire,
- le Conseil Spécial des Ministres,
- la Cour de Justice,
- l’Assemblée Commune qui regroupe des parlementaires.
La CEE a été créé en même temps que la Communauté Européenne de l’Énergie
Atomique (EURATOM). Elle connaîtra une grande fortune. Cette prospérité
s’explique au moins en partie par le fait que, pour la première fois, une organisation
internationale strictement européenne affiche une ambition réelle : son objet n’est pas
sectoriel mais général et économique.

Sur le plan institutionnel, la CEE et l’EURATOM seront organisées sur le même


modèle que la CECA avec les quatre organes déjà cités. Toutefois, l’équivalent de la
Haute Autorité devient la Commission.

Depuis le Traité de Rome créant la CEE, l’intégration européenne s’est confirmée :

* En 1965, le Traité de Bruxelles simplifie l’organisation en fusionnant les organes


des trois communautés. Désormais, il n’y a qu’un conseil unique, une commission
unique et une assemblée unique des différentes communautés européennes.

* En 1986 est signé l’acte unique européenne qui est entré en vigueur en 1987. Cet
acte parachève le marché commun par la libre circulation des marchandises, des
personnes et des capitaux. Il intègre également dans le champ communautaire les
politiques relatives à la recherche sur les nouvelles technologies, l’environnement, ou
la santé. Le parlement européen est également mieux intégré aux processus de
décisions.

* En 1992, le Traité de Maastricht encore appelé « Traité sur l’Union Européenne


Monétaire » est signé. En dehors de la monnaie unique (l’Euro), il met sur pieds une
collecte extérieure et de sécurité commune. C’est ainsi qu’est née la Coopération en
matière de justice et d’affaires intérieurs. Le Traité de Maastricht va impliquer la
production ou la modification de 200 articles et de 17 protocoles.

* En 1997, c’est la signature du Traité d’Amsterdam. Il met l’accent sur la politique


sociale et l’emploi.

* En 2001, le Traité de Nice entre en vigueur. Il comporte une charte des droits
fondamentaux qui se réfère à la Convention européenne des droits de l’Homme. Il
introduit également quelques modifications dans le système juridictionnel de l’Union
Européenne avec l’instauration de chambres spécialisées au sein du Tribunal de
Première Instance.
II - Les élargissements successifs

Quelques grandes dates peuvent être citées :

- 1951, la CECA regroupe 6 États (France, République Fédérale Allemande, Italie,


Benelux) : c’est l’Europe des Six.

- 1957, la CEE regroupe également les 6 États.

- 1972, la Grande-Bretagne, l’Irlande et le Danemark rejoignent les 6 : c’est l’Europe


des 9.

- 1981, c’est l’entrée de la Grèce : c’est l’Europe des 10.

- 1986, c’est l’adhésion de l’Espagne et du Portugal : c’est l’Europe des 12.

- 1994, c’est l’entrée de l’Autriche, de la Finlande et de la Suède : c’est l’Europe des


15.

Il est question, à l’heure actuelle, que les ex-états communistes entrent dans l’Union
Européenne. Le dernier État à adhérer à l’Union Européenne est la Lettonie.
Présentement, l’UE compte 27 État après la sortie de la Grande-Bretagne en 2020.

III – La part des crises

- Une première crise éclate en 1954 à propos de la mise en place de la Communauté


européenne de défense. Cette organisation militaire, dont la crise déclarée avait fait
apparaître la nécessité, ne verra jamais le jour du fait du refus de l’Assemblée
nationale française d’autoriser la ratification du traité qui l’a institué.

Ce refus, dicté par une conception jalouse de la souveraineté, a pesé sur la non-
adoption de cette organisation militaire.

- Une deuxième crise a eu lieu au moment même de la création de la CEE du fait de


l’hostilité de la Grande-Bretagne. Cet État a très tôt marqué sa réticence à l’égard de
toute organisation synonyme de perte substantielle de souveraineté.
Elle a ainsi non seulement quitté les négociations de Rome mais une année plus tard,
elle a suscité une association européenne de libre échange (AELE) aux ambitions
rigoureusement inverses de celle de la CEE.

Mais la communauté sera très dynamique est plus féconde que l’AELE. Dès 1961, la
Grande-Bretagne à demandé à entrer dans la CEE mais la France s’y oppose. La
situation ne sera débloqué qu’en 1972, date de l’adhésion de la Grande-Bretagne à la
communauté européenne.

- Une troisième crise a eu lieu en 1965 du fait du gouvernement français sous la


présidence du Général De Gaule. Celui-ci, entendait s’opposer d’une part, à la dérive
prétendue de la Commission des communauté européenne qui aurait tendance à
dépasser sa mission de simple organe technique pour s’arroger des pouvoirs de nature
politique que les traités ne reconnaissent qu’au conseil des ministres.

L’organe intégré usurpait les pouvoirs de l’organe intergouvernemental et la France


va donc pratiquer la politique dite ‘de la chaise vide’ c’est-à-dire qu’elle va déserter
les réunions de la CEE jusqu’en 1966 date à laquelle seront trouvés les accords de
Luxembourg qu’on qualifie également de compromis de Luxembourg et qui apaisent
les craintes françaises.

Aujourd’hui encore, le fonctionnement de l’Union Européenne reste fréquemment


scandé de crises ; celles-ci touchent plutôt le domaine politique, le domaine militaire,
avec une certaine difficulté à unifier la position des États malgré l’existence de
représentants de l’Union Européenne pour la politique étrangère.
Chapitre 2 : Les sources du Droit communautaire
L’ordre juridique communautaire présente deux caractères fondamentaux
apparemment contradictoires : C’est d’abord un ordre juridique autonome (du point
de vue des sources du Droit communautaire, du point de vue du règlement
juridictionnel des différends que du point de vue des normes communautaires qui ne
sauraient être mises en échec par des règles de droit interne des États), ensuite un
ordre juridique intégré aux droits des États membres.

Les normes du droit communautaire découlent d’une pluralité de sources


incomplètement hiérarchisées. Elles sont constituées du droit originaire et du droit
dérivé qui sont des sources écrites et des autres sources non écrites.

Section 1 : Les sources écrites du Droit communautaire


Par sources écrites, on entend les procédés par lesquels les règles sont établies ou
constatées. Ces sources sont constituées d’une part, par le droit primaire ou droit
originaire et d’autre part, par le droit dérivé.

Paragraphe I - Le droit originaire ou droit primaire

La notion de ‘droit primaire’ renvoie aux traités constitutifs de base. Il s’agit des
traités qui crées les organes d’intégration européenne (Conseil, Commission,
Parlement, Cour de justice).

Il recouvre l’ensemble des traités de base, de protocoles et conventions annexes, de


traités et actes modificatifs, de traités et actes relatifs aux adhésions. Ce sont les
normes suprêmes dans l’ordre communautaire.

Le droit originaire est la norme fondamentale de l’UE. Il comprend les trois traités
constitutifs et les actes ultérieurs conclus entre les États qui les ont complétés ou
modifiés.

A. Les Traités

Au sens large, le traité est un accord entre sujets de droit international destiné à
produire des effets de droit et soumis au droit international.

Dans la perspective de la communauté européenne, il s’agit du Traité de Paris du 18


avril 1951 qui a crée la CECA, les Traités de Rome du 27 mars 1957 qui crées la CEE
et l’EURATOM.
De nombreux traités ont été ensuite conclus pour enrichir les conventions initiales :
c’est l’acte unique européen du 28 février 1986, le Traité de Maastricht de 1992. Ces
traités ont été modifiés et complétés par le Traité d’Amsterdam et le Traité de Nice.

09 décembre 2021

B. Le contenu et les structures des traités

Les traités procède d’une structure globalement comparable. Ainsi, on distingue 4


grandes catégories de clauses :

- Le préambule et les dispositions liminaires,


- les dispositions institutionnelles,
- les clauses matérielles,
- et enfin, les clauses générales finales.

* Le préambule atteste de la dimension éthique et politique de la construction


communautaire. Il n’a pas de valeur obligatoire.

Les stipulations liminaires énumèrent les objectifs assignés aux communautés ainsi
que les actions que les institutions devront mener pour les atteindre. Ces stipulations
commandent l’interprétation des traités.

* Les dispositions institutionnelles visent à mettre en place un système institutionnel


cohérent.

* En ce qui concerne les clauses matérielles, elles sont nombreuses et leur contenu
varie d’un traité à un autre. Ainsi, on distingue les traités-lois qui réduisent les
institutions à un rôle d’exécution du Traité-cadre instaurant la communauté
européenne qui se borne à définir les objectifs et à formuler les principes dont la
réalisation incombe aux institutions.

* Les clauses générales : elles constituent des catégories au sein desquelles se


côtoient à la fois des dispositions déterminants le champ d’application spatiale et
temporel des traités, des stipulations relatives à la capacité et à la personnalité des
communautés, aux compétences subsidiaires et aux règles de responsabilités.
C. L’articulation du droit originaire avec les engagements internationaux conclus par
les États membres

Il faut distinguer les engagements conclus par les États membres de l’UE entre eux
des engagements conclus par les États membres de l’UE avec des États tiers.

1. Les engagements conclus par les États membres entre eux

Il faut distinguer si ces engagements sont antérieurs ou postérieurs à l’UE.

- Les engagement conclus par les États membres et qui sont antérieurs à l’union
cessent d’être applicables s’ils sont incompatibles avec les traités de base.

- Les conventions conclus postérieurement à l’union sont soumises à la règle générale


qui dispose que « les États s’abstiennent de toute mesure susceptible de mettre en
péril la réalisation des buts des traités ».

2. Les engagements conclus par les États membres avec des États tiers

- Pour les accords antérieurs à l’union, les États membres ne peuvent opposer à l’UE
les droits qu’il en tire et ils doivent prendre des mesures nécessaires pour mettre fin à
l’incompatibilité avec les traités communautaires des obligations qui en découlent
pour eux. Les droits des pays tiers sont préservés.

- Pour les accords postérieurs, l’incompatibilité est réduite par plusieurs procédés
parmi lesquelles le transfert institutionnel des compétences ou encore l’inclusion
d’une clause dans les périodes transitoires qui permet une adaptation de l’accord aux
regard des obligations communautaires.

Paragraphe II – Le droit communautaire dérivé

A la différence du droit originaire qui a un caractère conventionnel, le droit dérivé se


présente sous la forme d’actes unilatéraux (règlements, directives, décisions) émanant
des organes investis par les traités d’un pouvoir de décision (le Conseil, la
Commission, le Parlement).

Il faut distinguer ici les actes obligatoires et les actes non décisoires du droit
communautaire dérivé.
A. Les actes obligatoires

Il s’agit des règlements, directives et des décisions.

1. Le règlement communautaire

Le règlement communautaire est un acte de portée générale, obligatoire dans tous ses
éléments et directement applicable dans tous les États membres. Il crée des droits et
des obligations pour les États et les particuliers sans l’intervention des normes
nationales.

Le règlement communautaire est en quelque sorte la loi européenne. Il vise une


situation objective poteur d’effets de droit et donc applicable dans tous les États
membres.

Le règlement a une validité automatique simultanément dans toute l’UE. Ainsi, dans
l’affaire Politi de 1971, la Cour de Justice de la Communauté Européenne (CJCE) a
affirmé que « le règlement est apte à créer sans aucune interposition normative
nationale des droits et des obligations y compris pour les particuliers ».

Cela signifie que chacun (particuliers y comprit) peut s’en prévaloir et en réclamer
devant ses autorités nationales l’application à son profit dès sa publication au Journal
Officiel de la Communauté Européenne (JOCE) et son entrée en vigueur 20 jours
après sa publication.

Il faut distinguer les règlements de base et les règlements d’exécution. Les règlements
de base sont pris par le Conseil ou la Commission usant de leurs pouvoirs propre en
application directe d’une stipulation directe des traités.

Les règlements d’exécution sont exécutés par le Conseil ou la Commission en vertu


de la délégation au titre de l’article 155 CE par l’application des règlements de base.

2. Les directives

La directive est un acte d’intervention indirecte qui lie les États membres dans les
objectifs à atteindre (le choix des moyens est laissé aux États) mais impose des
normes nationales notifiables à la Commission et qui entre en vigueur à une date
fixée ou 20 jours après sa publication.

La directive est édictée par la Conseil ou la Commission. Pour transposer la directive


dans le droit interne, les États sont libres de la forme et des moyens les plus
appropriés. La directive s’adresse indifféremment à un ou plusieurs États membres à
qui elle est notifiée dans la langue du destinataire.
La publication de la directive peut intervenir à titre informatif.

En principe, la directive n’a pas d’effets directes ; elle a pour objet de faciliter le
rapprochement et l’harmonisation des législations nationales. Les États sont-ils libres
des moyens mis en œuvre ?

Le contrôle de la Commission est en principe facilité par l’obligation qu’ont les États
de lui communiquer en temps utile toute information sur la mis en œuvre des
directives.

Hormis le cas où la directive fixe un délai à sa mise en œuvre, chaque destinataire


apprécie la notion de délai raisonnable sous le contrôle de la Commission et de la
Cour de Justice de l’UE dans le cadre éventuel de la procédure de manquement.

Une directive non encore transposée n’est pas opposable à un particulier.

3. Les décisions

La décision communautaire est un acte individuel pris par le Conseil ou la


Commission et a pour destinataire un État ou un particulier. La décision a un
caractère obligatoire dans tous ses éléments pour son destinataire. Par conséquent,
elle doit être notifiée à son destinataire qui peut être soit un État une entreprise ou un
particulier.

La Cour de Justice (CJCE) a admis dans un arrêt de 1970 (GRAD) l’effet direct de la
décision. Comme le règlement, la décision est obligatoire dans tous ses éléments.
L’article 34 du Traité de l’Union Européenne permet dans le domaine de la
coopération policière et judiciaire en matière pénale permet au Conseil de l’Union
Européenne statuant à l’unanimité d’intervenir en vue de rapprocher les dispositions
législatives réglementaires nationales.

A l’instar des directives, les décisions-cadres (prévues par l’article 34) imposent aux
États membres une obligation de résultat.

La décision apparaît ainsi comme l’acte qui est à la fois le plus proche et le plus
éloigné du règlement.

B. Les actes non-décisoires

Il s’agit des avis, des résolutions, des recommandations et des actes innommés ou
actes atypique.
1 - Les avis, les résolutions et les recommandations

Ce sont des actes qui sont dépourvus de toute force obligatoire. Sont des actes non
contraignants pour leurs destinataires. Ils ne sont pas considérés comme sources de
normativité à part entière. Ils sont purement consultatif même s’ils produisent des
conséquences non négligeables pour leurs destinataires. L’absence de caractère
décisoire les met à l’abri de tout recours contentieux.

Les avis ne sont que l’expression de l’opinion d’une institution alors que la
recommandation désigne une action qui invite à l’adoption par les États membres des
comportements ou des lignes de conduite suggérées.

La résolution est une déclaration d’intention politique. Si les avis, les résolutions et
les recommandations n’ont pas de force obligatoire, ils restent qu’ils ont une utilité.

Exemple : En ce qui concerne la recommandation, la CJCE a précisé dans l’Affaire


Grimaldi rendue en 1989 que les juges nationaux sont tenus de prendre les
recommandations en considération en vue de la solution des litiges qui leur sont
soumis notamment lorsqu’elles sont de nature à éclairer l’interprétation d’autres
dispositions nationales ou communautaires en dépit de leur inaptitude à créer des
obligations de droit.

2 – Les actes innommés ou actes atypique

Il s’agit des actes internes concernant l’organisation et le fonctionnement des organes


institutionnels ou des actes fonctionnels préparatoires. Ils n’ont d’effets juridiques
que dans une sphère institutionnelle ou intra-institutionnelle.

Il faut noter qu’il y a des actes Sui Generis susceptibles, dans certaines hypothèses,
des créer des effets de droit. C’est le cas, par exemple, de la décision du Conseil
d’approuver les accords internationaux.

La Cour ne tient pas pour déterminante la qualification d’un acte. Elle porte
prioritairement son attention sur son objet, son contenu en acceptant le cas échéant de
procéder à une requalification.

Paragraphe III – Le droit qui suit des accords externes et les sources
complémentaires du droit communautaire

A. Les accords conclus par la communauté ou les organisations tierces

Les accords lient les institutions communautaires et les États membres.Ces accords
font partie intégrante de l’Ordre juridique communautaire. A ce titre, ils peuvent créer
des droits au profits de parties, et peuvent faire l’objet d’une interprétation par le juge
communautaire. Leur violation par un acte communautaire entraîne une illégalité et
peut aboutir, en cas de préjudice, à la mise en jeu de la responsabilité de l’instance
coupable.

Les accords externes s’inscrivent dans la hiérarchie des normes communautaires. Ils
sont inférieurs au Droit originaire et supérieurs au Droit dérivé. Cette supériorité
procède de la nécessité de tenir compte de l’insertion de l’ordre juridique
communautaire dans les solidarités plus vastes et reconnaît sa soumission aux règles
internationales.

B. Les sources complémentaires du droit communautaire

Ce sont des actes qui ne sont imputables qu’aux institutions et agissant dans le cadre
de leur compétence. Ils ont un objet leur situant dans la sphère communautaire ou
dans le prolongement des objectifs définis par les traités : en ce sens, on parle de
Droit communautaire.

Il en est ainsi des conventions communautaires c’est-à-dire des accords entre les États
membres appliquant certaines stipulations conventionnelles comme les conventions
conclus par les États membres concernant la Compétence Judiciaire et l’exécution
des décisions en matière civile et commerciale.

Section 2 – Les sources non-écrites du droit communautaire

Il s’agit pour l’essentiel des principes généraux et de la jurisprudence.

Paragraphe I – Les principes généraux

Ils ont pour fonction de combler, entre autres, certaines lacunes du droit
communautaire ou de préciser le sens de la notion du droit communautaire. On
distingue les principes du droit international, les principes du droit interne des États,
les principes du droit communautaire et les principes des droits fondamentaux.

A. Les principes du droit internationale

La Cour de Justice de l’UE écarte tout principe incompatible avec la nature de la


structure communautaire. Elle n’accepte ces principes que dans la mesure où ils sont
conciliables avec les exigences propres au droit communautaire.
B. Les principes du droit interne

On distingue les principes communs au droit des États membres et les principes
généraux du droit.

Pour les premiers, la Cour s’inspire des systèmes juridiques nationaux pour
l’interprétation des dispositions du droit originaire ou du droit dérivé.

Pour les seconds, leurs généralités transcende les barrières nationales, communautaire
et internationales. Ils ne sont pas attachés à une originalité particulière. La Cour a
ainsi consacré les principes suivants : Égalité des administrations devant la
réglementation,la non-discrimination, le respect des droits acquis, le principe du
droit de la défense…

C. Les principes du droit communautaire

Ils sont déduis de la nature des communautés, de l’économie du système établi par les
sociétés et des objectifs qu’ils assignent aux institutions.

On peut citer comme principes du Droit communautaire le principe de la liberté, le


principe de la solidarité, de l’unité, de l’égalité et de l’uniformité du droit
communautaire et le principe de la continuité de l’action communautaire.

D. Les droits fondamentaux

C’est par le biais des principes généraux que la Cour de Justice de l’UE porte une
attention particulière sur les droits fondamentaux. Dans l’arrêt Stauder du 18
novembre 1969, la Cour a affirmé que « les droits de la personne sont intégrés dans
les principes généraux du droit dont elle assure le respect ».

Elle a consacré comme droits fondamentaux, entre autres, le droit au respect de la vie
privée et familiale, le droit de propriété, le droit au libre exercice d’une activité
économique…

Ces principes de droit sont considérés par la Cour comme un élément de la super
légalité communautaire. Ils se situent au sommet de la hiérarchie des normes à une
place égale à celle des Traités constitutifs.

Paragraphe II – La Jurisprudence
La CJUE (Cour de Justice de l’Union Européenne) a un pouvoir d’interprétation
inédit par rapport à celui dévolu habituellement au juges internes en ce qui concerne
la création des règles de droit. C’est ce qui fait que la CJUE œuvre en faveur du
développement communautaire. Cette démarche permet à la Cour de contrôler
l’habilitation du droit communautaire, d’en combler les lacunes, d’en étendre la
portée et d’en promouvoir le développement continu du droit communautaire.

La politique jurisprudentiel de la Cour de Justice transparaît à travers des méthodes


d’interprétations du droit communautaire et de l’autorité attachée à cette décision
interprétative.

A l’exception des décisions rendues sur recours en annulation qui ont un effet Erga
omnes (applicable a tous différent d’Inter partes, applicable aux particuliers), les
décisions de la Cour de Justice ne sont en principe revêtues que d’une autorité
relative à la chose jugée. Cela s’explique par trois raisons :

- D’abord, la position de la Cour dans le système institutionnel,

- Ensuite, la Cour est invertie, dans le système du contrôle juridictionnel, d’une


mission fondamentale qui consiste à délivrer la seule interprétation authentique des
Traités et du droit qui en résulte. C’est pour répondre à cette nécessité de la Cour est
investie de cette mission dont elle a le monopole en ce sens que seules ses
interprétations sont juridiquement obligatoires (CJCE, 18 juin 1970, Krohn).

- Et enfin, la troisième raison tient aux méthodes d’interprétation utilisées par le juge.
Si la Cour applique les méthodes classiques d’interprétation textuelle (par analogie, à
contrario, à priori), ses préférences vont depuis longtemps aux méthodes finalistes ou
téléologiques dont elle fait un usage systématique.

Chapitre 3 : Les Institutions communautaires


La structure institutionnelle communautaire présente un certain nombre d’originalités
par rapport aux structures classiques des États ou des organisations internationales.
D’ailleurs, elle n’est pas fixée Ne varieture (de manière définitive). Au contraire, elle
est particulièrement évolutive en raison aussi bien des révisions fréquentes des Traités
que de la pratique institutionnelle elle-même.

Pour présenter cette structure complexe, nous allons parler du Conseil Européen, du
Conseil de l’Union, de la Commission Européenne, du Parlement Européen, de la
Cour de Justice, du Tribunal en faisant abstraction de la Banque Centrale
Européenne, de la Banque Européenne d’Investissement, du Comité Économique et
Social Européen et du Médiateur Européen.

I – Le Conseil Européen

Les Traités originaires n’avaient pas prévu une instance particulière au sein de
laquelle les chefs d’États et de gouvernements pourraient se réunir. Cette importante
institution est donc née de la pratique.

Né d’une initiative politique au sommet de Paris de 1974, cet organe a été


institutionnalisé par l’acte unique avant que le Traité sur l’UE ne définisse plus
précisément son rôle. Le Conseil Européen est institutionnalisé par le Traité de
Lisbonne qui renforce considérablement son importance.

A – La composition du Conseil Européen

Le Conseil Européen se réunit au moins deux fois par an sous la présidence du chef
de l’État ou de gouvernement de l’État membre qui assure la présidence de ce
Conseil. Le Conseil Européen est composé des chefs d’États ou de gouvernements et
des ministres des affaires étrangères. La Commission Européenne participe aussi à
toutes les délibérations en la personne de son Président ou de son Vice-président.

Le vote formel, qui devrait s’exprimer selon la règle de l’unanimité, est tout à fait
exceptionnel car le Conseil Européen se prononce, en principe, par consensus. Les
actes du Conseil Européen sont alors des déclarations.

B – Les fonctions du Conseil Européenq

Vous aimerez peut-être aussi