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Remerciements
Mes remerciements vont tout d’abord à mon maitre de mémoire Monsieur

CINOTTI. Je le remercie pour son aide et ses conseils tout au long de l’année. Je

lui suis également très reconnaissante pour sa grande disponibilité et ses cours

d’informatique qui m’ont été d’une grande aide pour la réalisation de ce

mémoire.

Je remercie également l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’ISTHIA pour

leurs apports théoriques et Madame BESSIERE et Monsieur RAYSSAC pour leurs

cours de méthodologie.

Pour finir, je tiens également à remercier Madame Laurens et ma mère pour la

relecture de ce travail.

5
Sommaire
Remerciements*...........................................................................................................................*5!
Sommaire*......................................................................................................................................*6!
Introduction*générale*...............................................................................................................*7*

Partie*1*:*Du*marketing*des*services*au*yield&management*.....................................*11*
Chapitre*1*:*Le*yield&management,*complément*au*marketing*des*services*................*13!
Chapitre*2*:*Outil*indispensable*aux*entreprises*de*services*............................................*24*

Partie*2*:*Le*client*face*au*yield&management*................................................................*34*
Chapitre*1*:*Une*pratique*pas*toujours*acceptée*par*le*client*...........................................*36!
Chapitre*2*:*Phénomène*amplifié*avec*le*développement*d’internet*.............................*46*

Partie*3*:*Analyse*des**tarifs*hôteliers*..............................................................................*57*
Chapitre*1*:*Analyse*des*variations*de*prix*des*hôtels*.........................................................*59!
Chapitre*2*:*Éléments*permettant*de*réduire*l’insatisfaction*du*client*.........................*70*

Conclusion*générale*...............................................................................................................*79!
Bibliographie*............................................................................................................................*81!
Annexe*........................................................................................................................................*86!
Liste*des*tableaux*....................................................................................................................*93!
Table*des*matières*..................................................................................................................*94!

6
Introduction générale

D
epuis les années 80 notre société connaît des changements

importants. « Alimentée par la frénésie des besoins, poussant d’un

cran la logique du toujours plus, toujours nouveau », apparaît une

société d’hyperconsommation (Lipovetsky 2003), avec des consommateurs plus

volages et imprévisibles que jamais et l’apparition sans cesse de nouveaux

concurrents sur le marché. Cela affecte donc les entreprises et « la stabilité laisse

place à l’instabilité, les certitudes aux incertitudes » (Cross 1998, p. 9). Les

consommateurs armés d’une grande quantité d’information et d’offres hyper

diversifiées, exigent des alternatives plus rapides, meilleures et moins chères.

Leurs décisions d’achats sont plus tactiques et le prix apparaît au cœur des

décisions d’achats, car confronté aux promotions, aux ventes de dernières

minutes et aux ventes privées ces dernières années, le client « sait qu’il peut

payer moins cher s’il en fait l’effort » (ibid, p. 12). Cela oblige les entreprises à

avoir une réflexion sur les ventes et non uniquement sur les coûts. C’est donc

pour cela qu’elles ont adopté le yield management, afin d’optimiser leur chiffre

d’affaires.

CHOIX DU SUJET ET QUESTION DE DÉPART

Au travers de mes différentes expériences professionnelles, j’ai eu l’occasion

d’être confrontée aux notions de yield management. En effet il est aujourd’hui

omniprésent en hôtellerie. Cependant celui-ci ne m’avait jamais été réellement

expliqué. Il m’a donc paru intéressant d’approfondir mes connaissances à ce

sujet.

7
Ma question de départ a alors été la suivante : En quoi le yield management

s’inscrit-il dans un système ?

Cependant lors de mes premières lectures, je me suis aperçue qu’avec l’arrivée

massive des pratiques de yield management en hôtellerie et le fort

développement d’internet, les clients y sont de plus en plus confrontés. Ces

derniers se retrouvent face à une multitude de tarifs, pouvant laisser croire que le

yield management donne un avantage uniquement aux entreprises.

C’est donc pour cela que j’ai repensé ma question de départ pour arriver à la

suivante : En quoi le yield management peut-il avoir un impact sur la

satisfaction du consommateur ?

L’hôtellerie étant un métier de services, outre la rentabilité économique, la

satisfaction des clients est primordiale pour la pérennité de l’entreprise. Or, au

travers de mon dernier stage, en discutant avec certains clients, je me suis rendue

compte que ces pratiques généralisées, ne sont pas tout le temps comprises ni

acceptée par le client, et lui procure parfois une sensation d’injustice.

De plus, souhaitant travailler en service commercial ou en hébergement, il me

paraît essentiel de connaître le fonctionnement d’une pratique de yield

management qui fera partie de mes outils de travail. Connaître les réactions et

perceptions des clients vis à vis de cette pratique, ainsi que les moyens

permettant de réduire leur insatisfaction peut être intéressant en cas de situation

d’incompréhension de leur part ou bien ou de conflit afin d’assurer la rentabilité

de l’entreprise sur le long terme.

OBJECTIF ET PROBLÉMATIQUE

L’objectif de ce mémoire de recherche est de comprendre les perceptions qu’ont

les clients du yield management ainsi que leurs réactions face à celui-ci afin de

8
connaître les solutions à mettre en place pour résoudre son impact néfaste, s’il y

a lieu.

Pour cela nous essaierons de répondre à la problématique suivante : la recherche

permanente de la performance financière de l’hôtelier, au travers des

pratiques de yield management, a-t-elle des conséquences néfastes sur

client ?

PLAN

Ce mémoire se compose en trois parties, composée chacune d’entre elles de

trois chapitres. Au travers de la première partie nous verrons en quoi le yield

management est au cœur d’une problématique du marketing des services : la

gestion des capacités. Pour cela nous rappellerons l’enjeu des services dans

l’économie française. Nous définirons le yield management, thème central de ce

mémoire. La deuxième partie étudiera l’impact du yield management sur le client.

Nous verrons que cette pratique n’est pas toujours acceptée par le client, pour

des facteurs d’équité, de justice, mais également en raison de sa complexité.

Pour finir, la troisième partie portera sur une étude des variations de prix d’un

panel de 20 hôtels sur la région toulousaine afin de répondre à notre

problématique. Suivront quelques recommandations pour l’hôtelier pouvant

permettre de limiter les impacts négatifs possibles sur le client lors de la mise en

place d’une pratique de yield management.

9
Figure 1 - Méthodologie de recherche

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10
Partie 1 -
Du marketing des services
au yield management

11
Introduction

L
a démocratisation du tourisme en France date du début du 20ème siècle

Cependant le tourisme international ne s’est développé qu’à partir des

années 60 avec notamment l’amélioration du niveau de vie, la baisse du

prix du transport aérien et la diminution du temps de travail, laissant apparaître

un tourisme de masse. En même temps les besoins des consommateurs n’ont

cessé d ‘évoluer. Apparaît alors un consommateur plus exigeant et mieux

renseigné.

De plus, les années 80-85 se sont accompagnées d ‘un fort développement du

nombre d’hôtels ainsi que des chaines hôtelières. Face à cet environnement

mouvant, les entreprises de services ont du trouver des moyens afin de rester

compétitives. Pour maximiser leurs revenus, de nombreuses entreprises à la fin

des années 70, ont adopté les pratiques de yield management.

Cette première partie se compose de trois chapitres. Tout d’abord nous

rappellerons le poids des services dans l’économie actuelle ainsi que la spécificité

des services. Nous verrons que le yield management, est un complément au

marketing des services, car il répond au problème de gestion des capacités.

Ensuite nous aborderons la notion de yield management, au travers de plusieurs

définitions et nous étudierons les principes clés de cette pratique.

Nous terminerons par présenter les spécificités du yield management hôtelier,

secteur auquel nous nous intéresserons tout au long de ce mémoire.

12
Chapitre 1 - Le yield management, complément au
marketing des services

1. Marketing des services


LES SERVICES DOMINENT L’ÉCONOMIE ACTUELLE

Le boom du secteur des services date du milieu des années 70, et surtout des

années 80, avec une forte croissance du nombre d’entreprises, de services aux

entreprises. Le secteur des services engendre aujourd’hui l’essentiel de la

croissance de l’activité économique globale.

Face au fort développement de l’industrie des services, les premières recherches

et analyses sur le marketing des services sont apparues en France dans les années

70-80. En effet les chercheurs se sont aperçus que les outils du marketing des

biens de grande consommation n’étaient pas adaptés aux spécificités des

services, du fait du contact direct avec la clientèle. C’est donc à partir des années

80, qu’une réelle réflexion a lieu, avec notamment deux principaux auteurs,

Eiglier et Langeard, et leurs travaux sur la notion de servuction1.

Depuis plusieurs années, le secteur des services ne cesse d’évoluer et d’influencer

notre façon de vivre et de travailler. En effet comme le précise Lovelock (2004,

p. 13), « il y a à peine 10 ans, peu de personnes prévoyaient l’essor et les besoins

créés par les messageries électroniques, la banque en ligne, l’hébergement de

sites internet et par de nombreux autres services ». Le secteur des services

comprend un très grand nombre d’activités, mais nous allons nous intéresser à

l’industrie du tourisme et plus particulièrement à l’hôtellerie.

1
TIARD Michel. Fondements du marketing touristique [en ligne]. Disponible sur :
<http://www.fichierpdf.fr/2011/12/21/fondements-du-marketing-touristique/>. (Consulté le 26-2-2013)

13
Selon l’INSEE, « le tourisme comprend les activités déployées par les personnes

au cours de leurs voyages et séjours dans des lieux situés en dehors de leur

environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une

année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l'exercice

d'une activité rémunérée dans le lieu visité ».2

La France est la première destination touristique en nombre d’arrivée de touristes

et troisième en terme de recette liées à cette activité. Le nombre d’arrivée de

touriste entre 2010 et 2011 a augmenté de 4,9 % et les recettes de 17 %. Cela

est du en partie à l’augmentation du nombre des touristes en provenance des

BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), leur fréquentation étant en croissance

permanente (+17 % en 2011).

Le poids de la consommation touristique intérieure dans le PIB, était de 7,2 % en

20103. En effet, d’après le rapport du conseil national du tourisme de 2011, « la

part de valeur ajoutée du tourisme (41,6 milliards d’euros) dans le PIB est bien

supérieure à celle d’autres secteurs, comme l’énergie et l’agriculture (30 milliards

d’euros chacun), les industries agro-alimentaires (25,7 milliards) et l’automobile

(11,2 milliards) ». 4 Cela montre bien l’enjeu du tourisme dans l’économie

française.

L’industrie du tourisme comprend l’hébergement, la restauration et les activités

des agences de voyages, voyagistes, services de réservation et activités

connexes.

2
Insee. Définitions et méthodes : définition du tourisme [en ligne]. Disponible sur
<http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/tourisme.htm.> (Consulté le 21-3-2013)
3
Veille info tourisme. Chiffres clés du tourisme édition 2012 [en ligne]. Disponible sur : <
http://www.veilleinfotourisme.fr/medias/fichier/chiffres-cles-tourisme-2012_1355911136074-pdf>. (Consulté
le 20-2-2013)
4
Direction de l’information légale et administrative : Tourisme : son poids économique et social en France
[en ligne]. Disponible sur <http://www.vie-publique.fr/actualite/alaune/tourisme-son-poids-economique-
social-france.html>. (Consulté le 26-02-2012)

14
LA NOTION DE SERVICE

La notion de service s’oppose à celle de produit. Selon Vogler (2004), la définition

de Rathmell (1966) est le point de départ de nombreuses recherches sur les

spécificités des services. Pour lui, « un service est un acte, une performance, un

effort »5.

Lovelock (2004, p. 9) définit un service comme « une action ou une prestation

offerte par une partie à une autre. Bien que le processus puisse être lié à un

produit physique, la prestation est transitoire, souvent intangible par nature, et ne

résulte pas normalement de la possession de l’un des facteurs de production ».

Cinotti complète celle-ci en définissant le service comme « un échange, sans

transfert de propriété, source de valeur pour le client, qui est l’occasion pour ce

dernier d’une interaction avec les éléments humains et/ou physique du

prestataire » 6
. De plus l’INSEE précise « qu’un service se caractérise

essentiellement par la mise à disposition d’une capacité technique ou

intellectuelle. A la différence d’une activité industrielle, elle ne peut pas être

décrite par les seules caractéristiques d’un bien tangible acquis par le client ».

Comme nous pouvons le constater, les définitions du terme « service » sont

nombreuses. On peut remarquer que l’élément principal, différenciant un service

d’un bien est la notion de propriété et son immatérialité. De ce fait on peut

distinguer des caractéristiques propres aux services.

5
Cité par Vogler (2004, p.10)
6
CINOTTI Yves. Management de l’hôtellerie. Cours de Master 1 MHR, département ISTHIA, Université de
Toulouse 2, 2012.

15
LES CARACTÉRISTIQUES DES SERVICES

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Figure 2 Les quatre caractéristiques des services

(Source : Principles of Marketing & Management, Ph. Kotler, Prentice-hall, 2000.)7

La première caractéristique est l’intangibilité. En effet le client ne peut pas

« toucher » le service. Même si les services incluent souvent des éléments

matériels et qu’il est possible de toucher certains aspects du service (ex : un lit

dans une chambre d’hôtel), Lovelock (2004 p. 10) considère que « leurs résultats

sont intangibles » et Vogler (2004 p. 11) estime que « la nature même du service

ne peut être touchée ». Cela est donc un élément clé, différenciateur d’un bien

d’un service. Mais cela rend difficile l’appréciation et l’évaluation du service avant

l’achat pour le consommateur. Les actions marketing jouent leur importance afin

de réduire l’intangibilité et le risque perçu par le consommateur avant l’achat.

7
Cité par Vogler (2004, p.11)

16
Lovelock (2004) explique que la standardisation des chaînes hôtelières telles que

Accor, est un élément permettant de réduire le risque perçu lié à l’intangibilité.

La deuxième caractéristique est l’inséparabilité entre la production et la

consommation du service. Alors qu’un produit est d’abord fabriqué avant d’être

distribué puis consommé, le service est inséparable du prestataire qui le fournit.

En effet, il est produit en même temps qu’il est vendu, voire même vendu sans

même avoir pu être évalué par l’acheteur. La présence du client est indispensable

à la réalisation du service. Il participe même parfois à sa réalisation. Pour

expliquer ce phénomène, Eiglier et Langeard, ont mis en place le modèle de

«servuction» pour désigner la production d’un service.

La troisième caractéristique est la variabilité ou l’hétérogénéité du service. Il

est impossible de retrouver deux fois de suite exactement le même service. Celui

ci va dépendre des conditions dans lesquelles il est rendu selon Hermel (2009).

Pour Vogler (2004) cela est dû à l’importance de l’interaction entre le prestataire

et le client. De ce fait il précise que « les variations dans la réalisation du service

viennent donc pour partie de la variabilité de la performance des individus qui

sont impliqués dans la prestation » (ibid, p.15). Le service repose sur des

compétences humaines, qui ne sont pas toujours maîtrisables, ce qui peut

entraîner cette hétérogénéité.

Pour finir, la dernière caractéristique est la périssabilité du service. En effet, il

n’est pas stockable. C’est à dire une chambre qui n’est pas vendue, ne pourra pas

être vendue deux fois le lendemain. De même lorsque la demande excède l’offre,

il est impossible d’augmenter la capacité. De ce fait, le marketing des services va

entrer en jeu afin d’équilibrer l’offre et la demande, car il est essentiel de

«maitriser le couple espace temps» (Legoherel 2011, p. 6).

17
Lovelock (1996), un des pionniers en recherche de marketing des services,

propose une version modernisée de ces quatre caractéristiques, qu’il complète

avec les points suivants :

• L’essentiel du processus est réalisé par des personnes


• Le client doit nécessairement acheter le service avant de pouvoir l’évaluer
• Le service est un processus et non le résultat du processus de
« production »
• Les canaux de distribution de la prestation sont importants et spécifiques

Comme nous venons de le voir, une des spécificités des services est la

périssabilité de l’offre. Cela entraîne donc pour l’hôtelier la difficulté à gérer les

capacités. Ainsi Dubois et Frendo (1995) précisent que «le yield management est

au cœur d’une problématique essentielle du marketing des services : la gestion

des capacités».

2. Émergence du yield management


Le yield management n’est pas nouveau. Comme le rappellent Legohérel (2011)

et Autissier (2000), de nombreuses actions telles que les happy hours, proposées

depuis bien longtemps, « sont la conséquence de la parfaite connaissance de son

marché, de l’anticipation des attentes, des réactions de la clientèle et de la

fidélisation de celle-ci» (Legoherel 2011.p.11).

Le yield management est apparu à la fin des années 1970 aux États Unis, à la

suite de la dérèglementation du ciel aérien en 1978. C’est à dire l’abandon d’une

économie règlementée et le retour au principe de la libre concurrence. Celle-ci a

permis l’entrée sur le marché de nouvelles compagnies aériennes, proposant des

tarifs moins élevés, du fait d’une structure de coûts plus faibles, des coûts

d’exploitation inférieurs de moitié à ceux des majors du secteur (ex : People

18
Express)8. Apparaît alors une forte concurrence des prix qui déclenche une réelle

« guerre des prix ». Pour lutter contre celle-ci, les entreprises ont adopté une

politique de baisse des prix. Seulement, même si celle-ci est profitable à court

terme, elle devient destructive sur le long terme.

Les premiers écrits académiques sont ceux de Littlewood (1972), qui parle de

maximisation du revenu pour une capacité donnée à contrario d’une

maximisation du taux d’occupation. Suite à l’environnement fortement

concurrentiel des années 80, les compagnies aériennes ont rapidement compris

la nécessité d’une variation des prix adaptée aux périodes de ventes et profits de

clientèle. C’est alors en 1978 que le PDG d’Américan Airlines a mis en place le

yield management à partir du constat qu’il vaut parfois mieux brader un siège

inoccupé que de décoller à vide, en adoptant le leitmotiv « le bon siège, au bon

client, au bon moment »9.

C’est en 1988, que celui-ci s’est répandu dans l’industrie hôtelière, même si des

stratégies de prix existaient déjà avec les tarifs saisonniers, mais c’est à présent la

fin de la politique du premier arrivé premier servi.

De plus cette période s’est accompagnée d’un fort développement des outils

informatiques notamment les systèmes globaux de réservation électronique : les

Global Distribution System (GDS), permettant l’application et la diffusion des

techniques de yield management. C’est également American Airlines qui fût la

première compagnie aérienne à mettre en place son système informatisé de

distribution sous le nom de SABRE.

8
CÉLIER Pierre. La tarification en temps réel, yield management-revenue management. Site du cycle
préparatoire à l’agrégation d’économie et de gestion, [enligne]. Disponible sur : <http://cpa.enset-
media.ac.ma/yield_management.htm> (Consulté le 20-10-12)
9
VAYRE Françis. Production touristique stratégique. Cours de Master 1 MITH, département ISTHIA,
Université de Toulouse 2, 2012.

19
Aujourd’hui cette discipline s’est développée dans de nombreux domaines, tels

que la location de voiture, le train, la publicité… car très vite, les entreprises

gérant des « denrées périssables », ont compris l’avantage qu’elles pouvaient

tirer du yield management, en optimisant les prix afin de maximiser la

contribution.

Le développement du yield management a permis aux entreprises l‘ayant adopté

d’accroitre considérablement leur chiffre d’affaires. Un surcroit de plus 300

millions de dollars pour Delta Airlines, de 1,4 milliard de dollars en 3 ans pour

American Airlines, et plus de 100 millions de dollars de profit pour Marriott.

3. Définitions
Même s’il existe une abondance de travaux sur le concept de yield management,

il n’y a pas de définition unanime et universelle. Zrelli (2010), explique que cette

variété de définitions provient de la traduction, du statut de l’auteur et du

domaine d’application. Le tableau présenté ci dessous est une classification des

définitions du yield management adaptée de celle de Zrelli (2010).

Définitions du yield management

ENSEMBLE DE « Ensemble de techniques au service d’un principe : la

TECHNIQUE gestion des capacités en vue de la maximisation des

revenus d’une entreprise de service » (Daudel et Vialle

1989, p.35).

20
Définitions du yield management

« Technique de prévision, d’analyse de la clientèle et de

gestion de remplissage. Il permet d’optimiser le revenu

global dans le temps et d’ajuster une capacité contrainte à

une demande segmentée » (ZRELLI 2010).

« Technique sophistiquée pour permettre à un

gestionnaire d’hôtel d’offrir, en temps quasiment réel, des

prix en concordance avec les forces du marché » (SINSOU

2005, p. 1).

PRATIQUE DE GESTION « Pratique de gestion qui cherche le meilleur rendement

possible pour chaque unité de capacité disponible »

(Autissier 2000).

« Le yield management est une forme sophistiquée de

gestion de l’offre et de la demande par l’action simultanée

sur les tarifs et sur la capacité disponible. C’est un

processus d’allocation du meilleur service au meilleur

client et au meilleur moment » (Smith et al 1992)10.

MÉTHODE « Méthode d’optimisation cherchant à maximiser le revenu

D’OPTIMISATION de l’entreprise de service sous la contrainte d’une capacité

disponible qu’il faut allouer en fonction de la demande

exprimée » (CAPIEZ 2003, p. 9).

10
Cité par LEGOHEREL (2011, p. 3)

21
Définitions du yield management

« Méthode permettant à la firme de vendre la juste part de

la capacité disponible au bon client, au bon moment et à

un prix optimal » (Cross 1993, Kimes 00, Smith 1992)11.

« Le yield management permet l’optimisation du revenu

global en utilisant au mieux les capacités par ajustement

en temps réel de l’offre et de la demande » (Dubois et

Frendo 1995).

LE YIELD MANAGEMENT « Le revenue management peut être défini comme une

COMME UN SYSTEME approche intégrée, continue, et systématique pour

maximiser le revenu de chaque unité par la manipulation

des tarifs en réponse aux modèles de prévisions de la

demande » Jauncey et al (1995).

11
Cité par CAPIEZ (2005, p. 9)

22
Définitions du yield management

« Le yield management est un système destiné au

propriétaire de l’entreprise afin de maximiser la

profitabilité par un management évolué, en identifiant les

potentialités de segments de marchés, en évaluant leur

valeur, en fixant des prix, en créant des règles de

réduction de tarif et de déplacement pour établir un

processus avancé de réservation et en contrôlant

l’efficacité de ces règles ainsi que leur mise en œuvre »

(Jones 2000).12

Tableau 1 - Définitions du yield management

Nous choisirons donc la définition de Jones (2000) qui nous paraît la plus

complète. En effet, elle rappelle l’objectif du yield management « maximiser la

profitabilité par un management évolué », précise les étapes en amont pour le

faire, et inclut la phase de « processus avancé de réservation », ainsi que la phase

de contrôle. Elle met donc avant un yield management intégrant un système

d’information, un système d’aide à la décision et un système de décision.

12
Cité par CAPIEZ (2005, p. 10)

23
Chapitre 2 - Outil indispensable aux entreprises de
services

1. Principes du yield management


Comme nous l’avons vu, le yield management est avant tout un outil d’aide à la

décision. Autissier (2000) précise que « l’objectif est d’optimiser les capacités de

production/distribution en cherchant à vendre à un prix différent lorsque le niveau

de la demande et de l’offre sont différents ». Tardieu (2004 p.281) rappelle « qu’il

permet la gestion simultanée des tarifs et des capacités afin de maximiser les

revenus ». De ce fait cela nécessite une parfaite connaissance des besoins des

clients et de leurs comportements.

Cependant, les auteurs s’accordent à dire qu’une pratique efficace et rentable du

yield management doit répondre à un certain nombre de conditions. Si l’on

prend les différentes conditions proposées par Capiez (2003, p11), Kimes (1989),

Berman (2005), Legohérel (2011), Sinsou (2005, p. 20-21), Tardieu (2004, p. 278),

Capiez (2003), Dubois et Frendo (1995) nous pouvons en faire la classification

suivante :

• Une offre périssable : en effet une chambre non vendue le jour J ne pourra

pas être vendue deux fois le lendemain. Le yield management va alors

permettre d’établir un équilibre entre l’offre et la demande, tout en assurant

un revenu optimal ;

• Une capacité fixe à gérer ce qui peut entraîner une offre supérieure à la

demande. « Au lieu de chercher à vendre plus il s’agit de vendre mieux »

(Selmi 2007).

24
• Des coûts fixes importants et des coûts variables faibles : le coût d’une

unité vendue supplémentaire est relativement faible.

• Une demande fluctuante ou saisonnière : le yield management va permettre

d’ajuster la demande, en activant le levier prix. Cela se traduit par des tarifs

avantageux en période creuse et une augmentation des tarifs en période de

forte demande.

• Un marché pouvant être segmenté : possibilité de segmenter la demande

en micro marchés ayant des comportements similaires : sensibilité au prix,

date de réservation…

• Possibilité de vendre le produit ou le service à l’avance : cela passe par

l’exploitation de système de réservation, permettant de vendre le produit

avant même qu’il ne soit utilisé.

• Produits pouvant se différencier afin de justifier des niveaux de prix

différenciés.

Si les conditions sont réunies, alors une pratique de yield management est

envisageable.

Le yield management est une forme de discrimination par les prix (Kimes 2000)13.

Celle-ci passe par une tarification différenciée. Selon Capiez (2003, p.17), « c’est

une tarification basée sur les conditions d’utilisation du service et une tarification

adaptée à chaque catégorie de clientèle avec des besoins spécifiques». Ce pour

quoi il est nécessaire de connaître parfaitement la demande pour mettre en place

son système de tarification.

SEGMENTATION DU MARCHÉ

Une pratique de yield management nécessite une segmentation approfondie de

la clientèle. Cette segmentation est réalisée à partir de la sensibilité au prix, des

13
Cité par CAPIEZ (2003, p. 15)

25
disponibilités à payer, de la valeur attribuée au service de l’ensemble de la

clientèle. Cette connaissance va permettre de faire apparaître plusieurs segments

de clientèles aux caractéristiques différentes, Cross (1998, p.43), parle même de

« micro segment » afin d’exprimer l’importance d’une segmentation fine et

précise.

Chaque segment est alors caractérisé par le type de chambre demandé et le prix

consenti pour le paiement de la chambre. Par exemple on sait par habitude que

la clientèle loisir va rechercher des prix bas donc se manifeste longtemps à

l’avance, alors que la clientèle affaire, du fait d’une contrainte temps importante

est moins sensible au prix. Pour cela les entreprises disposent de nombreuses

informations accumulées dans les systèmes informatiques, permettant de faire

des schémas types de consommation. Daudel et Vialle (1989 p. 37) ajoutent qu’il

faut « connaître la demande et sa structure mais surtout la contrôler, prévoir ses

réactions et gérer les capacités en fonction de cette connaissance ».

LA TARIFICATION DIFFÉRENCIÉE

Après une fine segmentation du marché, la tarification différenciée va permettre

de proposer des prix différents à chaque segment de clientèle ayant une

sensibilité au prix différente, afin de maximiser le revenu. Cela va permettre la

protection des consommateurs à haute contribution, acceptant de payer le prix

fort, de ceux qui y attachent moins de valeur. « A chaque segment son prix »

(CROSS, 1998, p 62). Pour un fonctionnement efficace cela nécessite le respect

de certaines règles précisées par Daudel et Vialle (1989) et Legoherel (2011):

• Règle de prix du marché : définition des prix en fonction de la sensibilité

mais également, avec la prise en compte des prix pratiqués sur le marché

• Règle de flexibilité : offrant la possibilité de s’adapter rapidement à des

éléments imprévus, tels que la modification du marché ou une attaque des

26
concurrents par la modification des délais de réservation, l’introduction de

tarifs intermédiaires…

• Règle d’étanchéité : par la mise en place de barrières tarifaires

correspondant à des restrictions d’utilisation du service justifiant l’application

d’une réduction de tarif. Celles-ci vont permettre de « dissuader les clients

moins sensibles au prix de profiter de tarifs réduits » (Daudel et Vialle 1989,

p.43).

• Règle de lisibilité : permettant un meilleure compréhension des clients des

différents prix proposés.

• Règle de gestion : l’ensemble des prix doit être gérable par l’ensemble des

systèmes de réservation et de distribution

• Règle de dégressivité : permettre le report vers un tarif supérieur lorsque le

tarif n’est plus disponible plutôt que d’aller chez la concurrence. Il est donc

important de ne pas proposer un tarif trop éloigné du supérieur ou de

l’inférieur.

Cela repose donc sur un arbitrage entre le prix, le service et les contraintes. « La

variété des tarifs offerts est le reflet de la diversité que chacun de nous consent

pour l’achat d’un service identique quant à son objet principal mais diffère quant

aux conditions de réservation et de paiement » (Sinsou 2005, p.66). Le prix prend

alors le rôle de signal d’information et d’orientation de la demande.

Cela entraîne une évolution du prix affiché, prix rack jusqu’ici mais devient best

available rate c’est à dire le meilleur prix disponible (Kimes et Rohlfs 2008).

LE CONTRÔLE DE LA DEMANDE

Il est essentiel de garder en tête que l’objectif du yield management est avant

tout la maximisation du revenu. Pour optimiser les revenus, il est essentiel

d’analyser les différents risques : gâchis, refus, déchet.

27
Demande de
réservation

Il reste des places Il n’y a plus de places

Réservation Refus de Refus de Réservation


acceptée réservation en réservation acceptée
espérant vendre
une place dans
une catégorie
supérieure

Risque de Risque de
déchet refus
En cas de Suite à une
demande de Risque de gâchis surréservation
réservation par Du fait d’une possibilité de mal maîtrisée
la suite en places non vendues
classe
supérieure non
satisfaite

Figure 3 - Les différents risques dans le contrôle de la demande - Adaptée de SINSOU (2005)

La difficulté se fait dans la décision d’accepter ou de refuser le client. C’est donc

après analyse de ces trois risques que l’on va décider du nombre de places

disponible pour chaque classe de yield appelé « contingent ».

LES LEVIERS D’OPTIMISATION

Le contingentement constitue un des principaux leviers d’optimisation. Selon

Sinsou (2005, p.85), cela consiste en la « limitation volontaire, par l’entreprise, de

la capacité de réservation disponible pour une catégorie de clientèle ou une

classe tarifaire ». Ce n’est donc pas les prix qui bougent en permanence mais les

contingents. Le contingentement va permettre de lutter contre la dilution du

28
revenu. Legohérel (2011, p. 37) précise que « c’est un arbitrage entre les unités

non vendues ou les unités vendues à un prix trop bas ». Il faut alors chercher à

protéger les tarifs les plus élevés.

Deux solutions s’offrent au yield manager au cours des réservations : soit de

monter le bid price c’est à dire le prix plancher pour ne donner accès qu’aux tarifs

les plus élevés ou de rouvrir les contingents plus bas pour stimuler la demande.

Le bid price étant le prix plancher, prix en dessous duquel on n’acceptera pas la

réservation. Le principe de contingentement est au cœur du yield management et

permet non pas de stimuler la demande mais de l’accepter, de la diriger ou de la

refuser, donc de la contrôler.

La surréservation est le deuxième levier d’optimisation. Appelée également

overbooking ou surbooking, c’est le fait de « mettre en réservation un nombre de

places supérieur à la capacité disponible » (Daudel et Vialle 1989, p.73). Cela

permet de se protéger contre les annulations tardives et les no show et donc

d’améliorer le taux d’occupation. Mais c’est une véritable prise de risque pour le

yield manager 14 . Cela représente notamment un risque d’insatisfaction de la

clientèle même si généralement des compensations sont mises en place par

l’hôtelier afin de réduire l’insatisfaction15. Il est donc indispensable de la maîtriser.

14
Web-page-hôtel. Qu’est ce que le surbooking [en ligne]. Disponible sur <http://www.web-pages-

hotel.com/faq.php?id=15#>. (Consulté le 1-03-2013)


15
PELOQUIN CLAUDE. Analyse des stratégies de compensation en situation d’overbooking dans un hôtel.
Réseau de veille en tourisme, 2011 [en ligne]. Disponible sur <http://veilletourisme.ca/2011/11/30/analyse-
des-strategies-de-compensation-en-situation-d’overbooking-dans-un-hotel/>. (Consulté le 1-03-2013)

29
2. Spécificités pour l’hôtellerie

Initié à la base par les compagnies aériennes, le yield management a très vite été

adopté dans les entreprises hôtelières, secteur auquel nous nous intéressons plus

particulièrement. En effet, l’hôtellerie rempli l’ensemble des conditions

d’application du yield management. Nous venons de voir les principes d’une

pratique de yield management, nous allons maintenant nous intéresser aux

spécificités remarquées pour l’hôtellerie.

LA GESTION DE LA DURÉE DE SÉJOUR

Alors que dans les transports aériens on parle de gestion des itinéraires, la durée

de séjour en hôtellerie est un élément important à prendre en compte. Pour cela

il est nécessaire de contrôler les demandes non seulement par jour et par classe

tarifaire mais aussi par durée de séjour. L’hôtellerie présente un réseau complexe,

on peut rencontrer des séjours de plusieurs nuitées avec chevauchement des

dates d’arrivée et de départ (CAPIEZ, 2003). Il est alors essentiel de ne pas

accepter trop vite une réservation en milieu de semaine pour une nuit, même à

un tarif élevé, qui pourrait bloquer des réservations de clients souhaitant rester

deux ou trois nuits consécutives et par conséquent plus rémunératrice.

LA GESTION DES GROUPES

Il n’est pas rare en hôtellerie de recevoir des demandes de groupes. Celles ce

peuvent être intéressantes pour l’hôtelier. Cependant il est nécessaire d’évaluer

la rentabilité des groupes, et d’effectuer une comparaison du revenu généré par

le groupe avec le revenu déplacé c’est à dire « le revenu des réservations qui ne

pourront être acceptées du fait de l’attribution des chambres au groupe au

détriment des réservations futures non encore exprimées » (Sinsou 2005, p. 58).

30
Le but étant toujours de maximiser le revenu et de minimiser le revenu déplacé.

Si le groupe engendre une perte trop importante par rapport aux prévisions, alors

à ce moment là vont entrer en compte les jeux de négociation. Cela passe par le

déplacement du groupe à une autre période, une limitation du nombre de

chambres bloquées et bien sûr par la mise en place d’une date de rétrocession,

c’est à dire date à partir de laquelle les chambres doivent être confirmées afin

d’éviter un fort taux d’annulation. Le but étant toujours de rechercher le revenu le

plus élevé pour l’hôtel plutôt qu’un taux d’occupation maximum.

UNE CONTRAINTE DE CAPACITÉ PLUS FORTE QUE DANS L’AÉRIEN

Alors que dans l’aérien il est possible - en cas de forte demande - d’attribuer un

avion de plus grande capacité, en hôtellerie il est impossible de construire

soudainement une nouvelle chambre. Cela implique donc de bonnes prévisions.

La différence avec l’aérien est que dans l’hôtellerie le nombre de go show est

plus important (personnes se présentant à l’hôtel sans avoir réservé). De ce fait les

hôteliers essaient de limiter l’overbooking en raison d’un cout élevé et non

évaluable en cas d’insatisfaction du client. Cela passe aujourd’hui par la mise en

place de conditions de vente telles que des réservations non remboursables, afin

de réduire les no show.

UN REVENU POTENTIEL NON NÉGLIGEABLE

Les chambres ne sont pas les seules sources de revenu. C’est pourquoi il est

essentiel de bien étudier les comportements de la clientèle. En effet la

restauration, le bar, les salles de réunion sont autant d’opportunité de recettes à

prendre en compte dans la potentialité de chaque réservation. N’est il pas plus

intéressant de vendre une chambre à 100 euros au lieu de 150, accompagnée de

100 euros de recette, contre 10 euros pour la deuxième ?

31
LE NOMBRE DE CLIENTS PAR CHAMBRE

Contrairement au transport aérien, une chambre d’hôtel peut accueillir de 1 à 4

personnes. « Par conséquent le revenu généré sera différent. Il est donc

important pour l’hôtelier de commercialiser ses chambres selon l’occupation qui

optimisera ses revenus » (SINSOU 2005, p. 24).

Cependant la chaine de distribution est plus complexe en hôtellerie, avec un

nombre d’intermédiaires élevé, cela impute donc de 20 à 30 % le revenu pour

l’hôtelier. Il est donc essentiel d’optimiser son mix distribution.

32
Conclusion

C
es dernières années le yield management a connu un franc succès

auprès des entreprises de service. Il a permis aux hôteliers l’ayant

adopté d’optimiser leur chiffre d’affaires, en équilibrant l’offre et la

demande, laissant de côté la politique du premier arrivé premier servi. Celui-ci

s’est d’autant plus développé avec l’essor d’internet, facilitant sa diffusion.

Cependant nous avons pu voir que la pratique du yield management entraine des

variations tarifaires selon la date de réservation, le jour de la semaine, la période,

et la sensibilité au prix. De ce fait deux clients ayant réservés la même chambre,

pour le même jour, avec les mêmes services peuvent se voir proposer deux prix

différents. C’est pourquoi dans la partie à venir nous allons étudier l’impact du

yield management sur le client.

33
Partie 2 -
Le client face au yield
management

34
Introduction

J
usqu’à maintenant nous avons vu qu’une pratique de yield management était

bénéfique pour l’hôtelier. Cependant l’hôtellerie faisant partie de l’industrie

des services, il est essentiel de se placer du point de vue des clients. En effet,

la finalité du service est avant tout la satisfaction de la clientèle. Or, peu de

recherches ont été réalisés sur l’impact d’une pratique de yield management pour

le client. Certes celle-ci permet aux hôteliers d’accroitre leur rentabilité, mais se

soucient-ils vraiment de ce qu’en pensent leurs clients ?

Une récente étude réalisée par Coach Omnium montre que cette pratique n’est

pas encore acceptée par la majorité. En effet même si « 59 % des personnes

interrogées trouvent ces variations tarifaires normales, 41 % ne trouvent pas cela

normal : ils ne comprennent pas, les trouvent injustes ou encore les considèrent

comme pas honnêtes » 16 . Cette partie va donc tenter de répondre à la

problématique suivante : la recherche permanente de la performance

financière de l’hôtelier, au travers des pratiques de yield management, a-t-

elle des conséquences néfastes sur le client ?

Nous allons donc étudier la réaction du client face aux pratiques de yield

management. Nous verrons dans un premier chapitre que cette pratique, de par

sa complexité, n’est pas toujours acceptée par le client, car elle fait émerger un

sentiment d’iniquité chez le client, et modifie son prix de référence. Dans le

second chapitre, nous analyserons comment ce phénomène a été amplifié avec le

développement d’internet. Nous terminerons par étudier l’impact d’une pratique

de yield management sur la satisfaction et la fidélisation des clients. Pour finir

nous verrons que celui ci peut tout de même être favorable au client.

16
COACH OMNIUM. L’impact de la commercialisation des hôtels sur la clientèle hôtelière. 2012, 30 p. [en
ligne]. Disponible sur : < http://www.coachomnium.com/bonus/107-limpact-de-la-commercialisation-des-
hotels-sur-la-clientele-hoteliere.html>. (Consulté le 22-11-2012)

35
Chapitre 1 - Une pratique pas toujours acceptée par
le client
La pratique de yield management entraine de fortes variations tarifaires. C’est

donc la variable prix qui n’est pas toujours acceptée par le client. Selon Simon

(1989)17 « le prix exprime un rapport d’échange d’un produit, d’un bien ou service

contre un montant d’unité monétaire ». Le prix est une variable complexe car il

peut être un indicateur de qualité mais également il représente une contrainte

budgétaire. Pour Murphy et Enis (1986) le prix est « la résultante de deux

composantes indépendantes des coûts : l’effort engagé (quantité d’argent, temps

et énergie) et le risque perçu (financier, psychologique, physique, fonctionnel ou

social) ». De ce fait le prix est important pour le consommateur, et représente une

composante à laquelle le client porte toute son attention.

1. Sentiment d’iniquité du client


Alors que le consommateur semble accepter la mise en place du yield

management dans l’industrie aérienne, du fait que les services proposés vont

varier en fonction du siège occupé, le risque d’un sentiment d’injustice en

hôtellerie est beaucoup plus présent.

En effet les prix vont varier selon la période de réservation et les clients payent

donc le même service, avec l’impossibilité pour le consommateur de percevoir

une différence dans le service (KIMES 2002). Cela représente un vrai risque pour

l’hôtelier, car un client qui découvre qu’une autre personne a payé moins cher

que lui car elle a réservé quelques semaines plus tôt peut être amené à aller

ailleurs et surtout ne jamais revenir, du fait d’une perte de confiance en l’hôtelier,

d’autant plus que la concurrence est très importante. Les clients dénoncent alors

17
Cité par URBAIN (2003)

36
un problème d’équité compte tenu d’un service équivalent à des tarifs différents

à travers les pratiques de yield management.

LA THÉORIE DE L’ÉQUITÉ

Les premiers auteurs à avoir analysé la notion d’équité sont Homans (1961) et

Adams (1965). Pour ces auteurs « le sentiment d’équité serait toujours le résultat

d’une comparaison ».18 Adams (1965) a associé la théorie de l’équité à la notion

de justice distributive, « car elle permet d’évaluer dans quelle mesure l’individu

reçoit les décisions qu’il pense mériter » et permet donc d’évaluer l’équité d’une

transaction et a donc un impact sur la satisfaction du client. Chapuis (2008)

rappelle que l’on peut distinguer l’équité par rapport à soi même et l’équité par

rapport aux autres.

L’équité par rapport à soi même ou équité interne d’après Sabadie (2000) est

le fait que « l’individu évalue ses contributions et ses avantages puis il compare

ces deux évaluations, c’est à dire les avantages qu’il retire de la relation par

rapport à ses contributions ». De ce fait pour que la transaction soit équitable il

est nécessaire qu’aucune des deux parties ne cherche à profiter de sa situation ni

à obtenir un avantage supplémentaire au détriment de l’autre.

Or lors de variations tarifaires et d’une augmentation des prix plus la date se

rapproche de la date de départ, l’hôtelier profite de l’intensité du besoin du

client, d’autant plus que les coûts supportés par l’entreprise n’augmentent pas.

Cela crée chez le client un sentiment d’injustice. Hikkeriva (2011) et Kimes (2002)

rappellent que selon la théorie du « duel entitlement » :

18
Université de Lyon 2. La théorie de l’équité [en ligne]. Disponible sur <http://theses.univ-
lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2010.abang_sako_a&part=174613>. (Consulté le 5-03-13)

37
• Si les coûts de production augmentent les clients jugent qu’une

augmentation des prix pour maintenir un certain niveau de profit est

équitable ;

• Par contre les clients considèrent qu’une augmentation des prix par les

producteurs pour accroitre leur profit est injuste.

De plus, si les augmentations de prix ne sont pas justifiées alors le client voit cela

comme injuste.

L’équité externe ou équité par rapport aux autres est définit par

Chapuis (2008) par le fait que « l’agent compare sa situation par rapport à celles

d’autres personnes ». Sabadie (2000) propose une définition dans le cadre de la

justice distributive, selon laquelle « l’individu compare les avantages perçus

relativement à ses contributions par rapport aux avantages et contributions des

personnes avec lesquelles il se compare ». Le client considère que sa situation est

inéquitable dans le cas ou sa situation est défavorable par rapport aux autres.

Or c’est ce qui peut se passer dans le cas de pratiques de yield management, où

deux personnes ayant réservé pour la même date peuvent se retrouver avec deux

tarifs différents. Le problème apparaît également quand un client se fait

recommander un hôtel par un ami qui lui annonce qu’il avait payé tel prix la

dernière fois et que celui ci se voit facturé un prix double ou inférieur.

En effet Adams (1965) explique qu’il existe une iniquité positive également. C’est

le cas d’une personne percevant un prix plus bas. Celle-ci aura tendance à faire

émerger un sentiment de culpabilité. Cela remet donc en cause le principe de

l’égalité, composante de la justice distributive, selon lequel chaque personne se

voit attribuer la même chose.

De plus le yield management remet en cause le principe de la justice procédurale

qui « concerne les procédures utilisées par l’organisation pour attribuer les

38
avantages qu’elle distribue » Sabadie (2006). En effet, la complexité d’une

pratique de yield management ne permet pas toujours aux clients d’en

comprendre le fonctionnement, et laisse apparaître un sentiment d’injustice. Or,

si le client comprend la procédure, cela aura une influence sur sa perception de

justice de la transaction et sur son jugement global vis à vis de l’hôtelier. En effet

comme le précise Sabadie (2006), « plus un individu perçoit que le processus est

juste, plus il sera tolérant par rapport à ses conséquences, même lorsque les

avantages distribués lui semblent injustes ». Leventhal (1980) proposent des

caractéristiques procédurales pouvant affecter la perception de justice. Selon lui,

l’éthique et la cohérence sont indispensables afin qu’une procédure soit

considérée comme juste. Une politique de yield management peut soulever ces

problèmes. En effet Selmi (2005), soumet l’idée que les consommateurs peuvent

considérer cela comme immoral, car pour eux le but unique de ces pratiques

tarifaires est de faire payer au client le prix le plus élevé.

Le yield management soulève également un problème de justice interactionnelle

qui correspond à « la qualité des traitements interpersonnels reçus par un

individu ». Cela remet toujours en cause la difficulté de compréhension d’un

système de yield management pour le client et le rôle d’informateur des agents

de réservations. Le client a besoin de comprendre pour accepter, car comme le

précise Shapiro (1991) « les individus sont plus tolérants par rapport à une

décision qui ne leur est pas favorable lorsqu’une justification adéquate est

proposée ».

De ce fait les éléments de justice procédurale et interactionnelle sont très

importants car ils permettent de « réduire le sentiment de frustration et de colère

des clients. Ils participent à diminuer l’impact d’une décision qui n’est pas

favorable au client ». (Sabadi 2000)

39
2. Incompréhension pour les clients
De plus un autre problème apparaît, c’est l’incompréhension des clients. Tout

d’abord l’étude réalisée sur Coach Omnium précise que les clients ont tendance

à voir les prix à la hausse plutôt qu’à la baisse et ils ne comprennent pas sur quels

critères les tarifs bougent que se soit pour la clientèle loisir ou affaire. Pour eux

« ce n’est pas logique, ils ont le sentiment que tout évènement est propice à une

augmentation alors que la prestation fournie reste la même voire inferieure en

période de forte affluence »19. Cela repose sur la complexité des tarifs proposés.

En effet il n’est pas rare maintenant de voir sur un site internet d’hôtel, plus de 5

tarifs apparaître pour la même date et des tarifs encore différents sur les sites de

comparateurs en ligne. Comme le précisent Frendo et Dubois (1995) « le client se

trouve souvent obligé de traiter une énorme quantité́ d’informations liées à une

multitude d’offres avec plusieurs tarifs associés à celles-ci » Certes ces différences

reposent sur les restrictions, les services offerts… mais le problème est que la

comparaison est difficile pour le client, fini le temps où chaque hôtel proposait

deux tarifs, un tarif semaine et un weekend ou un tarif basse saison et un haute

saison.

La comparaison est d’autant plus difficile que les conditions des hôtels sont

parfois différentes. Cela repose également sur le fait que les hôtelier n’expliquent

pas aux clients comment faire en sorte d’obtenir le meilleur prix, il y a un réel

manque d’information qui rend le client méfiant de ces différentes pratiques. En

effet, en plus de la complexité des tarifs, il y a un réel manque de transparence

des hôteliers concernant les stratégies de détermination des prix 20 . Ceci est

19
COACH OMNIUM. L’impact de la commercialisation des hôtels sur la clientèle hôtelière. 2012, 30 p. [en
ligne]. Disponible sur : < http://www.coachomnium.com/bonus/107-limpact-de-la-commercialisation-des-
hotels-sur-la-clientele-hoteliere.html>. (Consulté le 22-11-2012)
20
LEVASSEUR Maîthé. Prôner la transparence des tarifs hôteliers. Réseau de veille en tourisme. 2010 [en
ligne]. Disponible sur <http://veilletourisme.ca/2010/04/13/proner-la-transparence-des-tarifs-hoteliers/>.
(Consulté le 10-03-2012)

40
d’autant plus regrettable que « la transparence du prix joue un rôle significatif sur

la perception de ce que le consommateur considère comme un prix juste pour

une chambre d’hôtel »21.

En effet, prenons l’exemple de deux hôtels à Toulouse afin d’analyser la

complexité à laquelle le client est confrontée. Nous étudierons le Novotel

Toulouse Compans Cafarelli et l’hôtel Palladia, pour une réservation le même

soir, le 26 avril 2013 et la même catégorie d’hôtel donc 4 étoiles. Commençons à

aller sur le site du Novotel et là nous voyons apparaître un prix d’appel à 86 euros

la nuit (Cf. figure 4). Cependant dès que nous cliquons sur « voir les tarifs de la

chambres », de nombreux autres tarifs apparaissent (cf. figure 5) et il en est de

même pour l’hôtel Palladia (cf. figure 6).

Figure 4 Prix d'appel Novotel Toulouse Compans

Le choix se complexifie. Certes comme le spécifie Kimes (2002) l’hôtel joue ici sur

la valeur apportée à chaque tarif pour proposer des tarifs différenciés. Cependant

il ne faut pas oublier que ces différents tarifs correspondent à une seule catégorie

de chambre sachant que trois catégories nous sont proposées au Novotel et 5

pour le Palladia. Cela montre bien la complexité pour le consommateur à

comparer les différents prix proposés et donc à réaliser un choix rationnel

21
PELOQUIN Claude. L’internaute prêt à payer plus pour sa chambre dans un environnement transparent.
Réseau de veille en tourisme. 2008 [en ligne]. Disponible sur
<http://veilletourisme.ca/2008/05/07/l’internaute-pret-a-payer-plus-pour-sa-chambre-dans-un-
environnement-transparent/>. (Consulté le 10-03-12)

41
Figure 5 Présentation des tarifs Novotel Toulouse Compans

Figure 6 Présentation des tarifs Hôtel Palladia Toulouse

42
De plus comme le précise Chapuis (2008), la pratique du yield management vient

perturber le positionnement prix perçu par le client et donc cela va « accroitre le

risque perçu de chaque transaction et entraine une remise en cause de la

méfiance qui est une composante essentielle de la confiance ». En effet compte

tenu des variations tarifaires, cela peut venir perturber les gammes tarifaires par

catégories d’hôtels auxquelles nous sommes habitués. En outre, le client aura du

mal à anticiper le prix qu’il devra payer.

Enfin si l’on compare cette fois ci le Novotel Toulouse Compans Caffarelli**** et

le Mercure Toulouse Compans Caffarelli***, pour le même type de chambre, et le

meilleur tarif sans conditions, et toujours pour la même date le Mercure nous est

proposé à 117 euros alors que le Novotel nous est proposé à 110 euros. Il est

donc plus avantageux de se loger dans un 4 étoiles que dans un 3 étoiles pour

cette date. Cela souligne bien la perte de repère totale pour le client. Une perte

de repère d’autant plus présente que la gestion dynamique en temps réel des

tarifs « rend tout à fait possible de rouvrir une classe à tarif réduit à une date

donnée, cela après sa fermeture » (Selmi, 2007). Cela pose un vrai problème pour

le client car « devenu expert, le consommateur se prépare à acheter, se regarde

acheter, puis consomme » (Lehu 2010, p. 168).

3. Modification du prix de référence


Cependant pour juger l’équité, le consommateur à également tendance à se

référer à une « transaction de référence » ou prix de référence. Selon Kimes

(2002), « le prix de référence vient du prix du marché et des anciennes

expériences ». Monroe (1979) donne une définition plus complète en définissant

le prix de référence comme étant « le prix que les acheteurs utilisent comme

élément de comparaison pour évaluer le prix d’un produit ou service offert. Il

43
peut être un prix dans la mémoire de l’acheteur ou le prix d’un produit

alternatif ». Par exemple, par habitude, je sais qu’à tel hôtel je paye la chambre

80 euros la nuit, c’est alors mon prix de référence.

La formation du prix de référence peut se faire également suite à une recherche

d’informations intensive. C’est d’autant plus le cas qu’aujourd’hui le

développement d’internet donne accès à un grand nombre d’informations pour

le client et à la possibilité de comparer les prix.

Les fortes variations de prix à la baisse et à la hausse entrainent donc une perte

de repères pour le consommateur et ne lui permettent plus une analyse correcte

du bon rapport qualité-prix. Quel est le prix qui pourrait correspondre à un juste

prix ? Legohérel (2011), Kamen et Toman (1970) expliquent que « les

consommateurs ont des idées préconçues sur ce qu’est un juste prix et sont prêt

à payer ce prix ou un prix moindre ». Cela va donc « brouiller » le prix de

référence du consommateur.

De plus, si les tarifs sont largement supérieurs à leur prix de référence alors ils

estiment que l’entreprise reçoit plus que le client et considèrent cela comme

injuste d’où une remise en cause de la crédibilité de l’hôtelier (Zollinger 1993).

D’autant plus que le consommateur considère le prix de référence comme le prix

juste. Il existe tout de même une zone autour du prix de référence, dans laquelle

une modification de prix légère n’entraine pas une mauvaise perception du client.

Si des réductions sont accordées à un prix trop bas, le client risque donc de revoir

son prix de référence à la baisse et par conséquent ne plus accepter un prix

supérieur, même si celui ci correspond au prix du marché. C’est en partie ce qu’il

s’est passé pour une partie des clients ayant compris le fonctionnement des

pratiques de yield management, qui sont devenu de vrai « chasseur de

44
primes »22et recherchent donc en permanence des prix bas, n’hésitant pas d’aller

d’un hôtel à l’autre. De plus il est important de limiter le nombre de réductions

car des prix trop bas remettent en cause la notion de qualité mais également

l’image de l’entreprise.

De plus la comparaison du prix de référence au prix payé va avoir une influence

sur la valeur perçue du consommateur. Selon cette comparaison le

consommateur aura l’impression d’avoir fait une bonne affaire, ou au contraire

d’avoir payé trop cher (Urbain 2003). Cela pose d’autant plus de problèmes, que,

dans la mesure où le client juge l’équité d’une transaction, par comparaison avec

son prix de référence. Il estime que la valeur pour l’entreprise doit être égale à la

valeur pour le client. C’est donc en cas de déséquilibre, c’est à dire plus de valeur

pour l’entreprise ou moins de valeur pour le client que l’iniquité apparaît. C’est le

cas notamment quand l’hôtel augmente ses prix sans raison apparente, cela

augmente la valeur pour l’entreprise sans augmenter en contre partie la valeur

pour le client. De manière similaire, dans le cas ou l’hôtel impose des restrictions

au consommateur mais qu’en contre partie il ne lui octroi pas une baisse de prix

alors Kimes (2002) parle de « situation inéquitable ».

Nous venons de voir que les pratiques de yield management entrainent un

sentiment d’iniquité chez le client et modifient leur prix de référence. En outre,

de part sa complexité, le yield management ne permet pas une bonne

compréhension des variations tarifaires. Nous allons donc dans le chapitre suivant

répondre à notre hypothèse générale : les pratiques de yield management, de

part leur complexité, diminuent la satisfaction du client.

22
COACH OMNIUM. L’impact de la commercialisation des hôtels sur la clientèle hôtelière. 2012, 30 p. [en
ligne]. Disponible sur : < http://www.coachomnium.com/bonus/107-limpact-de-la-commercialisation-des-
hotels-sur-la-clientele-hoteliere.html>. (Consulté le 22-11-2012)

45
Chapitre 2 - Phénomène amplifié avec le
développement d’internet

1. L’impact d’internet sur la perception des prix


Le fort développement d’internet dans les années 2000, a favorisé le

développement du yield management. Aussi, cette dernière décennie « la

relation à la consommation a profondément évoluée sous l’influence conjuguée

d’une maturité croissante des consommateurs, de plus en plus aguerris aux

techniques du marketing et d’internet qui leur offre un niveau d’autonomie dans

le choix jamais égalé » 23 . Alors que le développement d’internet est apparu

comme une aubaine pour les hôteliers, leurs permettant d’être plus visible et

offrant une commercialisation facilitée, internet a littéralement modifié les

habitudes de consommation.

En effet, internet permet le rassemblement d’information de sources multiples, du

fait de la facilité et de la rapidité de collecte de données (Viot 2011). Une étude

réalisée par Coach Omnium en Mai 2012, montre qu’internet est le premier

moyen de recherche d’hôtel en France soit 93 % des clients passent par

internet24. De plus comme le précise Hikkerova (2011) « le canal internet facilite la

comparaison des offres et diminue le coût de la recherche d’information ». Cela

explique donc l’importance de la variable prix sur internet.

Effectivement le prix apparaît comme le premier critère de choix pour la

réservation d’un hôtel.25 Le développement massif des comparateurs en ligne et

23
DGCIS. Nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques. Ministère de l’économie, de l’industrie
et de l’emploi, 2010, 104 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.veilleinfotourisme.fr/nouvelles-
perceptions-de-la-valeur-des-offres-touristiques-quels-impacts-pour-les-operateurs--60049.kjsp>. (Consulté
le 1-11-2012)
24
Opus cité note 22
25
Opus cité note 23

46
des nouvelles centrales de réservation du web renforce d’autant plus ces

différents éléments et notamment la sensibilité au prix avec la recherche du « prix

le plus avantageux » 26 . Apparaît alors un consommateur plus exigeant, très

informé, avec une forte éducation à la méfiance. Mais le problème étant que les

comparateurs ne prennent en compte que le prix et en oublient les autres

variables. De plus, Viot (2011, p. 68) rajoute qu’internet renforce l’évaluation post

achat car « il permet au consommateur après achat, en magasin ou en ligne, de

vérifier qu’il a payé le juste prix ou qu’il a fait une bonne affaire ». Cela éveille

d’autant plus la méfiance du consommateur et une connaissance accrue des prix

pratiqués sur le marché. De ce fait si le client pense qu’il a payé trop cher ou

qu’une autre personne a payé moins cher, cela laisse apparaître un sentiment de

frustration pour le client et la difficulté pour l’hôtelier de réagir.

En effet avec internet et le yield management les prix varient en permanence et

les clients ne savent plus quel est le juste prix. Le client se trouve face à une

multitude de prix, selon les différentes centrales de réservation, où chacun se

vante de proposer le meilleur tarif. Internet a complètement modifié la

perception des prix du consommateur et la valeur des choses. Cela est du en

partie au développement de nombreux sites discount tels que les ventes privées,

les ventes groupées, les ventes de dernières minutes, etc…

La crise, n’a fait qu’amplifier ce phénomène de recherche de prix bas, couplé au

fort développement du low cost. Le problème étant qu’aujourd’hui « le

consommateur est en passe de formater ses prix de référence sur le modèle du

bas prix. Beaucoup de facteurs concourent autour de lui à lui faire croire qu’il

évolue dans un univers consumériste entièrement low cost (discount, promotion,

moteur de recherche…) » (Credoc 2005 ).

26
MARTIN Béatrice. L’impact d’internet sur les prix des offreurs : les nouvelles conditions et méthodes de
fixation des prix. Centre de ressources en économie gestion de l’académie de Versailles, 2012, 16 p. [en
ligne]. Disponible sur : < http://www.creg.ac-versailles.fr/spip.php?article537>

47
C’est ainsi que la compréhension des prix sur internet est de plus en plus

compliquée et il est donc très difficile pour le consommateur d’évaluer le juste

prix. « Or, ignorer le juste prix de ce que l’on achète crée une méfiance

permanente »27.

De plus la « guerre des prix » sur internet a considérablement changé les

habitudes de consommation. En effet « les modes de consommation se sont dé-

compartimentés : on ne peut plus associer un segment de clientèle à un type ou

à une gamme de produits »28. Les prix attractifs disponibles sur internet ont fait

émerger une clientèle qui compare en permanence et de plus en plus exigeante,

se trompant parfois de gamme.

2. Conséquences sur la satisfaction et la fidélisation


LA SATISFACTION CLIENT

La satisfaction fait l’objet de nombreuses définitions. Lendrevie et Lévie (2012)

définissent la satisfaction comme « un sentiment de plaisir ou de déplaisir qui naît

de la comparaison entre des attentes préalables et une expérience de

consommation ». 29

Sirieix et Dubois (1999) proposent une définition plus complète en précisant que

« la satisfaction est considérée comme le résultat d’une comparaison lors de

l’expérience de consommation, de la qualité attendue et de la qualité perçue du

produit. La satisfaction résulte donc de l’évaluation subjective de la qualité et

27
Comité pour la modernisation de l’hôtellerie Française. Le livre blanc de la modernisation hôtelière et
touristique. 2011, 63 p. [en ligne]. Disponible sur <http://www.comitemodernisation.org/etude-clienteles-
hotelieres>. (Consulté le 16-02-2013)
28
opus cité note 26

48
d’une soustraction avec une référence à un standard de comparaison ». Après

comparaison, le client peut se retrouver face à deux situations (Canard 2009) :

SATISFACTION INSATISFACTION

Le client perçoit le produit ou service Le client perçoit le produit ou service

comme égal ou supérieur à ce qu’il comme inférieur à ce qu’il attend.

attend.

Tableau 2 Les situations de satisfaction et d'insatisfaction

Or, un des outils d’optimisation du yield management est la pratique de la

surréservation. Si celle-ci est mal maîtrisée l’hôtelier est dans l’obligation de

refuser un client ayant réservé et de l’envoyer vers un autre hôtel. Selmi (2007)

parle de « sentiment de frustration » pour le client ayant réservé et bien sur d’un

écart entre la qualité attendue et la qualité perçue. Cela entraine donc une forte

insatisfaction de la part des clients. Même si l’hôtelier met généralement en place

des systèmes de compensation, tel que la prise en charge du transport pour le

changement d’hôtel, et généralement le sur-classement du client, cela n’enlève

en rien le mécontentement et le risque d’insatisfaction d’autant plus que la

perception d’un service est souvent globale et qu’« une seule caractéristique du

service perçue négativement peut donner l’image globale d’une mauvaise qualité

de service » (Canard, 2009, p. 34).

L’insatisfaction du client représente un vrai problème pour l’hôtelier, car il

entraine généralement la perte du client et le risque d’un bouche à oreille

négatif. Cela est d’autant plus préjudiciable que les sites de commentaires en

ligne connaissent un très grand succès, « 3 clients sur trois déclarent se fier aux

49
sites communautaires et commentaires de voyageurs avant de faire leurs choix

d’hôtel »30 . Cela a donc également un impact sur l’image de l’entreprise.

De plus, si un client se rend compte qu’il a payé plus cher que son voisin, alors

que le service est identique, cela peut entrainer une remise en cause de la

confiance de l’hôtelier. Selon Choi et Mattila (2005), il est important de porter

attention à la perception d’équité des clients car l’équité perçue est liée à la

satisfaction post achat et aux attitudes de communication telles que le bouche à

oreille. Certes, si la qualité de service est satisfaisante cela ne va pas forcément

entrainer l’insatisfaction du client mais cela va avoir un impact sur la fidélisation

de la clientèle.

LA FIDÉLISATION

La satisfaction n’entraine pas forcément la fidélité d’un client mais selon une

étude de l’institut TARP31, les clients satisfaits sont fidèles à 45 % et les clients très

satisfaits sont fidèles à 73 %. De plus il est bien connu que « il coûterait en

moyenne cinq fois plus cher de gagner un nouveau client que de conserver un

client satisfait »32.

« La fidélisation est la démarche marketing qui cherche à favoriser la fidélité des

clients » alors que le marketing relationnel est « l’ensemble des actions marketing

qui visent a établir une relation continue, renforcée et enrichie avec le

consommateur afin de le fidéliser ».33

30
Comité pour la modernisation de l’hôtellerie Française. Le livre blanc de la modernisation hôtelière et
touristique, 2011, 63 p. [en ligne]. Disponible sur <http://www.comitemodernisation.org/etude-clienteles-
hotelieres>. (Consulté le 16-02-2013).
31
Cité par Canard (2009, p. 39)
32
Ibid
33
ABC-netmarketing. Définitions marketing [en ligne]. Disponible sur http://www.definitions-
marketing.com/Definition-Marketing-relationnel. (Consulté le 16-02-2013).

50
Comme nous l’avons vu dans le chapitre 1, la pratique de yield management,

n’entraine pas forcément un équilibre dans la relation commerciale. Les clients

soulèvent un problème d’équité et de justice. Or selon Urbain (2005), « les

échanges ne perdurent que dans la mesure où les deux parties font un profit », et

les clients face à une iniquité recherchent d’autres alternatives et les entreprises

qui se comportent de façon inéquitable sont sanctionnées sur le long terme (ibid).

De plus, la perception d’iniquité du consommateur, le manque d’information sur

les pratiques, la perte de repère liée à une modification du prix de référence, des

pratiques de surréservation remettent en cause la confiance envers l’hôtelier. En

effet, un client qui se rend compte qu’il a payé plus cher qu’un autre client pour

le même service, à la même date, se demande si l’hôtelier ne tire pas profit de sa

situation. De même, l’abondance d’informations sur internet et de prix différents,

sans explication claire détaillant les raisons de ces variations de prix, entraine le

client à être plus méfiant.

Les pratiques de yield management risquent de modifier le prix de référence du

consommateur. De fortes variations tarifaires risquent de lui faire ignorer le prix

initial. Mais cela pose un problème dans deux cas. Si le consommateur reçoit un

prix élevé, il peut penser que ce prix est justifié. Cependant s’il retourne chez le

même hôtelier plus tard et qu’il obtient un prix beaucoup plus bas, alors un

problème de confiance envers l’hôtelier se pose. Le consommateur peut réaliser

s’être fait « avoir » la première fois et donc remettre en cause la relation.

Il en est de même si lors de sa première visite, le consommateur a obtenu un prix

raisonnable, et il souhaite retourner chez le même hôtelier. Si le prix proposé est

alors largement supérieur au premier, comment expliquer au client qu’une telle

différence de prix est due à une date de réservation, une période, une durée de

séjour différente, alors que le service est identique ?

51
Cela soulève donc un réel problème de confiance du client. . Or une relation de

long terme est basée sur la confiance. Morgan et Hunt (1994) précisent qu’il est

nécessaire pour établir la confiance et une relation durable avec les clients « de

leurs proposer des avantages supérieurs à ceux que proposent les concurrents,

partager les même valeurs, leurs communiquer une information satisfaisante et

éviter de profiter d’eux ». L’inconvénient étant que, si les clients subissent le yield

management, ils perçoivent celui ci comme une situation dans laquelle on profite

de l’intensité de leurs besoins pour augmenter les prix.

De plus, les clients reprochent aux hôteliers par leur pratique de yield

management d’avoir un comportement opportuniste. Chouk et Perrien (2003)

définissent l’opportunisme comme « le défaut d’honorer un engagement moral ».

Or l’opportunisme est contradictoire avec l’engagement et « le yield

management repose sur un opportunisme de court terme » (Chapuis 2008). De ce

fait la confiance sera réduite. Ganesan (1994)34 présente deux dimensions de la

confiance qui sont la crédibilité, « croyance selon laquelle le partenaire possède

les compétence nécessaire à une réalisation efficace et fiable de la tâche » et la

bienveillance « croyance selon laquelle le partenaire agira pour le bien de l’autre

partie si des imprévus apparaissent ». Cela peut donc être remis en cause dans

certaines situations que peuvent entrainer la pratique de yield management.

Il est donc indispensable pour l’hôtelier de prendre en compte la perception que

les clients ont du yield management et de faire en sorte que celui-ci soit accepté,

car, comme nous l’avons vu, « le consommateur moderne est plus et mieux

informé, donc légitimement potentiellement plus méfiant » Lehu (2010, p. 152),

mais également incité « à agir lui aussi de manière opportuniste » (Chapuis 2008).

34
Cité par Chapuis (2008)

52
3. Une pratique tout de même acceptée
Même si le yield management pose certains problèmes et risque d’avoir un effet

néfaste sur la perception du client, une partie accepte cette pratique. En effet

59 % des clients d'hôtels interviewés par Coach Omnium trouvent que les

variations tarifaires des hôtels sont normales ou acceptables. Ou en tout cas, que

cela ne les choque pas, « car cela correspond à la loi de l’offre et de la

demande », « ça a toujours été comme ça », « on ne peut rien y faire ».35

Cela peut également permettre à une partie de la clientèle d’avoir accès à des

tarifs plus bas en période creuse. Cela leur donne également accès à des hôtels

dans lesquels elle ne serait jamais allée sans un prix réduit. Il faut donc remettre

en cause les habitudes de réservation. 36

Les personnes ayant compris son fonctionnement savent tirer partie des barrières

tarifaires et peuvent alors bénéficier de tarifs avantageux. D’autant plus que

l’essor d’internet et le développement des comparateurs n’ont fait qu’amplifier ce

phénomène et confronter le consommateur à ces pratiques. De nouveaux

comportements de consommateurs ont apparu. « Nous voyons apparaître de vrai

« chasseur de primes », 63 % des voyageurs cherchent à obtenir les tarifs les plus

avantageux pour leurs séjours hôteliers » 37.

D’autant plus que, compte tenu de la difficulté pour le client de comprendre le

fonctionnement du yield management, de nouveaux systèmes informatiques,

encore plus performant que les comparateurs en ligne apparaissent pour l’achat

de billets d’avion permettant au consommateur de repérer le produit recherché,

35
COACH OMNIUM. L’impact de la commercialisation des hôtels sur la clientèle hôtelière. 2012, 30 p. [en
ligne]. Disponible sur : < http://www.coachomnium.com/bonus/107-limpact-de-la-commercialisation-des-
hotels-sur-la-clientele-hoteliere.html>. (Consulté le 22-11-2012)
36
RIVIERE Romain. Le casse tête tarifaire du yield management. Décision achat, n° 125 [en ligne]. Disponible
sur <http://www.decision-achats.fr/Decision-Achats/Article/Le-casse-tete-tarifaire-du-Yield-Management-
32751-1.htm>. (Consulté le 11-03-2012)
37
ibid

53
mais aussi de déterminer le meilleur moment d’acheter. Deux utilitaires novateurs

ont vu le jour38 :

• Farecompare qui indique au consommateur le meilleur moment pour

effectuer son achat. Il permet également à l’aide d’un graphique de

regarder sur une période les variations de prix de plusieurs compagnies

aériennes.

Figure 7 - Fonctionnement du site FARECOMPARE

38
PELOQUIN Claude. Des outils web sophistiqués pour une consommateur en plein contrôle. Réseau veille
tourisme. 2006 [en ligne]. Disponible sur <http://veilletourisme.ca/2006/08/22/des-outils-web-sophistiques-
pour-un-consommateur-en-plein-controle/?tagged=4>. (Consulté le 11-03-2012)

54
• Farecast indique la période à laquelle les tarifs sont

susceptibles de baisser, accompagné d’un indice de

confiance.

Figure 8 - Fonctionnement du site FARECAST

Cela n’est qu’un début, mais montre bien une volonté de faire du client, un

véritable expert de l’industrie du voyage, en essayant de lui proposer en

permanence le prix le plus bas.

55
Conclusion

N
ous pourrions croire que le yield management ravit la clientèle, lui

permettant d’avoir parfois accès à des hôtels dans lesquels elle ne

serait jamais allée sans une baisse tarifaire, or comme nous venons

de le voir ce n’est pas toujours le cas.

En effet, le fort développement d’internet et le yield management ont largement

modifié le rapport des consommateurs aux biens et services ainsi que la

perception du prix. Cependant il ne faut pas oublier que le prix joue un rôle

important comme signal de qualité. Or une pratique de yield management, à

travers des variations tarifaires, rend par conséquent plus difficile l’évaluation du

niveau de la qualité du service. Ce pour quoi il est essentiel de ne pas dévaluer

son offre en proposant des prix trop bas ou des réductions trop fréquentes au

consommateur.

D’autant plus qu’avec la crise et de l’avènement du low cost, le prix est alors

devenu une des variables prédominante dans l’acte d’achat. Le consommateur

est conscient de la place qu’il a à jouer et sait qu’il est au cœur du marché.

56
Partie 3 -
Analyse des
tarifs hôteliers

57
Introduction

C
omme nous venons de le voir, le yield management a permis aux

hôteliers l’ayant adopté d’augmenter considérablement leur rentabilité.

Cependant il peut en contrepartie avoir un effet néfaste sur la

perception du client, en raison d’un problème d’équité dans la relation

commerciale, et de la modification du prix de référence pour le consommateur

mais aussi d’une perte de confiance et d’une méfiance vis à vis de l’hôtelier. Cela

pose donc un vrai problème en hôtellerie où la satisfaction client est

indispensable pour une relation sur le long terme.

Les hôteliers ont des outils à leur disposition, proposés par un certains nombre de

chercheurs sur le sujet, leurs permettant de réduire la mauvaise perception du

client vis-à-vis du yield management.

Après avoir étudié la littérature sur cette problématique, nous allons donc voir

comment les tarifs des hôtels toulousains ont variés depuis le 17 février 2013

jusqu’au 27 mars 2013 et 29 mars 2013, au travers de simulations quotidiennes

de réservations.

Pour cela nous présenterons les différents hôtels du panel, puis nous

schématiserons les variations de prix pour les analyser. A travers cette étude nous

essaierons de répondre à l’hypothèse suivante : avec le fort développement

d’internet et les pratiques de yield management, il est difficile pour le client

d‘évaluer le juste prix.

58
Chapitre 1 - Analyse des variations de prix des hôtels

1. Cadrage de l’étude
Dans le cadre de l’étude des variations des tarifs hôteliers, nous avons analysé les

tarifs d’un panel de 20 hôtels. Ce panel se compose de 9 hôtels à l’aéroport de

Toulouse Blagnac et 11 hôtels en centre ville de Toulouse. Il nous paraît pertinent

d’avoir un regard sur deux localisations car les clientèles y sont différentes. En

effet sur l’aéroport on va retrouver une clientèle affaire (individuelle ou groupe),

les équipages, la clientèle loisir (individuelle ou groupe) mais davantage de

passage.

Pour chaque localisation nous avons fait choisi un hôtel de chaque catégorie, et

par catégorie un hôtel indépendant, un hôtel de chaine volontaire et un hôtel de

chaine intégrée dans la mesure du possible, toujours en comparant entre

booking, centrale de réservation en ligne et le site de l’hôtel.

De plus, cette analyse a été faites sur deux dates distinctes :

• pour une réservation le mercredi 27 mars 2013

• pour une réservation le vendredi 29 mars 2013

Toulouse étant connue pour sa clientèle affaire très nombreuse en semaine, il est

donc utile de voir si les variations tarifaires évoluent de la même manière en

week-end et en semaine, compte tenu d’une clientèle différenciée et par

conséquent de comportements d’achats bien distincts.

La comparaison des tarifs a été réalisée en parallèle sur le site booking.com, afin

de voir si les variations tarifaires des hôtels sont identiques sur les sites propres

des hôtels et dans les centrales de réservation en ligne.

59
Comme précisé précédemment nous avons fait le choix de prendre des hôtels de

gammes différentes, mais également avec des modes de gestion différents.

Le tableau ci dessous reprend l’ensemble des hôtels étudiés :

INDÉPENDANT CHAINE VOLONTAIRE CHAINE INTÉGRÉE

ÉCONOMIQUE Hôtel le grand Fast hotel

noble

MILIEU DE GAMME Hôtel Hermes Brit’hotel Balladin - Holiday

inn express

HAUT DE GAMME Hôtel Palladia Hôtel Radisson

blu- Holiday inn

Tableau 3 - Classification des hôtels étudiés Aéroport Toulouse Blagnac

INDÉPENDANT CHAINE VOLONTAIRE CHAINE INTÉGRÉE

ÉCONOMIQUE Hôtel Castellane 1ere classe

Labège

MILIEU DE GAMME Hôtel Saint Sernin Best Western Kyriad

HAUT DE GAMME Hôtel Garonne Grand hôtel de Novotel Wilson

l’opéra

60
LUXE Le grand Balcon Crowne plaza

Pullman

Tableau 4 - Classification des hôtels étudiés Centre ville de Toulouse

2. Présentation des résultats


Afin d’étudier les variations tarifaires des hôtels présentés ci dessus, nous avons

tout d’abord quotidiennement reporté les données sur excel, pour pouvoir les

présenter sous forme de graphique. Pour rendre le graphique le plus lisible

possible, nous avons choisi des histogrammes 3D, afin de bien distinguer les

variations tarifaires.

Les pages suivantes présentent les variations tarifaires des hôtels. Nous avons

choisi de représenter les hôtels du centre ville pour une réservation le 27 mars

2013 et pour le 29 mars 2013 ainsi que de les classer par gamme tarifaire pour

faciliter la comparaison. Vous trouverez en annexe A, les graphiques représentant

les variations des tarifs des hôtels se situant sur l’aéroport.

61
GAMME
27 mars ECONOMIQUE 29 mars

Figure 9 Tarifs hôtel Castellane Toulouse centre

Figure 10 Tarifs hôtel 1ère classe Toulouse Labège

62
MILIEU DE
27 mars
GAMME 29 mars
Figure 11 Hôtel Best western Toulouse centre

Figure 12 Tarifs hôtel Saint Sernin Toulouse centre

63
Figure 13 Tarifs hôtel Kyriad Toulouse centre

HAUT DE GAMME
Figure 14 Taris Novotel Toulouse Centre Wilson

64
Figure 15 Tarifs Grand hôtel de l'opéra Toulouse centre

Figure 16 Tarifs hôtel Garonne Toulouse centre

65
Figure 17 Tarifs hôtel le grand balcon Toulouse centre

Figure 18 Tarifs hôtel Pullman Toulouse centre Jean Jaures

66
Figure 19 Tarifs hôtel Crowne plaza Toulouse centre

67
3. Analyse
L’analyse des différents graphiques nous permet tout d’abord de constater que

chaque hôtel a sa propre politique tarifaire.

En effet les prix de chaque hôtel évoluent différemment. Alors que certains hôtels

augmentent leurs prix plus nous nous approchons de la date de séjour, c’est le

cas de l’hôtel Saint Sernin (cf. figure 12) pour une réservation le 27 mars 2013,

d’autres les baissent (ex : hôtel Best Western, cf. figure 11).

De plus, pour certains hôtels les prix sont plus élevés sur booking que sur le site

internet, alors que pour d’autres hôtels c’est l’inverse, bien que les conditions de

vente soient identiques. Comment savoir ou trouver le prix le plus avantageux ?

On s’aperçoit également que lorsque nous montons en gamme, c’est à dire les

hôtels haut de gamme et luxe, le nombre de tarifs pour la même chambre

augmente. En effet, par exemple pour le Pullman (cf. figure 16) on retrouve six

tarifs différents pour la même catégorie de chambre. Certes cela est du à des

conditions de vente différentes, mais cela permet-il une bonne compréhension

de la part du client ? D’autant plus que l’on va retrouver parfois plus de 5

catégories de chambre.

De plus, les conditions ne sont pas les mêmes sur le site de l’hôtel et sur booking,

comment peut faire le client pour comparer les tarifs ? Se pose alors un vrai

problème de transparence pour l’hôtelier. Parfois, nous pouvons même retrouver

un prix identique pour deux catégories de chambre, avec des conditions de vente

similaires (ex : hôtel Garonne, cf . figure 18).

De plus, étant donné que chaque hôtelier a sa propre politique tarifaire, les

notions de gamme telles que « économique », « milieu de gamme », « haut de

gamme » et « luxe », servant de repère et standard de prix pour le client peuvent

68
être faussées. En effet, il n’est pas rare de trouver deux hôtels de gammes

différentes à des prix similaires. C’est le cas ici de l’hôtel Opéra, hôtel 4 étoiles,

qui propose des prix plus élevés que l’hôtel Grand Balcon 5 étoiles. Comment le

client peut il s’y retrouver et comment connaître le juste prix ?

En réalisant cette étude nous nous sommes également aperçu de la complexité

de l’offre des tarifs sur internet. En effet comme cela a été présenté en partie 2, le

client est parfois confronté à plus de trois catégories de chambres, chacune

d’entres elles pouvant être proposée à quatre tarifs différents, allant du simple au

double. En effet si l’on prend l’exemple du Pullman Toulouse Centre, pour la

même catégorie de chambre, il existe une différence de prix de 143 euros.

Donc comme nous pouvons constater qu’avec le yield management et le

développement d’internet il est difficile pour le client d’avoir des repères

tarifaires, et d’évaluer le prix correspondant aux prestations. Ainsi il est essentiel

que l’hôtelier prenne conscience de ce problème, afin de mettre en œuvre les

moyens nécessaires lui permettant de diminuer la mauvaise perception ou

l’insatisfaction que le yield management pourraient entraîner.

69
Chapitre 2 - Éléments permettant de réduire
l’insatisfaction du client

Comme nous venons de le voir dans le chapitre 1, les pratiques de yield

management ne sont pas toujours bien acceptées par le client pour diverses

raisons. Elles peuvent donc avoir un effet néfaste la perception du client et par

conséquent sur la rentabilité de long terme de l’hôtelier.

Cependant plusieurs chercheurs, tels de Kimes (2002, 2003), Choi et Mattila

(2005), Wirtz (2003), ont réalisé différentes études afin d’analyser les moyens

permettant de faire accepter plus facilement celui ci. Selon eux, quand une

entreprise propose des structures de prix différenciés avec des services quasi

similaires, pour maximiser le revenu, il faut être capable de justifier les différences

de prix. Il existe donc différentes méthodes permettant de proposer des prix

différenciés sans entrainer la colère chez le client.

1. Informer les clients sur les pratiques


« Pricing transparency is the only way to maintain consumer trust and encourage

repeat business »39

Nous avons pu voir dans le chapitre précédent que les clients reprochent aux

hôteliers un manque de transparence sur les variations tarifaires. Or, les clients

sont plus indulgents avec le prix, dans un environnement transparent. Ils

souhaitent comprennent pourquoi ils payent ce prix et dans quelles conditions ils

peuvent obtenir un prix à leur convenance.

39
Hôtel management.net. Hôtel rate transparency discussion [en ligne]. Disponible sur
<http://www.hotelmanagement.net/hotel-rate-transparency-discussion-7245>. (Consulté le 9-03-2013)

70
En effet c’est la connaissance des pratiques tarifaires qui influent le plus sur la

perception d’équité des tarifs hôteliers40.

Plusieurs chercheurs ont donc réalisé des études afin de voir l’impact de

l’information sur la perception d’équité du yield management. Choi et Mattila

(2005), Kimes (2002) se sont aperçus qu’offrir de l’information aux clients sur les

pratiques de l’hôtel en yield management permettait d’améliorer leur perception

d’équité de cette pratique.

Selon Kimes (2002) l’information joue une part importante dans la détermination

de ce que le consommateur considère comme une transaction équitable.

L’entreprise peut donc influencer le montant et le type d’informations que les

consommateurs reçoivent et donc par ce moyen influencer la notion de ce que

qui est acceptable pour le consommateur.

Choi et Mattila (2005) ont étudié le type d’informations offertes aux clients et

leurs impacts sur la perception de l’équité. Selon eux l’hôtel peut fournir les

informations suivantes :

• Le fait que les prix peuvent varier ;

• Les facteurs pouvant affecter les variations des prix : par exemple :

selon les jours de la semaine, la durée de séjour, le nombre de jours

en avance d’après lequel est effectué la réservation ;

• La façon dont chaque facteur affecte les prix : par exemple : le prix

tend à être plus élevé en semaine que le weekend, pour les courts

40
LEVASSEUR Maïthé. Prôner la transparence des tarifs hôteliers. Réseau de veille en tourisme [en ligne].

Disponible sur <http://veilletourisme.ca/2010/04/13/proner-la-transparence-des-tarifs-hoteliers/>. (Consulté

le 9 -03-2013)

71
séjours plutôt que pour les longs séjours et pour les chambres

réservées juste avant la date d’arrivée que pour chambres réservées

en avance.

Pour que le client accepte les variations de prix, l’ensemble de ces informations

doivent être offertes aux clients avant et pendant leur processus de réservation

que ce soit sur internet ou par téléphone. Certes cela a coût mais le but est de

montrer au client que c’est équitable pour lui et non pas seulement pour

l’entreprise et donc permet d’équilibrer la transaction.

De ce fait les agents de réservation ainsi que les sites internet des hôtels doivent

offrir une information complète c’est à dire l’ensemble des trois points cités

précédemment (ibid). Le fait de seulement indiquer que les prix varient et que

des facteurs peuvent influencer ces variations n’est pas suffisant pour le

consommateur. Il est important de l’aider à comprendre quand le prix serait le

plus bas pour eux. L’information doit soulager le consommateur sur la suspicion

que les hôtels vont « arnaquer » ou qu’ils auraient eu un meilleur prix après

marchandage.

De plus, Choi et Mattila (2005) rajoutent qu’avoir une information complète

permet aux consommateurs d’apprendre comment ils peuvent influencer leurs

propres tarifs. Ils précisent que pour que cela soit possible, une formation est

nécessaire ainsi qu’une bonne transmission de l’information dans l’entreprise.

C’est donc le rôle du « manager de proximité » 41 d’apporter les bonnes

informations aux agents de réservations afin qu’ils puissent expliquer

suffisamment en détail les pratiques.

Il est important d’insister sur ce point là, car même si l’on pourrait croire que la

majorité des réservations se font par internet, c’est loin d’être le cas. En effet

41
CINOTTI Yves. Management de l’hôtellerie. Cours de Master 1 MHR, département ISTHIA, Université de
Toulouse 2, 2012.

72
l’étude de Coach Omnium précise que, certes la majorité de la clientèle se sert

d’internet pour rechercher les hôtels et s’informer à 93 %, cependant « 59 % des

clients passent toujours et le plus souvent en direct auprès des hôtels pour

réserver »42. Le même principe doit être installé sur internet car les clients sont

conscients qu’il existe plusieurs prix mais pas toujours conscients de la meilleure

manière pour trouver un tarif avantageux. Cela est d’autant plus important que

l’acceptation du yield management par les clients est d’autant meilleure qu’il est

confronté à celle-ci

Cependant donner une information complète aux clients sur la manière dont

varient les prix n’est pas suffisante. Chaque tarif différent proposé doit être justifié

ou argumenté.

2. Attacher des restrictions aux prix réduits ou utiliser


des barrières tarifaires
En effet, selon Wirtz, Kimes et al (2003) afin de justifier un prix supérieur aux yeux

du consommateur, il est nécessaire d’utiliser des barrières tarifaires claires. Celles

ci vont permettre d’adapter chaque prix aux consommateurs, selon les

caractéristiques recherchées du service et leur volonté de payer. Ces barrières

peuvent être physiques ou non physiques.

Les barrières physiques vont être une vue particulière, la taille ou des

équipements particuliers d’une chambre, un rabais sur la nourriture et les

boissons… Le but étant d’augmenter la valeur perçue de la transaction.

42
COACH OMNIUM. L’impact de la commercialisation des hôtels sur la clientèle hôtelière. 2012, 30 p. [en
ligne]. Disponible sur : < http://www.coachomnium.com/bonus/107-limpact-de-la-commercialisation-des-
hotels-sur-la-clientele-hoteliere.html>. (Consulté le 22-11-2012)

73
Les barrières non physiques vont être un tarif obligeant une certaine durée de

séjour, des pénalités d’annulations, une réservation obligatoire au moins 1 mois à

l’avance…

Ces différentes barrières vont permettre de justifier des prix différents, compte

tenu du fait que la valeur perçue par le client va être différente ou les restrictions

vont être différentes.

Les tarifs réduits doivent donc être accompagnés de restrictions, afin que le client

prenne conscience, des raisons pour lesquelles il a droit à ce tarif réduit. Kimes

(2002) rajoute qu’il est essentiel d’informer le client des restrictions ou des

avantages associées à chaque tarif.

En effet, pour que le consommateur voit la transaction comme juste ou équitable,

en échange de restrictions d’annulation, l’entreprise doit en contre partie donner

une réduction au client. Cela va permettre d’équilibrer la transaction. En contre

partie de restrictions tels qu’une réservation non modifiable, non annulable,

l’hôtel doit offrir aux clients assez pour contrer la perte du client.

Si l’avantage pour le client est perçu comme suffisant par comparaison, les clients

vont voir la transaction comme acceptable. Mais attention la difficulté consiste à

trouver le bon avantage à offrir au client. Effectivement, contrairement à ce que

l’on pourrait croire, une étude réalisée par Kimes (2002) fait ressortir, qu’offrir un

petit déjeuner ou un sur-classement en contre partie d’une pénalité d’annulation

n’est pas assez. Les clients ont tendance à préférer des avantages financiers

plutôt qu’en nature.

Par exemple par l’obligation de réserver un certain nombre de nuit, pénalités

d’échange ou d’annulation, réservation non remboursable… Cette pratique est

aujourd’hui de plus en plus utilisée par les hôteliers.

74
Si l’entreprise accorde un avantage au client tel qu’une réduction, elle doit leur

imposer une restriction qui va équilibrer la réduction (Cf. figure 23) Mais attention

si les restrictions sont trop fortes, cela va déséquilibrer la balance de la

transaction cela peut être perçue comme inéquitable. Cela marche également

dans le sens inverse, si l’entreprise veut imposer des restrictions supplémentaires,

elle doit donner quelque chose en retour au client.

Le but étant toujours que la relation soit équilibrée l’entreprise doit offrir assez au

client pour contrer la somme perçue que l’entreprise reçoit.

Figure 20 Présentation des tarifs de l'hôtel 1ère classe Toulouse Labège

3. Augmenter le prix de référence


Kimes (2002, 2003) et Wirtz (2003), Ho et Patterson, proposent d’augmenter le

prix de référence. Cela passe simplement par l’augmentation du plein tarif ou prix

rack et ensuite de présenter les autres prix comme des promotions du prix rack.

Kimes (2002) explique que les compagnies aériennes ont enregistré que 95 % des

clients recevaient une réduction. De même en hôtellerie beaucoup de clients

reçoivent des réductions. Selon lui si les clients sont informés qu’ils reçoivent une

réduction alors ils vont se considérer comme chanceux.

De plus, à partir de la « théorie des perspectives de risque », définie comme

« comme étant la manière avec laquelle les investisseurs évaluent et calculent la

chance d’un profit ou d’une perte en comparaison au risque perceptible de

75
l’action ou d’un fond mutuel »43, des expériences ont fait ressortir que « la perte

de x euros est plus aversive que le gain équivalent de x euro ».44

Selon Kimes et Wirtz (2003), la théorie des perspectives appliquée au revenue

management a montré que le consommateur percevait les différences de prix

exprimées comme une promotion plus juste qu’un prix économiquement

identique mais exprimé comme une surcharge. Par exemple 10 % de réduction si

vous réservez au moins 21 jours à l’avance plutôt que vous paierez 10 % plus cher

si vous réservez au dernier moment. Cela permet de pratiquer le yield

management tout en conservant la satisfaction du client. Donc avoir un prix

affiché plus élevé aide à augmenter le prix de référence et ainsi va dans le sens

d’équité ou de justice. Ainsi les personnes recevant un rabais pour leurs

réservations en avance peuvent ressentir qu’ils sont récompensés pour leur

réservation anticipée.

4. Autres recommandations

LA PRÉSENTATION DES PRIX AUX CLIENTS

Cette idée la est complété par Noone et Mattila (2005) qui ont étudié les façon

de présenter les prix aux clients et leurs impact sur la volonté de réserver.

Avec les pratiques de yield management, sur une même semaine, les prix des

différents jours de la semaine peuvent changer. De ce fait lors d’une réservation

de plusieurs nuits, ils peuvent varier sur les différentes nuitées, selon le niveau de

la demande. Cela a donc un impact sur la perception d’équité du consommateur,

qui ne comprend pas toujours, pourquoi différents prix lui sont proposés sur les

43
Institut numérique. Les préférences : la théorie des perspectives [en ligne]. Disponible sur
<http://www.institut-numerique.org/2212-les-preferences-la-theorie-des-perspectives-4e09fc265b200>.
(Consulté le 6-03-2013)
44
FENOUILLET Fabien. La motivation : théorie des perspectives de risque [en ligne]. Disponible sur
<http://www.lesmotivations.net/spip.php?article122>. Consulté le 6-03-2013)

76
différentes nuitées de son séjour. Noone et Mattila (2005) ont donc étudié, la

manière dont la présentation des prix aux consommateurs influence leur volonté

de réserver et donc par conséquent leur offre une meilleure perception de la

justice. Noone et Mattila (2005) précisent qu’il existe deux manières de présenter

les prix au consommateur : un prix moyen pour l’ensemble du séjour et un prix

par nuit. Or des recherches effectuées par Rohlfs et Kimes (2008) suggèrent que

le consommateur voit le prix par nuit comme plus juste.

En effet, quand les prix sont présentés par nuitée les clients peuvent s’apercevoir

qu’ils ont reçu une réduction sur une des nuitées, alors qu’avec un prix moyen, il

est peu probable que le client perçoive qu’il a reçu une réduction sur une des

nuitées.

Selon Kimes (2002), il existe différentes méthodes afin d’augmenter les prix sans

entraîner la colère des clients.

VENDRE SOUS FORME DE PACKAGE

Cela permet de rendre obscur le prix du service de base. Par exemple, quand un

hôtel crée un package spécial weekend incluant le repas et les boissons. Ainsi le

client ne peut pas évaluer exactement le prix de la chambre. Il en est de même

quand une compagnie de croisière inclut le prix du vol dans le package, le client

connaît seulement le prix total et non le prix de chaque composant individuel.

77
Conclusion

C
ette étude nous a permis de constater la complexité du yield

management pour le client. En effet il est difficile pour ce dernier,

d’avoir une évaluation du « juste prix » compte tenu du nombre de

catégorie de chambre et du nombre de prix par catégorie.

De plus cette évaluation est complexifiée par le développement d’internet et

notamment le développement des comparateurs et agences de voyages en ligne.

En effet à travers cette étude nous avons pu remarquer que dans certains cas les

prix proposés ne sont pas les mêmes sur booking ou sur le site internet, et les

conditions rattachés à chaque prix sont également différentes.

Même si les variations de prix sont ponctuelles et ne concernent que certains

hôtels, les tarifs sont systématiquement différents selon le jour de la semaine. Le

client ne peut donc pas savoir quel prix il va payer à chaque séjour et par

conséquent n’a pas la possibilité d’anticiper son « budget hôtel ».

Cependant nous avons vu que les hôtels disposent de moyens à leur permettant

d’améliorer la perception qu’on les clients du yield management. Cela passe

principalement par une explication claire au client de la façon dont les prix

varient, et également par la réduction du nombre de tarifs proposés.

78
Conclusion générale

M
algré une littérature abondante vantant les mérites du yield

management, nous avons pu voir au travers de ce mémoire, que le

client en était souvent oublié.

Le yield management a permis aux entreprises l’ayant adopté d’augmenter

considérablement leur chiffre d’affaires. Cependant la pérennité de l’entreprise

n’est possible qu’avec la satisfaction du client. Celle-ci est d’autant plus

importante qu’avec internet et les sites de commentaires en ligne, les clients

n’hésitent plus à donner leurs avis.

Notre problématique était la recherche permanente de la performance financière

de l’hôtelier, au travers des pratiques de yield management, a t’elle des

conséquences néfastes sur le client ?

Nous avons donc pu constater que cette pratique n’est pas acceptée par

l’ensemble des clients. En effet l’hypothèse avancée, que le fort développement

d’internet et les pratiques de yield management, rendent difficile la possibilité au

client d’évaluer le juste prix est validée. En effet, les variations de prix, entrainent

une modification du prix de référence du consommateur, et ils ne savent donc

plus quel prix correspond au « juste prix ».

De plus les prix proposés sur les différents canaux de distribution ne sont pas

toujours homogènes, alors que la plupart des sites d’hôtel mettent en avant leur

politique de « best available price » c’est à dire le meilleur prix disponible. Un

problème de confiance apparaît également lorsqu’un client est victime d’une

pratique de surréservation. Cela remet donc en cause la confiance en l’hôtelier, or

celle-ci est indispensable pour établir une relation de long terme avec le client.

79
Enfin les pratiques de yield management soulèvent un réel problème d’équité et

de justice pour le consommateur. Cela arrive lorsque le client se rend compte

qu’il a payé plus cher qu’un autre client, ou lorsque le prix proposé est beaucoup

plus élevé que son prix de référence.

Il est donc essentiel que l’hôtelier prenne conscience de ce problème, pouvant

remettre en cause la pérennité de l’entreprise et utilise les outils à sa disposition

pour réduire les effets néfastes sur le client En effet il y a peu de chance qu’un

client insatisfait choisisse le même hôtel pour son futur séjour et par conséquent

pas de fidélisation.

Cela est d’autant plus important avec internet, car sur la toile les réputations se

font et se défont à une vitesse « grand V »

Ce mémoire a tout de même quelques limites qu’il est important de préciser. En

effet la littérature traitant la perception qu’on les clients du yield management

date du début des années 2000.

De plus afin d’avoir une meilleure appréciation des variations des tarifs il aurait

été intéressant de réaliser cette étude sur une période beaucoup plus longue, et

de comparer les tarifs entre différents comparateurs en ligne et les centrales de

réservation en ligne.

Dans la prolongation de ce mémoire il serait intéressant d’étudier l’impact du

développement d’internet sur les structures hôtelières.

80
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85
Annexe

86
Annexe A - Variation des tarifs hôteliers
Aéroport de Toulouse
ECONOMIQUE 29 mars
27 mars

Fast hôtel Toulouse Blagnac

Hôtel le grand noble Toulouse Blagnac

87
Hôtel Hermes Toulouse Blagnac
MILIEU DE GAMME

88

Brit’Hôtel Toulouse Blagnac


HAUT DE GAMME
Hôtel Balladins Toulouse Blagnac

Hôtel Palladia Toulouse

89
Hôtel Radisson Blu Toulouse Blagnac

Hôtel Holiday Inn Toulouse Blagnac

90
Table des figures
Figure 1 - Méthodologie de recherche..............................................................................................................10

Figure 2 Les quatre caractéristiques des services.............................................................................................16

Figure 3 - Les différents risques dans le contrôle de la demande - Adaptée de SINSOU (2005) .......28

Figure 4 Prix d'appel Novotel Toulouse Compans.........................................................................................41

Figure 5 Présentation des tarifs Novotel Toulouse Compans......................................................................42

Figure 6 Présentation des tarifs Hôtel Palladia Toulouse ...............................................................................42

Figure 7 - Fonctionnement du site FARECOMPARE ....................................................................................54

Figure 8 - Fonctionnement du site FARECAST ...............................................................................................55

Figure 9 Tarifs hôtel Castellane Toulouse centre .............................................................................................62

Figure 10 Tarifs hôtel 1ère classe Toulouse Labège.......................................................................................62

Figure 11 Hôtel Best western Toulouse centre................................................................................................63

Figure 12 Tarifs hôtel Saint Sernin Toulouse centre ........................................................................................63

Figure 13 Tarifs hôtel Kyriad Toulouse centre ..................................................................................................64

Figure 14 Taris Novotel Toulouse Centre Wilson............................................................................................64

Figure 15 Tarifs Grand hôtel de l'opéra Toulouse centre..............................................................................65

Figure 16 Tarifs hôtel Garonne Toulouse centre .............................................................................................65

Figure 17 Tarifs hôtel le grand balcon Toulouse centre.................................................................................66

Figure 18 Tarifs hôtel Pullman Toulouse centre Jean Jaures........................................................................66

Figure 19 Tarifs hôtel Crowne plaza Toulouse centre ....................................................................................67

91
Figure 20 Présentation des tarifs de l'hôtel 1ère classe Toulouse Labège................................................75!

92
Liste des tableaux

Tableau 1 - Définitions du yield management ...................................................... 23!

Tableau 2 - Les situations de satisfaction et d'insatisfaction ................................. 49!

Tableau 3 - Classification des hôtels étudiés Aéroport Toulouse Blagnac............ 60!

Tableau 4 - Classification des hôtels étudiés Centre ville de Toulouse ................ 61!

93
Table des matières
Remerciements*...........................................................................................................................*5!
Sommaire*......................................................................................................................................*6!
Introduction*générale*...............................................................................................................*7*

Partie*1*:*Du*marketing*des*services*au*yield&management*.....................................*11!
Chapitre*1*:*Le*yield&management,*complément*au*marketing*des*services*................*13!
1.! Marketing!des!services!.........................................................................................................................!13!
2.! Émergence!du!yield&management!....................................................................................................!18!
3.! Définitions!.................................................................................................................................................!20!
Chapitre*2*:*Outil*indispensable*aux*entreprises*de*services*............................................*24!
1.! Principes!du!yield&management!........................................................................................................!24!
2.! Spécificités!pour!l’hôtellerie!..............................................................................................................!30!

Partie*2*:*Le*client*face*au*yield&management*................................................................*34!
Chapitre*1*:*Une*pratique*pas*toujours*acceptée*par*le*client*...........................................*36!
1.! Sentiment!d’iniquité!du!client!...........................................................................................................!36!
2.! Incompréhension!pour!les!clients!...................................................................................................!40!
3.! Modification!du!prix!de!référence!...................................................................................................!43!
Chapitre*2*:*Phénomène*amplifié*avec*le*développement*d’internet*.............................*46!
1.! L’impact!d’internet!sur!la!perception!des!prix!..........................................................................!46!
2.! Conséquences!sur!la!satisfaction!et!la!fidélisation!...................................................................!48!
3.! Une!pratique!tout!de!même!acceptée!............................................................................................!53!

Partie*3*:*Analyse*des**tarifs*hôteliers*..............................................................................*57!
Chapitre*1*:*Analyse*des*variations*de*prix*des*hôtels*.........................................................*59!
1.! Cadrage!de!l’étude!..................................................................................................................................!59!
2.! Présentation!des!résultats!..................................................................................................................!61!
3.! Analyse!........................................................................................................................................................!68!
Chapitre*2*:*Éléments*permettant*de*réduire*l’insatisfaction*du*client*.........................*70!
1.! Informer!les!clients!sur!les!pratiques!............................................................................................!70!
2.! Attacher!des!restrictions!aux!prix!réduits!ou!utiliser!des!barrières!tarifaires!............!73!
3.! Augmenter!le!prix!de!référence!.......................................................................................................!75!
4.! Autres!recommandations!...................................................................................................................!76!

Conclusion*générale*...............................................................................................................*79!
Bibliographie*............................................................................................................................*81!
Annexe*........................................................................................................................................*86!
Liste*des*tableaux*....................................................................................................................*93!
Table*des*matières*..................................................................................................................*94!

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RÉSUMÉ

Compte tenu de l’environnement concurrentiel et de l’instabilité de la demande,


les entreprises de services ont du innover afin de trouver des moyens pour
assurer leur rentabilité. En 1988, l’arrivée du yield management en hôtellerie a
permis aux hôteliers de répondre à une problématique du marketing des
services, la gestion des capacités. En parallèle, la société d’hyperconsommation
dans laquelle nous vivons a considérablement modifié le comportement d’achat
du consommateur. Le client est donc aujourd’hui très informé et est devenu un
véritable « expert » en recherche du meilleur tarif possible. C’est ainsi qu’avec le
fort développement d’internet, il est de plus en plus confronté aux pratiques de
yield management. Cela a donc littéralement modifié sa perception des prix et
de manière générale, a bouleversé la valeur des choses. Aussi, au delà des
bénéfices réalisés, la pratique du yield management a des conséquences néfastes
sur la satisfaction du client. Cette pratique soulève donc aujourd’hui un vrai
problème d’équité et de justice chez le consommateur et a complètement altéré
sa perception du « juste prix ». Enfin, le yield management peut remettre en
cause la confiance du client envers l’hôtelier, confiance nécessaire à
l’établissement d’une relation de long terme et donc à la fidélisation.

MOTS CLÉS : Yield management, internet, équité, justice, satisfaction client

ABSTRACT

Given the competitive environment and the instability of the request, the service
companies had to innovate to find ways to ensure their profitability.In 1988, the
yield management’s beginning in hospitality industry has given hotel’s managers
the ability to answer to a customer marketing problem, capacity management.
Furthermore, the consumerism society in which we live has dramatically changed
the buying behavior of consumers. The customer is now very informed and has
become a true "expert" in seeking the best possible rate. Thus, with the rapid
development of Internet, the customer is increasingly confronted with yield
management practices. It has literally changed his perception of prices and
generally upset the value of things. Moreover, beyond the profits, the practice of
yield management has a negative impact on customer satisfaction. Today, this
practice raises a real problem of fairness and justice for consumers and has
completely altered his perception of "fair price". Finally, yield management can
undermine customer confidence towards hotel’s managers, confidence necessary
to establish a long-term relationship and as a consequence, build customer
loyalty.

KEYWORDS: Yield managament, internet, equity, justice, customer’s satisfaction

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