Vous êtes sur la page 1sur 8

Vous 

avez réalisé une enquête par questionnaire, c’est­à­dire :
­ défini les objectifs de votre enquête,
­ déterminé les informations recherchées,
­ rédigé votre questionnaire,
­ administré votre questionnaire selon les modalités que vous avez préalablement
définies,
­ dépouillé le questionnaire via un logiciel (Sphinx, Ethnos, Google Forms ou autre
application),   en   tenant   compte   des   tris   à   plat,   filtrés   ou   croisés   que   vous   avez
déterminés.

Il vous reste, à présent que vous disposez des résultats bruts de votre enquête, à :
­ analyser ces résultats, c’est­à­dire à en tirer des conclusions utiles par rapport  à
vos objectifs de départ ;
­ rédiger le rapport de synthèse final qui offrira au lecteur la meilleure compréhension
de votre travail et de votre sujet.

I. Quelques conseils pour l’analyse

A. Les points clefs à surveiller

Ce qui fera la qualité de votre dossier de synthèse, de manière globale, c’est :
­ la qualité de la rédaction et de la présentation ;
­ la pertinente de la méthodologie de l’enquête ;
­ la qualité des informations présentées ;
­ la profondeur et la pertinence de votre analyse.

B. Principes de l’analyse des résultats

Après une enquête par questionnaire, quels que soient les résultats bruts obtenus, il
est nécessaire de procéder à l’analyse des résultats.

Le principal danger : la précipitation.

Une analyse trop rapide peut s’avérer rapidement contreproductive et nous entraîner
sur des fausses pistes.

Les chiffres sont des signes et la lecture des chiffres est en effet une interprétation.

Face à une prise de décision, on peut donner un sens contraire à des chiffres.

Il   n’existe   pas   de   vérité,   seulement   des   interprétations.   C’est   le   propre   d’une


démarche   scientifique,   hésitante,   notamment   dans   un   mode   de   réflexion
hypothético­déductif.
Les démarches qui proposent des certitudes sans preuve ne relèvent pas du même
processus. Il s’agit de croire. Tel n’est pas notre but.
C. Première condition : avoir rédigé un bon questionnaire

Pour une bonne analyse, il faut remonter en amont.

Un bon questionnaire la permettra, un mauvais l’interdira.

Caractéristiques d’un bon questionnaire : un objectif clair ; des données (questions)
clairement hiérarchisées ; des questions les plus neutres possible  ; un test préalable
du questionnaire ; des résultats clairs et lisibles ; des schémas sensés (logiciel de
traitement Sphynx, Ethnos, Google Forms) ; des questions précises (aimez­vous la
matière de ce produit ET NON aimez­vous ce produit).

Bref,   le   moment   de   l’analyse   est   un   moment   de   vérité   sur   la   qualité   du   travail


préalable. Mais il est trop tard pour tout refaire.

D. Introduire une distance dans l’analyse des résultats

L’idéal serait de garder la plus grande objectivité dans l’analyse. Mais l’objectivité
totale est en soi très difficile, voire impossible : on analyse avec son cerveau, donc
avec son expérience, ses connaissances, ses habitudes et ses manques.

Éviter de ne garder que les éléments qui confortent nos préjugés, qui nous plaisent.
C’est un danger souvent inconscient.

Croiser   les   résultats   avec   des   informations   obtenues   par   ailleurs   (recherche
d’information   préalable   si   elle   a   eu   lieu,   connaissance   a   priori   du   sujet,   Google
Analytics, rapports et documents divers et sourcés).

Établir des pondérations entre les différentes sources/informations/questions : choisir
lesquelles   sont   les   plus   importantes   pour   notre   objectif/problématique   de   départ.
Utiliser les autres comme complément dans l’analyse.

E. Axer toute analyse sur l’objectif final

Dans l’entreprise, l’objectif final est le plus souvent une préconisation à établir ou, si
l’on est décideur, une décision à prendre. Dans un contexte scolaire, l’objectif est
celui imposé par le professeur ou celui dont le groupe s’est doté au départ.

Un questionnaire a toujours pour objectif de fournir des informations pour l’analyse
humaine en vue de prendre des décisions.

L’analyse ne doit pas rester théorique, mais doit être orientée prise de décision.

Les résultats doivent donc être exploités dans ce sens.

Éviter les commentaires purement théoriques.
Le travail d’analyse n’est pas l’ultime étape du processus global.

Une fois la synthèse produite, le rapport rédigé doit garder l’optique de la décision à
venir.

Il faut sélectionner les données clefs et les interpréter.

F. Savoir reconnaître les limites de l’enquête

Conserver   l’honnêteté   intellectuelle   nécessaire.   C’est   le   propre   d’une   démarche


scientifique.

Savoir reconnaître les résultats non probants, les biais, les limites, les insuffisances
de l’enquête comme de l’analyse.

Admettre que le questionnaire a été en partie mal préparé. Mais bien sûr, ce n’est
pas faire acte de contrition ou se flageller inutilement. C’est surtout tirer des leçons
utiles pour une prochaine fois.

Distinguer ce dont on est certain, ce qui est hypothétique, ce qui est probable, mais
incertain.

Si la solidité des informations est faible, ne pas hésiter à proposer un complément
d’enquête (recherche complémentaire d’information, questionnaire complémentaire,
etc.).

Si les résultats manquent de précision, si des données sont absentes, mieux vaut
affiner les résultats (mieux vaut un retard ou une frustration qu’une erreur conduisant
à une mauvaise décision).

G. Savoir croiser les résultats avec des critères robustes

Rapprocher   les   données   du   questionnaire   de   données   connues   (recherche


d’information sourcée).

Le   diagnostic le  plus  juste  se   révèle   à  partir  du   croisement  de   plusieurs sources


d’information, dont le questionnaire.

Croiser   les   résultats   avec   des   données   « objectives »   internes   ou   externes   à


l’entreprise.

Bien cerner les différents niveaux d’interprétation.

H. Comment s’y prendre ?
Partant d’un résultat brut :

­   Que   dit­il ?   Premier   niveau   =   paraphrase,   des   tendances   fortes   aux   facteurs
émergents (de l’essentiel au détail).

­ De quelles informations connues rapprocher ces résultats (au sein du questionnaire
lui­même, en dehors).
­ Qu’est­ce qu’ils nous disent de manière relativement sûre, puis quelle interprétation
probable, possible, ou simplement hypothétique ?

­ Si une décision doit être prise en rapport à ce sujet, quelle devrait­elle être ?

­ La rédaction doit rendre compte du degré de probabilité relatif des commentaires,
sans alourdir inutilement de « nous pensons que  »  : il est convenu qu’on n’écrit que
ce qu’on pense. Le ton peut être ferme et relatif.

II. Plan type du dossier à rendre

Pour rédiger votre dossier, vous allez suivre les parties annoncées ci­après. Il est
important   de   respecter   chacune   des   grandes   parties   pour   des   raisons   de   bonne
logique.   Toutefois,   en   fonction   de   votre   enquête   et   de   votre   travail   concret,   le
contenu   peut   bien   sûr   être   adapté   et   vous   restez   libre   de   votre   présentation.   Le
résultat   final   doit   être   sobre,   clair,   et   le   lecteur   doit   comprendre   dès   la   première
lecture de quoi il retourne.

Vous   structurez   évidemment   comme   vous   le   souhaitez   ces   parties   (en   chiffres
romains ou arabes, pas forcément en lettres romaines comme c’est le cas dans cette
fiche.

A. Rappel du contexte

Il   s’agit   d’expliquer   ici,   pour   le   lecteur   qui   ne   connait   pas   les   modalités   de   votre
travail, les raisons de base qui ont motivé ce travail, par exemple :
­ la problématique à laquelle on souhaite répondre,
­ les objectifs fixés au départ,
­ la population mère (ou population cible) sur laquelle porte l’étude,
­ les circonstances dans lesquelles l’étude a été menée.

B. Méthodologie

Il   est   vital   d’expliquer   comment   on   a   réalisé   l’enquête,   car  les  résultats   dans   les
domaines   scientifiques   (et   le   marketing   cherche   à   fonctionner   de   cette   manière)
dépendent au moins en partie de la méthode utilisée pour collecter l’information :
­ qui a­t­on interrogé ? (Caractéristiques des personnes sondées)
­ quel a été le mode d’administration et pourquoi ? (De quelle manière a­t­on choisi
les personnes interrogées ?)
­ quelle a été la taille de l’échantillon ?
­ a­t­on cherché à motiver les personnes interrogées pour qu’elles répondent plus
facilement ? (Mise en place d’un concours, discours motivant, etc.)
­ à quelle période l’enquête a­t­elle été réalisée ?

La   partie   qui   présente   la   méthodologie   ne   doit   pas   être   longue.   Il   s’agit   de   dire
l’essentiel de manière concise pour que le lecteur comprenne comment l’enquête a
été menée et pour qu’il puisse se forger une opinion sur la validité de cette étude. 
On   peut   inclure   le   questionnaire   (vierge)   ici   s’il   est   bref   (en   gros,   moins   de   dix
questions).   S’il   est   long,   mieux   vaut   en   résumer   ici   le   contenu   et   « rejeter »
l’exemplaire   du   questionnaire   en   annexe   (en   l’annonçant   ici :   « cf.   questionnaire
page XXX »).

C. Présentation des résultats

Cette partie est évidemment essentielle. C’est celle dans laquelle vous allez donner
les résultats de votre enquête. C’est a priori celle vers laquelle le lecteur va se diriger
en priorité.

Pour faire court, il existe trois manières de présenter les résultats :
­   soit   dans   l’ordre   des   questions   (pour   les   tris   à   plat,   c’est­à­dire   question   par
question),
­ soit dans un ordre thématique : on donne les résultats en changeant l’ordre pour
favoriser des commentaires qui nous paraissent plus pertinents,
­ soit en présentant d’abord les résultats les plus généraux sur le sujet, puis ensuite
les résultats qui portent plutôt sur des détails.

A   priori,   la   première   structure   est   la   plus   simple   et   la   plus   courante,   mais   vous
pouvez vous sentir libres de procéder selon la deuxième ou la troisième structure si
vous le souhaitez et que cela vous semble plus logique.

Vous présentez donc dans ce cas les résultats question par question (tri à plat) :
­ numéro de la question,
­ formulation de la question,
­ réponses proposées dans le questionnaire,
­ pourcentages pour chaque réponse,
­ commentaire objectif en quelques lignes (ne pas aller jusqu’à l’analyse : elle suivra
plus tard).

Vous pouvez ensuite présenter vos tris filtrés si vous en avez (dépouillement sur une
occurrence seulement, par exemple : comment ont répondu les femmes seulement,
ou les hommes seulement, ou les personnes de telle tranche d’âge seulement, etc.) :
encore   faut­il   justifier   l’intérêt   de   ces   éventuels   tris   filtrés   (même   principe   de
présentation que pour les tris à plat.
Enfin, vous pouvez présenter les tris croisés si vous en avez fait et si vous pouvez
expliquer leur utilité (il ne s’agit pas de croiser n’importe quoi avec n’importe quoi,
sinon on tire des liens de cause à effet qui ne veulent rien dire) : les tris croisés,
quand ils sont justifiés, apportent une vision plus fine de la situation ou du marché en
croisant  2   à   2   les  réponses   à   des  questions,   avec   le  plus  souvent   une   question
d’ordre comportemental et une question « explicative  ». 

Pour chacun de ces tris croisés :
­ présenter et justifier le « croisement »,
­ justifier son intérêt, 
­ donner les résultats (chiffres présentés dans un tableau de croisement ou schéma
au choix),
­   commentaire   rapide   et   le   plus   objectif   possible   pour   faire   ressortir   ce   qui   vous
semble essentiel.

Il faut surtout dans cette partie  éviter (ce n’est pas facile) d’aller jusqu’à l’analyse
personnelle, qui sera traitée dans la partie suivante.

D. Analyse et recommandation

Pour commencer, en guise de transition et pour mettre en avant la logique de notre
raisonnement,   on   met   ici   en   avant,   en   quelques   lignes,   les   points   essentiels   de
l’enquête  issus de   la  partie  précédente. Il   importe  de  conserver ici  le  ton  le   plus
objectif possible et d’éviter les jugements péremptoires. On pourra donner son avis
personnel, mais de préférence à la fin de cette partie, avant la conclusion.

Si   le   lecteur   attend   des   recommandations   (cas   de   l’étude   réalisée   pour   une


entreprise ou une organisation), on les formule ensuite :
­ que faudrait­il faire pour améliorer la situation ?
­ comment faudrait­il s’y prendre ? (Méthode) 
­ quand ? (Calendrier)
­ avec quels moyens ? (Budgétisation)

E. Conclusion

La conclusion est libre. Elle peut porter sur les  études complémentaires qu’il serait
selon   vous   utile   d’effectuer   afin   d’approfondir   le   sujet  ;   sur   les   amendements
(modifications, réformes) qu’il faudrait apporter à la stratégie de l’entreprise (si l’on
travaille pour le compte d’une entreprise), etc.

F. Annexes

Les annexes ne sont pas en soi indispensables. Mais elles peuvent contenir des
éléments « encombrants » non essentiels à la compréhension du corps du rapport  :
détail relatif à la méthodologie, à la construction de l’échantillon, liste de réponses (si
elles présentent de l’intérêt) à des questions ouvertes  éventuelles, résultats jugés
secondaires, etc. (Cette liste n’est évidemment pas limitative).

Vous aimerez peut-être aussi