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Chapitre III.

Constituants des aliments fourragers

Les espèces végétales fourragères (ou autres) sont distinguées selon leur composition
et selon les différents éléments constitutifs de leurs tissus.
A cet effet nous observons deux types de composition, à savoir la composition
morphologique ou botanique et la composition Chimique
1. La composition morphologique
La morphologie est la partie de la botanique qui permet de décrire la forme et la
structure externe des végétaux et de leurs organes.
Les espèces végétales sont de morphologies diverses et très variées, mais en générale
elles possèdent toutes les mêmes types d’organes différenciés :
- une tige portant elle-même des feuilles et des bourgeons
- des racines.
Ces organes sont eux-mêmes constitués de tissus, organisés de cellules spécialisées.
La morphologie des plantes résulte non seulement de facteurs génétiques (ou facteurs
intrinsèques), mais également de facteurs environnementaux exogènes (ou facteurs
extrinsèques).
Elle permet de mettre en valeur l’importance de la famille en nombre de genres et
d’espèces,
Remarque :
Les règles de la nomenclature veulent que le nom d’une famille soit dérivé de
celui d’un genre; c’est la raison pour laquelle certaines appellations
familières, telles que «Graminées» ou «Ombellifères», sont remplacés par
«Poaceae» [du genre Poa] ou «Apiaceae» [du genre Apium].
 Description des caractères botaniques
Appareil végétatif : caractérise les différents types biologiques : arbre, arbuste,
herbe vivace ou annuelle ; Parties souterraines ; Tige et feuilles.
Appareil re producteur ou Inflorescence C’est la manière dont les fleurs se
regroupent entre elles.
- Fleur qui peut être Actinomorphe (régulière) ou zygomorphe
(irrégulière).Hermaphrodite ou unisexuée, la plante étant alors monoïque ou
dioïque.
- Fruit Type de fruit : sec ou charnu, déhiscent ou non.
- La graine et sa dissémination.
2. La composition chimique
La composition chimique indique les teneurs en composés chimiques des différents
tissus végétaux ( ou tissus constitutifs de la plante). Ces teneurs sont représentés par
des composés simples ou composés minéraux et des composés organiques ou
molécules organiques principalement les glucides, les lipides et les protéines
Les composés chimiques sont renfermés au niveau des cellules qui constituent les
tissus et permettent l’essentiel du métabolisme de ces tissus.

La cellule végétale comme le montre la figure est constituée d’une membrane (ou
paroi cellulaire), du cytoplasme (Protoplasme + organites + vacuoles) et du noyau.
Les constituants chimiques cellulaires sont soit contenus
o Dans le cytoplasme ils sont dits protoplasmiques
o Dans la paroi ils sont dits pariétaux.
Nous nous intéresserons dans ce cours aux principaux constituants chimiques qui
représentent l’essentiel des apports en éléments nutritifs des espèces végétales
fourragères. Les principaux éléments sont les glucides, les protéines ( ou constituants
azotés) , les lipides et à un degré moindre les minéraux et les vitamines.

3. Les constituants glucidiques


3.1. Classification des composés glucidiques
Les glucides sont distingués selon leur classification biochimique, ainsi nous
observerons
 Les monosaccharides (oses)
Trioses (à 3 carbones), Tetroses (C4), Pentoses (C5), Hexoses (C6) exemple
Glucose, Galactose, Mannose, Fructose
 Les Oligosaccharides (2-10 unités de glycose), dont on peut citer
Les Disaccharides (C12) : ex le maltose, lactose, les Trisaccharides (C18),
Tetrasaccharides (C24), Pentasaccharides (C30)
 Les Polysaccharides ou Polyosides (plus 10 unités de glycose) dont on citera
la Cellulose qui nous intéresse le plus.
 Hétéroglycanes (2-6 unités de glycose différentes)
Dont on citera les Pectines et les Hémicelluloses
• Les Composantes spéciales
Exemple la Lignine qui n’est pas un hydrate de C.
3.2. Localisation des glucides dans la cellule végétale

Nous distinguons 2 grandes catégories de glucides selon leur localisation danss la


cellule végétale:
- Les glucides cytoplasmiques ou intracellulaires,

- Les glucides de la paroi ou pariétaux.

a. Les glucides intracellulaires :

Ce sont des glucides simples constitués des sucres hydrosolubles, des grains d’amidon
et de fructosanes:

- Les Sucres hydrosolubles : la concentration en sucres simples est fonction du


stade de développement de la plante , moins de 10% de la matière sèche (MS), à
l’exception des plantes jeunes (graminées), betterave, ou autre espèce sucrière
(rarement fourragères) La concentration max est atteinte avant le début de l’épiaison
des graminées et peu avant le début du bourgeonnement des légumineuses.

- L’Amidons: abondants dans les grains (ex céréales), dans les tubercules et
leurs sous-produits.
- Les Fructosanes: ils s’accumulent à la base des tiges des graminées.

b. Les glucides pariétaux :

Ce sont les constituants des parois cellulaires:

• Les glucides proprement dits (polyosides):


- la cellulose,

- les hémicelluloses,
- les substances pectiques.

• Les constituants non glucidiques qui leur sont associés:


- la lignine

La cellulose :
Dans les tissus végétaux la cellulose représente le principal constituant de la paroi des
cellules végétales, des tissus de soutien et des vaisseaux du bois (xylème)
Elle est formée de longues chaînes de molécules de glucoses, un enchaînement de
molécules de cellobiose, ce sont des molécules de glucose liés en (1-4). Ces liaisons
complexes ne peuvent être rompues par exemple au cours de la digestion que par des
enzymes spécifiques ; chez la plupart des animaux domestiques principalement chez
les ruminants ces enzymes sont d’origines bactériennes.
La cellulose des cellules des tissus végétaux évolue
- selon les caractéristiques morphologiques et botaniques de chaque espèce
(Composition morphologique et botanique) ainsi les espèces herbacées annuelles
contiennent moins le cellulose que les espèces pérennes (pluriannuelles)
- selon le stade de développement de la plante (les plantes jeunes contiennent
moins de celluloses).
La paroi cellulaire contient aussi d’autres constituants dont les plus importants sont :

• Les hémicelluloses
• Les composés pectiques
• La lignine: substance non glucidique (totalement indigestible).
• l'eau : les constituants polysaccharidiques sont hydrophiles et la paroi contient
un très fort pourcentage d'eau
4. Constituants protéiques ou azotés
L'azote gazeux (N2 ) peut se transformer en azote assimilable par les plantes (c'est ce
qu'on appelle la fixation de l'azote) par fixation directe à partir des parties aériennes,
par l’intermédiaire des bactéries du sol (cyanobactéries fixatrices d'azote),
spécifiquement dans le cas des légumineuses (Les bactéries des nodules de
légumineuses)
Les plantes produisent de la matière organique azotée (acides aminés et peptides etc.)
à partir des sucres fabriqués par photosynthèse et d’ions NO3 - puisés dans le sol.
Ainsi nous retrouverons dans les tissus végétaux de Matières azotées organiques ou
Matières azotées protéiques (MAP) et des matières azotées minérales ou non
protéiques (MANP). L’ensemble constitue les matières azotées totale ,
MAT = MAP+MANP
La fraction totale azotée contenue dans les tissus végétaux (MAT): calculée à partir
du dosage de l’azote (N), les MAT se retrouvent principalement au niveau du
cytoplasme des cellules, leur classification est fondée sur leur nature chimique ou sur
leur solubilité.
Les matières azotées protéiques (MAP) donnent par hydrolyse des acides aminés
(AA). Elles représentent les protéines, les peptides et les AA libres.
Les matières azotées non protéiques (MANP) sont représentées par les bases azotées,
les acides nucléiques, les amines, les amides (urée), ainsi que lesformes azotées
simples (NH3).
Les acides aminés sont des molécules qui entrent dans la composition des protéines
grâce à leur assemblage par des liaisons que l'on appelle peptidiques. L’organisme
animal ne peut pas fabriquer en quantités suffisantes les AA dont il a besoin,
principalement les AA essentiels ou indispensables AAI nécessaires à de nombreuses
fonctions du métabolisme de la cellule. Ces AAI sont en général des AA soufrés (e x
Méthionine).
5. Constituants lipidiques
Les végétaux contiennent des quantités variables de Matières grasses dans leurs tissus,
localisées dans :

- les chloroplastes des cellules,

- les germes des grains,

- la cuticule des feuilles.

Les Matières Grasse (MG) des végétaux t sont constituées de triglycérides (


principalement d’acides gras (AG) et de glycérol
Elles sont caractérisée par les chaines des AG qui la composent.
Les AG sont classés selon le nombre de C et le nombre de doubles liaisons des
chaines carbonées (degré d’insaturation). Nous observons ainsi :
- Les AG courts ou volatils: C1 - C4,
- Les AG moyens: C6-C14,
- Les AG longs: C16-C22
La variation des teneurs en Matières grasses est déterminée par les caractéristiques
Botaniques et morphologiques de chaque espèce végétale.
Ainsi les espèces qui contiennent des quantités importantes de MG surtout sous
forme d’huile sont appelées olégineuses.
Les oléagineux sont des plantes cultivées spécifiquement pour leurs graines ou leurs
fruits riches en matières grasses, dont on extrait l'huile pour un usage alimentaire,
énergétique ou industriel, par un procédé appelé trituration, au cours duquel les
graines sont broyées et pressées, laissant alors un coproduit. Ce dernier est le plus
souvent utilisé alimentation animale
Les fourrages peuvent parfois contenir des teneurs élevées en acides gras (AG)
polyinsaturés : par exemple, l’herbe fraîche contient de 10 à 30 g/kg MS d’AG
totaux, composés de 35 à 70 % d’acide linolénique (C18:3).
Les rations à base de fourrages verts ou d’ensilage d’herbe permettent d’améliorer
la qualité du lait et de la viande en augmentant leur teneur en AG polyinsaturés
De nombreux facteurs influencent la teneur et la composition en AG des fourrages :
l’espèce végétale, le stade de récolte, les conditions de conservation et la fertilisation
azotée.

6. Analyse des aliments destinés au bétail


L’analyse chimique des aliments ou analyse fourragère est une méthode
conventionnelle pour déterminer les composés chimiques contenus dans un
échantillon de tissus végétaux.
La Matière Fraiche ou échantillon initial ou échantillon brut du fourrage destiné à
l’analyse. La Matière Fraiche (MF) est exprimée en unité de poids généralement en
grammes (g).
Matière sèche : est la quantité de poids de MF après perte de l’eau contenue dans
l’échantillon. La perte d’eau (H2 O) est obtenu par dessiccation jusqu’à poids
constant, pendant environ 48 h, à 50-70 °C.
MS = MF - H2 O
Matières minérales (MM): les matières minérales (MM) ou cendres sont obtenus
après combustion de l’échantillon mis dans un four, pendant 12 h, à 550 °C.
Matière Organique (MO) : la Matière Organique est la fraction brulée durant la
combustion de l’échantillon.
MO = MS – MM
La matière organique est composée des constituants chimiques contenus dans les
parois cellulaires ou constituants pariétaux plus les constituants cytoplasmiques.

Les constituants pariétaux :


Cellulose + Hémicellulose + Lignine + Substances pectiques

Deux méthodes d’analyse des constituants pariétaux sont proposées par les
laboratoires à savoir :
 L’analyse de la cellulose brute par la méthode de Weende.
 La méthode séquentielle de Van Soest
-
L’analyse de la cellulose brute (CB, méthode de Weende) : Méthode basée sur une
hydrolyse acide (H2SO4 à chaud) suivie d'une hydrolyse basique ou alcaline (NaOH
à chaud).
La cellulose brute est constituée par la majeure partie de la cellulose, une fraction plus
ou moins importante de la lignine, ainsi que par une petite partie des hémicelluloses

La méthode séquentielle de Van Soest permet l’analyse des différentes fractions des
parois végétales
Le principe de la méthode Van Soest permet de déterminer séquentiellement des
constituants par traitement aux détergents neutre et acide et à l’acide sulfurique.
En pratique un échantillon (MS) est broyé et réparti en trois parties ou sous
échantillons. Les 3 sous échantillons sont traités par une solution de détergent neutre,
Neutral Detergent Fiber (NDF) et lavés. Un des trois sous échantillon est séché, pesé
et calciné. Les deux autres subissent une autre hydrolyse à chaud par une solution de
détergent acide ou Acid Detergent Fiber (ADF) puis sont lavés. L’un des deux sous
échantillons est séché, pesé et calciné. Enfin le dernier est traité à froid par une
solution d’acide sulfurique à 72% (Acid detergent lignin ; ADL), lavé, séché, pesé et
calciné.
Méthode de Van-Soest
Pectines

NDF
Hémi -
Celluloses
Parois Végétales

ADF

Cellulose
Cellulose
Brute
Méthode de
Weende

Lignine
ADL

L’analyse de Van Soest repose sur 3 déterminations:

o NDF=Cellulose+HC+Lignine
o ADF=Cellulose+Lignine (Lignocellulose)
o ADL=Lignine
o Hémicellulose=NDF-ADF
o Cellulose=ADF-ADL
Constituants cytoplas miques:

Les constituants contenus dans le cytoplasme des son, les Minéraux, la Mtière
Grasse, les Matière Azotées protéiques et non protéiques, les vitamines, les glucides
l’Amidon etc..

MM + MG + MAT + Vit + Glucides hydrosolubles + Amidon

Matière grasse (extrait éthéré):

La matière grasse (MG) est déterminée par extraction à l’éther. Cette méthode peut
surestimer le taux de MG, car elle peut aussi extraire certains pigments liposolubles.

Matières Azotées Totales (MAT) ou Protéines Brutes (PB)


Pour cette détermination, c’est la teneur en azote qui est mesurée.
La teneur en matières azotées totales (ou protéines brutes) est ensuite obtenue en
multipliant cette teneur en azote par 6,25 (en considérant 16 % d’azote dans les
protéines des fourrages).
L’azote est dosé par la méthode de Kjeldhal (méthode par minéralisation) qui mesure
l’azote organique et l’ammoniac:
- Attaque par un acide (H2 SO4 )
- Distillation en présence d’une base (NaOH) –
- libération de NH3 (base)
- Titration par une solution acide (HCl) de normalité connue
- La quantité d’azote titrée N t représente la fraction azotée totale
de l’échantillon
- Pour calculer la quantité de Matières azotées Protéiques totales
ou MAT on utilise la formule
MAT=N t x 6.25

Remarque :
La molécule de protéine contient 16% d’azote (N) à cet effet MAT = N t x 100/16
100/16 = 6,25 d’où le coefficient utilisé dans la formule

Extractif Non Azoté (ENA).


L’extractif non azoté est constitué par les différents composés organiques non extraits,
l’Extractif Non Azoté (ENA) est calculé par la différence entre la Matière organique
(MO) et et les différentes fractions extraites
ENA = MO - (MG+MAT+CB)
En conclusion :
La matière organique des tissus végétaux qui représente les apports en éléments
nutritifs utilisables par l’organisme animale est constituée de l’ensemble des fractions
déterminées par l’analyse fourragère

MO = CB +MAT + MG +ENA
7. Classification des Fourrages
La classification des fourrages ou des ressources fourragères et alimentaires destinées
aux animaux domestiques est distinguée selon leurs compositions Botanique, et
morphologique ainsi que leur composition chimique. Nous observons de manière
pratique la classification suivante

7.1. Fourrages Naturels : ce sont les espèces fourragères naturelles spontanées


 Espèces herbacées
- Annuelles
 Graminées
 Légumineuses
 Composées
 Crucifères
 Autres
- Pluriannuelle ou pérennes
 Graminées
 Légumineuses
 Composées
 Crucifères
 Autres

 Espèces ligneuses pérennes


- Arbustives
- Arborescentes
- Forestières

7.2. Les Fourrages Artificiels ou cultivés


Les fourrages artificiels ou cultivés se distinguent selon leurs caractéristiques
botaniques (famille , genre , espèces) principalement les Légumineuses et les
Graminées et selon le mode de conservation et d’utilisation ; ainsi on observe
 Les fourrages grossiers
- Les fourrages verts ou fourrages non conservés qui peuvent être soit :
- Pâturés
- Distribués
- Les Fourrages conservés
 Par voie sèche
 Foins
 Fourrages déshydratés
 Par voie humide ( Ensilages

 Les sous produits :


- Sous produits agricoles
 Pailles
- Sous produits industriels
 Sons
 Farines basse
 Tourteaux etc ..
7.3. Les Aliments conce ntrés
Les aliments concentrés sont pauvres en fibre en MS et riches en énergie , variables
en protéines, grande palatabilité, donc ingérés rapidement, faible volume par unité de
poids (densité élevée), ne stimulent pas la rumination, fermentent plus rapidement
dans le rumen et donc ils augmentent l'acidité de son contenu,

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