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Université Hassan Premier

Faculté des Sciences et Techniques


Settat

Cours
Productions Animales
MASTER 1
MCDA

Pr. N. HAMIDALLAH

2021/2022

F.S.T. ;  B.P. : 577 route de Casablanca – Settat ;  0523 400 736; Fax : 0523 400 969, www.fsts.ac.ma
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Introduction

I. ALIMENTS DES RUMINANTS

I1. Introduction :
Un aliment est défini comme une substance complexe dont l'ingestion par les animaux permet de
couvrir des besoins nutritionnels pour l'entretien et les différentes productions.
Un aliment unique simple est incapable de faire face, seul à l’ensemble des besoins. C’est la raison
pour laquelle plusieurs aliments sont réunis au sein d’une ration.

I2. Constituants des aliments


Les aliments des animaux sont composés d’eau et de divers nutriments : des glucides, des lipides, des
matières azotées, des vitamines et des minéraux, ainsi que des substances totalement dépourvues de
valeur nutritive, telle que la lignine. Lorsqu’un aliment est placé dans une étuve, l’eau contenue dans
cet aliment s’évapore, on obtient une matière sèche (MS). Tous les aliments contiennent une certaine
fraction de MS dont la teneur de l’herbe varie aux alentours de 20 %, alors que celle du foin et des
céréales se situe plutôt respectivement aux environs de 85 et 90 %. La MS comprend d’une part la
matière organique (MO), caractérisée par la présence d’atomes de carbone, et d’autre part la matière
minérale (MM). Les composants de la matière organique sont les glucides, les lipides, les matières
azotées et les vitamines. La matière minérale comprend quant à elle, les minéraux.

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Tableau n° 1 : Les différents constituants des aliments

Les composants de la MO sont les glucides, les lipides, les matières azotées et les vitamines

I21- Les constituants glucidiques


Comportent deux grandes catégories dans les cellules végétales :

I211- Glucides intracellulaires


Sucres hydrosolubles : glucose, saccharose etc.
Grains d'amidon : abondants dans les grains

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I212- Les glucides pariétaux :


Sont les constituants des parois cellulaires:
• Les glucides proprement dits (polyosides):
- la cellulose,
- les hémicelluloses,
- les substances pectiques.
• Les constituants non glucidiques qui leur sont associés :
- la lignine
- tanin
 La cellulose est le principal constituant de la paroi des cellules végétales, des tissus de soutien
et des vaisseaux du bois (xylème). Elle est formée de longues chaînes de molécules de glucose
dont les liaisons ne peuvent être rompues, au cours de la digestion que par les enzymes
bactériennes.
 La lignine : N’est pas un glucide. La lignification est d’autant plus importante que le végétal
est plus âgé. La lignine est une substance totalement indigestible, elle rend aussi difficile
l’action microbienne sur la cellulose et hémicelluloses auxquelles elle s’associe. La teneur en
lignine est le principal facteur de variation de la digestibilité des aliments d’origine végétale.

I22- Les constituants azotés


Parmi lesquels on distingue :
- Les matières azotées protidiques (MAP) : protéines, polypeptides et acides aminés libres.
- Les matières azotées non protidiques (MANP): Bases azotés, amines, amides dont l’urée.

I23- Les constituants lipidiques


Ce sont en général des triglycérides, c’est à dire des esters d’acides gras (AG) et de glycérol.
Une matière grasse est caractérisée par les différents AG qui la composent.
Les AG sont classées en fonction du nombre d’atomes de carbone C :
- AG courts ou volatil (C1 à C4), moyen (C6 à C14), AG longs (C16 à C22) ;
- Du nombre de doubles liaisons dans leur chaine carbonée ; c’est à dire degrés d’insaturation.

I3- Classification des aliments


I31- Classification Selon les apports nutritifs
Les aliments peuvent être énergétiques, azotés, minéraux, et vitaminiques.
- Les aliments énergétiques : sont des produits riches en glucides comme les céréales (fourrages
ou grains d’orge, de mais, d’avoine, de sorgho etc. et riche en lipides comme les oléagineuses
(grains de soja, de tournesol etc.)
- Les aliments azotés : sont des aliments riches en protéines principalement les tourteaux des
oléagineuses, les produits d’origine animal, les protéagineuses principalement les légumineuse
(fourrages et grains de féverole, bersim, vesce, pois etc.) et en matières azotées non protéiques
(urée).
- Les aliments minéraux et vitaminiques : produit naturel ou de synthèse renfermant de grande
quantité de minéraux et vitamines.

I32- Selon leur utilisation en élevage :


On rencontre des aliments d’allaitement, de sevrage, de croissance et d’engraissement (finition).
I33- Selon l’encombrement dans le tube digestif:

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Les aliments grossiers et les aliments concentrés.

I331- les aliments grossiers : Le terme d'aliments grossiers désigne des aliments dont la matière sèche
(MS) contient une proportion importante de constituants pariétaux (35 à 65% de la MS). Ils sont
nécessaires dans la ration pour un bon fonctionnement du rumen.
- Les fourrages (fourrage vert, ensilage et foins)
- Les sous-produits de cultures (la paille)

I3311- Les fourrages


Les fourrages sont constitués par l’appareil aérien des plantes fourragères.
On distingue selon le mode d’utilisation et de conservation et la teneur en matière sèche :
- Les fourrages verts contenant 15 à 30% de Matière sèche
- Les ensilages issus d’une conservation par voie humide (20 à 40% de MS);
- Les foins, résultant d’un desséchement naturel (ensoleillement, vent) (85 à 90 % MS) ;
- Les fourrages déshydratés artificiellement (90 à 95% de M S).
On rencontre Diverses familles botaniques : graminées, légumineuses, crucifères.
La qualité d’un fourrage dépend :
 de l’importance de ses constituants intéressants (feuilles et grains)
 du degré de lignification des tissus.
 de l’âge ou le stade végétatif (Stade de coupe optimal: Début épiaison chez graminées, Milieu
floraison chez légumineuses)
 des conditions de récolte et de conservation.

- Racines et tubercules
Représentent la partie souterraine de certaines plantes fourragères riches en réserves glucidiques
(énergie) en eau (75-80% d’eau) mais pauvres en protéines (racines de betteraves, manioc, pommes
de terre).

I3312- Les sous-produits de cultures


Paille de céréales, de légumineuses, chaumes, feuilles et collet de betterave sont riches en fibres,
pauvre en énergie et protéines

I332- Les aliments concentrés


Ils se caractérisent par une concentration importante en une composante nutritive ou plus (énergie,
matières azotées, minéraux, etc.). Ils présentent une teneur assez faible en parois végétales (de 15 à
35% de la MS).

I3321- Les grains de céréales


Grains d’orge, de blé de maïs etc. sont riches en amidon (énergie), mais pauvres en protéines.

I3322- Les grains protéagineux


Pois, Féverole, Vesce, Lupin doux, Haricot, Lentille etc. sont riches en protéines et ont une bonne
valeur énergétique. Sont utilisés comme source protéique dans l’alimentation animale

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I3323- Les grains oléagineux


Soja, Arachide, Colza, Navette, Tournesol, Lin, Coton, etc. sont à la fois riche en matière grasse et en
matière protéique, d’où leur nomination oléo-protéagineux.

I3324- Les sous-produits de l’Industrie Agro-alimentaire


- les sous-produits de meunerie (son)
- Les sous-produits de l’Industrie des huiles
Les tourteaux sont des coproduits provenant de l’extraction des huiles des grains d’oléagineux (soja,
arachide, coton, lin, colza et tournesol). Ils contiennent en général 30-50% de protéines. Ce sont des
sources typiques de suppléments protéiques pour animaux.
- Les sous-produits de l'industrie du sucre sont des aliments riches en fibres digestibles (les
pulpes de betteraves), ou en sucres simples (la mélasse).
- Les sous-produits de Brasserie : les drêches de brasserie (enveloppes du grain d’orge
récupérées après fermentation, valorisées fraîches ou déshydratées et riches en MAT)
- Les sous-produits de la pèche : farines de poissons riches en protéines bien pourvues en acides
aminés et sont des produits couteux.

I4. Forme de présentation des aliments concentrés


On peut rencontrer deux catégories d'aliments concentrés:
I41. Les aliments concentrés simples
Ils sont constitués d’une seule matière première.
Les plus utilisées sont des grains de céréales, des grains d'oléagineuses ou protéagineuses ;
des sous-produits de l’Industrie Agro-industrie.

I42. Les aliments concentrés composés:


Leur fabrication est un mélange de matières premières. Ils peuvent parfois contenir une certaine
proportion de fourrages broyés. Ils sont présentés sous des formes diverses : poudre, granulés ou
miettes.

I43. Les farines : CMV(Composés MultiVitaminés), farine de poissons

I5- Analyse des aliments


I51- Eau et matière sèche
Matière sèche (ou humidité) : Par dessiccation de l’aliment dans une étuve à 100°c, on obtient un
résidu sec appelé matière sèche MS :
• Quantité d’eau évaporée = masse avant dessiccation - MS
Exercice: le poids d’un échantillon d’un aliment A est de 400 g
• Le poids après dessiccation dans l’étuve est de 120g. Calculer le % de la MS et de l’eau dans
cet aliment.
• Quelle est la quantité d’eau et de MS contenu dans un Kg de l’aliment A
• Quantité d’eau évaporée= 400 -120=280g
• % eau dans l’aliment A = 280/400 x100=70%
• % MS dans l’aliment A = 120/400 x100 = 30%
Dans 1Kg de l’aliment A il y’a 70

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I52- . Matière organique et matière minérale (cendres) :


• La MS calcinée (brulée) dans un incinérateur pendant 12 h, à 550 °C.laisse un résidu appelé
cendre ou matière minérale(MM). La masse qui a disparu est appelée matière organique (MO) ;
• On calcule : MO = MS – MM
I53- Matière grasse (extrait éthéré) : L’extraction à l’éther permet d’estimer la quantité de MG de
l’aliment.

I54- Matières azotées (MAT) , ou protéine brute est obtenue conventionnellement à partir du résultat
du dosage de l’azote par la méthode kjeldhal
o MAT=Nt x 6.25

I55- constituants pariétaux


Cellulose brute (CB Weende):
La cellulose brute (CB) = (la celluloses + hémicelluloses (HC) + lignine) dosée par la méthode de
weende est un bon indicateur de la digestibilité de la MO.
Pour plus de précision les glucides pariétaux sont appréciés par les analyses de Van Soest qui reposent
sur 3 déterminations:
- NDF (neutral detergent fiber) = Cellulose+HC+Lignine
- ADF (acid detergent fiber) = Cellulose+Lignine (Lignocellulose)
- ADL (acid detergent lignin) fraction de lignine brute=Lignine
- Hémicellulose = NDF-ADF
- Cellulose = ADF-ADL

II- particularités de La digestion chez les ruminants


 Le Rumen :
Le rumen Héberge une flore microbienne (Des millions de bactéries et de protozoaires).
Les microbes vivent en symbiose avec l’animal
L’animal offre les conditions favorables à leur développement et multiplication (température PH)
et les aliments dont ils ont besoins
Les microbes quant à eux
- Convertissent les constituants fibreux et non fibreux en acides gras volatils AGV qui sont
utilisés comme source d’énergie à l’animal, comme précurseurs de la graisse du lait et du corps
et pour la synthèse du glucose.
- Synthétisent les protéines microbiennes sources d’acides aminés.
- Synthétisent les vitamines B et k

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La bouche

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• Langue préhensile
Fonction: Ingestion, mastication, ajout de salive (lubrifiant, tampon, enzymes)

• Production de salive chez VL (Effet de la ration sur la production de salive)

Vitesse d’ingestion Prod. salive


Aliment pelletées 0.36 kg 2.2 Cuillères/kg

Herbe fraîche 0.29 kg 3.3

Ensilage 0.25 kg 4.4

Foin 0.07 kg 13

Les 4 compartiments

1-Réticulum (nid d’abeille)


5% de la capacité.
• Fournit un espace de stockage additionnel et «retient» les corps étrangers (clous, fil de fer) qui
peuvent causer des endommagements sérieux aux autres organes s’ils passent à travers le
système.
• Souvent, un aimant est donné aux ruminants pour retenir ces corps étrangers dans le réticulum.
Epithélium du Réticulum

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2-Rumen (la panse)


80% de la capacité de l’estomac (150 à 250 litres chez les bovins adultes).
Le rumen ne se développe chez le jeune que lorsqu’il commence à manger
L’aliment solide
Cuve de fermentation non glandulaire
Sert comme cuve de stockage pour les aliments
Des millions de bactéries et de protozoaires dégradent les aliments dans le rumen

Digestion par bactéries et protozoaires


Fermentation anaérobie
Population bactérienne : 10 Mds/ml
Sucres et amidon => C3
Fibres (cellulose) => C2
Les AGV sont utilisés pour la production d’énergie, comme précurseurs de la graisse du lait et du
corps et pour la synthèse du glucose
Synthèse des protéines microbiennes après dégradation des protéines de la ration
Lipides peu de digestion
Vitamines Synthèse de B et K
Absorption: AGV, Ammoniac, AA, bipeptides, eau
Les microbes
 Vivent en symbiose
 Convertissent les CHO fibreux et non fibreux en AGV
 Synthétisent les protéines microbiennes
 Synthétisent les vitamines B

Digestion chimique
 Enzymes
 Catalyseur
 Amylases
 Protéases
 Cellulases

Surface interne du rumen d’un ovin


 Acides- HCl
 Hormones
Régularisent la production d’enzymes et la motilité de l’intesti
n

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1-3-2-3-
3 Omasum (feuillet)
 7% de la capacité. (12-20 L, chez VL)
 Plusieurs feuilles
 Est une section musculaire qui essore l’eau de
l’aliment avant d’entrer à l’abomasum
 Le transit est rapide
 Absorption d’eau ?
 Absorption d’AA et de bipeptides ?

Abomasum (le «vrai» estomac)


 8% de la capacité de l’estomac (20-25 L).
 Glandulaire
 Secrète HCl, pepsine,
Les sucs digestifs permettent une dégradation des protéines, hydrates C, et lipides en substances plus
simples qui peuvent passer à l’intestin grêle pour plus de digestion et absorption dans le flux sanguin

Intestin grêle
 Longueur: ~ 40 m, ~ 5 cm de diamètre (chez VL)
 Enzymes digestives du pancréas et la paroi intestinale
 Digestion
o CHO- peu, car une grande part est partie
o Protéines- peptides en AA (microbes et régime)
o Lipides
 Absorption
AA, lipides, minéraux, vitamines

Gros intestin
 Longueur: ~ 10 m, ~ 5-12 cm de diamètre (chez VL)
 Une faible digestion microbienne
 Absorption d’eau

La dégradation des Hydrates de Carbone comporte 2 phases:


• Hydrolyse: grâce à des enzymes microbiennes, les glucides intracellulaires et des tissus non
lignifiés sont +/- hydrolysés en oses. La +part des mbes du rumen tirent leur énergie de la
fermentation de ces oses
• Fermentation: les produits finaux de la fermentation anaérobie des oses représentent des
déchets du métabolisme microbien (AGV, gaz)

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II1-La digestion des glucides

II11- La dégradation des glucides


Elle comporte 2 phases:
• Hydrolyse: grâce à des enzymes microbiennes, les glucides intracellulaires et des tissus non
lignifiés sont plus ou moins hydrolysés en oses (sucre simple glucose par exemple).
• La plus part des microbes du rumen tirent leur énergie de la fermentation anaérobie de ces
oses.
Les déchets de cette fermentation sont des acides gras volatils (AGV) (acide acétique (C2),
acide propionique (C3) et acide butyrique (C4)) et des gaz

Les AGV sont absorbés par l'animal à travers la paroi du rumen et constituent sa principale source
d'énergie.

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II12-. Proportion des acides gras volatils

La production relative des AGV dépend de l'environnement du rumen.

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- lorsque le PH est normal (autour de 6,5) l’acide acétique est majoritaire (45à 75% des AGV
totaux), l’acide propionique représente 15 à 25% des AGV totaux et l’acide butyrique 5 à 15%.
- Avec un PH en deçà de 6. La proportion d’acide propionique augmente à 40%, et ce au
détriment de l’acide acétique qui descend alors à des valeurs proches de 40%.
- L’acide lactique, qui est un intermédiaire normal, ne s’accumule dans le rumen qu’à partir des
PH inférieur à 5,5
- La salive des ruminants neutralise l’acidité provoquée par les AGV formés dans le rumen et le
PH du contenue de rumen reste relativement constant ce qui maintient la composition et
l’activité de la flore microbienne.

Conséquences :
 Une ration riche en fourrage longuement mastiquée, avec une forte salivation, et une
fermentation lente des glucides entraine une libération modérée et étalée d’AGV absorbé au
fur et à mesure de leur production. Dans ces conditions, le PH à l’intérieur du rumen est proche
de 7 ce qui est favorable au développement de la flore céllulolytique et à la production l’acide
acétique lui-même favorable au taux butyreux dans le lait puisque l’acide acétique est le
principal précurseur des acides gras courts et moyen du lait.
 Une ration riche en concentré et pauvre en fibre long provoque une ingestion rapide avec peu
de salive, une fermentation rapide et facile et une production abondante d’AGV dans un temps
court. L’accumulation de ces AGV induit une baisse du PH dans le rumen (inférieur à 6) ce qui
est favorable au développement de la flore amylolytique favorable à la production d’acide
propionique précurseur du glucose produit par le foie et utilisé pour synthétiser le lactose du
lait. Ainsi la quantité du lait produite par une vache dépend directement de la quantité d’acide
propionique formé dans le rumen.

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Si le PH descend en dessous de 5,5 L’acide lactique s’accumule dans le rumen et l’acidose


s’installe

En général, une ration riche en amidon engendre une production supérieure d'acide propionique et une
ration riche en fibre (cellulose) engendre une production supérieure d'acide acétique.

II13-. Production des gaz dans le rumen

Le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane, produits lors des fermentations, sont rejetés par éructation
lors de la rumination. Le rejet de méthane représente une perte d'énergie. Une trop forte production de
gaz (trop de fermentations), la non éructation, peuvent être responsable de la météorisation

II2- Digestion des lipides

Les lipides subissent dans le rumen presque tous une hydrolyse rapide qui produit deux constituants
séparés: les substances solubles dans l'eau et à fermentation rapide, comme le glycérol et les sucres, et
celles insolubles dans l'eau, c'est-à-dire les acides gras.

Les graisses ont une teneur en énergie brute beaucoup plus élevée que tout autre constituant de la
ration. L’introduction des graisses en quantités élevées dans les rations destinées aux ruminants, peut
nuire fortement à la capacité de la flore microbienne de dégrader d'autres constituants alimentaires. En
général, on estime qu'une teneur en graisses supérieure à 5 % entraîne une diminution de l'aptitude de
l'animal à utiliser les fibres alimentaires.

II3- La digestion des matières azotées

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Toutes les matières azotées non protidiques (urée, etc.) et une partie des matières azotées protidiques
(acides aminés et certains polypeptides et protéines) sont dégradées en ammoniac (NH3) par la flore
microbienne.
Pour réaliser leur propre synthèse protéique (protéosynthèse) et ainsi assurer leur prolifération, la flore
microbienne du rumen utilise essentiellement :
 L’énergie et les chaînes carbonées fournies par les glucides fermentescibles
 L’ammoniac issu de la protéolyse des matières azotées dégradables
 L’ammoniac en excès absorbé au niveau de la paroi du rumen est transformé en urée dan le foie.
Cette urée est en partie recyclé par la salive dans le tube digestif ou éliminée dans l’urine .

Conséquences de l’alimentation azotée:

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 Les ruminants dont les besoins azotés modérés, les apports en acides aminés apportés par la
flore microbienne sont suffisants. Donc grâce à la flore microbienne, le problème de la qualité
des matières azotée se trouve en partie résolu chez les ruminants.
 Chez les vaches laitières hautes productrices (VLHP), certains AA peuvent devenir limitant.
L’Ajout de Méthionine et Lysine protégées contre dégradation ruminale devient nécessaire ce
qui améliore le taux protéique TP du lait,
 Le tannage des tourteaux permet d'augmenter la quantité des protéines alimentaires de la ration
qui vont échapper à la dégradation microbienne.

 Excès de l’azote NH3 par rapport à l’énergie


 Risque alcalose, modification du faciès microbien, fatigue hépatique ou rénale,
 Augmentation des pertes urinaires et fécales en azote ce qui engendre des phénomènes de pollution
azotée.
 Déficit de NH3 par rapport à l’énergie : il y’a un niveau de déficit tolérable grâce au recyclage
salivaire de l'urée endogène calculé par le rapport microbien (Rmic ) (PDIN-PDIE)/UF
 Si le déficit en NH3 dépasse ce qui est tolérable, on peut rajouter de l’azote Non protéique
Industriel (l'ANPI).
L'ajout d'urée peut rapidement devenir nuisible: Intoxication mortelle en moins d'1 heure
Precautions :
 Transition alimentaire progressive
 Ingestion étalée dans la journée
 Quantités maximales :25 g urée/100 kg de poids vif (PV) pour animaux à
l'engraissement et 30 g urée/100 kg de PV pour vache laitière

II4- Bilan de la digestion dans le rumen-réseau

III- Utilisation métabolique des nutriments énergétiques produits de la digestion

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 Glucose, acides gras volatils, glycérol, acides gras et AA en excès constituent une sources
d'énergie pour l’organisme, (« combustibles" cellulaire), utilisés pour la croissance, la
reproduction cellulaire, le travail ...
 Les AGV sont utilisés comme précurseurs de la graisse du lait et du corps et pour la synthèse
du glucose
 Les acides aminés sont des substances plastiques dont le rôle principal est l’élaboration des
protéines de l’organisme, des productions ou de protéines fonctionnelles (enzymes, hormones,
anticorps…).

IV- Digestibilité
IV1- Définition
Elle exprime la part de l’aliment qui disparaît dans le tube digestif.
Digestibilité apparente da = (Ingesta (I) –Feces (F) )*100/I

Dans les fèces existe des produits qui ne proviennent pas directement de la ration (fèces endogène Fe)
(cellules mortes, muqueuse, …)

Digestibilité réelle dr =(I-(F-Fe))*100/I


On parle de CUD : Coefficient d’Utilisation Digestive= da*100
La notion de digestibilité s’applique à la MS, la MO (dMO), aux divers constituants des aliments
MO, énergie etc.

IV2- Facteurs de variation de la digestibilité


IV21- Facteurs liés à l’animal
- État sanitaire de l’animal:
Les troubles pathologiques (diarrhée, fièvre) diminuent la digestibilité
- L’âge de l’animal: Jeune ruminant: encore monogastrique
IV22- Facteurs liés l’aliment
- Stade de végétation.
Plus le fourrage devient âgé plus sa digestibilité diminue.
La richesse en constituants pariétaux (NDF) des fourrages augmente avec l’âge et cause une baisse de
leur digestibilité, car la lignine est indigestible et exerce aussi une barrière à la dégradation microbienne
de l’hémicelluloses et la cellulose en liaison avec la lignine.
- Le traitement à l’ammoniac anhydre permet d’améliorer la digestibilité de fourrages pauvres
comme la paille, en brisant en partie les liaisons entre la lignine et les hémicelluloses.
- Le niveau alimentaire (NA)
Avec un NA élevé ; la quantité ingérée est plus grande ; l’estomac est distendu ; le brassage est
difficile ; la vitesse de transit augmente et la digestibilité diminue.
- Forme de présentation de l’aliment
DMO d’un foin haché (68.3%) > broyé (63.2%) > condensé (58.0%)
Raison:
 Chez les ruminants, les fourrages broyés aggloméré séjournant moins longtemps dans le
rumen-réseau, subissent pendant moins longtemps la digestion microbienne et leur
digestibilité diminue.
- la composition de la ration et du rythme de distribution

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Association entre aliments:


 Un aliment riche en azote améliore la digestibilité d’un aliment riche en énergie et vice-versa.
 La ration complète ou une augmentation du nombre de distributions de concentrés par jour en
complément du fourrage améliore la digestibilité des fourrages.

V- La nature des dépenses


V1- Dépenses d’entretien
Les dépenses d'entretien donnent à l’animal la possibilité de se maintenir en vie, sans variation
de poids et sans aucune production.
Ce sont, d'une part, Les dépenses destinés à couvrir les pertes dues au fonctionnement du
métabolisme de base (MB) de l’animal (circulation, respiration, excrétion rénale, sécrétions
hormonales et enzymatiques, renouvellement constant des constituants tissulaires) ; et d’autre
part, les dépenses supplémentaires liées aux conditions de vie : thermorégulation, station
debout, déplacements.

V12- Les dépenses de production


• Les dépenses de production correspondent à la réalisation par un animal de ses différentes
productions: croissance, engraissement, gestation, lactation, travail.

VI- Système d’expression des apports et besoins chez les ruminants.

VI1- Système d’expression des apports et besoins énergétiques


L’énergie représente le combustible nécessaire à la vie de l’animale et à l’élaboration des productions
animales.
La valeur énergétique des aliments distribués et les besoins des animaux sont exprimés en unité
fourragère UF.
Une unité fourragère c’est l’énergie nette apportée par un kg d’orge de référence.

VI11- Les différents niveaux de dépense énergétique.

EM EN
ED Extra Chaleur
EB
E Urines et gaz
E Fèces
Les dépenses énergétiques d'entretien et de production sont couvertes grâce à l'apport
d'énergie chimique contenue dans la matière organique des aliments ingérés. Cependant, la totalité de
l’énergie brute EB contenue dans les aliments n'est pas valorisée par l’animal.

- Énergie brute EB
C’est l’Énergie contenue dans l’aliment, obtenue par combustion complète (oxydation par une bombe
calorimétrique).
Ou bien, on peut la calculer si on connaît la composition:
1 g glucides = 4.1 kcal
1 g lipides = 9.3 kcal
1 g protides = 5.5 kcal

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- L’énergie digestible ED :
En fonction de la digestibilité des aliments 10 à 50% de l’énergie brute sont perdues dans les fèces.
L’énergie restante est appelée l’énergie digestible ED
ED = EB – EF

- L’énergie métabolisable (EM) :


Une fraction de l’énergie digestible est ensuite éliminée dans l’urine (2 à 5%) et sous forme de gaz (4
à 10%). L’énergie restante est appelée l’énergie métabolisable
EM = ED – EG – EU L’énergie métabolisable correspond à la quantité d’énergie alimentaire disponible
pour les réactions du métabolisme des cellules.
q=(EM)/EB Rendement de l’utilisation de l’EB en EM
EM/ED Rendement de l’utilisation de l’ED en EM.

- L’énergie nette EN :
Une partie seulement de l’énergie métabolisable contribue à couvrir les dépenses d’entretien et de
production : c’est l’énergie nette. L’autre partie est dissipée sous forme de chaleur : c’est l’Extra-
chaleur C : EN = EM – Extra-chaleur
L’extra-chaleur est la partie de l’énergie métabolisable perdue sous forme de chaleur liée à la digestion
des aliments, et l'utilisation métabolique des nutriments absorbés.
Si K est le rendement global de la transformation de l’énergie métabolisable en énergie nette on a :
EN = K* EM

Les recherches ont montré que k est différent suivant que l’animal utilise de l’énergie de l’aliment
pour s’entretenir, s’engraisser ou produire du lait. On définit donc :
 km (maintenance) pour l’entretien
 kl pour la lactation ;
 kf (fattening) pour l’engraissement

 Les valeurs Kl, Kf et Km de chaque aliment différent selon que l’animal utilise l’énergie de
l’aliment pour s’entretenir, s’engraisser ou produire du lait.

VI12- Expression des apports et besoins énergétiques


Apports alimentaires et besoins énergétiques sont exprimés en unité fourragère UF
VI121- Ancien système UF français (Leroy)
Dans ce système, l’extra chaleur estimé par kg de matière sèche de l’aliment est constante quel que
soit la destination de l’utilisation de l’énergie nette de l’aliment. On a donc une seule valeur UF par
kg d’aliment.
1 UF = 1883 Kcal.
VI122- Réforme du système UF
Compte tenu des différences d’utilisation de l’EM pour la lactation et pour l’engraissement, deux
valeurs UF ont été retenues:
UFL unité fourragère lait
UFV unité fourragère viande

1UFL : Quantité d’énergie nette fournie par 1 kg d’orge de référence pour la production laitière d’un
ruminant.
1UFL= 1700 kcal d’énergie nette

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1UFV : Quantité d’énergie nette fournie par 1 kg d’orge de référence pour l’entretien et
l’engraissement d’un ruminant.
1UFV= 1820 kcal d’énergie nette.

UFL sont utilisées chez les femelles en lactation, les femelles d’élevage, les génisses chevrettes,
agnelles et mâles reproducteurs.
UFV sont utilisées chez le animaux, animaux à l’engraissement (agneaux de boucherie - taurillons –
bouvillons génisses viande - bœufs à l’engrais).

IV123. Détermination de la valeur énergétique des aliments :

Valeur énergétique d’un aliment exprimé en


UFL/kg =EN utilisée pour le lait fournie par 1 kg de cet d’aliment en kcal
1700
Exemple : 1 kg d’avoine a Les caractéristiques suivantes :
EB = 4122 kcaL;
dE = 0,724;
EM/ED = 0,833; KL = 0,608.
Sa valeur énergétique nette pour le lait est:
4122 x 0,724 x 0,833 x 0,608 = 0 ,89 UFL/kg
1700

Valeur énergétique d’un aliment exprimé en UFV/kg de MS = ENEV fournie par 1 kg de MS de cet
d’aliment en kcal / 1820

Au sein du système (UFL ou UFV), les apports énergétiques des aliments s’additionnent pour le calcul
des apports de la ration.

Les valeurs alimentaires en UFL et UFV des différentes catégories d’aliments sont présentées dans les
tableaux de l’INRA

VI 124- Détermination des besoins énergétiques des animaux :


VI 1241- Besoins d’entretien :
Les dépenses énergétiques d’entretien augmentent moins vite que le poids vif PV.
Ces dépenses sont proportionnelles à la surface du corps de l’animal exprimé par le Poids métabolique
(P0.75).
Le besoin d'entretien d'une vache laitière correspond à 70 kcal d'EN de lactation par kilo PV 0.75.

Exemple : Le besoin d'entretien de 600 kg s'élève à: 70 x 600 0,75 = 70 x 121,2 = 8484 kcal d'EN de
lactation par jour soit 8484/1700 = 5 UFL/j.
BE = 5UFL/j
En Pratique pour la vache laitière, on utilise :
- Une formule simplifiée pour déterminer ce besoin journalier à partir du poids vif
Besoin d’entretien (UFL/j) = 1.4 + 0.6 poids vif
100
VI 1242- Besoin en UFL de la production laitière :

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Le besoin énergétique de production d’1 kg de lait exprimé en UFL est égal à l'énergie de 1 kg de lait
exprimé en kcal/1700.
1 kg de lait standard contient 740 kcal d'EN de lactation, et entraîne un besoin de :
740/1700 = 0,44 UFL/kg de lait à 4% deTB.
Pour tenir en compte de la variation de la composition du lait en MG
Le besoin énergétique est = PL x [0,44+ ((0,0055(TB-40)+(0,0033(TP-31))].

PL quantité du lait à produire


TB taux butyreux ou de matière grasse en g par kg de lait
TP taux protéique en g par kg de lait
En pratique chez la vache les besoins énergétiques sont calculés sur la base du TB seulement.
Exercice
Calculer les besoins énergétique d’un kg de lait avec : TB de 45%, TP de 31%
Le besoin énergétique d’un kg= 1kg x [0,44+ ((0,0055(45-40) + (0,0033(31-31))]=0,47UFL
VI 1243- Besoin énergétique de gestation :
Le besoin énergétique de gestation est calculé à partir de l’énergie fixée dans le fœtus et les annexes
et qui est important pendant le dernier tiers de gestation.
En pratique on utilise le tableau 2.4 Besoins des vaches laitières
 0,6UFL/j 6e mois).
 1,1 UFL/j (7e mois).
 1,8 UFL/j (8e mois).
 2,9 UFL/j (9e mois)
 Pour un veau de 45kg

VI 1244- Le besoin énergétique de croissance :


Dans le cas des animaux en croissance, les apports recommandés sont calculés en tenant compte des:
- Des dépenses d’entretien,
- Des quantités d’énergie fixée sous forme de protéines et de lipides. Celles-ci sont fonction de la race,
du sexe, du PV et de la vitesse de croissance des animaux.
Les apports recommandés totaux sont indiqués dans les tableaux de besoins des animaux ci dessous.
Les besoins en UFL et UFV des différentes catégories animaux sont présentées dans les tableaux de
l’INRA

VI2-Système d’expression des apports et besoins azotée chez les ruminants.

VI21- La dégradabilité théorique(DT) des matières azotées dans le rumen


Les matières azotées alimentaires subissent une dégradation plus ou moins intense et rapide dont
l’ammoniac (NH3) est le produit principal.
La degradabilité des matières azotées dans le rumen est exprimé par la dégradabilité théorique(DT)
qui permet d’estimer le flux des matières dégradées et non dégradées. Elle varie selon :
 la structure chimique des matières azotées (les protéines sont moins dégradables) ;
 l’accessibilité par les micro-organismes ;
 les traitements technologiques ;
 l'activité microbienne dans le rumen.

 La dégradation microbienne est rapide et totale pour l’azote non protéique (urée, amides …) et
acides aminés libres.

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 Une partie des protéines échappent à la dégradation microbienne.

VI22- Expression des apports et besoins en matières azotée (Le système PDI)
Le système PDI exprime les apports alimentaires et les besoins des animaux en protéines digestibles
dans l'intestin grêle.
Les acides aminés absorbés au niveau de l’intestin ont une double origine protéines digestibles dans
l'intestin : alimentaires et microbiennes.
 PDIA = Protéines digestibles dans l’Intestin d’origine Alimentaire
 PDIM = Protéines digestibles dans l’Intestin d’origine Microbienne

Selon le facteur limitant de la protéosynthèse microbienne, chaque aliment a deux valeurs azotées:

 Protéine digestible dans l’Intestin permise par l'energie : PDIE = PDIA + PDIME
 Protéine digestible dans l’Intestin permise par l'N : PDIN = PDIA + PDIMN
Valeur la plus petite correspond à la valeur azotée de l'aliment seul
Valeur la plus forte correspond à la valeur azotée potentielle maximale si l'aliment est
associé à d'autres aliments complémentaires

Les PDIN et PDIE sont non additives


La valeur PDI d'une ration est obtenue en calculant séparément la somme ΣPDIN et ΣPDIE des
différents aliments, et en retenant la plus petite des 2 sommes

Les valeurs alimentaires en PDIN et PDIE des différentes catégories d’aliments sont présentées dans
les tableaux de l’INRA

VI23-Besoins et apports recommandés des animaux


Les besoins en PDI, correspondent aux quantités de PDI nécessaires pour compenser les pertes et les
exportations azotées.
• Besoins en PDI = besoins cellulaires x 1/CUM.
• Coefficient d’utilisation métabolique (CUM)

VI24- Besoin protéique d’entretien


Le besoin d’entretien journalier (Bes PDI ent) augmente avec le poids vif de l’animal
• Bovins : 3,25 g de PDI / kg P 0.75
• Ovins : 2,56 g de PDI / kg P 0.75

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En pratique pour la vache laitière on utilise


- Une formule simplifiée : 95 + 0,5 x PV

VI25- Besoins en g PDI de la production laitière


Ces besoins varient principalement avec le TP du lait
• Ex : 1 kg de lait de vache standard
• TP = 31 g/kg de lait coefficient d’utilisation métabolique CUM = 0,64
• Besoins en PDI = 31/0,6= 48 g de PDI / kg de lait

VI26- Le besoin protéique en g PDI de gestation


En pratique chez la vache on utilise le tableau 2.4
Exemple besoins des vaches laitières :
 47g PDI/j 6e mois).
 88 g PDI /j (7e mois).
 148 g PDI /j (8e mois).
 227 g PDI /j (9e mois)
Pour un veau de 45kg

VI27-Besoin protéique de croissance


Dans le cas des animaux en croissance, les apports recommandés totaux sont indiqués dans les tableaux
de besoins des animaux ci-dessous.

Les besoins en PDIN et PDIE des différentes catégories animaux sont présentées dans les tableaux de
l’INRA.

Applications
Calculer les besoins journaliers en UFL et g PDI d’une vache laitière de 700Kg de PV avec une
production de 35 kg de lait à 40‰ de MG et un TP 31‰
Formule de base Formule simplifiée
Besoins
énergétique en
(UFL/j) 0,041 x PV0,75 1,4 + 0,006 x PV
Entretien :
PL x [0,44+ ((0,0055(TB- 0,44 UFL/kg de lait à 4% de MG
production : 40)+(0,0033(TP-31))]

Besoins azotés en
(g PDI/j) 3,25 x PV 0,75 95 + 0,5 x PV
Entretien : PL en kg x TP/ 0,64 48 g PDIN par kg de lait standard à
production : un TB de 40‰ et un TP de 31‰

Formule de base Formule simplifiée

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Besoins
énergétique en
(UFL/j) 0,041 x 700 0,75 = 0,041 x 136,09= 5,58 1,4 + 0,006 x 700= 5 ,6 UFL/j
Entretien :
30 x [0,44+ ((0,0055(40-40)+(0,0033(31- 0,44 UFL x 3O kg de lait à 4% de
production : 31))] = 30x0,44= 13,2 UFL/j MG= 13,2 UFL/j
13,2 + 5,58 = 18,78UFL/j 13,2 + 5,6 = 18,8UFL/j
Total
Besoins protéique
en (g PDI/j) 3,25 x 136,09= 442,3 g PDI/j 95 + 0,5 x 700= 445 g PDI/j
Entretien : 30 x 31/ 0,64= 1453 g PDI/j 48 g PDIN x 30 kg de lait=1440 g
production : 442,3 + 1453 = 1895 g PDI/j PDI/j
Total 445+1440= 1885 g PDI/j

VII-Alimentation minérale

Les minéraux et vitamines sont très importants pour la santé, la production et la reproduction des
animaux. Par exemple, la fièvre de lait en début de lactation est due à un déficit en calcium.

Alimentation minérale
Groupes de minéraux : Les éléments minéraux se classent en deux groupes :
 Les minéraux majeurs ou macroéléments : présent dans l’organisme en quantité importante :
calcium (ca ) , phosphore ( P ) , magnésium (Mg) ,potassium (K ) , sodium ( Na) , chlore ( Cl) et
souffre (S) .
Les oligo-éléments ou éléments traces : Sont présents en quantité très faible : Fer (Fe), cuivre (Cu),
manganèse (Mn), zinc (Zn), cobalt (Co) , iode ( I )et sélénium ( Se ).

Rôles des minéraux : Chez l’animal les minéraux ont deux grands rôles
 Rôle plastique : ce sont les éléments qui entrent dans la constitution l’organisme et des produits animaux
(viande, lait, œufs). Le calcium et le phosphore, (75% de minéraux de l’organisme) jouent un rôle
déterminant dans la formation du squelette.
 Régulateur des fonctions de l’organisme : Les éléments minéraux surtout les oligoéléments entrent
dans la constitution moléculaire des enzymes, d’hormones et de qui vont participer à la
régularisation des grandes fonctions de l’organisme : digestion, production, reproduction,
croissance.
C’est pourquoi la carence de ces minéraux se traduit par des perturbations souvent très graves de:
Baisse de l’appétit, diminution de la résistance aux maladies, troubles de la fécondité et des
baisses de la production

Minéraux rôles principaux effets d'un apport déséquilibré


Calcium Squelette, contractions carence : Fièvre du lait (hypocalcémie), boiterie chronique,
musculaires, équilibre fractures osseuses, ostéomalacie excès : réduit l'absorption des
sanguin, composant majeur oligo-éléments
du lait

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Phosphore squelette Chute de croissance, boiterie, baisse de la production laitière, baisse


métabolisme énergétique de la fertilité.excès alimentaire : surtout si déséquilibre entre le Ca
tampon du pH du rumen et le P : atonie utérine, chute de la fertilité
(salive)
Magnésium métabolisme énergétique carences : Tétanie hypomagnésique, non délivrance et rétentions
contraction musculaire placentaires, ralentissement de croissance
Sodium et influx nerveux, contractions Perte d'appétit, pica, teneur réduite en M.G du lait. Combinée avec
chlore musculaires, équilibre une carence en potassium : acidose.L’excès de sel peut provoquer
sanguin des diarrhées, des troubles nerveux, des accidents rénaux et
l’apparition d’œdèmes.
Potassium influx nerveux, contractions excès : accélèrent le transit digestif et la mobilisation des graisses.
musculaires, équilibre Alcalose. Ils augmentent le risque de carence en Sodium. Au
sanguin tarissement ils augmentent le risque d'œdème mammaire.
Soufre synthèse protéique dans le réduction de la consommation de fourrage et de la synthèse
rumen protéique dans le rumen : dépilations, chute de production, défaut
de croissance.

rôles principaux effets d'un apport déséquilibré


Iode indispensable à la synthèse des hormonesavortements en fin de gestation, veaux faibles, rétention
thyroïdiennes placentaire, infécondité, défaut d'immunité
Manganèse cofacteur de nombreuses réactions défaut d'aplomb, boiterie, infécondité (perturbation de
enzymatiques la synthèse des hormones stéroïdes)
Cuivre Intervient comme cofacteur dans le poils décolorés et fragiles notamment autour des yeux,
métabolisme défaut d'immunité, boiterie, jeunes peu réactifs et lents,
anémie. Attention à très forte toxicité du cuivre pour les
ovins
Zinc cofacteur du métabolisme, hormones épaississement de la peau et dépilation, articulations
stéroïdiennes, vision, défenses douloureuses, problèmes d'onglons.
immunitaires
Sélénium anti-oxydant dégénérescence musculaire (myopathie), rétention
placentaire, susceptibilité accrue aux mammites
Cobalt Indispensable pour la synthèse de la Anémie, cachexie, troubles nerveux
vitamine B12 dans le rumen et la
multiplication cellulaire.
Fer constituant de l'hémoglobine Anémie

Adaptation et régulation du métabolisme minéral :


Si l’apport est insuffisant en minéraux, les animaux peuvent se réguler en augmentant leur capacité
d’absorption intestinale, en limitant les pertes et en mobilisant les réserves en minéraux du squelette,
surtout le P et le ca (important les premiers jours de lactation).
La salive recycle des minéraux majeurs (Ca, P, Mg, Na).Les excès sont rejetés dans les bouses.

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Alimentation vitaminique
Les vitamines sont des substances organiques que l’on peut définir sur le plan nutritionnel par les
caractéristiques suivantes :
- Elles sont indispensables au développement, à l’entretien et aux fonctions de l’organisme;
- Elles sont actives à faible dose
- Elles ont une action spécifique, aucune vitamine n’étant plus importante qu’une autre ;
Leur carence provoque des hypovitaminoses dont les conséquences économiques sont désastreux :
Ralentissement de croissance, diminution de productions, mortalité élevée, chute de fécondation et
déficience osseuse
On distingue 2 catégories de vitamines:
 Les vitamines liposolubles, c’est-à-dire solubles dans les graisses : vitamines A, D, E et K
 Les vitamines hydrosolubles, c’est-à-dire solubles dans l’eau : vitamine C et vitamines du groupe
B (B1 : thiamine ; B2 : riboflavine ; B3 : niacine ; B5 ; B6 ; B8 : biotine ; B9 : acide folique ; B12).

Vitamines rôles principaux effets d'un apport déséquilibré


vitamine vision (rétine), régule la multiplication épaississement de la peau, squames, perte de vision et
A cellulaire, effet anti-inflammatoire kératite, sensibilité accrue aux maladies pulmonaires
vitamine absorption et fixation osseuse du calcium rachitisme, fragilité du squelette, sensibilité accrue aux
D et du phosphore carences en calcium.La vitamine D est toxique en cas
d'excès : calcifications anormales (aorte, rein,
articulations,...)
vitamine antioxydant biologique dégénérescences musculaires (myopathie)
E

Expression des besoins et des apports en minéraux et en vitamines


Les apports des aliments et les besoins des animaux en minéraux sont exprimés en en g d’élément
absorbable en ce qui concerne les macroéléments (g de Ca abs) et le milligramme ( mg ) pour les oligo-
éléments. Les apports et les besoins des animaux en vitamines sont quant à eux exprimés en UI.

Couverture des apports alimentaires


Dans le rationnement on s’intéresse à la couverture des besoins en ca et P. aussi chez la vache laitière
il faut être particulièrement vigilant pour le Mg et le Na. Le Cl, le K et le S posent par contre rarement
des problèmes.
Les besoins des différents animaux et les apports des aliments en Ca abs et P abs sont donnés par les
tables de l’INRA 2007
Les teneurs des aliments en éléments majeurs sont :
très variables dans le cas des fourrages, parfois pour le même fourrage ( Pour cela il faut disposer de
résultats d'analyses en Calcium et Phosphore des fourrages utilisé ou avoir des références locales
Plus stable pour les aliments concentrés.
Les fourrages sont insuffisamment pourvus en phosphore et Na, et plus ou moins bien pourvus en ca.
Les aliments concentrés sont riches en phosphore, mais leur teneur insuffisante en sodium et en ca.
La couverture des apports alimentaires recommandés en éléments minéraux nécessite pratiquement
toujours une complémentation minérale de la ration à partir de matières premières minérales.
Le choix des matières premières minérales est souvent délicat. Le problème du phosphore est le plus
important, car c ‘est l’élément minéral le plus couteux et ses rejets sont source de pollution. En ce qui

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concerne les autres éléments, les principales sources utilisées sont les phosphates calciques et le
carbonate de calcium pour le calcium, le chlorure de sodium pour le sodium et divers sels pour les
oligoéléments.
Chez le ruminant, il n’est pas nécessaire d’apporter via la ration alimentaire les vitamines du groupe
B ainsi que les vitamines C et K. Les microorganismes du rumen sont en effet capables de les
synthétiser. Les autres vitamines doivent par contre impérativement être apportées par les aliments
distribués.
 Le groupe A (vitamine A1, ou rétinol, carotène) : Seuls les fourrages verts et les ensilages de
bonne qualité en apportent des quantités appréciables ; la couverture des besoins des animaux
au pâturage ne pose pas de problème. Les risques de carence sont réels dans tous les autres cas
et la supplémentassions doit être alors permanente.
 Le groupe D (vitamine D2 et D3) : Les besoins sont couverts pour les animaux vivant en plein
air par synthèse de vitamine D3 au niveau de la peau sous l’action du soleil. La plupart des
aliments en sont à peu près totalement dépourvus et la supplémentation est donc indispensable
dans la plupart des situations.
 Le groupe E (les tocophérols) : la supplémentation est le plus souvent nécessaire.

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